tw : langage cru

Elena pourrait citer de tête au moins cinquante-et-une manières de passer une soirée plus agréable que celle qu’elle est en train de vivre —  récurer les toilettes de la Madriguera lui manque d’un coup. (Puis c’est faux, elle ne fait jamais ça, c’était encore elle qui gérait le planning jusqu’il y a peu, duh.) Mais en vrai, être plantée à l’arrière d’un restau rempli de sang-purs et de mafieux, à se geler les miches en plus, et à attendre Al-Massri (sans déconner….) ? On dirait que quelqu’un a pris la liste de ses pires cauchemars et les a condensés en un truc un peu Kamoulox et franchement pas agréable. En plus elle attend comme une conne, à ne pas savoir quand l’autre va finir par se pointer (ou même si elle va se pointer) ; et il faut encore en plus qu’elle reste concentrée, pour pas la louper, ou au cas où quelqu’un d’autre se décide à venir lui faire coucou.
Si elle le pouvait, Elena grognerait ; à la place, elle creuse un léger trou dans le sol gravillonné avec le bout de sa bottine. Une porte s’ouvre au loin sur une coréenne venant balancer des légumes sur un tas d’ordures déjà bien rempli (et où pourtant, Siham n’est pas trouvable…) Leurs yeux s’accrochent brièvement, et elle a presque l’impression que la fille peut voir sous son sortilège de Désillusion ; elle en frissonne (ce qui n’arrange pas son cas), mais la fille semble finalement décider qu’elle n’a rien remarqué, et referme la porte dans un grincement (et une moue particulièrement écoeurée).

Elena a un soupir de soulagement, tente de maîtriser les battements de son cœur en faisant craquer ses phalanges une à une.
Elle pense à la possibilité que ce soit un piège. Elle pense à la possibilité que ça n’en soit pas un, mais que quelqu’un la repère, l’attrape, la traîne jusqu’au Ministère (où est-ce qu’on fout les prisonnier.ère.s, maintenant qu’il n’y a plus de Gracefield ?!)
Elle pense à la possibilité qu’Al-Massri soit morte. Qu’elle ait été cramée à cause de son téléphone, à cause d’un des SMS qu’elle lui aurait envoyé.
Elle espère que personne n’aura l’idée de venir la chercher -- si elle se fait attraper. Elle espère que Dae et Javi sauront retenir Benny. Elle espère que Dae sera un peu triste quand même--

Un bruit de pas retentit dans la ruelle à sa droite et Elena tire sa baguette. Elle s’appuie contre le mur, se fait glisser jusqu’à l’angle avec la rue, ose un coup d'œil furtif qui lui confirme l’arrivée d’une brune au gabarit sensiblement similaire à celui de Siham. Les pas piétinent, toutefois ; elle se fige. Est-ce qu’on a pas dit à cette imbécile d’avancer jusqu’au bout…? (Si Ramirez n’était pas à moitié harpie (ou quart, whatever), elle serait en train de maudire tous ses ancêtres dans son plus bel espagnol--) Est-ce qu’elle se méfie ? Est-ce qu’elle n’est pas la bonne personne ?
Elena a le cœur battant à tout rompre et les muscles si tendus qu’ils frôlent la paralysie. L’autre finit par s’avancer au pas de charge, déboulant dans l’espèce d’arrière-cour où elle se tient terrée depuis presque une demi-heure déjà — elle s’immobilise, parcourt les alentours du regard avec la baguette levée comme Elena s’y attendait. Celle-ci, écrasée contre le mur pour se faire toute petite (pas très compliquée) et le plus invisible possible (déjà plus), attend que sa proie tourne la tête à son opposé ; quand c’est fait, elle lui saute dessus et lui plaque bien entendu instantanément une main sur la bouche (en espérant ne pas se faire (trop) bouffer les doigts). “C’est moi ! Ta gueule, c’est moi !”, elle siffle contre l’oreille de l’autre brune, comme si se faire attraper en pleine nuit par un.e Alvarez était particulièrement rassurant. Preuve de sa bonne volonté (ou parce que ça fait vachement mal, de se faire mordre l’auriculaire), Elena relâche Siham et vient se planter face à elle, tapotant sa propre tête d’un coup de baguette pour faire cesser le sortilège d’invisibilité. Elles s’évaluent l’espace d’un instant, comme pour vérifier qu’il n’y a pas erreur sur la marchandise (ew) ; puis Lena attrape le bras de l’Al-Massri, comme si elles avaient élevé les Niffleurs ensembles, puis surtout pour la traîner dans une impasse moins exposée.

Là, elle lance quelques sortilèges supplémentaires de protection et de discrétion (merci papa Kingsley), se tourne ensuite à nouveau vers sa chère agent-double. (Qui est donc en vie. Evidemment. Et qui n’a même pas l’air trop amochée.) “Je savais que t’étais une carne.” (Sous la pique, une once de soulagement, presque la minuscule ombre d’un sourire. Al-Massri n’est pas morte. P’tain. Elle n’est pas morte à cause d’elle.)
Elena lui attrape à nouveau le bras, mais l’autre cette fois (et ballec de ses protestations), dévoile la Marque à ses yeux. “Putain.” (C’est qu’avec tout ce bordel, elles se sont à peine revues depuis… depuis ça. Pas suffisamment longtemps, en tous cas ; puis à l’époque, les téléphones faisaient des merveilles…). L’Alvarez la relâche, son dos venant une nouvelle fois trouver le mur. Al-Massri a la Marque et elle six cercles au poignet — life choices, sans doute. “......Comment ça va ?!” Cleo n’a plus de preuves à faire en tant qu’agent-double, même Elena lui accordera bien ça (et ne s’aventurera pas franchement à lui dire comment faire son taff) — mais… quand même… elle est sûre qu’elle a besoin de rien ? Comment on discute calmement avec quelqu’un qu’on ne peut pas encadrer et qui devrait être six pieds sous terre ?! Awkward.

@Elena Alvarez | décembre 2007

Plus Siham balayait les lieux du rendez-vous des yeux - elle était plantée encore au milieu de la rue, profitant de la lumière d'un rare réverbère pour tenter de distinguer quelque chose dans la pénombre - plus il lui semblait évident que Ramirez lui avait tendu un piège. Mérité pour le coup, croire que la harpie ne tenterait rien contre elle était incroyablement naïf. Comme si quelques bonnes (officiellement juste passables) soirées passées ensemble - elle savait qu'il fallait limiter les sorties jusqu'aux aurores, mais elle savait aussi que sans soupape pour décompresser, elle risquait de tout foutre en l'air, ou de se foutre en l'air - suffisaient à contrebalancer des années à se cracher à la gueule. La pute (littéralement). Il n'empêchait que Siham ne voulait pas croire au traquenard, elle y tenait à ses soirées loin de ses problèmes (elles avaient bien rigolé la dernière fois).

Alors elle s'avança dans le noir, serrant sa baguette de sa main couverte de motifs dessinés au henné pour cacher les cercles qui apparaissaient sans prévenir à ses poignets. Comme l'occlumancie qui foutait le camp, lui collant des maux de crâne à chaque fois et elle s'imaginait le Lord surgir de n'importe où pour entrer de nouveau dans son esprit et tout découvrir. Ce n'était qu'une question de temps, non ? Elle ne pouvait pas être si géniale que ça en occlumancie (à moins que ce soit son talent caché en lus de provoquer des incendies). Elle n'était qu'en sursis alors autant la jouer téméraire (elle ne savait pas faire autre chose). "Angel ?" souffla Siham mais le prénom se perdit dans le silence. Peut-être était-elle en retard. Ses talons l'empêchaient de marcher aussi discrètement qu'elle l'aurait voulu. Elle n'était d'ailleurs pas du tout en tenue pour se battre. Long manteau fermé jusqu'en haut pour se protéger du froid de décembre, petite robe noire en-dessous, maquillage on point (un dîner avec son fiancée lui servirait d'excuse si on la questionnait de trop), balancer des high kicks n'était pas en option. L'arrière-cours fut atteinte et elle était déserte. Merde.

Elle avait le maléfice au bord des lèvres quand une main invisible vint se poser sur ses dernières, étouffant le cri de surprise par la même occasion. Siham se débattit, envoya un coup de pied là où devait approximativement se trouver l'ennemi et son talon rencontra autre chose que du vide. Elle allait buter la harpie. Du moins si elle survivait, son rythme cardiaque s'accélérait au fur et à mesure que Siham préparait sa contre-attaque et elle s'apprêtait à répliquer quand une voix désagréable s'éleva. "C’est moi ! Ta gueule, c’est moi !" Tiens, elle n'était pas au courant que Ramirez et Alvarez étaient interchangeables. Et si son regard était franchement assassin, Siham était plus que soulagée par la nature de l'apparition. Sa baguette disparut dans les plis de son manteau tandis qu'elle dévisageait Elena comme pour s'assurer que c'était bien elle et non pas quelqu'un qui aurait pris son apparence (mais sa façon de se sentir obligée de lui foutre les jetons juste pour pouvoir lui parler était plus vraie que nature). Cela faisait longtemps. Sans doute un petit peu trop pour la tranquillité toute relative de l'espionne. Un mois sans aucune nouvelle de l'Ordre après la chute du réseau de communication, heureusement que Siham était parano et que son téléphone avait plus ou moins disparu après qu'elle ait reçu la marque. Parce qu'elle avait eu peur de se faire avoir et qu'on remonte jusqu'aux autres avec son machin moldu, elle ne s'était pas attendue au contraire.

Elle se laissa traîner plus loin sans trop protester alors que urg, contact, esquissa même un demi sourire fiérot à l'adresse d'Alvarez (elle ne lui donnerait jamais l'honneur de l'enterrer). "Tu en as mis du temps." A deux doigts de lancer une pique sur l'incompétence notoire d'Elena, là encore elle fut coupée dans son élan par sa référente qui s'acharnait à vouloir lui prendre un bras. Elle lui avait manqué tant que ça ? Ah non, c'était juste pour être désagréable. Marque exposée au grand jour (ou plutôt à la grande nuit), Siham ne manqua d'être saisie d'une vague de dégoût. "Putain." Regard noir souligné par les traits d'eye-liner. Oui, putain, comme disait l'autre. Elle arracha son bras de la poigne d'Alvarez, elle l'avait prise la petite promotion (elle ne s'était jamais sentie aussi immortelle que quand elle était sortie de l'antre de Voldemort mais ce n'était peut-être pas avouable que l'adrénaline était son kink), se sentait plus sale que jamais depuis.

"......Comment ça va ?!" Haussement d'épaules, Siham finit de rabattre la manche de son manteau pour faire disparaître la marque (si la brune ne la voyait pas, elle n'y était pas) avant de planter son regard dans celui d'Elena. Air de dure à cuire qui ne racontait pas sa vie aux gens qu'elle n'aimait pas. "Quels sont les ordres ?" C'était bien de rester professionnelle, elle ne tint absolument pas deux secondes avant de reprendre. "Alphonse va bien ?" Le prénom sonnait bizarrement dans sa bouche, pourtant c'était elle qui l'avait choisi (il rimait avec défonce comme son état ce soir là, ceci expliquait peut-être cela)."Et Cesar ?" Sa voix trembla un peu trop pour ne pas trahir à quel point elle s'inquiétait pour Joseph. Si il tombait, elle tombait. Pas tant parce qu'il finirait par la balancer que parce qu'elle ne savait que trop bien quel genre de choses son oncle faisait avec les prisonniers du MuTEx et qu'elle ne pourrait jamais le laisser là bas. Ils avaient matché leur nom de code, depuis le début ils étaient deux dans l'histoire. "Il vous a rejoint ? Il est introuvable depuis quelques jours et avec les rumeurs sur les disparitions..." Un an pile après que son frère ait disparu dans la nature, le mauvais goût. Siham n'avait même pas pu le chercher tant que ça pour ne pas se griller immédiatement, retourner sa caravane aurait été vu comme un aveu alors elle avait fait mine de n'être que vaguement préoccupée (ce n'était qu'un sang-mêlé après tout) avant de prendre l'air énervé quand on commença à mentionner une possible trahison (un sang-mêlé qui l'avait dupé, urg).

"Tu en as mis du temps." Elena lève les yeux au ciel, ceux-ci quittant un instant la Marque sombre dont elle n’arrive pourtant pas franchement à détourner le regard, une sensation glacée dans le dos ; quand elle y revient, Al-Massri reprend vigoureusement son bras. Elle est toujours aussi peu causante et manque toujours dramatiquement de sympathie — mais Elena continue tout de même à la fixer, quand elle hausse les épaules, quand elle fait à nouveau disparaître le (ew) tatouage sous sa manche, comme pour s’assurer que Siham est bien réelle, qu’elle s’en est bien sortie (comment ???) (plus maline que ce qu’elle voulait bien lui accorder, sûrement) (vachement plus maline qu’elle, incontestablement). “T'es blonde, maintenant ?!”, elle rit (ricane) un peu et ça lui ressemble déjà un peu plus, alors qu'elle désigne les racines décolorées de son binôme d'un geste du menton. (Comme Angel. C’est marrant ça.)
Comme par réflexe, les yeux d’Elena viennent à nouveau couler le long du bras dissimulé ; comme par réflexe aussi, elle porte la main à son propre poignet, avant de finalement laisser son regard glisser jusqu’à la tâche de poussière sur son jean, souvenir sympathique du talon de Cleo. “T’abuses, j’ai toujours un genou un peu pourri je te ferai dire…” A défaut d’obtenir des nouvelles tangibles, Elena est bien partie pour se rembrunir (un peu) et râler, (comme si de rien n’était, comme si la situation n’était pas catastrophique), alors qu’elle se penche pour venir palper le genou à nouveau maltraité. Sauf que-- "Quels sont les ordres ?” Elle hausse un sourcil, désarçonnée par la rapidité de la question. Donc ça y est, Siham est un agent-double parfaitement fonctionnel….? The fuck. Comme quoi, passer si près de la mort…. (Ça fait sens, sans doute.)

“Hein ? Euh, reste en vie ??? - Alphonse va bien ?” (Ça va définitivement trop vite pour son cerveau qui n’a jamais été une fusée et qui, en plus, se retrouve clairement dépassé par la situation.) “Euh bah euh oui, Lena commence à bégayer bien malgré elle, il-- - Et Cesar ?" Cette fois elle cligne nettement des yeux, sent ses sourcils se rapprocher sous le coup de l’incrédulité. Cesar ? C’est qui ça encore ? Elle est censée tenir un registre de tous les agents-doubles (raisonnables, elleux) les ayant rejoint ces derniers temps ?! Non mais parce qu’il y en a quand même un paquet… "Il vous a rejoint ? Il est introuvable depuis quelques jours et avec les rumeurs sur les disparitions…" La perplexité sur son visage s’efface pour laisser place à un semblant d’embêtement (toujours un peu fébrile, tout de même), traduit par ses lèvres resserrées et faisant un ou deux allers-retours sur son visage. “Hm, je, non ?? Mais il y a eu pas mal d’arrivées ces dernières semaines, je peux voir si je trouve un Cesar quelque part….?” Elle n’a pas grand-chose de mieux à offrir, mais quelque chose la fait tiquer dans la manière qu’a eu Siham d’amener un sombre inconnu dans la situation. Comme si… “....Je le connais ?”, elle s’enquiert alors qu’elle ne le devrait peut-être pas, ou pas autant, ses yeux revenant examiner la face d’Al-Massri avec d’autant plus d’attention.

Siham est inquiète.
Elle est inquiète avec la même expression qu’Elena prend quand elle veut faire genre qu’elle n’est pas-inquiète-du-tout-mais-en-fait-si-carrément.
Et bizarrement, ça la titille un peu. De trouver une expression familière sur les traits d’Al-Massri, de ne rien avoir à lui dire alors que Siham se décarcasse et risque sa vie depuis des mois pour eux. (Pas pour elle, hein, ew, mais quand même.)
Elena détourne les yeux un instant, ne peut pas s’empêcher de revenir à son homologue. C’est faux : elle n’a pas rien à lui donner.

“Alphonse va bien, il est entouré de pleins d’anciens Aurors qui sont géniaux, (elle ne peut évidemment pas donner leurs noms, mais elle pense à Jo, elle pense à Dani (duh)) il va à l’école (c’est déjà sûrement un peu trop de précisions) et il est avec des gamins de son âge (elle pense à Tilly, à Lottie, elle pense même à Winnie), et…. Il joue du… du oud, c’est ça ? L’espèce de guitare un peu comme ça, là…” Elena fait des gestes avec ses mains qui visent à décrire un gros ovale, se rend compte en cours de démonstration que 1. ce n’est pas très convaincant 2. elle en fait peut-être un peu trop, pour que Siham puisse bien imaginer à quoi ressemble la nouvelle vie de son cousin (pour…. la rassurer ?) Elle laisse retomber ses mains, croise les bras. “C’est un super gamin,” elle finit par conclure, parce que c’est probablement une affirmation sur laquelle elles pourront se mettre d’accord sans trop de mal. Elena replie son genou pourri pour venir l’appuyer contre le mur, regarde le spot laissé vacant par son pied avec clairement trop d’intensité. Je respecte ce que t’as fait, elle manque de dire. J’aurai fait pareil, elle pense.
C’est peut-être le gamin oublietté qu’elle a récupéré, qui a fait (un peu, très légèrement) vaciller son avis sur Al-Massri. Family first : c’est un programme qu’elle peut comprendre (c’est le sien) (elle bloque volontairement l’étape suivante qui consisterait à se dire qu’elles ne sont peut-être pas si différentes, finalement). A la place, Elena repense à la dernière fois qu’elles se sont retrouvées aussi longtemps dans ce même genre de ruelle — repense aux insultes lâchées contre Farouk, aux provocations familiales dégainées à la pelle. Elle a un goût rance dans la bouche. Elle pense à dire un truc ; choisit finalement autre chose, même s’il y a un semblant d’hésitation similaire dans sa voix.

“Siham, je… Tu sais que tu pourrais le rejoindre, hein ? Elle relève les yeux vers l’autre, à deux doigts de lever les mains aussi pour lui signifier qu’elle vient en paix. T’as vraiment plus rien à prouver à personne et t’as pas besoin de te tuer à….” Et Elena repart dans ses grands gestes d’une main, comme pour désigner elle-ne-sait-pas-trop-quoi. Qu’est-ce qui pourrait tuer Al-Massri, dans les jours à venir ? (Ramirez qui les balance. Quelqu’un.e qui la suit sur son chemin du retour. Un glitch qui révèle les cercles à son poignet. Un curieux dans un ascenseur et un moment d’inattention---) (Elle déteste en avoir autant quelque chose à foutre.) (Bien sûr qu’elle en a quelque chose à foutre). “Je te fais confiance, elle s’empresse d’ajouter (et elle le pense) (ew). Mais tu sais que la porte est ouverte au premier problème.” Elena cherche le regard de sa comparse ; non mais parce que ça le ferait chier que son agent-double se fasse buter et que ça lui retombe dessus, quoi…. Puis d’abord… “Et je parle pas de la porte de ma chambre, ew,” elle fait mine de grimacer, dans un semblant de sourire planqué sous les traits ainsi distordus — qu’on aille quand même pas croire qu’elles se tolèrent, duh…..

@Elena Alvarez | décembre 2007

"T'es blonde, maintenant ?!" Mais pourquoi tout le monde lui faisait des remarques sur ses cheveux ? Siham y passa inconsciemment la main, remettant vaguement sa frange en place, air agacé de circonstance (ou plutôt qu'elle avait toujours l'air un peu agacée, la faute aux gens toujours un peu agaçants). Mais valait mieux les réflexions capillaires à celles sur son nouveau tatouage. Elle sentait le regard d'Elena peser sur son bras et elle n'aimait pas ça. Légère sensation de malaise, Siham gratta sa marque par-dessus la manche, ne prêta pas beaucoup d'attention aux histoires de genou de son interlocutrice (on n'abordait pas les gens comme ça d'abord), eut presque envie de se tirer parce que la brune était reloue à se la jouer chochotte (et à lui parler de sa nouvelle couleur). Finalement, se voir tous les trente six du mois, c'était très bien. Ou pas. Parce que là, elle n'était pas si loin de partir en roue libre.

Complètement pour ça que Siham demanda quels étaient les ordres et la réponse vague lui fit lever les yeux au ciel encore plus hauts que quand Hunter venait lui traîner dans les pattes à la VB pour lui raconter qu'elle avait fait des trucs avec Alvarez (beurk). Complètement pour embrayer direct sur les vrais sujets aka comment allaient les deux hommes de sa vie (oui oui). En réalité, elle ne se faisait pas trop de soucis pour Nahel (Léon et l'Ordre veillaient sur lui, au pire il tombait de sa hauteur ce qui, ok, faisait une sacrée distance par rapport au sol mais tranquille). Joseph, c'était une autre affaire alors elle avait les yeux rivés sur Elena en attendant son verdict. "Hm, je, non ?? Mais il y a eu pas mal d’arrivées ces dernières semaines, je peux voir si je trouve un Cesar quelque part….?" Coup dur pour la joueuse britannique qui pâlît pas mal. Pour son petit jeu de meuf au-dessus de tout surtout de l'inquiétude, c'était râpé. "....Je le connais ?" Voilà, Joseph était mort dans un coin. Parce qu'Elena l'aurait croisé, elle l'aurait deviné que c'était lui que Siham cherchait désespérément (ou pas, c'est Alvarez, she's fucking dumb). "C'est Joseph" qu'elle fit, la gorge plus que nouée avant de s'allumer une cigarette pour s'occuper les mains et ne pas trop avoir l'air à deux doigts de pleurer. Elle ne précisa pas à haute voix que si elle savait pour Jo, il savait pour elle (au pire, ce serait un strike pour le gouvernement mais elle le retrouverait) et fut presque reconnaissante quand Elena détourna les yeux. Pile le temps qu'il lui fallut pour reprendre un semblant d'aplomb.

Deuxième vague de reconnaissance (urg, ça faisait beaucoup là) quand elle eut droit au rapport sur la petite vie de son cousin. "Alphonse va bien, il est entouré de pleins d’anciens Aurors qui sont géniaux, il va à l’école et il est avec des gamins de son âge et…. Il joue du… du oud, c’est ça ? L’espèce de guitare un peu comme ça, là…" Sourire un rien moqueur face à l'imitation. "Du oud oui." "C’est un super gamin." Siham hocha la tête, elle n'y était absolument pour rien dans ce constat, voire même c'était étonnant qu'Alphonse soit encore super après que son père ait entrepris de le faire mousser en haute société sous l'œil désintéressée de sa cousine. Il n'empêchait que le gamin n'était plus cloîtré dans sa chambre à se lamenter et à faire grève de la faim jusqu'à ce qu'elle daigne se trancher une veine. "Il accepte d'être un vamp..." Le mot resta coincé dans sa gorge, elle tira nerveusement sur sa clope. "... sa nouvelle condition ?" La prochaine fois, elle lui ferait passer des cornes de gazelles via Elena (pour lui, elle acceptait qu'on - qu'Alvarez - sache qu'elle pouvait être attentionnée). "Merci" qu'elle dit très vite et très bas, regardant résolument ailleurs.

"Siham, je… Tu sais que tu pourrais le rejoindre, hein ?" Douche froide, panique dans le regard, elle ne savait pas ce qu'était le pire entre la proposition et son prénom même pas prononcé d'un ton insultant (enfin si, elle savait très bien). Elle avait merdé, c'était ça ? Ou copinait trop avec les autres mangemorts ? Ou alors on soupçonnait que Voldemort avait vu clair dans son petit jeu et on le soupçonnait de l'avoir mis sous Imperium ? (Ce ne serait pas si aberrant.)  "T’as vraiment plus rien à prouver à personne et t’as pas besoin de te tuer à…." Le soulagement était léger, à peine de quoi lui éviter de s'allumer une cigarette avec là tout de suite avec le mégot de la précédente. "Je te fais confiance." Sourire plus que crispé, Siham était carrément sur la défensive maintenant. "Mais tu sais que la porte est ouverte au premier problème." Hochements de tête mécaniques au possible. Et je parle pas de la porte de ma chambre, ew." "Ew" qu'elle fit en écho, air moqueur, comme pour conclure une gigantesque blague (comme si elle savait faire autre chose que l'espionne).

"Alphonse se porte nettement mieux sans moi" finit-elle par avancer, catégorique. Preuve en était que la dernière fois qu'ils s'étaient vu, elle l'avait drogué en plus de lui avoir lavé le cerveau (avant ce n'était guère plus brillant, même les simples repas d'anniversaire viraient au fiasco). S'en étaient-ils rendus compte à l'Ordre ? Elle n'espérait pas, il valait mieux que ses petits problèmes d'addiction restent loin de leurs oreilles sinon ils la rapatrieraient à coup sûr (on ne pouvait pas faire trop confiance aux junkies). "Et de quoi j'aurai l'air, hein ? Coincée entre Longbottom et Weasley je-ne-sais-pas-combien pendant les repas ?" Elle le dit sur le ton de la rigolade (mais de la rigolade avec Alvarez donc forcément elle était un peu coincée) mais n'en pensait pas moins. Comme si elle pouvait s'asseoir tranquillement à la table de ceux qui l'avaient toujours vu comme l'ennemie (comme si rejoindre les planques de l'Ordre allait effacer la marque à son bras, les moldathons avec Felix, les Battues, le reste). "Je ne suis pas allée jusque là pour rien. Hors de question que je fuis maintenant." Qu'elle ait au moins l'impression qu'avoir pris la marque ait servi à quelque chose. Ok, elle avait alerté que Voldemort n'était pas crevé mais était-elle la seule à avoir fait parvenir l'information ? Elle espérait que oui dans le fond, pour grapiller quelques points du côté des héros et pouvoir continuer à se regarder dans la glace (de très loin et en biais). Son ton, en tout cas, était catégorique, à deux doigts de dire que ça ne la dérangerait pas tant que ça d'y laisser sa peau parce que c'était le jeu (puis le suspens, tout ça tout ça, elle aimait bien). "Ce n'est pas la première fois que ça se gâte." Ou peut-être que si mais ça faisait bien de le souligner, en mode elle en avait vu d'autres (en mode elle ne flippait pas totalement à l'idée de quitter son environnement où ok, elle avait toujours plus ou moins joué la comédie, mais qu'elle connaissait comme sa poche).

Elle se ralluma une cigarette comme pour marquer la fin du sujet avant de tendre son paquet de red cat (don de Wickham, à son insu) vers Elena. "Et du coup, pour Ramirez ?" Elle savait quoi au juste ? C'était leur nouveau moyen de communication absolument pas fiable après les machins moldus ? Ou fallait-il que Siham aille la chopper (pour lui faire séance d'intimidation mixée sortilège d'amnésie (sa nouvelle spécialité) bien entendu).

tw : langage cru

"C'est Joseph. - P’tain." Ptain Joseph est avec eux, c’est sa première pensée. Elle sait même plus pourquoi elle a failli lui casser la gueule comme ça, sait même pas comment elle s’est mise à douter de lui (si, à cause d’Al-Massri, toujours à cause d’Al-Massri, évidemment). Ptain Jo est mort ; deuxième intention. Elle a pas entendu parler de lui, elle l’a vu nulle part — y a pas mille possibilités. P’tain elle s’est jamais excusée. C’était qui son connard de référent, même ?! Elena s’humecte les lèvres pour tenter de conserver une expression plus neutre, copiant Siham sans trop s’en rendre compte. Elle fait un effort pour venir planter ses yeux dans les siens, croise les bras. “Je l’ai pas vu, mais on a récupéré plein de monde, ça veut rien dire. (Meh.) J’vais me renseigner.” Sa voix reprend un peu de couleur, mais ses yeux retournent balayer le sol. Elle a envie de régurgiter bruyamment, comme pour assimiler correctement l’information ; serre tout juste un peu plus les bras autour d’elle. “Il a aussi pu prendre un autre canal, partir à l’étranger ou un truc du genre. Je te tiens au courant.” Elena aimerait pouvoir dire un truc style boh c’est Joseph, il s’en sort toujours tmtc, mais elles ont passé le stade des mythos réconfortants (bon, ou l’ont jamais eu, peut-être). L’ambiance retombe un peu ; c’est pas aujourd’hui qu’on va bond sur le fait d’avoir des dead besties, faut croire.

Heureusement, elle a plus de choses à dire à propos du petit Al-- d’Alphonse. "Il accepte d'être un vamp... sa nouvelle condition ?" Elena relève les yeux. Elle a un tout petit sourire. “Je… Je crois, oui. Plutôt bien, même.” (Elle ne juge pas utile de s’épancher sur les discours révolutionnaires dont le noient probablement Winston, hein.) “Il est plus malin que nous, il va s’en sortir.” Nouveau petit sourire (décidément). Pire : Siham a un "Merci", qui est plutôt un grognement, et qu’elle devine plus qu’elle n’entend. Elena ne relève que d’un hochement de tête, comme si elle avait appris à se tenir en un mois, laisse un court silence s’installer, en profite pour scruter la sorcière avec davantage d’attention. Elle lui trouve une sale gueule — comme toujours, certes, et peut-être moins que ce qu’elle attendait, mais quand même… "Ew." Lena répond à l’air moqueur d’une même moue amusée, baisse la tête en secouant brièvement celle-ci dans un geste négatif.

"Alphonse se porte nettement mieux sans moi." Elle ravale son air en entendant Siham, mais ne répond rien — ce n’est pas sa place, après tout, de donner son avis sur la manière dont chacun.e gère sa famille. "Et de quoi j'aurai l'air, hein ? Coincée entre Longbottom et Weasley je-ne-sais-pas-combien pendant les repas ?" Une moue amusée lui revient vite, heureusement. “Alors il n’y a pas que des Weasley et des Longbottom, il y a…. (petits gestes théâtraux autour de sa propre caboche) moi, et euh, Kingsley Shacklebolt, qu’il paraît que tu adores, et, euh….” Siham ne lui laisse pas le temps de finir la plaisanterie. (Fair : c’est sa vie qui est en jeu, après tout.) "Je ne suis pas allée jusque là pour rien. Hors de question que je fuis maintenant." Elena hoche doucement la tête, les traits redevenus plus graves. "Ce n'est pas la première fois que ça se gâte. - Je sais. Je te suis." Décidément c’est une journée très words of affirmation (ou très mythos, parce qu’elles savent toutes deux pertinemment que la situation n’a jamais été aussi gâtée). Mais envers et contre tout, Lena lui fait confiance, à cette tocarde d’Al-Massri — même si elle s’inquiète un peu, brièvement (pas trop, faudrait pas déconner non plus) que celle-ci puisse avoir un vrai deathwish et ne soit pas juste l’idiote de Gryffondor pour laquelle elle l’a toujours prise (et qu’ils sont tous). “J’dis juste que… Je sais que tu sais ce que tu fais, mais je sais que t’as aussi ce truc, là, avec l’adrénaline, et bonjour comment ce serait emmerdant de se retrouver avec quelqu’un comme toi (sous-entendu, un.e agent.e, duh) mort sur les bras… Bonjour la paperasse…” Et les emmerdes. La brune (la seule des deux, maintenant !!) essaye d’en rire, mais elle a quand même un peu une petite boule au niveau de l’estomac (et ça la deg). “Bref l’offre tient pour toujours. Au moindre petit truc on se… (bah non, on s’appelle pas du coup, lol, bref) … ça part, quoi.” Le message est chaotique (comme toujours) mais elle espère qu’il est passé.

Elle jette un œil vers le bout de la ruelle. Un bref silence s’installe ; Al-Massri se rallume une clope et lui en tend une. (Damn donc elles sont vraiment besties, maintenant….?) "Et du coup, pour Ramirez ?" Elena sourit un peu (cringe) en expirant sa première taffe. “Le nouveau téléphone ?” Elle retourne s’appuyer contre le mur, pour faire face à la blonde, hausse les épaules. Sans lui en dire trop, elle lui doit bien deux-trois explications ; ne serait-ce que pour que Sissi sache qu’elle fait gaffe à son cul, quand même. “On est un peu restées en contact, elle m’a filé un coup de main sur deux-trois bricoles… (Ce qui peut surprendre, certes, quand on connaît leur historique à Poudlard — mais bon, les hormones, tout ça… C’est de l’histoire ancienne, un peu comme ses bagarres avec Al-Massri.) (Erm.) Je lui fais confiance. Relativement.” Qu’Angel ne le prenne pas personnellement : c’est juste pas trop à la mode, avec les temps qui courent, de faire confiance à qui que ce soit d’ailleurs. Elena tire une nouvelle taffe. “Ça dépanne en attendant mieux, c’est ok niveau discrétion. Puis vous êtes besties maintenant nan ?” Nouveau petit sourire, et geste en direction de la tignasse blonde. (Elles ont fait leurs teintures ensembles, ou….?) “Au moindre doute, c’est tchao évidemment.” Sorry not sorry Angel. “Mais ouverte à toute autre suggestion, évidemment.” Ses yeux se reposent dans ceux de la sang-pure. Bon besties peut-être pas (ew) (Ramirez et Al-Massri, elles, font ce qu’elles veulent), mais collègues… ça reste acceptable. “Tant que tout le monde reste en vie.”

“Je l’ai pas vu, mais on a récupéré plein de monde, ça veut rien dire. Plus Elena parlait et plus Siham avait l'impression de se glacer avec le léger bourdonnement aux oreilles caractéristique des très mauvaises nouvelles. J’vais me renseigner.” Elle hocha la tête, elle sentait qu'il lui suffirait de prononcer un mot pour craquer là, maintenant, tout de suite, dans une ruelle crade en pleine nuit avec Alvarez en témoin (clairement dans le top dix des choses auxquelles elle ne tenait pas). On faisait quoi quand son meilleur ami de presque toujours disparaissait ? Elle faisait quoi sans lui pour lui rappeler  où étaient les limites à ne pas franchir ? (Elle les oubliait parfois, se laissant porter par Felix et les autres, c'était tellement plus facile.)  “Il a aussi pu prendre un autre canal, partir à l’étranger ou un truc du genre. Je te tiens au courant.” Oui oui de la tête à nouveau, cramponnée à sa cigarette comme à une bouée, Siham se plongea dans la contemplation de ses pieds quelques instants, le temps de faire le vide dans son cerveau, de ranger la disparition de Joseph juste à côté de celle de son frère. Elle s'inquièterait moins comme ça, il y avait plus urgent de toute façon (ça lui reviendrait en pleine gueule la prochaine fois que la magie irait se faire voir ailleurs, un détail (elle espérait juste que la mère Fitzroy ne serait pas encore dans le coin, la honte)).

Il valait mieux parler de Alphonse, tout grand, tout hnine, tout en canines et qui l'acceptait enfin. Les épaules de la blonde se relâchèrent un poil (ses entrailles semblaient même avoir repris une température normale). “Je… Je crois, oui. Plutôt bien, même. - Tant mieux." Elle rendit le petit sourire, était trop soulagée de ne pas avoir lavé le cerveau de son petit cousin pour rien pour s'en formaliser. “Il est plus malin que nous, il va s’en sortir.” Là, Siham ricana. Zarafa ? Malin ? Alors que parmi tous les adultes présents dans son entourage, il avait accordé sa confiance à elle ? Il était complètement con oui. "Ce n'est pas l'adjectif que j'aurai employé... Enfin, il a des années devant lui pour le devenir maintenant." Outch, comment c'était bizarre de parler de Nahel comme ça à Alvarez. Comment elle aurait trop du faire comme à son habitude soit hausser les épaules en prenant l'air vaguement concerné (ou plutôt vaguement dégouté parce que c'était Elena tout ça tout ça). Elle regrettait la castagne maintenant, peut-être parce qu'un poing dans la gueule, ça faisait se sentir plus vivant (peut-être pas comme Jo) qu'une conversation civilisée. Quoique la dernière proposition de l'autre était pire qu'un gnon en fait.

En fait, son épouvantard n'était peut-être pas aussi claqué qu'un lapin (adulte) pu même une vision de son père aux anges qu'elle ait pris la marque. Son épouvantard vrai de vrai serait plutôt un remake d'elle assise à la table des gryffondor en remplaçant les gryffondor par les membres de l'Ordre (parfois, elle se demandait si elle ne s'était pas trompée de camp, mais genre, côtoyer Neville ??). “Alors il n’y a pas que des Weasley et des Longbottom, il y a…. - petit air suspicieux de circonstance - moi, et euh, Kingsley Shacklebolt, qu’il paraît que tu adores, et, euh….”  Bah super hein. "Je ne déteste pas Shacklebolt." Elle lui avait juste ouvertement désobéi alors qu'il lui avait grogné de pas prendre la marque (c'était ça de lui ordonner de devenir copine avec Elena, cheh) mais sinon elle le respectait (il lui rappelait un peu son père mais en version vachement plus gentil, ce qui donnait une idée de la sympathie du daron). Bref, la société civile, c'était bien et elle se dépatouiller comme une cheffe dans l'art de s'en tirer sans trop de soupçons (quoique le regard de sa nouvelle collègue au nom beaucoup trop long avait tendance à peser sur sa nuque). "Je sais. Je te suis. - Vraiment ?" Siham planta ses yeux dans ceux de sa référente, comme pour déterminer si on lui mentait ou pas. Mais elle n'était pas Voldemort alors elle finit par se contenter d'une moue mi-suspicieuse mi-interloquée (presque agréablement surprise que l'on veuille bien aller dans son sens ).

“J’dis juste que… Je sais que tu sais ce que tu fais, mais je sais que t’as aussi ce truc, là, avec l’adrénaline, - voilà, Elena avait tout gâché, jamais croire ce qui vient avant le mais - et bonjour comment ce serait emmerdant de se retrouver avec quelqu’un comme toi mort sur les bras… Bonjour la paperasse…” Un sourcil de haussé, très haut pour montrer à quel point tout ça était des conneries (surtout la partie truc avec l'adrénaline, de toute façon avec qui allait elle faire des concours de celui qui serait le plus à deux doigts du suicide maintenant que Joseph avait disparu ? pourvu qu'il n'ait pas gagné putain). "Vous avez un Yaxley sur le dos aussi ?" Genre ça avait des petits formulaires à remplir comme à la VB, puis ça pouvait aussi déléguer leur remplissage en douce vu qu'ils avaient leur propre Nils. “Bref l’offre tient pour toujours. Au moindre petit truc on se…… ça part, quoi. - Noté." Au moindre petit truc, elle avait surtout la capsule de poison filée par l'Ordre parce que qu'elle se fasse tuer était loin d'être le plus embêtant (quoiqu'elle ne savait pas grand chose de l'Ordre à part qu'Alvarez était casse-pied, que Nahel y était en sécurité et que son ancien référent collectionnait des chèvres sans doute aussi grincheuses que lui).

Elle en était à sa énième cigarette, bouche asséchée par les taffes et les mots, jambes un peu engourdies à force de rester plantée dans le froid sans bouger. Elle n'aurait pas du mettre de talons. Angel n'aurait pas du lui mentir. Siham fit quelques pas pour se réchauffer, changea tout à fait le sujet de la conversation. De toute façon, elle ne pouvait pas rejoindre une planque, qui s'occuperait de son chat à moitié de gouttières ? Pas Angel. “Le nouveau téléphone ?” Petite moue. Comme si elle avait Ramirez dans sa poche (comme si l'inverse était vrai, surtout maintenant qu'elle lui avait foutu un lapin alors que Siham avait assorti ses sous-vêtements juste au cas où). “On est un peu restées en contact, elle m’a filé un coup de main sur deux-trois bricoles… Oh ? Vraiment ? La harpie remonta un poil dans l'estime de la blonde qui se sentit presque conne de lui avoir pris le bec beaucoup trop souvent alors qu'elles étaient dans le même camp (faux, elle ne s'en voulut pas plus d'un quart de seconde, les joutes verbales faisaient partie de la tradition). "Je lui fais confiance. Relativement." Mouais. “Ça dépanne en attendant mieux, c’est ok niveau discrétion. Puis vous êtes besties maintenant nan ?” Ew. "Ce n'était pas..." commença Siham avant de se raviser à grommeler une excuse qui passerait pour bidon. Elle allait redevenir brune à la vitesse de l'éclair. “Au moindre doute, c’est tchao évidemment.” Le contraire aurait été problématique.

“Mais ouverte à toute autre suggestion, évidemment.”  Elle levait la main maintenant pour signaler son désaccord ? “Tant que tout le monde reste en vie.” Un "Inch'Allah" des plus dubitatifs franchit ses lèvres avant qu'elle ne secoue la tête. "On ne peut pas faire confiance à Angel." Surnom utilisé plutôt que le nom de famille pour ne pas trop sonner comme "on ne peut pas faire confiance à une saleté d'hybride" Elle garda le silence quelques instants pour trouver comment le présenter mais Ramirez avec son quotidien galère, elle aurait presque trop à y gagner à les dénoncer (puis elle lui avait menti et Siham n'aimait pas qu'on lui mente). "Enfin si elle n'est pas comme moi." Geste vague vers l'emplacement des quatre cercles tatoués sur sa peau où s'enroulaient des motifs en henné pour les dissimuler, juste en dessous de la marque. Peut-être qu'Angel était un genre de Mata Hari, plot twist. Du point de vue de Siham, ça expliquerait même pourquoi elle restait là à jouer les femmes de ménage plutôt que d'avoir fui dans les planques de l'Ordre ou même quitté le pays (même Siham n'aurait pas été assez maso pour s'infliger sa vie). "Les hybrides sont surveillés de près, on la mettrait en danger. Nous aussi par extension." Et il faudrait qu'elle soit d'accord pour jouer au téléphone tout comme la sorcière n'était pas forcément emballée à l'idée de dévoiler sa véritable allégeance à Ramirez.

Ok, c'était le moment de réfléchir activement. Elle écrasa le mégot de sa dernière cigarette d'un coup de talon avant de passer en revue les différents moyens de communiquer. Les patronus ? Plus possible à cause de la marque à son bras. Les petites annonces dans les journaux ? Vu, revu et re-re-vu. Les hiboux étaient surveillés tout comme les cheminées (tout comme les gens en fait), les nuages de fumée dans l'air londoniens seraient au mieux ridicules... "Dommage que la télépathie n'existe pas" grinça-t-elle alors même qu'elle n'avait aucune envie qu'Elena puisse s'infiltrer dans sa tête. "Un banc dans un coin paumé ?" Elle même n'y croyait pas.