BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Brygida Strugatsky
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Brygida Strugatsky
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L'air est aride. Le vent crisse à ses oreilles comme le sable qu'il emporte sous ses pieds, dunes scintillantes à perte de vue qui découpent le bleu parfait de l'azur de leur teinte mordorée. Les bourrasques battent les pans de sa longue robe blanche contre ses jambes, accentuent sa silhouette et celle du maillot de bain sombre qui se dessine sous la transparence de la dentelle. Une main levée en visière malgré l'ombrage de son chapeau, l'autre agrippée à ses bords larges de paille souple tressée pour éviter qu'il ne s'envole, elle contemple l'horizon et la liste des modifications nécessaires s'agrandit. They need to tone down the fucking wind.
Au zénith, le soleil se consume lentement – garanti dix ans, et ses reflets à la surface de l'eau sont autant de cendres incandescentes déposées au gré du courant, emportées paresseusement jusqu'à la coque des embarcations qu'elles sertissent de lumière.
Les felouques s'agitent doucement avec les remous, le bois lustré décoré de fresques au tracé délicat  d'or et d'éclats vifs agréablement chaud sous ses doigts alors qu'elle pousse le portique pour monter à bord du bateau.
La voile occupe l'espace centrale, théâtralement majestueuse pour un moyen de transport qui ne nécessite pas un brin de vent pour se déplacer, et le reste de l'embarcation s'étend soudainement autour, modifié pour accommoder confortablement quatre sorciers. Ne sentant que leur présence, ce sont deux bains de soleil ronds flottants qui apparaissent côte à côte, accompagnés chacun d'un plateau agrémenté de rafraîchissements et d'amuse bouches.
La fraîcheur de la flute sur laquelle perle déjà la condensation est un frisson agréable sous la sécheresse factice et c'est avec contentement qu'elle s'installe au milieu des coussins et des draps blancs de coton égyptien.
D'un mouvement de baguette, elle fait s'élever l'alcôve haute de rotin tressé pour leur donner un appui dorsal – il s'agit tout de même encore de travail et aussi trompeur soit ses airs de vacances elle ne va tout de même pas complètement s'allonger, ainsi que l'assurance d'une intimité superflue, pas une âme aux distants horizons.
Robe ouverte et lunettes de soleil ôtées pour s'offrir pleinement aux rayons du soleil qui n'auront aucune incidence sur son bronzage – ils connaissent leur clientèle, elle ferme les yeux avec un léger soupir satisfait alors que le bateau se met à flotter le long du fleuve.

« Qu'en penses-tu ? Je sais qu'il s'agit de déterminer si le décor est approprié pour le Four Seasons mais je crois que je ne serais pas contre une réorientation vers nos quartiers personnels. »
Elle ouvre un œil pour observer Kolya, sa silhouette droite un contraste sombre apposé contre les bleus du ciel et du Nil. Ses contours sont changeants, mouvants comme les ombres des arbres qui bordent le fleuve et celles qui en peuplent les fonds. L'air est chargé d'une tension particulière, peut-être d'un peu de ce mysticisme des terres d'origine, magie emprisonnée au cœur d'anciens vestiges accidentellement rapportés, ou un je ne sais quoi qui accompagne habituellement sa présence à ses côtés.
Concentrée sur la découpe élégante de ses traits, occupée à tenter d'y déceler une réponse, elle en ignore les pyramides qui apparaissent au loin, leur destination finale une arrière-pensée un instant oubliée.  
Elle abaisse davantage la canopée de rotin autour du bain de soleil pour le distinguer davantage contre le jour, l'espace laissée à sa droite évidemment réservé à son Ombre.
L'idée qu'il puisse préférer l'autre lit suspendu ne lui effleure même pas l'esprit.

« Peut-être que l'endroit plairait à Zoya pour l'une des réceptions de son mariage. Il nous manque encore un lieu et un thème pour celle réservée aux partenaires économiques de second plan. »
Elle n'est pas certaine que le roi Heh apprécierait que son cadeau somptueux soit utilisé à de telles fins- le décor plus que digne des plus grandes réceptions prévues, mais si Zoya en a envie, qui pour le lui refuser ? Ce n'est pas comme si un quelconque Strugatsky accepterait que les festivités premières ne se déroulent ailleurs qu'au cœur de leurs paysages maternels.
Avec tout ce que le monarque a obtenu grâce à leur soutien de production militaire magique, il peut bien digérer une maigre offense.
« Un futur mari acceptable, aussi. Il est toujours temps d'en changer. »
La moquerie est aussi légère que les bulles de sa coupe de champagne, l'idée jetée au vent sans grande conviction en dépit de sa sincérité. Ils vont réellement finir coincé avec le Rowle qui n'a pas été terminé à sa conception. Mou, flasque, pâle et sans saveur comme une pâte abandonnée avant tout assaisonnement ou cuisson.
« Toujours pas de cousin secret à nous révéler ? Grand, brun, ténébreux. Assez torturé pour faire rêver Zoya ? »
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Nikolai Raczynski
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Nikolai Raczynski
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2007 - KOLYBRY
L’astre solaire chute lentement vers l’horizon, maculant dans sa mort le paysage d’une myriade de couleurs brûlantes. Tu soupires, espérant que le Râ d’autrefois emporte avec lui un peu de sa chaleur étouffante. Tes prunelles s’accrochent et morcellent la divine vision qui s’étend face à toi. Une vision hors du temps. Un énième écrin de beauté que tu te retrouves à partager avec elle. Tu sais qu’il ne s’agit pas du dernier, qu’elle pourrait te faire traverser le monde entier si elle le voulait. Le vent glisse doucement sur ta carne, s’infiltrant sous l’albâtre du lin de ta chemise, t’arrachant l’espace d’une seconde à l’étouffante aridité qui t’emprisonne depuis que vous êtes arrivés. « Qu'en penses-tu ? Je sais qu'il s'agit de déterminer si le décor est approprié pour le Four Seasons mais je crois que je ne serais pas contre une réorientation vers nos quartiers personnels. » L’ombre d’un sourire se dessine au coin de tes lèvres, alors qu’elle arrache les faveurs de ton regard. Tu délaisses le coucher de soleil pour faire tomber tes opalescences sur elle. La légèreté du tissu opalin et la dignité de ses gestes lui donneraient presque des airs de reine antique. Une reine égyptienne que l’on aurait arrachée de sa toundra natale. « Il fait trop chaud, alors je me passerai bien de passer plus de temps que nécessaire ici. » Prince des contrés glacées, tu t’habitues avec difficulté à ce climat marqué par l’aridité. Un éternel été. « Mais le cadre est idyllique, je suis certain que ce sera parfait pour le Four Seasons. Bien que tout me paraisse fade à côté de Saint-Pétersbourg. » La Russie te manque et tu ne cesses d’y penser. Parfois, t’as l’impression que t’y as laissé une partie de toi, puis, tu te souviens que tu ne peux être toi qu’avec Brygida. C’est à elle que t’as confié ta destinée, c’est elle ton foyer, elle est ta Russie. Sa plus belle part.  

« Peut-être que l'endroit plairait à Zoya pour l'une des réceptions de son mariage. Il nous manque encore un lieu et un thème pour celle réservée aux partenaires économiques de second plan. » Mariage. Un mot impie qui te semble omniprésent depuis plusieurs semaines. Toutes les conversations semblent tourner autour de lui. Les alliances se font et se défont. Les projets sont créés avant de subitement s’effondrer. Tu remercierais presque le ciel d’avoir éjecté le Weasley de l’autre côté de l’océan. Lui qui a failli l’épouser elle. « Un futur mari acceptable, aussi. Il est toujours temps d'en changer. » Sur ce point-là, tu ne pouvais la contredire. Tu avais toujours imaginé Zoya avec quelqu’un de…différent. Hector Rowle était ce qu’il était, sa famille était pure, riche, assez puissante, mais tout chez lui montrait qu’il n’en descendait pas. « Un mariage prêt à être célébré. Tu as pris le temps de consulter Zoya ? Il ne faudrait pas qu’elle fugue et que tu la retrouves fêtant ses noces au fin fond de l’Irlande. » Réminiscences de cet événement qui avait marqué les esprits et dont tu ne pouvais pas t’empêcher de rire. Des Strugatsky, Zoya était certainement celle qui te surprenait le plus. Elle laissait ses émotions immerger ses gestes, raisonner ses pensées, contrôler son impulsivité. C’est certainement ce que tu préférais chez elle. « Tu pourrais faire ce que tu veux d’Hector tu sais, même Zoya, aussi ingénue soit-elle, pourrait réussir à le manipuler sans même essayer. » S’il devait rester et prendre le nom de la famille que tu servais avec fidélité, autant que vous puissiez lui trouver une certaine utilité.

« Toujours pas de cousin secret à nous révéler ? Grand, brun, ténébreux. Assez torturé pour faire rêver Zoya ? » À ton tour, tu t’empares d’une coupe, alors que Bry réussit à t’arracher un léger rire. Si l’aînée était pragmatique dans ses choix, la cadette rêvait de quelque chose de moins formel, de plus passionnel. « Grand, brun, ténébreux… Tu essayes de me demander de l’épouser ? » Évidemment, tu n’y penses pas. Elle était une Strugatsky, puis, tu l’avais vu grandir, à tes yeux elle se rapprochait plus d’une sœur que d’un futur parti.
Tu te laisses tomber près de sa sœur, sans même lancer un regard à l’autre couche. La proximité de Brygida avait toujours le don de t’apaiser. Même là, alors que la nuitée était en train de tomber, et que tu sentais doucement tes cauchemars venir te happer, te rappelant cruellement à quel point tu étais damné. « Un cousin, non, mais j’ai bien un frère. Enfin, cela je n’ai pas besoin de te le rappeler. » Un peu plus sec que tu ne l’aurais désiré, mais les mots se sont échappés sans que tu ne puisses les rattraper. Alors, tu glisses une gorgée du liquide alcoolisé dans ta gorge, tentant vainement de noyer l’amer s’y trouvant.
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Brygida Strugatsky
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« Il fait trop chaud, alors je me passerai bien de passer plus de temps que nécessaire ici.
Mais le cadre est idyllique, je suis certain que ce sera parfait pour le Four Seasons. Bien que tout me paraisse fade à côté de Saint-Pétersbourg.
»

Un souffle amusé lui répond alors qu'il formule tout haut ce qu'ils pensent toujours rarement bien bas.
S'il y a une décision de son père qui lui échappe, peu importe à quel point elle a feuilleté les carnets qu'il a laissé derrière lui, les plus secrets seulement découverts une fois Ekaterina elle-même disparue, c'est bien celle qui les a amenés au Royaume-Unis.
Bien sûr qu'elle comprend l'intérêt du développement économique, de l'ouverture des marchés et de ceux à prendre à l'étranger, l'envie d'ailleurs et de bâtir en leur nom. N'a-t-elle pas aussi profité de chaque instants de sa jeunesse pour parcourir d'autres contrées à la recherche de secrets architecturaux comme de l'exaltation de l'aventure – se tenir, conquérants, au sommet du monde, croiser le regard de Kolya et, le temps d'un frisson électrique, décider que c'était ça, l'éternité.
Et pourtant.
Aussi fantastiques soient tous les paysages traversés, de sa baguette ne s'étire jamais qu'une dentelle de flocons et de givre familière qu'elle dépose sur le verre des hautes fenêtre du palais anglais, la neige factice un épais tapis qui n'étouffe que le bruit de ses pas en lieu de sa nostalgie.
La demeure de Londres est morne, parfois réplique du palais moscovite ; l'impression, toujours, que sa mémoire ne lui rend pas justice, qu'elle s'étiole dès les portes franchies en direction de l'Angleterre pour ne lui rendre qu'un portrait fade des plus beaux jours qu'elle y a passés, parfois simple mélange de toutes les demeures qu'ils ont foulé, patchwork d'éléments de pure tradition russe qui l'ont façonnée.
Leur dernière visite remonte à trop longtemps déjà.

Comme à chaque mention de leur terre natale, un sentiment d'inconfort l'étreint. Un malaise né d'un manque et d'autres nuances, bleues mais pas que, qu'elle ne saurait décrire. Une sensation de vide qui voudrait lui faire tendre la main pour entrelacer ses doigts aux siens, le rapprocher alors qu'il est trop loin, lui aussi, inatteignable malgré la proximité. Pas assez forte pour la pousser au geste mais juste assez pour retenir la plaisanterie qui lui aurait autrement échappée, quelque chose de léger, simple taquinerie sur son absence de plainte alors qu'aux jours étouffants succédaient des nuits fraîches sans jamais qu'ils ne s'éloignent l'un de l'autre, occupés à fouler le véritable désert dont ils profitent aujourd'hui du souvenir sublimé.
Tout ce qu'elle désire est hors de sa portée et ses doigts se referment sur la dentelle de son habit au lieu des siens, pensive alors qu'il poursuit, creuse la distance entre eux et la Russie.

« Un mariage prêt à être célébré. Tu as pris le temps de consulter Zoya ? Il ne faudrait pas qu’elle fugue et que tu la retrouves fêtant ses noces au fin fond de l’Irlande. »

L'horreur de l'image stoppe la coupe avant qu'elle n'atteigne ses lèvres alors qu'elle imagine Zoya dans l'une de ses robes de soirée souillée au milieu d'une église décrépite, mariée à pire qu'un Weasley: à un irlandais fermier – toujours roux – ou quelque autre atrocité. « Elle n'oserait pas. »
La dernière frasque de Zoya a eu son effet. Peut-être pas celui escompté, leur vision de sa maturité sévèrement diminuée, mais elle a eu le mérite de faire réaliser à ceux qui en doutait qu'elle n'était pas la docile petite poupée sans la moindre poigne qu'ils voulaient voir gentiment évoluer sur le devant de la scène en petit pantin malléable.
« Encore faudrait-il pouvoir faire quoi que ce soit de lui. » Maugréé, bien que consciente qu'elle est la dernière à pouvoir s'en plaindre sachant qu'elle est à l'origine de l'union, Brygida a fait savoir son avis sur Hector il y a bien des années.
Architecte incapable, humain déplorable, après son introduction en tant que nouvel architecte chez Rowle Architect  Inc– et quelle honte pour la profession, elle ne sait pas comment Rosemary peut dormir la nuit et ses ancêtres ne pas se retourner dans leur tombe – elle a pris pour habitude de le nommer par divers noms d'invertébrés ou tout ce qui lui invoque un certain dégoût humide.

Son avis reste en demi-teinte sur la question, opinion qu'elle sait partagée par Kolya malgré la justesse de son raisonnement.
Les Rowle sont une bonne famille, proche du gouvernement tout en pouvant s'en dissocier une fois la chute de ce dernier acté, une position de sécurité, mais aussi d'intérêt, qui est la meilleure qui soit pour leur cadette. Une famille étrangère aurait fini de la protéger mais elle n'est pas certaine que Zoya aurait supporté l'exil loin de tout ce qu'elle a toujours connu, alors elle a temporisé.
Choisi la larve des Rowle en sachant que Zoya le mènerait par le bout du nez alors que même que tapoter son corps flasque du bout du pied pour vérifier si ses yeux vitreux ne seraient pas dû à un trépas miraculeux serait lui faire trop d'honneur.  

« Grand, brun, ténébreux… Tu essayes de me demander de l’épouser ? »
La plaisanterie pour la distraire du fâcheux sujet finit par se retourner contre elle, la réponse un frisson inattendu dans l'air qui baisse avec la chute du soleil à l'horizon – le plaisir de son rire et de sa voix, attendu, renversé par l'amer des implications.
La flûte est déposée délicatement sur la table, intouchée, et elle ne s'autorise pas la facilité de répondre alors que son regard est encore détourné, le « Jamais » instinctif ravalé sans savoir immédiatement quoi lui préférer.
Incendié par l'astre couchant, le bleu brûlant du ciel plonge dans celui limpide du fleuve et l'embrase sans s'éteindre, les flammes une pluie d'étincelles à la surface du Nil qui chasse les lents crocodiles d'or et d'émeraude qui y sommeillent.
Toute cette palette de bleus naissants comme mourants et les siens restent le seul qu'elle voit.

Une fois son regard soutenu, la vérité comme une inéluctabilité est simple et multiple. « Tu le ferais ? »
L'extérieur est ordinaire, une réponse à une question qui n'en est pas vraiment une, bien que le doute persiste, incapable de le penser nul tant la possibilité l'effraie. Epouserait-il Zoya ?
Pire, le désire t-il ?
Sous la première nuance, pourtant, une autre s'y cache, proche sans être identique. Le ferait-il si elle le lui demandait ?
Un peu plus précise, moins discernable dans ses mots, l'interrogation suivante se forme différemment dans le choix des termes. Epousera t-il quelqu'un ? Compte t-il seulement se marier un jour ? Pour son père et leur lignée, sous l'injonction de leur sang et de la société ?  Pour quelqu'un.
Et au creux de ces mots ci, le cœur apparaît dans sa plus grande simplicité.
La quittera t-il un jour ? Pas de corps mais d'esprit, sa chair attachée à la sienne par les fers du serment qui les lie et les pensées dévouées à un.e autre. Un Homme, une femme ou une famille. Liste inconnue de noms qui passeront avant le sien lorsqu'il la regardera sans la voir.

Alors qu'il s'éloigne plus loin encore que les mentions de leur Russie natale, dans un temps qu'elle ne saurait placer et qu'elle ne peut plus ignorer – beaucoup trop proche, déjà juste derrière ses paupières en dépit des années où elle a volontairement gardé les yeux fermés dessus – il finit par la rejoindre sur le bain de soleil.
Le contact est immédiat. Parce qu'il est là, enfin, et qu'elle le peut, tout simplement. Ses doigts remontent sa nuque et viennent se perdre dans les mèches les plus courtes juste au-dessus en un lent va et vient délibéré. Le geste n'est pas machinal – ne le sera jamais, le plaisir sans cesse renouvelé de l'absence de vision indésirable la preuve de la confiance et de l'habitude qui existent entre eux.
Elle n'est pas certaine de qui ou de ce qu'elle conforte réellement.
L'angoisse de le perdre un jour, chaque souffle un peu plus léger maintenant qu'il est à ses côtés, solide et chaud sous ses doigts – pour combien de temps ?. Celles qui accompagnent ses nuits et les visions maudites qui les peuplent depuis l'Ecosse et qu'elle sait ne pas tarder avec la disparition du soleil. Le poids de la chaleur encore présente peut-être, chappe épaisse lourde et sèche contre laquelle la fraicheur permanente de son derme éteint est un soulagement plaisant.  

« Un cousin, non, mais j’ai bien un frère. Enfin, cela je n’ai pas besoin de te le rappeler. »

Kolya est dans une position délicate. Partagé entre les membres de sa famille, Izar par le sang, Zoya et elle par la destinée forcée des Strugatskys, elle conçoit que l'entente soit complexe à gérer – ou à digérer. Le temps a passé pourtant, Izar et elle ensemble par à-coups, quelques soirs d'été, des semaines dispersées jusqu'à former une année, mais l'amertume semble persister.
Pour qui s'inquiète t-il ? Sa position ou les leurs ?
Elle n'a pas encore mentionné combien la sienne est précaire, la bague précieusement conservée dans un tiroir secret au creux de ses quartiers les plus privés, leur relation morcelée après des mois de reproches et regrets.
L'affront de prétendre ignorer à qui le dernier commentaire est destiné est écarté – ils savent très bien qu'Izar n'a rien à voir dans le choix du prétendant de Zoya, et une petite voix ajoute qu'il en a encore moins quand il s'agit d'elle, son sang toujours mêlé, la confiance qu'elle lui accordait émiettée – et elle répond avec précaution, un murmure qui annonce la nuit alors qu'ils coulent toujours doucement le long du Nil.

« Est-ce que tu préférerais avoir à me le rappeler ? N'ai-je pas été bien seule ces derniers mois ? »

Ses doigts n'abandonnent pas plus leur besogne tendre que ses yeux les siens, l'interrogation sincère dans la lumière mourante.

Elle n'annonce pas la fin, l'obscurité encore distante, mais peut-être ses prémices.
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Nikolai Raczynski
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2007 - KOLYBRY
« Elle n'oserait pas. » Elle oserait. Un événement dramatiquement romantique. Typiquement le genre d’éclat donc la cadette serait capable. Si Bry était guidée par sa raison et par son devoir, Zoya, tout en respectant son nom et les siens, préférait écouter la symphonie diablement enivrante que lui livrait son palpitant. Enfin, peut-être l’envisagerait-elle, peut-être irait-elle jusqu’à l’autel, mais achèverait-elle de le faire ? Tu en étais moins certain. Elle restait une Strugatsky, elle restait attachée à sa dynastie. Alors, accomplir sa destinée, se plier à une union qu’elle n’avait jamais vraiment désirée, serait certainement une manière pour elle d’exprimer ce qu’elle pouvait ressentir pour ceux qui la contraignaient. Son immuable dévouement, son éternel attachement. « Encore faudrait-il pouvoir faire quoi que ce soit de lui. » Même si cela signifiait épouser Hector Rowle. Tu ne le détestais pas. Tu ne l’appréciais pas. En réalité, ce que tu pouvais ressentir à son égard était bien différent. Un savant mélange de mépris et de désintérêt. Certes, son nom écrasait le tien, certes, sa famille semblait ombrager la tienne, mais le rejeton qu’elle avait engendré n’avait absolument rien à t’envier, et ça, tu le savais. Il était tout ce que tu ne voulais pas devenir, lent, vulnérable, simple, timoré, docile, désintéressé. La pâleur de son ambition ne provoquait chez toi que les ténèbres de ta morgue. Zoya méritait définitivement tellement mieux. Ainsi, tu espérais que cet idiot, digne représentant du prince Mychkine dans l’œuvre de Dostoïevski, soit rapidement emporté par bêtise. Une fin à son image, stupide et navrante. T’étais presque sûr qu’il était du genre à se tuer avec sa propre baguette.  

« Tu le ferais ? » Se lier à quelqu’un. Se lier à Zoya. La simple idée du mariage t’ennuyait et ne t’emballait pas plus que cela. Tu préférais la repousser le plus loin possible dans ta destinée, alors que ton paternel luttait désespérément pour que tu hâtes tes projets. Mais tu savais que si Brygida te le demandait, tu ne pourrais pas le lui refuser. Pourtant, une telle union t’apparaissait comme quelque chose qui défiait l’ordre naturel des choses. Lorsque tu posais tes opalescences sur elle, tu ne voyais pas une poupée que tu pourrais désirer – aussi belle pouvait-elle être –, tu n’apercevais qu’une amie chère à ton cœur, une sœur. « Je ne sais pas. » Un soupir, alors que tu reposes la coupe loin de toi. L’espace de quelques secondes, tu fermes tes paupières, foutrement incapable de penser à la plus jeune, lorsque le parfum de l’aînée envahissait ton atmosphère, lorsque son toucher défiait ta carne pour l’apaiser. Un parfait résumé de ce que tu vivais depuis plusieurs années. Si Brygida était là, il n’y avait que Brygida, lorsque Brygida n’était plus là, il n’y avait encore que Brygida. « Tu le voudrais ? » L’azurée océanique de ton regard se coule dans le sien, t’espères naïvement pouvoir t’y plonger pour pouvoir le sonder. Le voudrait-elle ? Tu voyais déjà se profiler l’ironie du scénario. Elle, qui s’était jetée dans les bras de ton plus jeune frère, t’envoyait presque dans ceux de la dernière de la fratrie.

« Est-ce que tu préférerais avoir à me le rappeler ? N'ai-je pas été bien seule ces derniers mois ? » La culpabilité. Froide et pleine de dureté. Tu voudrais rattraper les mots qui se sont échappés, simplement les effacer. Tu les penses, tu ne peux balayer les vestiges de ta rancune, mais tu te refuses à lui causer la moindre peine. Jamais. « Excuse-moi, zviozdotchka. » Tes doigts se perdent un instant sur sa joue, alors que tu rapproches son faciès du tien, pour apposer tes lippes sur son front. « T’ai-je vraiment donné l’impression que tu étais seule ? » Tu la gardes contre toi, les doutes t’assaillant soudainement. Un sentiment désagréable se répand dans ton ventre, morcèle ton estomac, fracture tes tripes. T’avais toujours eu l’impression de lui suffire, d’être pour elle, ce qu’elle était pour toi. Plus importante que n’importe qui. Jamais, tu ne t’étais senti seul en sa compagnie. Jamais. Pourtant, elle, si. Putain de raz de marée qui vient te gifler de ses vagues salées, pour te noyer et t’emporter dans l’obscurité. Mais à quoi t'attendais-tu ? Tu n’étais que son ombre. « Il est si important que cela ? » Plus important que toi ? Tu ne devrais pas et pourtant, c’est le cas. L’espace de quelques secondes, immorales et damnables, tu n’as pour ton frère que de l’amer.
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L'attente est courte mais l'agonie sommeille depuis de longs hivers sans jamais lui laisser trouver un quelconque repos.
Il ne sait pas.
Ses yeux se ferment et elle ne sait sur quoi. Sur une possible attirance envers sa sœur ? Quelle hypocrite elle serait de le lui reprocher, entre sa relation avec Izar et la vérité placardée dans les journaux comme au Palais, de photos en portraits.
Zoya est le plus précieux des joyaux de leur famille et, à sa juste place, sertie de toutes les richesses dont ils peuvent la parer et qu'ils peinent à savoir écouler, dans l'écrin confortable qu'ils lui ont réservé, égérie de leur nom comme de leur cause, elle brille plus que quiconque.
Le monde l'adore et elle le comprend. Qui pour ne pas l'aimer ?
L'hypothèse la ronge pourtant, quand après les avoir observés évoluer avec aisance dans cette sphère privée qui la dépasse toujours un peu elle se retrouve seule avec ses pensées.
Il pourrait la quitter sans même s'éloigner. Garder leur nom – son nom – et leur demeure sans même avoir à se cacher.
They would look good together.

Quoiqu'elle ne puisse l'accepter, et refuse même de la contempler lorsqu'elle lui paraît trop réelle, il y a pire que cette idée. Il y a celle, plus insidieuse, que c'est sur eux qu'il ferme les yeux.
Qu'au lieu de penser à une autre Strugatsky, ce sont toutes les lettres qui disparaissent, celles de ce patronyme qui les enchaîne et de tous les visages qui s'y associent, ceux qui ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui.
Une Ombre.
Une vie prête à être abandonnée, vécue pour une autre.

Et si sa vie rêvée n'était pas à ses côtés ?
Est-ce qu'il est déjà trop loin, derrière la peau fine de ses paupières, sous la courbe des cils qui dessinent un futur sans eux en ombres délicates sur ses joues, pour espérer le rattraper ?

« Tu le voudrais ? »
Ses yeux se sont rouverts et en trouvant les siens elle y a rencontré son reflet.

« Si c'était nécessaire. »

Parce qu'elle ne peut pas dire oui. Pas à ça. Jamais. Sans être un mensonge, c'est une vérité qu'elle ne peut avouer.
Parce qu'elle ne le souhaite pas et ne s'en réjouirait jamais, même si son bonheur devait s'y jouer. Parce qu'elle le ferait si c'était le seul moyen de le garder.

Ce sont les nuances qui posent problème.
Celles de bleu qu'elle contemple et qu'elle pourrait recréer sans y penser, la couleur exacte de ses yeux un camaïeu qu'elle retrouve dans ses croquis sans se souvenir de l'y avoir glissé, et toutes celles entre les réponses tranchées qu'elle est certaine de pouvoir donner.

Est-ce qu'elle s'imagine un instant sans lui ? Non. Est-ce qu'elle mourrait sans lui ? Oui. Est-ce un problème qui devrait davantage préoccuper Mikhail que ceux causés par la simple existence de Vasya ? Non (Peut-être.)
Est-ce qu'elle veut le voir heureux ? Oui. Heureux peut importe les conditions ? Heureux loin d'eux ? Heureux sans elle ?
Malheureux, ensemble.
Well.

They say misery loves company.


« Excuse-moi, zviozdotchka. »
Les paroles la surprennent et toute protestation naturelle – de quoi pourrait-il bien s'excuser, les mots étrangers à tout ce qu'elle peut lui associer, when has he ever wronged her – se tait lorsque ses lèvres se posent sur son front.
Elle ferme les yeux un bref instant ; trop court pour imaginer un autre contexte où le geste ne serait pas lié à des excuses superficielles, assez pour s'inquiéter de ce qu'il pourrait lui révéler – Zoya ou qui d'autre ? - et les rouvre sur sa propre stupéfaction.

«  Non. » Le ton est dur, lourd entre eux dans ce faible espace qui les sépare et qui ne laisse pas de place suffisante à sa véhémence. Ce serait presque un ordre s'il n'était pas teinté d'une urgence horrifiée quoique tamisée, ses mains prenant son visage pour ancrer son regard au sien dans le crépuscule ambiant. « Rodnoy, non- » Le terme n'est ni anodin ni accidentel, elle veut être certaine qu'il comprenne. « Jamais. » Soigneusement articulé, elle y met le même soin et la même conviction qu'à toutes les occasions où elle lui a juré son éternité.
« Tu sais que c'est différent. Cela ne compte pas. » Comment pourrait-elle se sentir seule sans lui, quand elle ne peut pas être sans lui ?
Sa présence est une évidence, aussi naturelle contre elle que le poids de sa croix, le métal tiède contre sa peau de n'avoir jamais été retiré, aussi inébranlable que sa foi.
Il est indispensable à son existence et elle ne conçoit pas plus sa vie avant lui – les souvenirs flous et ternes, défilé de diaporamas gris de solitude et de souffrance – qu'après lui.
Le noir. Le néant.
« Je parlais de célibat, ou de quelque chose de la sorte. » La grimace est de courte durée, l'expression peu appropriée pour les limbes hésitantes où se sont échouées sa relation avec Izar.

« Il est si important que cela ? »

Un souffle amusé lui répond, vient chatouiller son visage alors qu'elle le libère de l'emprise légère de ses mains, l'angle de ses pommettes dessiné du pouce en guise d'excuse comme d'adieu. « Ne s'agit-il pas de ton frère ? De l'Ombre de ma sœur ? » Et pour elle ? « De quelqu'un de cher. Bien sûr qu'il est important. »
Elle détourne son visage du sien pour observer le brusque voile nocturne qui s'est déployé sur la voute, la nuit un écrin profond parsemé d'étoiles timorées.
Comment lui expliquer ?
Qu'elle a parfois l'impression que sa vie est jonchée d'hommes voués à disparaître auxquels elle s'attache cœur et âme jusqu'au point de non retour.
Ce point délicat, équilibre fragilisé d'un rien qui vole en éclats d'un violent renversement d'émotion dont elle a le secret.

A lui qui est déjà pour elle plus qu'ils ne le seront tous jamais. A lui, sa seule source de stabilité.

Elle pense à la bague, gardée dans un tiroir dissimulé. Elle pense à toutes les fois où elle l'a portée sans jamais la lui montrer. Elle pense à ne plus jamais la regarder. A l'oublier. Sans y arriver.
Elle pense à lui pardonner.
Elle n'y arrive pas non plus.

« Je crois que le problème vient de moi. Peut-être que je ne sais pas aimer. Ou pardonner. » Les deux intrinsèquement liés.
La barque frappe doucement la rive et s'enfonce dans le banc de sable doux, la passerelle déroulée pour leur permettre de se lancer vers l'excursion des pyramides enfin atteintes, les imposantes ombres camouflées par l'obscurité.
Elle ne se lève pas cependant et préfère se tourner de nouveau vers Kolya, le matelas doux sous sa joue et sa peau chaude contre sa main posée sur sa taille, le contact renouvelé dans la fraîcheur tombée qui ne sied pas à leurs tenues.
« Sauf si c'est toi. Alors ne t'excuse jamais, sauf si c'est de me quitter. Parce que c'est la seule chose que je ne te pardonnerai jamais. »


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Nikolai Raczynski
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Nikolai Raczynski
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Occupation : l’avocat que tu es, défend les sales bêtes.
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So what if you taste just like heaven?
That don't make it right
Hot summer and cold watermelon
Your love stings like blood and a lemon
Why do you leave me with watercolor eyes?

(icon by HÉCATE.)

2007 - KOLYBRY
Tu détestes cela.
Voir ton monde s’ébranler, ton univers changer sans que tu ne puisses l’empêcher. Tu voudrais tout arrêter, fracasser le sablier. Mais bien que cela te rende ivre de rage, tu ne peux pas le contrôler. Alors, tu deviens spectateur de ta propre destinée. Elle chavire, elle prend des vagues trop hautes pour elle, trop salées, trop dangereuses pour ne pas te noyer.
Les mois continueront de s’égrainer et votre relation de s’étioler, parce qu’un jour, elle sera mariée. Tu devrais simplement l’accepter, garder l’amer de tes jugements et l’acide de ton ressentiment. Une poupée sera certainement pendue à ton bras et tu l’ignoreras, tu lui offriras une vie qu’elle haïra au moins autant que toi. Comment pourrait-elle accepter de n’être qu’une ombre de l’ombre ? D’être plongée dans un océan de ténèbres lorsque ta seule lumière est et restera Brygida. Tu maudis déjà les jalousies impies. Tu te maudis toi-même d’orchestrer un tel désastre sans parvenir à seulement l’arrêter.
La seule chose que tu bénis, c’est cet instant. Tu voudrais le graver, le rendre éternel. Juste toi et elle. Juste vous, bercés par vos rêves damnés, bien loin de la morne réalité.

« Rodnoy, non- » Glace contre glace, vos prunelles mènent un dangereux face à face. Le givre qui enrobe les tiennes commencent à fondre à son simple contact. Jamais, tu ne pourras expliquer l’effet paralysant et enivrant qu’elle possède sur l’entièreté de ta carcasse surannée. Mais c’est ainsi depuis que vous vous connaissez, depuis que vos liens furent noués, depuis que tu as juré de toujours la protéger. « Jamais. » La seule que tu ne trahiras jamais. Jamais. L’unique personne avec qui tu n’as jamais senti l’étouffante sensation de la solitude t’effleurer. Au contraire, c’est chaque fois qu’elle s’éloigne que tu la sens ramper jusqu’à toi, s’immiscer dans tes veines pour empoisonner ton carmin. Alors, tu aurais difficilement supporter qu’il n’en soit pas de même pour elle, qu’elle puisse si bien vivre les instants que vous vivez éloignés. Égoïstement, sans vraiment te contrôler, t’espères qu’elle souffre du même mal que toi. « Je parlais de célibat, ou de quelque chose de la sorte. » Ton palpitant semble s’arrêter, se figer dans ta poitrine, avant de repartir dans des battements incontrôlés. Lorsque toi tu sacrifierais tes dernières nuits paisibles pour seulement empêcher le temps de poursuivre sa maudite trajectoire, elle ne couve qu’une seule envie, celle de trouver quelqu’un. Quelqu’un d’autre que toi, pour combler ce que tu ne peux lui apporter, ce que tu ne pourras jamais lui donner. Tu ravales ton amertume. Après tout, à quoi t’attendais-tu ? « Ils sont idiots, ils devraient ramper à tes pieds pour obtenir un peu de ton intérêt. » Une belle bande de crétins, incapable de voir ce qu’ils laissent de côté. Sans le vouloir vraiment, tu voudrais qu’ils les voient tous à travers tes yeux. Qu’ils puissent simplement entrapercevoir les contours précieux de ton plus rare trésor, celui-là même que tu voudrais jalousement garder. Brygida était pour toi, un véritable parangon de perfection. « Je crois que le problème vient de moi. Peut-être que je ne sais pas aimer. Ou pardonner. » Combien de fois les mêmes doutes t’avaient-ils assailli ? Un millier. Incapable d’aimer correctement, pas foutu de ravaler les affres de ta rancune, tu finissais toujours par laisser le sel de la vengeance te contrôler. « Ou peut-être que tu les terrorises. » Brygida avait le parfum du poison, celui des femmes que l’on ne peut pas faire ployer, celui des madones qui préfèrent pour tuer plutôt que de vous pardonner. Elle était tout ce que tu admirais. « Les femmes russes sont trop bien pour ces pauvres petits anglais. Tu es beaucoup trop bien pour eux. » Hadriel, puis Hector, tu finissais par demander si les choix des Strugatsky devenaient douteux, ou si simplement, les gênes anglais des prétendants les rendaient si facilement méprisants. « J’espère que mon père ne s’est pas mis en tête de me faire épouser une Britannique. » Une grimace s’empare de tes lippes sans que tu ne puisses vraiment la contrôler.

« Ne s'agit-il pas de ton frère ? De l'Ombre de ma sœur ? » Ton frère, l’une des personnes les plus importantes de ton existence et pourtant, lorsqu’il s’agissait de Bry, la raison avait tendance à t’abandonner. Elle laissait sa place à tes réactions et des émotions souvent irraisonnées. « De quelqu'un de cher. Bien sûr qu'il est important. » Tu décides d’étouffer le sentiment de jalousie qui vient te hanter, tu le noies au plus profond des tréfonds de ton esprit pour qu’il cesse de te parasiter. Tu devais la laisser s’en aller, tu devais l’accepter, même s’il s’agissait de lui. « Sauf si c'est toi. Alors ne t'excuse jamais, sauf si c'est de me quitter. Parce que c'est la seule chose que je ne te pardonnerai jamais. » Tes doigts se perdent dans les méandres de sa crinière. T’es un peu ailleurs, un peu avec elle. « Parce que tu penses sérieusement que je pourrais te quitter ? Je ne le ferais que si tu venais à me le demander et j’y mettrais certainement beaucoup de mauvaise volonté. » Tu la détesterais si elle te poussait à la quitter, si elle en choisissait un autre qui n’est pas toi, si elle montrait la volonté de briser ce que vous avez. Le silence finit par vous étreindre. Tu l’observes, comme si tu la redécouvrais, comme si tu la voyais pour la première fois. Votre proximité et l’alcool qui danse dans tes veines ne t’aident pas à penser correctement, ils dérèglent tes sentiments, ils foutent en l’air ton bon sens. Pourtant, tu les vois, elles semblent t’appeler, te tenter, ces lippes que tu n’avais jamais vraiment regardées. Alors, tu détournes ton faciès, avant de faire une idiotie dont tu paieras fatalement le prix. Sombre idiot. Voilà que tu avais manqué de l’embrasser. « Tu serais parti avec lui ? Sans moi ? Tu l’aurais vraiment fait ? »
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