BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (chaos#6) I hope you know we had everything

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Bao Wang
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Bao Wang
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Âge : 26 ans, semble-t-il. Elle ne connait pas sa date de naissance, mais fête son anniversaire chaque 16 janvier.
Occupation : Chien enragé du Clan Wang n'étant pas un titre officieux, on la nomme "Security Officer", soit responsable de la sécurité des siens lors de rencontres ou deals importants, en plus d'être en charge, de manière générale, de la sécurité rapprochée des Wang.
Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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I hope you know we had everything
I am the monster you created, you ripped out all my parts, and worst of all, for me to live, I gotta kill the part of me that saw that I needed you more. I hope you know we had everything, and you broke me and left these pieces. I want you to hurt like you hurt me today and I want you to lose like I lose when I play what could have been.
tw:mention de meurtre, langage cru

Dans un violent fracas silencieux, le cœur de Bao dégringole ; une chute vertigineuse dont elle est la seule à connaître l’existence, dans le secret de son buste, alors qu’une chape de plomb tombe sur elle. Les voix de ses frères et soeurs se font étouffées, à peine un murmure inaudible et incompréhensible résonnant dans sa boîte crânienne et la sorcière reste ainsi, immobile, les yeux arrondis et le souffle court, en sentant poindre en elle une morsure par trop familière, dont elle avait presque oublié l’existence – par choix, se rappelle-t-elle soudainement, une douleur supplémentaire faisant progresser la rage qui gagne peu à peu du terrain. Elle est incapable d’avoir un geste, paralysée par les mots étouffés de l’enfoiré qu’ils torturent nuit et jour depuis elle ne veut savoir quand ; et ce sont ces mêmes mots qui la rongent, grignotent ses intestins, ses poumons, atteignent bientôt ses pensées en un nouvel impact bruyant.

Zanjin Kang killed Wei.

Il y a un fourmillement, à l’arrière de la nuque de Bao, alors que l’information fait son chemin, comme une main s’y refermant et la tirant douloureusement en arrière, l’arrachant de la contemplation de sa propre connerie. Comment a-t-elle pu ne pas voir ? Comment a-t-elle pu être si désespérée, au point de se laisser (encore) engloutir par cet étouffant sentiment de liberté (encore), de paix (encore), cette illusion (encore) ? Comment a-t-elle pu se rouler (encore) dans ces mensonges confortants ? Comment a-t-elle pu croire, et si longtemps de plus, qu’elle avait trouvé sa réalité, une réalité rien qu’à elle, rien qu’à elles, loin des siens, loin des leurs ? Comment a-t-elle pu croire qu’elle touchait du bout des doigts quelque chose de vrai ? Comment a-t-elle pu être bernée par la douce impression qu’elle y avait le droit ?

There’s no peace, Bao. Ever.
Les voix des siens ne sont toujours qu’un bruit de fond à peine audible, lorsqu’elle pivote sur elle-même, les poings serrés et le coeur déchiré de part en part, pour faire quelques pas aussi lents que déterminés vers la porte de l'entrepôt, abandonnant dans son dos le brouhaha et les regards sanguinaires de ses frères et soeurs. (”Bao!”) Le sien aussi, l’est, sombre, profond, et avide de vengeance ; mais une autre lueur s’y mêle, blessée, douloureuse. (”Bao, wait!”) Et elle pousse presque un grognement lorsqu’elle sent une main se refermer fermement sur son épaule. Bao se retourne avec vigueur, prête à se jeter sur quiconque tenterait de retenir ses pas. Mais en tombant dans le regard de Quon rivé dans le sien, elle n’en fait rien, reste immobile. Seuls leurs yeux parlent pour l’un comme pour l’autre (it’s a twin thing, aurait dit de sa voix insupportable son frère, s’il ne gardait pas, comme elle, un silence lourd) ; elle n’a pas envie de le dire, elle n’a pas besoin de le dire, et Quon reprend sa main, lui dit quelque chose qu’elle n’entend pas vraiment, ravalé par les battements trop lourds de son coeur, et c’est après un dernier échange de regards qu’elle transplane.

Le tourbillon l’amène étrangement dans le hall de l’immeuble, plutôt que devant la porte, et Bao n’attend pas plus pour gravir les marches, une par une plutôt qu’en courant, comme prenant son temps, progressant d’une démarche patiente – elle ne l’est pas, en réalité, ni calme, malgré son visage fermé et ses gestes mesurés. Elle bouillonne, et chaque pas fait progresser un peu plus le fourmillement dangereux qui chatouille chacun de ses muscles et chacune de ses pensées de plus en plus confuses. (”You think it was me. It was not me.”) Chaque putain de mensonges lui revient avec une précision nette, brute, la ronge jusqu’à l’os alors que son souffle s’allourdit. (”I'm all yours now, so gwaa.”) Toute la tendresse, tous les murmures, toutes les caresses, tous les regards, tout apparaît comme un mensonge se plantant à même son ventre tordu sous la colère. (”Bao, I am many things that you should despise, but I'm not a liar.”) ”Liar!” Ses doigts tremblants viennent chercher le trousseau de clés dans la poche de sa veste, lorsqu’elle arrive devant la porte ; et malgré tous ses efforts, elle ne parvient pas à enfoncer la clé dans la serrure, frottant contre le bois et le métal en des gestes imprécis. ”Fuck you”, grogne Bao en laissant tomber le trousseau sur le sol après seulement quelques secondes – tant pis. Elle sort sa baguette de son étui avec empressement et la pointe vers la porte, qui vole en éclats sous ses yeux qu’elle ne cherche même pas à protéger.

Sa paume est moite contre le bois de prunellier, que Bao tient pourtant fermement alors qu’elle progresse nerveusement dans l’appartement. Un coup d'œil rapide sur sa gauche et elle constate que le salon est vide ; alors elle ne réfléchit pas à deux fois en se dirigeant vers la chambre. Et la mélodie des voix jouant en boucle dans son esprit s’interrompt brusquement, presque violemment, quand elle tombe sur la silhouette de Carrie la dardant de son habituel regard froid – non, il y a quelque chose d’autre, comme dans le sien, de différent néanmoins, une forme de peur, peut-être ? Bao n’a pas le temps de se poser la question, ou plutôt ne le prend pas, et sa baguette se lève dans sa direction, son corps agissant avant même d’avoir obtenu l’accord de son esprit. ”Why?!” Sa voix aussi lui échappe, résonnant dans l’appartement en un écho violent, un miracle qu’elle soit capable de produire un son si fort au travers de sa gorge serrée presque douloureusement.

Ses pupilles restent fermement ancrées dans les siennes, sans faire de gestes supplémentaires, la menaçant simplement de son arme braquée sur elle. Parce que cette faiblesse la retient, cette même faiblesse qui lui a donné l’illusion d’être en vie, cette même faiblesse qu’elle a envie d’arracher de ses deux mains tremblantes, de déchirer de part en part. ”You knew, you knew from the beginning and you fucking lied all this time.” Tout ce temps, à la noyer sous ses caresses et ses regards et ses gémissements et sa chaleur et ses mains dans ses cheveux et ses mains sur son corps et– ”No more playing with me”, siffle Bao d’une voix presque étranglée par la colère, et la rage, et l’envie de ravager son visage aux traits si fins, et l’envie de l’attirer contre elle et– ”Just say it. Say it, or I swear Carrie I’ll fucking kill you.” Ses mots ressemblent par trop à ceux qu’elle a pu aboyer il y a des mois de cela, quand elles se sont revues pour la première fois. ”Say it!” There’s no peace, Bao. Wei avait raison.
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
Date d'inscription : 31/05/2020
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Crédit : cosmic light (av). tumblr (gif1) poupoune (gifs & crackship). chilton (aesthetic). scott lynch & seth dickinson (quotes).
Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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But at least there is revenge, which is just like justice the way saltwater is like fresh.
tw: mention de drogues

Dormir est un gaspillage de temps: Carrie n'aime pas décrocher pendant aussi longtemps, et a toujours l'impression que se reposer ne fera que lui apporter des ennuis. Tout peut arriver, en quelques heures, le meilleur comme le pire. Elle a un sommeil nerveux et léger, agité, qui commence tard et se finit tôt. Dans son lit, accompagnée ou non, elle n'aime pas s'attarder, s'échappe des draps comme si ils la brûlaient. Elle n'aime pas passer des heures à tourner sur le matelas en attendant le sommeil; elle a très vite devisé ses propres moyens de s'endormir, que ce soit d'épuisement en poussant aussi longtemps que possible son éveil, que les médicaments prescrits pour l'aider, que sa précieuse pipe qui garde résidence dans le tiroir de sa table de chevet. C'est son moyen préféré, celui-là, parce que l'opium ne la fait pas dormir: il la plonge dans l'inconscience.

Quand elle était petite, c'était ce qu'elle préférait dans la maison de Blake. Ce moment où elle s'abandonnait complètement au noir pour en ressortir quelques heures plus tard. L'inconscience était un cadeau: le temps y passait sans qu'elle en fasse partie, des choses lui arrivaient sans qu'elle ait à le savoir. Aujourd'hui, c'était toutes les nuits avec impatience qu'elle cherchait ce réconfort en fumant son opium et en se réfugiant dans son lit vide qui ne lui avait jamais paru aussi grand.

L'explosion la tire de cette obscurité accueillante dans un sursaut, et il lui faut quelques clignements d'yeux pour complètement revenir dans son coeur. Ses paupières lui font mal, sa langue est pâteuse dans sa bouche et l'arrière de son crâne lui fait mal. Désorientée, Carrie se redresse dans son lit, entend les bruits de pas dans la pièce d'à côté et essaye de poser, aveuglément mais immédiatement, la main sur le collier en or sur sa table de nuit: le portoloin express offert par Zanjin n'est jamais loin, ses talents en transplanage laissant encore à désirer malgré ses efforts récents. Mais il se trouve sur le bureau, de l'autre côté de la pièce: elle le voit qui brille à la lumière de sa lampe de chevet.

Elle ignore pourquoi elle hésite quand les pas se rapprochent; elle ignore pourquoi elle s'immobilise quand elle voit Bao dans l'encadrement de la porte, ses yeux sombres, immenses et accusateurs, plantés sur elle.

Why?!” La langue épaisse et pâteuse de Carrie a du mal à bouger dans sa bouche, et elle lutte avec elle pour articuler: "why? What, why?" en clignant des paupières, la vision trouble. Elle retire sa main du collier pour se frotter les yeux, s'asseyant sur le rebord du lit lentement. "Bao, what is--" commence-t-elle d'une petite voix cassée, mais elle s'interrompt quand elle rouvre les yeux et voit enfin la baguette.

Carrie devient très immobile, ses yeux passant de l'artefact magique à l'expression heurtée sur le visage de Bao - elle n'a jamais plus ressemblé à un chien à qui on vient de donner un coup de pied. Ses pensées ont du mal à s'organiser dans son crâne, à formuler une explication ou un plan valables. Carrie ne pense qu'à Bao, sa distance froide depuis l'anniversaire du Syndicat, sa tendresse maladroite avant ça, ces deux dernières années de relation inégale mais affectueuse, renversante, unique. ”You knew, you knew from the beginning and you fucking lied all this time.” Carrie pense à tout ça, et elle pense au fait que tout vient vraisemblablement d'être détruit, ou l'a toujours été, et dans sa confusion de réveil trop brusque, elle se surprend elle-même à ne pas éprouver la moindre tristesse mais une profonde lassitude.

"Bao," commence-t-elle d'un ton conciliant. "It's not-- - No more playing with me.” Le grognement écumant de Bao n'est pas propice à la négociation. Carrie est en train de se dire qu'elle n'a pas les bonnes cartes en main, ce soir, pour s'occuper de ce problème. ”Just say it. Say it, or I swear Carrie I’ll fucking kill you.” Un pli dépréciateur vient barrer la bouche de Carrie. ”Say it! - What do you want me to say?" Carrie s'efforce de garder un ton calme et détendu alors même que son rythme cardiaque s'est affreusement affolé en entendant Bao crier (et pas de la manière agréable habituelle). "Bao, please, can we talk? I'm barely awake and you come in like this in the middle of the night, spewing nonsense..." Carrie soupire, Carrie détourne le regard pour calculer la distance entre sa main et le collier de Zanjin et Carrie fait lentement un geste pour se mettre debout avant de lever les mains en l'air face à Bao.

Elle ne va pas lui faire de mal - Carrie en reste persuadée, même des mois plus tard. Son emprise sur elle est trop fort et de toutes façons, si elle voulait vraiment la tuer, elle l'aurait déjà fait. Elle est là de son propre chef - Chen ne lui aurait jamais demandé de discuter ou de s'attarder, et Bao n'irait pas contre les ordres.

Carrie écarte les doigts pour bien lui montrer qu'elle ne prépare aucun sort. Son coeur bat trop vite, trop fort dans sa poitrine sous la baguette de la Wang. Elle sait de quoi elle est capable. Il faut juste qu'elle atteigne le Portoloin... "What do you want me to say? Tell me. Tell me and I'll say it, whatever you want." Whatever you want. Que ce soit quand elles se disputent ou quand elles couchent ensemble, ce motto a toujours été aussi vrai pour Carrie par rapport à Bao.

Elle ne l'a pas vue depuis des semaines, les Wang ont-ils utilisé ce temps pour finir leur enquête? Non, c'est impossible. La Face ne savait rien, et Jin... Non. Carrie dévisage Bao avec avidité - cela fait trop longtemps qu'elle n'y a pas eu droit - et désespoir - que fait-elle là? Malheureusement, ça ne semble pas être du ressort de leurs activités habituelles... "I've missed you," ajoute Carrie dans le même souffle, non sans sincérité, en jetant un coup d'oeil rapide en direction de son bureau.
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Bao Wang
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Bao Wang
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I hope you know we had everything
tw:mention de meurtre, violence

What do you want me to say?” Bao déteste le ton faussement calme de Carrie. Elle déteste ses deux grands yeux de biche affolés. Elle déteste son air apeuré. Elle déteste ses paupières encore lourdes de sommeil, ses traits un peu tirés. Elle déteste ses gestes lents face à elle, comme si elle manipulait une bombe sur le point d’exploser. Elle déteste la veine qui ressort dans son cou sous la tension, qu’elle a retracée du bout du doigt tant de fois, timidement d’abord, puis avec plus d’assurance ces derniers temps. Elle déteste ses cheveux légèrement en bataille, d’une douceur qui l’a toujours un peu étourdie. Elle déteste la courbe trop parfaite de ses sourcils, tout juste arqués sur l’instant. Elle déteste le tracé de sa bouche sur laquelle son regard tombe brièvement. Elle déteste sa voix, elle déteste son soupir, elle déteste– ”You know what!” Elle déteste hurler sur Carrie, elle déteste lui faire peur, elle déteste la voir tendue, elle déteste se tenir là, face à elle, sa baguette pointée vers elle, avec l’envie de faire disparaître tout ce qu’elle déteste. Elle déteste avoir envie de lui faire du mal.

”Bao, please, can we talk? I'm barely awake and you come in like this in the middle of the night, spewing nonsense...” Lorsque Carrie remue légèrement pour se tirer du lit, la poigne de Bao se fait plus ferme autour de sa baguette, et elle ajuste sa posture, ses muscles bandés, comme ils l’ont été tant de fois au cours de sa vie, comme ils le sont toujours face à l’ennemi. Elle se redresse, car elle sait, Bao, qu’il y a une certaine faiblesse dans sa façon de se tenir, de tenir sa baguette même, un défaut, une nervosité inédite, une forme d’hésitation qui ne devrait pas exister, et qui est pourtant bien présente. Parce que Carrie– No, Carrie is a liar. Nerveuse, son arme se lève presque d’elle-même en direction de ses mains quand elle les lève dans sa direction en un geste de reddition – celui-ci aussi, Bao le déteste. ”What do you want me to say? Tell me. Tell me and I'll say it, whatever you want.” No. No no no. (”I'm all yours now, so gwaa - how exactly do you want me?”) Carrie n’a plus le droit de jouer, a perdu le droit d’invoquer cette petite phrase qui a toujours fait fondre une part inconnue de Bao – cette part n’existe plus, a explosé en une myriade d’éclats qui se sont fichés directement dans son coeur, dans ses poumons, dans sa boîte crânienne, qui l’empêchent de voir, réfléchir, respirer correctement.

Il n’y a plus que la haine, la colère, la tristesse, l’incompréhension, le deuil.

Alors elle retient son souffle, immobile tandis que Carrie la dévisage d’un regard qu’elle ne connaît que trop bien (qu’elle déteste), presque hypnotique, qui semble l’appeler ; et Bao fait un pas, puis deux, puis trois dans sa direction, ses doigts tremblants autour de sa baguette, jusqu’à se retrouver face à elle, et d’embrasser tous ces détails parfaits de son visage, qu’elle déteste. ”I've missed you.” La voix de Carrie éclate sur ses tympans en une détonation douloureuse, résonne dans sa cage thoracique où bat maladroitement et rapidement son cœur bien trop lourd.

Bao aurait tué, pour entendre ces mots entre les lèvres de la sorcière. Elle aurait tué pour sa douceur, ses doigts courants dans ses cheveux, sur ses cicatrices, pour la profondeur sans fond de son regard dans le sien. Elle aurait tué (a tué), pour protéger ce petit bout de quelque chose, ou plutôt ce petit bout de rien, qui n’appartenait qu’à elles. Elle aurait tué, pour continuer à ressentir cette terrifiante et apaisante vulnérabilité qui la prend seulement avec Carrie, ce sentiment de liberté unique, interdit, précieux.

Bao n’aurait jamais dû croire qu’elle y avait le droit. Elle n’aurait jamais dû croire Carrie. Elle ne devrait pas la croire, alors que le regard de la sorcière file brièvement derrière elle, avant de revenir dans le sien – un détail à peine perceptible, qui n’échappe pas au chien de garde entraîné à être un radar du moindre changement. (”I've missed you.”) Carrie lui ment, encore. Carrie est une menteuse. ”NO!” Le mot presque hurlé file d’entre ses lèvres aussi rapidement que sa main libre se lève pour s’abattre dans un son sec et lourd sur la joue de la Warlock. La violence est le seul langage qu’a jamais connu Bao ; elle a cru, un temps, pouvoir en parler un autre – c’était, là aussi, un mensonge. Sa respiration est lourde, presque sifflante, lorsqu’elle observe le corps de Carrie accuser l’impact de sa paume ; elle aimerait pouvoir ressentir la même douleur qu’elle, physique, tangible, réelle.

De ses quelques centimètres de plus qu’elle, Bao se penche sur elle, la mâchoire serrée et les yeux plissés pour ne pas ressentir à quel point ils la brûlent. ”Say you know who killed my father”, ordonne-t-elle d’une voix enragée et tremblante, d’une voix qui ne lui appartient qu’à peine. Liar, liar, liar. ”Say your brother did it, say you knew all along. Say you lied to me!” Elle siffle entre ses dents, grogne presque, les mots passant difficilement au travers de sa gorge terriblement nouée. Carrie lui a menti – sur tout, sur Wei, sur elle, sur elles. Carrie lui a menti, tout du long, elle s’est jouée de sa naïveté, de son envie d’être libre, de son envie d’y croire, de son envie d’être quelqu’un d’autre. Rien de ce qu’elles ont eu n’a jamais été réel, et la vue de Bao se brouille légèrement de quelques larmes de colère. ”Say you used me, say you never cared for me, say it was all a lie Carrie!” Ce serait bien plus simple, c’est plus simple, c’est la seule explication. Deux sillons chauds et humides se dessinent sur ses joues, sa baguette désormais abaissée le long de son corps alors qu’elle se tient à quelques centimètres de Carrie. Why would you do this to me?, aimerait, au fond d’elle, demander Bao. Mais les gens comme elles ne se posent pas ce genre de question – elles se détestent, se détruisent, à la place.
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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tw: violence, mention de meurtre, gaslighting

Carrie n'entend même pas le hurlement de Bao: elle n'entend que ses tympans qui se mettent à vibrer en même temps que son sang rugit à ses oreilles quand la main de son amante se lève et s'abat avec une violence formidable sur sa joue.
La douleur lui arrache un glapissement et elle reste sur ses jambes que par pure chance; le reste de son corps accuse le coup comme si elle avait été fouettée. Carrie sent des larmes monter à son oeil droit, et sa peau se mettre à la brûler, et une sensation glaçante et terrifiante lui descendre le long de la nuque jusqu'à la chute de ses reins: de la honte, de la colère, et de la peur.

Elle est étourdie quand elle relève des yeux écarquillés et embués de larmes de douleur vers Bao, mâchoire décrochée comme si elle ne pouvait véritablement pas croire qu'elle puisse ainsi lever la main sur elle - du moins, pas dans ce contexte, lui rappelle mesquinement les synapses mal accordés de son cerveau.
Avec sa mâchoire tendue et ses yeux plissés de colère, Bao lui fait véritablement peur, comme elle aurait toujours dû lui faire peur. Hungry dogs are never loyal, lui a-t-on tant de fois rappelé par rapport à ses propres Dogs, par rapport à elle-même, par rapport au monde entier qui l'entoure; et pourtant, face au chien des Wang, Carrie s'est oubliée. She'll never forget which hand fed her first. A dog only has one master, lui a dit Jin quand il a appris pour elles. Ce à quoi elle avait répondu, avec un salacitude qu'elle savait qu'il trouverait vulgaire: Well, I think she enjoys my hand just fine. Who cares about Wang Wei?

Say you know who killed my father.” Carrie lève une main tremblante vers sa joue, brûlante. Elle sent déjà la peau gonfler et se gorger de sang. Le coin de son oeil continue de pleurer et gonfle lui aussi; son oeil lui fait si mal, des vaisseaux sanguins ont dû exploser sous l'impact. Le plus terrifiant est peut-être qu'elle sait que ce qu'elle qualifie comme une force formidable, n'est seulement qu'une fraction de la force de Bao. ”Say your brother did it, say you knew all along. Say you lied to me! - B-Bao, listen--" Mais Bao ne l'écoute plus. ”Say you used me, say you never cared for me, say it was all a lie Carrie! - No- don't- please, I'm not-" Elle a du mal à réassembler ses pensées: le choc l'a traversée toute entière et elle sent sa cervelle pédaler dans le vide pour rattraper ce qui est en train de se passer, pour s'accrocher aux mots de Bao. La main sur sa joue se tend vers elle, au début pour la toucher, puis pour lui faire signe d'arrêter quand elle pense que l'effleurer lui vaudrait un autre coup.

Le souvenir d'à quel point Bao peut se montrer pliable et docile sous sa main est presque douloureux. Elle aimerait poser sa main sur son épaule, serrer le muscle qui s'y trouve; plonger ses doigts dans ses cheveux et les tirer jusqu'à la faire grogner. Elle aimerait — tellement de choses.
Elle ne sait pas ce qui est le plus décevant: que la vie est toujours si injuste après tout ce temps, ou le fait qu'elle se soit faite avoir à son propre jeu.

"I didn't know, I swear I didn't know," balbutie Carrie d'une voix tremblante, ses doigts toujours levés, une bien maigre manière de calmer la rage du chien. "Jin, he just-- if I had known, I would have done something, I told him so, I tried, I really tried but--" Carrie aimerait pleurer, exploser, laisser la boule qui lui serre le ventre remonter dans sa gorge et exploser derrière son nez; mais rien ne vient. Ce n'est pas du chagrin ou du désespoir qu'elle ressent: juste de la peur.

Elle continue de parler en bougeant légèrement, sa main toujours levée, les faisant tourner pour se rapprocher du Portoloin. "I would never have done this," elle pointe frénétiquement Bao puis elle, puis Bao de nouveau, "any of this if I had, Bao, I swear, he- he told me only recently- after the Snare, but I didn't know, I promise..." Carrie se surprend elle-même de la vitesse avec laquelle le mensonge lui vient, tant il est si bien accompagné de toutes ces petites vérités. "Jin and I, we don't- we don't talk much anymore, and he wanted to kill your father because-- Bao, please," sa voix commence à partir dans les aïgus en voyant le chien réagir et Carrie se sent - honteusement - se ratatiner sur elle-même, "don't do this, whatever you're here to do, don't do it, I didn't know, I couldn't, wouldn't, didn't lie to you, I swear, I swear, you have to believe me — please."
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Bao Wang
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Bao Wang
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Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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tw:violence

Bao n’entend plus que les battements lourds de son cœur cognant contre ses tympans, un tambourinement habituellement apaisant, qui sur l’instant lui est insupportable. Elle aimerait avoir la force de se concentrer sur sa respiration qui se fait de plus en plus brève et difficile ; elle n’y parvient pas, alors que sa gorge se serre en un étau douloureux, raréfiant l’air autour d’elle. ”No- don't- please, I'm not-” STOP – elle n’arrive pas à le hurler au visage de Carrie, les mots se coincent dans sa mâchoire tremblante et contractée. Elle ne parvient pas à bouger, à parler, à respirer, à faire autre chose que de resserrer sa prise fébrile sur sa baguette pointée vers le sol, comme sa seule ancre en cet instant où un poids trop lourd s’installe sur son torse. Elle ne bouge pas non plus, lorsque la main de Carrie se tend lentement vers elle ; et il y a une infime partie d’elle, minuscule mais bruyante, qui souhaite que ce geste se termine en une caresse. Bao peut sentir le revers des doigts de son amante essuyer la larme qui brûle sa joue chaude, elle peut se sentir fermer les yeux et soupirer, elle peut sentir cette paix factice dans laquelle elle a plongé trop profondément ces derniers temps – elle peut sentir ce doux rêve qui n’avait, tout compte fait, rien de réel.

La rage de Bao tue cette infime partie d’elle, l’avale pour la fondre avec le reste : l’envie de vengeance, de justice, l’envie de hurler à plein poumons et de détruire tout ce qui croise sa route.

Alors elle se tend un peu plus, louche sur la main de Carrie qui s’interrompt à quelques centimètres de son visage, mais ne l’atteint pas. ”I didn't know, I swear I didn't know.” Lies, lies, lies. ”Jin, he just-- if I had known, I would have done something, I told him so, I tried, I really tried but--” Chaque mot de Carrie vient s’ajouter à ce poids qui l’empêche de respirer, attise son envie d’exploser, et d’entraîner dans son explosion son amante. C’est tout ce qu’elles méritent : Carrie pour avoir menti, pour avoir joué si facilement avec elle, Bao pour avoir trahi les siens, pour s’être trahie elle-même en pensant avoir le droit de goûter à la liberté. Elles disparaîtraient toutes les deux, laisseraient derrière elles une paix fragile – une paix tout de même. ”Stop. Lying. To me.” Les mots sont hachés, articulés difficilement entre ses dents serrées, sa voix vibrant de ce trop-plein de colère, de tristesse dont elle ne sait pas quoi faire. ”I would never have done this, any of this if I had, Bao, I swear, he- he told me only recently- after the Snare, but I didn't know, I promise...” So you knew – c’est tout ce que Bao entend, et sa vision se brouille un peu plus ; elle ne voit plus que les contours de Carrie, de sa main bougeant légèrement entre elles, qu’une image grossière de ses traits déformés en une expression de peur. Tant mieux – elle n’a pas envie de la voir, cette expression qui la fait douter.

Bao se raccroche à la seule chose dont elle est certaine, la seule chose qu’elle sait : Carrie n’a fait que lui mentir. Carrie est une menteuse. Elle ne peut plus croire le moindre mot qui sort de la bouche de Carrie. Elle n’a plus le droit. ”Jin and I, we don't- we don't talk much anymore, and he wanted to kill your father because-- Bao, please.” He wanted to kill your father – entendre ces quelques mots sur la voix aigüe de la sorcière déclenche quelque chose en Bao, un coup de fouet sur son esprit peinant à fonctionner correctement. You knew, liar. Elle se redresse, tremblante, pour surplomber un peu plus Carrie, approchant son visage trempé de larmes désormais du sien, et elle déteste la pointe de satisfaction qu’elle éprouve en la voyant se recroqueviller légèrement sur elle, comme si elle n’était qu’une énième de ses victimes, comme si elle n’était pas Carrie. Et c’est peut-être ce qu’elle est : l’énième et dernière de ses victimes. ”don't do this, whatever you're here to do, don't do it, I didn't know, I couldn't, wouldn't, didn't lie to you, I swear, I swear, you have to believe me — please.”

Whatever you’re here to do. Bao sait ce qu’elle est venue faire, désormais, chaque mensonge qui file entre les lèvres de la Warlock le lui confirme. (”We don’t push things away when we’re bored or scared down here, we destroy them.”) ”I said stop LYING!” Ses poumons se gonflent d’un air ardent et douloureux qui permet à son esprit de rester éveillé, de ne pas tourner dans le vide, et de se concentrer sur son objectif. Elle arrive à hurler, maintenant, et elle arrive à bouger : avec précipitation, et sans même y penser, Bao lâche sa baguette qui tombe négligemment sur le sol, pour venir refermer sa main désormais libre sur la gorge de Carrie en un geste brusque et autrement moins précis qu’à l’accoutumé – un réflexe violent profondément ancré. Sous sa paume, elle peut sentir le pouls rapide de son amante, son souffle sifflant, la chaleur entêtante de sa peau. ”I’m going to end all of this, you, me, us, the lies, and then– and then everything will go back to the way it was”, gronde-t-elle, sa voix aussi furieuse que fragile, décousue, affaiblie par les larmes qui ne cessent de remonter à sa gorge et à ses yeux. (”I had already made you weak.”) ”Because you– you leave me no choice, because you keep lying, you– I gave you a chance and you–” Fuck. Bao sent sa volonté s'effriter – elle n’a jamais été douée avec les mots, elle n’a jamais su en faire une arme comme ses frères et sœurs, comme Carrie. Alors elle ravale un sanglot qui menace d’éclater, et resserre sa prise sur la gorge de la sorcière, tirant légèrement dessus pour rapprocher son visage du sien et mieux plonger dans son regard. Peut-être qu’elle arrivera à y lire un semblant de vérité. Mais pour cela non plus, Bao n’a jamais été douée.

Elle reste silencieuse, quelques secondes, à la dévisager, et à tenter de calmer les battements de son cœur qui la rendent toujours sourde. Why would you do this to me? ”I gave you— me. And you–”, c’est presque un murmure qui lui échappe, un murmure pathétique et tout bas, d’une voix qui ne lui ressemble pas. ”You made me feel like it was– real, but…” Elle marque une pause, à la recherche d’un mot qui pourrait englober la foule d’émotions contradictoires qui la traverse, qui lui donne envie d’écraser sa trachée d’un mouvement sec, et qui lui donne envie de la relâcher et de l’étreindre et de– ”But nothing is real with you Carrie, nothing. You play and you– you lie!” Chaque mot est dit avec plus d’assurance que le précédent, son timbre déformé par le chaos qui se joue en elle gagnant un peu plus en intensité à chaque seconde qui passe. ”And now I have to kill you, and it’s your fault!”

(”You might not be “one for tenderness”, but it seems you’re pretty good at it.”) (”I won’t tell if you don’t.”) (”You were perfect.”) (”I’ve missed you.”) (”I fucking hate you.”)

”FUCK!” Aussi rapidement qu’elle a refermé sa main sur la gorge de Carrie, Bao la reprend avec empressement, comme si paume la brûlait ; elle lui tourne le dos aussitôt, s’éloigne d’un pas ou deux, prend son visage entre ses mains, hurle sa frustration dans un cri étouffé contre ses doigts. Bao a honte – parce qu’elle n’y arrive pas. Ce devrait être si simple, si simple, elle a fait ça toute sa vie, c’est ce pour quoi elle a été créée, sous la main autoritaire de Wei, c’est ce qu’elle doit faire, pour faire honneur à son créateur, venger sa mort – venger sa propre souffrance.
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