BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 (green#1) eye of the storm.

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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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MessageSujet: (green#1) eye of the storm.   (green#1) eye of the storm. EmptyMar 11 Jan - 23:48
eye of the storm
I’ll adore you, as a drowned person does the sea.

1985, dublin | Oh, ça ? Ce n’est rien. De la paperasse que j’emporte pour ce soir. Vous connaissez notre adage : la paresse n’a pas de fuseau horaire ! Et puis il est parti comme ça. Comme un voleur, à dire vrai, emportant sous le bras le dossier raflé aux gratte-papiers du Département. Ce ne serait pas exagérer de dire qu’il a empoché son trésor sous le nez du dragon ; dans le fameux dossier, un rapport de quelques pages dresse le portrait d’une espagnole récemment installée à Dublin et fait état de son supposé savoir-faire en métallurgie runique. Une note en bas de page préconise de placer l’individu sous surveillance, et par surveillance entendre : gardons ça pour nous, sait-on jamais qu’on en ait besoin. Bien sûr que le gouvernement anglais aurait eu, tôt ou tard, besoin d’un charmeur de métal. Ils ne courent pas les rues et sont de fait recherchés, aussi bien pour leur ingénierie que parce qu’on les préfère dans son camp que dans celui des autres. C’est bien pour ça que le Ward a l’intention d’approcher cette demoiselle Carrillo. Pour qu’elle tombe dans le bon camp, autrement dit son gang (si ses collègues du Ministère savaient dans quoi il trempe, il y en aurait plus d’un qui s’étoufferait avec son Merl' Grey).

A peine plus tard dans la soirée, le voilà qui troque ses vêtements ministériels (sobres quoique de belle facture) pour un habit plus décontracté. Enfin, c’est une question de point de vue ; au noir de jais de ses costumes il a préféré un bleu plus délicat et doux, sans compter qu’aucune cravate ne ceint à présent son col de chemise blanche (immaculé, le blanc). Le plus gros de son changement n’est toutefois pas celui vestimentaire, mais bien celui identitaire. Shady, quadragénaire frais et d’allure débonnaire, marche maintenant dans les rues animées du Dublin sorcier avec pour seule chaleur un long manteau beige et une tignasse bien rousse (toujours moins rousse que celle de l’original, cela dit).

Il passe devant plusieurs vitrines, non sans jeter quelques coups d’œil brefs et incisifs à son reflet, tant pour apprécier la prestance sciemment abordable de son personnage que, du coup, la maestria de son œuvre (zéro modestie), puis bifurque dans un coin de rue piétonne où la ville y est un peu plus calme. Là, il plante ses chaussures en cuir lustré et observe par l’immense verrière la galerie d’art qui se trouve derrière. La nuit aidant, une bonne partie des œuvres exposées à l’intérieur, et illuminées par une ambiance chaude et tamisée, trouve en le regard du badaud une étincelle d’estime comme seuls les esthètes peuvent en produire. Les billes passent d’un piédestal à un autre, avant de tomber sur la silhouette de la brune, visiblement en pleine conversation avec d'autres visiteurs. Ce que la photographie, jointe au dossier, ne disait pas de Maureen Carrillo, c’est qu’elle a le port altier et le maintient régalien. Glenn s’attarde tant et si bien sur la galeriste que le reflet de Shady finit par hausser un sourcil, l’air de dire je-te-dérange-peut-être-? A moins que ce soit l’orgueil qui parle ; monsieur n’a jamais trop cédé à cette piètre chose qu’est l’attirance et a toujours mis un point d’honneur à se dissocier de ces travers libidineux qui font de l’homme un cousin du porc. La chaleur, qui lui est montée jusqu’aux tempes, redescend donc tout de go, abandonnant sa place aux calculs froids et aseptiques du gangster.

La porte de la galerie s’ouvre sur le visiteur qui referme derrière lui aussi délicatement qu’il est entré. Ses pas sont ceux d’un loup, d’un gentil loup, qui ne vient pas pour déranger, non, simplement admirer. Les poings se serrent dans son dos et il recommence ainsi à reluquer les œuvres (et simplement les œuvres, oh) contemplées auparavant depuis l’extérieur, mais cette fois-ci si près qu’il lui est possible d’étudier non plus l’art, mais le travail d’orfèvre exécuté par derrière. Intéressant. Pas qu’il s’y connaisse follement en métallurgie, mais il a assez visité les ateliers du gang dans sa jeunesse, et zieuté les pièces d’arme revendues en douce, pour savoir ce matériau difficile à dompter et presque plus difficile à embellir.

Sentant qu’on s’approche de lui, Shady relève son nez et sourit progressivement, à mesure que la Carrillo avance. « Bonsoir. » Le timbre est courtois, avec un brin de réserve, si bien que l’homme en devient galant et ce en une seule syllabe. « Je me rendais chez ma fille », c’est un principe, chez les escrocs, pas d’entourloupe sans storytelling, et puis l’étiquette du daron en rajoute une couche à l’image globale du type sympa, « quand j’ai vu votre exposition, par la vitrine, là. » Et d’indiquer la grande vitre, avec un air ingénu. Les doigts se dénouent et les bras s’écartent, sans trop en faire non plus (il en a campé des plus démonstratifs mais Shady, ou tout du moins le brave quadra et ses traits rieurs, n’est pas de ceux-là). « Ecoutez, c’est bien simple : je suis ébahi. Ces lignes souples et ces reflets grésés, sans compter la plastique des formes, il faut une grand savoir-faire pour réussir à triompher ainsi du métal…! » Vil flatteur qui, somme toute, exagère à peine. Les bras se croisent. Shady se perd dans la contemplation de la pièce qu’ils ont en face, appuyant sciemment sur son appréciation, puis en revient à l’espagnole. « Qui est l’artiste, si je puis me permettre ? »


Dernière édition par Glenn Ward le Lun 14 Nov - 16:31, édité 3 fois
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Maureen Ward
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Eye of the storm

1985, Dublin

A l’instar des sculpteurs moldus qui ont un jour travaillés le bronze ou le marbre, Maureen s’est intéressée pour ses derniers projets à la singularité des formes du corps humain. Veillant tout particulièrement à recréer la finesse et l’élégance des silhouettes dans ses dernières créations. Tout se joue dans les détails selon elle. D’abord sur papier, elle passe toujours par le papier avant d’entamer un projet (vous seriez surpris du nombre de carnets noircis qui s’entreposent sur les étagères de sa bibliothèques), puis sur la matière qu’elle affectionne tant. Qu’elle parte pour un bloc qu’elle travaille ou alors sur un assemblage de petits morceaux aux formes multiples, l’exercice l’emballe toujours et elle se permet tout. Certaines productions reçoivent même un traitement particulier, de sculptrice, elle devient alors charmeuse de métal, ajoutant à ses chefs-d’œuvre quelques runes et sortilèges pour leur donner un semblant de vie. Du gâchis, diront certaines mauvaises langues, pourtant on ne dit jamais rien aux charmeurs spécialisés dans l’architecture … Alors elle hausse les épaules et continue de n’en faire qu’à sa tête, comme elle l’a toujours fait. Le bon sortilège, associé à la bonne combinaison de runes et un mouvement, un geste, anime l’œuvre. La ballerine répète les mêmes mouvements sur son pilier, sans qu’on entende un seul bruit. Les amoureux, eux, sont immobiles, pétrifiés dans une étreinte tendre. Et le paon au milieu de tant d’autres silhouettes fait le beau avec ses plumes argentées – elle n’a pas pu s’en empêcher, il fallait au moins un animal au milieu de cette série de corps plus ou moins complets. Il suit le même parcours, le sens de la visite, mais ses mouvements pourraient laisser penser qu’il n’en fait qu’à sa tête.

Le tout pour son simple plaisir.
Et puis un peu pour celui des amateurs d'art.

Le carnet de commande d’Ela Espina n’est pas trop chargé pour le moment, elle peut donc se changer les idées avec ses propres projets. Elle préfère, et de loin, créer des modèles réduits d’animaux – toujours en métal, toujours avec des pièces de récupération – mais parfois, elle se surprend à avoir besoin d’autre chose. Comme là. Et force est de constater, que ce genre de production plaît, il suffit de voir le nombre de visiteurs qui se pressent dans la galerie irlandaise depuis quelques jours.

En cette fin de journée, ceux qui poussent la porte de la galería ont pour la plupart quitté leur bureau il y a peu de temps. Ils s’offrent une pause, une parenthèse pour clôturer une journée remplies de tâches à remplir pour satisfaire un supérieur, lui-même bien occupé. Alors, elle fait tout pour les inciter à prolonger un peu cette pause. Les sphères de lumière qui flottent autour des œuvres exposées intriguent, tout comme le mannequin de fer aux traits fin qui salue dans la vitrine et présente au curieux l’affiche du moment, en plus des horaires.

Au moment où la femme avec qui elle s’entretenait au sujet d’une acquisition potentielle, la remercie, elle sent le courant d’air de la porte dans sa nuque. Une nouvelle entrée, à moins que ça ne soit une sortie ? Elle pivote sur ses talons pour avoir la réponse à sa question. C’est une entrée. Un homme qu’elle estime avoir la quarantaine. Le profil type du père de famille, de l’employé qu’on apprécie et du voisin sympathique. Probablement un collectionneur à en juger par son attitude. Maureen s’amuse quelques minutes à imaginer la vie du sorcier, lui laissant apprécier ce que la salle principale offre, avant de le rejoindre.

Elle s’approche de lui, avec un sourire accueillant. Son « Bonsoir. » poli et chantant vient faire écho au sien. Son visage ne lui dit rien, elle se dit que c’est certainement la première fois qu’il vient, ce ne serait pas très étonnant, la galerie a ouvert il y a à peine six mois. Et la confession, en plus de confirmer son impression, la fait sourire à nouveau, encore un passant qui sera entré par accident, détourné de sa route parce qu’il aura été attiré par un élément de sa vitrine. L’agencement choisi fait a donc l’effet escompté, c’est bon à savoir. « Ecoutez, c’est bien simple : je suis ébahi. Ces lignes souples et ces reflets grésés, sans compter la plastique des formes, il faut un grand savoir-faire pour réussir à triompher ainsi du métal ! » L’œil du visiteur est fin, elle devine une certaine habitude dans l’observation. « Elle est douée, oui. » Je suis douée, merci de le souligner également. « Qui est l’artiste, si je puis me permettre ? »  Il est curieux, il faut bien l’être un minimum pour pousser la porte de la galerie. « Elle s’appelle Ela. » Ne pas trop en dévoiler, c'est l'une des règles essentielles qu'elle s'impose. Jamais elle ne se désigne comme étant l’artiste, lorsque ce sont ses travaux qui sont exposés. Il lui est plus facile de dire qu’il s’agit de quelqu’un d’autre, surtout face aux critiques, même les bonnes. L’astuce lui permet d’éviter notamment les rougissements qui surviennent un peu trop souvent dans ce genre de situation et en cas de vente, il lui est plus facile de négocier les prix quand elle en arriver là. « Elle nous fait l’honneur d’accepter de présenter son travail en avant-première, ici. Le bassin méditerranéen l’apprécie beaucoup. » Elle se fait plaisir, en flattant son ego avec des faits avérés. Il faut bien s’occuper en attendant que le peintre autrichien qu’elle a contacté daigne faire le déplacement jusqu’à Dublin. « La majorité de notre exposition du moment lui est dédiée. » C’est son œuvre qui comble l’espace entre les murs quand ce ne sont pas directement les murs qui sont pris d’assaut. « Je ne manquerai pas de lui faire savoir que le public irlandais semble conquis. » Postée à ses côtés, elle laisse son regard courir sur la pièce métallique qu’il observe. Ce n’est pas sa préférée, mais elle l’aime au moins tout autant que les autres.


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Glenn Ward
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« Elle s’appelle Ela. » Maligne. Shady fait l’étonné mais Glenn le savait déjà. Ce qu’il n’avait en revanche pas prévu, c’est que la demoiselle Carrillo feinte de la sorte et lui soumette l’identité de l’artiste comme s’il ne s’agissait pas d’elle. Que c’est cocasse... Lui qui triche aussi, sous sa peau de velours, apprécie la stratégie de la galeriste. En tant que charmeuse de métal, elle a probablement dû faire profil bas toute sa vie, aussi bien pour éviter la convoitise d’autrui, que les problèmes qui en découlent. En un sens, il peut comprendre. S’il avait le cœur assez chaud il pourrait même compatir.

Shady n'a pas décroché ses yeux perçants de l’œuvre et continue d’écouter la voix posée (aux accents mélodieux et ronds) qui lui cède quelques autres détails concernant cette fameuse Ela. « Elle nous fait l’honneur d’accepter de présenter son travail en avant-première, ici. Le bassin méditerranéen l’apprécie beaucoup. » Et c’est peu dire. Certains collègues hispaniques sont même entrés plusieurs fois en contact avec leur Département pour signifier leur inquiétude concernant cette fuite de talent vers les terres dublinoises, non sans espérer une coopération anglo-espagnole qui aurait pu la ramener au bercail ; peine perdue, ça va sans dire, les britanniques n’étant généreux ni pour communiquer des informations soi-disant confidentielles, ni pour apporter leur aide (en toute subjectivité d’irlandais). S’il ne savoure pas encore sa victoire, le gangster est cependant ravi d’avoir pu rafler la mise sous le museau très cupide des deux gouvernements. Car, même s’il ne réussit pas à attirer Ela dans les rangs Travellers (ou, autre option tout aussi envisageable, si elle ne correspond pas aux attentes), il est probable que son dossier ne retrouve malgré tout jamais les rayons ministériels. C’est un principe. D’effacer ses traces derrière soi. Et d’emmerder ces useless gobshites.

« La majorité de notre exposition du moment lui est dédiée. » Cette fois, le visiteur lève le menton et regarde autour de lui, pour mieux se rendre compte du nombre d’œuvres que l’artiste a exposées. Il y en a pas mal. Aussi en déduit-il qu’elle est fière de son travail. A moins qu’elle n’ait simplement pas d’autres artistes à exposer. C’est peut-être ça… ou peut-être pas. Mais en se retournant vers elle, il voit que dans ses billes noires luit bel et bien l’éclat de l’orgueil. Ce qui est, pour Glenn Ward, un détail aussi beau (si ce n’est plus) que la perfection du visage qui lui fait face. Et Merlin sait qu’il s’y connaît, en visages ; il les étudie et les usurpe constamment. « Je ne manquerai pas de lui faire savoir que le public irlandais semble conquis. » Un sourire très fin aborde doucement ses lèvres. « Il l’est. » Plus que ce que ledit irlandais veut bien s’avouer, par ailleurs. « Je n’ai pas été tout à fait honnête avec vous… » Ses airs sont un peu contrits mais point trop n’en faut. De là à croire qu’il va tout lui avouer de ses desseins, là non plus, n’exagérons pas. « Je me rendais effectivement chez ma fille, mais si j’ai pris ce chemin, c’est parce que j’ai entendu parler de vous », et d’ajouter, sur un ton léger et rieur de bonhomme maladroit, « de votre galerie, je veux dire. Voyez, je suis un amateur d’art et, ma foi je peux le dire sans trop rougir, un collectionneur. » Il lui glisse ça comme si c’était leur petit secret, pouffant un peu, avant de se reprendre, soudain très sentencieux. « Quoique je n’ai jamais apprécié ce terme. Comme si l’on pouvait posséder l’art… de surcroît l’empiler comme l’écureuil empile ses noisettes, pff ! » Il balaie tout légèrement l’air de sa main, laquelle est encore entortillée sous ses bras croisés. « Enfin, bon. » Œillade entendue avec la galeriste ; ils ne sont pas là pour débattre. Et il a un poisson à ferrer. « Tout ça pour vous dire que… », petit temps d’hésitation, on est modeste, poli, et on n’ose pas trop abuser, « je me demandais si l’artiste, Ela vous dites ? Mh. Si Ela prenait des commandes ? »


Dernière édition par Glenn Ward le Jeu 24 Mar - 11:26, édité 2 fois
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Maureen Ward
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Eye of the storm

1985, Dublin

Il observe, semble scruter les détails de l’œuvre face à lui, comme s’il tentait de déconstruire son travail pour mieux le comprendre. L’exercice doit être fascinant. Elle qui connait les subtilités de chaque pièce n’a pas la chance, ni le plaisir de se lancer dans une analyse similaire. Elle pourrait retrouver les défauts sans difficultés. Il en reste parfois sur le plan esthétique, mais ils sont minimes et contribuent parait-il au charme de l’ensemble. On l’entend répondre à l’occasion qu’ils renforcent en réalité le côté unique de la création, si la critique est trop vive pour son ego. Là où on ne trouve pas d’erreurs, en revanche, c’est sur la magie qu’elle y applique. C’est bien la seule chose avec laquelle elle ne se laisse aucune marge d’erreur. Une rune mal placée, un sort mal associé et les dégâts pourraient être considérables.

Mais le public irlandais semble apprécier ce qu’il voit ce soir.

« Je n’ai pas été tout à fait honnête avec vous… » Sa curiosité se traduit par une légère inclinaison de la tête, qu’elle ponctue d’un « Vraiment ? » des plus innocents. Les hommes le sont rarement en sa présence, elle s'y est habituée, mais qu’est-ce que celui-là ne lui a pas dit ? « Je me rendais effectivement chez ma fille, mais si j’ai pris ce chemin, c’est parce que j’ai entendu parler de vous » De Maureen ou d’Ela ? Les deux sont possibles, mais laquelle des deux cherche-t-il à approcher ? La galeriste ou la charmeuse ? « de votre galerie, je veux dire. » Le ton qu’il adopte est plutôt léger, amusé, mais le complément ne l’aide en rien à trancher sur ses propres interrogations. Sa galerie lui sert parfois d’exposition pour son véritable travail, certains le savent. Alors elle se dit que le bouche-à-oreille a peut-être déjà fait effet ici, sans pour autant pouvoir se permettre de le demander ouvertement. « Voyez, je suis un amateur d’art et, ma foi je peux le dire sans trop rougir, un collectionneur. » L’impression de déjà-vu est forte, il n’est ni le premier à lui servir ce genre de phrase et ne sera probablement pas le dernier. Mais la tournure que prend cette conversation lui laisse à penser qu’elle se trouve en compagnie d’un futur client, plus que d’un simple promeneur, elle entre donc dans son jeu en lui répondant par un sourire amusé. « Dans ce cas, vous êtes au bon endroit. Les collectionneurs, les vrais, sont peu nombreux mais ce sont toujours eux que je préfère. » Toujours flatter l’acheteur. « Quoique je n’ai jamais apprécié ce terme. Comme si l’on pouvait posséder l’art… de surcroît l’empiler comme l’écureuil empile ses noisettes, pff ! » Quel baratineur. Il travaillerait en tant que commercial ou dans les relations publiques au ministère, qu’elle n’en serait pas étonnée. Les petits sourires, la posture, tout pourrait coller au portrait qu’elle s’est construit de ces gens.

« Enfin, bon. » Serait-ce le signal pour entamer la vraie discussion ? Cela y ressemble beaucoup. « Tout ça pour vous dire que… je me demandais si l’artiste, Ela vous dites ? Mh. – elle lui confirme d’un signe de tête – Si Ela prenait des commandes ? » Il lui est encore difficile de dire si ce qu’il recherche est une simple œuvre d’art ou bien s’il sait réellement le travail qu’elle offre en le signant sous le nom d’Ela. La prudence est appréciée, ils ne sont pas seuls et il n’est pas nécessaire que tout Dublin soit au courant de la présence d’une charmeuse de métal dans les rues de la ville. « Elle ne m’a rien dit à ce sujet, mais je sais qu’il lui arrive de le faire, oui. » La liste des commandes n’est pas encore trop importante, elle peut se permettre d’ajouter quelques noms à son carnet. « Vous seriez intéressé par quelque chose en particulier ? » Elle tend la main sur le côté et d’un accio informulé, fait venir jusqu’à elle un bloc-notes et un crayon. Les quelques personnes qui captent la scène lui jettent un regard surpris, ah les européens … sitôt qu’on sort de l’ordinaire, ça éveille la curiosité et appelle les chuchotements. « Si vous avez déjà une idée du type d’œuvre qui pourrait vous intéresser, je peux lui envoyer une note pour lui demander. » Le carnet est gentiment agité, indiquant qu’elle est prête à répondre à cette requête. Je pourrais surtout me faire une idée du projet. Qu’est-ce que ce quarantenaire pourrait bien lui demander ? Une sculpture pour son anniversaire de mariage ? Un objet ensorcelé ? « Elle répond rapidement en règle générale. » Elle pourrait répondre immédiatement, mais ce serait révéler son identité, ce qui est exclu. S’il souhaite passer commande, le pauvre collectionneur patientera quarante-huit heures pour obtenir un oui (ou un non). Au minimum.
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Glenn Ward
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Shady suit des yeux le carnet de notes qui est appelé sous les doigts de la galeriste. S’il est intéressé par quelque chose en particulier ? Well. « Peut-être bien… » Le timbre est songeur et les yeux hagards. Ils se perdent dans la contemplation du papier et du crayon, puis filent doucement, avec un calme réfléchi, sur les silhouettes inconnues qui commentent de loin leur échange. Il adresse, à ceux et celles qui s’interrogent sur la nature de leur discussion, un sourire aimable, un brin amusé. Pour autant attentif aux identités de ces personnes, Glenn les détaille une à une pour s’assurer qu’aucun collègue du Ministère, ou aucune autre de ses connaissances (réciproque, ou non) ne fasse partie du lot ; sait-on jamais qu’on soit venu au même moment que lui approcher la charmeuse. Il lui faudrait alors doubler d’efforts et pour l’embrigader dans ses stratagèmes, et pour débarrasser le plancher desdits parasites. Mais non, en fait. Nul rival ne fait partie des curieux. Pas qu’il sache, en tout cas (ce qui est en soi concluant, étant donné qu’il est très bien renseigné).

« Si vous avez déjà une idée du type d’œuvre qui pourrait vous intéresser, je peux lui envoyer une note pour lui demander. » L’œil avisé revient à l’espagnole, un sourcil soulevé par la surprise. « Ce serait formidable. » Il ne s’attendait sincèrement pas à ce qu’elle lui entrouvre si vite la porte, quoique rien n’est décidé encore et que l’intérêt qu’elle lui accorde (en tant que galeriste, et en tant qu’artiste) n’est très certainement qu’une manière habile et discrète de jauger ses goûts et ses contraintes. « Elle répond rapidement en règle générale. » Ce petit jeu de dupes, étendu à différents niveaux, accroît la risette de l’irlandais qui paraît apprécier la nouvelle. « Encore mieux ! » Et de s’approcher un peu plus, sans pour autant s’imposer dans la bulle de mademoiselle Carrillo, mais plutôt pour tourner le dos aux curieux et permettre à sa voix, pour les prochaines minutes basse, de n’être entendue que par l’espagnole.

« C’est quelque chose qui me tient à cœur mais... c'est assez particulier. Voyez-vous, si j'admire le travail artistique d'Ela, je suis en revanche fasciné par sa stimagie. » A voir le paon bouger comme il le fait, on pourrait en effet croire qu’on ne l’a pas seulement ensorcelé, mais qu’on lui a donné vie. La question est maintenant de savoir si la charmeuse de métal sait produire autre chose qu’une magie figurative. « Il se trouve que j’ai en ma possession une très vieille lampe à pétrole qui appartient à mon père, une lampe moldue… », légère œillade en biais, pour voir la réaction de la Carrillo à l'évocation des origines moldues de la lampe. Car la question est aussi de connaître son avis sur le sujet. A recruter pour le gang, autant recruter quelqu'un qui saura, sinon apprécier, au moins tolérer la moitié non sorcière des Travellers. « J’aimerais qu’on la rénove pour en faire un bel objet ciselé et pourquoi pas ornementé, mais j’aimerais également qu’aucun vent ni aucune pluie ne puisse jamais éteindre sa flamme. J’ai bien essayé quelques sortilèges, mais aucun ne tient jamais sur la durée et mon pauvre vieux père, un paysan comme on en fait plus, s’est retrouvé plusieurs fois à marcher de nuit dans ses champs sans y voir ne serait-ce que le bout de ses bottes. » Le récit se teinte d’une certaine tendresse, car il n’a, pour le coup, rien de fictionnel. Si ce n’est le détail du paysan arpentant ses champs, puisqu’en sa qualité de passeur, Riagal sillonne plutôt les frontières. Détail qu’il vaut donc mieux omettre pour tout l’illégal qu’il revêt. « Il pourrait utiliser sa baguette comme tout le monde, mais l’homme est aussi rustique que les terres qui l’ont vu naître. D’ailleurs, c’est bientôt son anniversaire, et j’aimerais que cette commande soit son cadeau. »

Il laisse le temps à la galeriste de noter, ou simplement digérer, toutes les informations dispensées, puis ajoute, sur un ton un peu plus officieux encore, un peu plus confidentiel et incompréhensible aux oreilles qui traînent. « Vous comprenez pourquoi c'est particulier… Tous les artistes n’acceptent pas de travailler sur un existant… encore moins s’il s’agit d’un objet moldu. Sans compter que j’en appelle davantage à la maestria de sa stimagie, qu’à son talent de sculpteuse. » Shady s’écarte un peu, considérant le profil de la brune qu’il questionne aussi bien du regard que de vive voix. « Qu’en dites-vous ? Cela vaut-il la peine de lui en parler ou bien je risque de la froisser ? »


Dernière édition par Glenn Ward le Jeu 24 Mar - 11:27, édité 1 fois
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Maureen Ward
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1985, Dublin

Le bilan de la soirée se profile déjà dans un coin de sa tête et il est loin d’être mauvais : une vente assurée et elle le devine à l’enthousiasme de l’homme, une potentielle commande. Si elle se débrouille bien, elle devrait même pouvoir faire quelques affaires avec les autres visiteurs. Mais pour l’heure, c’est le père de famille/commerciale qui a toute son attention. Ela acceptera peut-être une commande, elle répond rapidement, tout est fait pour l’attirer dans ses filets, pour le convaincre qu’il y a moyen de faire affaire même si elle ne joue officiellement que les intermédiaires.

Les doigts refermés sur le carnet, elle attend patiemment qu’il lui en dise plus.« C’est quelque chose qui me tient à cœur mais... c'est assez particulier. Voyez-vous, si j'admire le travail artistique d'Ela, je suis en revanche fasciné par sa stimagie. »  Le hochement de tête est léger, mais il confirme qu’elle non plus n’est pas indifférente à cette forme de magie. Elle est plus intéressante encore que celle que le commun des sorciers utilise. De là, il lui explique - enfin! - ce qu’il avait en tête, l’objet et son côté indispensable, ses vaines tentatives pour obtenir un résultat durable dans le temps et enfin le côté urgent de la demande. Sur le carnet, elle retranscrit les informations qu’il lui donne en les complétant avec les idées qui lui viennent : lampe à huile moldue (ciselé/ornementé) + flamme perpétuelle (pluie, vent.). Système lumière (jour/nuit) ou possibilité d’interruption processus d’éclairage. « Il a de la chance de vous avoir. » le commentaire est glissé dans un demi-sourire alors que la pointe du crayon continue quant à elle de glisser sur le papier. Elle oublie parfois que certains entretiennent de bonnes relations avec leurs parents et qu’ils peuvent encore en être à s’offrir des cadeaux. Oh, elle a bien tenté de lui en faire des cadeaux, mais il ne les a jamais regardés, c’est tout juste s’il la gratifiait d’un merci. En grandissant, elle avait fini par laisser tomber, économisant temps, argent et énergie. Ses proches lui avaient trouvé un côté égoïste le jour où ils avaient appris qu’elle n’offrait plus rien à ses parents, mais en était-ce vraiment ? Pas selon elle, pas quand on avait toutes les pièces du puzzle en sa possession. « C’est un beau cadeau. » qu'elle ajoute. Les derniers mots à l’intention d’Ela, qui ne sont finalement rien de plus que son pense-bête, sont inscrits sur le papier avant de disparaître. On n’est jamais trop prudent ! Les yeux ont la fâcheuse tendance à s’égarer, alors chacun de ses carnets susceptibles de renfermer des commandes sont dotés d’une combinaison de runes, dans la reliure, destinées à protéger le contenu des pages.

« Vous comprenez pourquoi c'est particulier… Tous les artistes n’acceptent pas de travailler sur un existant… encore moins s’il s’agit d’un objet moldu – c’est un fait, elle en connaît quelques-uns qui refuseraient n’importe quelle somme d’argent si le travail concernait un objet moldu. - Sans compter que j’en appelle davantage à la maestria de sa stimagie, qu’à son talent de sculpteuse. » Effectivement, on dépasse bel et bien le stade du simple enchantement sur ce type de projet. Il en a fait l’expérience, les simples sortilèges sont éphémères, il ne peut donc pas s’adresser à n’importe qui pour un résultat qui dure dans le temps. La question qui s’impose alors à son esprit concerne donc l’innocence de sa visite, il lui a dit avoir entendu parler d’elle avant de se rattraper, mais était-ce vraiment une simple erreur de lexique ? L’irlandais connait-il si mal sa langue pour faire ce genre d’erreur ? Maureen commence à en douter, pourtant, elle n’ira pas le confronter sur le sujet. Pas dans l’immédiat, à moins d’essayer de le découvrir avec des mots bien choisis.  « Je ne travaille avec Ela que pour des expositions, mais il n’est pas impossible qu’elle soit en mesure de réaliser ce que vous recherchez si on en juge par son travail. » Les commandes habituelles concernent des objets magiques, ils ne sont pas nombreux à lui avoir confié des objets moldus à améliorer. Pourtant c’est encore ceux-là les plus intéressants, il n’y a eu aucune altération magique, pas de sortilèges à défaire pour compléter le schéma magique ou pour réécrire ses caractéristiques. Les bibelots moldus sont une véritable toile vierge, tout est à faire. Tout est possible. Elle aime cette liberté que lui permet déjà l’objet. « Qu’en dites-vous ? Cela vaut-il la peine de lui en parler ou bien je risque de la froisser ? » Il a l’air d’y tenir à cette idée de cadeau. « J’en dit que ça ne coûte rien de lui demander. » Ce n’est ni un non, ni un oui, mais plutôt la seule réponse que Maureen Carillo peut lui offrir. « Elle m’a toujours semblée assez ouverte d’esprit lors de nos échanges, mais je m’avance peut-être. »  Le fait-elle vraiment ?

D’un geste, elle l’invite à poursuivre la visite de quelques pas. Il n’a rien vu de l’exposition, il serait dommage de repartir si vite – surtout qu’elle n’a pas encore obtenu toutes les données dont elle a besoin. « J’imagine que vous n’avez pas sur vous, de photo de l’objet en question ? » Une lampe à pétrole n’a certainement rien d’extraordinaire, mais elle ne saurait dire la dernière fois qu’elle en a eu une sous les yeux. « J’aurais pu en envoyer un exemplaire avec la note pour qu’elle se représente mieux le travail que cela pourrait représenter et vous donner une estimation du temps, si elle venait à accepter votre commande. » Petit test, comment réagira-t-il ? Continuera-t-il comme elle à dissocier Ela et Maureen ? ou bien laissera-t-il entendre qu’il connaît son identité, s'il la connaît, bien sûr ? « Est-ce qu’il y a une date avant laquelle il vous faudrait une réponse ? Vous parliez d’un anniversaire, j’imagine que ce n’est pas pour l’année prochaine. » A force d'y réfléchir, elle se dit que ce n'est pas un hasard.



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Glenn Ward
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Il la suit en replaçant ses mains dans le dos et en oscillant doucement de la cabèche. L’air de dire intéressant ; autant la confirmation (même prudente) d’une certaine tolérance, que le terme employé. Ouverte d’esprit. C’est en un sens plus engageant que si elle avait expédié la question en disant d’Ela qu’elle fait passer son art avant ses opinions. Il n’aurait probablement pas trop su quoi faire de ça, encore que cet accroc n’aurait pas tellement été rédhibitoire (en tout cas moins que si elle avait grimacé à l’idée de devoir travailler sur de la camelote moldue – ce recrutement est censé lui apporter une certaine considération de la part du Triumvirat, pas ses foudres…). « J’imagine que vous n’avez pas sur vous, de photo de l’objet en question ? » L’interrogation fait hausser les sourcils du quadragénaire, qui se trouve soudain bien idiot de constater que, non, il n’a aucune photo sur lui, ni de l’objet, ni de son père avec l’objet (ni de son père tout court). Il n’est jamais venu à l’esprit de Glenn de garder un quelconque souvenir de l’homme avec lui, tant parce que la chose pourrait leur porter tous les deux préjudice, que parce qu’il n’éprouve pas le besoin de s’alourdir d’un tel poids – il se traîne bien assez de bagages familiaux comme ça. « J’aurais pu en envoyer un exemplaire avec la note pour qu’elle se représente mieux le travail que cela pourrait représenter et vous donner une estimation du temps, si elle venait à accepter votre commande. » Si. Un si qui a l’air d’être bien parti pour être un oui, s’il en juge par l’intérêt camouflé mais légèrement visible qu’il voit poindre chez elle. Glenn évite d’en sourire, car il ne veut pas révéler tout de suite qu’il sait qui elle est, mais la situation est décidément cocasse. « Hélas, il lui faudra faire appel à son imagination – que je ne doute pas être rompue à l’exercice – puisque je n’ai rien sur moi. » Une contrainte supplémentaire qui ne renforcera que mieux leur appréciation du travail. Enfin, de l’œuvre.  

« Est-ce qu’il y a une date avant laquelle il vous faudrait une réponse ? Vous parliez d’un anniversaire, j’imagine que ce n’est pas pour l’année prochaine. » Tiens. Parlant de contrainte, il se sent de lui en rajouter une nouvelle. Quoique la chose ne soit pas gratuite, il n’est pas à ce point mesquin, mais plutôt calculée. « Vous faites bien de le mentionner parce que, oui, c’est assez pressant. » Comme les opérations du gang le sont parfois, et même souvent. Certaines échéances doivent être honorées dans les plus brefs délais, il en va de grosses sommes ou d’alliances importantes. Les prunelles observant le reste de la collection exposée, le quadragénaire finit par s’arrêter devant une énième création dont les cliquetis discrets paraissent chanter. La vision lui arrache un petit sourire. Sensiblement plus fade que tous les autres ; il commence à fatiguer. Tenir dans la peau de Shady lui demande un effort considérable, et s’il ne doute pas qu’un jour il parviendra à aligner les heures sous ses masques de métamorphomage, il n’en est pour le moment qu’au prélude de son art. S’il s’est arrêté, c’est donc en partie pour reposer ses muscles, lesquels commencent à tirer sous la peau pour reprendre leur taille initiale. « L’anniversaire est dans un mois. » Le faciès est revenu étudier celui de la galeriste qui, il ne le remarque qu’à l’instant, possède une constellation de petites taches de rousseur.  

Détail qui le laisse un instant coi, comme si on avait fichu à son esprit une bonne grosse droite et qu’il peinait à revenir dans son crâne – la faute à l’épuisement qui le guette, sans nul doute. Un mouvement de mèche brune le rappelle à l’ordre, et quand son regard retrouve celui de la Carrillo il a l’impression qu’elle sait. Pas qui il est. Ni ce qu’il lui veut vraiment. Ce serait toujours moins pire que : d’avoir compris qu’il a été charmé l’espace d’un instant (long, l’instant). Le bout des oreilles de Shady rougit de gêne. Et pour le coup, la métamorphomagie de Glenn n’y est pour rien… Peu connu pour son courage, l’irlandais détourne donc les yeux, cherchant dans les reliefs de l’œuvre une manière de s’accrocher pour ne pas tomber plus bas encore dans le malaise. « Mais son prix sera le mien. N’hésitez pas à le lui dire, cela pourrait peut-être terminer de la convaincre, malgré le délai. » Quand son visage se tourne derechef vers la galeriste, il a retrouvé toute sa contenance, soit un air débonnaire et un sourire aimable. « Voulez-vous que je revienne d’ici la fin de semaine, pour me dire ce qu’il en est ? » Il aurait pu lui proposer d’échanger par hiboux interposés, certes, mais il se méfie des voies de communication classiques comme de la peste, a fortiori dans ce contexte.

Ce n’est pas du tout un prétexte pour la revoir en personne, bien sûr.
Il est au-dessus de ça.


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Maureen Ward
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Eye of the storm

1985, Dublin

Pas de photo. Hmpf, dommage. Elle se surprend presque à être déçue de ne rien avoir à se mettre sous la dent, de ne pas avoir de vision claire de ce nouveau projet qu’elle accepte – ou plutôt qu’elle acceptera – de réaliser. Le client a toutefois raison en soulignant son côté créatif, de premières esquisses se dessinent déjà dans son esprit à partir des modèles de lampe avec lesquels elle est le plus familière. Ce sera plus facile une fois l’objet dans son atelier, mais elle a déjà quelques pistes qu’il lui tarde d’explorer.

Sa seconde question en revanche reçoit une réponse positive. Pressant. Assez pressant, pour être exact. Le choix des mots compte beaucoup, il se chiffre même. Car s’il lui apparaît comme un homme sympathique, il n’en reste pas moins un client. Et chaque commande a un prix. Elle pourra toujours prétendre lui faire une petite réduction sur le prix, sans en faire, histoire de s’attirer sa sympathie et d’obtenir de nouvelles commandes de sa part ou bien de connaissances. « L’anniversaire est dans un mois. » Un mois. La galeriste note, mais la charmeuse organise déjà son agenda. Le calcul se fait, elle n’a encore ni l’objet, ni officiellement accepté la demande. De quatre semaines, elle passe déjà à trois. Délai raisonnable, quoi qu’un peu court. Si elle ne croule pas sous la demande actuellement, c’est loin d’être sa seule commande, elle a d’autres obligations à remplir, alors elle compte bien jouer là-dessus.

Leurs regards se croisent de nouveau, elle est presque certaine de voir le rouge gagner les oreilles de son client. Mais pourquoi ? Serait-ce de la gêne, pour avoir autorisé ses yeux à se balader sur sa silhouette ? A moins que ce ne soit pour un autre motif ? Il a peut-être compris qu’elle soupçonne un manque d’honnêteté quant à la raison de sa visite et ne parvient plus vraiment à tenir sa posture ? Il peut y avoir plusieurs raisons, mais elle serait prête à parier qu’elle l’a bel et bien vu prendre des couleurs.

« Mais son prix sera le mien. » Parfait. Il lui épargnera donc les négociations au moment de lui tendre la facture. « N’hésitez pas à le lui dire, cela pourrait peut-être terminer de la convaincre, malgré le délai. » Il lui sera donc inutile donc de l’exprimer verbalement dans la réponse qu’elle lui fera parvenir plus tard. Il a conscience de ce qu’il demande et que tout cela aura un prix, un client intelligent. « Je ne manquerai pas de le lui préciser, elle appréciera probablement l’argument. » Effectivement, le fait qu’il soit prêt à aligner les gallions est un argument non négligeable, car oui, son travail se chiffre en gallions, pas en mornilles et encore moins en noises. Ce serait une belle insulte à son travail que d’afficher des prix ridiculement bas. « Voulez-vous que je revienne d’ici la fin de semaine, pour me dire ce qu’il en est ? » Habituellement, les clients se contentent d’un échange par hibou avec Ela. Elle évite autant que possible les rencontres physiques afin de préserver son identité et sa tranquillité. Seuls ses clients importants ou encore ceux qui trainent dans les dossiers des ministères savent. Avec ceux-là, elle ne s’encombre pas de ce jeu de rôles, mais elle n’en demeure pas moins difficile en affaires. Peut-être l’est-elle-même un peu plus avec eux. « Ce serait l'idéal, cela nous évitera à tous les deux des frais de hibou. Je pense que j’aurai eu une réponse de sa part d’ici-là, pour vous, monsieur … » Tiens, elle n’a pas pensé à lui demander son nom. « Est-ce que je peux me permettre de vous demander votre nom ? Ela en aura sûrement besoin pour votre commande ou ses papiers. » Toujours noter le nom du client, c’est bien plus simple que de noter une description approximative de la personne. Même si, elle doit bien le reconnaître, certains sont difficilement oubliables ! Mrs Ridgeway et ses lunettes en forme de triangles, M. Bellefort et son accent espagnol à hâcher au couteau et cet autre encore, dont elle a oublié le nom mais se souvient très franchement de ses chaussures dépareillées.

Elle délaisse finalement le rôle de pseudo-intermédiaire, pour reprendre celui de la galeriste, de la marchande d’art. « Vous laisserez-vous tenter par l’acquisition de l’une des œuvres de la galerie ? Un cadeau pour votre fille, peut-être ? J’ai comme l’impression que cet arrêt vous aura mis bien en retard. » Même invité, on se rend rarement chez son hôte les mains vides. « Si elle n’a pas de place pour les sculptures, ce que je peux comprendre, j’ai encore quelques tableaux plus sobres, moins massifs, d’artistes locaux qui s’adapteront à n’importe quel style de décoration. » C’est pour ça que les peintures existent, pour apporter un peu d’âme à un mur, pour donner un semblant de personnalité à un espace.
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Glenn Ward
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« Ce serait l'idéal, cela nous évitera à tous les deux des frais de hibou.Tout à fait.Je pense que j’aurai eu une réponse de sa part d’ici-là, pour vous, monsieur… Est-ce que je peux me permettre de vous demander votre nom ? Ela en aura sûrement besoin pour votre commande ou ses papiers.Non, bien sûr, c’est compréhensible. » Un petit pincement de lèvres ébauche le début d’un sourire. « Lynch. Darragh Lynch. » C’est sorti avec un tel naturel qu’on ne pourrait pas lui imaginer autre chose. Glenn a toujours aimé se jouer de son cousin et par-dessus tout de son identité ; il est d’ailleurs possible qu’il ait aggravé la réputation de Darragh quand ils étaient jeunes, en empilant les frasques sous ses traits carrés et, ugh, fine, virils (piquer dans le bocal à shortbreads d’aintín Ena ou, mieux, dans la trésorerie du gang, et toujours veiller à bien être vu, histoire de bien se faire pincer par la suite).

Mais si le nom de son cousin a été son premier choix ce n’est pas tout à fait à cause de leur petite rivalité immature (et somme toute fraternelle – un secret de polichinelle qu’il vaut quand même mieux éviter de dire à voix haute). Darragh est surtout le candidat idéal pour brouiller les pistes, ou plutôt pour les consolider sur la voie du commun. Ainsi, et si jamais Mademoiselle Carrillo se prend à faire des recherches sur lui, elle apprendra qu’il est éleveur de chevaux, à l’occasion mécène de courses hippiques, et par-dessous tout ennuyeux à mourir (si seulement il avait suivi ses insignes pas jusqu’au Ministère, quel gâchis). Bon. Cela seulement si la galériste a du temps à perdre et une méfiance suffisante à son égard, car il n'est pas non plus exclu qu’elle se contente de sa parole – il en doute cependant, une stimagicienne de son acabit, et même une stimagicienne tout court, doit avoir l’habitude de surveiller ses arrières.

« Vous laisserez-vous tenter par l’acquisition de l’une des œuvres de la galerie ? Un cadeau pour votre fille, peut-être ? » Ah oui, tiens. C’est vrai qu’il a une fille. Quel terrible père ferait-il… « J’ai comme l’impression que cet arrêt vous aura mis bien en retard. » Le bras du visiteur se lève à hauteur d’yeux pour lui soumettre le cadran de la montre qu’il porte à son poignet. « Merlin ! Je n’ai pas vu l’heure tourner… » Ce n’est pas tout à fait faux. Maintenant qu’il rive son visage vers la vitrine de la galerie, à travers laquelle on peut voir l’extérieur, il constate en effet que la soirée a fait place à la nuit. Le geste est joué, mais la surprise est sincère. Il en revient à la contemplation des œuvres que l’espagnole lui propose d’acquérir (un sens des affaires opiniâtre qui n’est pas sans lui déplaire). « Si elle n’a pas de place pour les sculptures, ce que je peux comprendre, j’ai encore quelques tableaux plus sobres, moins massifs, d’artistes locaux qui s’adapteront à n’importe quel style de décoration. » A-t-il affaire à la marchande d’art… ou à l’artiste ? Il ne saurait soudain plus juger. Puisqu’il lui semble voir briller la passion du métier dans le sombre de ses pupilles, comme un éclat d’or ronflant dans des abîmes – il lui faut d’ailleurs quelques secondes pour revenir à la surface, s’arrachant au regard pénétrant de la galériste en le fuyant tout bonnement. « Ce serait dommage de ne pas jeter mon dévolu sur vous. Ce sont après tout vos œuvres qui m’ont attiré jusqu’ici. » Il sourit doucement, portant sur la première sculpture devant laquelle il s’est arrêté en rentrant une attention particulière. A première vue, il pourrait s’agir d’une roche métallique. Mais l’élément est en fait un félin, roulé sur lui-même, qui ouvre de temps à autres un œil de cristal comme pour épier l’assistance. Durant toute la discussion, l’œuvre a au moins bougé deux fois ; la première pour s’étirer, la seconde pour tendre ses grandes oreilles acérées. Le chat semble lui rappeler quelqu’un. « Celui-ci sera parfait. »

Sur le pas de la porte, et une fois l’acquisition faite, le quadragénaire se retourne une dernière fois vers elle. « Ma fille va être enchantée. Je vais pouvoir être en retard pour les dix prochaines années, grâce à vous ! » Il a un petit rire. Puis, un peu plus sérieusement, d’ajouter. « Bon. Je reviens vous voir, disons, dans quatre jours ? » L’élégante brune confirme. « A dans quatre jours alors, Mademoiselle Carrillo. »
 
* * *

Plusieurs mois ont passé depuis qu’il est entré dans la galerie. Des mois durant lesquels ils se sont retrouvés au même endroit, pour continuer de parler art et… commandes. La lampe réarrangée l’a laissé coi pendant de longues minutes, minutes durant lesquelles il n’a cessé d’ausculter les détails et juger le travail général accompli sur l’objet. De l’orfèvrerie comme il en avait rarement vu. Ceci sans compter la stimagicienne gravée à même le métal, qui l’a épaté dès la première utilisation ; pas un défaut de finition, pas un seul couac magique à déplorer. Convaincu par la maestria d’Ela – qui se sera révélée bien après, sous l’étonnement feint, mais quelque part respectueux, de l’irlandais – Lynch est revenu, prétextant vouloir offrir un autre cadeau à un autre parent, puis un présent à quelque œuvre de charité, avant d’enchaîner sur un fusil de chasse moldu, pour son gendre amoureux de la chose. Toutes les commandes passées ont été dûment honorées. Et chacune d’entre elles a révélé les différentes aptitudes de la stimagicienne, prouvant s’il le fallait que son savoir-faire est aussi beau à regarder, qu’il peut être pratiqué à des fins utiles. Quand Glenn a présenté au Triumvirat le fusil de chasse moldu, lui aussi réarrangé par les soins d’Ela, les trois têtes pensantes ont été unanimes. Il s’est personnellement chargé du recrutement, qui s’est par ailleurs tenu moins d’une semaine avant le rendez-vous d’aujourd’hui ; et, si rendez-vous il y a, c’est parce que la stimagicienne a finalement accepté de rouler pour l’An Lucht Siúil en signant de son nom, et de sa magie, le mot qu'elle lui a retourné.

Le pub dublinois (sorcier, il va sans dire) est moins bondé qu’à l’accoutumée. Il est quatre heures de l’après-midi et les citadins vaquent encore à leurs occupations diverses, tandis qu’une pluie torrentielle s’abat dans les rues de la ville. Glenn est assis à une table à côté de laquelle une vieille fenêtre retient sans faillir les grosses gouttes automnales. La rincée l’a un peu pris par surprise à quelques mètres seulement de l’entrée du pub, mais il s’est séché d’un coup de baguette rapide ; de sa coiffure finement peignée à la pointe de ses chaussures lustrées, tout est redevenu impeccable. Il est arrivé un peu plus tôt que l’heure convenue, aussi bien pour s’assurer que le lieu restait adéquat pour cet échange (autrement moins formel que tous les échanges qu’ils ont pu avoir jusqu’à présent), que pour prendre le temps de s’imprégner de son atmosphère. Il est loin d’être nerveux, mais la situation est délicate, puisque c’est la première fois qu’il se présente à la Carrillo sous ses véritables traits. Il est possible que les retrouvailles tournent à la confrontation, et il veut se préparer mentalement à calmer la défiance qu’elle pourrait (à raison) lui destiner.

Au moment où il l’aperçoit entrer, il est en train de reposer son thé dans la coupelle. « Maureen ? » Elle n’est pas très loin de sa table et pourra sans peine l’entendre. Quand elle se tourne vers ce qu’elle croit être un inconnu, il se lève doucement et lui présente poliment la chaise en face de lui. « Ne vous inquiétez pas. Nous avons des amis en commun. » Chaque chose en son temps.


Dernière édition par Glenn Ward le Jeu 24 Mar - 11:29, édité 1 fois
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Maureen Ward
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Eye of the storm

1985, Dublin

Les rencontres avec Darragh Lynch se suivent mais ne se ressemblent pas et il ne fait aucun doute que les prochaines seront-elles aussi différentes. Chaque commande qu’il passe est plus intrigante que la précédente, plus audacieuse aussi, la poussant à creuser ses compétences et à user de son imagination pour obtenir les résultats demandés. Il est rare qu’elle soit amenée à répéter les mêmes enchantements, chaque client veut être unique, avoir ses propres garanties, mais il est encore plus exceptionnel qu’on lui demande de réaliser un si grand éventail de commandes. Habituellement, ses clients se contentent d’un produit ou deux, ils ont rarement besoin de plus, à moins que ce ne soit le ministère ... eux sont plutôt gourmands, mais la note présentée est toujours réglée et ils ne rechignent que rarement quand elle annonce le montant. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que le Lynch ne semble pas être du genre que l’on puisse cataloguer dans le tiroir des réguliers.

La proposition déposée sur la table lors de leur dernière entrevue en est une preuve supplémentaire.

Une offre. Un contrat. Des opportunités qu’elle n’avait jusque-là pas envisagées sur ce territoire. Elle aura bien évidemment demandé un peu de temps pour étudier le projet, même si son cœur avait déjà bien fait pencher la balance avant que la raison ne dissolve les doutes qu’elle avait pu avoir. Plus de commandes dans le style de la dernière ? Plus de liberté en termes de créativité ? Une garantie sur des commandes régulières ? Les arguments qu’il avait avancés n’étaient pas tombés dans l’oreille d’une sourde, ça non. Elle avait donc fini par accepter.

Le billet retourné, signé de sa magie et de son nom, l’engageait désormais dans cette nouvelle aventure.

Le rendez-vous auquel elle a été conviée aujourd’hui a été fixé dans un pub du Dublin sorcier. Et c’est sous une pluie battante qu’elle fait le chemin jusqu’au point de rencontre. Sa cape a beau être imperméable et la protéger de la pluie, elle ne le fait que partiellement. Aussi Maureen se retrouve-t-elle, comme beaucoup d’autres clients, contrainte de se sécher d’un sort une fois mise à l’abri. Tenue réajustée, cape sèche et pliée sur le bras, mèche rebelle remise en place derrière son oreille, elle s’avance enfin dans la salle à la recherche du Lynch. Le cadre lui est familier, il dégage quelque chose de chaleureux, d'accueillant, le genre d'ambiance qui vous dissuaderait vivement de quitter les lieux. C'est probablement pour cela qu'il figure sur la liste des lieux de rencontre favoris de son petit groupe d'amis.

« Maureen ? » Elle n’a pas fait deux pas qu’on l’interpelle, elle pivote vers celui qui l’a appelé, mais ne rencontre aucun visage familier. Juste un homme qui la fixe. Un inconnu qui pourtant, lui, semble la connaître, et plus étrange encore, qui semblait savoir qu’elle se trouverait ici cet après-midi-là. Poli ? à moins qu’il ne s’agisse d’une façon de l’empêcher de s’éclipser, il se lève pour lui offrir d’un geste une place à sa table. Elle hésite, ce n’est pas exactement ce qu’elle avait prévu. « Ne vous inquiétez pas. – facile à dire. Elle ne le connaît pas, il l'appelle par son prénom et l'invite à sa table. N'importe qui serait méfiant. – Nous avons des amis en commun. » Intriguée, sans pour autant être en confiance, elle dépose tout de même sa cape sur le dossier de la chaise et prend place face à lui. « Vous m’en direz tant … » On s’approche de leur table, lui demande ce qu’elle souhaite pour finalement repartir. Le café commandé volera jusqu’à leur table un peu après. « Vous savez qui je suis, mais je ne pourrais me vanter d’être dans la même position que vous. » Sensation quelque peu désagréable de ne pas avoir toutes les cartes en main. « Pourrais-je au moins savoir l’identité de celui qui m’invite à sa table ? » Le sucre est versé dans sa tasse et d’un geste de la main, la cuillère s’agite doucement dans la tasse pour qu’il se mélange à sa boisson. Et si elle peut donner l'impression d'être prête à faire la conversation, ses jambes croisées sous la table, elles, sont pourtant bien orientées vers la sortie. « Seriez-vous donc responsable de l’absence de mon ami ? » Le terme ne convient pas tout à fait pour désigner le Lynch, ils ne sont pas amis. Il connaît son identité, à compris l’utilité de la galería et passe plus ou moins régulièrement commande, mais leurs rapports s’arrêtent là. « Je ne me trompe pas en avançant qu’il ne sera pas présent aujourd’hui, n’est-ce pas ? » Elle ose espérer qu’il n’est rien arrivé de tragique à l’irlandais, car, cela pourrait très bien signifier qu’un sort similaire pourrait lui être réservé si elle ne se montrait pas suffisamment prudente.
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