LOOK AT THEM

la madriguera - lendemain de l'halloween party

“GRMBLLLLL” Les gonds de la porte de sa chambre (un moulin, vraiment) grincent pour la troisième fois de la matinée et le son qui lui échappe est tout droit hérité de Kingsley ; mais il dure moins longtemps que les précédents (genre, trente secondes seulement), parce qu’Elena a cette fois-ci laissé la porte entrouverte, et qu’elle est maintenant seule, et que… “Salut beauté ! - Oh, corazoncito !!!” Son ton est vachement plus enthousiaste, alors qu’elle daigne lever les yeux de son café (beaucoup trop noir pour ce qu’elle a) : Seamus est indubitablement un visiteur plus sympathique qu’Herrera, et au meilleur timing que Dean, alors pour le coup, elle lui ouvre grand les bras, les fesses toutefois irrémédiablement vissées à son matelas. Faut dire que Deanito a un peu débarqué comme une fleur, alors qu’il était sûrement même pas encore dix heures et que Lena dormait encore à poings fermés (et surtout en plein travers de son lit) ; qu’elle a tout juste eu le temps de remonter la couverture jusqu’à son menton d’une main, et d’écraser Dae de l’autre (dans une vaine tentative d’attraper sa baguette, au cas où), avant que le Thomas ne lui demande où étaient rangés les jus d’orange (le tout sous ses yeux horrifiés) (ils sont sous l’évier, enfin….). Lui, toutefois, n’avait eu droit qu’à une réponse un peu sèche — ça n’avait pas été la même histoire avec Ethan qui (après une nouvelle irruption sans frapper), s’était vu gratifier d’un “WHAT THE FUCK?!”, des yeux cette fois-ci passablement étonnés de Knight, et surtout du premier projectile qui lui était passé sous la main (conveniently, un shampoing à la lavande qu’elle avait un peu oublié de lui (re)donner) (et qu’elle se serait relevée pour récupérer si elle n’avait pas été si… si peu vêtue, quoi).

Seamus, lui, n’a pas droit à tous ces égards ; bien au contraire, en vérité, ou du moins pas avant de venir s’étaler à ses côtés sans notification préalable. “Oh mon dieu--” Le café d’Elena tremblote dans ses mains, se renversant en partie sur ses draps — mais surtout, la brune plonge en avant pour récupérer sa baguette, passer un rapide courant d’air sur son lit, et ouvrir la fenêtre (à distance, et un peu trop violemment). Dans sa générosité habituelle, l’irlandais l’aide en la délestant de sa tasse, et il lui faut un peu de temps pour comprendre qu’il s’y sert ; mais vu que c’est son chouchou, et qu’elle est crevée, Lena ne dit pas grand-chose et se laisse plutôt retomber dans ses couvertures, sa baguette échouée à ses côtés. “Bien dormi avec ton BRO ? - Grmblffffrbf!!!!” La protestation est à la hauteur de ses joues rosies qu’elle planque un instant sous son drap, sous lequel elle marmonne tout de même de plus belle un “Tu l’as croisé….?”. (Elle est à peu près sûre que personne ne les a vus filer dans sa chambre, aux petites heures du matin, après un premier ménage rudimentaire mais nécessaire — mais toute à l’heure, alors qu’elle l’accompagnait vers la sortie pour aller se griller une clope…..) “Je dors tout le temps avec Dae, dis pas--”, elle ressurgit de sa cachette en s’enfonçant toujours plus dans un déni précaire, récupérant son café d’une main et triturant le tee-shirt AC/DC enfilé à l’occasion de sa sortie de l’autre. Elle connaît toutefois suffisamment Seamus, à force, pour savoir que celui-ci a la tête au moins aussi dure qu’elle — et c’est donc (une fois n’est pas coutume) elle qui lâche l’affaire en premier (....à sa manière). “Dis pas quoi que ce soit qui ressemble à un gngngn je t’avais bien dit ou j’te passe par la fenêtre !! (Elle croise ses yeux (bleus, ew)). Facts. (Il va falloir forcer un peu au niveau des hanches mais elle est à peu près certaine que c’est jouable.)”

« Je suis crevé. Je vais rester là toute la journée. » Ou il n’est pas rancunier ou il n’est pas sensible à la menace ; dans tous les cas, Lena ne s’en formalise pas là non plus, s’étalant même à son tour sur lui en posant la tête sur son épaule, tournant les pieds dans le sens opposé, et repliant les jambes un peu n’importe comment (à croire qu’elle ne peut pas se tenir normalement) (very bi of you, dirait Ethan ; gngngn, répondrait constructivement Lena). “T’as kiffé ? C’était cool non ?!” Elle relève tout juste la tête pour boire (maladroitement) une nouvelle gorgée, puis lui tendre à nouveau sa tasse. Comme par magie, aussitôt défaite de sa boisson, Lena se remet à grogner dans une plainte légèrement over dramatic ; gigote un peu, tente de retrouver une position plus confortable, grogne encore comme si elle vivait son dernier jour. “J’ai trop mal aux cheveux par contre, je sais pas depuis combien de temps j’ai pas fait ça…” (Enfin si, elle sait, dans les faits : au moins depuis la soirée la veille de Gracefield, et encore, est-ce qu’elle avait vraiment bu autant ? Est-ce que--) “.....Est-ce que je suis trop vieille ?!” Instant de crise existentielle, dans la panique qui traverse son regard — Elena fixe le plafond, n’attend même pas l’avis de Seamus pour dégainer son portable, cette fois (ce qui implique de se débattre et d’écraser un peu l’irlandais au passage). Elle le retourne (le téléphone, duh) pour se prendre en photo, s’empresse de regarder le résultat……. et manque d’avoir un haut-le-coeur (et pas seulement parce qu’elle a Charlie dans les cheveux…?!), tâtonnant aussitôt ses cernes puis son front à la recherche de rides, avant de manifestement abandonner pour reprendre sa tasse et surtout une (beaucoup trop grande) gorgée de café.

Horrifiée, et décidée à passer à autre chose (Dae l’a vue comme ça ?! Pire, Ethan l’a vue comme ça ???? Sa réputation est ruinée), Elena s’agite encore pour venir cette fois-ci s’appuyer dos au mur et étendre ses jambes sur Seamus. Elle le fixe un instant, le temps de siroter (s’étouffer sur) son café, réfléchissant manifestement très intensément à un truc. Puis… “Bon c’est quoi cette tête, c’est les restes ? Mon café est dégueu ? … OH, c'est parce que j’ai gagné au beerpong?!” C’est peut-être un peu polémique de remettre ça sur la table, vu comme l’épisode a failli déclencher une guerre à l’échelle de leur planque (distraire les adversaires comme elle a pu le faire ne serait soi-disant pas autorisé…. pas sa faute si Nate a un soft spot pour elle, que Leonor est nulle, et que Cormac a la capacité de concentration d’une petite cuillère…..) ; mais ça fait doucement rigoler Lena, et elle vient même gratifier son camarade d’un léger coup de pied dans le torse pour achever de lui chercher des noises. Sauf que celui-ci a l’air vraiment ronchonneau, et que ça ne peut pas venir que du beerpong… (si….?) Elena fronce les sourcils. “J’me suis déjà occupée du vomi sous le tapis, tu sais…” Et Percy sera sûrement ravi de faire le reste du ménage, alors…. Où est le problème ?! “C’est Dean ?”

Dean a encore beaucoup de mal à se réveiller. Pour l'instant il regarde plus son petit déjeuner qu'il ne le mange, ses céréales sûrement devenues toutes molles avec le temps. Autour de lui, il faut dire que c'est pas non plus la folle activité. Soit les gens dorment encore, soit ils sont déjà rentré chez eux. Il y a un petit groupe avec lui dans la cuisine - que Percy est a apparemment déjà rangé, comment fait-il ?? - mais ils sont tous autant zombie que lui.

Le problème, c'est que le groupe de fêtards qui hante les lieux n'est pas composé d'habitants de la planque et pour une raison qui lui échappe un peu, c'est vers Dean donc qu'ils se tournent quand ils ont besoin de quelque chose. Pour l'instant, Dean a été assez efficace, se basant sur les quelques rares fois où il est déjà venu ici pour apporter au mieux son aide. Cependant, les demandes semblent devenir de plus en plus farfelues et Dean en devient donc de moins en moins efficace.

Il ne voulait pas aller voir Lena pour ça. Il l'avait déjà dérangé plus tôt à son réveil et même si elle ne l'avait pas envoyé promené, il avait bien pu voir qu'il la dérangeait - elle était visiblement avec quelqu'un. Mais c'est pas sa planque et des gens qu'il ne connait pas forcément très bien se croit au club maid à demander si y a un mixer pour faire des smoothies, si y a des serviettes et des brosse à dent en plus ou si y quelqu'un a pensé à acheter de l'aspirine.

Dean serait bien tenté de les envoyer promener et de leurs rappeler que 1) ce sont des sorciers, 2) ils peuvent rentrer à leur planque quand ils veulent - et sérieusement où sont passé ses amis à lui ? Y avait autant de gens qu'il ne connaissait pas hier ? - mais il se retient, une partie plus grande de lui ayant envie de les aider.

Il se redirige donc à nouveau vers l'étage et trouve rapidement la chambre de Lena.

C'est son erreur. Il le sait. Mais quand il s'en rend compte, il est déjà trop tard. Il a ouvert la porte, sans frapper, et se retrouve comme un idiot, la bouche entrouverte, à regarder Lena et Seamus affalés dans le lit de la première. Il lui faut un moment pour reprendre ses esprits - et même là, c'est rien de bien cohérent, son esprit spiralant autour d'une seule et même chose (Seamus et Lena. Ensemble. Dans un lit.) alors que sa bouche essaye d'exprimer autre chose. Il ne regarde que Lena, est incapable de regarder autre chose qu'elle, son cerveau essayant de totalement effacé Seamus de son champ de vision. "Er, désolé de te- de vous- je vais pas être long, er, c'est juste- en bas" - il fait un vague geste vers le bas - "les gens se demandent ce qu'ils peuvent prendre ou pas, je crois que quelqu'un a perdu son téléphone et que quelqu'un d'autre s'est cassé une dent, ou l'inverse ? Er mais t'inquiète je vais me débrouiller, c'est pas... ouai. A plus." Et sans plus de cérémonie, il fait demi-tour, claque plus la porte qu'il ne la ferme et se dirige sans un autre mot en bas.

Il est accueillit par des "Alors ?" et des "Elle va venir ?" qu'il ignore, se concentre juste sur rassembler ses affaires et suit son propre conseil en rentrant à Sweet River.

LOOK AT THEM

la madriguera - lendemain de l'halloween party

“Je le savais. - Mais toi, bastardito--”, Lena couine en se redressant un peu pour repousser la tête dudit bastardito ; sauf qu’elle fait pas franchement fort, parce qu’elle l’aime bien en vrai puis surtout parce qu’elle est trop crevée (et qu’elle a toujours un fond de café à la main). Son méfait accompli, la sorcière se laisse retomber dans ses couettes avec un soupir bon à fondre l’âme d’à peu près personne, ajoute encore un “Tu saoules” plus amusé qu’autre chose en jetant un œil (et surtout un sourire) à son irlandais de compagnie. Ça ne sert plus à grand-chose de nier, maintenant qu’ils ont été pris en flag par deux personnes différentes — puis, est-ce qu’elle en a vraiment envie…

Elena souffle (plus brièvement) en fixant le plafond, se sent sourire en repensant à la nuit qui vient de s’écouler — puis un peu à la soirée, hein, quand même. “Ouais c’était cool ! Ca faisait plaisir de voir tout le monde s’amuser.” Elle opine, l’arrivée spectaculaire de Nacho (enfin, de Sacha de Bourg-Palette) et les mines défaites de ses adversaires au beerpong en tête-- “Alors correction, tu as triché au beer pong, nuance. - N’importe quoi.” Lena fait la moue et prend un air embêté (encore plus que quand il l’a traitée de grand-mère… jeune insolent… il verra quand il aura son âge….), mais là aussi, elle n’insiste pas trop : d’abord parce qu’elle est fascinée de sentir son coeur se ré-emballer au sujet de quelque chose d’aussi con (chose qu’elle ne croyait plus franchement possible ces derniers mois), ensuite parce que Seam, lui, tire vraiment la gueule. Elle se redresse sur un coude, pour mieux le fixer ; fait tout de même en sorte de laisser ses cheveux (trop emmêlés) à portée de main (on perd jamais le Nord ici vmvc). Et là il se passe un truc de zinzin : elle a à peine le temps de lâcher le nom de Dean, et l’irlandais a lui à peine le temps d’approuver d’un “Ouais, il m’a gavé”, que ledit gaveur se retrouve sur le pas de la porte (évidemment sans toquer).

Par réflexe, Elena se redresse dans un quasi sursaut (et heureusement, elle n’a plus rien sous la main à balancer) ; ses yeux écarquillés croisent ceux de Dean (“Ah bah tiens, quand on parle du loup”), viennent l’interroger ou simplement l’examiner maintenant qu’elle est plus réveillée qu’en début de matinée (la question étant : change-t-on physiquement après avoir pris une aussi mauvaise décision que celle de coucher avec Ethan Herrera ?!). Elle ne trouve rien de probant sur ses traits, mais-- "Er, désolé de te- de vous- je vais pas être long, er, c'est juste- en bas" Deanito la fixe un peu trop, et son cerveau embrumé met un certain temps à comprendre ce qui peut bien le mettre dans un état pareil (elle se met même à frotter compulsivement un restant de peinture rouge et bleue sur sa mâchoire, au cas où, aggravant la situation en laissant une nette marque rouge après son passage). "Les gens se demandent ce qu'ils peuvent prendre ou pas, je crois que quelqu'un a perdu son téléphone et que quelqu'un d'autre s'est cassé une dent, ou l'inverse ? Er mais t'inquiète je vais me débrouiller, c'est pas... ouai.” Elena ouvre la bouche et fronce les sourcils, parce qu’avec sa mauvaise oreille et sa tête dans le derrière elle comprend pas franchement ce qui se passe, et-- Oh. Oh ?! …… Oh……?????? Semblant d’illumination dans le cerveau Alvarez qui, sous ses airs d’ingénue, a le regard suffisamment traînant pour remarquer des bails en tous genres (genre, que Venus est une meuf fiable à zéro pour-cent, que Lou a un bf ou que Dean en pince sérieusement pour son bestie) ; mais Dean ne pense quand même pas qu’elle et Seamus, alors qu’en plus il l’a vue avec Dae-won il y a une heure, alors que….. “A plus." Lena a recommencé à ciller avec toute l’incompréhension du monde (“Tu as compris ce qu’il a dit ?” : manifestement non), prend encore dix bonnes secondes pour jeter un oeil à Seamus, lui refourguer un peu trop vivement sa tasse, puis se lancer à la poursuite du Thomas (ce qui, dans son état et sans son attelle, est un bien grand mot).

Elle se jette donc avec souplesse (lies) et discrétion (“MAIS DEAN ????”) dans le couloir, se retrouve en un rien de temps (bien deux minutes) plantée dans le salon en tee-shirt-culotte au milieu de la foule en délire qui n’en demande pas plus pour l’assaillir. “Hein ??? Mais j’en sais rien où elle est ta dent moi ?? Demande à Herrera il les collectionne, ou t’as essayé Accio Dent ??” Elena balance encore généreusement quelques conseils pertinents à droite à gauche, finit par discerner la silhouette de son second assistant (après Seamus) les pieds croisés sur une palette-table basse. “Flimsy !! Il est où Dean ??” Apparemment d’humeur pas très causante (ou parce qu’il a un casque sur les oreilles), l’elfe lui désigne la porte d’entrée encore entrouverte ; et elle en a un frisson d’horreur, en se demandant si Dean ne s’est pas jeté à la mer (les petits bateaux de Seamus deviennent urgents), avant de reprendre raison et de se dire qu’il a simplement dû partir. (D’où ????)
Un peu secouée, Elena va pour regagner sa chambre — vient au passage mettre un grand coup de latte (instant regret) dans la caisse sur laquelle Benito est endormi comme une poupée de chiffon. “Occupe-toi des mocositos non ?? Leonora va aveugler tout le monde à force d’être un soleil.” Même pas elle l’a vue (heureusement), mais ça permet de jeter son aîné en pâture à la foule, et de redisparaître l’air de rien (en claquant la porte derrière elle cette fois).

“Il est parti ????” Elena lance aussitôt à Seamus, ses grands yeux traduisant son incompréhension alors qu’elle se laisse tomber à plat ventre et bras croisés sous la tête, juste à côté de lui. (Et peut-être qu’elle surjoue un peu l’incompréhension, parce qu’elle a une vague idée (what the fuck???) de ce qui pourrait tracasser Dean ; et elle note de lui envoyer un SMS dès que Seamus aura décollé de son matelas, et--) “Les autres sont relous, j’imagine que-- - C’est marrant il me calcule que quand il a besoin.” Oh. Les sourcils d’Elena se rapprochent, alors que ça va à toute vitesse dans sa tête : Dean a un obvious crush sur Seamus…. Seamus est saoulé que Dean ne lui ait pas donné assez d’attention pendant la soirée….. connecting the dots…. flashbacks from Seamus qui dit “Dean ??? C’est comme un frère !!”..... Elle relève la tête, s’oblige à relâcher les sourcils et à ne pas afficher un air trop satisfait. Ton BRO, duh. ((ça fait plutôt “hihihihi” dans sa tête)) “Il a eu l’air de bien s’amuser hier.” Lena roule sur le dos dans un grognement, se met à triturer ses doigts en fixant le plafond. “Puis il a dû passer une bonne nuit, de ce que j’en sais-- et ça va me faire tomber toutes les dents de le dire, hein, mais Ethan est plutôt pas mal dans son genre.” (Elle a une moue et est à peu près sûre que deux de ses dents se sont déjà décrochées.) “Askip.”

Grand soupir — maintenant que les horreurs ont été dites, on peut passer à autre chose. Lena tourne la tête vers l’irlandais. “Tu devrais pas être content pour ton meilleur pote, dis ?” (Elle lui met un coup de coude et a un sourire pour lui faire savoir que c’est pas vraiment un reproche : le sel, on connait ici). “Je veux dire, il a mauvais goût mais il fait sa life…” Elle le fixe encore, réfléchit un peu trop fort. “Je te connais, ça a pas dû te faire bizarre de le voir avec un mec, alors quoi ? Il fait trop sa life ? T’as peur de plus être son pref ? Please,” Lena roule des yeux et souffle comme si c’était la chose la plus ridicule du monde. (Non mais genre trop bête ces besties qui voient pas qu’ils se kiffent pff!!! “I could never--”)

LOOK AT THEM

la madriguera - lendemain de l'halloween party

Lena est encore en train d’ajuster ses couvertures pour mieux se caler et comater qu’elle se fait cueillir par l’agacement de Seamus ; ses yeux s’écarquillent, alors qu’elle relève la tête pour le fixer en clignant frénétiquement des paupières. “Hé, hé, hé, range ta grosse voix, t’es dans mon lit j’te rappelle !” (On croirait rêver, les Gryffondors jvous jure….) “Je m’en balec de Ethan, genre vraiment.” (Cette conversation est de plus en plus contrariante ; pour la peine, Elena achève de bougonner et fait comme si elle n’avait pas entendu le commentaire précédent (et, most importantly, erroné.)) “Puis tu fais peur à personne ici d’abord… Ou pas à moi, en tous cas.”

De bonne volonté tout de même, elle finit par replier un coude pour pouvoir poser le menton dessus et mieux regarder l’irlandais. Elle l’écoute (parce qu’elle est de très bonne volonté), se masse discrètement les tempes en espérant pouvoir faire repartir son cerveau et trouver quelque chose d’intelligent à dire. (Parce que tout ce qui lui vient, pour le moment… c’est que quelqu’un qui se fait déborder par la boisson et abandonne ses potes pour aller choper un bg…. Franchement….. Elle a trop de principes pour dire “gngngn” dignement…..)
Quand Lena est parvenue à la conclusion qu’elle ne peut définitivement pas dire ça (ou pas comme ça), il faut encore qu’elle passe le cap de se dire que Seamus réagit comme ça parce qu’il est jaloux, même s’il n’est pas forcément au courant qu’il l’est, et que de toute manière on peut être jaloux de manière platonique, que c’est sûrement pas très sain mais que--
“Parfois, j’ai dû mal à croire que ça puisse redevenir comme avant. - Oh mon chaaaaat…..” Y a pas franchement grand-chose de plus malin qui lui vient, quand elle comprend que Seam a fini de vider son sac, et qu’il est tristoune, et qu’elle marche carrément en terrain miné. Du coup c’est l’heure de réfléchir, et de pas sortir la première chose qui lui vient, et-- “Franchement, Seam, votre amitié vaut quand même vachement plus qu’une soirée.” Lena s’entend prononcer ces mots sans se rappeler les avoir préparés ; donc elle devrait s’arrêter, et sûrement pas continuer, et encore moins avec son habituelle délicatesse de buffle .

“Tu trouves qu’il a foiré hier soir, ça t’as blessé, enfin non, saoulé dans le vocabulaire Finnigan, et tu vas évidemment jamais lui dire et le laisser faire le calcul dans son coin même s’il avait six grammes dans chaque oeil et que dans sa tête il a sûrement passé une super soirée avec toi ? Au moins au début ??” Elle parle même giga vite, et respire pas franchement, ce qui est une belle prouesse pour quelqu’un dans son état -- mais ce qui pourrait surtout à nouveau lui valoir un regard de teckel blessé, alors… “Me grogne pas dessus, (elle a levé un doigt magique pour prévenir toute interruption) j’te rappelle que je vous aime suffisamment tous les deux pour m’être fait incendier aussi dans une infirmerie.” (Incendier étant un euphémisme lol, les vrais savent.) “Et je suis la figure de la sagesse et de la vieillesse, ici,” elle ajoute en recroisant les bras sous elle, parce que c’est clairement comme ça que se tiennent les personnes vieilles et sages. (En tous cas comme ça que se promène Esteban quand il veut se faire passer pour un abuelo du genre de Kingsley).

“Ce sera plus jamais comme avant Seamy parce que vous êtes des adultes et que shit happened, mais vous aurez pleins d’autres occasions de recommencer à être mes besties préférés du monde entier.” (Elena a son regard doux de mom qui parle à un enfant compliqué, à l’exception près qu’il est un peu plus vitreux que d’habitude ; et elle ouvre trop grand la bouche à chaque fois qu’elle se remet à parler, comme les Karen qui refusent de se laisser confisquer le micro.) “Sauf si tu fais du boudin comme ça.” C’est la partie la moins agréable à entendre et elle le sait, alors ses airs de Karen fondent d’un coup pour mieux faire place à une précipitation pas franchement sereine. “Et je sais que tu fais des efforts et que tout le monde t’a traité comme de la mierda quand t’es revenu, et tu sais que t’es une de mes personnes préférées ici.” (Toujours important de rappeler les faits pour ne pas perdre l’amour des kids. Et aussi et surtout quand la suite peut à nouveau sembler moins agréable. Et encore plus quand on le pense !!) “Mais… Il avait un coup dans le nez, il était en roue libre…. Honnêtement c’était pas son moment le plus glorieux et le timing était pas le meilleur, clairement, mais ça arrive à tout le monde non tête de linotte ?? (La fameuse tête de linotte de Seamus reçoit d’ailleurs l’index de Lena contre le crâne, preuve qu’elle lui fait suffisamment confiance pour penser qu’il ne va pas le lui bouffer.) Ça veut en aucun cas dire qu’il en a rien à foutre, même si t’as pu le vivre comme ça sur le moment.” Elena est suffisamment susceptible (sensible !!! “Tu sais que jesens les gens.”, ajoute-t-elle d’ailleurs d’un air sentencieux) pour ne pas négliger les blessures et les mouvements d’ego des autres, même si les raisons lui échappent parfois un peu ; elle veut être sûre que même Seamus et sa tête dure en sont conscients. Sauf que bon, elle a quand même encore un peu du mal à se concentrer et… “Alcool, you know?” Clairement, c’est plus facile de mimer le fait de boire une bière et de s’effondrer au sol pour achever de convaincre un irlandais revêche.

Sa plus belle imitation terminée (spoiler : elle aura quand même duré un peu trop longtemps), Elena se retourne à nouveau pour venir se réallonger sur le dos, puis finalement décider de se relever pour se rasseoir en tailleur, le cerveau manifestement en ébullition. “Bon.” (Cette fois-ci ce sont ses mains qui sont relevées pour former un triangle juste sous son nez, un air de conspirateur pas piqué des hannetons sur le visage.) “Le diagnostic, les soluces.” Et c’est clairement la partie plus compliquée, quoique moins épineuse -- parce qu’il s’agit de vraiment réfléchir, maintenant. “Tu veux que je lui en parle ? (Elle abat son index sur le bras de Seamus sans avoir l’air de s’en rendre trop compte.) Qu’on se fasse une bouffe ? (Fait pareil.) On peut faire un double-besties-date avec Dae même si tu préfères. (Cette fois, son doigt reste suspendu en l’air.)” C’est que les solutions fusent trop vite pour que son cerveau les examine vraiment, et Lena prend un moment pour considérer la dernière proposition. (Parce que même du fond de sa réflexion (et Dieu sait qu’elle est profonde ), elle voit bien l’expression de son camarade, alors que--) “J’te jure qu’il est drôle en vrai. Et c’est toujours mon meilleur ami ???”
Bon. Peut-être pas la meilleure des solutions.
(Quoiqu’elle ait toujours très distinctement en tête un regard de Dean pour Seamus, pas plus tard que la veille au soir….)

Lena commence à se retrouver un peu à sec niveau créativité (il va lui falloir encore au moins cinq ou six cafés), alors assez naturellement elle vient mettre un petit coup de poing dans l’épaule de son fiston, et se plaindre à son tour de sujets de la plus haute importance. “Puis si toi t’étais mon meilleur pote t’aurais dit qu’Ethan était trop chiant et pas si beau d’abord.” Son poing reste finalement accroché au Finnigan, pour mieux venir le secouer comme un prunier dans un dramatique “allez boude paaaaas” qui, avec un peu de chance, détendra l’atmosphère -- qui en tous cas, lui fout surtout la nausée. Ugh.