"WHAT?!" La poigne maigrichonne de Corban se referme violemment sur sa cannette de boisson énergisante sorcière fraîchement vidée d'une traite. La douleur du métal perçant la paume de sa main le fait à peine tiquer, ou du moins, pas plus que sa paupière gauche qui tressaute violemment depuis le début de la matinée. Dans son autre main, la gazette du sorcier se froisse brusquement. Kohli qui, de base, était de passage pour déposer le courrier, bronche à peine, désormais habitué à ses hurlements de banshee. "What's going on, Sir?" Corban secoue le journal comme un saule cogneur. "Travers?! Head of Justice?! Why do I feel like I'm the last one to know?!" Corban bondit de sa chaise, tapant du poing sur la table, Kohli fronce les sourcils ; si son supérieur pouvait éviter de retourner son bureau, ça commençait à faire beaucoup de travail pour l'équipe de nettoyage, après ses débordements du mois dernier. Sans détacher son regard du plan de travail malmené, Kohli poursuit: "Well, you did recieve a couple of letters on that matter," il se penche en avant et allonge son bras pour soulever avec précaution une pile de papiers, elle-même sous une pile de cannette, elle-même sous une autre pile de papiers, "that should be right... over... h—" Corban voit trouble et lui fout une petite claque sur le dos de la main en le dévisageant. La pile s'écroule, Kohli lâche la lettre (enfin les lettres) à temps.

"Isn't that supposed to be your job, reading my mail?!" Kohli serre les dents; la journée avait pourtant si bien commencé (pour lui, puisque le Mangemort était en service depuis le milieu de la nuit déjà); Corban avait été d'une humeur... disons correcte, ces derniers temps, sûrement du fait de son mariage récent. So long for the good mood... "Technically, I delivered it to you, I'm not actually read—" "Well, be my guest!" Kohli s'exécute du bout des doigts, à cause du parchemin imbibé de boisson énergisante; un silence plane momentanément dans la pièce, alourdi par le regard de fouine furieuse de Corban sur son assistant qui a, de fait, la riche idée d'aller à l'essentiel. "It said you have a meeting scheduled with Mr Travers, the new Head of the Justice Departm—" "Fine! I get it..." "—like right now—" "I get it! Off with you now!"

Si Kohli avait disposé d'une caméra assignée à suivre son quotidien, il y aurait jeté un coup d'œil affligé. Au lieu de ça, il ravale un commentaire désobligeant supplémentaire (ça devenait trop facile, ça en perdait de son mordant), finissant de mettre de l'ordre dans ses papiers, et va pour s'éclipser du bureau du chef de la Values Brigade. Un grincement, alors que Corban s'est de nouveau affalé dans son fauteuil, le temps d'une courte pause. "Kohli," le concerné suspend son geste, la main sur la poignée de la porte, serrant les dents pour ne pas lever les yeux au ciel- what now? "on your way out, can you tell Buchanan that..." that you challenge him to a duel in the cafeteria or something? "... Nevermind, I'll let him know myself..." Les épaules de Kohli s'affaissent dans un sensible soulagement. "I'll have last night's reports ready, Sir." Et, avant que Corban ne lui assigne une tâche plus ingrate encore que celle de faire le hibou de l'amour entre lui et Buchanan, Kohli s'éclipse.

Quelques minutes plus tard, après avoir passé un coup de peigne dans sa mèche et vidé les dernières gouttes de son café relevé à l'énergisant, Corban sort en trombe de son bureau. Il avale les mètres de bureau en open space de son département, puis de celui de la BPM, puis celui du département de recensement des Moldus, avant de se planter devant le bureau -privé, spacieux, pas le sien- du Directeur du Département. Il toque à la porte, et attend la réponse du Directeur de Département -Travers, that son of a banshee, pas lui- avant de s'engouffrer dans l'office. "Morning Travers! I heard about your promotion," absolutely not, like, two minutes ago in the newspapers, "congratulations!" Le sourire qui déchire son visage aurait pu faire de la concurrence à celui de Louis Travers s'il n'avait pas été aussi tendu qu'un cognard en pleine course. "I'm glad to know the fate of the Department lies in your steady hands now!"

Était-ce donc fini ? Les nuits ponctuées de réveils en sursaut et les cauchemars de tes plus sombres souvenirs revenant te traquer sans relâche auraient-ils pris fin ? Pour la première fois depuis bien longtemps, ton sommeil avait été peu agité, presque paisible. Et pourtant, à ton réveil, l’impatience et l'excitation étaient belles et bien palpables. Dans quelques heures, tu prendrais tes nouvelles fonctions, acquises tout à fait honnêtement. Un fait suffisamment rare de nos jours, pour valoir la peine d’être mentionné. Le temps était enfin venu de prendre ta revanche sur la Justice Magique, qui du haut de son pouvoir inébranlable, t’avait jadis condamné au pire. Il semblait que tu ne te sois jamais autant ravi d’un décès tragique que de celui de Roy Flint. Le dernier rempart qui te séparait de ton ultime ambition s’était ébranlé, effondré. A tout jamais.

“Frey’, darling, I need your help!” Ton épouse était probablement la seule et unique personne dont tu affirmais ouvertement avoir besoin. Comme égaré au beau milieu de votre dressing bien garni, tu attendais patiemment qu’elle vienne te secourir et t’indiquer la tenue la plus appropriée pour affronter ce grand jour. Tu n’étais pas tout à fait certain qu’elle voit cette promotion d’un bon œil, mais qu’importe, son goût pour les belles choses ne te laisserait pas te rendre au Ministère dans des frusques dépareillées.

Comme si un premier article dans le Daily Prophet ne suffisait pas, Rodolphus avait une nouvelle fois dépêché les équipes du journal pour t’accueillir à ton arrivée au niveau deux. Faut croire que la propagande gouvernementale préférait mettre en valeur ses sbires plutôt que de consacrer plus de lignes que nécessaire à l’enlèvement de Potter. C’est de ton éternel sourire mi-ennuyé mi-crispé que tu saluas les journalistes, avant de te rendre vers ton ancien bureau, désormais occupé par Silver Marsh. Puisque que le Daily Prophet était là, autant en profiter pour polir ton image de sorcier bien élevé et prévenant. Tu vins serrer la main de ton successeur tout en lui souhaitant le meilleur à son nouveau poste. Puis, l’heure vint de prendre possession de tes nouveaux quartiers. Étonnamment, tu eus la décence d’attendre le départ des photographes avant de faire valdinguer le portrait de Roy Flint jusqu’à la poubelle la plus proche. Si tu y pensais encore ce soir, tu ordonnerais peut-être qu’on le remise dans un quelconque placard à balais du Ministère, par respect pour Roy. Le reste de ses affaires personnelles ayant déjà été envoyé à ses proches encore en vie, tu avais désormais le luxe d’apprécier cette décoration froide et minimaliste que tu chérissais tant. Tes bureaux précédents avaient toujours tous été dépourvus du moindre objet superflu, susceptible d'attraper la poussière, ou bien de donner quelques accents chaleureux que ce soit à la pièce. Tu ne tenais pas à ce que tes visiteurs aient la moindre occasion de se sentir à l’aise dans ton antre.

Alors que tu étais en train de consulter ton agenda de la semaine, de légers coups saccadés résonnent contre la porte. Certainement ton nouvel assistant venant t’apporter ton café au sirop de citrouille. Sans lever le nez de tes notes, tu invites la personne à entrer. Bizarrement, tu ne sens absolument aucune odeur de café à la citrouille venir embaumer l’air ambiant. Au contraire, ce sont de désagréables effluves de boissons énergisantes qui t’irritent alors les narines. Fucking Yaxley. Tu n’as pas même le temps de le saluer, qu’il débite ses félicitations hypocrites (certainement écrites par son assistant/elfe de maison/esclave ou whatever, et apprises par cœur avant de venir). A en juger par son sourire constipé et sa mine déconfite, tu comprends que la nouvelle ne le réjouit en rien, contrairement à ses dires. Tu lui conseillerais bien d’aller faire quelques analyses du côlon pour s’assurer que son sourire crispé n’ait pas des origines médicales graves, mais tu n’as jamais été d’humeur à plaisanter avec le chef de la Values Brigade. “Thank you, Corban. I truly appreciate it.” No you don’t. Des frères Yaxley, Corban n’avait jamais été ton préféré. Mais maintenant que le regretté Kalen avait quitté ce monde, il fallait bien se contenter des restes. Alors tu finis par te lever presque à contrecoeur et tu lui tends la main, en tâchant de masquer la nausée que ce contact physique avec lui te procure. “The fate of the Department also lies in your hands. It always did, and will always do. Particularly now that we've lost the major part of Gracefield inhabitants.” Le ton était donné. Peut-être qu’ainsi, la drôle de grimace qu’affichait Corban disparaîtrait enfin. “Anyway, it’s my turn to say congratulations! You’ve married a delightful woman.” Bien plus que charmante que lui, cela allait sans dire. C’était d’ailleurs grâce à elle, que Freya et toi viviez un mariage des plus heureux (non) dans votre nouvelle demeure. “I’m really sorry, I couldn’t attend your wedding. But as you may know, my own honeymoon had already been delayed once, so I wasn’t willing to hurt my wife’s feelings one more time.” Et même si ton voyage de noces n’avait pas eu lieu en même temps que la cérémonie de Corban, tu aurais forcément trouvé une autre bonne excuse de ne pas y assister.

"Thank you, Corban. I truly appreciate it." No, he couldn’t care less. Au moins, sur ce point, les deux hommes étaient sur la même longueur d’onde. L’échange de poignée de mains est presque douloureuse à regarder, tant le ressentiment des deux concernés est palpable. Ceci dit, même si l’affront est tentant, il ne viendra pas de Corban qui, plus que de mépriser Travers et son épouse sortie d’on ne sait trop où, tient à son job.

Marlon lui lâche la main, et Corban se redresse de nouveau, droit comme un piquet monté au préalable sur ressort (ce qui, il faut l’avouer, va à l’encontre de l’utilité d’un piquet...) "The fate of the Department also lies in your hands." No shit, Merlock. "It always did, and will always do." You bet, I won’t go anywhere before I sit at your desk, you promotion snatcher! "I’m only doing my job." Marlon lui fait ravaler sa banalité d’un: "Particularly now that we've lost the major part of Gracefield inhabitants." Corban cligne un peu trop longtemps des paupières. Again with Gracefield?? How dare you rub Gracefield in my face when I lost my baby brother back there? You piece of troll shit. "Yeah, it has kept us busy for a while, now; but I won’t find any rest before I know what happened to my brother."

"Anyway, it’s my turn to say congratulations! You’ve married a delightful woman." Ça ne faisait qu'une poignée de jours mais Corban n'avait de cesse de découvrir les bénéfices d'être marié à une femme aussi populaire. Il n'était pas certain que ça bouscule un tant soit peu sa cote de popularité abyssale à lui (surtout que, bizarrement, depuis la disparition de Kalen, c’était comme s’il avait gagné le titre posthume de Yaxley préféré du Ministère) (ça fait réfléchir), mais au moins, Inès figurait désormais dans le top 5 de ses sujets de small talk les plus pratiques (même si la plupart du temps, c'était son interlocuteur qui se chargeait du discours; autant de compliments sur Inès balancés à sa face impassible, comme s'il allait les lui rapporter par la suite). "Ah, thanks! Inès told me about your recent moving; she’s really the best at her job, I gave her that!"

"I’m really sorry, I couldn’t attend your wedding. But as you may know, my own honeymoon had already been delayed once, so I wasn’t willing to hurt my wife’s feelings one more time." "Yes, after what happened to your wedding, I understand that you and your wife deserve a break." Hey Marlon, have you even considered taking a break, like, full-time?? "I’ll never forgive myself for what happened there..." Allez, hop, un petit lynchage qui fait du bien, histoire de lui couper l’herbe sous le pied (et puis après tout, Corban avait lui aussi souffert de l’incident, en y perdant son propre père).

"Talking about security, I’ve recently recieved the report on the yearly satisfaction survey, conducted by one of my handler. I haven’t read the full thing, for I was mostly concerned about the answers regarding security. Something about feeling too safe during social events, such as Quidditch games..." Le nez de Corban se fronce un peu, un exemple amoindri de la fureur que ce rapport avait suscité chez lui, quelques jours plus tôt. Il bat l’air du plat de sa main. "I’ll get you that report, to see what’s your stand about it... Which lead to my next question; is there anything you want me to brief you about?"

Si la présence de Corban t’était tout juste supportable, tu gardais tout de même à l’esprit que tu aurais pu recevoir pire visiteur. A commencer par Abbas Shafiq, par exemple. En outre, Yaxley semblait tout à fait partager ton aversion à respirer le même air que lui dans la même pièce. “Your brother, of course. I’d do the same if it had happened to Louis.” Kalen avait beau être le frangin Yaxley duquel tu avais été le plus proche, son brutal décès ne t’avait pas pour autant affligé plus de quelques secondes. Il se trouve qu’après l’attaque de Gracefield, tu avais toi-même eu ton lot de péripéties à endurer. Aussi, la mort de Kalen t’était pour ainsi dire complètement sortie de l’esprit. Et tu ne comptais pas t’attarder sur le sujet plus de temps que nécessaire. Ainsi, tu enchainas sur le prochain membre de la famille Yaxley que tu tenais plus en estime que Corban lui-même. “I have to admit that Inès was truly impressive. She definitely has an eye for breathtaking properties. I wonder how she manages to find them.” Bien sûr, tu avais entendu toutes sortes de rumeurs quant à la façon dont madame Yaxley mettait la main sur les manoirs les plus luxueux du pays. Mais tu étais particulièrement bien placé pour savoir que les racontars les plus populaires n'étaient pas toujours les plus fondés. Alors tu laisses minutieusement planer le doute sur ce que tu sais véritablement ou non, te fichant éperdument du sort des propriétaires moldus, que l’on disait avoir été dépouillés par la magie d’Inès Yaxley.

Parce qu’on ne voulait pas faire de jaloux lors d’une discussion aussi peu chaleureuse que la vôtre, l’épineux sujet de ton propre mariage fut finalement abordé. Corban te coupa habillement l’herbe sous le pied et évoqua de lui-même l’échec cuisant de ses équipes. Néanmoins, tu n’allais pas laisser l’occasion te passer sous le nez de revenir sur sa responsabilité. “I expected my wedding to be slightly different, and much safer. But don’t be too hard on yourself, Corban. You’re not responsible for…” La mort de Yaxley senior. “All this mess.” Parce que vous n’en êtes qu’aux prémices de votre discussion, la courtoisie l’emporte de justesse sur la perfidie. Tu n’es pas particulièrement au fait des relations qui unissaient Corban à son père, mais tu peux tout à fait imaginer que la mort de ce dernier affecte le bilan personnel du chef de la Values Brigade, d’ordinaire si prompt à vanter la célérité de ses escouades.

Merlin soit loué, la phase des politesses semble toucher à sa fin, lorsque Corban embraye sur les enjeux sécuritaires du moment. Sa mine froissée s’accorde à sa gestuelle saccadée et ivre de Crimson Bull. “I vaguely heard about that matter. Langford was conducting the survey, right?” Et cela ne présageait déjà absolument rien de bon. Connaissant le beau-frère, accessoirement ex-amant de ta sœur, tu savais pertinemment qu’il était loin d’être la personne idéale pour mener une telle étude. A ton plus grand étonnement, ce n’était pas son manque de professionnalisme qui suscitait l’agitation de Corban. Mais bel et bien les réponses apportées par les citoyens interrogés. Tu devais bien admettre, que tu étais particulièrement surpris qu’ils aient pu faire preuve d’une telle audace. “It can’t be too safe for anyone in this country. Not with all those wildlings sneaking around here and there, waiting for a second of inattention to fight back.” C’est dans ces moments-là que l’on se rappelait qu’à tes heures perdues, tu étais aussi le porte-parole de l’ASAP. “Just give me the names of our concerned citizens. I’ll make sure they don’t feel too safe anymore.” Les sourires faussement courtois s’étaient dissipés, envolés dans le néant. Corban était venu te faire part de ce que tu qualifierais de problème, et tu comptais bien le régler comme il se devait. Et parce qu’un problème ne venait jamais seul, une autre de tes préoccupations te vint alors à l’esprit. “Yes, actually, there is a thing in particular I’d like to know. Have you heard anything new regarding Fenrir Greyback?”

"I wonder how she manages to find them. - A true magician never reveals their trick," répond Corban avec un sourire en coin aimable. Il se mord aussitôt la langue, à l’idée d’avoir pu citer à son supérieur l’une des ridicules devises de Buck, à l’époque où il l’accompagnait dans ses spectacles de magie (Buck étant têtu comme un troll des cavernes et ne lâchait pas un mot à ce sujet) (alors que Merlin seul sait à quel point il pouvait être bavard quand on lui parlait de magie moldue).

A la mention du mariage Travers-Abbott et du massacre qui s’en était suivi, Corban serre les dents, les fesses et les poings, dans l’attente de savoir à quelle sauce Marlon allait le bouffer. Mais apparemment, le nouveau Directeur du département était davantage du genre à jouer avec sa nourriture, là où son prédécesseur se serait fait une joie de manger tout cru la tête de quel que département que ce soit en face de lui. Corban n’en est pas rassuré pour autant; à la place de Travers, il serait tout bonnement furieux à l’égard de ses brigades de protection; aussi, la revanche n’était que partie remise, à son avis.

"I vaguely heard about that matter. Langford was conducting the survey, right? - I— guess so?" hésite Corban, loin de se préoccuper du responsable de l’interrogatoire, pas tant par mépris, comme c’était le cas pour ses hounds, que par manque d’intérêt pour cette tâche, à la base. A vrai dire, il n’en avait initialement entendu parlé seulement parce que Buck était venu gratter à sa porte pour lui demander de lui épargner cette futile mais ô combien longue besogne. Corban n’avait pas vraiment insisté (ce n’est pas comme s’il pouvait refuser quoi que ce soit à son ami, de toute façon) (et s’il avait effectivement insisté, on sait tous que c’était pour grapiller quelques minutes de plus seul avec lui).

"It can’t be too safe for anyone in this country. Not with all those wildlings sneaking around here and there, waiting for a second of inattention to fight back. - I do agree with you; hence my reaction as I read the report; people seem to think there’s nothing left to fear... Most of them haven’t heard about what happen in..." Il baisse sensiblement la voix, "Gracefield, though. That should explain it... but still..." Son agacement est palpable, plus nerveux que la lassitude irritée de son supérieur. "Just give me the names of our concerned citizens. I’ll make sure they don’t feel too safe anymore." Une ride se plie entre les deux sourcils de Corban, dont les lèvres pincées grincent doucement à mesure qu’un léger rictus lui fend le coin du visage. "Consider it done," approuve-t-il, intrigué à l’initiative de Marlon; il serait grand temps que le Ministère répande davantage la terreur dans les rues de ses citoyens, afin de leur rappeler ce pour quoi ils étaient encore au pouvoir. Corban n’était pas vicieux au point de regretter les décennies passées, lorsque les Mangemorts sévissaient encore masqués et dans l’ombre du Ministère, mais il sentait que l’autorité en place s’essoufflait et ne se faisait plus aussi respecter qu’avant.

"Yes, actually, there is a thing in particular I’d like to know. Have you heard anything new regarding Fenrir Greyback?" La question essuie le rictus de Corban, pris de court. Sa bouche s’arrondit autour d’un "who?" heureusement avorté. Il se rappelle au dernier moment de qui il s’agissait, pour s’être longtemps plaint lorsque le loup-garou et sa meute avaient été assignés à son service, comme on se passerait une citrouille trop chaude. "Some people said they’ve seen Greyback and its peers in Gracefield; believe it or not, they seemed to be fighting alongside Shacklebolt back there... After the explosion, we haven’t found his body, though, and I’m pretty sure a beast that size would leave a trace," ou du moins, de ce dont le Mangemort pouvait se rappeler, mis à part l’odeur qui le hante encore parfois à la machine à café.

Il se doute que cette vague réponse ne va pas particulièrement plaire à Marlon. Aussi, tandis qu’il cherche une manière d’ouvrir les pistes, un événement survenu quelques jours auparavant lui revient en mémoire: "However, we arrested one of his kind, a few days ago... well, to be fair, it surrendered without incident. We thought we might as well recruit it back, after all the Greybacks we let go away these past months. This one seems to be a youngling... well, at least for the wolf part." Du reste, il n’avait pas tout compris de pourquoi le loup était littéralement venu de lui-même à la Brigade, ni pourquoi il y était arrivé aux côtés d’un vampire... Corban avait déjà fait preuve d’un zèle certain pour se souvenir de pareils événements, preuve qu’il voulait quand même, au fond, entrer dans les bonnes grâces de Marlon.

"I can send it over to you... For all I care, we have plenty of other hounds, if not too many of them; so feel free to use it and question it as much as you want." Démangé par la curiosité de savoir pourquoi, de tous les fugitifs, Marlon s’était spécifiquement enquis de la question Greyback, Corban hasarde: "It might have some information regarding its alpha; however, I wouldn’t bet too much on their pack’s survival, if even the pups are running away. The beast might be as good as dead."

“A true magician never reveals their trick"La plaisanterie de Corban t’échappe, elle te laisse complètement de marbre. Tu te fais même violence pour ne pas laisser ton incompréhension se lire sur ton visage. Tu ignores d’où il tient cette expression grotesque, et tu n’es qu’à deux doigts de le soupçonner de faire l’apologie du langage moldu. Par chance, il enchaîne rapidement sur un sujet de la plus haute importance : la fameuse enquête de satisfaction. Tes sourcils pratiquement invisibles se froncent lorsque tu as plus ou moins confirmation que Langford avait été en charge de cette rude besogne. Pas étonnant alors que les résultats soient aussi peu satisfaisants. Tu n’osais imaginer la façon dont il avait pu poser les questions, ou pire interpréter les réponses. Mais quoi qu’il en soit, la conclusion de l’enquête était limpide et sans appel. Pour autant, les suppositions de Yaxley te semblent bien faiblardes, et n’expliquent, à tes yeux, en aucun cas pourquoi cet échantillon de citoyens se sentait “trop” en sécurité. “Of course they haven’t heard anything about Gracefield, but still. Every citizen knows what happened on my wedding day because of an awful lack of security.” Tu en remets savamment une couche au sujet de ta cérémonie de mariage ratée. Si Corban avait cru pouvoir s’en tirer aussi facilement, c’était bien mal te connaître. "Consider it done" Pour la première fois depuis qu’il avait fait irruption dans ton bureau, il te livra enfin une prestation convenable. Tu hochas alors brièvement la tête en guise de remerciement silencieux.

Etonnamment, Yaxley semble ne pas percuter tout de suite à qui tu fais allusion lorsque tu évoques le cas de Fenrir Greyback. Du moins, c’est ce que son absence de réaction laisse supposer, alors qu’il était d’ordinaire plus nerveux et prompt à la détente qu’un éruptif mal léché. Mais soudain, alors que tu étais presque sur le point de te demander si c’était bel et bien le véritable Corban qui se tenait devant toi et non un imposteur sous polynectar, le chef de la Values Brigade paraît frappé par un éclair de génie. Tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un ricanement sarcastique alors qu’il évoque Shacklebolt. “Kingsley is even more desperate than I would have ever thought. Anyway, it is disappointing that none of the Greybacks perished on that island.” Le ton de ta voix laissait pratiquement supposer qu’une fois encore, tu tenais les équipes de Corban pour responsable de cet échec. Après tout, c’était de bonne guerre, après toutes ces années passées à mener une rude compétition avec ton vis à vis.

Alors que tu attends patiemment que Yaxley te serve une information un tant soit peu plus utile que la précédente, tu extirpes ton paquet de Lucky Centaurs de la poche intérieure de ta veste. Sans proposer la moindre cigarette à ton visiteur, tu en glisses une entre tes lippes et l’allumes sans te soucier de savoir si la fumée risquait de gêner Corban ou non. “We thought we might as well recruit it back” Perplexe à l’idée de recruter un hybride terroriste, tu hausses un sourcil comme pour témoigner ouvertement de ta surprise. “Don’t you have enough hounds? Or why would you recruit a criminal back instead of sending him directly to Rabastan?” Si Corban avait véritablement besoin de chair fraîche, tu pourrais faire rayer quelques noms du recensement et ainsi condamner les hybrides en question à s’engager dans la Values Brigade. Cela ne devrait pas poser le moindre problème. “Which one did you get?” Tu n’étais pas certain de connaître l’ensemble de la meute, mais ce qui était certain, c’était que tu avais appris par cœur les noms de ceux qui avaient participé à ton mariage sans y avoir été invités.

Corban te rassure finalement et écarte une éventuelle pénurie de hounds. Poussant le zèle jusqu’à l’extrême, il te propose même de te livrer son nouveau pensionnaire. Tu ne réalises certainement pas pleinement à quel point cela devait coûter à Corban de te faire une telle faveur. “Bring the werewolf to a questioning room with some windows. I don’t want to suffocate in there.” Si tu n’évoquais jamais explicitement ta phobie de la crasse, tu avais fini par semer de nombreux indices à ce sujet au fil des ans. La seule odeur que tu supportais encore moins que celle d’un loup-garou était sans conteste celle du parfum de Louis Travers.
“I wouldn’t bet too much on their pack’s survival, if even the pups are running away. The beast might be as good as dead." Si tu avais voulu consulter une diseuse de bonne aventure, tu te serais adressé à cette italienne qui vendait des glaces sur le chemin de traverse, mais pas à Corban Yaxley. Tu n’avais que faire de ses suppositions imprécises. “As good as dead is not enough regarding Fenrir Greyback. I want him to die.”

"Anyway, it is disappointing that none of the Greybacks perished on that island." Corban se garde bien de lui dire que rien n’était moins sûr, du fait que la meute Greyback s’avérait bien plus proliférante que ce que le Ministère avait pu recenser; il se dit que ça n’est clairement pas le genre de nouvelles que Marlon veut se voir distribuer le jour de son investiture. Il laisse donc le reproche lui glisser dessus comme sur une cape imperméable, son regard papillonnant discrètement çà et là, sur la surface impeccable du bureau, qui ne lui permettait de ne se raccrocher à rien. La pièce était meublée avec beaucoup de goûts et avec économie, ne s’encombrant que du strict nécessaire, loin du fourbi qui s’entassait dans l’open space de la VB, sans faire exception de l’exigu bureau de Corban, dans lequel poireautait toujours un.e brigadier.e ou, à plus long termes, des piles de dossiers, pièces à conviction et autres plantes vertes tirant la gueule (un bordel sans nom, bien que Rio ait persévéré à lui chaparder des trucs).
Cependant, pour une fois, Corban se dit qu’il préférait le vacarme et son ordinaire bousier que le silence et le bois laqué du bureau du Directeur de la Justice Magique.

"Don’t you have enough hounds? Or why would you recruit a criminal back instead of sending him directly to Rabastan? Corban devait avouer que Marlon n’avait pas tort, il n’avait pas vraiment prêté attention au dossier de ce type, quand un vampire l’avait amené au recensement. Moins il s’occupait de ce genre d’affaires, mieux il se portait. Et puis, dans le fond, peut-être qu’il préférait savoir tous ces affreux hybrides dans ses rangs qu’éparpillés n’importe où ailleurs. "For that one, you might as well want him alive and cooperating, because he might be a precious source of information to lead us to their pack. Et, pour ne pas donner l’impression de totalement contredire Marlon, il ajoute: Trust me, it doesnt please me at all, and if I could have sent him to Lestrange, I would have done it on the spot. - Which one did you get?"

Là encore, Corban dissimule bien son embarras. Il était connu au N9 que le nerveux et terrible chef de la Values Brigade ne connaissait pas la moitié des noms de ses recrues (hybrides, cela va de soi), au même titre que la nouvelle s’était répandue comme une trainée de poudre, la fois où il avait adressé la parole à Lucia, pour lui rendre ses salutations. Mais apparemment, on n’avait pas mis le nouveau directeur dans la boucle, et de fait, Corban se force à réfléchir pour se rappeler du nom du loup qu’il venait de recruter.
"I uh— I usually call them by their pack name… S’il le pouvait, il se féliciterait d’une tape sur l’épaule, tellement ça avait été malin. You know how they love getting stupid names… it said something about being called… butt? Corban fronce les sourcils de confusion. I don’t know, it’s just an old guy with bad breath and crazy blue eyes…" Le temps que Corban comprenne le lien de parenté entre Boris et Caleb, il faudrait déjà qu’il conscientise qu’un loup garou et un vampire pouvaient seulement avoir de la famille. "I’ll get that sorted for you."

"Bring the werewolf to a questioning room with some windows. I don’t want to suffocate in there. - Sure, will do."
Note to self: lui coller deux handlers au train, pour être sûr que Travers ne se laisse pas emporter par ses émotions aigries et ne bute la pauvre bête. Pas que Corban ait pitié de lui, hein, mais il était certain que ça lui retomberait sur le pif, cette histoire, avec la paperasse, sans compter ses petits camarades hybrides qui ronchonneraient après sa disparition (il ne manquerait plus qu’ils se constituent un syndicat!).

"As good as dead is not enough regarding Fenrir Greyback. I want him to die." Qu’est-ce que je disais… Mentalement, les yeux de Corban roulent si fort qu’ils pourraient se bloquer au fond de leurs orbites. Bon, en vrai, la formulation était un peu stylée, mais autant qu’elle reste ce qu’elle était: une citation un peu stylée qu’il ne se gênerait pas pour réutiliser à la fin d’un brief.
"Fine, if you get some information out of that wolf, I’ll send a team on the alpha’s track." A team, as in, un duo handler/hound qui n’a rien d’autre à faire (ce qui ne risque pas d’arriver de sitôt avec les événements qui allaient suivre).

La prochaine fois, Corban enverra Kohli, ça lui fera gagner du temps, et il est certain que son assistant aura davantage d’infos pour satisfaire le nouveau directeur (et sûrement davantage de patience aussi). De fait, calquant son comportement sur celui de son aide, Corban finit par demander: "Is there anything else I can do for you?"

C’aurait été un euphémisme que d’affirmer que Corban et toi n’aviez jamais été sur la même longueur d’ondes. Plus que la rivalité qui vous avait opposé toutes ces années durant, pendant lesquelles tu avais été à la tête de la BPM, il y avait une faille béante entre vos visions respectives du monde. Tu n’avais jamais compris comment Corban pouvait se complaire à évoluer dans un environnement peuplé par des hybrides puants. Et vraisemblablement, il ne partageait pas ton désir viscéral d’anéantir la meute Greyback. Néanmoins, cette fois-ci, tu n’eus d’autre choix que de capituler. “Fine, we’ll keep that one alive.” Corban avait raison, aussi douloureux que ce soit de l’admettre. Cette vieille boule de poils qui sentait mauvais de la bouche aurait peut-être des informations quant à la localisation de Fenrir Greyback. Et avant de lui régler son compte, il convenait de l’interroger dans les règles.

"You know how they love getting stupid names… it said something about being called… butt?" Haussant un sourcil d’un air perplexe, tu fais mine de ne rien savoir des us et coutumes de ces barbares. Alors qu’en réalité, tu connaissais très bien les surnoms de la meute Greyback, ou du moins celui de Fish… “No, I don’t. I usually avoid your hounds and their peers.” Fidèle à toi-même, tu ne manques pas une occasion de rappeler que tout semblait vous séparer, Corban et toi. "Fine, if you get some information out of that wolf, I’ll send a team on the alpha’s track." Tu hoches alors la tête en signe d’approbation. On ne pouvait pas prétendre que tu faisais véritablement confiance à Corban et ses équipes, et il était fort probable que si tu obtenais la moindre information, tu en parlerais d’abord à Silver Marsh. Mais pour l’heure, tu ne te départissais pas de tes manières pour autant. “Thank you for taking this seriously, Corban.” Difficile de savoir si cela faisait office de remerciement factice, ou s’il s’agissait d’un ordre déguisé à prendre le sujet au sérieux.

S’il t’apparait très clairement que Corban n’avait pas eu l’intention de s’attarder plus que nécessaire dans ton bureau, tu estimes pourtant que tu ne t’es pas assez délecté de sa déception de te voir assis dans le fauteuil de Roy. Alors, bien rapidement, tu trouves un nouveau prétexte pour le garder auprès de toi quelques instants supplémentaires. “Yes, actually, there is a last matter I’d like to discuss with you.” Tu marques une courte pause, comme pour ménager un suspense qui n’avait pas lieu d’être, alors que tu étais tout simplement en train de réfléchir à l’histoire bidon que tu allais lui servir. “Have you already thought about a replacement for Kalen? If his position stays vacant for too long, I’d be forced to remove it permanently. I know that Marsh would need some more budget for his team.” Intérieurement, tu jubilais, tu te félicitais d’avoir abordé cette question hautement sensible, quelques semaines à peine après le décès de Kalen Yaxley. Tu sais également au vol l’occasion de rappeler que tes liens avec la BPM et Silver Marsh sont autrement plus étroits que ceux que tu entretiens avec la Values Brigade. “I give you until Christmas to make a decision. But please, choose someone respectable, and not an alcoholic like Prewett or Buchanan.” Le ton était donné, l’ultimatum posé. Désormais, Corban était libre de retourner vaquer à ses occupations.

"Thank you for taking this seriously, Corban. - No problem," répond Corban en passant ses mains derrière son dos, s’agrippant le poignet. Il va pour faire volte-face, quasiment sûr que Marlon allait le laisser partir, puisqu’il devait être à peu près aussi soulé que lui de l’avoir dans ses quartiers. La suite va vous étonner. "Yes, actually, there is a last matter I’d like to discuss with you. Corban plisse les yeux, fronçant un peu les sourcils; ça c’est la meilleure! - Sir?"

Le silence qui suit semble durer des heures, et, les mains toujours dans son dos, Corban s’est mis à se tapoter l’intérieur du poignet du bout de son autre index, frénétiquement. S’il avait été assis, c’est toute sa jambe qui se serait mise à trembler d’impatience et de nervosité, irriguée par les litres de Crimson Bull navigant dans son sang. Pour faire passer les secondes, Corban se demande si Felix Wickham lui avait rendu son dossier sur la boutique qui refilait du faux sang; et si Nils Fitzroy avait enfin rempli son formulaire pour demander à changer de hound, vu le temps qu’il passait avec la vampire du mec toujours absent, là. Il pense aussi à la tache de gras sur le col de la chemise de Buck.

"Have you already thought about a replacement for Kalen? What the fuck you bastard? how dare you mention my baby brother?? mind your own business, you piece of shit!! it’s been only two months!! If his position stays vacant for too long, I’d be forced to remove it permanently. I know that Marsh would need some more budget for his team." Corban a arrêté d’essayer de creuser un trou dans son poignet par la simple force de son index. Il le serre un peu plus fort, pivotant un peu sa prise jusqu’à ce qu’une sensation de brûlure ne lui remonte dans son bras emprisonné. Tous les moyens étaient bons pour rediriger la douleur et la peine.
Il se retient de lui demander ce que le service jeux et sports allait pouvoir faire du fric réservé à la sécurité, incapable de réaliser que Marsh n’était pas le type qui travaillait à l’organisation des matchs de Quidditch, mais bien son collègue de la BPM. Mais poser la question à Marlon ne ferait que retarder son départ tant souhaité.

"I give you until Christmas to make a decision. But please, choose someone respectable, and not an alcoholic like Prewett or Buchanan. - Yes, sure, I’ve been thinking about it." Le pire, c’est que c’était vrai; déjà en septembre, juste après le décès de son frère, Corban avait demandé à Buck, mais celui-ci avait refusé en bonne et due forme, aka, à grands renforts de coups de poing dans sa figure. Depuis, Corban avait mis le dossier en suspens, bien qu’il n’écarte pas la possibilité de demander à Siham, la plus prometteuse de ses handlers, du fait de sa prise de la Marque imminente. Rudhyart se jetterait sans doute à ses pieds (pour faire quoi? on se le demande) s’il émettait la moindre promesse à son égard, et Nils Fitzroy, comme l’avait si subtilement suggéré Buck, avait fait preuve de beaucoup de zèle vis-à-vis de l’organisation du service; le seul soucis étant qu’il prenait son temps pour obtenir la Marque. Il y avait aussi Ulrike von Bäume, mais elle lui donnait l’impression de trop se reposer sur ses lauriers…
"If you want, I’ll forward you a list of names of potential candidates. Or if you’re not interested, I’ll let you know by Christmas." Et, let’s be honest, quelle que soit la réponse de Marlon, il pouvait toujours se brosser pour récupérer la susdite liste en questions, ou de surcroit avoir le moindre mot à dire au sujet du choix de Corban.
"Is that everything, sir?"

Tu n’avais absolument aucune idée de la nature des liens qui avaient pu unir Corban et Kalen. Absolument aucune idée qu’en évoquant une nouvelle fois son frère disparu tu causerais un bouleversement inévitable chez ton visiteur. Et si tu aperçois les phalanges de sa main qui blanchissent alors qu’il semble resserrer l’emprise sur son propre poignet, tu ne t’attardes guère sur les sentiments qui le parcourent en cet instant. Corban lui-même semble peu enclin à laisser entrevoir sa colère, aussi joue-t-il parfaitement le jeu alors qu’il reprend la parole. “Yes, sure, I’ve been thinking about it." Oh vraiment ? S’il s’était véritablement penché sur la question, alors pourquoi n’avait-il encore aucun nouveau bras droit à ses côtés ? Tes pupilles se plissent quelque peu et se changent en un regard inquisiteur. Ton regard se pose entre les deux yeux de Corban et ne paraît pas bouger d’un millimètre alors que tu continues à l’observer en silence. Quelle excuse allait-il bien pouvoir te servir ? Eh bien absolument aucune. "If you want, I’ll forward you a list of names of potential candidates. Or if you’re not interested, I’ll let you know by Christmas." Ah quoi bon te transmettre une liste ? Tu ne connaissais pas même la moitié de ces bons à rien qui avaient préféré servir la Values Brigade plutôt que la BPM. Et tu n’avais nullement le temps de prétendre ne serait-ce qu’une seconde que tu savais qui se cachait derrière les noms des potentiels successeurs de Kalen. “It won’t be necessary. I trust you, Corban. Just make your decision before Christmas.” Même tes remerciements à ses félicitations contraintes n’avaient pas paru aussi faux que cette affirmation selon laquelle tu lui faisais pleinement confiance. Et tu n’avais, de toute façon, pas l’intention de le persuader de ta sincérité.

Encore une fois, Yaxley manifeste son intention de mettre un terme à votre conversation pour de bon. Mais il le fait poliment, en réitérant sa question, posée une première fois, il y a quelques minutes à peine. Ton regard se décide enfin à quitter le visage de Corban, pour aller se perdre dans le vide. Ton visage se pare d’un air faussement dubitatif alors que tu retardes le moment de la libération. “There is a very last thing.” N’avais-tu pas déjà dit cela quelques instants plus tôt ? Peut-être bien que si, mais en cet instant, rien ne saurait te faire plus plaisir que de triturer les nerfs de Corban quelques secondes de plus. Ce n’était pas tous les jours que l’occasion t’était donnée de t’amuser ainsi avec ton ancien rival. “Stop calling me “sir”. After all, you and I are old friends.” Tes lippes se tordent alors en un sourire moqueur. “Have a nice evening, Corban!”

FIN