la bonne étoile (imoxel)

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Parfait, comme toujours, Axel arriva au travail, deux cafés à la main, fraîchement achetés dans une enseigne magique du coin. Les couloirs de l’entreprise, il les connaissait comme sa poche et pourtant, il n’emprunta pas son couloir habituel pour gagner son bureau. Ce matin, il avait un autre projet en tête qui officiellement s’apparentait à de l’intégration et qui officieusement constituait une nouvelle occasion de s’approcher au plus proche de son odieux cousin. En effet, en ce lundi matin pas vraiment ensoleillé, Imogen, la fille de Myrthid, sa chère cousine, entrait dans la grande famille de la travers households. Une occasion qu’il ne pouvait manquer, notamment parce qu’il adorait être exemplaire et que cette attention particulière finira bien par remonter aux oreilles de certains. Après avoir traversé quelques dédales de couloirs, tout en saluant chaque employé, Axel arriva devant la porte entrouverte de la brune qui se trouvait déjà à son bureau.

Sans frapper, il entra dans la pièce, muni de son plus beau sourire. «‌ ‌‌‌‌Quel adorable bureau.‌‌ ‌»‌ Axel se montra faussement enthousiaste face au petit bureau de la brune, notant pour autant qu’il était bien moins loti au moment de son arrivée. Après avoir effectué un rapide repérage de lieu, il s’attarda sur la vue qu’offrait le bureau. «‌ ‌‌‌‌C’est bon, tu es une grande fille.‌‌ ‌»‌ Malgré son air désinvolte et espiègle, Axel appréciait réellement la gamine. Parfois, il se demandait s’il pourrait, un jour, avoir la même relation avec ses propres enfants, mais comme il ne leur parlait toujours pas, il en doutait. Il lui arrivait d’être paternel avec la brune et surtout de l’inviter à devenir une grande personne, sans pour autant abandonner ses rêves. Il ne souhaitait à personne ses sacrifices, et il espèrait que la plus jeune femme parviendra à mener à bien ses projets, d’autant plus si cela pouvait lui servir.

Après quelques secondes de contemplation, il reporta son regard sur la gamine qui l’observait. Sans quitter son sourire, il s’approcha du bureau pour venir se reposer sur la tranche perpendiculaire. «‌ ‌‌‌‌Par contre, chérie, c’est pas une tenue pour travailler ça.‌‌ ‌»‌ Axel se moquait. Il était de ceux qui portaient un grand intérêt pour l’apparence et le style. Pour lui, les détails comptaient et encore plus dans le monde du travail. Le français ne serait pas ce qu’il était aujourd’hui sans ses tenues soignées et son visage d’ange. Imogen ne possédait pas les traits les plus raffinés de la famille, alors elle devait compenser avec un charisme de taille. Dans leur famille, ce n’était pas ce qu’il manquait, elle pouvait s’inspirer des meilleurs.

«‌ ‌‌‌‌Je t’ai pris un café, parce que les journées peuvent être longue.‌‌ ‌»‌ Doucement, il déposa la boisson devant elle avant d’attraper un papier qui traînait sur le bureau. «‌ ‌‌‌‌Ils t’ont donné quoi comme mission ?‌‌ ‌»‌ Axel aimait tout savoir, surtout si cela concernait les Travers. Pour lui, l’information revenait à avoir du pouvoir, et depuis qu’il était retourné auprès de son père, cela semblait être une obsession. Pour dire vrai, c’était surtout qu’il n’avait rien de mieux à faire et que sans cela, il peinerait à donner du sens à sa vie.

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La bonne étoile

Axel & Imogen

Y’avait un truc que tu ne comprennais pas et ne comprendrais jamais. Le plaisir que pouvaient trouver certaines personnes à aller travailler. Définitivement, tu ne trouvais pas les mots à cette activité pénible et barbante. C’était sans doute pour ça que tu ne faisais pas vraiment d’effort et qu’assise sur ta chaise, tu passais plus de temps à tourner sur toi-même qu’à réellement faire ce qu’on t’avait demandé. D’ailleurs, tu ne savais même pas ce que tu devais faire, tu n’avais pas vraiment écouter. Tu relevais la tête quand on vint te rendre visite. Axel. Fallait bien t’attendre à croiser une bonne partie de la famille dans le coin, c’était toujours un vrai plaisir, une chance que ça se passe pas si mal avec certains. Les yeux levés au ciel, t’avais beau plutôt bien t’entendre avec Axel, y’avait des moments où t’avais juste envie de lui foutre des claques et lui faire bouffer ses remarques à deux balles. T’étais peut-être encore jeune, c’était pas pour ça qu’il fallait te parler comme si t’étais une idiote. Tout comme tu ne voyais pas l’utilité de te parler de te parler de ta tenue ou de t’appeler chérie. « Tu sauras darling, que j’ai pas trop envie de ressembler à une vieille de quatre-vingt balais qui va à un enterrement quand je viens ici. Donc tes conseils de mode, garde les pour quelqu’un d’autre, merci. » Bien d’autres t’auraient coller des baffes, rien que pour cette réflexion mais en même temps, toi, tu le faisais toujours avec le sourire. Apparemment, avec un sourire ça à toujours tendance à mieux passer alors autant essayer, même si t’avais de sérieux doutes. « Mais merci pour le café en revanche, je vois que la gentillesse n’est pas totalement oubliée dans cette famille, je commençais à avoir un peu peur je l’avoue. » Tu n’aimais pas forcément le café, même si à ce qu’on disait, ça faisait grand. Non t’en avais pas besoin en plus de ça pour être une vraie pile électrique, pour ne pas dire une vraie plaie. « En toute sincérité, je n'ai pas la moindre idée de ce que je dois faire. Et puis cette chaise qui tourne, c’est rigolo. » Et pour illustrer tes propos, voilà que tu faisais un tour sur la chaise en rigolant, comme une gamine que tu restes au fond de toi. Mais ça ne te dérange pas, il peut bien penser ce qu’il voudra, tu ne comptes pas rester ici indéfiniment après tout.

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Comme toujours Imogen agissait comme une sale gosse. Un comportement qui l’amusait, d’autant plus qu’il avait toujours apprécié les personnes avec une forte répartie. Axel savait que sa nièce éloignée saurait se débrouiller à l’avenir et dans le cas contraire, il n’aimerait pas être celui qui lui chercherait des noises. Se mettre un Travers à dos était une mauvaise idée, tout sorcier anglais le savait. Face à la réplique sanglante de la brune face à sa remarque sur son style, il ne manqua pas de lâcher à rire chic, avant de boire une gorgée de café. «‌ ‌‌‌‌C’est sûr que si tu suis la mode Louis tu ressembleras plus à un rat mort qu’une jolie et charmante jeune femme.‌‌ ‌»‌ Axel ne manquait jamais une occasion d’envoyer une pic à son cousin, mais toujours avec un ton léger, comme pour faire croire qu’il ne le pensait pas. Imogen n’était pas dupe, elle comprenait parfaitement l’animosité qui existait entre les deux hommes. Si Axel se permettait ce genres de propos devant la plus jeune, il s’en passait bien devant d’autres membres du clan, connaissant parfaitement les affinités qui les liaient les uns aux autres.

«‌ ‌‌‌‌Tu devrais suivre les conseils d’un Deschamps en matière de mode.‌‌ ‌»‌ La famille était une figure de la mode. Même si leurs activités avaient légèrement dévié, ils gardaient tous une affection pour la beauté et Axel s’estimait parfaitement capable de relooker la gamine tout en restant dans ses goûts. Trop orgueilleuse, elle refusait son aide, sûrement inconsciente de la chance qu’elle avait de l’avoir de son côté. Dommage pour elle (pensait-il).

Les liens de leur famille étaient fragiles et tangibles. Un rien pouvait tout faire exploser, ils le savaient tous et quelque part, Axel l’espérait presque. Plus le chaos régnait chez les Travers, plus il pourra tirer son épingle du jeu. Son sourire le rendait aimable et presque inoffensif aux yeux de tous, une position qui l’arrangeait bien. Lorsque la brune souligna le manque de gentillesse dans la tribu, Axel fit mine d’être choqué avant de sourire en coin. «‌ ‌‌‌‌J’ai toujours été le plus sympa.‌‌ ‌»‌ Une chose était sûre, il n’avait jamais été le plus modeste et humble. Axel aimait se mettre en avant, même devant une enfant. Pour lui, briller en société lui permettait d’oublier ses problèmes. Depuis bien trop de temps, sa vie se résumait au travail et au plan de son père, il en avait presque oublié qu’il pouvait exister en dehors de tout cela.

Si pour lui donner de sa personne au travail semblait évident, ce n’était définitivement pas le cas de la plus jeune. Loin d’être étonné, il leva légèrement les yeux au ciel, avant de continuer d’éplucher les documents présents sur le bureau. «‌ ‌‌‌‌Je vois. Heureusement qu’on ne compte pas sur toi pour nous faire gagner de l’argent.‌‌ ‌»‌ Même s’il se doutait qu’aucun secret ne se cachait dans les contrats et autres notes confiés à Imogen, il s’assura ne rien manquer. Histoire de ne pas avoir l’air suspect, il détourna la conversation sur des banalités qui n’en n'étaient pas vraiment. «‌ ‌‌‌‌Tu as vu Marlon récemment ?‌‌ ‌»‌ La jeune Prewett était un électron libre et par conséquent, une mine d’information sur chaque membre du magnifique portrait de famille qu’ils composaient.

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La bonne étoile

Axel & Imogen

Y’avait pas à dire, tu regrettais franchement pas d’avoir accepter de venir travailler ici quelques temps. Les journées promettaient d’être enrichissantes, tu ne t’ennuierais pas c’était certain mais tu te demandais combien de temps on allait supporter ton sale caractère. C’était pas vraiment de ta faute, c’était juste plus fort que toi de te comporter comme tu le faisais. L’avantage avec Axel, c’était qu’il avait toujours de quoi te donner la réplique, à croire que c’était naturel entre vous d’agir ainsi. « Ce que tu sembles oublier Axel, c’est que je ne cherche pas à être jolie et encore moins à être charmante. Je laisse volontier ça à celle qui pense qu’un miroir n’est pas un accessoire mais un membre à part entière de leur famille. » Tu ne cites personne mais en y réfléchissant bien, t’es certaine que ça ne doit pas être bien compliqué de trouver un ou deux exemples concrets. « Je prend note, suivre les conseils d’un Deschamps. Tu n’en connaîtrais pas un qui a bon goût par hasard ? » Tu souriais, tu étais agaçante et dans ces moments là, tu méritais probablement des claques mais c’était plus fort que toi en réalité, ça t’amusait, tout simplement. Y’avait pas à dire, dans cette famille, y’en avait pas un pour remplacer un autre, tous irrécupérable mais est-ce que c’était si mal ? Ca vous rendait unique en tout cas, on ne pouvait pas le nier. « Le plus sympa ? Étonnement, tout le monde dit ça, qu’il est le plus sympa… » Faut dire que les critères n’étaient pas non plus des plus hauts, ça aidait très certainement à ce que chaque membre de la famille se sente comme le plus quelque chose. Toi, tu faisais juste en sorte de rester la plus chiante et t’espérais vivement que la personne qui pourrait prétendre te détrôner n’était pas encore née. Elle allait avoir besoin de beaucoup d’entraînement en tout cas, c’était une certitude. « J’espère bien que vous ne comptez pas sur moi pour gagner de l’argent, je suis terriblement mauvaise en affaire tu sais. » La négociation, pour quoi faire après tout, c’était juste un jeu futile qui n’en valait pas bien la peine selon toi. Et t’espérais sincèrement qu’on allait pas vouloir essayer de t’y initier, ça allait vraiment t’agacer et te déplaire. Tout comme tu allais commencer à t’agacer s’il continuait à te parler de travail, travail dont tu n’avais pas grand chose à faire en fin de compte. Mais non, fallait croire qu’il te connaissait un peu depuis le temps et il te posait une question qui te fit sourire. « Pas depuis que j’ai passé un mois chez lui. Je t’avoue que je le laisse respirer, j’ai pas envie qu’il fasse une overdose de ma si belle présence. » T’abusais très clairement car même si Marlon restait ton oncle préféré, tu savais que tu n’avais pas été tous les jours facile à vivre avec lui ou Freya. « Pourquoi cette question ? Tu sais des choses que j’ignore ? Tu sais que tu peux tout me dire, après tout, la famille c’est sacré ! » Marlon ne faisait pas l’unanimité dans la famille alors si tu pouvais gagner quelques infos, si jamais y’avait des trucs qui se préparaient contre lui, ça ne se refusait pas.

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Rebelle, Imogen jouait les adolescentes à refuser les conseils d’un adulte. Pour elle, la mode et le charme étaient des activités de greluches écervelées. Pour lui la nuance était un poil plus subtile, surtout dans les hautes sphères de la société. Chacun usait de ses atouts pour charmer les autres et ainsi asseoir son pouvoir sur les autres. «‌ ‌‌‌‌Hm… Savoir user de ses charmes, c’est un talent, pas juste un trait de caractère.‌‌ ‌»‌ Le français en connaissait un rayon, lui qui se faisait toujours un malin plaisir à envoûter ceux qu’il rencontrait. Tout le monde aimait Axel Deschamps (enfin presque) et ce n’était pas seulement à cause de sa famille. Il savait gagner la sympathie et l’admiration des autres, ce qui l’aidait grandement dans ses missions pour le développement de l’entreprise. A ses yeux, la Travers Households fonctionnait uniquement grâce à sa présence et il aimerait sincèrement que tous les autres puissent s’en apercevoir.

Espiègle, la jeune femme s’amusa de ne connaître aucun Deschamps douté pour l’esthétique, ce qui fit immédiament rouler les yeux du français dans les airs. Quand elle voulait, Imogen était vraiment une tête de mule, à tel point qu’il se demandait qui pouvait être ses amis au quotidien pour la supporter. Elle avait hérité des caractères compliqués des siens et si elle n’apprenait pas à nuancer, elle allait sûrement se faire un bon nombre d’ennemis. «‌ ‌‌‌‌Rigole, un jour tu comprendras.‌‌‌‌ ‌»‌ Axel pourrait lui faire la morale, mais il n’avait clairement pas lâché ses enfants pour refaire l’éducation de celle d’un autre. Il tenait à la gamine, il développait souvent un comportement protecteur envers elle, mais jamais au point de prendre la place d’un père. De toutes manières, même s’il avait voulu jouer ce rôle, il en serait bien incapable, dénué d’expérience la matière.

Même s’il était sorti de la vie de ses enfants, il se demandait souvent quel genre d’adulte ils étaient devenus. Dans son fort intérieur, il espérait qu’ils étaient bien différents de marmots Travers. S’il était heureux, ça serait finalement sa plus grande réussite, car en grandissant dans cette famille de barge, aucun doute qu’ils auraient vrillé. Dès lors, lorsque la plus jeune mentionna que tout le monde se vantait d’être le plus sympa, il manqua d’avaler de travers son café. «‌ ‌‌‌‌Tout le monde ? Qui dans la famille peut dire une telle chose ?‌‌ ‌»‌ Dans cette famille, ils avaient tous des qualités, mais certainement pas celle-ci. Pour lui, c’était évident qu’il était le plus sympathique et le plus équilibré et chaque réunion de famille confirmait ce sentiment.

La plus jeune était libre d’avoir son opinion, mais il serait temps qu’elle ouvre un peu les yeux sur les vrais bienfaiteurs. Cela dit, il comprenait sa difficulté, puisque chacun excellait dans l’art et la manière de tromper autrui. Pour preuve, Louis continuait de faire semblant d’être un humain de qualité, ce qui l’agaçait parfaitement. En engageant le brun dans l’entreprise, il jouait le fils, le frère et l’oncle parfait, tout en sachant qu’elle ne ferait rien, pas même le café. «‌ ‌‌‌‌Non, je ne pense pas que Louis misait sur toi pour gagner de l’argent, juste pour gagner de bons points auprès de tes parents et de ta grand-mère.‌‌‌‌ ‌»‌ Avec la gamine, il parlait assez librement. Elle n’avait aucun intérêt à répéter ce genre de commentaires et de toute manière, il doutait que quelqu’un puisse y porter beaucoup de valeur.

Personne ne se méfiait réellement de lui, sauf Marlon, qui dans un élan de lucidité lui accordait bien plus d’intelligence que les autres. En effet, pour le reste de la fratrie, il n’était pas un malin, mais plutôt un opérateur qui obéit sagement aux ordres. Une aubaine pour lui, car personne ne prenait la peine de surveiller l’eau qui dormait. «‌ ‌‌‌‌Non du tout, je me demandais juste ce que devenait mon cousin préféré.‌‌ ‌»‌ Imogen avait été proche de lui, et il avait espéré qu’elle détenait des informations à son sujet. «‌ ‌‌‌‌Tu as raison de le laisser respirer, ça doit être infernal de t’avoir sur le dos...‌‌ ‌»‌ En réalité, il se moquait bien du repos du plus âgé, tout ce qui comptait c’était pouvoir se rapprocher de lui et une bonne fois pour toute en faire un allié.

«‌ ‌‌‌‌Tu devrais aller chez Louis, tous les jours pendant un an.‌‌ ‌»‌ S’il avait été plus proche de la brune, il lui aurait sûrement conseillé de mettre le chaos dans la vie de son cousin, afin de s’assurer qu’il soit vidé de toute énergie. Pour lui, cela représenterait une occasion en or pour prouver qu’il était plus efficace que lui et que l’entreprise devrait lui revenir pour honorer la mémoire de Torquil et surtout, pour redorer le blason des Deschamps. «‌ ‌‌‌‌Je rigole, bien évidemment, ça serait dommage si notre très cher directeur ne pouvait plus travailler aussi efficacement.‌‌‌‌ ‌»‌ Son ton était légèrement sarcastique, il ne mettait aucune bonne volonté à démentir ses petits pics. Il n’avait jamais aimé Louis, ce n’était pas maintenant qu’il allait essayer de faire croire le contraire.

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Axel & Imogen

Tu jouais l’ado difficile bien que t’avais largement passé l’âge pour ça. Mais c’était pas grave, t’étais comme ça, c’était plus fort que toi. Des comptes, t’en avais à rendre à personne sinon à toi-même. La mode, un détail, t’en avais pas grand chose à faire toi, c’était bien le dernier de tes soucis. Mais quand t’entendais Axel parler, t’avait l’impression que c’était un élément à part entière de la vie d’une personne normale. Comme si la manière dont on s’habille faisait de soi ce qu’on est. « Tu cherches quoi en fait ? Tu veux vraiment m’apprendre à user de mes charmes alors que je suis métamorphomage ? Je peux être qui je veux… ou presque. » T’avais le sourire aussi large que possible, parce que ça te plaisait cette particularité qui faisait de toi une personne différente. Tu le vois rouler des yeux, et toi, ça te fait rire franchement, sans retenue. T’as pas honte d’être une incroyable peste avec toute ta famille. Ils avaient pas vraiment le choix de te supporter d’une certaine manière. « Oh pardon, donc un jour, qui viendra peut-être jamais, je comprendrais ce que c’est que d’être dans une famille qui se déteste. » T’avais pas besoin de prendre dix ou quinze ans de plus pour savoir, surtout que t’en avais rien à faire du tout en fin de compte. Ils étaient tous comme ils étaient, ils s’aimaient ou ne s’aimaient pas, toi ça te faisait surtout rire dans le fond, ça restait des affaires d’adultes qui se comportaient comme de grands enfants. « Faire une liste serait trop long. Mais tu ne peux pas nier que chaque membre de cette famille se pense meilleur que son frère, sa soeur, son cousin ou même sa mère. » Ils avaient tous leurs défauts, certain un peu plus que d’autres mais ça ne les empêchait pas de se penser le plus fort, le plus beau, le plus intéressant ou intelligent. C’était toujours la même rengaine mais tu avais appris à vivre avec. Tant que toi, on ne t’empêchait pas de fréquenter quiconque si tu le désirais, ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient. Un soupir traversait tes lèvres. T’étais pas enchantée d’être à la Travers Household, t’avais pas envie de travailler ici. Mais pour faire bonne figure, tu l’avais pas refusé à Louis, au moins, il te fichait un peu la paix maintenant que tu venais tous les matins, parfois les après-midi aussi et que tu ne faisais pas grand chose non plus. « Oui, c’est bien ce qu’il me semblait que Louis n’avait pas misé sur moi pour faire des affaires. Tant pis, je ne me découvrirais pas un talent soudain. » Tu faisais semblant d’être déçue bien évidemment. Tu n’en avais rien à faire des réelles raisons de ta présence ici. Et finalement, y’a une question sur Marlon qui vient. Une question à laquelle tu ne t’attendais pas mais qui te fait bien rire. « Ton cousin préféré ? Tu m’en diras tant. Et je ne suis pas infernale, je suis géniale. Fais gaffe que ma prochaine maison ne soit pas la tienne. » Dis de cette manière, ce n’était pas un avertissement mais plutôt une menace. Évidemment que tu étais insupportable, pour ne pas dire invivable et d’ici que ça change, y’allait s’en passer des choses. « Tu sais au moins que je suis déjà chez Louis ? C’est pour ça que je suis ici aujourd’hui, il en avait marre que je ne sorte pas de ma chambre. Que je ne me sociabilise pas, je crois, un truc comme ça. » Tu avais écouté ce qu’il t’avait dit ce matin-là et pourtant, c’était comme si rien ne s’était passé. Ca rentre d’un côté, ça ressort de l’autre. « Tu ne rigoles jamais sur ça. Simplement parce que tu adorerais prendre sa place, n’est-ce pas ? » Tu continuais de jouer, de t’amuser. C’était presque trop facile de tous les agacer, surtout avec Axel, que tu trouvais vraiment trop coincé.

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Malgré son jeune âge, Imogen aimait prétendre mieux savoir que les autres. Pour Axel, qui avait déjà bien entamé sa vie d’adulte, ce comportement était finalement assez amusant. Il la voyait souvent comme une petite morveuse qui essayait, tant bien que mal, à trouver sa place dans cette famille de barges. Pour autant, le français qui s’y connaissait un peu mieux en relations humaines que la plupart de ses compères familiaux, ne doutait pas un instant que la brune devait agacer la plupart des jeunes de son âge. Avec un caractère pareil, elle ne devait pas faire l’unanimité, même au milieu des enfants de sang-pur. D’ailleurs, si c’était le cas, elle ne serait sûrement pas en train de vivre chez ses oncles. «‌ ‌‌‌‌Même avec un autre visage, je reconnaîtrais tes manières de sale gosse, darling.‌‌ ‌»‌ Axel ne pouvait pas lui en vouloir d’être comme elle était. Usante, désagréable et provocatrice. En grandissant chez les fous, il était fort probable d’en devenir un et avec son parcours de vie, il ne pouvait que très peu critiquer celui des autres. La seule chose qui l’embêtait vraiment, c’était que Imogen risquait de passer à côté de sa vie.

L’amour n’était pas la plus grande qualité de la famille. Personne n’exprimait jamais ses sentiments, sauf les négatifs. Effectivement, il était facile de conclure que tout le monde se détestait chez les Travers-Deschamps, comme dans un film français. Cependant, il existait une nuance entre la haine et l’apathie, infime qu’ils cotoyaient tous à la perfection. «‌ ‌‌‌‌Tout le monde ne se déteste pas, c’est juste que la cohabitation est parfois difficile. Après, il faut voir les caractères qui composent la famille.‌‌ ‌»‌ Trop de coq vivaient dans la basse cours et il était impossible pour eux de régner sur les autres. Dès lors, pour exister et s’imposer ils devaient user de ruses, subterfuges, mensonges ou violence. Ce tableau sinistre, Axel l’avait longtemps refusé, puis finalement, piégé par son père, il était entré dans la bataille silencieuse.

Imogen prétendait être meilleur, tout comme il le faisait à l’époque. D’être au-dessus de ses tensions et des histoires de famille. Elle lui rappelait le Axel d’autrefois, naïf et orgueilleux. «‌ ‌‌‌‌En disant cela, tu t’estimes toi même meilleure que les autres.‌‌ ‌»‌ Une réalité qui n’allait pas faire plaisir à la brune, mais qui il se sentait forcé de souligner. Certes, ce n’était pas la famille idéale. Loin de là même. Pour autant, il existait une certaine solidarité silencieuse dont chacun avait déjà profité. Aujourd’hui, c’était Imogen qui en jouait, vivant dans les demeures des autres, tous frais payés.

«‌ ‌‌‌‌Tu es la bienvenue.‌‌‌‌ ‌»‌ Axel ne refuserait jamais l’hospitalité à un membre de sa famille, sauf peut-être à Louis. De tous, il était le plus désagréable, celui qu’il aimerait le plus voir disparaître. Il ne l’avait jamais aimé, et pourtant s’il le détestait aujourd’hui, c’était uniquement à cause de son paternel. Ambitieux et vicieux, il avait transformé son fils en pantin, avec comme seul objectif de récupérer l’entreprise des Travers. Le projet d’une vie avec lequel vivait le français, en secret.

Devant les autres, il jouait l’innocent. Le français jovial qui bossait avec acharnement pour remercier sa famille. Il ne pouvait pas dire du mal de Louis, sauf sur le ton de l’humour. Une moyen de diversion dont-il usait bien trop souvent. «‌ ‌‌‌‌Ca doit être horrible de vivre là-bas ! Tu veux que j’appelle les services sociaux ?‌‌ ‌»‌ Loin d’être dupe, la gamine sentait les tensions entre les deux hommes. Dans l’ombre, elle avait compris l’ambitieux de Axel. Coupable, il ne pouvait pas avouer et se contenta d’un rire automatique, comme pour désamorcer les sous-entendus de l’autre. «‌ ‌‌‌‌Moi prendre la place de Louis ? Quelle idée. ‌‌‌‌ ‌»‌ Jouer la comédie était la spécialité du Français. Cela faisait des années qui le faisait, à tel point qu’aujourd’hui, il ne serait même plus capable de vraiment savoir qui il était. «‌ ‌‌‌‌Je ne ferais jamais ça, voyons.‌‌ ‌»‌ Un mensonge de plus s’ajoutait à la liste et pour dire vrai, il ne se sentait même pas mal à l’aise.

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Sale Gosse. Il n’avait pas tout à fait tort en te décrivant de la sorte. Ou en tout cas, en décrivant tes manières ainsi. Tu faisais toujours tout pour l’être parce que ça t’amusait, mais aussi parce que ça insupportait la grande majorité des personnes. Et ça, c’était un plaisir plus que délectable. T’as le sourire aux lèvres en écoutant Louis te parler. Tu n’avais pas la même vision de votre famille que lui mais tu le rejoignais pourtant sur un point. Vu les caractères qui la composait, il était difficile de passer un repas sans que de la vaisselle ne soit brisée ou qu’un mot plus haut que l’autre ne soit prononcé. « Je ne me prétend pas meilleure que les autres, j’énonce un constat. » Tu haussais les épaules. Ils avaient tous leurs défauts, toi la première bien que tu ne l’avouerais jamais. Tu avais aussi ta fierté. Et puis si tu voulais continuer à avoir un logement gratuit chez les uns et chez les autres, il fallait aussi que tu saches prendre sur toi. T’as le sourire au coin des lèvres quand il t’annonce être la bienvenue chez lui. Mais pour le moment, t’étais pas non plus à plaindre. Chez Louis, c’était pas aussi bien qu’ailleurs mais tu avais appris à faire avec et à t’en contenter. « Services Sociaux carrément ? Franchement, c’est pas si pire. Tant qu’il me laisse tranquille, moi ça me va. J’ai juste besoin d’un lit et de manger. » Tu riais quelque peu avant d’ajouter. « Mais c’est vrai que c’était mieux chez Marlon. » Tu n’irais pas dans les détails pour expliquer pourquoi, personne n’avait besoin de savoir après tout. Puis vint les paroles qui te firent sourire franchement. Tu n’étais pas dupe, loin de là même et tu devinais sans mal que ça ne devait pas plaire que la société appartienne à Louis. Et qu’Axel allait, un jour ou un autre, essayer de renverser le pouvoir. Façon de parler. Devenir Calif à la place du Calif, tout ça quoi. « T’es vraiment en train d’essayer de nier là ? C’est ridicule… » Tu éclatais de rire et le regardais droit dans les yeux. « Si toi tu n'essaies pas de prendre la place de Louis alors nous sommes d’accord que Marlon est le fils préféré d’Adele, pas vrai ? » Et encore une fois, tu n’avais pas trop de doute sur ce que tu avançais. « Aller, dis moi en quoi je peux t’aider et va droit au but… Ca ne sert à rien de tourner autour du pot et si tu as besoin de moi pour quelque chose, tu sais que tu n’as qu’à demander. » C’est peut-être pas toujours le grand amour avec ta famille mais si on te demandait quelque chose si ça te semblait faisable, t’avais pas de raison de refuser.

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La gamine n’est clairement pas comme les autres. En même temps, avec les parents qu’elle a et l’éducation qui lui a été donnée, difficile d’obtenir une enfant équilibrée. Pour autant, Axel est particulièrement mal placé pour juger les autres parents et préfère se passer de commentaire sur la brune. Jouer l’oncle sympa lui convient parfaitement, surtout que face à Louis et Marlon, il estime l’exercice assez facile. «‌ ‌‌‌‌J’imagine oui.‌‌ ‌»‌ Si Imogen préfère Marlon à Louis, cela leur fait au moins un point commun. Bien que Axel ne partage pas forcément les idéaux de son cousin, il l’a toujours préféré à son puiné. Sûrement sensible à un son charisme, il espère sincèrement s’approcher de l’autre, persuadé que dans son plan, il pourrait se montrer utile.

Loin d’être dupe, la brune souligne son ambitieux. Est-ce que le français aimerait la place de Louis ? Bien sûr. Tout cela fait partie du plan initial, celui que son père lui a imposé, au prix de sa propre famille. Pantin parfait, il exécute à merveille les désirs de son paternel, tout en sachant, qu’à la fin, il lui plantera un couteau dans le dos. Il pourrait mentir à la brune, mais cette dernière ne le croira pas. Elle observe depuis trop longtemps l'échiquier géant sur lequel ils jouent en famille, inutile de jouer les innocents. «‌ ‌‌‌‌Ok, tu as raison, j’aimerais bien la place de Louis, mais uniquement parce que je trouve que je mériterais d’avoir plus de responsabilités ici. Je fais entrer la majeure partie de l’argent.‌‌ ‌»‌ Omettre une simple partie de la vérité le rend déjà plus hpnnête qu’une grande majorité des Travers.

Envier la place de son cousin ne le rend pas forcément dangereux. C’est très français d’envier les autres d’ailleurs. Si un simple cliché peut justifier sa rigueur professionnelle, alors tant mieux. Il a déjà pensé à agir plus frontalement contre son cousin, mais il sait que sans l’approbation de la famille, il n’occupera jamais le fauteuil de directeur. Louis doit décevoir et à ses yeux, ce n’est qu’une question de temps, avant qu’il ne fasse une erreur fatale, pendant que lui prendra la lumière.

«‌ ‌‌‌‌Si je dis que tu travailles bien, tu rappelles aux autres que je suis indispensable. ‌‌‌‌ ‌»‌ En vérité, il n’a pas vraiment besoin de l’aide de la gamine, mais gagner un allié supplémentaire lui va. Imogen n’a aucun intérêt à prendre un parti. De plus, il travaille assez bien pour que cela s’impose comme une évidence. Même Louis ne pourrait démentir cette partie. «‌ ‌‌‌‌Comme-ça tu peux continuer à rien faire en toute tranquillité.‌‌ ‌»‌ Axel lui sourit, comme s’il ne lui avait pas souligné qu’elle ne faisait pas grand chose et que si elle lui mettait des bâtons dans les roues, il pouvait la faire disparaître de l’entreprise.

Une fois le café de la gamine déposé, il porte un regard à sa montre. «‌ ‌‌‌‌Bon j’ai un rendez-vous client, je dois te laisser. Viens à Brighton à l’occasion.‌‌‌‌ ‌»‌ Sans vraiment attendre de réponse de la plus jeune, il s’échappe de l’échange en direction de la salle de rendez-vous, plus accueillante qu’un simple bureau. Normalement, la signature de contrat devrait se faire aujourd’hui, ce qui rappellera, encore une fois, son importance dans l’entreprise.

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La bonne étoile

Axel & Imogen

Quand on avait besoin de toi, ce n’était jamais anodin, non jamain. Y’avait la plupart du temps anguille sous roche car on ne pouvait pas dire que tu étais la plus assidue dans le travail, surtout dans un travail qui ne te plaisait pas forcément plus que ça. Mais pour Louis, tu avais fait l’effort de venir, parce que c’était lui qui avait fait ça, pour que tu sortes de la chambre dans laquelle tu avais trouvé refuge, chez lui. Parce qu’il en avait marre de te voir te tourner les pouces, à raison sans doute. Et aujourd’hui, voilà que tu voyais les membres de ta famille bien plus souvent en quelques jours qu’en vingt ans de ta vie. Le monde était bien trop injuste. En plus de cela, tu te retrouvais au milieu de cette rivalité entre tous et tu n’en avais pas vraiment envie. Disons surtout que ce n’était pas à toi de faire l’arbitre et de dire qui de Marlon, Louis ou Axel valait le mieux, bien que tu avais ton propre avis sur la question, cela allait de soi. Alors, aujourd’hui encore, tu sais très bien qu’il y a de forte chance qu’on essaye de te mettre dans un énième complot visant à faire tomber la tête pensante. Non pas que tu penses réellement cela de l’entreprise et de son organisation mais c’était ça la hiérarchie. C’était supposé être ça en tout cas. Alors avec attention, tu écoutais Axel qui te parlait et toi, tu souriais. C’était fou combien les gens pouvaient être avides de pouvoir, jamais tu ne pourrais comprendre cela et c’était bien là la raison pour laquelle tu les laissais s’écharper sur le sujet en te contentant d’observer. C’était suffisamment épuisant ainsi sans te rajouter de la difficulté. « Mais c’est Louis qui a été choisi et pas toi même si, comme tu le dis, tu fais entrer la majeure partie de l’argent ici. Ça ne fait pas tout. Louis doit avoir le truc que tu n’as pas pour diriger il faut croire. » T’as toujours les mots qu’il faut pour agacer autrui, à croire que c’est un véritable don chez toi. Mais Axel savait aussi très bien comment te parler. Si t’étais assez sceptique sur le début, sur le commencement de ses propos, la suite te plaisait bien plus. S’il te allait mentir pour garder ta tranquillité, ce ne serait pas la première fois que tu te livrerais à l’exercice après tout. Parce que dire d’Axel qu’il était indispensable, ce serait un mensonge, tout simplement parce que t’en savais rien. Mais l’idée, tu la gardais tout de même à l’esprit, ça pourrait te servir. « Je ne te promets pas de le faire mais… disons que je vais méditer là-dessus et que tu auras très bientôt de mes nouvelles. » Car si tu lui rendais ce service autant que ça te rapporte un peu plus à toi aussi et pour le moment, tu n’avais pas la moindre idée de ce que tu pourrais bien négocier mais ça finira bien par venir. Pour l’heure, t’as un peu de répit, un peu de tranquillité car il disparaît comme il était apparu. Un rendez-vous client qu’il avait. Pourquoi toujours user de termes comme ça pour simplement dire qu’il allait encore arnaquer une pauvre et innocente personne ?

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