ON THE RUN

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nom prénom(s)  » Aramyan Irene. surnom(s)  » weirdo ou d'autres noms vulgaires, elle n'a jamais vraiment eu de surnom affectueux si ce n'est cet ambigu et angoissant chérie. date de naissance » 12/06/64, Nelson Mandela est fait prisonnier et elle aussi. (soleil en gémeaux - ascendant cancer - lune en balance) origines & nationalité  » arméniennes, nationalité arménienne. pureté du sang  » mixed (hémovore). métier/études  » école à la maison, si peu que l'on puisse appeler ça maison, Irene n'a pas été scolarisée comme les petits sorciers de son âge et à la place, elle a été envoyé en stage dans sa tendre enfance pour espérer faire preuve de magie (pour de vrai), stage dont elle ne sera jamais vraiment revenue.
Son tuteur et oncle étant décédé dans son adolescence, elle n'a fait preuve d'aucune combativité, mais d'une résistance certaine (quoique discutable) face aux cruautés de la vie. Elle est rapidement tombée dans la mendicité (professionnelle, diraient certain.es) après avoir été repérée par un Dog des Warlocks, puis dans le vol à la tire (rien de bien ambitieux, quoique ses prises réussies aient été satisfaisantes, au moins dans les yeux des chiens qui la surveillaient) et n'en serait jamais sortie si le destin n'avait pas voulu qu'elle soit sujette à un énième malheur.
Envoyée aux Battues, puis libérée non sans avoir été marquée, elle fait partie du Cercle 3 depuis peu et loge à Sweet River, où elle aide où elle le peut, (souvent mal diront certains), préférant rester dans l'ombre de Rozhan ou cueillir des carottes et choux lorsque les récoltes s'annoncent. orientation & état civil  » homosexuelle, célibataire ; mais la vérité c'est qu'on l'a arraché à celle qu'elle voulait, peut-être. camp  » celui ou celle qui lui donnera le plus de protection et d'apport à bien des niveaux : si le clair de sa vie a été voué aux Warlocks, aujourd'hui il s'agit du clan de Rozhan. baguette  » n'en possède pas. patronus  » n'a jamais su en produire, il aurait sans doute prit la forme d'un agneau. épouvantard  » une ombre cornue sur le mur, des cris, des larmes silencieuses : la paralysie mortelle face à ce qui la fascine autant qu'elle l'effraie. particularité(s)  » vampire outre-tymbiste souffrant de dysmagie, n'a jamais pu se servir d'une baguette pour cette raison. Elle a aussi des cicatrices de brûlures proéminentes sur ses deux jambes, qui la font encore souffrir aujourd'hui.

tw: santé mentale (dépression, traumatisme, confusion identitaire), relations toxiques, emprise, gang (prostitution, trafics, mendicité, drogue...)

(Mains) En tant que personne dysmagique, souffrant donc d'un flux magique discontinu voire en grande partie défaillant, pouvoir canaliser quoi que ce soit ne pouvait décemment pas passer par l'utilisation d'une baguette. Ce n'est pas faute d'avoir essayé : aucune ne voulaient d'elle, et jamais elle n'a réussi à produire un seul sortilège avec.
A l'inverse, Irene s'est surprise à quelques occasions à faire preuve de magie, parfois en trop grosse quantité, ou alors vraiment d'aspect misérable ; et ce toujours avec ses mains, et sous le coup de l'émotion.
Il n'y a donc pas de sortilèges qui soient efficaces entre ces dernières, sauf dans des occasions imprévisibles voire inopportunes ; le seul qui ait vraiment fait effet (et parfois dans des proportions dramatiques) étant Incendio. Il n'y a donc pas de doute là-dessus, Irene n'a jamais et ne sera jamais une sorcière de talent.
Scolarisée à domicile par son oncle, aucun hibou n'est jamais allé la chercher, et à raison. Avait beau être d'un ridicule cuisant en magie, elle n'en restait pas moins cultivée et intéressée - presque idéaliste sur les bords, et cela bien avant que le voile de mort ne vienne se poser sur sa frêle carcasse. Lorsque l'adolescence est arrivée, les choses se sont gâtées.

(Bras) Irene ne se rappelle pas de grand-chose de ce camp, à vrai dire. Il y avait beaucoup de bruit, des gens avec qui jouer, et surtout, il y avait cette main qu'elle serrait et qu'elle ne quittait jamais - sauf pour aller aux toilettes, et il fallait compter le nombre de secondes, ne surtout pas arriver à trente, sinon un grand malheur allait s'abattre sur elles. C'est cette sensation de chaleur dans sa main, cette présence qui lui manque en permanence, cette moitié qu'elle pense devoir retrouver dans n'importe qui, n'importe quoi, depuis. C'est ça dont elle se rappelle, ou plutôt ce dont son corps se rappelle, comme une empreinte vibrante et carnassière. Puis il y a aussi ce grand cornu, la Bête. Il y a surtout elle à vrai dire, plus que cette sensation de chaleur dans la main, cette dernière migre ailleurs dans son corps lorsqu'elle la revoit, parfois au détour d'un cauchemar. La peur, la fascination, l'envie parfois : d'y retourner, d'essayer de la comprendre, cette ombre qui danse ; lui parler de Rick dont elle ne se rappelle pourtant ni le nom, ni le visage aujourd'hui. Enfant comme adulte, sa trace est à la fois dans son esprit, dans ses chairs et partout où elle a ressenti le besoin de le griffonner.

(Tête) Irene n'a pas tout à fait conscience qu'elle est porteuse de ce don, et ce même - surtout - aujourd'hui.
Les premières manifestations ont surgi à ses quatorze ans, permettant une réelle reviviscence de son traumatisme de ses cinq ans : si cela n'a pas fait surgir un flux magique "normal", elle a en revanche eu l'occasion d'accueillir d'autres ombres et murmures que celle qui a frappé son petit groupe d'enfants en 1969.
Non éduquée sur le sujet, et aussi mal détectée par la cohorte de personnes qui ont pu faire partie de son entourage, ces manifestations à l'allure de cauchemars permanents ont finit par être perçues comme ces "petites voix intérieures" qui font que l'on se sente drainé, épuisé, moins que rien ; déprimé. Irene les a assimilé à tord à des manifestations de son propre esprit, avant de se faire engloutir par elles. Aussi a-t-elle attiré comme un aimant les esprits en peine, aux vibrations basses, déchirés. Représentent une succession de confirmations, où son sense of self a été progressivement effacé, défiguré. Elle se retrouve alors à mentir parce que des souvenirs qui ne lui appartiennent pas tout à fait se sont emmêlés avec les siens, s'invente une vie qu'elle n'a jamais eu, parfois. Elle est pourtant persuadée de l'avoir vécu.
Depuis son séjour aux Battues, surtout, où les esprits se sont retrouvés coincés au même titre que les prisonniers. S'est retrouvée à en parler, et souvent, n'a pas été prise au sérieux : ne parle pas d'eux comme ça, ils sont morts. Sauf que la veille au soir, elle leur intime qu'elle a dormi à leur côté, et même qu'elle les a entendu pleurer (mais elle a pleuré avec eux, alors c'est qu'ils ont peut-être raison de la détester).

(Coeur) Il lui a seulement suffi de lui prendre la main, de dire oui.
Irene est maladroitement endeuillée, en fugue, n'a que seize ans et n'est pas très jolie, sauf lorsqu'elle parle avec cette "douce voix" qu'on lui fait un peu trop remarquer. Elle est recrutée par ce Warlock sans aucun problème, torpillée par ces autres qui la voient arriver, cette moins que rien, et qui voient en elle une gueuse comme les autres, à qui on donnerait bien quelques sous en plus pour ses beaux yeux. Ce choix, aussi maladroit soit-il, a scellé son destin pour les vingt années à venir. Il y a bien trop de choses à dire sur ce qu'elle a vécu, comme il y en a peu pour décrire son salut. Irene s'est laissée porter, par les méchants, les ingrats, les vampires - les autres - et a réussi à encaisser grâce aux esprits, qui l'ont condamnée à ne plus ressentir à force de trop recevoir ; à vivre sa vie en spectatrice, derrière une vitre. Une résilience qui n'en est pas une, à s'accrocher à rien, à ne vouloir qu'une chose, redevenir complète à s'en laisser engloutir par n'importe qui, pour peu qu'on lui dise oui.

(Jambes) Arrivée sur l'île de Gracefield, beaucoup ont vu en elle la prochaine bouchée pour les chasseurs Mangemorts : peau sur les os, endurance d'un lapin carencé, cognition approximative si trop secouée. Son destin semblait tout tracé, à savoir dormir dans la fosse commune.
Or, Rozhan l'avait à l'œil depuis le départ, semble t-il. A l'époque où Irene est arrivée, ils n'étaient pas bien nombreux, et les mêmes têtes tournaient - ce qui rendait les chasses d'autant plus périlleuses, pour ne pas dire jouées d'avance. Il fallait assurer une cohésion, pouvoir se protéger les un les autres. Touchée aux deux jambes par une déflagration alchimique, incapable de se mouvoir autrement qu'en rampant, Irene a été sauvée in extremis par celle qui deviendra sa Sire.
La transformation a été particulièrement pénible et elle a cru mourir tant de fois qu'elle croit encore être passée de l'autre côté : mieux, qu'elle y est restée. Rozhan a été présente à chaque étape, à chaque crise, pour lui expliquer, la conforter, et parfois la secouer, lorsqu'elle se sentait partir pour de bon. La vérité, c'est que cette expérience, avec le temps, l'a considérablement renforcée - au moins d'un point de vue physique, bien qu'elle semble encore se battre avec deux trois os et trois chairs pour les couvrir. Le sentiment d'appartenance a été particulièrement salvateur, chez elle qui a toujours eu besoin de soutien ou d'un roc sur lequel se reposer. Il n'y avait plus de choix personnels à faire, seulement suivre les ordres, comme avant, encore plus qu'avant même, et ça a soulagé Irene comme jamais. Être un minion avec peu de cervelle lui a été très profitable, et elle en profite encore, même si le clan n'est pas revenu en un seul morceau, et surtout pas dans les mêmes lieux.
En tant que vampire, elle se sent encore plus proche des esprits et à la fois plus creuse. Les seules fois où elle se sent encore vivante, c'est lorsque la faim et la soif lui tordent les entrailles. Mother Hunger.

(L'Ordre et l'envers) Ce n'est pas par réelle conviction qu'Irene est aujourd'hui affiliée à l'Ordre, et on pourrait même dire qu'il s'agit d'un concours de circonstances fâcheux. C'est la raison pour laquelle on la considère encore comme une réfugiée peu utile malgré son Cercle 3, et c'est d'autant plus véridique qu'elle doit faire ses preuves : en témoigne son passé tumultueux, que l'on retrouve au fer rouge sous son pied, et qui ne la dispense pas du jugement de certain.es. Si ce n'est la personne avec laquelle elle s'est entretenue avant son intégration à l'Ordre, personne ne sait ce qu'elle fiche ici, ni même ce qui l'a amené à atterrir sur cette île de malheur, de laquelle elle a survécu on ne sait trop comment non plus. Lui poser la question directement est piégeant : au pire elle baissera les yeux, au mieux elle vous dira bêtement "je sais pas". On en est là.

(Divers)
— confusion mentale partielle suite à l'assimilation des souvenirs des esprits avec lesquels elle a été en contact sur la durée, ses discours peuvent donc tirer vers une supposée mythomanie, il n'en est pourtant rien.
— fumait beaucoup autrefois, Irene s'est mise à mâchouiller des petits bouts de bois arrivée aux Battues : ça lui est bien sûr passé avec le temps à se sevrer.
— il paraîtrait que ses parents aient été assassinés par la Bratva, en 1966, mais personne n'a pu le prouver, comme personne n'a jamais pu les voir trafiquer avec ces derniers, sauf les concerné.es.
— griffonne sur papier, dans le sable, dans la terre : il y a toujours une place pour la Bête.
— le tatouage sur son pied - propriété du gang - lui permet d'être tracée magiquement, néanmoins, l'île et les planques brouillent le signal.
— ses jambes sont entièrement marquées de brûlures alchimiques, ces dernières la font souffrir encore aujourd'hui et elle n'est pas en mesure de courir de longues distances.
— elle a toujours été accro au doom stoner, ode à la lourdeur pathologique et à la Bête avec de nombreux noms.
— touchée par le comique de Charlie Chaplin et fan de Sailor Moon.
— cultivée sur des sujets de niche dont on se désintéressera sans doute assez vite, qu'ils soient moldus ou sorciers : c'est bien la seule chose qu'elle arrive à exprimer sans trop se prendre les pieds dans le tapis.
— ...

chronologie:

Si les hémovores ne dorment plus vraiment, tu as l'impression, toi, de l'être depuis toujours.
Un pied ici et un autre dans l'ailleurs, où tu t'es rhabillée de souvenirs qui parfois ne t'appartenaient même pas. Raison pour laquelle tu n'as plus vraiment l'impression d'avoir eu une vie en dehors des Battues, qui t'ont littéralement siphonné l'esprit, définitivement. Tous et toutes gémissaient, quand ils ne hurlaient pas ; et toujours dans cette odeur mélangeant soufre et bois humide. Ca te reprend encore tard le soir, ou tôt la journée : tu les entends encore, car ils sont revenus avec toi, même s'ils ne sont pas là. Eux aussi ont réussi à s'enfuir, à se libérer, mais pas sans s'accrocher à cet aimant que tu leur as présenté, et que tu représentes. Ce sont que des pensées.
Alors parfois il t'arrive de feindre la mort, (celle que tu crois incarner), entrant dans une espèce de stase comateuse où plusieurs images s'enchaînent, voire même de forme-pensées. Tu es allongée dans un coin de la grange, pas même couverte, de la paille coincée dans tes cheveux trop raides. Il y a un trou dans la toiture mais tu ne la vois plus.
Surgissent seulement des ombres, d'oiseaux qui se déforment et te tourne finalement autour. Va t-elle enfin mourir ? Rien ne se perd, tout se créée... tu as oublié la fin, et tes paupières se sont fermées.
Tu es repartie là où tu as toujours voulu danser.
Dans cet endroit, là-bas, où vous auriez dû rire, plutôt que pleurer.
La Bête qui, toujours grondante dans tes sphères psychiques, te repousse et t'appelle.
Tu inspires profondément du nez, tes battements de cœur n'étant plus rien aujourd'hui, rien d'autre ne se passe alors, sauf ces sensations de brûlures aux jambes qui remontent, comme des vagues de chaleur, de fourmis, qui ne cessent de vouloir te rappeler que tu n'es jamais partie de l'île.
Et tu ramènes un peu tes bras sur toi, t'enlace doucement, comme pour trouver une stabilité plus naturelle à tes articulations saillantes. Tu es soudainement triste, profondément triste : c'est lorsque tu t'aperçois qu'il te manque quelque chose, sans savoir ce dont il s'agit. C'est cette sensation de vide qui pourtant équivaut à un vase plein à craquer : d'eau, de sang, de suie, de bile, de tout ce que tu as dû amasser. Tu n'as pas assez mangé. (Les autres en ont plus besoin que toi, de toute façon : tu peux t'en passer.) Quand tu rouvres un peu tes yeux larmoyants, pourtant, la Bête est toujours là, et elle te regarde, lézardant le long du mur, comme si elle t'invitait à la suivre.
La dernière fois qu'elle t'a fait cette danse d'une lourdeur nuptiale, tu étais retournée au camp.
(Il faut que tu retournes au camp.)