BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 (waryan#1) tales of surviving

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MessageSujet: (waryan#1) tales of surviving   (waryan#1) tales of surviving EmptySam 23 Avr - 18:26

Gracefield, 2001

La cloche a sonné depuis deux heures, et tu ne sais même plus à quel endroit tu te trouves.
Plusieurs fois tu as tenté de suivre la piste de Faye, qui, à force de beugler, finissait par être de ces valeurs sûres auxquelles on pouvait se fier. Tristram a pu t'aider déjà une fois, mais tu sens qu'il ne le fait pas par plaisir, si bien que tu préfères te tourner vers la personne qui te rendra le moins de jugement possible. Difficile d'entendre lorsque ton pouls pulse contre tes tempes, dans ta gorge trop sèche où ta respiration lime ses parois au rasoir, quand l'angoisse est telle que tout ce que tu trouves de mieux à faire est de courir ou de te cacher dans les buissons - la dernière fois, il y en avait un, et il était piégé : t'as douillé. Souvent, après ces chasses interminables, tu te mets à pleurer, sous la pression qui peut retomber, mais aussi celle que l'on t'a insufflée, parce que certains n'en sont pas ressortis.

Alors lorsque tu croises le regard de cette personne que tu ne reconnais pas, il y a comme la perspective fugace qu'un faux mouvement te fasse sombrer. D'instinct, tu bifurques vers une toute autre direction, vers les côtes sablonneuses que tu n'imagines même pas rejoindre. Il n'y a rien qui te traverse l'esprit, rien que des mécanismes reptiliens purs qui galvanisent tes membres d'une énergie que tu n'as jamais eue, et que tu peineras à retrouver d'ici la prochaine chasse. Quelqu'un hurle brutalement, ce n'est pas toi, et tu sens que la personne qui te poursuis ne le fait plus : coup d'oeil naïf par dessus ton épaule sans vraiment décélérer, et te cogne contre Javier, qui t'attrape comme s'il t'avait vue arriver depuis loin. "Va par là chica, on le tient à distance" et tu ne trouves aucun air pour lui dire quoi que ce soit, ta tête faisant une rotation qui ressemble vaguement à un hochement de tête positif.

Tu t'exécutes et, quelques mètres plus loin, frôle quelqu'un qui te traverse - la vague de froid est instantanée, et tu te prends le bras comme si tu venais d'être blessée. Ralentissement franchement involontaire, alors que ton esprit est parasité par celui que tu viens de frôler. La digestion, si on peut appeler ça ainsi, est pénible et tu reprends tant bien que mal ta course, échappant un "laisse-moi" qu'on croirait né d'un sanglot. Cette rencontre désynchronise ta respiration déjà difficile, te rend alors vulnérable à nouveau, et il ne suffit que de trois petites minutes pour que quelqu'un de non-identifié vienne te trouver, alors que tu t'es avachie contre la souche d'un arbre, comme s'il allait pouvoir t'abreuver de cette énergie qu'il te manque terriblement. Tu sens quelqu'un qui te tire par le bras, tu essaies de la mordre, puis un sortilège te bloque les bras contre ton corps, "Pourquoi" que tu pleurniches à moitié, certaine, cette fois, qu'il ne restera plus rien de toi après ça. Une baguette à moitié floue face au nez, tu sembles entendre des directives pour que tu te mettes à courir, pour la divertir. "Pourquoi tout ça..." le disque rayé est la seule chose que tu parviens à répondre, alors qu'une autre voix se fait entendre, et comme un réflexe - qui sauvera l'alibi du dernier venu - tu te relèves en manquant de t'éclater par terre, reculant dans de grandes demi-enjambées pour fuir les deux, sans encore comprendre que l'un est celui qui te sauvera.
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Glenn Ward
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Glenn Ward
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(cw: chasse à l’homme, mention de violences et de blessure)

Courir. Courir à droite, et puis gauche, sauter, trébucher, se relever. Continuer. C’est tout ce qu’il peut faire. Et presque tout ce qu’il sait faire. Sa condition physique, ironiquement, s’est nettement améliorée depuis qu’il crapahute dans les champs et forêts de Gracefield ; il ne crache plus ses poumons comme c’était le cas au début, et a acquis une souplesse non négligeable qui lui permet de fondre derrière des troncs ou se coucher à terre rapidement. Maureen et lui ont été séparés par la force des choses ; aussi obstinément essaient-ils de rester ensemble, les Battues et leurs protagonistes finissent toujours pas les séparer, d’une manière ou d’une autre. Néanmoins, et parce que l’accident d’il y a quelques mois a laissé un sentiment de panique dans le cœur de l’époux, chaque fois qu’il entend des cris de femme il ne peut s’empêcher d’aller dans leur direction, cela même s’il a conscience du danger qui, fatalement, l’y attend.

Ceux qui viennent de l’alerter se trouvent plus au sud de sa position. Tandis qu’il s’y dirige d’une course rapide, et évite au passage un groupe de participants venant par la droite, il fait jouer sa métamorphomagie qui transforme peu à peu son allure. Car, outre déguerpir, il sait aussi tricher. Et pas qu’un peu. Au bout des dix mètres avalés, il a déjà la gueule de ce crétin de Richard, et en fin de kilomètre, c’est toute sa physionomie qu’il lui a chapardée — au grain de beauté près. Seul hic, les vêtements. Même s’il manque cruellement de goût (parole de dandy) Richard ne se serait jamais nippé d’un pantalon en toile médiocre et d’une chemise fut un temps blanche, aujourd’hui beige et crade. Glenn a commencé à travailler son image de prisonnier pour s’attirer les faveurs des sponsors, mais c’est un projet au stade embryonnaire et les résultats sont pour l’heure... médiocres — une couverture, quelques rations de protéine, et un numéro du Witch Weekly (qu’il n’espère sincèrement pas venir de Grainne, pour tout ce que cela pourrait impliquer). Rien dont il puisse se servir pour compléter ses panoplies de parfait bourgeois en manque d’adrénaline, rien, si ce n’est ce bout de bois qu’il a lui-même taillé et qu’il tire de sa ceinture, sorte de baguette magique grossière et évidemment factice, qui donne plus ou moins le change.

En arrivant, les yeux du Ward se heurtent au dos d’une lady qui tient en joue... Irene. Irene, qu’il connaît peu, voire pas. Irene qu’il fuit comme la peste depuis cette nuit où elle s’est mise à hurler, le réveillant lui et d’autres prisonniers dans un sursaut quasi général. Irene à qui il n’a jamais adressé la parole, et dont il connaît en vérité peu le son de la voix : peut-être que s’ils avaient échangé, il aurait su qu’il ne se dirigeait pas vers Maureen. C’est pourtant chose faite, et quand bien même il n’ait ni l’âme, ni l’étoffe d’un héro, il faut bien se résoudre à agir. D’autant que la participante, qu’il reconnaît pour être l’un des sbires de Celui-Dont-Il-Ne-Faut-Pas-Prononcer-Le-Nom, s’est retournée vers lui en entendant son souffle haletant. “Richard ?” Décidément. Cette enflure sait s’entourer. “Bien, tu l’as trouvée ! Je traque cette vermine depuis plusieurs minutes... tu parles d’un divertissement !” Il faut enchaîner. Vite. Et bien. Ne lui laisser ni le temps de s’attarder sur l’accoutrement, ni sur... la petite boule de cristal qui flotte près de lui — quoi qu’en retrait (Merlin soit loué, quelques branches de la sylve la cachent à moitié). “Tu me la laisses, hein. J’ai assez galopé comme ça.” Un geste ennuyé lui cède la prise. “Elle geint trop, de toute manière, je les préfère coriaces, sinon où est le plaisir ? A ce propos, tu n’as pas vu la Moroz ?Richard pointe l’ouest. Dans la direction opposée où se trouve Faye. “Par là-bas. Ça gueulait comme une poissonnière. J’imagine que c’est elle.” On s’enjoue. “Parfait !” Et, à sa surprise, le quitte sans plus tarder. Soit il a sous-estimé l’appât qu’est Moroz, soit la diversion qu’a été Irene a joué en sa faveur, comme si, à trop s’être attardée sur sa proie, les réflexes de la vipère s’étaient vus endormis. Il n’y a pas eu le moindre regard méfiant sur ses fringues, non plus sur sa baguette de piètre facture et encore moins une remarque sur l’étrange boule translucide vacillant dans la futaie. Sans l’avoir cherché, le stratagème est venu à lui.

Et croyez bien qu’il retient.

Irene ?”, hasarde-t-il finalement, jetant un regard prudent en direction de la zone où elle a disparu. Il devrait tourner les talons. L’abandonner à son sort. Qu’y peut-il, après tout ? Il l’a déjà sauvée des griffes d’une folle, il ne va pas en plus-. Un craquement de branche lui fait pivoter le visage un peu plus à gauche. “Irene ?”, répète-t-il, cette fois avec sa voix. Vérifiant que nul autre participant ne se trouve dans les parages, il reprend son allure normale. Puis se dirige vers la silhouette qu’il a repérée à travers feuillages ; et dont il reconnaît la posture — un bras tenant l’autre, comme si elle était amochée. “C’est Glenn...” De là où il est, ils peuvent aisément se voir l’un et l’autre. Il n’approche cependant pas plus. Comme si c’était elle, le danger, et non pas la nuée noire s’étant abattue sur l’île et œuvrant à l’instant même un peu partout. “Tu es blessée ?” Son menton mal rasé a indiqué le bras. Lui aussi distant, le timbre est blanc de toute émotion.


Dernière édition par Glenn Ward le Mar 31 Mai - 23:32, édité 2 fois
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tw: dissociation, chasse à l'homme, mention de lynchage, c'est psychologiquement lourd

Ton cœur pulse contre tes tempes et tes tympans, t'empêchant de bien entendre la conversation. Celle que tu as fui sans pourtant partir à toute jambes, finissant au contraire prostrée entre les feuillages et branches d'un buisson ingrat. A tenter de reprendre une cadence de souffle qui ne ralentit pas, intensifie les sensations de piqûres au bout de tes doigts, puis de brûlure, comme si tu avais passé tes pulpes sur du papier de verre. L'électrique, la peau glacée, et ce bras-là surtout, qui a prit froid. Des images qui défilent devant tes yeux, depuis que cette prétendue pause s'est imposée à toi. Des images qui auraient pu être ta vie, et qu'une part de ton esprit considère comme telles, alors qu'il s'agit là des restes d'un spectre. Même eux ne savaient pas mourir correctement, il fallait qu'ils reviennent hanter les vivants.
La sensation des feuilles sur tes bras est désagréable et semble pourtant lointaine, alors que tu trembles comme elles auraient pu le faire en période de grand vent. Dans certains moments d'égarement, alors que la nuit tombe et qu'il faut savoir sceller ses lèvres pour le plus grand nombre, tu te demandes si ton corps est encore bien là, et surtout s'il vaut la peine d'être encore maintenu en si mauvais état. Ce sont ces fois où tu te tires de ton lit de fortune pour aller rejoindre la côte. Après ce bol d'air et de conscience maigre, tu en reviens à la fois revigorée et complètement gelée. Pour autant, ton corps est bel et bien .

Un faux mouvement, une main qui s'appuie au sol, une branche qui se brise, l'impression de mourir.

Une voix t'interpelle.

"Irene ?" qu'elle dit, la voix. La voix, celle-là, tu ne la connais pas.

La tienne ne crève pas le pseudo-silence harassant, alors que tes lèvres psalmodient des choses qui n'auraient aucun sens pour qui saurait les lire. Si tu t'empêchais de respirer, peut-être ne te verrait-il pas ? Où est la femme ? Tu étais près de la mer, un peu plus en bas.
Pourquoi le goût du sel sur tes lèvres ? C'est ton bras qui fait mal.

"Irene ?" différente, plus proche, c'est un homme, c'est plus compréhensible ainsi à tes oreilles bombardées, mais toujours aussi méconnaissable - d'où sort-il ? Pourquoi sont-ils... deux ? Deux hommes ?
Est-ce qu'ils venaient encore te dire qu'il fallait que tu les écoutes ?
Est-ce qu'ils venaient encore te traverser le bras, ou même tout le corps, cette fois ?

"C'est Glenn..." mais ton regard est bas, croyant à tord qu'il n'allait pas te voir, si tu ne le levais pas. Peut-être n'est-il pas vraiment là, lui non plus. Après tout, l'autre n'est pas là non plus. Tu ne comprends pas. Ton cerveau turbine, piqué à l'adrénaline et incapable de fonctionner dans son état normal - normalité tout à fait discutable. "Tu es blessée ?" mais pendant quelques longues secondes, tu ne fais que trembler, tes ongles sales s'incrustant dans ce bras qui n'était pas blessé, mais qui était bien plus que ça.

Et puis, alors qu'un bruit au loin se fait entendre, tu sursautes, ta main écarte le buisson qui n'en fait rien, de cette dernière jaillissant une flammèche qui vient alors grignoter le végétal. Tu t'es vautrée par terre, a rampé, te cogne malencontreusement contre Glenn qui n'en aura certainement plus rien à faire. L'odeur du cramé monte au nez, petit à petit, et comme si la cloche venait à nouveau de sonner, tu sens l'urgence pulser dans tes membres, accroche ce que tu peux de lui pour te soutenir alors que tu es toujours à terre. Ta paume est d'une tiédeur étrange, alors que tout le reste est d'un polaire traumatique. "I-Il m-m-m'a trav-vERsé j-j-" tu reprends ton souffle comme tu le peux. Manège ardu, comme celui que tu allais devoir faire pour survivre. "J'ai f-froid-- FROID au bras ma-mais" tu tousses du plus profond de tes bronches - ils te veulent toujours, à te faire courir comme jamais, pour finalement te finir à coup de pierres. "G-Gl- Glenn" que tu répètes comme si entendre ce prénom plusieurs fois allait le rendre plus réel, et surtout plus enclin à te rafraîchir la mémoire. "Glenn, l-l'autre i-il..."
Alors, lorsque tu lèves enfin le regard, c'est pour t'apercevoir que tu le connais déjà - mais que son prénom, à lui, n'avait été jusqu'alors qu'un fil volatile que tu n'avais encore jamais pu attraper. Voilà chose faite, et tu n'avais aucune idée de là où ça allait te mener.
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cw: chasse à l'homme,
panic attack for 10 seconds straight

Une panique étrange grimpe le long de son échine, transportant avec elle des souvenirs si lointains qu’ils ne sont d’abord qu’une impression ; un malaise. Glenn recule instinctivement d’un pas en voyant la silhouette d’Irene ramper vers lui, pareille à un inferius. Les bruits ambiants et les différentes pétarades qui explosent un peu partout sur l’île font heureusement barrage à un affolement plus gros, qui aurait pu le saisir à la gorge et le faire détaler loin de cette vision d’horreur. Mais en comparaison avec une pauvre prisonnière affalée par terre, les alentours sont autrement plus dangereux à côtoyer… quoique ? "Qu’est-ce que-!" Elle s’agrippe à lui avec une force insoupçonnée. Glenn a un haut le cœur. Il se remémore soudain le visage crispé et tordu par le désarroi que sa mère affichait lors de ses crises. "Irene !" Ça n’est pas un cri, car il n’en a pas le luxe, mais son murmure souffle autant qu’il le peut de consternation. "I-Il m-m-m'a trav-vERsé j-j-" Glenn est pétrifié. En temps normal, il aurait soutenu la malheureuse et l’aurait aidée à se relever. Mais l’épisode dans lequel semble être plongée Irene est autant douloureux pour elle qu'il est pénible pour lui. "J'ai f-froid-- FROID au bras ma-maisPlus bas…! C-calme-toi…" Que faisait son père ? que disait son père ? pour atténuer le mal agitant Aphria… 'je suis là'. "G-Gl- GlennOui. Je suis là." Avec un aplomb de pacotille, mais un certain aplomb quand même, il tend une main tremblante vers le bras dont se plaint Irene.

"Glenn, l-l'autre i-il..." Sa main gauche a rejoint l’autre bras, et ce sont ses doigts qui, à présent, s’enroulent autour des membres frêles d’Irene pour enfin l’aider à se relever. Elle ne pèse pas bien lourd. Comme une coquille vide. Mais son corps est aussi un poids mort qu’il sent tirer dans chacun de ses muscles. En la sentant aussi près de lui, Glenn déglutit de dégoût ; la répulsion n’est pas pour elle, pas vraiment, mais pour cette femme dont il espérait ne jamais avoir à se souvenir du visage. "Montre-moi", dit-il, en jetant un œil rapide à l’endroit qu’elle a trituré de ses ongles crasseux. Il ne croit pas voir la moindre trace de blessure, du moins pas grave, et tandis qu’il glisse son regard en direction de son profil, une lueur anxieuse le ronge. "Il n’y a rien." La conclusion est sans appel. Le sang-froid est revenu se planter dans ses cordes vocales, accompagné de son timbre blanc. "Ressaisis-toi, Irene…" Il pourrait parler au spectre de sa défunte mère que ce serait la même chose. Un nouveau boucan se fait entendre, à seulement quelques mètres de là. Glenn tourne la tête dans la même direction et, quand il plante derechef ses billes bleues sur le faciès blême d’Irene, c’est pour lui adresser avec urgence : "il faut que nous bougions…!" Des voix, maintenant, se font entendre. "Tu peux marcher ?" La réponse est trouble, tout comme l’état général d’Irene. Luttant contre son antipathie bouillonnante, et son aversion de leur posture, il se glisse aux côtés d’Irene pour la soutenir et l’aider à fuir avec lui.

Ils font cinq mètres à peine qu’il est obligé de les faire s’écrouler dans une tranchée de terre et de feuilles, sous d’épaisses racines d’arbres sortant au-dessus de leur cachette comme des doigts crochus les protégeant. Un groupe de participants passe à ce moment-là. Glenn met le plat de sa main contre la bouche d’Irene, peu confiant, et soutient son regard à quelques centimètres seulement en serrant la mâchoire à s'en provoquer une migraine. Ses tremblements n’ont pas cessé. Ce n’est qu’une fois les individus loin (hors de portée) qu’il retire enfin sa main et desserre les dents. Il sent son sang pulser à travers tympans, yeux, tempes, un charabia d’émotions qu’il lui est difficile de supporter. Tentant pourtant de retrouver son calme, il se met à respirer le plus tranquillement possible en regardant devant lui. "Restons là… jusqu’à ce que ça s’arrête…" Il n’ose même plus la regarder. De peur, peut-être, qu’elle l’engloutisse avec elle dans son monde bosselé et altéré. Celui dans lequel lui vit est déjà bien assez grossier comme ça. "... de qui parlais-tu ?" Il sent qu'il va regretter d'avoir posé la question. Mais Glenn a de nouveau dix ans. Et il cherche, à travers l'impossible communication, à grapiller quand même, quoique sans réel espoir, quelques réponses sensées.
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tw: les mêmes qu'avant + confusion mentale + mention de nécrophagie

Bien sûr que tu t'aperçois - vaguement - des mouvements et des manières de Glenn, le vrai, qui traduisent un dégoût certain à ton égard. Parce que ce sont des choses auxquelles tu t'es habituée le clair de ta vie, à traîner comme une pauvresse pour pouvoir remplir les poches des plus grands - et de fait, sur le papier, des plus aimés. Trouver l'énergie et surtout l'état de conscience pour lui en vouloir n'est en revanche qu'une portée de l'impossible. Pourquoi irais-tu en vouloir à quelqu'un qui te traite comme tous les autres ont pu te traiter ? Non sens. Ton état est de toute façon limite : tu essaies de lui expliquer quelque chose - vainement - si peu que l'on puisse parler d'explications, quand finalement,  il te dit qu'il est là.
Des hochements de tête à la positive, plutôt inégaux sous la nervosité, sont alors relevables, et...
L'autre, comme tu l'appelles, n'est pas là - mais de qui parles-tu ? De celui qui t'a traversé, ou celui qui t'a interpellé il y a moins de deux minutes ? Celui qui t'a traversé a laissé une part de lui, et il ne s'évapore qu'à peine, lorsque l'homme - le vrai, qui est - te demande de lui montrer.
Il te lève comme si tu n'étais que d'os et d'eau d'un oued asséché. Même sa prise, sensée être aidante, te fait mal.
Alors tu laisses un peu glisser tes doigts, ta main, sans réussir à aller chercher du regard ce carré de peau qui est au centre de toutes les attentions. "Il n'y a rien" constate t-il, sans que cela ne soit une surprise - sauf pour toi ; alors que cela faisait bien mille fois qu'on te le rabâchait. Il n'y a rien, alors que pour toi il y a quelque chose, de vivant, de froid, comme une partie de toi. Alors rien, c'est devenu ce que tu es, et ce que tu dois sans doute rester. Tout le monde le dit ici.

Tu ravales ta salive inexistante dans une déglutition presque douloureuse. "Ressaisis-toi, Irene..." le poids du monde semble alors s'abattre sur tes épaules, alors que l'envie de vider ton corps de ses larmes se fait sentir. L'odeur du brûlé, et plus encore le bruit assourdissant qui vient secouer votre instinct vous pousse alors à bouger. Tu secoues vaguement la tête à sa question, (quelque chose de relativement positif), même si le bon sens aurait voulu que tu lui dises non, et que tu finisses par t'éclater à nouveau genoux à terre. Tu as l'esprit embrumé plus qu'abîmé, et le seul pilier encore bienvenu t'emporte avec lui.

Ca ne dure pas bien longtemps, et vous vous échouez dans un endroit qui te coupe le souffle. Pas par sa beauté, mais plus par la chute doublée, si bien qu'il aurait suffi d'une seule seconde de plus pour que ta voix se mette à résonner. La paume pressée de Glenn sur tes lèvres et sous ton nez arrive heureusement à point nommé. Tu le dévisages comme s'il venait de déguster un morceau de cadavre sous tes yeux. Ces derniers papillonnent un peu, comme pour t'aider à reprendre le fil de tes pensées qui filent aussi vite qu'un vol de colibri. Si vite qu'elles aussi sont devenues rien.

"Restons là... jusqu'à ce que ça s'arrête..." tu baisses les yeux, la tête, tout se braque et s'effondre à l'intérieur de toi. Sans doute que votre abri de fortune sous-entend une certaine forme de répit. Il y a quelques minutes, tu te sentais littéralement partir. "... de qui parlais-tu ?" une nouvelle fois, tu ravales ta salive, difficilement - tu as si soif que tu aurais bien voulu essayer d'aller vider la mer. De qui parle t-il ? Et si le fuyard qui t'avait traversé était le même qui avait parlé ?
Comment savoir ?
Ressaisis-toi, Irene.
"Q, Qui ?" réponse tout à fait ridicule au demeurant, puisqu'il venait de te poser la question. Demander des précisions à ce sujet était aussi audacieux que de vouloir trouver la clé de ton esprit. Celle que l'on t'a caché. "Il... il a couru, et, mon, mon bras, il..." que tu murmures. "C'était f, froid..." tu répètes la même chose, sans bégayer autant, et avec un peu plus de souffle. Tout ton corps semble être destitué des commandes de ton cerveau à cet instant, comme si le seul fait de réfléchir à cette fichue question surchargeait tes capacités cognitives. "I-Il m'a appelé, av, avant toi" que tu arrives à extirper d'entre tes lèvres asséchées par l'effort, quelques secondes plus tard. "Irene", imites-tu, l'œil vitreux, comme si ce son de voix te hantait encore.
Avec un peu d'effort, il comprendrait peut-être ce que tu étais en train de lui dire, ou plutôt essayer de lui dire.

C'était sans compter le fait que tu sois lancée sur un fil de pensée qu'il n'allait pas pouvoir traduire facilement. La suite était invraisemblable. "La mer, j'étais dans la mer, et puis" et puis tu as l'impression de sentir un coup de marteau sur ta tempe, légèrement hébétée - tes oreilles sifflent, et pourtant, rien ni personne ne t'a touché. D'instinct, ta paume presse contre le sol pour te maintenir. L'autre s'appuie un peu contre ta tempe. "Glenn, tu..." mais il te somme de te taire, des bruits suspects ayant à nouveau refait surface. Quelqu'un court à toutes jambes, cela s'entend. Il vous faut patienter bien trois minutes avant de pouvoir reprendre un semblant de calme. Calme factice. Mais calme utile. Tu reprends dans un chuchotement fort, abîmé par ta voix de fumeuse.

"Glenn, y'avait une f, femme et, avec quelqu'un, elle m'a- et puis--" il a disparu, ce quelqu'un, et cette quelqu'une aussi, alors que tu pensais que tu allais mourir. Tu devances une réponse potentielle à ce sujet en soupirant un douloureux "Il n'y a rien" comme si la rengaine allait t'être à nouveau servie. Il y aurait eu de quoi, sauf cette fois-ci.
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Glenn Ward
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cw: les mêmes

"Q, Qui ?" Glenn hasarde un œil en sa direction. Il semble que, dans ce regard qu’il lui adresse, un semblant de pitié y traîne. Un inspiration profonde lui fait détourner la tête, en signe d’abandon. Mais Irene reprend. "Il... il a couru, et, mon, mon bras, il…" Glenn continue d’observer les feuilles mortes couchées sur le sol, l’humus qui les accueille et les radicelles qui sortent de partout ; il n’a jamais été a tree hugger, comme en témoignent ses grimaces de snob chaque fois qu’il époussette ses frusques de la poussière terreuse amassée pendant une course (ne parlons même pas des traces de sang…), mais à trop s’être couvert dans le giron de la nature, il lui semble parfois que sa présence — simple, évidente, dénuée d’Hommes — le rassure d’une certaine manière. Il s’accroche à cette vision pour avoir le courage d’écouter la vésanie probable fluctuant dans les aveux d’Irene. "C'était f, froid…" Il fronce les sourcils. "Froid" L’esprit méthodique de l’ancien politicien cherche à comprendre, à donner du sens à ce qu’il écoute. "Comme un sortilège, tu veux dire ?" Elle ne l’entend pas. Comme s’il lui tenait à cœur d’aller jusqu’au bout.

"I-Il m'a appelé, av, avant toi, elle mime une voix différente, Irene", et, soudain, le visage de Glenn reprend vie. Se peut-il que, depuis le début, elle parle en fait de Richard, ou plus précisément de sa persona avec laquelle, il est vrai, il s’est présenté à elle ? Avec un certain regain, voire un certain soulagement, Glenn commence : "c’était--", mais ne termine pas. "La mer, j'étais dans la mer, et puis--" L’incompréhension revient hanter ses traits aussi vite qu’elle est partie. C’était probablement trop optimiste que de croire en une explication sensée… Il relève les genoux, plante ses bras dessus et baisse la tête. Irene bouge un peu. S’agite légèrement. Il sent son corps qui vibre des gestes qui la parcourent. "Glenn", les paupières se ferment à l’entente de son prénom, filant entre les lèvres maudites d’Irene comme il coulait d’entre les lippes sèches et craquelées de sa mère — et puis des bruits, à nouveau, "tu--." Il à relevé le front en plantant un index contre sa propre bouche pour lui intimer le silence.

Un pauvre hère passe.

Il espère que ce n’était ni Maureen, ni Sweeney, ni aucun autre de ses proches ; quelle farce ce serait, s’il avait raté sa chance de les cacher avec lui en leur préférant sa propre sécurité et celle de… "Glenn, y'avait une f, femme et, avec quelqu'un, elle m'a- et puis—" Les épaules de Glenn grattent la terre dans laquelle ils se trouvent tous les deux pour se tourner un peu plus vers Irene. "Il n'y a rien." Sa main se lève, comme tentée de se poser contre le bras qui lui est le plus proche, mais elle retombe de là où elle vient. Les doits se serrent entre eux. "C’était moi, Irene. L’homme qui t’a appelée avant que j’apparaisse, c’était simplement moi… Je pensais que tu savais que j’étais un métamorphomage." Qui l’ignore ? Les nouveaux venus, peut-être, et encore… c’est un secret de polichinelle. L'a-t-elle simplement oublié ? Dans le chaos ambiant (et celui qui règne dans son esprit), il est possible que sa stratégie ait été trop bien rôdée pour tromper jusqu'à son alliée. "Tu m’en vois désolé si ça t’a bouleversée, si j’avais su…" Sa langue de bois se fend d’un peu de vérité. Mais il ne pense pas que sa seule métamorphose soit la raison d’un tel chamboulement émotionnel. Les nuits où Irene s’agite et hurle dans son sommeil, il n’est pas là à se transformer devant elle comme un cauchemar vivant.

"Je te demandais qui t’avait traversée. La femme de tout à l’heure ? Elle a eu le temps de t’attaquer…?" Pas qu’il sache. De ce qu’il a pu voir, il est arrivé juste à temps. Mais peut-être qu’un crucio a été dispensé sans qu’il ne s’en aperçoive… "La mer est loin, tu sais. Je doute que cette femme t’y ait trouvée." Non sans mal il essaie de broder, autour des différents détails qu’il a capturés, un semblant de cohérence.
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"C'était moi, Irene." c'est dit comme si c'était évident. Si évident. A moins d'être cruche, tu aurais dû le remarquer. Tu ne vois pas comment Glenn peut être le même que l'autre que tu as vu, ou plutôt vaguement vu, dans le flou de ton regard qui s'était embué de larmes. "L'homme qui t'a appelée avant que j'apparaisse, c'était simplement moi..." et les sourcils se froncent, la connexion électrique semble enfin se faire dans ta tête. Tu as tout intérêt à le croire, pour le salut de votre santé mentale. "Je pensais que tu savais que j'étais un métamorphomage." le mot qu'il te balance semble être trop compliqué, ceci dit, pour que tu l'intègres totalement. En réalité, la honte s'est installée en toi, non loin de l'affliction contre laquelle elle s'est logée. "Tu m'en vois désolé si ça t'a bouleversée, si j'avais su..." et si ce n'était pas vraiment Glenn ? Tu n'as jamais adressé la parole à Glenn, préférant baisser les yeux lorsqu'il décidait de passer non loin de toi - du mimétisme et un bienfait que tu lui octroyais sans le savoir.

Alors tu te masses un peu la tempe, puisque ta main est encore là. Il n'avait pas le sel dans la voix, ce même sel qui t'a traversé et qui a failli te noyer. Boire l'eau de la mer. Tu humectes tes lèvres, sur lesquelles tu retrouves le goût justement salé de l'effort. Ca te rassure, étrangement ; établit un contact avec les derniers souvenirs d'un mort qui est d'une fraîcheur presque palpable sous tes doigts. Un mort qui vit en toi.
Tu l'entendrais presque murmurer encore une fois "dans la mer, avec moi".
"Je te demandais ce qui t'avait traversée." la voix de Glenn t'attrape au vol, alors que tu fondais dans un état de conscience modifié. Pas de sursaut, mais un geste du chef qui traduit un (r)éveil. "La femme de tout à l'heure ? Elle a eu le temps de t'attaquer...? - Non, c'est pas elle, c'était pas elle" que tu répètes un peu plus bas pour finir ta phrase. "La mer est loin, tu sais. Je doute que cette femme t'y ait trouvée. - C'est pas elle, c'est l'autre, un, un homme" et tu n'as pas vu son visage, mais tu le sens encore là. Tu soupires longuement, comme pour te vider de ses restes. Dans cet ouvrage, tu t'es attrapé le tee-shirt (trop grand pour toi)(et sale)(un tee-shirt d'homme), serrant le tissu et les tiens, moins souples, que tu griffes. "La mer est là" tu voulais dire au dedans, dans toi, mais il pourrait tout à fait comprendre autre chose. "Il m'a dit 'dans la mer, avec moi', j'ai, j'ai eu froid, au bras" tu te remets à bégayer, alors que tu t'efforces de puiser dans tes réserves d'énergie pour lui dire, lui expliquer, même si ce n'est rien. "J'étais dans, dans la mer, après," alors que tu n'y étais pas allé.

Tout ça n'a aucun sens, qu'il dira.

Tu relâches ta prise et laisse mollement tomber ta main, ramène encore plus fortement tes jambes contre toi. Ca ne t'équilibre pas. Le temps se suspend un long instant. Après quelques clignement d'yeux, plus vigoureux, il te semble revenir un peu à toi. Une étincelle de lucidité éclate et crève le silence.

"Tu, tu m'as sauvée ?" réalises-tu enfin. Dans ta voix, tu lui demandes même pourquoi. Glenn, tu ne l'as jamais regardé, jamais vraiment en tout cas. Tu doutes qu'il l'ait fait en retour. Sweeney, lui, doit le savoir, pourquoi. Parce que Glenn, il dira jamais pourquoi. Tu n'es rien, alors ça ne devrait pas être comme ça. "Comment tu... tu as fait ?" ça paraît logique, mais tout est embrumé dans ta tête. Il a des épaules que tu n'as pas, et ton sang-froid n'est pas ce qu'il est.

Léger silence.

"T'es le premier" que tu avoues plus bas, enfonçant à ton tour ton visage dans tes genoux.

Mais si tu m'as sauvée, ça veut dire qu'on peut recommencer ?
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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
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"C'est pas elle, c'est l'autre, un, un homme--" Irene soupire. Un instant, Glenn croit qu’elle reprend ses esprits, si tant est qu’elle puisse en être capable. Il ne relève donc pas l’étrangeté de sa réponse. Préfère la laisser poursuivre (en tendant toujours l’oreille au cas où d’autres participants ou prisonniers viendraient vers eux). Quand Irene se met à triturer son t-shirt trop grand, il coule un regard sur ses doigts blancs et maigres qui s’enfoncent dans l’étoffe sale. Le geste est bizarre. Ne prémédite rien de bon. "La mer est là--" Non, elle n’y est pas, répondrait l’esprit cartésien de son interlocuteur. Glenn pince les lèvres pour se retenir de commenter. Il fallait que de tous les individus emprisonnés sur Gracefield, il tombe sur Irene. Sa tête cogne contre le mélange de terre et de racines qui leur sert de muraille, reprenant son observation des feuillages, cette fois, où passe le vent froid du nord. "Il m'a dit 'dans la mer, avec moi', j'ai, j'ai eu froid, au bras--" Ironiquement, un certain fil rouge, et donc un certain sens, commence à apparaître dans la narration décousue d’Irene. Une différence avec Aphria qui était à peine capable de s’exprimer avec des mots. Est-ce que ça rend le tout plus supportable ? Glenn ne saurait pas se prononcer. La bouffée d’angoisse, au moins, se dissipe au fur et à mesure (probablement aidée par les deux shots d’adrénaline ressentis depuis qu’ils se cachent). "J'étais dans, dans la mer, après." Il opine lentement. "Un homme t’a dit de venir avec lui, tu as eu froid au bras, et tu as fini dans la mer." Dit comme ça, ça fait encore moins sens. Mais il reste un sorcier et si certains choses, dans un monde sans magie, pourraient être vues comme absurdes, dans le leur, elles restent probables. Glenn a une pensée pour Gina ; elle est l’une des rares personnes qu’il connaît à posséder le don de voyance. Si leurs discussions n’avaient pas été aussi nébuleuses et 'en surface' pour se protéger l’un et l’autre d’un régime intolérant et oppressif, peut-être qu’il en aurait su davantage sur ce don, et, peut-être, aurait-il su déceler des signes avant-coureurs chez Irene. Car il est évident que la pauvre femme n’a pas la moindre idée de ce qu’il lui arrive.

"Tu, tu m'as sauvée ?" Le ton employé fait lever les sourcils de Glenn. Elle est surprise. Comme si c’était là une erreur ; elle aurait bien raison de le penser. "Comment tu... tu as fait ?" Ce qui l’étonne de son côté, c’est que leur dialogue s’est transformé en un échange normal, avec une logique normale, et des propos normaux. Il tourne une nouvelle fois son visage vers elle, la sondant de ses yeux bleus et froids pour voir s’il s’agit là d’un bref instant de lucidité ou d’une reprise totale de ses moyens. "T'es le premier." Il la voit s’enfoncer le visage dans son t-shirt trop large et ses guiboles trop fines. "Vraiment ?" Glenn ne sait pas s’il doit entendre par là qu’il est le premier à la sauver sur cette île de malheur, ou de manière générale. Il ne sait rien d’elle : ni qui elle était, avant, ni d’où elle venait. Ça ne l’a jamais intéressé, pour la bonne et simple raison qu’il a toujours très consciencieusement veillé à la fuir. Maintenant qu’ils sont coincés épaule contre épaule, dans une tranchée de boue et de feuilles mortes… il ne ressent toujours pas l’envie de la connaître davantage. Alors qu’il veille à entretenir de bonnes relations avec les autres, voire à se rendre indispensable comme il l’a toujours fait, avec Irene, c’est différent. Elle faisait déjà remonter en lui des impressions et souvenirs qu’il n’aimait pas, mais alors maintenant… "J’ai prétendu être un concurrent, un homme que j’ai connu du temps où je travaillais au Ministère." Il répond moins pour combler le silence que pour emprunter une direction différente qui, elle, l'intéresse davantage. "Ça marche plutôt bien, en général. Je me transforme en ce Richard lorsque je croise d’autres participants et ils me laissent repartir en pensant se séparer d’un confrère." Il marque une pause, hasardant un regard vers la silhouette courbée d’Irene, sans être tout à fait certain qu’elle est encore avec lui, dans leur discussion.

Ça l’arrangerait que, de tout leur échange, elle retienne au moins cette partie… "Evidemment, tout ne se passe pas toujours aussi bien. Certains participants sont plus observateurs que d’autres… Ils s’attardent davantage sur moi, sur ce Richard que je suis censé être, et se rendent parfois compte de la supercherie. Sans parler de cette insupportable boule de cristal…" Glenn adresse un regard agacé à ladite boule, qui lévite à quelques centimètres seulement de sa carrure assisse. Irene n’en est pas exempte non plus. "Autant de coquilles qui nuisent à la crédibilité du scénario." Il en revient à l’observation de son interlocutrice. "J’ai cependant remarqué, tout à l’heure, que cette femme qui t’avait prise en chasse s’est montrée la moins observatrice de tous. Ce n’est peut-être qu’un hasard, ou un manque cruel d’attention, mais il est possible que ta présence ait endormi ses instincts. Prise dans l’action de ta traque, elle n’a pas vu les défauts de ma… performance." On en lui en voudra pas de pécher par orgueil. C’est tout ce qu’il lui reste. Et il est, de toute façon, un métamorphomage d’excellence. "Peut-être pourrions-nous répéter cette scène, la prochaine fois ? Ce serait pour toi un moyen d’échapper aux attaques." Il tait le détail de l’appât, qu’elle deviendrait forcément, et préfère, pour des raisons évidentes, mettre en valeur le détail de la survie.
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Au récapitulatif on ne peut plus rapide de Glenn concernant tes propos, tu lui as répondu par un hochement de tête particulièrement vigoureux, pour ce qu'il te reste d'énergie. C'était un oui qui n'aurait pas dû être un vrai oui, puisque pour toi, la mer était déjà là au moment où le froid t'a glacé le bras.
Tu n'avais clairement pas la force d'esprit de nuancer à ce point.
Enfoncée dans ta propre maigreur, dans ta propre fébrilité, le retour de Glenn se pose là avec une distance que tu ne ressens pas.
"Vraiment ?"
Vraiment, oui. C'est ce que ton nouveau hochement de tête, plus discret, signifie. Tu ne penses pas que tu aurais pu être capable de mentir, il y en a d'ailleurs qui croient que tu siffles des mensonges à tout bout de champ, lorsqu'ils essaient un tant soit peu de te connaître. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que tu es seulement perdue dans la voix des autres. Des années à les entendre, parfois, avant qu'elles ne se remplacent d'elles-mêmes. Les gens d'ici malheureusement, comme ceux d'en dehors, ne croient que ce qu'ils voient.
C'est à se demander ce que trouveraient des Legilimens dans ton esprit, à vouloir chercher la vérité.

"J'ai prétendu être un concurrent, un homme que j'ai connu du temps où je travaillais au Ministère." c'était donc ça. La voix. La silhouette qui ne te revient pas. Tu crois comprendre, cette fois. Rien qu'un peu, et c'est déjà ça. "Ca marche plutôt bien, en général. Je me transforme en ce Richard lorsque je croise d'autres participants et ils me laissent repartir en pensant se séparer d'un confrère." Mais comment des chasseurs aussi intelligents avaient-ils pu... ne pas voir ? Certains ne connaissaient-ils pas Richard, en dehors de cette île de malheur ? Ton esprit ne va bien sûr pas jusqu'au bout de cette réflexion déjà on ne peut plus poussée, te concernant. Tes billes fatiguées descendent un peu plus bas encore, alors que tu crois sentir son regard sur toi, dans ta vision périphérique.

Il te faut alors les explications concises de l'homme à tes côtés pour commencer à comprendre, vraiment, ce que cette information allait pouvoir t'apporter - vous apporter.

Qu'enfin, tu ne serais peut-être pas tout à fait rien.

"Peut-être pourrions-nous répéter cette scène, la prochaine fois ? Ce serait pour toi un moyen d'échapper aux attaques." l'œil cerné de noir va chercher celui du métamorphomage à ses côtés, lui répond assez rapidement, comme un écho à sa volonté de survivre. "D'accord,"

Tu ne sais pas combien de temps il réussira à te sauver, mais tu veux bien essayer.

"Richard"

***

C'est la cinquième fois que vous vous prêtez au subterfuge, vous faisant de fait gagner en espérance de vie. Pourtant, plus les cloches sonnaient, plus les choses se mélangeaient en toi. Le flou devenait gaussien, les morts vivaient en toi, si bien que ce soir-là, tu ne t'es pas endormie seule : l'un d'entre vous était toujours là, à te murmurer des choses dans ta tête, alors que tu t'étais recroquevillée face au mur, pour n'embêter personne.
En trébuchant dans le vertige de l'endormissement, tu t'es cognée le front et le genou, faisant grogner la personne derrière toi - ce n'est pas Sam - ce à quoi tu réponds par un non moins sincère "Désolée" suivi d'une explication tout à fait agaçante pour la plupart de tes pairs. "C'est Sam, il veut rester là et qu'on lui ferme pas la porte - Sam est mort putain," ce qui te brusque, alors que tu ne t'es même pas retournée. Non, il n'est pas mort, que tu n'as pas la force de lui dire en retour, trop secouée par le ton employé. Le prisonnier, dans son éclat de voix, réveille quelqu'un d'autre, qui se met lui aussi à beugler pour que le silence se fasse, l'information erronée et culpabilisante à ton sujet faisant alors le tour de la pièce malgré toi.

Tu n'en dormiras pas, et Sam continuera à te dire qu'il est là.

***

Le réveil est brutal, pour toi comme pour les quelques autres qui avaient réussi à trouver le sommeil.
Tu te sentais alors aspirée dans un trou noir, incapable de combattre cette force dans laquelle tu t'échouais, attirée par le vide tel un aimant. Le cri ne vient qu'après, lorsque ton cœur est sur le point de sortir de ta poitrine. Même ta perception des sons environnants semble n'arriver qu'à mi-chemin de ce dernier.
Les mots que l'on t'assène sont sous le coup de l'émotion, et tu ne peux retenir les larmes qui jaillissent presque aussitôt avec ton éveil chaotique. Cette nuit-là, pourtant, sur les coups de trois heures du matin, tu as la force de te lever et de partir. Te cogne sur le chemin, manque de t'éclater au sol, n'étant pas encore suffisamment habituée à la position debout. Des sanglots trop difficiles à retenir alors que tu ouvres la porte - pour Sam, qui est là depuis un mois - et va te laisser choir contre un arbre un peu plus loin, dans le froid et l'humidité qui t'embrassent toute entière. Viens me chercher dit Sam alors que tu te recroquevilles davantage, "Mais je suis là" geins-tu en tapant du poing sur ta tempe, le visage tout trempé de larmes. Je veux dormir, ouvre-moi la porte mais la porte était ouverte, et toi aussi tu voulais dormir. Tu soupires dans ton sanglot. "La porte est ouverte," insistes-tu, La porte -- "Arrête" arrête de croire que ces pensées-là sont toi. Parfois.
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Glenn Ward
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Glenn est brutalement tiré de son sommeil. Un sommeil profond, quasi abrutissant, comme il n’en avait pas connu depuis des semaines. Si Maureen ne s’était pas elle aussi réveillée dans un même sursaut, il aurait mis un temps supplémentaire à se rappeler où il est. Instinctivement, sa main s’est posée sur la hanche de sa femme qui lui tourne le dos. Était-ce la cloche ? Ou un autre son ? Ses yeux, à présent habitués à la pénombre, cherchent la figure de Maureen qui observe un lit de camp à quelques mètres d’eux. Irene vient de se lever, chassée par quelques bougonnements agressifs et non moins épuisés. "Je m’en occupe", dit-il simplement, autant pour son épouse, que pour les quelques prisonniers suivant d’un air interdit la fuite de la jeune-femme. "Ras-le-bol de ses conneries !" Un autre renchérit. "Si elle cause encore de Sam…!" Glenn, maintenant debout, a enfilé une laine aux mailles trouées et s’est saisi d’un autre vêtement plus épais. "J’ai dit que je m’en occupais." Son timbre de voix n’a pas dépassé l’octave habituelle, mais il se fend d’une dureté que la fatigue, sûrement, aggrave au passage. Il sort à son tour après avoir adressé un signe de tête, lui bien plus doux, à Maureen.

Dehors, il peine à retrouver Irene. La nuit est noire, épaisse, et ses aptitudes de pisteur ne se sont toujours pas améliorées (ne s’amélioreront jamais). C’est sa voix, en définitive, qui le guide à travers terrain. "La porte est ouverte--Arrête." Quelques mois plus tôt, Glenn serait resté à l’intérieur avec les autres, il aurait feint ne pas avoir entendu le cri d’Irene et aurait conseillé à Maureen d’en faire de même. Mais Gracefield l’a lié à la jeune-femme comme nul autre malheur n’aurait pu les lier dans la 'vraie vie'. Au fil du temps, et des stratagèmes élaborés ensemble, une certaine connivence est née entre eux. Probablement que de survivre ensemble et d’échapper, cela assez fréquemment, à une mort certaine, les a faits se rapprocher au-delà du pensable. L’angoisse que lui inspirait Irene, ou plus précisément ses épisodes, s’est elle aussi atténuée, si bien que ne subsiste d’elle qu’une inquiétude ténue surgissant ici et là lors des chasses, à espérer qu’un cri de sa part, ou toute explosion de mal-être, ne les trahisse pas aux chasseurs. "Irene…?" Différent de leur première rencontre, son appel est calme et concerné. Quand il arrive devant sa carrure recroquevillée contre un tronc d’arbre, Glenn fait attention à approcher à découvert pour ne pas prendre Irene en surprise.

"Irene…" Il se penche et, avec des gestes tout aussi lents, lui passe le blouson récupéré plus tôt. Ses épaules enfin couvertes, il plante un genou dans la terre et s’appuie sur l’autre, plié, pour s’en servir comme d’un appui ; une posture qui lui permet autant de parler en face à face avec la jeune-femme que de s’éviter un contact trop prolongé avec la glaise humide du terrain. "C’est encore Sam…?" Glenn ne sait pas ce qui touche Irene. Comme Irene ne sait pas vraiment ce qui la touche non plus. Elle lui a quelques fois parlé de prisonniers morts avec une exactitude terrifiante dans certains détails racontés, mais ça n’a jamais été totalement clair ni parfaitement assertif, comme un diagnostic bancal qu’on se fait seul à défaut de pouvoir avoir l’avis d’un expert dans le domaine. Glenn, de toute évidence, n’en est pas un ; mais il retrouve, dans les terreurs nocturnes qui frappent de temps en temps la jeune-femme, les récits décousus qu’elle fait des disparus, et les dialogues qu’elle a parfois avec le vide, des similitudes avec le comportement pour le moins étrange qu’avait Diarmuid dans son enfance (peut-être même aussi adolescent… Glenn s’est souvent demandé si son fils n’avait pas simplement appris à vivre avec et à mieux le cacher aux autres, ses parents compris). Il est possible qu’Irene et Diarmuid soient atteints par la même chose… un don, une malédiction, difficile à dire si ce n’est que cette même chose n’a jamais été comprise par les dizaines de psychomages chez qui les Ward ont envoyé leur fils, et qu’elle a plus des allures d’handicap que de bénédiction.

"Irene, regarde-moi." Sans se montrer brusque, Glenn cherche des ses billes bleues les yeux éreintés de la jeune-femme. Il a remarqué, lors de ces épisodes, qu’attirer l’attention d’Irene lui permettait de se raccrocher à l’instant présent, d’échapper pour un moment (seulement) à ce qui tempêtait dans sa tête. "C’est encore Sam ?" répète-t-il patiemment, pour la pousser à parler.
A lui parler.
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