BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 ALARME ⊹ LIFE AND NO ESCAPE.

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Alecto Carrow
DEATH EATER
Alecto Carrow
Date d'inscription : 01/08/2020
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Crédit : exe (av). tumblr (gifs). poupoune (crackship). alicia ostriker & mary oliver (quotes).
Âge : quarante-sept ans (13/07).
Occupation : membre de la Chambre parlementaire du Lord, ancienne headmistress de la DHS et d'Hogwarts.
Allégeance : le Lord, avant tout.
Particularité : maître Occlumens (élémentaire).
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MessageSujet: ALARME ⊹ LIFE AND NO ESCAPE.   ALARME ⊹ LIFE AND NO ESCAPE. EmptyLun 22 Aoû - 23:30
abram carrow
MY BROTHER ONCE SHOWED ME A PIECE OF QUARTZ THAT CONTAINED, HE SAID, SOME TRAPPED WATER OLDER THAN ALL THE SEAS IN OUR WORLD. HE HELD IT UP TO MY EAR. “LISTEN,” HE SAID, “LIFE AND NO ESCAPE.”
1970. Amycus n'a d'yeux que pour le Lord qui parle d'une voix posée et calme à l'autre bout de la pièce, et Alecto n'a d'yeux que pour Amycus. Elle a décroché du long monologue du Seigneur des Ténèbres depuis quelques bonnes minutes déjà. De toutes façons, elle a du mal à l'entendre de là où ils sont assis à la table des enfants, flanqués par leurs adelphes et autres progénitures au sang-pur, la compagnie habituelle pour ces dîners d'obligation sociale qui ont de plus en plus lieu ces derniers temps.
C'est l'une des première fois qu'ils sont invités, Amycus et elle. Ils feront prochainement leur rentrée à Hogwarts, et même si Alecto ne comprend pas très bien pourquoi, cela va être important. Peu importe, tant qu'ils sont importants. C'est une sensation inhabituelle, mais qu'Alecto trouve très agréable - sauf qu'elle est ternie par le fait qu'Abram et Amabella ont eux aussi été invités, assis avec eux à la petite table à l'écart de la grande, alors même qu'ils soient encore que des bébés.

Amycus n'a d'yeux que pour le Lord, et Alecto et lui se sont promis de ne pas jeter le moindre regard en direction de leur jeunes frère et soeur; mais il y a un creux dans le long discours du Lord, et les yeux d'Alecto se perdent, et finissent par se ficher sur la porte de la salle à manger qui se ferme sur le profil d'Abram.
Quelques applaudissements accueillent la fin du discours du Lord et Alecto se lève pour rejoindre son frère avec un regard pesant (à Amycus, elle ne laisse qu'une caresse sur son épaule pour lui indiquer qu'elle quitte son flanc - il ne réagit pas).

Elle a le coeur qui bat dans sa gorge en quittant la pièce, à la perspective que leurs parents réalisent qu'Abram ait disparu, et elle aussi, et décident de les punir collectivement. Ou pire, si le Lord apprend que son petit frère s'est inventé explorateur du vieux manoir dans lequel il a élu domicile pour le moment...
Personne ne fait attention à elle. Elle referme la porte, et les bruits d'applaudissements s'estompent. La bâtisse est vieille, froide et grinçante. Elle lui fait penser à Carrow Manor pendant l'hiver.

"Abram," murmure-t-elle en plissant les yeux, regrettant le fait qu'elle n'ait pas le droit à une baguette jusqu'à la rentrée. "Abram, where have you gone?" Les chuchotements urgents ricochent contre les murs froids de la vieille résidence et Alecto déglutit difficilement, cherchant sur le sol poussiéreux les traces du passage de son frère.
Près des empreintes de pas se trouve une ligne continue et épaisse. Un mauvais pressentiment dévale le long de l'échine d'Alecto.

Elle hésite. Si elle retourne à table et qu'elle s'excuse, ses parents ne lui en voudront pas. C'est même possible qu'ils ne la remarquent même pas... Amycus a toujours eu le chic pour attirer l'attention, et la dévier d'elle-même. Elle s'en fiche qu'Abram s'attire des problèmes et si il est puni, ce sera de sa faute.
Mais il y a un bruit, plus loin dans le couloir - un ton de voix qui lui rappelle son frère. Alecto n'a plus le temps d'hésiter et commence à suivre les traces de pas dans la poussière, serrant ses doigts osseux pour calmer les frissons qui parcourent ses mains nerveuses.

Alecto trouve Abram à quatre pattes sur la moquette, penché pour regarder ou attraper quelque chose sur une commode qui a l'air d'être vieille de plusieurs siècles. "What is it?" La voix coupante d'Alecto tranche l'air et elle s'arrête quelques mètres de son frère, réticente à l'idée de le rejoindre parterre. "Abram, we have to get back." Mais malgré elle, Alecto s'avance d'un pas. Parce que de là où elle est, même elle peut voir ce qui brille dans l'obscurité sous le meuble: deux yeux jaunes troublés par une fente pernicieuse qui s'affine en se remarquant observée.
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Abram Carrow
DEATH EATER
Abram Carrow
Date d'inscription : 21/02/2022
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Crédit : self (av.), josman (cit.), poupoune (carrows gif), jool (santa's gift)
Âge : Quarante-cinq quoiqu'Azkaban, entre autres joyeusetés, lui ait ravagé sa jeunesse relative.
Occupation : Mage noir™. Chef du bureau d’expérimentation sur les nés-moldus et traîtres consentants (a.k.a MuTEx Office), au Département des Mystères. Membre de la Chambre à la tyrannie facile (prochain édit : taxer l'air que tu respires).
Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
Particularité : Maître Legilimens. S'enfonce dans les esprits comme une faux dans les blés ; y dévore aussi les émotions puissantes qui lui font dorénavant tant défaut. Le contrecoup, cependant, revêt parfois des allures de cauchemar.
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tw: mention de maltraitance infantile

Abram se gratte l’intérieur du col avec insistance. Il n’écoute que d’une oreille la voix monocorde du Seigneur édicter ses poncifs devant une assistance religieusement coite. Plus tard, il sera de ceux-là ; de ceux qui gobent la parole du Prophète avec ferveur et discipline, mais il n’est à cet instant qu’un enfant et le tissu rêche de son vêtement lui démange la peau. Quelques heures plus tôt, les plaies causées par la vierge de fer dans laquelle Amycus l’a enfermé toute l’après-midi étaient soignées par un elfe de maison taiseux et blasé. Abram gratte en ayant l’impression que son col lui chauffe la chair (que les plaies sont restées ouvertes). Sa tignasse pleine d’épines se tourne soudain vers l’une des portes attenantes à la grande salle. Son geste se fige, de même que les traits de sa petite bouille, jusqu’ici gribouillés par une grimace. Il vient d’apercevoir des écailles de serpent, que la lueur des innombrables bougies a fait luire sous son regard émerveillé.

Nagini.

Le menton rebondi se tourne vers les autres, composés d’Amabella et de, eh bien, les autres. C’est à peine si le garçon s’assure qu’on ne le regarde pas ; l’obsession, déjà, est son plus gros trait de caractère. Même sa jumelle, qui occupe en règle générale la majorité de ses pensées, est brièvement reléguée dans le fond de son crâne. Il se laisse lentement couler sur sa chaise, atteint le sol, pousse tout aussi discrètement les pieds en bois ouvragé, et part d’un pas calme rejoindre les ombres. La demeure est effrayante. Elle laisse sur les épaules du garçon une pellicule d’humidité et de malaise qui le fait plus d’une fois frissonner. Pour autant coutumier de ce genre d’atmosphère, Abram ne se décourage pas. Il trotte même d’un pas décidé, quand, dans la poussière, apparaissent des traces d'ondulation.

Arrivé à hauteur d’une énorme commode, son rythme décélère puis s’arrête complètement. Sans réfléchir une seule seconde aux conséquences (être parti de table, de surcroît en plein discours du Seigneur, pour traquer une créature des plus mortelles), il se penche lentement en basculant sa tête à l’envers. Sa masse de cheveux fins tombe comme autant d’épines de pin sous une violente bourrasque. Le sang finit par lui monter à la tête et, quand il la redresse, ses yeux sombres ont rougi. Il voit un peu trouble et des acouphènes cognent dans ses tympans (à moins que ça ne soit les applaudissements retentissant dans la grande salle qu’il a quittée). Abram décide de se mettre à quatre pattes pour mieux y voir. Sous la commode, un sifflement menaçant lui fait rentrer la tête dans ses épaules, mais ce même sifflement, l’instant d’après, lui fait tendre les vertèbres avec intérêt. "Nagini…", souffle-t-il à mi-voix, les prunelles rondes et les doigts crispés dans la moquette.  "It is your name, isn't it?"

Un genou avance. L’enfant est inconscient. Ou d’une lucidité extrême ; il sait que la bête obéit à son maître, et son maître est le Seigneur, et le Seigneur est, aussi étonnant que cela puisse paraître, une figure tutélaire, et en cela protectrice, pour l’esprit encore naïf d’Abram. "What is it?" C’est à peine si la voix agaçante d’Alecto (agaçante parce que c’est Alecto) le dérange dans sa progression. Il s’est même penché davantage, dans l’espoir de mieux apercevoir les globes vitreux de la créature. "Abram, we have to get back." Le petit frère ne l’écoute pas. Il ne s’oppose pas non plus à sa présence. D’une certaine manière, il préfère que de tous les enfants réunis ce soir, ce soit Alecto qui l’ait surpris. "She is a maledictus, you know." Le torse élégamment vêtu d’Abram touche presque la moquette poussiéreuse. Leur mère va râler. Peut-être même essayera-t-elle de balayer d’une main les traces sur la facture du tissu (elle n’essaiera pas, ce sont là des lubies d’enfant). "A blood curse turned her into this beast…" Les mots savants se parent d’une étrangeté tant risible qu’adéquate dans la bouche du garçon. Ce n’est pas la première fois qu’il les exprime. Abram est aussi peu bavard que sa sœur Alecto, mais lorsqu’il parle, c’est en général pour dire des choses bizarres et trop adultes (ou pour gueuler en pleine crise de colère).

"I wonder what she looked like." Sa main s’est tendue en direction du serpent. Il sent sous ses doigts un petit chatouillis. La langue bifide le gratifie de quelques frôlements, endort la méfiance déjà bien basse d’Abram. Et, sans prévenir, ouvre sa gueule en grand, jetant en direction du gamin ses épais crocs. Le frère sursaute, étouffe un cri, tombe à la renverse et recule sur ses fesses, en s’aidant de ses bras maigres, pour fuir la menace. Se réfugiant instinctivement entre les jambes d’Alecto, vers qui, de fait, l’énorme serpent se dirige.


Dernière édition par Abram Carrow le Jeu 25 Aoû - 14:44, édité 2 fois
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Alecto Carrow
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tw: mention de maltraitance infantile

Abram ne réagit pas à sa voix, et Alecto s'arrache difficilement des yeux de Nagini vrillés sur elle pour lancer un regard noir à la nuque de son frère. Alecto aime son petit frère comme on aimerait un vieux tableau poussiéreux épinglé dans un couloir par ses parents quelques dizaines d'années auparavant: elle l'aime parce qu'il est familier, parce qu'il fait vraisemblablement à sa famille et parce qu'il est si facile de lui vouer un mélange de mépris parsemé de tendresse, comme toute chose appartenant à ses parents.
Les traits d'Alecto se crispent quand elle remarque, entre le col de sa chemise et la ligne des cheveux de son frère, l'une des marques rouges laissées par Amycus et ratée par l'elfe.

"She is a maledictus, you know." Alecto a l'habitude de ne pas comprendre ce qu'on lui dit et de rester silencieuse: généralement, Amycus s'explique de lui-même quand il se met à parler et elle a vite compris que demander des éclaircissements à ses parents finissait toujours par lui revenir (plutôt littéralement) dans la gueule. Abram n'est pas du genre à se lancer dans les grands monologues d'Amycus ou les explications casse-pieds d'Amabella. À vrai dire, Alecto ignore même si il s'adresse véritablement à elle. "A blood curse turned her into this beast… - You read too much," marmonne Alecto en réponse, en faisant de nouveau un pas réticent dans la direction de son petit frère. Si il pense qu'il va l'impressionner avec ses grands mots et ses grandes connaissances, yadda yadda... "Come on, let's get back."

Mais Abram ne l'écoute pas, pas du tout même, puisqu'il tend même la main en direction du serpent-femme-maledictus-whatever; et Alecto sent une sueur froide lui dévaler le dos et lui mordre la chair. "I wonder what she looked like." La moitié du bras d'Abram disparaît sous les ténèbres du meuble. Un trait inquiet se plisse entre les sourcils d'Alecto. Elle est à deux doigts de se détourner et de s'enfuir à toutes jambes rejoindre la salle à manger, pour tirer la manche de leur père et lui dire qu'Abram est en train de faire des bêtises. Amycus et elle trouveront la punition distrayante.

Elle n'a pas le temps, ceci dit - parce que l'instant suivant, Abram bondit en arrière dans un glapissement terrifié et lui rentre presque dans les jambes. "Abram," siffle Alecto en se penchant instinctivement, passant un bras autour de lui pour l'aider à se relever et s'assurer qu'il va bien (à quand remonte la dernière fois qu'elle a eu cet instinct de grande soeur? jamais? Amycus n'aime pas l'y surprendre; et pour être honnête, elle non plus). "What's--" Ses yeux noirs retournent à la commode, et sont de nouveau confrontés aux pupilles fendues de Nagini.

Alecto a toujours vu la maledictus rapidement, au pied de son maître ou à l'autre bout de la pièce. C'est la première fois qu'elle y est confrontée de si près. Les écailles irisées attrapent la lumière des bougies dans un spectacle hypnotisant et alors que l'animal (la femme?) s'avance vers eux, Alecto se retrouve incapable de bouger. Sa main se resserre sur l'épaule d'Abram où elle s'est posée, son bras entravant toujours son torse. Quelque part dans le confusion, elle aussi a fini par terre, ses jambes immobilisées dans leur mouvement pour les éloigner de la créature. Son coeur bat à toute vitesse dans sa poitrine, et elle sent celle de son frère de soulever sous le rythmne de ses respirations. Son frère est si petit, si jeune, si fragile. Là non plus elle ne se souvient pas de la dernière fois où ils ont été si proches, physiquement, sans que ce ne soit dans le cadre d'un jeu cruel.

Blood curse. "Did she bite you?" Les doigts d'Alecto s'enfoncent comme des griffes dans l'épaule d'Abram à cette perspective effarante. Nagini les observe, silencieuse, se redressant lentement jusqu'à être plus grande qu'eux deux assis sur le sol. Alecto n'ose pas bouger un muscle face à ses yeux beaucoup trop intelligents, et elle frissonne quand sa langue vient vibrer entre ses lèvres, un diapason à l'angoisse. Le corps épais et musclé de Nagini se tend et se recule, comme pour se préparer à l'attaque. Et pourtant, elle semble prendre un certain plaisir en prenant son temps. "Abram." La voix d'Alecto s'étouffe sur un geignement. "What do we do?"
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Abram Carrow
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Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
Particularité : Maître Legilimens. S'enfonce dans les esprits comme une faux dans les blés ; y dévore aussi les émotions puissantes qui lui font dorénavant tant défaut. Le contrecoup, cependant, revêt parfois des allures de cauchemar.
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tw: abélisme (mention), spécisme (mention), meurtre sur créature (mention)

Quand le bras et la main d’Alecto l’agrippent Abram est saisi d’une panique physique ; son corps entier se crispe sous la prise de l’adelphe, qu’il ne comprend pas de suite être un mouvement de protection. Les yeux dégringolent sur le bras et la main de sa sœur comme si c’était elle le serpent, elle le danger, et l’instant paraît s’étirer à l’infini dans la confusion de leur peur pourtant partagée. Le traumatisme, finalement, se dérobe dans son regard où l’instinct refait surface ; en sentant la force d’Alecto le redresser, il se souvient vouloir de son giron, de l’abri que lui offre sa silhouette plus grande et plus âgée. C’est un sentiment qui ne lui vient pas souvent, et certainement pas à l’endroit de son aînée. Aussi les petits bras maigres qu’il enroule autour des genoux d’Alecto s’y pressent sans trop de confiance mais d’une manière si insistante que rien ne semble pouvoir les en déloger.

"Did she bite you?" Abram ne détache pas ses billes noires de Nagini. "N--no." L’affirmation est pleine de doute, se termine presque en point d'interrogation alors que sa bouche en forme de 'o' est couverte par une flexion de sourcil. Son regard quitte très brièvement la silhouette du serpent pour regarder un coup d'un côté, un coup de l'autre, ses mains blêmes et fort heureusement intactes. Il souffle. En revient à l’observation timide du monstre. Ses doigts de gauche, bien que préservés de toute morsure venimeuse, se pressent entre eux pour tenter de se débarrasser de la sensation désagréable laissée sur sa peau par la langue bifide.

Nagini se tend et se recule. Le garçon respire de plus en plus fort, sentant de plus en plus distinctement l’étreinte de sa sœur. "Abram." Il a rarement été aussi terrifié dans sa vie ; et pourtant, Amycus, et même Alecto, s’amusent très souvent à lui foutre la trouille. Mais Amycus et Alecto qui lui foutent la trouille est une constante, une habitude à laquelle il a fini par se faire et qui, d’une certaine façon, berce son quotidien d’une mélodie (dis)harmonieuse. Le geignement d’Alecto rompt ce rituel : c’est la fausse note qui achève d’affoler le petit frère. Il n’est pas encore tout à fait en âge d'apprécier les plaintes poussées par son adelphe. Dans son esprit pas encore tout à fait formé (pas encore tout à fait corrompu) la panique de sa sœur (la plus grande, la plus âgée) signe leur fin à tous les deux.

"What do we do? - Wait!!" Dix petits doigts blancs et déjà trop longs pour son jeune âge se sont dressés en guise d’égide. Abram jette un œil vers leur droite, où flotte un chandelier allumé de six feux. Il est hors de portée. "I--I uh--" Déglutition. Abram réfléchit vite. Si de la vapeur pouvait sortir de ses oreilles elle le ferait. Il tremble à force de rester dans cette posture. Il tremble aussi pour plein d’autres raisons. Ses lectures lui reviennent en mémoire en même temps qu’il sent dans son dos le ventre d’Alecto respirer rapidement et ses ongles dans sa peau s’enfoncer de plus belle. Ses lectures, donc, lui reviennent en mémoire, mais Abram n’a que sept ans et de ses lectures il ne garde que des souvenirs spongieux bien plus gorgés d’images que de mots. "I am too skinny for you!" Il se rappelle des gravures du Bestialis Maleficum que sa mère a très (trop) négligemment voulu cacher dans la bibliothèque familiale. Il se rappelle un basilic énorme dévorant par la tête son repas en la personne d’un paysan. "You will have nothing to eat!" Amycus s’en plaint souvent, nothing to grip but bones. Abram se rappelle aussi et quasi instantanément à quelle classification appartiennent les maledictus. Dangereux. Intelligents. Intelligemment dangereux.

Nagini a déporté ses yeux reptiliens vers Alecto. Puisqu’il est vrai que l’entrée laisse à désirer, autant passer au plat de résistance. Flottement. Les bras d’Abram se desserrent autour des genoux de sa sœur. Il réfléchit au temps qu’il mettrait s’il l’abandonnait à son sort pour rejoindre la grande salle. Tout bien considéré : il a une bonne chance de s’en sortir. Nagini pousse un sifflement semblable à un rire. Un rire moqueur destiné à sa sœur. Le petit corps d'Abram est frappé d'indignation. De colère. "You will not enjoy her either." Les petits bras maigres ont repris leur place autour des grands genoux qui l’entourent. "Her magic is weak." L’enfant répète les paroles du père. Sans avoir la moindre idée de ce que ça peut bien vouloir dire. "Nothing good to uh, to sav--savour, I--I guess." Nouvelle déglutition. Il se recule un peu plus contre Alecto, cherchant son giron, son abri de grande sœur. "But! I know something you could eat. Gooey!" Gooey est l’elfe de maison qu’il connaît le mieux. Gooey l’a parfois bercé. L’a souvent soigné. Il arrive même à Gooey de lui fredonner des comptines qui l’aident à s’endormir. Abram aime bien Gooey. Gooey porte certaines de ses cicatrices, d’ailleurs. Abram croit que c’est comme ça qu’on aime. En détruisant. "Gooey is rather plump. And a very good wizard!" Leurs parents s’étrangleraient en l'entendant : les elfes de maison ne sont pas des sorciers.

"I just have to snap my fingers and--and it will appear." Les petits doigts se lèvent, se brossent entre eux sans succès. Abram ne sait pas très bien claquer des doigts. La moiteur de sa paume n'arrange rien. Un petit couinement heurte ses lèvres closes. Nouvelle tentative. Nagini, jusqu’ici intriguée et retenue dans sa conduite prédatrice, semble décidée à reprendre là où elle s'est arrêtée. "Al--Alecto please, s--snap your fingers…", la supplie-t-il, serrant le genou restant dans son autre main à s’en blanchir les jointures.
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Alecto Carrow
DEATH EATER
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tw: canon-typical carrow horribleness, mention de grossophobie, d'abléisme, violence, maltraitance infantile, meurtre sur créature

"Wait!!" Alecto est dégoûtée de voir son frère faire preuve de plus de courage qu'elle n'en aura jamais, et elle s'accroche à lui de manière de plus en plus désespérée comme si ça pourrait lui permettre de lui punir sa bravoure. "I--I uh-- I am too skinny for you!" Bag of bones, l'appelle Amycus, parce qu'Abram est tout en angles et en nerfs et en os. Big-boned, que Leto appelle ses aînés, non sans une pointe de mépris, et un haussement d'épaules fataliste. "You will have nothing to eat!"

Alecto sent quelque chose de glacial lui descendre dans la poitrine quand elle comprend qu'Abram est en train de la vendre au serpent.

Amycus et elle se moquent souvent d'Abram pour ses crises de colère, quand il ressemble à un Cognard qui ne sait pas où aller et que sa petite silhouette nerveuse et osseuse et maigrichonne s'agite comme habitée par le diable. Ils rient de ses pertes de contrôle, les imitent dans le dos de leur mère, reniflent quand Abram est frustré. Ils sont loin d'être des modèles de stabilité eux-mêmes, mais leurs moments se manifestent différemment, surtout pour Alecto qui craint toujours de prendre trop de place et d'être délogée du flanc de son frère.
Les bras d'Abram se desserrent, tout comme la main d'Alecto autour de lui. Elle l'entend parler sans l'entendre, happée par le regard du serpent. Elle contemple sa fin avec l'unique peur qu'Amycus la trouve morte enroulée autour d'Abram - l'embarras la ferait mourir une deuxième fois.

"Her magic is weak. Nothing good to uh, to sav--savour, I--I guess." Amycus et elle se moquent souvent d'Abram pour ses crises de colère, surtout parce qu'ils s'y pensent tant éloignés. Alecto réalise que ce n'est pas vrai quand sa vision devient noire. Le monde entier est noir, tout noir, sauf pour le tunnel où se trouve la tête de Nagini dont la langue frétille entre ses lèvres écailleuses, un sténopé effrayant et terrible. Her magic is weak. Dans sa colère, Alecto se sent devenir calme, comme la surface de l'océan au-dessus d'un maelström.
But Mother, demandait Alecto quand elle était encore plus petite qu'elle ne l'est maintenant, et qu'elle pensait encore que sa mère aurait la moindre parole de réconfort à son égard, why does my name mean endless anger? Leto n'avait pas levé le nez de son livre, mais Alecto avait pu voir un coin de ses lèvres s'élever derrière la couverture. You'll know soon enough.

"Al--Alecto please, s--snap your fingers…" Alecto détache sa main de l'épaule d'Abram pour la poser sur sa nuque. "It's going to be fine," fait-elle d'une petite voix terrifiée, en le projetant en avant en l'arrachant à elle, comme on se débarrasserait d'un pansement sur une coupure encore trop tendre.
Elle utilise le momentum pour se relever, se retourner et se mettre à courir. Si elle rejoint ses parents à temps, alors peut-être qu'ils auront le temps pour le sauver.
Peut-être.

Malheureusement, elle ne va pas bien loin - elle a à peine le temps de s'élancer qu'un sort la cueille dans la poitrine, et l'envoie valser sur le mur dans un bruit sec qui lui coupe le souffle. Alecto sent quelque chose se casser dans son sternum et gémit de douleur, mais s'interrompt en entendant un chuintement à faire froid dans le dos et en voyant le liseré d'une robe noir caresser la moquette face à elle.
Elle se tord le cou pour regarder, pour la première fois réalise-t-elle, le Seigneur des Ténèbres dans les yeux.

Il ne s'attarde pas face à son regard, sa bouche toujours ouverte sur sa langue rose, communiquant avec Nagini qui s'est langoureusement enveloppée autour d'Abram, ses crocs ruisselants de venin à quelques centimètres de son cou. "Abram," s'étrangle Alecto quand le serpent le relâche lentement, et elle s'approche de lui à quatre pattes pour prendre son visage dans ses mains, inspecter sa peau et vérifier qu'il n'a pas été mordu. Abram frémit et sans réfléchir, elle ramène son visage contre sa poitrine, dans une étreinte étouffante. Ses lèvres effleurent ses cheveux. Elle aimerait lui briser le crâne.

"I do not enjoy depriving Nagini of her midday snack." Alecto essaye de reprendre sa respiration, malgré la douleur qui émane de son flanc comme un feu ardent, et relâche à peine sa prise sur le crâne de son frère. La voix chantante du Seigneur est trop douce, trop vide. Alecto aimerait la meubler et y projeter la tornade de sentiments et d'émotions qui l'assaillent soudainement, avec le corps tremblant de son petit frère dans les bras. Petit, si petit. "Nagini says you promised her meat." Alecto se détache juste un peu pour regarder Abram dans les yeux. Le monde est toujours aussi noir, mais elle n'a rien vu de plus rassurant que son regard.

Alecto claque des doigts d'une main tremblante. Gooey apparaît dans son dos dans un claquement. "Yes, young Mistr--" Sa voix nasillarde s'étouffe sur un gémissement. Le gémissement se transforme en hurlement. Il y a un bruit de craquement. Puis de déchirement. Alecto serre Abram contre elle pendant que leur elfe se fait dévorer par la bête du Maître.

"There is nothing to be afraid of, Alecto." Alecto a peur de plein de choses. Elle n'a jamais eu peur de perdre son frère avant. Le monde est toujours aussi noir, et elle n'a rien vu d'aussi terrifiant que son regard.
"Turn around. Abram, you too. I want you to see." Alecto relâche son petit frère et s'exécute, la nuque brûlante d'embarras, pour se confronter au regard du Maître dont le sourire chaleureux brûle plus fort que tout ce qui a jamais existé à Carrow Manor. Derrière lui, la moquette se tâche de sang, rouge, aussi vicié soit-il. "How about we take a walk, the three of us?"
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Abram Carrow
DEATH EATER
Abram Carrow
Date d'inscription : 21/02/2022
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Crédit : self (av.), josman (cit.), poupoune (carrows gif), jool (santa's gift)
Âge : Quarante-cinq quoiqu'Azkaban, entre autres joyeusetés, lui ait ravagé sa jeunesse relative.
Occupation : Mage noir™. Chef du bureau d’expérimentation sur les nés-moldus et traîtres consentants (a.k.a MuTEx Office), au Département des Mystères. Membre de la Chambre à la tyrannie facile (prochain édit : taxer l'air que tu respires).
Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
Particularité : Maître Legilimens. S'enfonce dans les esprits comme une faux dans les blés ; y dévore aussi les émotions puissantes qui lui font dorénavant tant défaut. Le contrecoup, cependant, revêt parfois des allures de cauchemar.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t5363p10-abram-an-ugly-th
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tw: blessures, maltraitance infantile, violence sur et mort de créature, sang

Abram atterrit les mains sur le sol et se cogne le menton. La douleur est supportable mais irradie dans toute sa mâchoire jusqu’à rejoindre ses oreilles où résonnent encore les mots d’Alecto. It's going to be fine. La bouille échevelée se redresse lentement en voyant l’ombre reptilienne avancer vers lui. It's going to be fine. Abram a déjà entendu ces mots-là dans la bouche d’Amycus. Lui et Amabella se ressemblent beaucoup : ils mentent. Abram voit le corps de serpent l’entourer puis sent les écailles froides le frôler avant de le toucher. Et de le piéger complètement.

Dans le même temps, quelque chose arrive à Alecto. Son corps a bougé dans le couloir et à présent elle gémit. Abram ne lui dira pas : it's going to be fine. Abram ne veut pas être comme Amycus, comme Amabella. Comme Alecto. Abram aimerait être un corps long et noueux comme celui qui le comprime à présent, quelque chose de froid et de solide (qui prend et ne donne rien). Ses pieds suspendus dans le vide ne bougent plus. Nagini plante ses globes fendus dans ses billes noires ; et une terreur primitive agite son petit cerveau d’enfant ; et une fascination déraisonnable agite ses petites tripes de proie. Abram aimerait être quelque chose d’implacable, d’inarrêtable, quelque chose qui ne ment pas et vous regarde droit dans les yeux pendant que les os se brisent et que les organes cèdent.

Il retient sa respiration. Comme il a tenté de la retenir toute l’après-midi dans la vierge de fer pour éviter que les piques ne s’enfoncent trop dans son poitrail. Il est pris de tremblements terribles. L’air lui manque autant dans ses poumons que les grands bras d’Alecto manquent à ses petites épaules.

Quand il retrouve le sol, la présence de sa sœur sur lui lui fait l’effet d’une vague. Il se laisse aller dans ses mouvements sans résister (il ne le peut pas, ne le veut pas non plus malgré l’envie, hargneuse et vengeresse, de la repousser, de lui feuler don't touch me). Abram frémit du bout du nez au bout de ses orteils. Frôler la mort n’est pas le plus vertigineux (on l’y prépare assez souvent) ; l’étreinte d’Alecto, en revanche, est éprouvante (on ne l’y a jamais préparé). Leto n’est pas une mère aimante. Elle n’a jamais accordé à ses enfants que des gestes fonctionnels. Tout contre Alecto, une terreur primitive agite le petit cerveau d’Abram, de même qu’une fascination déraisonnable agite ses petites tripes de proie. C’est la deuxième fois en quelques minutes seulement que l’enfant est prêt à se laisser étouffer.

"I do not enjoy depriving Nagini of her midday snack." L’air du couloir est plus lourd. C’est aussi parce qu’Abram ne respire pas assez (tout contre Alecto) mais surtout parce que le Seigneur est là. Abram a toujours bien aimé sa voix. Et la densité de ses silences. Abram pense que le Seigneur ne ment jamais. Abram le préfère à leur père. Parfois Abram aimerait que le Seigneur dévore Armand comme les basilics dévorent les paysans. "Nagini says you promised her meat." Alecto se détache un peu. Le frère noue un petit poing contre son col pour empêcher qu’elle l’abandonne une seconde fois (il appuie sur le sternum blessé sans savoir qu’il est blessé). Les yeux se croisent. Il n’a jamais rien senti de plus rassurant que ses bras autour de lui. Un jour, il lui en voudra pour ce moment. Il la haïra pour lui avoir fait découvrir cette chaleur qu’il ne pensait même pas pouvoir exister.

Claquements de doigts. "Yes, young Mistr--" La voix de Gooey finit d’apporter quelques couleurs au visage du garçon. Mais les bruits qui s’ensuivent lui font froncer les sourcils. Certains lui rappellent ceux que leurs corps font quand Armand les punit (Armand les punit souvent, même si Amycus y échappe régulièrement en étant très obéissant, qu’Alecto se fait oublier dans l’ombre d’Amycus et qu’Amabella est de toute manière irréprochable). Abram se cache dans les tissus de sa sœur moins par dégoût de la scène que par peur de voir réapparaître les instruments d’Armand.

"There is nothing to be afraid of, Alecto." Le Seigneur ne ment jamais. Aussi Abram se force-t-il à le croire. Il force aussi Alecto à le croire, en continuant de serrer son petit poing contre le col de sa robe. "Turn around. Abram, you too. I want you to see." Un couinement échappe au garçon. Mélange de crainte et de frustration (une pointe de colère le traverse, dirigée contre le Seigneur pour avoir obligé Alecto à se détacher et sa chaleur à le quitter). Abram se tourne à son tour. Il est confronté au tableau d’horreur : Gooey en charpie, Nagini couverte de son sang. L’enfant est coi. Sa main manque retrouver celle de sa sœur, n’ose finalement pas, se dirige plutôt contre la nuque où les ongles grattent convulsivement l’irritation provoquée par le vêtement rêche. Un doigt de Gooey bouge. Impulsion purement mécanique de type post-mortem, le système nerveux continue d’opérer quelques secondes avant de s’éteindre définitivement ; Abram ne le sait pas encore, tout ça, il écarquille les yeux, se colle à Alecto comme pour lui dire look! it's still alive!

Mais Gooey est bel et bien mort et l’inexorabilité de la chose heurte Abram de plein fouet. Ses genoux manquent se dérober sous lui.
Abram aimait bien Gooey.

"How about we take a walk, the three of us?" Le petit frère n’obéit que parce que la grande sœur obéit. Il sort de sa tétanie avec peine, considérant une dernière fois la carcasse éviscérée, puis la gueule calme qui l’a massacrée (Abram s’imagine Nagini en femme, la bouche pleine de sang ; cette femme a les traits de Leto et lui sourit froidement). Le garçon talonne son aînée, encore secoué de spasmes et de nausées diverses. Il remarque que le pas d’Alecto est différent de d’habitude, remonte ses yeux le long du flanc, voit qu’une main est posée sur sa poitrine. Elle s’est peut-être blessée ? C’est difficile à dire ; le visage d’Alecto est lisse (il a toujours été très lisse, comme poli par l’érosion). Amabella aussi a un visage lisse. Leto aussi a un visage lisse. Une ressemblance génétique qu’Abram n’a jamais retrouvé ailleurs (pourtant les visages lisses existent, mais pas comme ceux de ses sœurs et de leur mère).

"Please, my Lord (l’enfant répète les paroles du père) don't tell our father…" La voix qui n’a pas encore mué trahit des signes de l’asphyxie passée. Elle siffle comme un petit serpent malade sifflerait. Le garçon est naïf. Il fait confiance à la figure tutélaire et en cela protectrice du Seigneur ; quand celle filiale du géniteur est aussi détestable qu’effrayante. Abram coule un nouveau regard discret sur la main qu’Alecto pose contre son sternum. "It will upset him…" Le garçon n’a pas levé une seule fois ses yeux en direction du Seigneur. Malgré la confiance naïve, et la candeur risible de ses inquiétudes, l’aura du mage noir pèse sur sa nuque comme un poids invisible l’obligeant à baisser l’échine. Un poids difficilement supportable, mais aussi très tranquillisant. Abram en oublie son col et sa chair irritée, il en oublie le corps de Gooey dépecé juste à côté, il en oublie même jusqu’à la chaleur de l’étreinte de sa sœur, pourtant restée sur lui comme des morceaux de braise.


Dernière édition par Abram Carrow le Mar 30 Aoû - 11:36, édité 1 fois
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Alecto Carrow
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Alecto Carrow
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Âge : quarante-sept ans (13/07).
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Allégeance : le Lord, avant tout.
Particularité : maître Occlumens (élémentaire).
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tw: meurtre sur créature, spécisme

Alecto est happée par le regard du Lord plus encore qu'elle ne l'était par celui de Nagini. C'est seulement parce qu'elle a entendu l'ordre sous-jacent dans ses mots qu'elle parvient à s'en arracher (à contre-coeur; le vide étourdissant qui l'étreint tout d'un coup lui fait aussi mal qu'un coup de poing) pour observer le spectacle violent et répugnant de la mort de Gooey.
La gamine regarde la mort de la créature - non, de l'animal - avec un désintérêt feint et expérimenté. Ce genre de violence, primordiale et sanguine, n'est pas rare à Carrow Manor, et Alecto a très vite compris que la manière la plus rapide pour arrêter Amycus dans ses élans de cruauté vulgaire envers les domestiques de la famille.
Alecto est bien contente dans l'ombre de son frère, et il est facile de croire qu'elle s'y oublie et lui est tout à fait soumise. La réalité est que même à l'âge tendre (y a-t-il jamais eu d'âge tendre chez les Carrow?) de dix ans bientôt onze, elle sait parfaitement comment lui faire faire ce qu'il veut. Il n'y a rien de plus simple pour elle. Son attention et son indifférence sont deux armes pointues contre son frère, qui trouvent toujours leur cible.

Alors Alecto regarde sans s'émouvoir l'elfe perdre la vie, alors même que son estomac fait des acrobaties dans son ventre et qu'elle sent une nausée rance et désagréable lui remonter la gorge. Abram se presse contre elle et sa première réaction, instinctive, est de le repousser - le contact de son corps contre le sien, même à travers leurs vêtements, lui est insupportable. Il lui rappelle qu'ils sont faits de chair, eux aussi, et qu'une créature aussi vile que Nagini pourrait tout aussi bien les déchiqueter sans mal.

Et pourtant, même elle peut remarquer que dans cette déconstruction violente de Gooey, il y a une certaine beauté qui manque à la cruauté habituelle d'Amycus. Malgré la peur que lui inspire la maledictus, comme l'a appelée Abram, elle ne peut pas s'empêcher de regarder la chose avec une curiosité émerveillée. Gooey est, puis il n'est plus, son corps agités de petits spasmes post-mortem avant de devenir rigide. Elle réalise qu'elle n'a jamais vu quelque chose ou quelqu'un perdre la vie avant. Elle réalise que ça ne la choque pas autant que ça devrait. Peut-être parce que Gooey n'était rien d'autre qu'une créature, à peine plus intelligente et utile qu'un objet.

"How about we take a walk, the three of us?" Les yeux d'Alecto papillonnent et reviennent vers le Lord. Elle le trouve beau. Il y a quelque chose de lisse et d'inhumain à son visage immobile, qui lui fait plus penser à de la cire que de la peau - cette observation lui rappelle qu'il est plus qu'un simple sorcier, the greatest of us comme dit leur père. Même si il est plus âgé que ce dernier, le Seigneur des Ténèbres a un visage dénué de rides et de cernes. Est-il vrai qu'il est immortel? En train de baigner dans l'aura qui émane de lui - inconfortable dans sa puissance, rassurante dans son poids -, Alecto n'en doute pas une seule seconde.
Dans un chuintement de cape, sans attendre leur réponse, le Lord se détourne et se met à marcher. Alecto se sent désaxée par la soudaine absence de ses yeux sombres plantés dans les siens; elle saute sur ses pieds en hoquetant, jetant un regard en biais à Abram pour l'inciter silencieusement d'en faire de même. Sa douleur se rappelle à elle en un éclair et Alecto serre les dents, lèvres pincées jusqu'à devenir blanches, en serrant une main nerveuse contre ses côtes, pouce logé sur son plexus solaire.

Alecto regarde la nuque du Lord avec envie, attendant avec impatience un autre regard, alors qu'ils s'enfoncent tous les trois dans le couloir du manoir où il a élu résidence pendant quelques temps. Alecto se fiche d'une guigne d'où ils vont, tant que c'est Lui qui les y amène. L'ombre du Lord est presque aussi rassurante que celle d'Amycus.

"Please, my Lord, don't tell our father…" Choquée, Alecto jette un regard d'alarme et de colère à son petit frère, dont le filet de voix tremblant la dégoûte profondément. "It will upset him…" Le Lord s'arrête soudainement, ainsi qu'Alecto. Elle lève sa main immédiatemment, et l'abat sur la nuque d'Abram sans douceur, pour y enfoncer pouce et index de part et d'autre. Sa paume froide recouvre la peau encore irritée par les jeux d'Amycus. "Don't listen to him, m'lord- my Lord," se force-t-elle à articuler, ses mots rendus précipités par l'embarras et la peur, "do as you will. We didn't mean no harm." Alecto se sent rougir à l'idée que le Lord pense qu'ils soient allés tous les deux chercher des noises à Nagini. "I mean, Abram meant no harm, he's just curious. He's sorry." Elle tourne un regard menaçant vers son frère, resserrant l'étreinte de ses doigts sur son cou.

Le Lord est resté immobile et tourne lentement la tête vers eux, jusqu'à ce que ne soit perceptible que son profil derrière son épaule drapée de sa cape noire. Dans cet angle, Alecto voit plus que jamais la déformation qu'a eu la magie sur son humanité: le teint trop lisse, l'arête du nez trop prononcée, le parsemage éparse de ses cheveux noirs trop fins.
Et pourtant, Alecto n'a jamais rien vu d'aussi délicieusement beau. Quelque chose comme ça, quelque chose comme Lui, ne mérite pas de vivre dans l'ombre. Pour la première fois de sa vie, Alecto est inspirée par l'idée que, peut-être, elle non plus.

Cette pensée ne la quittera pas de toute sa vie.

"You're both forgiven." Y a-t-elle plus belle mélodie que ces trois mots dans la bouche du sorcier qui est devenu le Seigneur des Ténèbres, qui est devenu plus puissant que toustes? De la part de l'homme devenu presque-Dieu, la seule personne devant qui leur formidable père a jamais courbé l'échine? Alecto sent quelque chose de brûlant exploser dans sa poitrine, et elle relâche le cou d'Abram. Elle n'a plus mal, elle n'a plus honte. À la place, sa main vient s'enrouler autour du bras de son frère. "Come. I want to show you something."
Le Lord se remet à marcher et Alecto le suit, alors même que chaque pas l'éloigne d'Amycus et du reste de sa famille. À Abram, qu'elle tient toujours d'une étreinte de fer, elle jette un regard mi-antipathique mi-déconcerté. (Quand est-ce que son frère a-t-il tant grandi?)

Ils arrivent finalement dans une pièce humide dont l'odeur fait froncer le nez d'Alecto et dont les murs sont capitonnés d'une tapisserie vieille comme le monde. Alecto comprend immédiatement ce qu'elle a sous les yeux et déglutit en contemplant que, comme chez les Carrow, une Pensine se trouve dans un coin de la pièce.
Les images des souvenirs de ses aïeul.es s'imposent immédiatement à elle. Abram, qui ne connait pas encore ce mal, est relâché comme si il venait de la brûler. Quand la porte de la pièce se referme derrière eux dans un claquement, Alecto est soudainement hyperconsciente de l'absence d'Amycus et doit se mordre la joue pour ne pas courir dans l'autre sens. Les murs se rapprochent. Ses côtes lui font de nouveau mal, et le monde est noir.

"There you are." Le Lord s'est accroupi dans un coin de la pièce, et leur montre leur place dans l'arbre généalogique reliant les plus grandes familles de Grande-Bretagne. Elle s'approche à contre-coeur. Alecto, Amycus, Abram, Amabella. "Purebred and pureblooded." Il y a quelque chose dans sa voix qu'une Alecto de dix ans n'oserait jamais penser être de la jalousie, ou de l'envie, ou du mépris. "I remember the day you were born." Alecto tourne les yeux vers Lui, interloquée, avant d'échanger un regard avec Abram. Elle ignore duquel des deux il parle et découvre une jalousie naissante dans son ventre à l'idée que ce soit d'Abram. Le Seigneur est pensif, ses doigts pâles effleurent la tapisserie avec une étrange douceur. "Your father promised me your lives and your wands when you came to be." Les yeux sombres du Lord, qui rappellent à Alecto un thé laissé trop longtemps à infuser, se plantent sur Abram, puis sur elle. Le feu de la jalousie s'étend. "Now I can't help but wonder if you'll make a liar out of Armand." Le feu s'éteint, remplacé par la morsure débilitante de la glace. "What is the worth of your life if you're so willing to run into danger as you just did?"

Alecto se sent vide. Vide de pensées, vide d'émotions et vide d'air. Elle inspire, épinglée par le regard du Lord sur elle comme un insecte. Elle sent l'aura qui émane de lui peser sur elle plus fort encore qu'avant, l'écraser petit à petit. Comme un insecte. Sont-ils autre chose à ses yeux? "I, uh, the, he, the, errr, F-F-Father, I mean..." Son bafouillement la fait devenir rouge et, dans un accès de faiblesse, elle tourne un regard paniqué en direction de son petit frère, une supplique au fond des yeux.


Dernière édition par Alecto Carrow le Sam 3 Sep - 12:22, édité 1 fois
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Abram Carrow
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tw: maltraitance infantile (mention), abélisme (mention)

Le petit corps se tend de tout son long, talons levés et épaules serrées, alors que sa sœur l’agrippe comme une mâchoire de félin soulèverait un chaton. Un énième frisson de panique dérange le marbre de sa carnation pour y abandonner une chair de poule laide et pathétique. "Don't listen to him, m'lord- my Lord", Abram feule un hoquet strident, "do as you will. We didn't mean no harm." Les talons retrouvent le sol, réalisant s’être levés tout seuls et sans nécessité puisque la poigne, bien que désagréable, ne se transforme pas en quelque chose de vraiment douloureux. "I mean, Abram meant no harm, he's just curious. He's sorry." Après avoir tordu sa nuque pour jeter un œil devant lui, le garçon tourne sa bouille contrariée vers celle menaçante d'Alecto. Quoique sa sœur se montre bizarrement aidante, Abram garde les traits d’une bestiole acculée prête à crever s’il le faut pourvu qu’elle se libère ; c’est ce qui contrarie toujours le plus Armand, qu’il lui faille tout un tas d’instruments et de sortilèges pour réussir à mater le dernier de sa portée, pour réussir à réduire en miettes l’insolence d’Abram qui ne lui demande jamais pardon.

Pourtant, et à la différence d’Armand, Alecto entre en contact.
Elle pince, elle serre, elle écrase, elle colore d’elle-même le pâle de sa peau. Le petit frère fait mine de vouloir se dégager (petitement, sans trop oser troubler la solennité du moment) ; mais le mouvement ne place que davantage sa nuque dans la paume froide de sa sœur.

"You're both forgiven." L’étonnement se lit sur le visage du garçon. Le rouge qui lui est monté au joues pour signer sa colère se retire progressivement. De même que la main d’Alecto, s’en allant rouler autour de son bras. Abram a conscience du geste mais l’oublie presque, les yeux rivés sur le dos que le Seigneur leur tourne à présent. "Come. I want to show you something." Ce dont il a en revanche conscience et qu’il n’oublie pas (n’oubliera jamais) c'est à quel point Il le captive. Pour Abram, le Seigneur est ; une voix ; des silences denses ; et un monticule. Difficile de comprendre encore pourquoi, et surtout comment, mais Il lui semble être fait d’épaisseurs invisibles qui vibrent comme s’Il était un gradient thermique opposant le très très froid au très très chaud. Autant d’anneaux difformes qui se superposent et font de Lui ce monticule mouvant, étrangement doté de bras et de jambes. La seule personne chez qui Abram a déjà constaté cette anomalie, c’est chez leur mère ; mais très faiblement. Au début, ça (elle) le fascinait. Maintenant ça (elle) le désintéresse. Il a trouvé chez le Seigneur une plus grande forme à contempler, quelque chose qui, il ne le réalise pas encore vraiment, déborde de puissance.

Abram a suivi sans un mot. Sans détacher non plus ses petites billes noires des reliefs opaques qu’il a l’impression de pouvoir voir autour du Seigneur. Sans quitter non plus le flanc d’Alecto ni s’écarter d’un centimètre d’elle. Quand ils arrivent dans la pièce où le Seigneur les a entraînés, la porte se referme et sa sœur le relâche. Abram se rappelle alors avoir été jusqu’ici dans son étreinte et lui adresse un regard étourdi. "There you are." Alecto passe devant lui. Elle couvre brièvement de sa carrure la tapisserie immense devant laquelle le Seigneur s’est accroupi. Abram s’attarde sur le reste ; une vision d’ensemble qui l’impressionne par sa multitude de ramifications. Si chaque nom était une personne, l’arbre pourrait être une armée rangée en phalanges (Abram regarde aussi beaucoup les manuels militaires, ceux-là d’un grand-père paternel, dans leur bibliothèque familiale). Les petits sourcils se haussent. Comprenant que chaque nom est une personne, Abram sent un frisson d’excitation grimper contre son échine. "Purebred and pureblooded." Il ne croit pas voir le nom du Seigneur (qu’il pense tout bêtement être Voldemort) et son frisson s’abîme d’une certaine déception. Il finit par rejoindre le flanc droit d’Alecto (il aurait pu aller sur sa gauche, mais c’est là qu’Amycus se trouve la plupart du temps et Abram n’a aucune envie de faire comme son frère).

"I remember the day you were born." Le menton d’Abram s’est figé. Il retourne le regard à son aînée en ne bougeant pas un seul de ses muscles. Le garçon s’est tendu comme une corde d’arc. Ses pensées crèvent, se décomposent, puis disparaissent. Son crâne est redevenu une fosse hantée par la mort (heureusement échouée) d’Amabella. Quand bien même le Seigneur ne parlerait-il pas de leur naissance, l’absence de sa jumelle la transperce soudain de part et d’autre. Lorsqu’il se remet enfin à bouger, c’est pour jeter un regard insistant sur la porte close de la pièce. "Your father promised me your lives and your wands when you came to be." Abram retourne lentement son visage vers le Seigneur, qu’il ne regarde toujours pas droit dans les yeux. Mais il se laisse happer par l’aura de sa silhouette, et plus il se laisse happer, plus son corps se décontracte, plus ses pensées ressuscitent (enlaidies par la corruption de Sa voix). "Now I can't help but wonder if you'll make a liar out of Armand." Enfin, les petites billes noires trouvent celles glaciales du Seigneur. Abram est tranquille. L’aura du mage noir le broie maintenant complètement. C’est une sensation terrible : appréciée.

"What is the worth of your life if you're so willing to run into danger as you just did? - I, uh, the, he, the, errr, F-F-Father, I mean..." Le regard d’Abram, qui a fini par flotter une nouvelle fois autour du Seigneur, se réduit sur une fine ligne d’observation tandis qu’il le tourne vers Alecto. Ses bafouillements arrachent au petit frère un rictus irrité couvert de dédain. Abram n’aime pas cette Alecto, cassée et bête, comme il a entendu certaines bouches le dire. Il aime encore moins qu’on le dise, par moquerie ou par pitié. Abram préfère l’Alecto qui le toise avec mépris quand elle et Amycus l’envoient dans les mains de leur père. Il préfère l’Alecto froide et mordante qui attaque parfois seule aussi. Abram n’aime pas cette Alecto qu’il a sous les yeux : vulnérable. Ça le met en colère. Quoiqu’il ne sache jamais trop contre qui cette colère gronde vraiment. "We won't do it again, my Lord." Il fait deux pas en avant, partant de biais, se plaçant inconsciemment sur la trajectoire entre le Seigneur et Alecto. "We will live long to be with you. We will, my Lord." La masse d’épis opine vigoureusement. Avec une honnêteté extrême et presque épouvantable compte tenu de ce qu’il promet (sans comprendre l’ampleur de cette promesse). Abram se demande si son frère et ses sœurs resteront toujours à côté de lui s’il reste lui-même à côté du Seigneur, et s'ils partiront loin de lui le jour où le Seigneur partira aussi.

Ses billes se remettent bien malgré lui à flotter autour de Seigneur, et son obsession, passée de Nagini à Son maître, le ronge à vue d’œil. "My Lord." Déglutition. What are you? La question le démange. Elle se glisse entre ses dents de lait tandis qu’une autre, plus épaisse, se substitue à la première. "Where are you?" Ses petits sourcils se froncent de contrariété, tandis qu’il se met à regarder l’immense tapisserie près de laquelle ils se tiennent tous les trois.
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Alecto Carrow
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tw: mention d'abléisme, violence

Les mots se précipitent dans la gorge d'Alecto et se désagrègent dès qu'ils touchent sa langue: elle s'étouffe dessus comme sur sa salive, ses yeux exorbités implorant silencieusement son frère de mettre fin à ses souffrances en leur sauvant la mise. Elle se sent minuscule, vulnérable, stupide, l'aura du Lord pesant sur elle comme une chappe de plomb qui l'écrase petit à petit, resserre sa gorge et fait s'emballer son coeur dans sa poitrine comme un oiseau en cage. Les murs se rapprochent encore plus; le monde est noir.
Use your words, Alecto. Elle a l'impression d'entendre la voix irritée de son père se lover dans son oreille, réveiller une frustration et une peur indescriptibles dans sa poitrine qui irradie toujours de douleur. Why can't you use your bloody words, you damn idiot?

Le regard méprisant qu'Abram lui jette devrait l'énerver mais Alecto ne pense à rien sauf à la peur panique qui se referme sur elle, jusqu'à voir son petit frère faire deux pas en avant. "We won't do it again, my Lord." Quelque chose la frappe quand elle voit Abram faire ce mouvement vers le Lord; elle aimerait sortir de sa torpeur angoissée pour l'attraper par le collet et le ramener contre elle, mais elle est toujours tétanisée. Le regard inquisiteur du Lord se détourne d'elle pour se poser sur son frère, et Alecto peut respirer de nouveau.
Quelque chose comme de l'embarras ou de la colère ou du soulagement se répand partout dans ses membres alors qu'Abram prend sa défense, se positionnant entre jeune fille et mage noir. "We will live long to be with you. We will, my Lord." Ils n'ont pas le choix. Alecto n'a pas envie de dire le choix. Encouragée par la voix confiante d'Abram, Alecto parvient à dénouer sa gorge et à dire, d'une petite voix contrite, une fois qu'elle a retrouvé ses mots: "We will, my Lord." Comme un écho; plus que jamais, elle ressent l'absence d'Amycus comme une faille béante.

Honteuse, elle n'ose pas retrouver Son regard, et le regard plutôt rivé sur le bout de ses souliers cirés. Sa peau s'est hérissée dans sa nuque et le long de ses bras et elle croise les bras sur sa poitrine, pour se protéger d'un froid imaginaire. Sa main se cale sur ses côtes enflammées, mais la douleur est cotonneuse et distante, comme le souvenir d'une blessure plutôt que comme quelque chose qu'elle devrait faire ausculter dans l'instant.

Le Lord reste silencieux un petit moment. Alecto sent Son regard (et qu'est-ce qu'elle aimerait s'y plonger! s'y abandonner toute entière, sans honte ni restreinte ni soucis!) la détailler, puis passer à son frère, puis de nouveau à elle. Son attention est comme un faisceau; quand il est braqué sur elle, Alecto aimerait être le centre du monde. "Very well." Lentement, la haute figure du Seigneur des Ténèbres se plie et se déplie, se relevant là où il était resté accroupi face au morceau de tapisserie. Il est gigantesque.

"My Lord." En temps normal, peut-être qu'Alecto aurait fait taire son frère, lui aurait écrasé le pied ou aurait enfoncé deux doigts cruels dans ses côtes; mais elle n'ose rien dire, si immobile qu'elle semblerait prête à se faire avaler par les ombres, ténue et honteuse et malléable et écrasée et désespérée. Elle aimerait qu'Amycus soit là et elle l'appelle silencieusement.
C'est un jeu stupide sur lequel ils s'obstinent depuis des années. Leurs parents leur disent que c'est impossible, mais ils ne comprendront jamais le lien qui unit leurs aînés. Alecto et Amycus sont persuadés qu'ils sont toujours connectés, par un Lien plus fort que tout, qui les tirera toujours invariablement l'un vers l'autre. À travers ce manoir, à travers leurs vies, à travers leurs morts.

Pour l'instant, Amycus n'est pas là. Mais Alecto sait qu'il ne tardera pas.

"Where are you?" Quelque chose de primal et d'instinctif se réveille dans le ventre d'Alecto. Du haut de ses dix ans bientôt onze, elle ignore la réponse à cette question qui deviendra, plus tard, une contradiction ignorée, un sujet de dissensions parfois violentes entre elle et ses pairs, un secret bien gardé. Elle ignore les gymnastiques mentales qu'elle devra faire pour ignorer ce problème, le rationaliser, l'internaliser. Elle ignore les atrocités qu'elle commettra en Son nom et malgré la réponse à cette question. Elle ignore, même alors qu'ils lui promettent sa baguette, de ce dont ils seront capables pour Lui, malgré tout, et surtout contre tout.
Elle ne sait pas tout ça; elle sait juste qu'elle aussi est curieuse, et c'est cette curiosité enfantine qui lui fait naïvement relever les yeux vers le Lord en attendant sa réponse.

Le monde n'a jamais été aussi immobile: il pourrait s'arrêter de tourner que ça ne ferait pas la moindre différence. Alecto retient sa respiration et réprime l'envie de faire un mouvement vers Abram parce qu'elle a soudainement envie de le toucher, de le sentir vers elle, de peur qu'ils soient séparés. Elle a l'impression d'être dans l'oeil du cyclone.

Le visage du Lord est lisse, et son regard est mort. Soudainement, l'aura qui l'entoure disparaît, recède comme une vague soudaine. Alecto hoquète comme si on venait de lui voler l'air. Autant sa présence était étouffante, écrasante; autant sa soudaine absence est terrifiante.
(Dans un moment de faiblesse, le regard de Tom se tourne vers un coin de la pièce, vers l'arbre des Gaunt, là où son nom et celui de sa mère ont été brûlés il y a des années.)
Alecto sent le sol se résorber sous ses pieds; l'instant suivant, elle est envoyée en l'air comme plus tôt dans le couloir, et rebondit mollement contre le mur dans son dos. Son crâne craque contre la tapisserie: elle voit mille couleurs. Quand elle parvient à rouvrir les yeux, elle cherche immédiatement Abram du regard, qui est lui aussi épinglé sur le mur. Elle essaye de tendre la main vers lui, mais n'arrive pas à bouger. Ses yeux sont remplis de larmes. Elle met ça sur le compte de la douleur.

"Your father has forgotten to teach you respect." La voix du Lord lui parvient de loin, et Alecto a du mal à chasser les larmes de ses yeux pour le voir avancer d'un pas lent et méthodique dans leur direction, sa baguette brandie dans leur direction. Cette vision d'un adulte avec une arme au poing se dirigeant vers eux devrait la choquer, mais elle a déjà vu tellement de fois son père à sa place que si ça lui inspire de la peur, Alecto sait aussi que toute résistance est parfaitement inutile. "You'll learn. Legilimens!" Le sort les frappe tous les deux de plein fouet; et dans ce maëlstrom de souvenirs, de sentiments, de douleurs, d'émotions et de pensées, Alecto apprend alors la signification de la vraie terreur.
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Abram Carrow
DEATH EATER
Abram Carrow
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Âge : Quarante-cinq quoiqu'Azkaban, entre autres joyeusetés, lui ait ravagé sa jeunesse relative.
Occupation : Mage noir™. Chef du bureau d’expérimentation sur les nés-moldus et traîtres consentants (a.k.a MuTEx Office), au Département des Mystères. Membre de la Chambre à la tyrannie facile (prochain édit : taxer l'air que tu respires).
Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
Particularité : Maître Legilimens. S'enfonce dans les esprits comme une faux dans les blés ; y dévore aussi les émotions puissantes qui lui font dorénavant tant défaut. Le contrecoup, cependant, revêt parfois des allures de cauchemar.
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Abram est traversé d’une impression bizarre. Comme quand on sait qu’une porte va claquer parce qu’on la voit se fermer progressivement et de plus en plus vite : mais cent fois pire que ça. Pourtant il ne voit pas le Seigneur se mouvoir. Ni même Alecto bouger d’un cil. Dans son champ de vision tout est immobile, rigidifié par l’attente. Quand il lève ses petits yeux noirs et intrigués vers l’adulte (il se tord presque le cou) il est tenté de reculer d’un pas en direction de sa sœur. Pas pour la protéger. Mais pour trouver le réconfort de ses bras qui, en l’espace de quelques minutes seulement, lui manquent déjà (son petit corps est comme un chien errant, il boufferait n’importe quoi, n'importe comment ; même des baffes).

Et puis tout éclate.

Abram se retrouve épinglé au mur, le souffle court, tas de chair et de frusques haut comme trois pommes qui pendouillent en bout branche. La peur le gagne très vite, surtout parce qu’il ne comprend pas ce qui se passe, ni pourquoi Alecto subit le même sort. Quand, dans un effort couteux, il parvient enfin à tourner la tête vers elle, il voit dans ses yeux des larmes. La panique de sa sœur, encore une fois, le saisit d’effroi. Il aimerait lever ses dix petits doigts comme il les a levés face à Nagini, mais il est paralysé et par la magie et par la terreur. L’air lui manque. La suffocation le gagne de nouveau comme si le serpent revenait s’enrouler autour de lui (tour pervers que son esprit lui joue à défaut de pouvoir trouver un sens à ce qui se passe). Ses petits souliers s’agitent ; les talons cognent deux fois le mur contre lequel ils se trouvent et Abram espère très naïvement que ces coups d’alarme calmeront le Seigneur.

"Your father has forgotten to teach you respect." Le garçon cligne des paupières. Il ne comprend toujours pas. Et les mots prononcés ne l’enfoncent que davantage dans l’incompréhension. Leur père leur a appris le respect. Abram n’est peut-être pas le plus obéissant de ses adelphes, mais il est bien éduqué, comme Alecto, Amycus et Amabella sont bien éduqués. Leurs parents ne s’en vantent jamais. Mais ça se voit quand ils sont à table avec les autres : comme Alecto, Amycus et Amabella, Abram se tient droit, mange convenablement, veille à ne faire aucun bruit de bouche et à ne se salir d’aucune façon. Il dit des Madame, et des Monsieur, et des je vous prie, et des vous remerciant, cela même s’il est en âge de jouer avant tout au bilboquet et de courir très vite pour lancer très fort un cerf-volant magique. Leur père leur a appris le respect. Parce que tout ça ne suffit pas et qu’il en exige chaque jour toujours plus. Les petits poings se serrent dans le vide. Comment le Seigneur peut-il dire--"You'll learn. Legilimens!"

Et puis tout éclate.

Mais à l’intérieur, cette fois. Et Abram aussi, dans ce maelström de souvenirs, de sentiments, de douleurs, d'émotions et de pensées, apprend la signification de la vraie terreur. Il y a des cris qu’il reconnaît sans savoir à qui ils appartiennent, des visages grimaçants qui lui sont familiers sans savoir à qui ils sont, des peines immenses et des ires terribles. Abram ne connaît pas encore le contenu de la Pensine des Carrow. Abram est pétrifié par ce qui l’habite soudain, dans sa conscience et dans chaque fibre de son corps. Des morts antiques qui s’installent en lui et qui ne le quitteront plus jamais. Ses hurlements épouvantés sont crachés par hoquets ; il en gerberait s’il le pouvait. Son pantalon se souille en tout cas d’une tâche plus sombre sans que la honte, même elle, n’arrive à se faire une petite place dans tout cet attroupement d’affres. "I--I--I--", il ne sait pas si Alecto est toujours là, s’ils sont toujours dans la pièce à la tapisserie, si le Seigneur se trouve en face, s’ils sont encore en vie, "I--I’M S--", sa gorge lui brûle à force d’hurler des plaintes d’agonie, "S--SO", il veut trouver le réconfort des bras de sa grande sœur, et ceux plus petits de sa jumelle, "SORRY!!", il veut que tout s’arrête, même si pour ça il faut demander pardon.

Abram sent qu'il y a quelque chose en lui qui se brise.

"Ally!!" Derrière la porte, des poings rodés frappent à répétition. Ils tambourinent avec empressement. "Alecto!!" La poignée est secouée dans tous les sens mais elle ne cède pas. "Move!! Amycus, move!! - Shut up!! Alecto?! - Abram!!" Les coups contre la porte doublent d’intensité.
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