BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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La nouvelle a été annoncée, et depuis, la ferme est devenue fourmilière.
Le fait est que, ces longues semaines passées n'ont pas été foncièrement différentes de celles d'avant, au moins pour toi. Il est arrivé un jour où Rozhan a été différente, alors tu t'es tout simplement dit que quelque chose était vraiment arrivé, et pas forcément quelque chose de grave - ce qui est grave, c'est quand sonne la cloche, et la cloche ne sonne plus. Des visages ont défilé, certains plus blêmes que les autres, plus blêmes que le tien dira t-on même, et souvent il ne s'agissait pas de confrères ou de consœurs hémovores. Il y a eu des voix qui ont été plus fortes, plus virulentes aussi, dans leur inquiétude. L'angoisse qui d'habitude te tordait alors le ventre aurait dû n'être rien comparé à ça, et pourtant, elle n'a cessé d'être ton centre. Tu n'as jamais cessé d'être inquiète depuis l'île, à tel point qu'il te semble encore entendre des choses qui ne sont plus.
Pendant ces semaines-là, donc, et contre toute attente, tu as su faire preuve d'une certaine présence auprès de ceux qui en avaient besoin - et surtout, celles et ceux qui le voulaient bien, de ta présence. Tu n'as jamais vraiment su rassurer les gens, personne ne le faisait vraiment pour toi, jusqu'à ces dernières années, alors comment aurais-tu pu apprendre avant ça ? Tu n'as probablement pas vraiment conscience de ce que tu as fait, et c'est sans doute la raison pour laquelle on ne te le répètera pas - que ce soit un merci ou un à plus tard. Tu restes en revanche plutôt creuse, presque calme, lorsque cette espèce de foule qui n'en est pas une, se disperse chacun.e de leur côté. Sont-ils partis ? Et si oui, où ? Le calme grisonnant que tu ressens sous ton plexus semble alors se refléter là, en dehors, et tu cherches quelque chose pour t'en sortir.

Pour t'en sortir, il y a Rozhan, ou...

Glenn ?

Glenn est parti.

C'est vrai.

(Ca devient lourd de tristesse, finalement.)

Il y a Conan.

Il y a Conan et c'est lui que tu cherches du regard, après avoir végété comme une plante trop fanée dans un coin de la grange, sur les hauteurs, les deux jambes abîmées passées dans un morceau de mur à planches qui n'est plus (et qui donne sur la petite cour principale, si on peut vraiment appeler ça une cour). Tu as donc en visu les allées et venues, tout en étant protégée des rayons du soleil qui passent difficilement, en ce mois de décembre. Tu serres un peu la planche à laquelle tu te tiens - et qui tient encore, elle aussi ; et penche un peu ta tête pour chercher du regard celui qui n'apparaît pas.
Tu devrais bouger, alors, te tirer de là, descendre la vieille échelle en bois qui sent le renfermé et la paille, mais tu ne le fais pas, comme engluée sur ton nuage.
Se passe alors bien une heure avant que tu ne l'aperçoives, et tu lui fais signe de la main, insiste alors par la voix - cette voix un peu éraillée par le tabac qu'on te connaît bien, quoiqu'étrangement douce avec pareil timbre - car il t'a semblé un peu inattentif. Psst ! Sitôt après avoir prononcé un mot, tes yeux vont regarder les environs, comme si quelqu'un allait vous sauter dessus les secondes suivantes. Réflexe gagné de plusieurs vies, c'est évident. "Conan !" si ton petit cœur sourit, ton visage lui, est incapable de se dérider dans ces moments-là, comme figé dans une vieille pierre abîmée : "Tu veux venir ?"

Ca paraît candide, présenté comme ça, et tous s'entendent sur le fait que ces deux-là font bien la paire, ces derniers temps. L'odeur de l'être de l'eau n'y est peut-être pas tout à fait étranger, diraient même certains. De mauvaises langues sans doute. "Enfin, si t'as le temps. T'as sans doute mieux à faire..." que t'entendre, que te voir. Surtout qu'il va devoir rester un peu enfermé : il est cinq heures du soir, maintenant, alors... ce n'est pas baigné de lumière qu'il serait. Personne ne l'aura été aujourd'hui, cela dit, sauf de rares qui se sont sentis miraculés par la levée du lockdown. Une vague brûlante, qui ressemble plus à des décharges électriques éparses, te prend dans les jambes. Tu fronces les sourcils, serre un peu plus fort le bois entre tes doigts, mais aucune plainte ne sort - c'est d'ailleurs si courant que tu sembles avoir prit le pli. "En fait j'ai... j'ai besoin que tu m'expliques un truc." avoues-tu avant qu'il n'aille plus loin, et aussi pour poser le décor. Quelque chose te taraudait bien un peu, dernièrement, et tu voulais en avoir le cœur net.
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Conan Lee
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cw mention de dépression

Une nouvelle ferveur semble avoir pris Sweet River, en opposition à l'immobilité qui l'a gelé pendant des semaines suite à la chute de Ruiz Flowers et la capture de Carmen. Le lockdown a enfin été levé, après des jours et des jours passés dans le flou et le silence, à tenter de suivre, de s'organiser et de ne pas complètement couler. Tout le monde s'agite, et la planque vrombit comme une ruche: y a des têtes d'un peu tous les côtés, des habitant-e-s qui s'affairent, d'autres qui arrivent, d'autres qui partent retrouver leurs proches. Pas Conan. Il préfère attendre que l'effervescence passe: ça l'angoisse.
Il y a bien des habitants de la planque qui ont tenté d'organiser des réunions, des discussions, mais le fait est que l'absence la plus complète de nouvelles a bien fini par leur prendre le moral: Conan le premier. Lui habitué à avoir des nouvelles de ses amis, à être en contact avec eux s'est retrouvé complètement isolé et inquiet. Durant cette période, une bonne partie de ses pensées ont été portées vers Lena, Lucjan, Alexis, Sinead, Owen, Elliott, Vanessa .. Et ça serait mentir que de dire qu'il a bien vécu ces dernières semaines. I mean, who did? Ça a été un véritable cauchemar pour tout le monde.

Conan a l'habitude d'être coupé du monde. Depuis tout petit, il a toujours eu l'impression de vivre sur une ligne parallèle à celle du reste du monde. Quelque part entre la terre et la mer, à moitié émergé, à moitié immergé. Noyé, mais pas réellement. La silhouette de maman toujours accrochée à lui, qui pleure et qui l'appelle dans les vagues, qui se lamente dans ses rêves. Jamais seul, la tête toujours pleine de mauvaises voix et le corps taillé dans de la glace qui semble l'immobiliser un peu plus à chaque nouvelle phase lunaire. Oui, Conan a l'habitude d'être coupé du monde parce qu'il s'enferme bien assez souvent dans cette réalité différente, sa réalité.
Pourtant, les choses ont changé. Et c'est sûrement pour ça qu'il est encore là aujourd'hui, qu'il respire et résiste aux fantômes aquatiques qui s'affairent à tenter de le faire couler pour de bon. Il s'accroche, parce qu'il en vaut la peine. C'est ce qu'on lui a dit ici, à plusieurs reprises: et c'est ce qu'il voit dans l'oeil de ses proches à chaque fois qu'il croise leur regard.

Love, affection, a feeling of belonging: you name it.
Something he's been craving for years.
Something he's been denied for so long that he lost himself along the way.


C'est pour ça que le lockdown l'a particulièrement affecté. Après avoir difficilement réussi à s'ouvrir et créer des liens, être coupé des autres cette fois-ci par le pur coup du Destin lui a fait l'effet d'un coup sur le crâne. Le rappel cruel qu'au final, tout n'est qu'éphémère - rien ne dure éternellement, et tout peut se dissiper comme l'écume qui s'éclate contre les falaises de calcaire qui longent le pays.
Alors que Conan passe devant la grange, un Psst ! un peu fébrile le coupe dans son avancée. Il lève le regard par réflexe et croise le regard d'Irene qui lui fait un signe de la main - les grands yeux écarquillés de la sorcière sondent les alentours avec cette même urgence qu'il lui connaît bien.

Le selkie n'est pas pris de court par l'appel de son amie: à chaque fois qu'il longe les abords de la grange, y a une petite voix qui lui souffle qu'il pourrait bien y croiser l'hémovore. C'est qu'ils ont passé tellement de temps ensemble pendant le lockdown dans cet, et que sa présence l'a tellement aidée qu'il a fini par assimiler le lieu à la brune. L'esquisse d'un sourire sincère fond sur le visage de l'être de l'eau. "Conan !" qu'elle l'appelle, "Irene!" qu'il répond en écho, avec un signe de la main en retour, un peu comme un gamin.
L'absence de sourire sur le visage de la jeune femme lui rappelle ses propres traits engourdis lors de ses premiers mois passés dans l'ordre - peut-être que c'est pour ça qu'il a autant d'affection pour elle. They're not that different, in the end. "Tu veux venir ?" Ses jambes se balancent dans le vide. Depuis la petite cours dans laquelle Conan se tient, il peut apercevoir la visage blême d'Irene entre les vieilles planches. "Enfin, si t'as le temps. T'as sans doute mieux à faire..." Conan n'hésite pas. "J'ai tout mon temps." Toujours pour toi a-t-il envie d'ajouter, mais ça sonne peut-être un peu trop sincère pour qu'il soit réellement à l'aise à l'idée de prononcer ces mots.

La vérité, c'est qu'il apprécie étonnamment la compagnie d'Irene. Se tenir dans la pénombre de la grange avec elle ne le dérange pas, bien au contraire - c'est tranquille. "En fait j'ai... j'ai besoin que tu m'expliques un truc." L'air sur le visage de son amie a changé, et elle fronce les sourcils: une pointe d'inquiétude perce dans le regard du selkie, qui s'élance déjà à l'intérieur de la grange. "Attends-moi, je monte tout de suite." lance-t-il à Irene avant de s'engouffrer dans la grange sans plus attendre, peut-être un peu trop au quart de tour. Il s'arrête un instant devant l'échelle vétuste qui leur permet d'atteindre l'étage du bâtiment mais n'hésite pas plus et se met à grimper, malgré les craquements qui rythment son ascension (il les ignore).
Lorsqu'il rejoint Irene sur son perchoir, il s'arrête un instant et regard derrière lui avec un air un peu pensif sur la figure. "Fais-moi penser à réparer l'échelle avant qu'on redescende, je crois que j'ai entendu un crac un peu trop fort.." Puis, l'attention est reportée sur la jeune femme en face de lui. Il s'assoit à côté d'elle sans plus attendre avec un petit sourire, toujours un peu inquiet - il ne sait jamais réellement ce qu'elle va lui dire, ou ce qui la tracasse. C'est ce qui lui retourne autant les tripes, parce qu'il a peur de ne pas toujours pouvoir être utile - mais il prend très à coeur sa présence à ses côtés. Parce qu'il veut la soutenir et l'aider autant qu'elle a pu le faire pour lui, ces dernières semaines. "Qu'est-ce qu'il y a? Ça va?" Le selkie penche légèrement la tête sur le côté, l'oeil noir tentant de sonder le visage de son amie sans réel succès. Irene, comme lui, semble être taillée dans du marbre.

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J'ai tout mon temps. La réponse de Conan est bien trop habituelle pour que tu aies encore l'idée de lui sous-entendre qu'il a mieux à faire. C'est pourtant quelque chose dont tu ne te défais pas, sans doute parce que tu ne te rappelles pas forcément de la dernière fois que tu as pu le dire - et il s'agit souvent d'un hier. Tu te demandes toujours comment quelqu'un puisse te supporter, alors que l'enfant affamé au fond de toi n'attend qu'un contact, qu'une main tendue, pour la dévorer. Engluée dans un rôle de victime qui aurait tout intérêt à le rester. Biais inconscients qui fracturent l'extérieur pour recoller les morceaux de toi en pagaille - à l'intérieur, cette fois. Le sourire ne vient pas lorsqu'il te fait comprendre qu'il veut bien de toi en cette fin de journée, alors que ton cœur froid semble ressentir son dessin. Dessin d'un sourire muet, qui s'étend jusqu'à ce que le jeune homme ne grimpe à son tour.
Les secondes nécessaires à son ascension paraissent des heures dans ton esprit qui laisse s'envoler attention et pensées.
"Fais-moi penser à réparer l'échelle avant qu'on redescende, je crois que j'ai entendu un crac un peu trop fort.. - Oui ?" c'est sans doute la réponse qu'il fallait lui donner à ton tour, car tu n'as pas écouté le bruit, quant bien même ce dernier s'est révélé à tes sens. Il était un peu loin, comme toi. Ton ami s'installe à tes côtés et tu ravales discrètement ta salive inexistante. Ta lèvre inférieure est sèche, alors que tu passes ton temps à l'humecter - en réalité, tu le passes aussi à te la mordiller, ne faisant qu'ouvrir et refermer tes chairs comme un manège de l'ennui. "Qu'est-ce qu'il y a? Ca va?" tu penches un peu ta tête à ton tour, comme miroir, te demandant alors si tu allais vraiment si bien que ça. Tu ne sais pas. Tu n'as jamais su répondre à cette question-là. Alors, comme toutes les fois où tu ne sais pas, tu dis "Oui ?" et hoche un tout petit peu la tête, en décalage, comme si l'information venait d'être traitée en différé. Tu serres un peu la poutre que tu tiens entre tes doigts. Puis après quelques secondes de flottement, où tu zieutes un peu autour de vous et comme si vous étiez sur un nuage à surveiller, tu reportes ton attention sur l'être de l'eau et ses petits yeux, pour lui glisser l'inattendu : "C'est vrai qu'on est en guerre ?"

Tu n'as jamais rien connu d'autre que la guerre avec soi et celle contre la cloche qui sonne. Celle de la faim aussi, à bien des niveaux. La survie. Tu as la sensation d'avoir dit quelque chose de mal en relevant le peu de détail qui puisse vraiment transparaître chez Conan, si bien que tu poursuis. "J'ai pas compris ce matin, ce, ce qu'elle a dit" tu t'es mise à bégayer sur un mot, ne voulant pas t'attirer le mauvais jugement de ton ami - il pèse plus lourd que tout ce que tu as pu porter jusqu'ici. Tu ne bégaies pas souvent. Sauf peut-être quand Dani est là, et lorsque tu essaies de poser des questions à quelqu'un à qui tu tiens. "Tu sais pourquoi y'a une assemblée ?" pourquoi n'y avait-il pas un grand chef et quelques têtes pensantes factices, comme tu l'as toujours connu en dehors de l'Ordre ? Pourquoi souhaitaient-ils fonctionner comme ça ? Ca n'avait rien de normal pour toi, alors que tes années à Gracefield auraient dû te former sur la question de la solidarité et de l'esprit d'équipe. Les leaders ont toujours été indispensables. Dans ta vie et dans celle d'autres.
Ca se mélange dans ta tête, encore une fois, et tu espères qu'il sera en mesure de t'éclaircir le chantier cérébral qui charbonne entre tes deux oreilles. Lui avoir tenu la main toute la matinée pendant la réunion t'a certes aidé à supporter la foule et te rappeler que ton corps mérite d'être incarné et pas oublié, sans être parvenu à faire davantage.
Il y a pourtant quelques bribes qui te reviennent, de cette histoire d'assemblée, et tes espoirs traversent alors ta diction.
"Tu veux pas être dans l'assemblée toi ?"
Peut-être que cette heure est arrivée.
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Conan Lee
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Le petit "Oui ?" soufflé avec hésitation par Irene en guise de réponse lui arrache un léger sourire rassurant, alors qu'il redresse la tête pour continuer de l'observer avec attention. Irene n'est jamais réellement là - et sur ce point, ils se ressemblent bien. Toujours l'esprit un eu ailleurs, entouré de coton. L'impression de n'avoir qu'à moitié les pieds sur terre. L'hémovore observe les alentours avec ce même air absent qu'elle a tous les jours, sous le regard du selkie qui patiente sagement. Rien ne sert de la presser - et il a tout son temps, surtout pour elle. Pourtant, rien ne le prépare à la question qui lui tombe dessus juste après. "C'est vrai qu'on est en guerre ?" Irene lâche la bombe, avec cette sempiternelle fébrilité étrangement calme.
En guerre? C'est une évidence. Pourtant, ça lui arrive d'oublier qu'elle a tendance à ne pas penser comme eux et qu'il y a de cela quelques mois, elle était coincée à Gracefield et doit, depuis, réapprendre à peu près tout ce qui les entoure: à commencer par le climat politique dans lequel ils évoluent. "C'est que..-" Conan se gratte la nuque. Il hésite, laisse son regard courir le long de la poutre autour de laquelle les doigts de la brune s'accrochent.

Conan va pour répondre, mais il n'en a pas le temps. Il y a certainement une lueur de surprise dans son regard puisqu'Irene surenchérit, avec un léger bégaiement: "J'ai pas compris ce matin, ce, ce qu'elle a dit." Il secoue la tête aussitôt avec une certaine douceur, tente d'apaiser un peu son amie qui commence déjà à se justifier, à s'expliquer. Elle n'en a pas besoin. Conan ne peut pas dire qu'il comprend, mais peut bien se faire une idée de tout ce qui lui tombe dessus, à Irene. Tous les enjeux auxquels elle n'est pas forcément familière. Combien de temps a-t-elle seulement passé à Gracefield? Il n'a jamais osé poser la question, et ne la posera sûrement jamais. Certains interrogations doivent être jetées à la mer: c'est pour le mieux. "Elle a dit beaucoup de choses c'est normal..." qu'il lui dit dans un souffle, un air qui se veut rassurant collé au visage. Conan a bien senti, lors de l'assemblée, qu'Irene ne saisissait pas tout ce qu'il se passait. Il croise les bras et s'installe un peu plus confortablement, jugeant que la conversation risque de bien s'éterniser. Le plancher craque alors qu'il s'assoit: il chasse quelques brindilles de paille d'un sort silencieux, du bout des doigts.
L'autre question vient après, le désarçonne un peu plus. "Tu sais pourquoi y'a une assemblée ?" Conan reste silencieux un instant. Il émiette un peu de paille entre ses doigts, soutient le regard d'Irene. "Ça va être long à expliquer .. mais je pense que ça peut être une bonne solution." Comment expliquer les mois de désaccords et querelles qui ont séparés l'ordre? Comment les résumer de façon digeste pour ne pas complètement la perdre sous les explications? "Tu veux pas être dans l'assemblée toi ? - ..moi?" Il a un hoquet de surprise, s'étrangle un peu sur le mot. Conan se racle la gorge, reprend avec un peu plus d'hésitation: "Non je-... je sais pas." Est-ce qu'il pourrait réellement ne serait-ce que penser à se présenter? Lui? En a-t-il seulement le droit? Ne se moquera-t-on pas de lui pour en avoir l'audace? "Peut..être..?" Il tente de noyer la question d'Irene comme il le peut quand il ajoute ensuite un tout petit "Je vais y réfléchir..." qui s'éteint un peu en même temps qu'il baisse la tête. Pourtant il y a peut-être une petite étincelle qui s'allume en lui: what if? Il en a, des choses à dire. Des idées à faire écouter. Des demandes, des requêtes: est-ce qu'il va se terrer toute sa vie et se laisser porter par le courant?

Le selkie cherche ses mots, n'oublie pas l'interrogation de base de l'hémovore. C'est vrai qu'on est en guerre? Autant être honnête. Il est inutile de courir autour du pot, encore moins avec Irene: il l'a appris avec les semaines. "On est en guerre, oui." Il tapote légèrement le sol du bout des doigts, les laisse courir le long de ses jambes qu'il croise. Le sorcier est soudainement un peu plus sérieux. "Tu sais, avant que tu arrives, il y a eu des désaccords au sein du groupe." Désaccords. C'est un euphémisme. Ce ne sont pas des désaccords qui ont eu lieu mais des disputes, des manifestations, de gros éclats: mais il n'a pas réellement besoin de s'étaler sur ce sujet. Elle s'en rendra bien vite compte (ou peut-être pas). "À propos des hybrides, à propos de la façon dont l'Ordre était géré, à propos des informations qui nous étaient cachées." explique-t-il un peu plus, pour qu'elle puisse se faire une brève idée - bien qu'il ne sache jamais réellement ce qu'elle pense. Irene, c'est un peu un mystère: un mystère qui peut s'évaporer aussi vite qu'il est apparu. C'est peut-être pour ça qu'il bourdonne naturellement autour d'elle. L'hémovore est familière, et à la fois étrangère. "À propos de plein de choses en fait. Et ça a causé des problèmes dans l'organisation." Il se remémore ces derniers mois, ne peut que laisser rouler sur sa langue le goût de l'amertume.
D'un geste un peu maladroit, Conan fait craquer ses phalanges, puis sa nuque. Le craquement rythme un peu le silence qui s'installe. " Il y a eu beaucoup de disputes, et d'éclats. Il y a eu une manifestation ici aussi, contre les discriminations envers les hybrides dans l'Ordre." Il s'en souvient comme si c'était hier: tout le monde réuni ici, dans la cour de Sweet River. Les harpies ostracisées. L'épidémie. La peur. La colère. La révolte. "Sofia doit penser qu'en créant une assemblée avec plein de personnes différentes ça pourra aider à coller les morceaux .. je pense pareil." Conan fait une légère pose, croise le regard d'Irene et hoche doucement de la tête pour souligner les mots qu'il vient de prononcer. Ça ne résoudra sûrement pas les problèmes en une journée, mais c'est une initiative relativement bonne. "Il y a tellement de monde dans l'Ordre que ... laisser un petit groupe prendre des décisions ça marche pas forcément vu qu'ils sont éloignés de ce qu'on vit tous les jours ici, dans le reste des planques, ou en tant que membre lambda de la résistance ..." Que ce soit leur background, les difficultés rencontrées dans les planques qui sont complètement éloignées de la réalité des habitant-e-s de St James, le vécu des sorciers en comparaison aux hybrides, les cracmol-le-s, les nés-moldu-e-s... Il y a beaucoup trop de paramètres à prendre en compte. Si bien que quatre personnes .. c'est beaucoup trop peu pour prendre des décisions ou que tout le monde se sente écouté. "Tu vois un peu ...?" qu'il demande ensuite à Irene après un court silence, un peu hésitant. Il sait qu'il a dit beaucoup de chose et espère ne pas l'avoir perdue lors de son résumé. C'est que, ce qu'il dit lui semble tellement naturel, tellement évident: mais il se doute bien que pour quelqu'un comme Irene, qui n'était pas là lors des événements, qui les a rejoints il y a quelques mois, c'est beaucoup.
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Ton ami se gratte la nuque et tu penses alors avoir changé à ses yeux - jugement qui n'a donc aucun sens et ne repose sur aucune donnée pertinente. Il t'en faut pourtant peu pour croire les choses, après tout tu as bien cru que ces voix, pour la plupart, venaient de toi - alors que ta voix, lorsque tu parles, n'a rien à voir. Conan te rassure pourtant, qu'au vu de la densité des informations, tu ne pouvais être que perdue. Alors pourquoi avais-tu la douloureuse impression d'être la seule dans ta situation ? A écouter les gens discuter en bas, dans l'espèce d'allée qui se dessine naturellement sous tes pieds et ton regard, tu n'as rien entendu de tout ça. Et pourtant, c'est que tu as l'ouïe fine maintenant, plus que jamais. Ils avaient l'air de comprendre, et c'est par leurs discussions approximatives que tu as pu relever certaines informations clés, que tu lui as justement recrachées.
Tu es alors d'autant plus suspendue à ses lèvres lorsqu'il s'étonne que tu lui proposes une place dans ladite assemblée. Ils avaient l'air d'y tenir, pour la plupart, à en voir le sourire fatigué sur leur visage, et leur cœur battant comme si un nouvel espoir était né. Ils y tenaient mais personne ne s'était encore vraiment démarqué ou proposé d'emblée. Le temps de la réflexion est naturellement nécessaire, et tu attises une flammèche, une étincelle de volonté chez Conan sans vraiment le remarquer.
Si peu, mais... "Je vais y réfléchir... - J'aimerais bien que tu y sois" enchaînes-tu aussitôt. Tu le poses comme on poserait un fait historique, sans avoir à en discuter.
Mais lui aussi le fait, pour te répondre, et ça te décroche un peu la mâchoire inférieure.
Rien d'alarmant, l'information est toutefois moins évidente à intégrer une fois exprimée par la bouche d'un autre. De cet autre.

"On est en guerre, oui."

Depuis quand ? Depuis l'île aux morts ?
Avant ça, pour le peu dont tu es encore capable de te souvenir (son parfum, à elle, parfois), la seule guerre qui existait était celle, intestine, entre certains gangs, et plus encore, celle qui faisait rage entre tes côtes à chaque heure du jour et de la nuit. Guerre qui avait fini par s'éteindre, à force de faire trop de dégâts.
Pourtant, Conan te dit qu'elle existe encore, qu'elle est bel et bien .
"Tu sais, avant que tu arrives, il y a eu des désaccords au sein du groupe." groupe que tu ne connaissais pas avant qu'on ne te traîne jusqu'à cette fameuse île. Groupe dans lequel tu fais partie un peu par défaut, parce que Rozhan est là, et que tu veux rester auprès d'elle, maintenant que tu as trouvé quelqu'un à qui obéir. Tes choix sont déportés sur cette femme, ta Sire, et c'est très bien ainsi.
Parfois même, tu les déportes sur ton ami ici présent. Parce que tu lui fais confiance.
Sans doute as-tu eu de la chance, cette fois : tu n'es pas tombée sur les pires du lot.

Il t'explique et tu écoutes.

Etonnamment, la plupart des informations sont globalement comprises - notamment parce qu'elles te laissent le loisir d'imaginer un peu tout et n'importe quoi derrière. Tu ponctues ton écoute attentive par quelques glups discrets. Problèmes, disputes, manifestation, discriminations, recoller les morceaux... recoller les morceaux, c'est ce que ton esprit tente de faire en l'écoutant, lui qui parle si peu en dehors. Il y a quelque chose de reposant dans sa voix, si bien que tu t'y perds parfois, oublie quelques morceaux. Les recoller, il le faut. "... laisser un petit groupe prendre des décisions ça marche pas forcément... éloignés... ici, dans le reste des planques..." tu refermes enfin ta bouche dont l'embrasure laissait entrevoir des canines allongées. Tu t'humectes un peu les lèvres - trop sèches, malgré ça - alors que l'être de l'eau, qui sent toujours aussi bon aussi, te demande "Tu vois un peu ...? - Oui ?" ce qui est en partie vrai.  "Mais je comprends pas." tu t'arrêtes là quelques secondes et la plupart des gens croiraient là qu'Irene est encore partie à mille lieues d'ici. Faux. Tu poursuis. "Je comprends pas pourquoi, je trouve ça normal d'avoir des chefs. Sinon on sait pas quoi faire." tu te grattes un peu le cuir chevelu, ce qui occupe une fraction de seconde.

Tu as toujours vécu ainsi, à défaut d'avoir pu avoir la force d'âme de pouvoir faire plus. Il y en a beaucoup, des comme toi. Et il y en a beaucoup aussi, des chefs. Le monde ne tournerait pas rond s'il n'y en avait pas.

Survivre par procuration, ça a été ton quotidien pendant longtemps, et ça l'est toujours. Tu ne comprends pourtant pas ce qu'il veut dire par les discriminations des hybrides. Sans doute parce que de ton expérience propre, tu as toujours reçu ces traitements, ou ces regards de biais à peine considérants. A trop s'y perdre, tu t'es rendue incapable de bien différencier le vécu des autres, et que la normalité ne devrait pas être ce qui a rythmé ta vie jusqu'ici.
"Tu t'es disputé avec les autres pour ça toi ?" t'interroges-tu soudain. Et pourquoi pas ?
Pourquoi Conan n'aurait pas défendu ses droits ?
Une fois n'est pas coutume, tu penches un peu ta tête, avant de détourner le regard, qui est naturellement bas. Tu jettes un œil à tes jambes sans trop y réfléchir. Pourtant, le tissu de ton pantalon te brûle encore parfois, comme à ce moment-là.
"Je te fais confiance, alors les autres ils peuvent avoir confiance en toi" tu retournes sur le sujet de l'assemblée, un peu de manière sauvage, il faut l'avouer. "Non ?" tu te demandes bien qui ne prêterait pas ses doléances à Conan. Il avait cette maturité que tu n'avais pas, cette clarté d'esprit que tu ne retrouveras pas non plus. Après quarante ans passés à te faire grignoter par les vivants comme par les morts, les restes ne pouvaient bien que t'être restitués. A toi, et à personne d'autre.
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Conan Lee
ORDER OF THE PHOENIX
Conan Lee
Date d'inscription : 24/03/2020
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Âge : VINGT-HUIT (19/02/1980)
Occupation : MAGIZOOLOGISTE EN FUITE ; ELECTED REPRESENTATIVE DE SWEET RIVER À LA HOUSE OF ASHES DEPUIS DÉCEMBRE 2007
Allégeance : ORDRE DU PHÉNIX ; FREEDOM FIGHTER ET PLUS PRÉCISÉMENT ELECTED REPRESENTATIVE (NOM DE CODE : MELPOMENE)
Particularité : DEMI SELKIE - TROU DANS LE COEUR QUI VIENT AVEC ; MAGIE SANS BAGUETTE ; ANIMAGUS EN APPRENTISSAGE (BÉLUGA)
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décembre 2007 - sweet river - @irene aramyan


tw: ableism (depression-related), depression

"J'aimerais bien que tu y sois." Les mots d'Irene martèlent dans son crâne aussi clairement qu'un carillon. Elle n'a pas hésité, et a surenchéri aussitôt Conan lui a soufflé qu'il y réfléchirait. Le selkie soutient le regard de sa camarade (si clair, et si perçant) un instant. Il a un petit sourire. La brune peut être, contrairement à ce que l'on pense, aussi décidée que terriblement franche. Tout le contraire de ce que l'on pourrait imaginer au premier coup d'oeil.
Ses questions, il les comprend. Lui-même se les est posées pendant longtemps, après son arrivée dans l'Ordre, et même parfois aujourd'hui encore. Il comprend aussi que tout ne soit pas clair: rien ne l'est pour personne. Tout est encore en refonte, et en discussion: seule Alhambra a toutes les informations (et très certainement ses proches au sein des troupes de la résistance). Alors, ils ne peuvent que spéculer, et attendre. "Mais je comprends pas." Conan ne dit rien et l'observe. Elle s'est stoppée, reste silencieuse - mais à force de converser et passer du temps ensemble, le selkie sait qu'elle est toujours avec lui malgré l'oeil à l'air au large. "Je comprends pas pourquoi, je trouve ça normal d'avoir des chefs. Sinon on sait pas quoi faire." Pour le coup, il ne sait pas trop quoi répondre. Parce qu'elle a raison, dans le fond. Lui-même a du mal à voir l'Ordre fonctionner sans ses têtes pensantes qui font figure de proue depuis des années.

Pourtant, est-ce réellement la bonne chose à faire? Ne serait-ce pas là l'occasion d'apporter un renouveau à la résistance, qui patauge et ne fait que se scinder un peu plus? Les scissions sont nombreuses, et ne font que s'accumuler. "Parce qu'on y est habitués." répond-il après, lui aussi, s'être accordé un court silence de réflexion. Les questions d'Irene ne font que le pousser un peu plus vers la pensée que ça n'est pas une si mauvaise chose, ce changement dont il est question. "Mais quand on a autant de monde dans un seul groupe comme l'Ordre ... c'est plus compliqué. Parce qu'il y a plein de choses à penser. Plein de personnes à écouter. C'est trop, pour aussi peu de personnes." Différents profils. Différentes planques. Différents rôles. Et bien plus encore: comment s'accorder, et synchroniser tout le monde si l'on est incapable de s'écouter, ou de créer un terrain d'entente? "Et à plusieurs têtes, on est plus efficaces." Nombreux sont les résistants qui (à raison, aux yeux de Conan) constatent avec amertume des différents traitements des planques. Là où les cercles les plus hauts sont confortablement installés au Manoir, d'autres doivent camper, se débrouiller dans le froid, et dans le noir (parfois, par leurs propres moyens). Et eux, qui les écoutent?

"Tu t'es disputé avec les autres pour ça toi ?" L'interrogation le prend de court - il cligne des yeux, se saisit d'une petite poignée de foin qu'il se met à émietter. "J'irai pas jusqu'à dire "disputé" mais .. oui je leur ai fait remarquer les injustices de traitement. Beaucoup l'ont fait, et on continue de le faire." Il se revoit à l'assemblée, le jour où on leur a annoncé l'existence des Battues. Il se souvient de l'horreur, et de la colère, et de l'angoisse comme si c'était hier. Mais il ne mentionne pas le contexte, de peur de raviver de mauvais souvenirs chez Irene qui, comme beaucoup d'autres, peine à se remettre. Il se souvient aussi d'avoir laissé libre court à sa frustration, ses accusations, et avoir pointé du doigt avec d'autres les inégalités de traitement. (Il se souvient aussi très distinctement avoir regretté aussitôt d'avoir pris la parole pour la première fois avec autant de ferveur, et de s'être retrouvé au bord du malaise quand Kingsley l'a approché à la fin du meeting, mais il garde habilement le silence).
Irene penche la tête et, comme un miroir, Conan l'imite. Elle baisse son regard vers ses jambes (est-ce qu'elle a plus mal que d'habitude? Il n'ose pas lui demander). "Je te fais confiance, alors les autres ils peuvent avoir confiance en toi." Il faut quelques secondes au selkie pour comprendre que son amie est retournée sur le sujet de l'assemblée. Encore une fois, Conan sourit. "Non ?" Il ne sait pas quoi lui dire. Who am I to claim that people should put their trust in me? La gêne monte, il se gratte la nuque (encore). "Erm." Un raclement de gorge, pour se donner un peu de courage et combattre le malaise qui monte. Il a l'impression qu'elle a, justement, un peu trop confiance en lui: mais ça, ce sont les cicatrices laissées par les mots et moqueries qu'il a entendu pendant des années.

Bon à rien, faible, inutile, erreur de la nature, monstre, you name it.
He carries their weight still.

L'air de la grange lui semble soudainement très lourd (ça doit être parce que la gorge se serre). La confiance d'Irene est touchante, elle lui fait chaud au coeur: mais il n'est pas sûr de la mériter. Le syndrome de l'imposteur ne le lâche jamais réellement. "Je sais pas si les autres me font aussi confiance que toi ..." Pause. Il fait tourner un brin de paille entre ses doigts, ne le quitte pas des yeux (il ne se sent pas de soutenir le regard félin de son amie).  "Tu sais, je suis pas toujours très" Il cherche un mot, puis, faute de trouver mieux: "actif." Another way of saying he's sick. La lune, sa tourmente la plus fidèle, ne lâche jamais son sillon - elle est à la fois son piédestal et sa tombe. "Enfin ... tu m'as vu .. comment je suis des fois ..." Ils se sont tirés mutuellement pendant ces-dernières semaines, après tout. Irene est, avec quelques autres personnes, de celles et ceux qui l'ont vu (et continueront très certainement de le voir) au plus bas - mais lui aussi, il l'a vue souffrir, et angoisser, et avoir peur. C'est comme un secret partagé, alors, il n'y a pas vraiment cette honte qu'il ressent avec d'autres. "Alors je pense pas que quelqu'un voterait pour moi, tu comprends .. j'ai pas vraiment de charisme." L'esquisse d'un sourire un peu triste s'évapore aussitôt, effacé par la gomme de ses pensées noires. "Ils pousseraient plutôt quelqu'un comme Winston à se présenter. C'est ce que je ferai, à leur place." Hochement de tête un peu timide, pour soutenir ses mots. Il verrait assurément Winston dans ce rôle. "Il parle avec tout le monde, il est sociable, il est cool et puis, on peut compter sur lui et..." I'm doing it again. Self depreciating. I told myself I wouldn't do that anymore. Se comparer, et mettre les autres sur un piédestal pour s'enterrer - c'est un de ses défauts. Il reste silencieux pendant une dizaine de secondes avant de concéder à la proposition d'Irene. "D'accord, je vais y réfléchir." promet-il encore à son amie. "Merci. D'être là."
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