BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: written on the walls   written on the walls EmptyDim 29 Mai - 21:25

(I've spent a lifetime running
And I always get away)

La nuit a été particulièrement courte cette fois-là, et si les mauvaises langues auraient été tentées de dire que les ronflements de Moncho en étaient la cause, seul toi aujourd'hui pouvait savoir la vérité.
Pourquoi avais-tu accepté de participer à ce jeu devenu traditionnel ici comme en dehors, alors qu'il existait un réel risque que cela tombe sur son prénom ? Sans doute aurais-tu mieux fait de tirer les cartes avant de tirer ce bout de papier, puisque ce dernier était frappé des lettres V A N E S S A. Ce qui n'avait alors laissé aucun doute sur le fait que tu serais amené à lui offrir un cadeau, supposément anonyme (parce que tout le monde sait que les Secret Santa se découvrent au bout du bout). Et depuis, soit dit deux jours et quelques heures, tu n'arrives plus à dormir.
En fait, ça fait déjà quelques semaines que tu as du mal à dormir : d'abord depuis ce qui s'est passé à Halloween, alors que tu étais resté sagement à la Tour, non pas pour la garder, mais plutôt pour t'y protéger toi, puisque c'est ça son but premier. Puis il y a eu le lockdown, qui n'a, de fait, pas été des plus simples à gérer avec ce paramètre. Parce que ton père était loin de toi, encore une fois, et que tu ne t'étais pas encore assez habitué à son absence - ou son retour - pour le voir repartir aussi sec. Le seul lien qui te maintenait venait d'être à nouveau fracturé, si bien que tout ton être s'est senti défriché, voire dépouillé de son énergie vitale. Comme un dernier rempart, tu t'es isolé là où tu le pouvais, le plus longtemps, et a été très peu communiquant, malgré ton bon cœur et cette main que tu tends toujours à ton prochain. Ces semaines ont été éprouvantes, et tu n'en as parlé à personne, parce que personne n'était en phase - en fait, à ton sens, tout le monde était inquiet, stressé, voire carrément paniqué à l'idée que quelque chose de plus grave encore ne se soit produit. La seule chose que tu as pu faire d'utile a sans doute été de faire à manger et débarrasser.

Alors quand cette restriction a été levée, la première chose que tu as faite à cette réunion, c'est d'aller serrer Dani dans tes bras. Ca a été de ne pas lui dire, autrement que par les spasmes qui se fondaient dans ton étreinte, que ça avait été particulièrement difficile, et que plus jamais tu ne voulais revivre ça.
Même ton intuition exacerbée n'aurait pas pu te calmer, cette fois-là. La preuve en est, tu n'as pas réussi à toucher tes cartes pour avoir confirmation. Tu ne voulais pas savoir, parce que deux fois de suite, c'était bien trop pour toi.
Les jours qui ont suivi, tu es resté à Sweet River.

Ton retour à la Tour a été mi-figue mi-raisin. Pas parce que les résistant.es t'étaient désagréables, mais parce que tout était encore trop frais, et parce que tu sentais comme un poids sur toi, comme si on voulait que House of Ashes soit ton nouveau blason, alors que personne ne t'en avait touché mot. Le ressenti est aussi ridicule que tu ne t'en sens pas tout à fait digne, te reposant sur ces dernières expériences où selon toi, tu n'as été d'aucun secours auprès de qui que ce soit, alors que c'était précisément à ce moment-là que tu aurais dû avoir les épaules.

Et tu n'avais pas été là.

Même si aujourd'hui tu te lèves avec moins d'énergie, et donc plus de vague à l'esprit qui déjà divague fréquemment, tu vas mieux. Les fêtes arrivent et tu t'accoutumes aux traditions locales de la planque, et même si cette histoire de Secret Santa t'a grignoté des heures de sommeil, tu comptes malgré tout mettre la main à la pâte pour les préparatifs.
Tu avais songé à faire une petite fresque avec les bouilles de tous les résistants de la Tour, mais ton initiative s'est trouvée empêchée par ton propre esprit générateur d'idées. Parce que de tous ces portraits, il y en avait un que tu avais croqué plus que d'autres, et que tu ne voulais pas que ça se voie.

Et si tu le pouvais, tu ferais en sorte qu'elle ne te voie pas elle non plus. Par honte, essentiellement.

Il est 14h.

Il est 14h et tu as réussi à l'éviter.

Après avoir aidé Nacho - tu l'as porté, parce qu'il t'a demandé de le porter, alors tu as oublié que la magie existait - pour accrocher des décorations dans les hauteurs de l'escalier central, tu l'as laissé filer pour faire sa sieste (on est espagnol ou on ne l'est pas), manifestement suivi par quelques uns. Ta quête est donc toute simple et naïve : trouver de quoi t'occuper, ou plutôt, trouver qui aider et en quoi.
Lorsque tu demandes à quelqu'un s'il y a besoin d'aide quelque part, tu crois bêtement qu'on ne va pas te mener droit dans la gueule du loup.
Il va même de soi que tu aurais dû savoir - et sentir - que la Tour et ses résidents (surtout la team Herrera-Alcazar-Wingates-et-compagnie) avaient trouvé un très bon sujet de spéculation en ce qui concernait ta relation avec Vanessa, si peu qu'on puisse réellement parler de relation, ces derniers temps.
Après avoir rattaché tes cheveux, tu te mets à grimper les marches en inspirant profondément - de quoi te pousser vers le meilleur, as-tu l'audace de penser, vraiment, sur l'instant. Puis tu rentres dans la pièce, dont la porte est laissée entrouverte, comme la plupart des portes ici en ce moment.

Lorsque tu l'aperçois, tu as comme une sensation de vertige, alors qu'elle ne t'a pas encore vu - mais elle est seule ici, et ta main pressée sur l'encadrement de la porte laisse suggérer l'hésitation, ou au pire, le malaise.
Le malaise anxieux.
Le malaise de la rendre mal à l'aise.

(Elle te voit.)

Encore une fois...

"Tu... tu as besoin d'aide ?" ce sont les mots qui sortent de tes lèvres, bruts, alors que ton cœur te fait mal à la regarder de front. "Enfin, on m'a dit que je pouvais aider et..." et ce n'est peut-être pas une bonne idée, non ? Est-ce que c'est le bon moment pour... t'aider ? Parler ? Qu'est-ce que je peux faire ? "Mais je peux appeler quelqu'un d'autre si..." si tu préfères voir quelqu'un d'autre... "C'est pas que je veux pas t'aider, c'est que..." c'est dur de le dire, mais ton anxiété - tu as pris des couleurs - te rend loquace malgré toi, et que tu n'as pas envie de lui laisser croire que tu ne l'aimes pas et "--je veux pas t'embêter, je veux vraiment pas t'embêter cette fois" cette fois-là, tu baisses un peu les yeux, et tu t'appuies un peu plus sur ta prise, comme si l'enfant qui dormait en toi n'attendait qu'un mot pour être répudié et finir au dehors de ce que tu aurais aisément pu envisager comme sacré.

(But with you, I'm feeling something
That makes me want to stay)
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptyVen 17 Juin - 21:04


Il faut qu’elle reste occupée. Que ses mains soient occupées. Que sa tête le soit aussi. Si elle se consacre à une autre activité, alors, elle ne pensera pas à l’échec que fut la dernière mission qu’on lui a confiée. Les souvenirs ne sont jamais bien loin, mais avec un peu d’animation, elle parvient globalement à les garder éloignés. Et compte tenu de la saison, Vanessa n’a pas mis longtemps à trouver de quoi se changer les idées. Une chance ! Le hasard aura fait que l’incident ait lieu au début du mois. Les premiers jours de décembre lui ont donc permis de lancer le traditionnel Secret Santa de la Tour, deux jours auparavant. Sans surprise, tout le monde s’est une fois encore prêté au jeu ! Il n’y a pas d’obligation de participation – il n’y en a jamais eu, chacun fait bien ce qu’il veut – mais elle éprouve toujours une forme de satisfaction à voir tout le monde inscrire son nom, sur un morceau de papier, avec l’espoir de tomber sur un nom ou deux en particulier. Et plutôt que d’attendre quelques jours, voir si de nouveaux noms s’ajoutaient à la liste, elle a presque aussitôt enchaîné avec le tirage au sort, profitant du fait que les participants soient tous présents.

Trouver le cadeau à offrir lui aura pris quarante-huit heures.

Et ce matin, il ne lui restait déjà plus rien à faire. Elle aura tenté de traîner dans son lit jusqu’à dix heures, mais on l’en aura sorti avant. C’est donc à la décoration qu’elle s’est attaquée. Dès onze heures, les cartons ont été sorti et descendu au rez-de-chaussée. La consigne est simple, tout ce qui sort des cartons doit être accrochés ou suspendu dans un coin de la maison. L’idée étant que tout le monde puisse participer. Elle aurait été capable de tout décorer elle-même en l’espace de quelques heures, mais il y aurait peut-être eu côté moins personnel pour les autres résidents ? Noël c’est une fête qui rassemble, il faut que tout le monde se sente concerné ! Elle s’est donc retenue de ne pas tout faire … et de ne pas tout diriger non plus. Cette planque, c'est la leur, il faut qu'elle leur ressemble, qu'elle s'était répétée. C'est leur maison à tous. Tant pis si tout n'est pas exactement à sa place, si la guirlande sur le mur ne va pas tout à fait avec celle d'en face. L'important c'est que tout le monde y mette du sien. Alors après avoir accroché quelques décorations, Vanessa a regagné le dernier étage de la Tour.

Couchée sur son lit, les pieds relevés au-dessus de l’emplacement des oreillers, qu’elle a placé sous elle, au bord du matelas, Vanessa fixe le sol où sont étalées les pièces d’un puzzle. C’était sa dernière option pour s’occuper. Elle l’avait retrouvé dans une boîte du bureau qu’ils avaient finalement désencombrer pendant le lockdown et le puzzle avait continué à prendre la poussière jusqu’à cet après-midi dans sa chambre. Jusqu’à ce que ses yeux ne se posent sur le carton d’emballage, un peu plus tôt.

Elle avait un peu hésité sur l’endroit où se poser pour commencer à assembler les pièces. La table en bois qui faisait office de bureau ? Non, il y avait déjà plein de choses dessus. La table du séjour, en bas ? Pourquoi pas, mais ça aurait impliqué de déménager l’ensemble quelques heures plus tard alors qu’elle ne l’aurait pas encore terminé. Le mur ? Ils s’étaient amusés à faire ça, avec un puzzle à St James. Il leur avait de fixer la toile servant de base à l’aide d’un sortilège de glue sur le mur, et ensuite ce n’est qu’une succession de sortilèges de lévitation pour assortir les pièces. Ça avait gardé la petite équipe occupée une journée. Mais elle n’avait pas eu envie de se lancer dans une multitude de sortilèges.  Alors, elle s’était finalement décidée pour le tapis de sa chambre, comme quand elle n'était qu’une petite fille. Elle avait commencé méthodiquement, laissant dans un morceau de la boîte les pièces qui constituent le cadre et mettant dans l’autre, tout le reste.

La première moitié du cadre a déjà pris forme, lorsqu’elle sent qu’on l’observe.  Elle attend cependant d’avoir positionné la pièce qu’elle tenait avant de relever les yeux en direction de la porte.

Ezio.

C’est lui qui la regarde depuis le pas de sa porte.

Le Ezio du rapport que Nacho lui a fait. Un Ezio qui ne la déteste pas finalement, parce qu’il paraît qu’on ne peut pas la détester, elle. Et puis, de toute façon, il ne peut pas la détester, vu qu’il la kiffe selon le rapport du détective.

Le même Ezio qu’elle a trouvé endormi sur le pas de sa porte, avant de le retrouver quelques semaines plus tard, dans son lit, sans qu’elle n’ait jamais pu comprendre comment cela s’était produit. Un nouvel épisode qui l’avait poussé à éviter de croiser la route du brun. Chaque nouvelle rencontre entre eux semble être ponctuée de péripéties. Alors à quoi bon essayer d’en créer une nouvelle ?

Mais c’est un Ezio qui lui semble hésitant, qui la regarde. Est-ce qu’il y a un problème ? Elle essaye d’anticiper en cherchant dans son expression et sa posture un indicateur quelconque, mais elle n’y voit rien. Rien de plus que de l’hésitation. "Tu voulais quelque chose ?" finit-elle par demander. " Tu... tu as besoin d'aide ?" L’expression de son propre visage doit trahir son incompréhension face à la question qu’il lui pose, puisqu’il s’empresse d’ajouter : " Enfin, on m'a dit que je pouvais aider et..." et quoi ? Oh. Il préfèrerait être ailleurs ? il aimerait qu’elle lui dise qu’elle n’a pas besoin de lui ? parce qu’il a mieux à faire dans une autre planque ? Il s’est juste senti obligé de venir proposer son aide … " Mais je peux appeler quelqu'un d'autre si..." -Non ! " Reste, s’il-te-plaît, qu’une part d’elle aurait même aimé ajouter. Mais Vanessa garde cette pensée pour elle. Tout comme elle garde secrète cette impression de déjà-vu provoquée par les mots non prononcés. Et bien malgré elle, elle prend des couleurs. Pourquoi cet empressement soudain ? Pourquoi répondre si vite, la main tendue vers lui comme pour le retenir ? Sa main se referme d’ailleurs rapidement quand elle se fait la réflexion, et alors qu’elle baisse le bras, ses yeux vont chercher un autre point où s’accrocher que la silhouette d’Ezio. Elle n’aurait probablement pas dû faire ça, maintenant, il va se sentir obligé de rester. "Je .. enfin, tu fais comme tu veux…. T’as pas besoin de m’aider si tu- " C'est pas que je veux pas t'aider, c'est que...je veux pas t'embêter, je veux vraiment pas t'embêter cette fois" Cette fois. L’a-t-il seulement déjà embêtée une seule fois ? Non. Il l’aura très certainement surprise à quelques occasions, mais pas embêtée. "Tu peux rester, mais c’est loin d’être le truc le plus passionnant du monde ..."  Il n’y a pas d’injonction, pas d’obligation, tout juste un souhait. Qui sait, peut-être que comme elle, il se prendra au jeu du puzzle ? "Y a de la place …. – sur la chaise du bureau, à condition d'enlever les quelques vêtements du dossier, sur le sol et elle lui donnera un oreiller, ou même à côté d’elle – un peu partout, en fait … Installe-toi où tu veux"  Elle se décale même un peu plus sur son lit, pour lui faire de la place, si jamais il voulait s’y mettre.

D’une main, elle désigne la feuille sur son bureau : "J’étais en train de préparer un tableau pour savoir qui serait là le 24 et le 25. – elle a arrêté il y a un petit moment, puisqu’elle n’a encore aucune information à entrer, mais c’est un détail – Histoire qu’il y ait assez de lits et de quoi manger pour tout le monde. " La Tour n’est pas la planque la plus spacieuse, preuve en est que certains ont dû partager leur chambre pendant le lockdown, mais elle n’en reste pas moins accueillante. Alors il faut anticiper un minimum. D’ailleurs, ils n’ont pas arrêté de date pour la remise des cadeaux du Secret Santa … Il faudra qu’ils y pensent dans les jours qui viennent, surtout si certains – comme elle – comptent passer du temps ailleurs. "Tu sais ce que tu vas faire, toi ?" Si ses yeux sont rivés sur le puzzle, au sol, ses oreilles, elles, ne manquent pas une seule information.



Dernière édition par Vanessa Devon le Dim 19 Juin - 19:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptyVen 17 Juin - 22:26
Tout ton être semble être en alerte. Et tout semble te rappeler qu'il faut que tu lui caches la vérité, à commencer par le fait que son Secret Santa, c'est toi.

Mais ça semblait mal parti, à vrai dire ; tu n'as d'ailleurs jamais réussi à mentir bien longtemps, raison pour laquelle tu finissais toujours par te terrer quelque part et feindre l'occupation. Des poèmes griffonnés, des croquis à n'en plus finir, des tirages et des couleurs d'une âme mise sur papier, toile, parfois moins que ça. Et là, dans la position dans laquelle tu te trouvais, fuir ne relevait même pas d'un peut-être. Tu es englué dans ton malaise, dans ta soi-disant bêtise que d'être aussi maladroit à ses côtés. Les souvenirs te guettent, te traversent alors que tu te tiens encore à cet encadrement de porte. Celles de ton réveil à même le sol au pied de sa chambre, (celle où tu te trouves), celle de cette fin de soirée étrange et douce à la fois, où elle t'a demandé de rester là à te veiller, le temps qu'elle s'endorme pour de bon. Cette dernière fois, elle n'était pas dans son état normal : tu n'aurais d'ailleurs pas dû prendre ça autant à cœur. La mission donnée par Elena, la volonté (biaisée ce soir-là, à ton sens) de Vanessa, n'avaient manifestement pas suffi à rendre ce moment légitime. Pour autant, tu ne le regrettais pas... pas autant que le coup du somnambulisme. D'ailleurs, tu t'es étonné à ne pas en faire, lové sur son lit à ses côtés. Comme si, de tous les endroits que tu avais pu visiter, il y en avait eu un qui avait ressemblé de près ou de loin à ton foyer.

Les yeux te brûleraient presque de fatigue, comme si ton corps voulait d'un shutdown pour abandonner la guerre - celle qui fait rage autour de vous, mais également celle qui ne cesse de gronder entre tes côtes quand elle est autour.

Pourtant elle te dit de rester, d'une façon qui a tout à envier de la fois passée - la fois passée illégitime, paraît-il. Répudié, tu ne le serais manifestement pas aujourd'hui. Détesté, encore moins. Au moins officiellement.

"Tu peux rester, mais c'est loin d'être le truc le plus passionnant du monde ..." l'invitation est claire, tu n'es pas en camp ennemi, néanmoins tu te sens comme marchant sur un champ de mines. Tu te frottes nerveusement le front avec la phalange de ton pouce, hochant la tête à la positive. Les mots ne sortent même pas immédiatement, comme coincés dans ta gorge d'enfant. Tu te sens très vulnérable ces derniers temps, et c'est peu dire. Tu es loin d'être le seul ici. Tu sens même que Vanessa n'est pas dans son état habituel - ce que tu pourrais aisément comprendre au seul fait de ta présence. Vanessa que tu avais trahie à l'avoir ignorée durant ces semaines d'enfermement particulièrement harassantes. Et tu osais appeler ça aimer.

Le puzzle, lui, en tant que tel, te rappelle Nonna. Ca a un peu de familier, comme qui dirait. Elle passait des heures le nez dessus, sur la table de sa cuisine à Cagliari. Quand tu lui as demandé pourquoi elle faisait ça aussi souvent, elle t'avait répondu : c'est pour trouver la maison qui dort en moi.

Sans doute pour y déposer ses propres armes. Tu ne sais pas.

"Y a de la place ... un peu partout, en fait ... Installe-toi où tu veux" à côté de toi, que tu voudrais, mais ce n'est pas aussi simple que ça. Tu brasses un peu les lieux du regard, sans vouloir trop t'attarder sur les détails : tu crains qu'elle prenne ça pour du voyeurisme mal placé. En plus, c'est pas comme si tu avais eu tout le loisir de le faire l'autre soir. Tu vas fureter un peu vers le bureau lorsqu'elle te le désigne de la main, tombe sur le tableau des personnes présentes à la Tour pendant ces deux jours de fêtes. Sans surprise, ton prénom - ou plutôt ton pseudonyme - n'est pas inscrit. En fait, tu ne lui as pas parlé... depuis longtemps. Trop longtemps.

Tu accuses réception de ses justifications, en silence.

Jusqu'à ce qu'elle te pose une question des plus coinçantes. "Tu sais ce que tu vas faire, toi ?" la vérité c'est que tu ne sais jamais vraiment ce que tu vas faire, sauf lorsque tu te forces à la discipline dans ton effort de guerre à l'Ordre. Et parce que Dani y met un point d'honneur, tu y es d'autant plus vigilant. Pourtant l'organisation en ce sens n'est pas l'un de tes points forts, tu es plutôt dans une spontanéité intuitive. Si tu n'avais pas été là, tu aurais sans doute couru l'Europe et le monde avec peu de choses et aurait incarné le carpe diem. Au lieu de ça, tu te contentais d'un carpe noctem, ce qui était déjà pas mal, même en circuit fermé comme celui de ton quotidien.

Au lieu de répondre tout de suite, tu te déplaces là où tu souhaites aller, à savoir t'assoir au sol à côté du lit, pouvant alors regarder autant Vanessa que le puzzle. Sans surprise, ton regard est aussi magnétisé par le tableau de pièces cartonnées, comme pour t'éviter de penser à d'autres choses. Celles que tu ne lui avais jamais dites, par exemple.
"Je sais pas trop." réponds-tu. Dans ta voix, qui n'est pourtant pas enrouée, on sent la difficulté de faire vibrer le son de cette dernière. Comme si quelque chose était plus tamisé, voire prêt à s'éteindre. "Je vais sans doute rester avec mon père" parce que tu as déjà eu assez de votre séparation, on ne peut plus douloureuse, tout le monde l'aura remarqué. Pourquoi ne vas-tu pas t'installer à Sweet River, maintenant qu'il est revenu, qu'on te demanderait (et à raison) ? Tu ne sais pas. Peut-être parce que d'autres choses te retiennent maintenant, et que tu pouvais plus aisément justifier d'un passage à la ferme plutôt qu'à la Tour, si la logistique devait s'inverser.

"... Tu veux aller voir Jules, toi ?" que tu lui demandes sans trop réfléchir, comme un retour naturel. Tu te sens anormalement triste, soudainement. Les pièces que tu survoles des yeux depuis tout à l'heure finissent par créer des liens pseudo-logiques dans ta tête, et tu vas chercher non moins audacieusement l'une d'entre elles, pour pouvoir aider. Drôle de façon de lui exprimer ton soutien, il faut dire. "J'ai aidé Nacho tout à l'heure à finir de mettre les décorations dans..." on a l'impression que tu cherches tes mots. "...enfin, dans l'escalier." tu entends encore le Non! de Vanessa à cet instant, alors que ça n'avait rien à voir. Et comme un écho, un ressenti bref et viscéral s'y greffe aussitôt.

Non, ça ne va pas.

Spontanéité intuitive, disait-on : après un court silence pendant lequel tu rajoutes une pièce au puzzle, et un regard que tu ne lui offres pas (tu la vois, la perçois dans ta vision périphérique, et tu as chaud aux joues, mal au cœur aussi), tu laisses déborder une bribe (brute) de ce que t'avait soufflé ton for intérieur.

"Ça va pas" au départ, tu dis ça pour crever un silence qui n'en était pas vraiment un. Et surtout, tu ne parlais pas de toi, même si tu avais laissé maladroitement penser que ça avait pu être le cas. Tu ne parlais pas non plus de ton colocataire bruyant et qui était à ton antipode. Aussi proche physiquement de Vanessa, tu as comme la sensation d'éponger d'autres émotions que celles qui te traversent déjà. Mieux encore, en laissant sortir des propos pareils, tu sens le malaise s'emparer encore davantage de ton corps. Ton regard se relève de biais, sans aller plus loin. Tu pries tous les saints pour que sa brillance anormale ne se voie pas. "T'es sûre que ça va ?" mais en disant ça, c'est comme si tu venais passer la lampe-torche sur ton propre cas. Trop tard.
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptyMar 21 Juin - 0:32


Face à son invitation, elle le sent toujours hésitant. Elle le savait, elle n’aurait pas dû lui proposer. Il n’a pas envie d’être là. C’était une bêtise. Encore une fois, elle a l’impression de tout faire de travers et ça la mine. Même ça, elle ne parvient pas à le faire correctement … A croire qu’elle est prise dans un schéma où rien de ce qu’elle entreprend n’est assez bien. Peut-être que même le Secret Santa sera un échec, peut-être que le cadeau qu’elle a trouvé ne plaira pas, peut-être que … Et Ezio s’installe finalement près de son lit la tirant de son cercle de pensées. Tout va bien, il n’est pas parti en courant. Rassurée par cette observation, elle s’y raccroche comme un naufragé à une bouée. Ezio est là, il est assis et n’a pas l’air de vouloir quitter la pièce dans l’immédiat.  Alors, il faut s’accrocher à ce petit succès. Lorsqu’il semble posé, elle lui offre l’un de ses oreillers pour plus de confort. Il ne va pas partir tout de suite, si ? Et puis, elle enchaîne avec des éléments de discussion que certains qualifieraient d'ennuyeux. Tout ce qui pourrait le faire rester est bon à prendre, parce qu’Ezio est devenu sans le savoir sa nouvelle distraction.  

Le plateau improvisé qui contient les pièces du cadre du puzzle est placé entre eux, à la manière d’un pont plus que d’un mur. Comme si cette petite boîte pouvait permettre la création d’un lien entre eux. " Je sais pas trop." L’éternelle hésitation quant au fait de pouvoir ou non se projeter dans l’avenir avait déjà été abordée la dernière fois. Même une quinzaine de jours reste parfois trop pour certains résistants, mais elle s’était dit que peut-être pour les fêtes les choses auraient été différentes. " Je vais sans doute rester avec mon père" La réponse qu’il lui présente la fait sourire. Cela ne l’étonne pas, elle a compris l’importance de Dani dans la vie d’Ezio. Elle a bien vu l’état dans lequel cette séparation forcée l’avait plongé, en novembre, sans que personne ne puisse rien faire pour l’aider. " Ça lui fera sûrement plaisir de t’avoir à ses côtés." Elle aussi, elle aurait bien aimé être avec sa famille, mais elle se refuse toujours le droit de leur rendre visite. Le seul fait de les avoir brièvement revus à l’automne l’avait mise dans tous ses états. Mais Noël … elle se dit que les risques sont bien trop grands pour eux. " ... Tu veux aller voir Jules, toi ?" Elle s’étonne qu’il se rappelle ce détail, avant de se souvenir qu’Ezio a une excellente mémoire. Mais il a vu juste. "Le 24, oui. Je lui ai promis qu’on passerait la soirée ensemble." Promesse écrite, envoyée rapidement en octobre dans une lettre où elle s’excuse mille fois de ne pas être venue passer quelques jours en septembre. Une promesse qu’elle ne peut plus, et ne veut pas, rompre. "On ne s’est pas vues depuis presque six mois, ça commence à faire beaucoup." Six mois pendant lesquels il s’en était passé des choses. Si les sortilèges de l’Ordre protégeaient un certain nombre d’informations, elle pourrait toutefois lui faire comprendre qu’elle ne s’était pas ennuyée. Pas tous les jours, en tout cas.  "Mais le 25, je serai ici avec ceux qui resteront là." Jules a d’autres plans, et Vanessa ne veut pas l’exposer davantage aux risques de sa compagnie. La blonde avait eu beau lui dire cet été qu’elle se fichait bien de tout ça, Vanessa ne partage pas son avis à ce sujet.

Et comme pour empêcher le silence de s’installer, ses doigts fouillent le tas de pièces cartonnées à la recherche du morceau qui pourrait convenir à l’enchaînement qu’elle a commencé.  " J'ai aidé Nacho tout à l'heure à finir de mettre les décorations dans.. "  Elle relève le nez vers lui. Où ? Dans le frigo? le couloir? Qu’est-ce que Nacho a voulu décorer ? Le début de phrase l’inquiète autant qu’elle l’intrigue.  " .enfin, dans l'escalier." Oh. Tout va bien : pas de blessés à déplorer, ni de bêtises à corriger. L’escalier c’est un bon espace à décorer, en plus tout le monde l’emprunte. "Parfait ! J’irai voir le résultat tout à l’heure, en descendant." Et elle ne manquerait pas de complimenter les décorateurs pour leur investissement. Tout en disant cela, ses yeux continuent leurs allers-retours entre la boîte et le cadre qui prend forme. Ce n’est pas aussi simple que dans ses souvenirs. Elle ne s’était pas imaginée en ouvrant la boîte peiner à assembler les morceaux du tableau de Van Gogh.  

Quand il reprend la parole, elle arrête son geste pour tourner la tête dans sa direction, inquiète. Qu’est-ce qui ne va pas ? Sa pièce ? Elle ne l’a même pas encore posée … Est-ce que c’est lui ? " Tu te sens mal ? Tu veux de l’eau ? J’ai une bouteille là." Elle s’agite un peu à la recherche de la fameuse bouteille.  " Je suis sûre que j'en ai une ... à moins que je l'ai - " " T'es sûre que ça va ?" Vanessa comprend finalement que ce n’est peut-être pas de son état à lui dont il est question. Sa main quitte le plastique de la bouteille tout juste trouvée et vient jouer nerveusement avec le tissu de la taie d’oreiller. Ce constat la ramène brutalement vers les évènements qu’elle cherche à repousser, et sur le coup, elle lui en veut un peu. Le Secret Santa, les décorations, le puzzle, ce n’était pas le mur idéal contre ces pensées, mais ça faisait l’affaire jusque-là. " Oui, ça va, c’est – c’est rien. » Rien. Quatre lettres et pourtant, elles en cachent bien d’autres encore. Un tas de lettres, un tas de mots, qu’elle a refusé de partager, dissimulés derrière ce petit mot qui se voudrait insignifiant. Les mots ne sortent pas, mais son changement de posture la trahit malgré le maigre sourire qu’elle offre. Elle se redresse sur les coudes pour finalement se retrouver assise en tailleur, dos contre le mur, un oreiller serré contre elle. Bien moins pratique pour continuer le puzzle. " Mais toi, ça va ?" S’inquiéter des autres, les faire passer d’abord avant de faire son propre bilan. Toujours. En fonction des autres, elle adaptera le sien, le minimisera s’il le faut. "Tu me le dirais si ça n’allait pas ?"  Elle se sent un peu nulle d’exiger de lui une telle preuve de confiance, alors qu’ils ne se sont pas parlé depuis des jours. S’il y a bien quelqu’un à qui il se confierait dans ce genre de situation, ce ne serait définitivement pas elle. Il irait probablement trouver Nacho, Dani ou n’importe qui d’autre. Plus doucement, elle se reprend : "Si – si ça va pas, hésite pas. Je suis là. " Une main tendue lui paraît plus réaliste que sa question précédente. Mais qui en a le plus besoin, ici, elle ou lui ? Consciente qu’il pourrait essayer de gratter pour voir ce qu’elle cache derrière son masque, qui ne tient pas à grand-chose, elle retrouve plutôt sa position initiale et leur activité. Les yeux bien rivés sur les petits morceaux de carton coloré. Jouer à prétendre que tout va bien sera peut-être plus facile si ses yeux ne croisent pas les siens.

Peut-être aurait-elle mieux fait de ne pas bouger ? ou alors de s’assoir sur le sol ? ou même de ne pas lui avoir proposé de rester ?



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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptyMar 21 Juin - 21:56
Tu ne sais pas si le fait de savoir que Vanessa sera en bonne compagnie te réchauffait vraiment le cœur, aujourd'hui.
Avec toute l'affection que tu pouvais lui porter, il y avait néanmoins des choses qui étaient plus difficiles à appréhender : il suffirait de commencer par le fait que tu pourrais aisément être remplacé, alors que tu n'es pour l'instant rien à ses yeux. Au moins rien de plus qu'un résistant sous sa responsabilité, du fait de ta présence dans cette Tour dont elle a la charge, en Cercle 5. Qu'il y ait Jules ne te pose aucun problème, et tu te sens même particulièrement mal à l'aise à l'idée de ressentir une inquiétude certaine. L'hypothèse que quelqu'un occupe déjà ses pensées ou son cœur a d'ailleurs été, pendant ces longues années à l'éviter dans les couloirs de Hogwarts, l'objet de grands tourments. Qui avaient été peu à peu effacés par la guerre, par la perte des tiens, et par le besoin viscéral de survivre, ce en te rendant utile. Aujourd'hui pourtant, dans l'intimité de sa chambre, tu ressens ce creux douloureux sous ton plexus. Comme si un vieux fantôme voulait te rappeler ce qui n'était plus, et ce qui sera jamais.

Alors, oui, peut-être que lorsqu'elle t'énonce son programme, tu as la sensation qu'un morceau de toi est en train de partir. De se volatiliser, en espérant qu'elle n'en remarque rien. Il faudrait bien t'habituer ; comme il en a été de l'absence de ton père en novembre dernier.

Les restes douloureux ne sont pas encore partis, il faut dire. Cette mue ne s'est pas encore terminée, et sans doute ne se terminera t-elle jamais. Tu te sens soudainement plombé, sans t'imaginer que cela pouvait être la somme de deux entités blessées.

Ce qui ne semble guère s'arranger lorsque tu laisses tes émotions te porter, si bien que les mots en sont sortis sans vraiment crier gare.

"Oui, ça va, c'est - c'est rien."

Rien.
Rien qu'avec ça, tu as la certitude que ses mots sonnent faux.

Tu gardes pourtant le silence, partant manifestement dans la lune, en témoigne ton regard lointain, qui finit par s'orienter plus en biais, mais vers le bas. "Mais toi, ça va ?" tu as l'impression de t'entendre, et tu n'as pas vraiment la force de parader cet après-midi. La vérité, c'est que tu sens déjà tes larmes s'accumuler dans un nœud caractéristique dans ta gorge : le combat est perdu d'avance. "Tu me le dirais si ça n'allait pas ?" c'est la question de trop, et tu t'acharnes à ravaler ces émotions qui n'attendent qu'une seule chose, sortir. Un bref instant, tes yeux vont chercher les siens, comme pour avoir une confirmation, comme pour...

(Ils s'échappent aussitôt.)

Partir aurait aussi pu être une option, pour te cacher. Mais tu sais très bien, au fond, que cela ferait plus de mal que de bien, à l'un comme à l'autre. Et peut-être sentais-tu très précisément qu'il y avait des choses à dire, dans ton silence. Dans ce "rien" qu'elle t'offrait en guise d'appât, alors que le pot aux roses n'était pas loin derrière.
Tu n'étais pourtant pas le mieux placé pour forcer qui que ce soit à parler : tu ne l'as jamais fait, pas avec force ou insistance, puisque la plupart des gens finissaient par le faire d'eux-mêmes, en se sentant en confiance.
Sans doute parce que tu étais plus léger, dans ces moments-là.
Aujourd'hui, tu n'es pas certain de l'être assez pour Vanessa.
Vanessa qui, de toute façon, ne te dirait rien : enfin, rien de "rien".

Alors tu ravales ta salive douloureusement, et à son "Si - si ça va pas, hésite pas." tu te sens un peu plus mal encore. Tu détournes le regard que tu ne lui offrais déjà pas, pour aller jeter un coup d'œil vers la porte qui est encore entrouverte, et qui semble bizarrement ne plus exister. "Je suis là." tu fermes les yeux, là, t'enferme quelques instants dans le noir pour tenter de retrouver un peu de contrôle. Un semblant, du moins.

Parce que tu repenses à la dernière fois, à Dani qui était loin, à toi tout seul, incapable de dormir... tu as à peine dormi cette nuit aussi. Il y a tant de choses à dire et rien qui ne sort. Rien d'intelligible, rien de verbalisé.

La fatigue accumulée, saturé d'amas émotionnels refoulés voire partiellement réquisitionnés des autres, la fin d'année... la fin d'année sans eux : sans sa mère, son frère, sans...
Du bout des doigts tu te masses le front, la tempe. Ils s'y pressent avec un peu plus d'insistance, alors que, là où Vanessa ne te verrait pas - pas encore - tes yeux sont largement embués de larmes. Les vagues de chaud et de froid et ce sentiment de honte - d'en arriver là, alors que tu pouvais craquer ailleurs qu'au pied de son lit - s'instillent rapidement, si bien que tu n'arrives pas à lutter plus. Tout le monde sait que tu es à fleur de peau, même si tout ce monde ne t'a vraiment jamais vu pleurer comme ça.

Lorsque tu renifles, c'est l'indice de trop. Tes cheveux, de toute façon attachés, ne sont même pas là pour te protéger. Alors à défaut, tu inclines le chef, tu ramènes tes jambes à toi, sans t'apercevoir du mimétisme. Il faudrait que ça passe, et rapidement. Car maintenant que vous en étiez là, il faudrait bien faire avec pour les mois, années à venir peut-être, où vous seriez encore là à devoir vous éviter -- ou à vous soutenir, à cheval sur vos "rien" qui, parfois, prennent bien trop de place.
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptySam 9 Juil - 22:38




Ses yeux ne quittent pas l’image qui continue de prendre lentement forme sur le sol de sa chambre. Ici et là, elle peut déjà voir les contours du ciel se dessiner et quelques morceaux du village en bas. D’ici quelques heures, le tableau serait à nouveau complet, le fond étoilé serait là. L’idée la fait un peu sourire, jusqu’à ce qu’elle se rappelle qu’il lui faudrait trouver une autre activité, un autre puzzle pour rester occupée. Que faire ? Ralentir la progression ? Faire une pause ? Oui, mais pour faire quoi ? Tourner en rond ? Transplaner ? Aller faire des courses ? Non, impossible, quelqu’un s’en est déjà chargé ... Descendre boire un thé ? Mais elle ne peut pas abandonner Ezio dans sa chambre, ce serait terriblement impoli et malaisant. Mais alors que faire?

De dépit, elle souffle et positionne une nouvelle pièce sur le sol. Tôt ou tard, le puzzle sera terminé, il faut qu’elle se fasse une raison. Sans compter sur le fait qu’elle devrait probablement mettre le nez dehors aussi, mais pas maintenant. Elle ne peut pas s’échapper, ce serait suspect et il comprendrait que derrière le « rien » qu’elle lui a présenté, il y a en réalité beaucoup de choses. Alors elle se satisfait de la situation actuelle. Sa technique a l’air de fonctionner : elle n’a pas besoin de regarder Ezio ni même de lire dans son regard qu’il a parfaitement compris son mensonge grossièrement dissimulé. Et en plus, ce dernier ne relève pas ! C’est que tout va comme elle l’avait prévu, non ?

Ce n’est que lorsqu’elle l’entend renifler qu’elle ose relever la tête vers lui. Ça, ce n’était pas prévu. Elle ne l’avait pas vu venir. Ezio pleure. Il a abandonné le puzzle pour se recroqueviller sur lui, comme avait pu le faire un peu avant. L’image lui fend le cœur. Elle n’a aucune idée de ce qui a pu provoquer l’état émotionnel de l’italien et cela l’inquiète. Est-ce que c’est elle ? A-t-elle dit ou fait quelque chose ? Elle essaye de se repasser le fil de leur courte conversation rapidement, sans parvenir à trouver ce qui aurait pu faire naître ses larmes. Ezio a-t-il perdu quelqu’un ? L’Ordre a-t-il perdu un membre important ? Elle l'aurait su, non ? Quand même ... ce n'est pas le genre de nouvelle qui passe inaperçue ... Est-ce qu’elle a manqué une information ? Elle a sûrement raté un truc … Encore un. La liste de ses échecs semble sans fin.

Hésitante, elle finit tout de même par se glisser sur le sol à ses côtés. Avec n’importe qui d’autre elle aurait probablement enchaîné avec un câlin, une étreinte réconfortante, mais avec Ezio ? Elle ne sait pas trop. C’est Ezio, ils n’ont jamais été proches. Il a toujours gravité autour de la Tour, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, mais ils n’ont pas passé de temps ensemble. Ils ne se connaissent que peu. Est-ce que ce ne serait pas trop gênant ? Mais serait-ce plus gênant que leur petit déjeuner en octobre ? Difficile à dire … Est-ce que ce n’est pas pire de rester assise à côté de lui sans rien faire ? Alors elle décide finalement de poser une main sur son bras, comme pour réaffirmer le fait qu’elle est là. Là, dans la pièce. Là, pour lui. Là, pour écouter, parler ou attendre que le temps passe. Elle ose même appuyer sa tête contre son épaule, sans savoir si elle n'empiète pas là aussi trop sur son espace personnel. Peut-être que c'est trop, ça aussi. Peut-être que là aussi, elle est en train de faire n'importe quoi, aggravant davantage la situation ....

Dans le fil de pensées qui lui passent par la tête à cet instant, elle se dit qu’ils doivent avoir l’air un peu ridicules, tous les deux, assis sur le parquet. L’un recroquevillé sur lui, l’autre mal installée, vaguement appuyée contre lui, avec un tas de « rien » sur les épaules qui pèsent probablement trop lourds maintenant pour être encore portés.

Et au terme d’un silence qu’elle pourrait qualifier d’interminable, alors qu’il n’a pas été si long, elle finit par poser sa question d’une petite voix. « J’ai dit quelque chose de mal ? » Toujours cette crainte de continuer à enchaîner les erreurs. La peur de mal faire ne la quitte pas, elle la suit comme son ombre depuis un moment sans qu’elle ne puisse s’en défaire. « Je suis désolée, je voulais pas te blesser, je te promets… » Vraiment pas. Pas une nouvelle fois. Elle l’avait déjà blessé physiquement quelques semaines plus tôt, inutile de lui faire plus de mal. « Je sais pas ce que j’ai en ce moment, je-je fais tout de travers. C’est comme si on voulait que je rate tout, que-que je blesse tout le monde autour de moi. Et c'est pas ce que je veux, bien sûr ! » Elle rate une mission, pose des objets dans un endroit où ils ne devraient pas être pour les y oublier (un livre dans le frigo pour ne citer que cela), ne parvient pas à enterrer la hache de guerre avec Seamus, et maintenant elle blessait Ezio ? Il fallait que ça s’arrête. « C’est le puzzle, c’est ça ? Ça t’a rappelé un mauvais souvenir ? Je peux le ranger, si tu veux. » Elle avait fini par apprécier le tableau, mais si sa seule vue suffisait à le rendre mal, elle était prête à le faire disparaître sur le champ. « Je te propose pas d’aller faire un tour, si on croise les autres en descendant, ils vont encore dire que je t’ai frappé … » tente-t-elle pour le faire sourire, d’une voix qu’elle espère moins teintée d’inquiétude.

Pourquoi faut-il qu'elle enchaîne les erreurs ...


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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptyDim 10 Juil - 11:46
Si tu prônes la libération des maux par celle de la parole, tu sembles bien ridicule à ne pas y parvenir en présence d'une personne de confiance.
Car oui, si sur le papier vous ne vous connaissiez pas tant que ça, elle et toi, c'est bien parce que tu avais maintenu le fossé à Hogwarts, et qu'aujourd'hui vous étiez bien obligés. Tu ne ressens pourtant pas - plus - ce malaise viscéral, celui qui sied aux menteurs ou détenteurs de lourds secrets. Il n'a du moins plus la même saveur, puisque les émotions qui s'y mêlent ne sont que la résurgence de celles qui s'étaient tues depuis des années, pour le bien de tous, et surtout de ta paix intérieure. Alors non, vous n'étiez sans doute pas cul et chemise comme Vanessa pouvait l'être avec sa meilleure amie Jules - et une partie de toi sait que ça ne sera jamais le cas. Pourtant tu ne pouvais nier que l'implication de Vanessa au sein de la Tour était d'un bienfait certain et qu'on pouvait compter sur elle. N'en déplaise à la concernée qui aura vite fait d'aligner ses défauts et ses échecs, qui ne sont là que pour être acceptés puis dépassés. On en était pourtant là : Vanessa est une personne de confiance, comme tu peux l'être pour d'autres qui ne te connaissent parfois que de visu.

Au fil des secondes où ta maigre protection se dissout, (et ta dignité aussi par la même, on va pas se le cacher), tu ressens le besoin encore plus vif de disparaître dans un trou, ou même quitter cette pièce sans autre forme de procès.
Mais tu ne le fais pas, parce que tu as la peur que ce soit pire, que ce soit pour Vanessa ou toi une fois sorti d'ici : après tout, Nacho n'est pas le seul à faire la sieste, mais d'autres sont encore bel et bien réveillés à cette heure de la journée.
Lorsque tu sens sa main sur ton bras, puis sa tempe sur ton épaule, tu ne sais pas si cela est pire ou pas. A vrai dire, le silence - ponctué de quelques reniflements caractéristiques - se trouve plus apaisant avec ces points de contact. Tu as toujours été assez tactile avec les tiens, si bien que pour quelques instants, quelques instants seulement, tu oublies qu'il s'agit de quelqu'un qui pourrait te percer à jour, de quelqu'un pour qui tu cultives plus qu'un coup de cœur superficiel. Cela ne change toutefois en rien le fait que tu prennes deux degrés, la bouffée de chaleur étant inévitable.  

Elle laisse le temps à tes émotions de sortir, chose qui te permet d'être moins bousculé lorsque ses mots percent ce non-silence douloureux. "J'ai dit quelque chose de mal ?" c'est bien à ce moment-là que tu réalises que c'est Vanessa qui te touche, qui est là, près de toi, et qui essaie de te faire remonter une pente qu'elle n'aurait pas dû imaginer si haute. La honte. "Je suis désolée, je voulais pas te blesser, je te promets..." tu secoues la tête de droite à gauche, sans parvenir à sortir un seul mot. "Je sais pas ce que j’ai en ce moment, je-je fais tout de travers. C’est comme si on voulait que je rate tout, que-que je blesse tout le monde autour de moi. Et c'est pas ce que je veux, bien sûr !" c'est pas toi que tu as envie de lui dire, mais tu t'éponges le visages du dos de tes mains qui sont déjà toutes trempées. Tu parles d'une affaire. "C’est le puzzle, c’est ça ? Ça t’a rappelé un mauvais souvenir ? Je peux le ranger, si tu veux. - Non, ça n'a rien à voir" que tu parviens à lui exprimer d'une voix abîmée par l'émotion. "C'est pas toi." c'est d'autres choses. Plein d'autres choses. On a tendance à oublier que vous êtes dans un climat de guerre, et que le lockdown vous a rappelé à cette réalité. En tout cas, toi, c'est comme ça que tu l'as ressenti. En plus de la peur et du sentiment d'abandon, incarné par l'absence de ton père. Milo rirait bien à te voir pleurer comme ça, idiot blindé de fierté comme il est. "Je te propose pas d’aller faire un tour, si on croise les autres en descendant, ils vont encore dire que je t’ai frappé …"

Tu ne t'attendais certainement pas à ce qu'elle plaisante comme ça, si bien que tu te mets à sourire dans tes larmes, secoué par un rire succinct. L'œil bas va enfin chercher celui de Vanessa, qui est bien plus près que ce que tu t'étais imaginé jusque là. C'est donc tout naturellement qu'il revient à son comportement initial, t'essuyant encore un peu le visage par la même. Encore un peu et tu finiras avec des plaques rouges sur le cou. "Ils disent n'importe quoi de toute façon" que tu lui concèdes, d'une voix qui se veut toujours plutôt faible en intensité. Au moins vous seriez d'accord sur ce point. Les autres quant à eux... "Tu fais rien de travers avec moi" que tu lui signales. Même en le disant, sans doute n'entendrait-elle pas. C'était juste... ça vous dépassait et de loin. Ces maladresses, ces concours de circonstances plus ou moins fâcheux... est-ce qu'un jour vous alliez pouvoir parler de tout ça ? Tu sais pas. En tout cas, tu voulais pas imposer tes états d'âmes aujourd'hui, alors qu'il y avait un puzzle à finir... un puzzle qui en cachait bien sûr un autre, le vôtre. "C'est juste..." tu retentes une œillade succincte, où tu te sens encore prendre des couleurs.  "Ca fait beaucoup en ce moment" que tu lui avoues, sans aller plus dans les détails. Tu t'inquiétais aussi pour beaucoup de monde, ce qui n'aidait certainement en rien, et le monde en question venait aussi te voir pour avoir une épaule, puisque tu es là pour ça. Si pendant le lockdown tu n'avais été d'aucun secours et ce pour qui que ce soit, tu avais tout de même reprit un peu de service depuis. Une fois que tu dormirais mieux, tu ferais les exercices pour parfaire ton Occlumancie, aussi. Parce que Dani avait été vert la dernière fois. Il faut dire que tu n'avais pas été d'une performance incroyable. La honte, encore. Tu as l'impression que tu n'y arriveras jamais.

"Je voulais pas que ça arrive maintenant" murmures-tu. Surtout que tu es persuadé que si tu n'avais pas craqué comme tu l'as fait, elle aurait peut-être pu se confier un peu. Dans un geste que tu ne mesures pas tant, tu poses ta main sur la sienne, qui est encore sur ton bras. Appuie tes propos quelques instants dans ce contact un peu fébrile dans son assurance, "Désolé" avant de l'ôter.
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: written on the walls   written on the walls EmptySam 16 Juil - 18:41


Ezio la rassure et cette fois, elle le croit.

Elle accepte de ne pas être la responsable de sa peine. Elle n’est pas à l’origine de ces larmes qu’elle a vu couler, la faute ne lui revient pas. Mais alors à qui ? à quoi doit-il ce trop plein d’émotions ? Elle s’interroge, aimerait pouvoir l’aider, l’en soulager au moins partiellement, sans savoir comment s’y prendre. Sa tentative pour le faire sourire aura le mérite d’avoir fonctionné. "Ils disent n'importe quoi de toute façon" Elle sourit, confirme même d’un petit mouvement de tête. L’épisode de l’escalier en était la preuve même. Jamais elle ne l’avait frappé, (juste piétiné mais de manière involontaire !)  Ce qui faisait une nette différence avec la version qui avait circulé un temps entre les planques. Certains étaient même allés jusqu’à dire qu’ils s’étaient battus ?? N’importe qui la connaissant saurait qu’en duel, elle n’est pas douée. Et avec ses poings ? Elle n’ose pas imaginer la catastrophe. Vanessa n’est pas une combattante, ce n’est pas pour rien qu’elle avait choisi de devenir médicomage. Quant à Ezio, ce concentré de douceur ambulant, comment aurait-il pu lui faire du mal ? Elle-même le voyait difficilement s’en prendre à un autre individu dans ce but. Il leur avait fallu apporter plusieurs fois la correction, précisant qu’il était important d’écouter toutes les versions d’une histoire avant de se faire un avis. Et si un oiseau n’avait pas choisi ce moment pour prendre son envol depuis le rebord de sa fenêtre, non sans s’assurer que tout le pays soit au courant, peut-être aurait-elle pu entendre Ezio prononcer des mots qui lui auraient faire prendre des couleurs. Le genre de phrase que Nacho lui aurait disséqué en long en large et en travers, pour appuyer sa théorie selon laquelle Ezio pourrait être amoureux d’elle. Théorie qu’elle aurait repoussée. Elle l’aurait su si c’était le cas !

De ce qu’il dira ensuite, elle n’entendra donc que sa confidence sur le poids porté sur ses épaules. Il doit supporter ses propres tracas, mais elle le sait, ceux des autres à qui il vient en aide. Sa main vient frotter le tissu qui couvre son bras, seul signe de soutien qu’elle parvient à lui montrer. « Je vois ce que tu veux dire. » Pour elle aussi, ça fait beaucoup ces derniers temps. Et elle n’a personne à qui partager tout ce qui la pèse : Dean a de nouvelles responsabilités, Raheem est plutôt occupé lui aussi, et elle ne se sent pas d’embêter les autres avec ses insécurités et ses doutes.  "Je voulais pas que ça arrive maintenant" Ca aussi, elle le comprend volontiers. Se montrer vulnérable face à une personne que l’on ne connaît que trop peu a de quoi mettre mal à l’aise. Plus encore, lorsqu’on n’a pas choisi de le faire. Alors s’ouvrir à cette même personne ? Il y a de quoi l’être encore plus.  "Désolé"  Elle se tourne vers lui, rompant par la même occasion l’un des points de contacts qu’elle avait créé, de quoi est-il désolé ? d’avoir pleuré devant elle ? de lui avoir touché la main, alors que c’est elle qui a commencé ? dans un cas comme dans l’autre, Ezio n’a rien fait qui ait besoin d’être excusé. Il aurait très bien pu laisser sa main sur la sienne, elle n’aurait rien dit. « C’est pas grave. » Disant cela, elle s’éloigne un peu de lui, retrouve une position moins inconfortable pour son dos. Un oreiller coincé entre son dos et le lit, les jambes ramenées vers elle et les poignets sur les genoux. Mais très vite, une petite voix s’élève, demandant si elle n’était quand même pas si mal, contre lui. Voix qu’elle s’efforce de faire taire, elle ne peut pas se caler contre lui, pas maintenant, pas après s’être décalée. Ce serait bizarre. Elle ne peut pas lui imposer son propre besoin de réconfort. Même si d’une certaine façon, elle l’aura probablement déjà fait … Quand elle s’était réveillée avec Chiron dans son lit le lendemain de la fête donnée à Little Ireland (Little Italy 2.0 ? il faudra vraiment qu’elle redemande) pour Halloween, ses doigts étaient bien accrochés à son haut. Comme si elle n’avait pas voulu qu’il parte ... Alors qu’elle n'avait aucun souvenir de lui avoir parlé ce soir-là ni même d’avoir pu lui dire quoi que ce soit allant dans son sens. A ce sujet aussi, Nacho aurait plein de choses à rajouter à sa théorie …

Trop éloignée du puzzle à présent pour s’occuper avec les pièces du jeu, elle se retrouve à jouer avec son ongle contre l’extrémité de la manche de son pull. Un de ces jours, elle finira par le trouer, à l’user comme elle le fait. « Pour être honnête tout à fait honnête, si ça peut te rassurer, ça va pas fort non plus en ce moment. » Se rendant compte de ce qu’elle vient de dire, elle lève brièvement les yeux vers lui. Il est probablement trop tard pour faire comme si elle n’avait rien dit. « Alors je serai bien la dernière à te juger si tu pleures. » Elle aurait pu pleurer au moins dix fois, depuis le réveil si elle ne s’était pas efforcée de rester occupée. « Mais t’inquiète pas, je vais pas pleurer. » complète-t-elle avec une voix qu’elle voudrait pleine d’assurance. Pas tout de suite. Pas tant qu’elle n’abordera pas tout ce qui la préoccupe. Pas si cela signifie lui ajouter ses histoires à elle sur les bras. « Ça va aller, je peux pas tout rater indéfiniment quand même ! » Pourtant, elle la liste des échecs est longues ces derniers temps. Sentant son regard sur elle, elle arrête son geste. « Je – c’est une mauvaise habitude que j’ai depuis toute petite. » Elle soupire, remet sa manche en place. « T’as pas idée du nombre de fois où ma mère m’a reprise dessus. Je crois qu’elle en avait mare de recoudre les manches de mes pulls. » Elle se rappelle encore une fois où elle avait rétorqué qu’il valait peut-être mieux qu’elle s’en prenne à son pull qu’à ses ongles. Mais là-dessus, on lui avait répondu que les ongles eux finissaient par repousser. Pas les vêtements.

Parlant de sa mère, un souvenir lui revient, plus récent. Plus agréable aussi. Au prix d’une contorsion qui lui vaut bien une grimace, elle parvient à récupérer sa baguette. Un Accio plus tard, elle se retrouve avec une boîte en fer sur les genoux. « J’avais presque oublié que j’avais ça.» Elle retire le couvercle, dévoilant différentes friandises tirées de paquets divers et variés. Un cadeau de ses parents qu’elle avait récupéré la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Ils avaient d’ailleurs pris le soin d’ajouter une photo où ils étaient tous les trois dans l’intérieur du couvercle. La photo ne bouge pas, mais elle parle d’elle-même. « T’en veux un ? Il paraît qu’il faut au moins ça quand ça va pas fort. » La boîte est tendue vers Ezio, un sourire encourageant sur le visage. « J’ai un faible pour tout ce qui est sucré, alors j’ai eu droit à un assortiment maison de tous les petits trucs que j’aime. » Mais peut-être qu’il le sait déjà ? Elle a déjà dû le dire une fois ou deux.

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