Noris explique depuis dix minutes à Kimberley - super grande, super mince, super blonde, super cliché de la bimbo de téléréalité, logique c'est une de ses anciennes co-star - que non, il ne peut pas lui faire sa petite décoction détox au Mimbulus mimachin à cause de la rupture de stock (et aussi parce qu'il a la flemme à cause des glaçons à piler) sans que cela ne décourage la sorcière. Il agite la bouteille de sirop vide sous son nez, s'évertue à lui dire que non, la boisson verte que boit la vieille dame au regard vide accoudée au comptoir un peu plus loin n'est absolument pas aux plantes, Kimberley ne veut rien savoir. Là, il se dit que la journée va être très longue même si théoriquement il finit dans pas si longtemps que ça et finit par remplacer le sirop de Mimtruc par du sirop de menthe - "Oh, en fait il en reste !" - juste pour que l'autre le lache. Il n'aime pas ses anciennes co-stars, ni tous les anciens de Veritaserum. Même Laurel lui a fait miroiter le mannequinat avant de le planter alors qu'ils étaient amis. Coup dur pour le joueur gallois qui a trouvé un nouveau coup depuis avec un super rôle (il n'a pas du tout la pression, ça n'a pas du tout réveillé ses vieux cauchemars datant de Poudlard).

C'est l'effervescence au Leaky Cauldron alors que ni l'heure ni le jour s'y prête. Peut-être parce qu'il fait gris et venteux alors tout le monde s'est dit que se réfugier au pub est une bonne idée. Noris ne sait même plus combien de fûts de bièraubeurre ont été siphonnés (ni combien de personnes lui ont demandé avec un air entendu s'il n'avait vraiment rien de plus fort à vendre alors qu'il y avait même des brigadiers de la VB échoués à une table), il n'arrête pas et cela l'embête carrément parce qu'il a un emploi du temps chargé. En effet, pour son prochain rôle, faut qu'il s'entraîne le plus possible à avoir l'air méprisant et effrayant et à ne pas dire que son père est cracmol et sa mère moldue (bon, pour ça il a l'habitude mais sous le regard d'Alecto Carrow, il a tellement peur qu'il manque de le souligner à chaque fois comme pour souligner son imposture). Là, ça aurait été petite soirée tranquille, juste lui et Diva qu'il n'ose même plus emmener au travail depuis qu'il sait que Clarke est de nouveau en liberté mais ça sent plus les heures supp.

Trois choppes de bièraubeurres servies et payées en noises (les gens veulent sa mort), quatre bols de chips à la citrouille disparus dans la nature, Noris a envie de pleurer quand il entend-  malgré la cohue - la porte s'ouvrir. Pourvu que ce ne soit pas un groupe ! Il tourne son regard bleu vers l'arrivant et aussitôt son visage s'illumine. Man-soo lui fait des grands gestes de la main, il fait les mêmes avant de faire un semblant de check humain/morsure de zibeline à Mi-mi. "J't'ai sorti Diva, comme promis! - Merci mec, tu m'sauves grave la vie !" Il empoche les clefs, regard débordant de reconnaissance (surtout qu'il ne confie pas sa chienne à n'importe qui) et sert une bièraubeurre à son ami en guise de récompense. "Tu finissais pas ton service à la demie?" Long soupir, il s'affale à moitié sur le comptoir avec un air désespéré. "Ne m'en parle pas, j'ai pas arrêté aujourd'hui. J'sais pas ce que les gens ont mais ils sont tous ici et sont tous relous aujourd'hui. J'pense c'est le temps, maman dit toujours que le vent rend les gens nerveux mais j'croyais que ça marchait que pour le vent du Texas..." Petite pause pour prendre l'air pensif (mais c'est globalement le vide dans son cerveau). "Enfin, j'attends que mon collègue arrive pour me remplacer mais il est en retard puis là, vu les gens, va falloir que je fasse du rab et c'est vraiment pas cool tu vois parce que moi..." Blablabla... "Et sinon, comment ça va toi ?"