BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Till Forever Falls Apart
décembre 2007, Stratford-upon-Avon |  @Aster Selwyn


Noël approchait doucement, et après les péripéties d’Hanouka, Angèle comptait bien avoir au moins une fête se passer convenablement au théâtre pour remonter le moral de ses comparses qui était au plus bas. Chacun semblait abattu, et après Lukas, Angèle luttait pour ne pas sombrer dans le noir, désirant retrouver la lumière et la faire briller en son honneur. Les relations sorciers/lancaster five ne s’étaient en rien améliorées avec tout cela, et la jeune femme avait des difficultés à défendre ces derniers récemment. Ils restaient donc souvent cloitrés entre eux, et maintenant que Leonora et Alex s’étaient réconciliés, Angèle les poussaient souvent à sortir un peu pour s’aérer. S’il y avait un réel bien fondé dans les propositions répétées de la blonde à les inciter à faire un tour, c’était aussi pour se retrouver un peu seule de temps à autre, car l’absence de solitude lui pesait un peu, parfois. Et le trop-plein d’émotion que vivait Alex était parfois difficile à gérer pour elle. Si elle tentait d’être aussi soutenante que possible, elle n’avait que guère l’occasion de se laisser vivre la douleur de la situation tant elle voulait garder la face pour éviter de voir son meilleur ami encore plus effondré. Ainsi, elle avait prévu de dormir, lire, et peut-être même écrire sans ressentir la moindre culpabilité. Un plan parfait.

Quelques coups frappés à la porte alors qu’elle était perchée sur son lit, les jambes croisées avec un livre de poésie (encore) entre les mains, perdue dans sa lecture du jour, les cheveux attachés à la va-vite, elle invita son visiteur à entrer. Un membre de l’Ordre dont elle avait du mal à se souvenir du nom (ils étaient si nombreux) se montra sur le pas de la porte. “Angèle ? Il y a quelqu’un qui dit te connaître…” Le sorcier semblait suspicieux, presque pas convaincu, mais la jeune femme savait que la personne devait forcément faire partie de l’Ordre, sinon elle n’aurait pas pu passer la porte de leur maison d’infortune. Avant de voir la silhouette qui souhaitait s’entretenir avec elle, elle pensa quelques instants, qu’enfin, sa soeur l’avait trouvée. Un sourire tendre sur les lèvres, elle hocha la tête pour qu’on laisse entrer ce qu’elle espérait être sa famille perdue…

Mais il n’en était rien, et rien, rien n’aurait pu la préparer au visage, au corps, à la démarche qui se présentait dans sa chambre. Elle avait l’impression de rêver, sans savoir si c’était de l’ordre du fantasme ou du cauchemar, encore une manipulation ignoble qu’on aurait voulu lui faire, en l’utilisant lui. Les pupilles qui tentent de fuir, yeux papillonnants pour tenter de comprendre ce qui se passait, parce qu’Aster n’avait rien à faire ici, rien à faire dans ce monde.

Parce que c’était lui.
Aster.

Son coeur battait à la chamade, revoir celui qu’elle a tant aimé, tant chéri sans prévenir la bouleversait. Il était plus vieux de quelques années, comme elle, et ça se voyait à peine, parce qu’il avait toujours le charme qui l’avait fait rougir dans la librairie. L’homme face à elle n’aurait pas pu être un mirage qu’elle aurait imaginé, parce qu’il était bien plus fidèle à ses souvenirs que ce que son cerveau arrivait à retranscrire après toutes ses années perdues de vue. On aurait presque dit un sortilège. “Qu’est…ce que ? Aster?! Mais ?” Elle se leva précipitamment du lit, s’avançant de quelques pas avant de se figer, sans savoir quoi faire. “Je ne comprends pas, pourquoi tu…” Elle recula alors de quelques pas, persuadée que tout était faux, et qu’on lui voulait du mal. Ce qui semblait improbable parce qu’elle n’avait parlé à personne d’Aster, seuls les L5 savaient pour lui. C’était son secret, puisqu’elle avait toujours peur qu’on lui fasse du mal si jamais quiconque connaissait ce qu’elle avait éprouvé pour lui - rectification- ce qu’elle éprouve toujours pour lui. “Est-ce que c’est vraiment toi ?” Angèle avait la voix qui tremblait, et le corps qui tanguait presque parce que tout lui paraissait irréel. Persuadée qu’on lui jouait un mauvais tour, elle avait les larmes aux yeux, et regrettait d’être seule à cet instant. Combien elle aurait voulu croiser le regard d’Alex ou de Leo pour se raccrocher à quelqu’un dont elle avait confiance. “Bon, vous vous connaissez vraiment, visiblement. Je vais vous laisser alors.” Le passeur ferma la porte derrière lui, les laissant face à face sans qu’elle en ait vraiment conscience.

Si elle arrivait vraiment à y croire, Angèle lui aurait probablement sauté au cou. Elle lui aurait promis de rester toute la vie, de ne plus jamais partir, demander pardon mille et une fois, et jurer son amour, ici ou ailleurs. Il n’y avait rien de plus vrai que l’idée tendre qu’il soit son âme soeur. Partout où elle irait, il restera l’invariable de sa vie, son attachement intact qu’elle a scellé pour toujours et à jamais dans son coeur d’éternelle romantique.

Mais ça ne pouvait pas être lui, n’est ce pas ?

N’est ce pas ?
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Aster remettait en question tout ce en quoi il avait toujours cru, la seule partie infiniment sûre de sa vie, de ce qu'il était, de ce qu'il avait été; Angèle n'était pas celle qu'il avait pensé connaître. Comment avait-il pu passer à côté d'une information aussi importante, aussi cruciale la concernant ? Elle connaissait le monde magique, elle l'avait rencontré, expérimenté de la pire façon qui soit; cracmole. L'aurait-il aimée plus encore s'il avait su qu'elle appartenait, d'une certaine manière, à son univers? Non, ce n'était pas possible, il n'aurait pas pu plus l'aimer, plus l'adorer encore que ce qu'ils avaient vécu ensemble; il le savait. Le mois de décembre était arrivé, et, avec lui, son lot de neige, de froid, de décorations habillant les rues et de cantiques de Noël. Et cette année, pour la première fois depuis bien longtemps, son cœur était à la fête. Astrid était de retour, bien que cachée dans une des planques de l'Ordre et il allait pouvoir se réjouir avec elle. Il était déjà allé la visiter à plusieurs reprises et si le départ avait été complexe, une terrible barrière s'étant dressée entre eux durant toutes ces années où ils avaient été séparés, bien rapidement, de vieilles habitudes étaient revenues. Il allait la voir chaque semaine maintenant, et il l'avait déjà bombardée de dizaines de photos qu'il ramenait précieusement chez lui, pris d'une volonté de la figer là où elle était, pour ne plus jamais la perdre. Le retour d'Astrid avait violemment fait voler en éclat son assurance concernant Angèle, celle de ne plus jamais essayer de la suivre, de la contacter et dès qu'il avait été en mesure de le faire, il s'était échiné à la retrouver. Cela avait pris quelques semaines encore et pourtant, lors de ses rares retours du ministère, lorsqu'il passait le pas d'une planque, il se renseignait. L'information finit finalement par lui revenir, l'adresse de la maison abritant sa douce ainsi que la confirmation, s'il en avait besoin d'une, qu'elle était bien protégée par l'Ordre. Cracmole. Il ne s'en serait jamais douté, persuadé depuis tant d'années qu'elle ignorait tout de son monde. Aster passa quelques soirées de doute, assis seul avec une bière à sa table de salle à manger, les yeux rivés sur l'adresse qu'il avait recopié sur un bout de parchemin, doutant de sa propre résolution, ne sachant que faire. Un matin timidement ensoleillé, il se leva et balaya tous ses doutes; il fallait qu'il aille la voir, ne serait-ce que pour lui dire à quel point elle était en danger, quand bien même c'était pour s'entendre dire qu'il devait repartir. Il transplana à proximité de l'adresse et brûla d'un coup de baguette le parchemin qu'il tenait jusque là serré dans son poing. Les mètres le séparant de la planque n'aidèrent pas à se rasséréner et il en passa le pas, haletant de stress. Il fut accueilli par un homme bougon qui, s'il conserva sa baguette non pointée sur lui, portait sur lui l'air suspicieux de celui qui a une mission importante. Il lui emboîta le pas et bientôt, attendit derrière une porte de finalement connaître la résolution de tout cela. Le cœur battant une chamade incontrôlée, il fit finalement les derniers mètres le séparant d'Elle. Angèle. Huit ans étaient passées sans qu'il la revoie et s'il pouvait lire ces huit années sur son visage, il ne l'avait jamais trouvée plus belle qu'en cet instant, la mine surprise, le sang ayant fui rapidement ses joues, les cheveux savamment attachés au dessus de sa tête. Il l'avait aimée si fort qu'aujourd'hui, il le savait, il le sentait, il l'aimait encore et il dû se racler la gorge pour parvenir à prendre la parole après elle, après avoir entendu sa voix à nouveau; et il aurait souhaité qu'elle continue à parler, qu'elle ne s'arrête plus. "Bonjour, Angèle..." Il pouvait observer sur son visage le même trouble qu'il y avait probablement sur le sien, le même vertige, de se voir des années après et constater que rien n'a changé. Elle était si belle, campée dans son pull trop grand et légèrement vacillante que lui revinrent immédiatement en mémoire les souvenirs de ces après-midi passés à ne rien faire, la couette seule les séparant du reste du monde, ces séances photos improvisées, ces randonnées passées en silence, à se regarder, à se promettre le monde en silence. "Je te prie de bien vouloir me pardonner pour cette mauvaise surprise; je viens te déranger alors que tu n'as rien demandé." Il ne savait pas par où commencer, il ignorait ce qu'il était bon de dire, bon pour elle de savoir. Il plongea dans ses yeux, s'y perdit un instant et décida qu'il n'était plus temps pour les secrets. "Astrid est revenue des battues." Il sentit sa gorge se serrer et pendant un court moment, il ne fut plus capable de dire quoi que ce soit.

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Till Forever Falls Apart
décembre 2007, Stratford-upon-Avon |  @Aster Selwyn


Elle tentait de balbutier un bonjour qui ressemblait plus à une onomatopée qu’à un mot composé de syllabes. Hébétée, elle avait toujours des difficultés à croire qu’il était présent. “Tu ne me déranges pas.” Jamais, jamais il ne pourrait la déranger, la gêner dans quoique ce soit. C’était de l’ordre de l’inespéré, un rêve devenu réalité. Gauche, maladroit, sans vraiment savoir comment se retrouver, Angèle serrait les manches de son pull entre ses doigts, les jambes se tenant à peine droite, elle avait presque peur de tomber, encore. Mais elle se devait de tenir debout pour s’assurer de la réalité. La peur de le voir disparaitre en l’approchant la faisait rester à distance : et si jamais elle le frôlait, et qu’il partait ? Non, elle ne pouvait pas prendre ce risque. S’il n’était qu’un mirage, elle en profiterait jusqu’à ce que la fumée s’échappe. “Je n’ai pas grandes occupations ces derniers temps.” Angèle avait le temps de lire, d’écrire, de fabriquer mille et une fêtes pour tenter de voler un sourire aux habitants de la planque. Elle avait le temps d’imaginer des retrouvailles avec Belle, avec lui aussi, mais elle ne s’autorisait pas vraiment à faire cela, c’était toujours trop douloureux, de retrouver la réalité juste après.

Entendre que sa sœur, sa sœur perdue, à l’instar de sa propre histoire, était enfermée dans les monstruosités des battues pendant des années durant, brisait un peu le cœur d’Angèle. Elle ne sut restreindre ses pas vers lui, dans sa compassion infinie, elle franchissait alors les quelques mètres qui les séparaient. Elle posait une main contre sa joue, tremblant au contact de sa peau, frôlant sa barbe caractéristique des journées difficiles, plongeant son regard attristé dans ses prunelles, là où il semblait aussi bousculé qu’elle. Elle murmura son prénom d’une moue abattue, sachant parfaitement ce qui se cachait derrière cette déclaration : les stigmates des traumatismes, sauvée de justesse d’une condamnation à mort, tout en gardant bien ancrée les terreurs d’un jeu sans pitié. Elle le serra dans ses bras, retrouvant son parfum qui lui vola une larme au passage, confirmant définitivement que oui, c’était bien lui, pas de doutes possibles. “Comment va-t-elle ?” Elle avait tant de questions, sur sa vie passée, sur ce secret qu’il avait gardé, elle ne savait pas par où commencer. Le plus dur était encore de le relâcher, parce qu’elle était terrifiée à l’idée de le voir s’évaporer et ne plus jamais le retrouver. Il était là et la sensation de trou béant dans sa poitrine se raccommodait petit à petit. “Je suis tellement désolée, Aster. Je n’aurais jamais dû partir, pas comme ça.” Elle se souvenait encore des larmes qui avaient coulées en torrent contre ses joues lorsqu’elle avait écrit la lettre qu’elle lui avait laissé pour seul pardon, seule explication, brisant son palpitant pour répondre à la promesse de sa famille d’adoption. Parce qu’au final, pourquoi était-il là ? Elle ne saurait dire s’il voulait comprendre son geste, ou la retrouver parce qu’il l’avait perdue un temps, pire encore pour lui annoncer que sa vie était plus belle désormais. Parce que celle d’Angèle avait perdu sa saveur, s’enfonçant sans cesse dans des tristes nouvelles, des recherches souvent vaines et des pertes à n’en plus finir. La lumière s’éteignait peu à peu dans sa vie, pour voir grandir la nuit dans son esprit : la noirceur des évènements grignotait doucement l’espoir, ainsi, revoir Aster semblait presque cacher quelque chose, parce que c’était trop beau.

Elle s’écarta un peu de lui, les joues rougies par la gêne, se rendant compte qu’elle s’était alors permis un geste un peu trop intime, si naturel auprès de lui pourtant. “Pardon, je n’aurais pas dû.” Parce que peut-être qu’il avait refait sa vie, peut-être qu’il était lié à quelqu’un d’autre, entiché d’une autre fille, parce qu’au final, s’il était ici, c’est qu’il avait des pouvoirs magiques ?! L’évidence qui sautait enfin aux yeux d’Angèle : ils s’étaient mentis. Ils avaient tissé une relation basée sur une montagne de non dits. Parce qu’ils pensaient probablement que la magie ne faisait pas partie du monde de l’autre, et qu’il était toujours terrifiant de confier un tel secret. Alors, peut-être qu’il la détestait : d’être partie, d’avoir menti, d’être née sans magie quand lui en est pourvu. Les questions sans réponse qui s’accumulaient, la peur d’être rejetée qui la tenait au ventre, combien Angèle aurait souhaité le retrouver autrement, tendrement, sans s’inquiéter de ce qu’il était devenu, et ce qu’il pensait d’elle. La vie était souvent plus cruelle que les romans qu’elle s’imaginait, et ce qu’elle tentait d’enfouir pour ne pas l’affronter se matérialisait désormais face à elle. Plus le choix, elle devait se confronter au jugement dernier, celui du seul qui n’avait jamais compté.
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Le temps semblait s'être arrêté, comme une une danse se serait calmée, abandonnant les pas rapides et les talons claquant contre le parquet pour une valse lente, un accord entre deux peau se frôlant, son regard à nouveau dans le sien; et rien ne comptait plus. Angèle fit quelques pas vers lui, réduisant drastiquement la distance entre eux, sensation vertigineuse de l'avoir finalement devant lui, enfin là, plus belle encore que dans ce qu'il pouvait imaginer. Si les huit années s'étant écoulées avaient effacé de sa mémoire le son exact de sa voix, elles avaient aussi brouillé un peu les traits qu'elle portait dans ses rêves, et il ne parvenait plus à les clarifier qu'en regardant les nombreuses photos d'eux qu'il possédait encore. Elle, riant aux éclats dans un port, elle, engoncée dans un manteau trop grand, un nuage de buée s'en échappant. Elle posa sa main sur son visage, le réattirant avec elle dans le présent, pressé qu'il avait été de s'enfuir dans leurs souvenirs à deux, et, sans qu'il ne puisse l'anticiper, elle ouvrit ses bras et, d'une tête plus petite que lui, vint se lover contre son cou, son parfum emplissant les narines d'Aster, lui donnant envie de pleurer. Que n'avait-il rêvé, si ce n'étaint ces retrouvailles, et il enfouit brièvement son visage dans ses cheveux, qui sentaient les fleurs, la lavande peut-être, le miel et le soleil de leurs années de bonheur. "Elle est en vie..." Mais brisée à jamais. Mais terrorisée. Elle ne dort plus. Elle m'a parlé de toi. Vous êtes en danger. Tu dois faire attention, s'il te plaît, ou je ne me pardonnerais jamais t'avoir laissée partir. Il se tut, cloué par les mots qu'elle prononça. “Je suis tellement désolée, Aster. Je n’aurais jamais dû partir, pas comme ça.” Il avait envie de partir, à présent mais ses yeux le retenaient, aussi solidement que s'il avait été enchaîné, et il resta au creux de ses bras. Il n'avait pas envie qu'elle s'excuse, il n'avait pas envie d'entendre à quel point elle était triste d'être partie. Pas si elle ne devait pas revenir. Elle réinstaura entre eux une distance respectable, regrettant très probablement son geste et elle laissa Aster flotter dans un univers de sentiments contradictoires, oscillant entre l'incompréhension, le soulagement de la voir en bonne santé, la colère qu'elle ait été si proche tout ce temps, et qu'elle soit restée si loin de lui, la peur qu'elle lui annonce être partie parce qu'elle en avait eu marre de lui. Cracmole. Quand il pensait que leurs univers avaient été si proches.. L'aurait-elle détesté pour avoir accès à un monde qu'elle n'avait pas connu? Aurait-elle quand même passé la porte de son coeur, pour ne plus jamais en sortir? Il en doutait. L'océan de ses yeux se déversa un instant en lui et il n'eut plus envie de repartir. Ils avaient des années à rattraper, au moins pour pouvoir comprendre son départ. Peut-être pourrait-il en guérir, après tout, s'il savait ce qu'il s'était passé? "Ne t'excuse de rien." Il s'assit dans le fauteuil qui était installé près de la fenêtre, les jambes tremblantes, menaçant à tout instant de le renverser à ses pieds et lui saisit la main, pour l'attirer vers lui et la faire s'asseoir tout près de lui. "Ne t'excuse pas, mais avant que je te fasse part de la réelle raison de ma visite, explique moi ce qu'il s'est passé quand tu.. Il y a huit ans." Quand tu es partie. Quand tu m'as laissé. Il baissa la tête et chuchota, dans un sourire qu'il voulait rassurant "Je crois que peut-être, notre histoire mérite enfin un peu d'honnêteté."


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décembre 2007, Stratford-upon-Avon |  @Aster Selwyn


tw : violences, médicalisation, eugénisme, comportement anti-cracmol, guerre, tortures (bref ça craint, bienvenue chez les L5)

Elle ne chercha pas à le contester lorsqu’il balaya ses excuses : ça ressemblait à Aster, de se concentrer sur ce qui comptait vraiment. S’il ne la savait pas sincère et désolée, il ne serait pas présent aujourd’hui. Il était tout ce qu’il y avait de plus droit, nourri dans ce qu’elle l’a connu de plus vrai, attaché à la nature, au réel comme à l’art, nébuleuse dualité coexistante sans se perturber. Elle savait que, de lui, il ne lui avait jamais menti. A son image, il avait simplement omis des détails.

Lorsqu’il annonça qu’il y avait une autre raison à sa présence, tous les espoirs de le retrouver dans leur relation passée s’écroula au sol. Brisée, la tentation de reconquérir celui qu’elle aimait, par une simple syllabe. Leur capacité à retrouver l’épiderme de l’autre à chaque instant ne restait qu’une vieille habitude qu’Aster conservait par réflexe. Mais Angèle comprit que c’était probablement la visite qui enterrait tout espoir de conte de fée. Pourtant, elle lui devait la vérité, version longue ou courte, elle ne savait jamais vraiment à l’avance ce que ses lèvres laisseraient courir. “Je dois remonter assez loin pour que tu comprennes…” Elle caressait par réflexe le dos de sa main avec ses doigts, assise sur l’accoudoir du siège, rêvant secrètement de s’effondre contre lui pour retrouver ses bras, le meilleur endroit du monde. “Tu es sorcier, n'est-ce pas ?” Elle n’attendait pas vraiment de confirmation, ça lui semblait évident désormais. Les Selwyn étaient une famille connue chez les sorciers britanniques, et elle se doutait qu’il n’était pas cracmol. Il n’aurait pas eu la vie qu’il avait s’il l’était. “Sur ce que tu sais déjà, rien a changé. Je suis suisse, je n’ai plus de contacts avec ma famille de sang, et je suis libraire. J’ai bien un groupe d’amis avec qui je suis en colocation depuis des années. J’ai omis quelques détails de mon enfance et de mon adolescence.

C’était là le plus douloureux. Parce qu’elle savait, irrémédiablement, que son regard allait changeer après ses explications. “Quand mes parents, des sang-purs assez traditionnels, ont décelé mon absence de magie, ils ont cherché à tout prix à corriger le tir. J’ai fait des tas de thérapie. J’ai aussi beaucoup voyagé pour tester des potions et des sorts. Je crois que mes parents ont tout tenté pour trouver un peu de magie en moi.” Elle se releva, sachant pertinemment que le plus dur était à venir, incapable de croiser son regard, et d’y lire un dégout comme chez tant de ses comparses sorciers. Les cracmols étaient souvent vus comme des incapables, des sous-êtres, et c’était ainsi qu’elle avait été traitée toute son enfance. Même si Aster était différent, une pointe de terreur se maintenait au creux de son coeur. Jusqu'ici, il l'avait connu normale, juste moldue, pas une erreur génétique privée de sorcellerie. “Puis, on est allé en Angleterre. J’ai très vite été envoyé dans un pensionnat, et comme j’avais l’âge d’entrer à Beauxbatons, je pensais sincèrement que j’allais à Poudlard. J’ai… J’ai vite déchantée. C’était aseptisé, presque médicalisé. Rien à voir avec mes espérances. Ils appelaient ça le Projet Lancaster.

De se retrouver projetée dans ses souvenirs étaient douloureux. Elle revivait en flash ces instants qu'elle préfererait enterrer. On lui avait proposer la pensine, sans être sur que cela fonctionnerait, mais cela s'apparentait à revivre des expériences à ses yeux, et elle ne souhaitait plus jamais vivre cela. “J’ai été séparée de ma famille pour la première fois. Ma soeur était si petite qu’elle m’a probablement oubliée. Ils refusaient qu’elle vienne me voir d’ailleurs, et ils venaient très peu. J’essayais toujours de montrer mes progrès, je veux dire, je suis meilleure en arithmancie et en runes que la plupart des sorciers de ma connaissance. Parce que… Ça ne nécessite pas de magie. Mais pour le reste, rien n’a jamais changé." Comme elle aurait voulu que ça change. Qu'enfin de la magie se dresse au bout d'une baguette pour la faire retrouver sa famille et avoir enfin une place au sein de la société qui l'a percécutée. "J’ai été très longtemps dans le déni. Je croyais que… Souffrir pour faire jaillir la magie était normal. Je connais le gout de potions que la plupart des sorciers n’ont jamais testé. Je sais quelle est l’odeur de mon amortensia, mais surtout que ça me donne de la fièvre et une angine. Je connais mon épouvantard par coeur et j’ai supporté autant de doloris que certains membres de l’Ordre. Ils testaient tout ce qui était possible, quitte à nous rendre malade. Quitte à nous tuer.” Les larmes s’agitaient sur son visage pour s’effondrer contre son pull élimé. Quelques sanglots s’échappaient de sa gorge alors qu’elle allait parler de Cole. Cole, qui lui manquait tant, qu'elle aimait plus que tout, qui l'avait accueilli, rassuré, et qui avait réussi à donner un sens au mot famille. Cole, volé par les abjects n'ayant aucune considération pour son être. “On était 5 enfants dans le projet Lancaster. L’un d’entre nous est mort alors qu’ils essayaient de le transformer en animal ou je ne sais quoi. Cole a lutté contre tout ça, mais… Ils ne voulaient pas écouter, certains chercheurs avaient même de la peine pour nous. C’était rare, mais parfois, je les entendais s’excuser à demi mot, lorsque personne ne pouvait les entendre. Je crois que seuls les dirigeants du projet se rendaient compte de l’horreur, au départ. Qu’on était des rats de laboratoire destiné à mourir puisque personne ne se préoccupait réellement de notre sort.

Elle chassait les larmes de son visage, fixant son regard à l’horizon pour ne pas voir ce que les prunelles d’Aster diraient de son histoire.  Elle ne lui avait jamais parlé de Cole. Il restait dans un creu de son coeur, la serrure close, et elle n'en parlait presque jamais. Qu'avec Alex, dans de rares moments de nostalgie, mais ça entrainait forcément de terribles angoisses par la suite. “J’ai jamais réussi à me remettre de sa mort. Il y a eu des changements dans l’équipe à ce moment là et Lukas est arrivé. Je t’ai déjà parlé de Lukas, il faisait parti de nos colocataires, en Irlande.” C’était étrange de parler de Lukas en tant qu’infirmier. Une partie prenante de son cauchemar éveillé. Surtout qu’il était désormais coincé dans un sommeil artificiel, lui aussi victime de la guerre. Cette guerre qu'Angèle aurait préféré ne jamais connaitre. “Il a été formidable avec nous. Il nous donnait des livres, des cadeaux, de l’attention et un espoir qu’on avait jamais eu jusque là. Et il a réussi à nous faire sortir avec l’aide de l’Ordre. On ne savait pas que l’Ordre avait agi à ce moment là. On pensait que c’était juste la magie de Lukas, et on s’est installé tous les cinq dans une planque. On avait quelques règles, du genre ne pas dire notre lien avec la magie, ne pas parler du passé et éviter de se faire remarquer. On a essayé de vivre une vie normale, Lukas et Alex se sont mis ensemble, je t’ai rencontré, mais ça, tu le sais aussi.” Elle avait passé de longues soirées à décrire sa famille de coeur à Aster, en leur parlant de leur qualité, leurs habitudes et leurs manies. Lorsqu’Angèle les décrivaient, tout l’amour qu’elle leur portait suintait de ses mots. Elle savait qu'Aster les connaissait de manière superficiel. Elle n'avait jamais osée passer le pas de le présenter, ils étaient tous protecteurs de leur intimité, de leur couverture. “Et puis, au bout de quatre ans à vivre loin de tout, Lukas nous a expliqué qu’il avait une grande dette envers l’Ordre. Qu’il voulait retourner en Angleterre les aider, et… Et forcément, Alex voulait le suivre. On s’était tous promis de ne jamais se quitter. Et puis, je suis persuadée que Lukas avait peur qu’on nous trouve. Il était seul sorcier pour protéger quatre cracmols, il n’aurait pas fait le poids si quelqu’un nous avait trouvé. Au départ, Leo et Nick ont refusé. Je ne me suis pas prononcé. Comment dire oui alors que ça signifiait te quitter ?

Angèle décida d’affronter enfin le regard de celui qu’elle aimait. Parce qu’il était désormais acteur dans cette partie de l’histoire, et si elle ne voulait pas supporter son regard lors de son passé à Lancaster, elle était bien obligée de le regarder en face pour parler d’eux. “C’était tellement difficile. Je ne pouvais pas te dire la vérité, car les membres de l’Ordre gardent secret leur planque. Et puis j’avais peur de te mettre en danger, pour moi tu ne connaissais pas le monde des sorciers. Je n'ai… Je n’ai jamais fait le lien avec ton nom de famille. Je l’ai lu par la suite dans des livres d’histoires et des textes de l’Ordre mais je crois que je ne me suis jamais autorisée à avoir l’espoir que tu pourrais cohabiter dans ce monde. Je suis suisse, pas anglaise, les grandes familles pures, elle s’appellent Delauney et Musy chez moi. Pas Selwyn.” Elle s’éparpillait, incapable de cadrer son récit pour le rendre plus concis. Ses mots s'envolaient d'un bout à l'autre du récit, parce qu'il y avait tant à dire qu'il était difficile de savoir où en venir. Elle tentait de dresser un portrait fidèle de ce qui s'était passé pour qu'il comprenne comment ils en étaient arrivés là, à se retrouver dans une chambre sans âme, au sein d'une planque incensé dans un théâtre abandonné. “Alex m’a demandé de venir. Il savait pour toi, au final j’ai tenté de te cacher par peur qu’ils ne me disent de ne plus te voir mais ils étaient heureux pour moi. Peut être qu’ils pensaient que tu étais une passade dans mon esprit d’éternelle romantique, que ce n'était pas si fort que ça. Ils ne savaient pas ce que ça me demandait de faire une croix sur toi. Leo s’est servie brièvement de mon attachement pour rester, je crois. Elle était la plus réticente à partir. La plus franche d’entre nous. Nick a toujours suivi le mouvement parce qu’il était plus attaché à nous qu’à un lieu. Et Lukas a passé de longues soirées à nous convaincre. J’ai tenté de me détacher de toi en douceur. Mais j’ai été égoïste et je voulais profiter de toi. J’avais peur qu’en te préparant à mon départ, tu cherches à me faire rester ou à me convaincre de venir avec nous. J’ai du rassurer Leo, alors que je n’avais aucune envie de te quitter. Mais j’ai promis à Alex de ne jamais l'abandonner Comme je t’ai juré que je t’aimerais pour toujours. Je tiens mes promesses, c'est une de mes valeurs." C'était presque comme si Angèle tentait de se convaincre elle même. Comme si elle n'arrivait pas à se raisonner, huit ans après, du choix qu'elle avait fait, tiraillée entre l'amour de deux parties si essentielle de sa vie. "Alors, je suis partie, et j’ai préféré te protéger. Je pensais vraiment le faire. J’avais peur que, s’ils nous trouvent, ils s’en prennent à toi. Et je ne pouvais pas laisser ma famille derrière moi, parce qu’ils sont une part de moi. Ils savent… Ils comprennent quand j’ai… Quand j’ai une réaction trop forte à un geste anodin, ils savent, et ils me rassurent. Même avec tout l’amour du monde, tu ne pourrais pas comprendre ça. Et c’est normal, mais j’ai besoin d’eux.

Elle reprenait son souffle pour se rapprocher d’Aster, accroupie sur le sol devant lui. “Ca ne veut pas dire que je n’avais pas besoin de toi. Mon dieu, comme j’avais besoin de toi, j’ai souffert plus fort de ce départ que tu ne pourrais l’imaginer. C’était plus violent que leurs doloris ou leurs potions à la noix. Mais j’étais convaincue que c’était la meilleure chose à faire pour tout le monde.” Tant de fois, elle avait regretté son choix, prête à retourner en Irlande pour le retrouver. Mais elle ne pouvait pas abandonner Leo et ses cauchemars, elle ne pouvait pas laisser Alex regler ses histoires de coeur tout seul, elle se refusait de laisser Nick et ne plus veiller sur lui. Angèle résolvait leurs colères à coup de sourires et de fêtes improvisés, elle soulageait le quotidien terrible pour en faire un temps léger. Elle n’imaginait pas survivre sans leurs voix, chaque jour, pour chasser les crises d’angoisse. Ensemble, ils pansaient des plaies toujours béantes que personne ne comprennaient. Le pourquoi d’Angèle se mettait à pleurer en entendant simplement la phrase “Non d’un chaudron !”, qu’elle tressautait quand un sorcier sortait brusquement sa baguette pour retenir un plat qui tombait au sol, toutes les banalités magiques qui la faisait frissonner là où elle aurait dû être indifférente.

Elle se saississait de sa main pour plonger ses iris dans les siennes. “Tu sais, même si… Même si notre histoire est basée sur des non-dits, elle n’aurait pas existé avec toute la vérité. Si tu m’avais dit que tu étais un sorcier quand on s’est rencontré, j’aurais été persuadée que tu étais des leurs. Parce que je ne savais pas qu’il existait vraiment de bons sorciers, des personnes qui nous voulaient du bien. Je pensais que Lukas était une exception parce qu’il aimait Alex. Et qu’aimer l’un d’entre nous à Lancaster… Cela revenait à prendre le package.” Elle serrait sa main plus fort, par peur qu’il parte au vu de ses explications. Après tout, il en aurait le droit. Est ce qu'il n'espérait pas de meilleures explications ? Une justification plus convainquante que celle ci ? “Cela fait huit ans que je suis là, et il n’y a pas un jour où je n’ai pas pensé à toi. Je t’ai imaginé en train de voyager à nouveau, avec une femme et deux enfants, heureux comme tu le mérites. Jamais, jamais, je n’aurais imaginé que tu étais de ce monde. Je crois… Je crois sincèrement qu’il aurait mieux valu que tu n’en fasses pas parti, parce que ce monde est horrible. Dans mes songes, tu étais en sécurité.” Elle savait qu’il était du côté du bien, parce que c’était lui, et qu’il n’y avait pas de doute sur sa sincérité. Comme elle, il était coincé dans un univers, alors qu’ils auraient pu parfaitement s’épanouir dans un autre. Le bonheur aurait été à porté de main s’ils s’étaient établis au loin. Pourtant, insidieuse, la magie s’est imposée à eux pour les éloigner l’un de l’autre. “Je suis désolée d’avoir autant parlé. Mais tu sais tout désormais.” Absolument tout. La douloureuse vérité et le passé terrible. Le beau comme l’horrible, la douceur comme les fractures, tout était balancé, à lui de l’accepter, de le digérer, et de pardonner, s’il en était capable.
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