BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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Crédit : self (av.), du maurier (cit.), jool (santa's gift)
Âge : Cinquante ans, en paraît généralement moins.
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Allégeance : Travellers.
Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
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"La poussière ne se permet pas de critiquer mon travail, elle." Glenn penche son menton, en un signe tout à la fois dépité et d’accord. Fact is, l’échange est manifestement moins tendu qu’il y a quelques minutes, loin de lui l’idée de remettre de l’huile sur le feu, donc. "Juste par précaution, je vais rester quelques jours encore aux ateliers." Il jette un regard circulaire à la pièce ; froide, industrielle, inconfortable et poussiéreuse. "Vraiment…?" Qu’on puisse vouloir prendre ses quartiers ici pour autre chose que travailler du métal et faire vrombir les fourneaux le dépasse (en toute honnêteté, qu’on puisse vouloir mettre un seul orteil ici le dépasse, pour rien au monde il n’échangerait le moelleux de son fauteuil ministériel pour un tabouret grinçant comme ceux sur lesquels ils sont assis…). "De toute façon, je n'ai pas tellement le choix, il paraît que j’ai encore du travail à faire." Glenn - qui voulait renouveler sa proposition de l’héberger aux frais du gang - se ravise. Ce serait dommage de la détourner d’une si noble initiative… (peut-être est-il technocrate sur les bords, finalement…) (he is, vous aurait dit Miss Popp, mais en 1985, Miss Popp n’a pas encore le délicieux plaisir de travailler pour Mr Ward). "Je vais pouvoir râler sur la poussière, ici." Un rire étouffé traverse les narines de l’irlandais. Il jette un œil au mouvement qu’elle effectue sur la surface de l’établi où, en effet, un petit nuage vaporeux est balayé. "Bonne chance avec ça. Elle m’a l’air tenace et décidée à rester." En se redressant, il retire son coude en appui pour constater qu’en effet l’étoffe élégante de son costume a pris la poussière. D’un même geste que Maureen, il s’en débarrasse (pas étonnant que la barbe de Sweeney soit déjà barbouillée de gris, tant la vieille branche qu’est le runiste s’amuse à traîner son bois dans la saleté faisant les coulisses de l’An Lucht Siúil - ce serait dommage que la stimagicienne finisse pareil, cela dit, son grain de peau est trop parfait pour souffrir une telle crasse… mais enfin, bref).

"Faisons comme ça alors." Une petite tape sur sa cuisse droite semble sceller l’accord tacite qu’ils viennent de passer (manie gestuelle qu’il remplacera plus tard par les deux toc toc d’une chevalière heurtant les tables des négociations). "Je vais demander à ce qu’on vous apporte le nécessaire pour que vous puissiez vous installer ici et ce dans les meilleures conditions." C’est le moins qui puisse être fait ; ils ne sont pas des barbares, non plus. De là à dire qu’il cherche à faire amende honorable, non, quand même pas…! Ou qu’importe ! C’est après tout dans son intérêt que Maureen s’y sente bien et qu’elle ait le confort adéquat pour travailler au mieux (et Merlin, finir au plus vite cette fichue commande…). "Ravi de vous savoir rester", finit-il par dire, croisant un bref instant le regard de la stimagicienne - les yeux bleus et froids de Glenn ont l’air en effet rassurés, cela même si rien n’est joué et que d’autres étapes les attendent tous les deux. Il se garde bien de développer davantage sa pensée. Se lève plutôt et, tout en réajustant son costume, ajoute. "Je repasserai dans quelques heures." Ce pourrait être un avertissement s’il ne souriait pas doucement (ou bien est-ce un avertissement parce qu’il sourit justement ?).

Un control-freak comme lui, pensez-donc : évidemment qu'il est repassé pour voir où elle en était ; pour lui rappeler en silence l’urgence de la situation ; pour se faire tantôt boss, tantôt compagnon d’infortune ; pour lui tenir compagnie aux heures les plus tardives, rester en retrait en somnolant parfois sur ces maudits tabourets à l’inconfort tant redouté ; pour lui apporter quelques portions de tourte sur l’insistance d’aintín Ena (qu’ils ont grignoté entre deux pièces d’armes non sans continuer leurs chamailleries à grand renfort de je ne vous imaginais pas manger de ce pain-là… et autres et moi ma tante vous adorer…) ; pour lui annoncer les bonnes nouvelles (le gouvernement espagnol a fini par rappeler ses agents) et taire les mauvaises (en contrepartie de quoi Señor Carrillo a exigé un allègement sur la loi Huppson - sorte d’épine dans le pied du diplomate un peu trop concerné par la législation internationale luttant contre la corruption, tiens donc) (la mauvaise nouvelle n’étant pas la demande en soi, gênant franchement peu le mafieux, mais l’idée même qu’un père puisse troquer sa fille contre un intérêt financier).

Glenn est donc repassé, à tant de reprises que, au dernier jour (soir) du rush, il a tombé sa veste et relevé les manches de sa chemise immaculée pour aider Maureen (lui tendre cet outil, maintenir cette pièce de métal, ranger les caisses, léviter le reste, …). En le voyant faire de loin, Daithi a confié à Sina : "dis donc, il a pas un peu l'bégin pour la p'tite Maureen, notre Shady ?"

* * *

Shirley s’étonne. "Déjà ?" Son porte-cigarette, qu’elle tient négligemment du bout des doigts, fait tomber quelques cendres sur la table du restaurant huppé dans lequel Glenn l’a invitée. Leur relation n’en est pas vraiment une. Ils se côtoient depuis quelques mois sans faire montre d’une affection particulière l’un envers l’autre ; Glenn est intéressé par son nom et sa fortune, quand Shirley s’amuse de la contrariété que leur couple provoque chez son aristo’ de mère (quand Aphrodisia les a présentés l’un à l’autre, elle a eu un sourire équivoque et en coin prédestinant tout le mal qu’aurait Glenn à supporter Shirley - d’une certaine manière, cette provocation, quoique subtile, n’a fait que motiver le jeune requin à chasser cette proie-ci). Du bout de sa serviette, il débarrasse les cendres qu’a fait tomber son rendez-vous galant près de son assiette. Le geste est dédaigneux, comme s’il critiquait la tenue de Shirley (elle a un cendrier en face d’elle, for Merlin’s sake). "Tu sais comment sont les affaires…" Comment le pourrait-elle. Elle passe ses journées à fanfaronner en société et s’ennuyer dans sa demeure cossue. Shirley renifle avec morgue. "Tu es très occupé, ces derniers temps, c’est à peine si tu passes me voir…", dans cette demeure cossue où maman s’étrangle chaque fois qu’il vient l’y courtiser, vous l’aurez donc compris. "Soit. Je dois me rendre à Gibraltar vendredi. Accompagne-moi ? Nous y resterons le week-end." Son visage poupon s’étonne derechef. Elle fait tomber quelques cendres supplémentaires. "Gibraltar ?! Que diable veux-tu que je fasse à Gibraltar ? Il n’y a que des malappris, des singes et des truands ! Non, non, écoute, mon chéri (Glenn prend une longue inspiration), quitte à partir en week-end, allons à Malte." Une contreproposition qui le contrarie… assez peu. Malte aussi, a ses truands ; Shady se fera un plaisir d’aller voir Iggy et consorts pour entretenir la bonne entente entre l’An Lucht Siúil et les Black Hands. "Excellente idée !" Suivant son petit claquement de cuisse, il se lève, prêt à quitter leur table puisque le repas touche à sa fin - et qu’il doit partir, comme annoncé plus tôt. Shirley le retient d’une main élégamment gantée. "Dis-moi aurevoir." Il tord un sourire charmant, complètement forcé, puis vient l’embrasser en suivant docilement le geste qui l’attire à elle. "A plus tard, ma chérie." Il la cajole une dernière fois avant de prendre congé. Et de débarrasser son visage de cet horrible petit sourire complaisant.

* * *

En arrivant dans l’atelier, Glenn tient une bouteille de firewhisky (celui de leurs cuves, ça va sans dire) et son costume de soirée est un peu moins serré dans tous les sens. Il avise Maureen, toujours à son poste, et un sourire, celui-là sincère, grimpe jusqu’à ses fossettes. "Daithi m’a dit que je vous trouverais ici, j’ai eu de la peine à le croire…!" C’est-à-dire que, depuis 48h maintenant, la fameuse commande a été livrée. Glenn imaginait que la stimagicienne aurait fui les parages pour s’abandonner à des activités autrement plus distrayantes et agréables, mais force lui est de constater que non. "Vous avez peur que la poussière vous manque ?", poursuit-il, d’un air si jovial que c’en devient douteux. L’explication d’un tel état vient sans trop se faire attendre, alors qu’il dépose les deux verres tenus dans son autre main sur l’établi près duquel elle se tient. "J'ai appris il y a quelques heures seulement que le client était on ne peut plus satisfait par notre travail !" Notre, oui, c’est assez exagéré, mais Glenn est de ces boss qui aiment bien s’approprier une partie du travail accompli quand bien même ils n’aient fait que déléguer (et puis merde, il le mérite, pour avoir ne serait-ce qu’endolori ses fesses des heures durant sur ces maudits tabourets !) (par Merlin, comment fait-elle…). "Félicitations !" L’odeur d’alcool qu’il verse dans les verres se mêle au parfum de Shirley, resté autour de Glenn comme des vapeurs toxiques. Quelques traces de son rouge à lèvres traînent d’ailleurs aussi sur la commissure droite rasée de près. Il tend son verre à Maureen sans vraiment lui laisser le choix. "Il faut fêter ça." Et de l'inciter à trinquer en levant cette fois le sien.
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Maureen Ward
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Maureen Ward
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Eye of the storm


Soit elle reste, et le travail est fait, soit elle part et il se débrouille, sachant que la commande ne sera jamais intégralement honorée. Sans surprise, il accepte donc le programme proposé : un retard qui se prolonge (les clients ne sont plus à 24h près), la garantie d’une commande complète et la possibilité de rester dormir quelques nuits ici. Et si elle veut bien croire qu’il fera le nécessaire pour qu’elle puisse camper dans les meilleures conditions, son "Je repasserai dans quelques heures." sonne pour elle comme une fausse promesse. Il aura certainement bien mieux à faire que de repasser plus tard. Mais c’est bien lui qu’elle avait vu revenir, aussi déterminé à rester que la poussière dont il s’était moqué.

Sans qu’elle n’en ait jamais demandé, elle s’était donc retrouvée avec un gardien, un assistant, une âme pour lui tenir compagnie le temps repas. De ses échanges avec Glenn, parce qu’il était revenu plusieurs fois, elle retint qu’il lui arrivait de ne pas être désagréable, d’être moins dans le caprice. A moins qu’il se soit aperçu qu’elle réagissait mal à la pression. Elle put aussi observer qu’il n’avait aucune idée de l’existence des sortilèges de confort jeté sur les tabourets. Constat qui la fit sourire à chaque fois qu’elle tournait la tête vers lui, et qu’elle pouvait le voir grimacer ou s’agiter face à l’inconfort. Elle aurait pu lui avouer dix fois, au moins, qu’il y avait une astuce pour avoir l’impression d’être posé sur un siège de coton et ainsi s’éviter les désagréments causés par un tabouret ordinaire. Et puis, son côté autoritaire revenait et lui faisait oublier tout ça.  

***

Malgré la musique qui joue en fond, comme chaque fois qu’elle peut travailler seule dans les ateliers, le bruit des pas qui se rapprochent ne lui échappe pas. Ne reste qu’à attendre un peu que l’identité de la personne qui arrive ne lui soit révélée. Lorsque ses yeux se posent sur Glenn, un Glenn souriant qui plus est, elle doit bien reconnaître être surprise par sa présence. Ce n’était pas sur lui qu’elle aurait parié. Elle fait taire la radio d’un sort et range rapidement dans leur boîte les miroirs sur lesquels elle avait passé la journée à travailler. De beaux objets auxquels elle allait permettre d’avoir une nouvelle vie. "Daithi m’a dit que je vous trouverais ici, j’ai eu de la peine à le croire…!" Et pourtant, elle est bel et bien là. Déjà un peu attachée à son nouvel espace de travail – même si elle doit le partager. " Qu’est-ce qui est le plus étonnant, qu’il ait raison ou bien que je sois encore là ? " Car sur ce dernier point, elle pourrait lui retourner la question. Que fait-il ici, si tard ? Ont-ils déjà reçu une nouvelle commande ? Le fait qu’il ait une bouteille et deux verres à la main serait étrange, mais il émane de lui une telle jovialité que ce serait tout à fait possible. "Vous avez peur que la poussière vous manque ?" Cette histoire de poussière semble bien partie pour rester entre eux, à la manière d’un vieux refrain qui revient tôt ou tard dans la chanson. " Pas exactement." La poussière ne peut pas manquer à qui que ce soit, elle laisse la peau sèche, et personne n’aime ça. Pas même elle. Ce qui aurait pu lui manquer, c’est l’endroit, les liens qui se tissent doucement.  Devant la curiosité qu’elle lit dans ses yeux, elle apporte plus de précisions.  " Ena m’a passée une commande, et je ne me voyais pas lui refuser après ce qu’elle a fait pour moi." Touchée par la générosité de la femme qui ne la connaît pas, et même si celle-ci lui avait assurée ne pas être pressée, Maureen a tenu à lui remettre le produit commandé dans les plus brefs délais. Ena lui avait apporté son petit déjeuner un matin, après avoir appris qu’elle logeait temporairement dans les ateliers. De là, elle l’avait invitée à profiter d’une bonne douche et d’un repas loin de son établi (le travail ne saurait être bien fait, l’estomac vide, selon elle), jusqu’à lui offrir un lit dans la chambre d’amis. La considération qu’elle lui avait montrée ne l’avait pas laissée indifférente. Comment aurait-elle pu l’être ? Quelqu’un dont elle ne connaissait rien, quelqu’un qui ne savait rien d’elle, l’avait recueillie sous son toit l’espace de quelques jours sans rien demander en retour. Presque comme si elle avait partie de sa famille. Avec une conclusion comme celle-ci, elle n’avait pu que se sentir redevable.

" Ok, à votre tour. Pourquoi est-ce que vous me cherchiez à cette heure ? " Il a eu de la chance de la trouver là, il serait passé plus tard ou même le lendemain, ça n’aurait pas été le cas. Si elle a su apprécier le confort de la chambre prêtée, son appartement lui manque. "J'ai appris il y a quelques heures seulement que le client était on ne peut plus satisfait par notre travail !"  Il s’est approprié son travail. Le leur, s’il tient à faire valoir l’aide minime qu’il lui a apporté. Très bien, pour cette fois le notre passera. " Le contraire aurait été surprenant. " Les clients sont rarement insatisfaits. Il lui arrivé de rencontrer quelques déçus, mais les instructions relatives à leurs commandes avaient manqué de clarté. " Mais il est toujours agréable d’avoir un retour sur la marchandise." Plus encore lorsque celui-ci est positif. "Félicitations !" Il n’en faut pas plus pour la faire sourire, elle n'a jamais été insensible aux compliments. C'est l'une des raisons qui la pousse à être si minutieuse dans son travail.

"Il faut fêter ça." Le verre qu’il lui tend est accepté, bien plus que le parfum qu’il traîne dans tous ses mouvements qui vient lui piquer le nez. Une horreur. Le genre qui s’accroche aux fibres des tissus pour ne s’en défaire qu’après lavage. Celui que l’on porte pour se montrer, faire sentir (littéralement) que l’on est là. Tout à fait le genre de notes qu’elle n’apprécie pas. Ses parfums à elle sont plus discrets, plus doux, elle n’a pas besoin de ces artifices pour que les yeux la suivent lorsqu’elle entre dans une pièce. Avec un peu de chance, l’odeur du liquide retenu dans la bouteille suffira à l’éclipser momentanément. "J’ai comme l’impression que les festivités ont déjà eu lieu. " Elle pointe de l’index les traces de rouge à lèvres qui apportent une touche de couleur à sa peau, non sans faire juste après quelques pas en arrière pour se rapprocher de la fenêtre entrouverte. Vraiment terrible ce parfum. " L’enthousiasme de notre client face à la qualité des produits livrés ? " Elle ne connaît pas encore bien la clientèle du nord, peut-être que celle-ci est plus démonstrative que celle avec laquelle elle traite habituellement. A moins qu’il ne s’agisse d’autre chose. Il ne se serait pas permis de quitter sa compagne pour venir ouvrir une bouteille avec elle, si ?

Son verre vient finalement rencontrer celui de Glenn. " Est-ce qu’il s’agit là d’une tradition, chez vous ?" Le ‘nous’ peine encore à venir malgré les semaines passées depuis son intégration officielle dans leurs rangs. " A chaque commande qui plaît, une bouteille est ouverte ?" Les caves doivent être bien remplies. Ou alors, il s’agit de s’assurer de sa collaboration ne se montrant sympathique en marquant cette vente ?


Dernière édition par Maureen Ward le Sam 12 Nov - 18:06, édité 2 fois
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Glenn Ward
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"J’ai comme l’impression que les festivités ont déjà eu lieu." Glenn hausse les sourcils, puis réalise qu'elle observe un coin de sa bouche. Il y passe par réflexe deux doigts et surprend la couleur rouge qui s'y dépose après avoir essuyé sa commissure. "Oh, ça" Il sent une pointe d’agacement venir plomber sa légèreté générale. Cette foutue Shirley. "L’enthousiasme de notre client face à la qualité des produits livrés ?" Glenn s'essuie cette fois un peu mieux, usant de son pouce et même du dos de sa main pour effacer le rouge à lèvres. Il se fend d’un sourire, d'abord forcé, puis amusé.

"Merlin, non, le nôtre est un slave peu commode continuellement flanqué de deux cerbères - et je ne parle pas d’hommes, mais bien des créatures. Je ne m’en approcherais même pas pour lui serrer la main…" Le visage de Glenn s’est un peu déconfit en repensant au dit criminel. Ses rapports avec ce client sont pourtant très bons - comme avec tous les autres clients, contacts, partenaires et consorts - et il sourit toujours beaucoup en sa présence, mais il sent aussi une goutte de sueur couler dans son dos et une appréhension sourde taper contre ses tempes chaque fois qu’il faut le retrouver pour affaires. Merlin soit loué, ses félicitations récentes ont été transmises par missive. "Non, non", il s'essuie les doigts sur un revers de veste puis avale une gorgée, "une énième excentricité de mon amie." Le mot compagne lui est resté en travers de la gorge, incapable de monter jusqu’à ses lèvres.

Il s’approche de Maureen. Le verre dans une main, l’autre calée dans une poche, Glenn jette un coup d’œil à la fenêtre près de laquelle elle s’est installée. "Est-ce qu’il s’agit là d’une tradition, chez vous ?" Il se met à rire doucement. Ses doigts font tanguer son verre de firewhisky, absorbant un instant l’attention de ses yeux qui plonge dans la liqueur ambrée. Il y voit le reflet de Maureen, ondulant comme un mirage. "A chaque commande qui plaît, une bouteille est ouverte ? - Ma foi…" Glenn relève un peu la tête, la regardant de par en dessous, la pose sciemment charmeuse. C’est un grand séducteur, tout le monde le sait. Ici, au Ministère, et où qu’il aille, Glenn Ward a toujours une expression courtoise et des traits affables qui font fondre les cœurs (et les soupçons au passage). De quoi vous faire oublier son sourire de requin et ses yeux froids comme le métal. "Ça peut le devenir. Une tradition, je veux dire…" Il boit une nouvelle gorgée, cette fois sans lâcher l’espagnole des yeux.

Glenn a tout intérêt à ce que Maureen garde de leur collaboration un souvenir positif. Il aimerait que l’information, comme quoi il fait un excellent référant, remonte jusqu’aux oreilles du Triumvirat, et qu’une sympathie certaine de la part de la stimagicienne naisse à son égard pour faciliter toute demande future de service. Il ne se rend pas tout à fait compte du terrain glissant sur lequel il se trouve. Il ne se rend pas tout à fait compte de l’effet que lui fait Maureen Carrillo. Il met ça sur le compte de son opportunisme ; elle est un pion comme tous les autres, un pion certes agréable à regarder, mais un pion avant tout, et si ses pensées convergent souvent vers elle c’est uniquement parce qu’il planifie la suite. Glenn a érigé des murs si hauts autour de son cœur qu’il a pris l’habitude de ne rien ressentir pour personne. C’est un avantage terrible dont il est très fier. Il en est si fier qu’il a baissé sa garde et n’a pas vu la petite fissure qui s’était créée dans l’un de ces hauts murs.

"Je trouve que nous formons une bonne équipe, vous et moi." Son sourire s’élargit, avec bien plus de sincérité qu’il ne le voulait vraiment. "Il n’y a pas de raison que ce partenariat s’arrête en si bon chemin, qu’en dites-vous…?" Glenn embrasse la pièce des yeux. Il y a de l’assurance dans sa posture, du maintien aussi, comme en ont les Sang-Pur de la belle société. Il a beaucoup poli les traits grossiers de ses origines pour en arriver là ; et il compte bien sur ce travail de longue haleine pour capturer l’intérêt de la sorcière, d’un rang somme toute supérieur au sien.

Quelle différence, après tout, y a-t-il entre Shirley et Maureen ?
Aucune.

Les doigts se crispent subrepticement contre son verre. En balayant de la sorte l’atelier du regard, certains souvenirs de ces jours passés lui reviennent en mémoire. Des discussions tardives accompagnées par la seule lueur des bougies. Des repas froids et modestes pris entre deux tâches laborieuses. Leurs vêtements salis par le charbon des feux qu’il faut entretenir et la sueur qui fatalement coule. Glenn s’est plusieurs fois assoupi malgré l’inconfort des tabourets et chaque fois qu’il s’est réveillé Maureen était là, à travailler son métal d’arrache-pied. Il se souvient l’avoir regardée faire en prétendant sommeiller dans son coin, les paupières à moitié fermées, l’admiration lui chauffant le bout des oreilles.

Glenn inspire, un nouveau sourire sur le visage.
Celui-là crispé.

"A moins qu’Ena vous accapare tout votre temps." Il appuie une épaule contre l’encadrement de la fenêtre et boit. Le firewisky commence à faire effet. Glenn tient très mal l’alcool. Il lui arrive parfois de forcer, aux réunions Syndicales notamment durant lesquelles Shady fait le bon vivant avec qui on a envie de s’épancher, mais il fait habituellement très attention à sa consommation. Loin de lui l’envie de perdre le contrôle. D’abîmer ses hauts murs. Glenn prend une nouvelle gorgée. Il est sur une pente glissante mais, étrangement, il n'a envie de se retenir à rien - quoique le vertige commence à le saisir. "Ena ou quiconque d’autre, d’ailleurs." Il fait mine de regarder le contenu de son verre. La langue triturant ses gencives derrière bouche close. "Ça ne m’étonnerait pas que mon cousin Darragh finisse par mettre les pieds ici pour passer lui aussi commande." Son regard en revient à Maureen. Il a une moue dubitative. "Auquel cas vous pouvez l’envoyer paître ailleurs. Ne vous fiez pas à ses allures de gaillard, il est insupportable. Pire que moi."


Dernière édition par Glenn Ward le Dim 6 Nov - 12:38, édité 1 fois
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Maureen n’est pas dupe face au jeu de séduction qu’il entame. Dès qu’il a ouvert la bouche pour le répondre, le ton de sa voix, son regard aussi et sa posture ont changé. La bouteille ne doit être qu’un prétexte. Il doit avoir l’habitude que la gent féminine tombe à ses pieds, ou mieux : directement dans ses bras dès qu’il pose les yeux sur l’une de ses représentantes. C’est certainement ce qui est arrivé à l’amie à laquelle il a fait référence. Leurs regards se sont croisés et elle est tombée. Ses lèvres sur les siennes, elle aura même glissé, se sera rattrapé de justesse au col de sa chemise. Ridicule. Peut-être même s’imagine-t-il qu’elle va, elle aussi, succomber à son charme. Elle serait alors la deuxième de la soirée. Ridicule, vraiment. Maureen Carillo ne sera pas le prochain nom qu’il pourra ajouter à la liste de ses conquêtes. Elle est au-dessus de ça. Vaut mieux. Glenn a son charme, elle ne peut pas le nier, elle trouve même qu’il a de beaux yeux. Ce détail l’a frappé à leur première vraie rencontre. Mais elle ne sera pas celle qui l’encouragera à croire qu’il peut séduire n’importe qui avec son assurance et ses airs charmeurs. Elle ne se fera pas avoir, elle. Elle est même prête à le lui prouver, là, ici et maintenant. C’est uniquement par politesse qu’elle goûte au firewhisky, ce serait du gâchis que d’ouvrir une bouteille et de ne pas la boire. Surtout qu’il est question de célébrer son travail.

"Je trouve que nous formons une bonne équipe, vous et moi." Il continue dans son rôle, ne lâche rien, pas même son sourire. Mais il semble oublier que le binôme est déséquilibré, elle a travaillé quand lui s’est contenté de lui tenir compagnie – éveillé ou pas d’ailleurs. Il trouve la clientèle, les commandes, et elle exécute sa magie. Elle ne regrette pas les heures passées en sa compagnie, au contraire. Elles lui auront permis de découvrir une autre facette de sa personnalité, une qu’elle apprécie mieux. Mais il y a un déséquilibre évident dans leur équipe, comme il les appelle. "Il n’y a pas de raison que ce partenariat s’arrête en si bon chemin, qu’en dites-vous ?" L’air songeur, il pose son regard sur la pièce. Il n’y aucun doute possible, elle est en compagnie d’un grand acteur. Un sourire fin étire ses propres lèvres, effectivement, il serait dommage de s’arrêter là. Elle commence tout juste à voir les avantages de cette collaboration. Outre la sécurité qu’elle offre, elle lui permet aussi d’explorer d’autres processus créatifs, d’autres supports pour ses expériences. Le côté répétitif la dérange un peu, elle n’a pas l’habitude de reproduire plusieurs fois les mêmes œuvres. Les autres, leurs clients, ils n’ont beau y voir que des caisses d’armes, de la marchandise à écouler ou à utiliser, ce sont avant tout des bijoux. Rien n’est grossier dans ce qu’elle propose. Jamais. Tout est fait avec finesse et élégance, c’est ce qui fait toute la qualité de son travail. "Je suis d’accord. " Le contrat peut être encore prolongé, inutile de le rompre tout de suite. "On doit pouvoir encore travailler ensemble un petit peu, tant que je suis là. " Au moins quelques semaines, si ce n’est quelques mois. Les évènements de ces dernières semaines l’ont amené à réfléchir, à reconsidérer sa vie en Irlande. Peut-être que ce n’est pas le meilleur endroit pour s’installer, après tout, mais alors où aller ? N’ayant pas encore trouvé de réponse à cette question, elle peut donc s’attarder dans les ateliers des Travellers et réaliser pour eux de nouvelles modifications d’armes.

"A moins qu’Ena vous accapare tout votre temps. " La composition qu’il affiche semble s’effriter, le sourire est différent. Enfin. "Serait-ce de la - "Ena ou quiconque d’autre, d’ailleurs." Jalousie, bien rattrapée, mais jalousie quand même. Ça ne peut être que ça, elle est prête à le parier. Il lui est difficile de réprimer le sourire qui est apparu, pour une raison qu’elle ignore, elle y trouve une certaine satisfaction. "Ena m’a passé une commande, mais c’est plutôt un échange de services qu’une véritable commande." Elle ne sait même pas pourquoi elle se justifie encore. La tante de Glenn pourrait bien lui en passer d’autres, elle les accepterait avec plaisir. Quoi qu’il en dise. "Et personne d’autre n’accapare mon temps, comme vous le dîtes si bien." Juste lui, ce soir. Le liquide tourne dans son verre, avant d’être porté à ses lèvres. Si elle boit, elle n’a pas à s’expliquer sur ses choix ou sa situation. Elle devrait peut-être le vider d’un trait – quoi que non, ce serait une mauvaise idée. "Ça ne m’étonnerait pas que mon cousin Darragh finisse par mettre les pieds ici pour passer lui aussi commande." Le projet est interrompu, elle finira son verre plus doucement, en étant raisonnable. Le fameux Darragh. Le cousin auquel il avait volé son nom, lors de leurs premières rencontres. Elle s’interroge sur l’apparence physique de cet autre homme. Ressemble-t-il au quadragénaire avec qui elle a fait affaire à la galerie ? A-t-il les mêmes manières ? Sa curiosité est piquée. Il faut qu’elle le rencontre, au moins une fois. "Auquel cas vous pouvez l’envoyer paître ailleurs. Ne vous fiez pas à ses allures de gaillard, il est insupportable. Pire que moi."  Que cherche-t-il ? des compliments sur sa personne ? être rassuré sur sa propre allure ? "Pire que vous? Je ne savais pas que c’était possible. Je vais être obligée de le rencontrer. Il faut que je voie ça par moi-même." Le mieux serait qu’ils soient tous les deux présents, ainsi, elle serait assurée que Glenn n’usurpe pas l’identité du vrai Darragh. La comparaison serait immédiate. "Donc, si je comprends bien, je ne dois pas accepter pas d’autres commandes de votre famille ?" Cela s’annonce compliqué, on lui a déjà demandé d’apporter de petites améliorations à l’atelier. Seulement si elle avait le temps, et s’en sentait capable, bien sûr. "Ce n’est pas très juste pour les autres, surtout après ce qu’ils ont fait pour l’appartement." Glenn ne partage pas ses trésors, c’est l’une des choses qu’elle a pu apprendre au cours des dernières semaines. Il ne partage pas grand-chose, lui a dit Ena l’autre jour. Mais doit-elle pour autant en être flattée ? "A part ce Darragh, il y a d’autres personnes dont je dois me méfier ? " Lui ? Doit-elle se méfier, de lui ? Non. Elle l’a dit, elle ne se fera pas avoir par ses beaux yeux et ses manières. "Hm. Peut-être celui ou celle qui est à l’origine du contenu de cette bouteille." Définitivement cette personne. Oui. Celle-ci en particulier. Elle n’a pas encore terminé son verre, mais déjà, elle sent ses joues prendre des couleurs. "Très bonne bouteille, d’ailleurs."


Dernière édition par Maureen Ward le Sam 12 Nov - 18:05, édité 1 fois
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"Pire que vous? Je ne savais pas que c’était possible. - Et pourtant. - Je vais être obligée de le rencontrer. - C’est assez peu nécessaire. - Il faut que je voie ça par moi-même. - Mais elle insiste…" Glenn fait l’enfant, boudant pour la galerie et son jeu de séduction. Il ne pensait pas qu’un jour son cher cousin puisse être un sujet de conversation utile à ses badineries. "Donc, si je comprends bien, je ne dois pas accepter d’autres commandes de votre famille ? - Allons, vous transformez mes propos, là", dit-il cette fois sur le ton de la réprimande, passant du jeunot bougon que la jolie fille du quartier embête au professeur désappointé par ce que lui dit sa petite favorite - autant de scénarios à fort potentiel tendancieux, donc. Le fin sourire qu’il élime en coin trahit cependant l’appréciation sous-jacente qu’il entend par vous transformez mes propos ; en tant que jeune politicien et requin en devenir, c’est pour lui une qualité que la Carrillo s’amuse à tordre ses propos de la manière qui l’arrange le plus (qualité qu’il regrettera parfois plus tard, à l’apogée de leur mariage et disputes pour le moins hautes en couleur).

"Ce n’est pas très juste pour les autres, surtout après ce qu’ils ont fait pour l’appartement. - Oui, enfin, c’est leur job en même temps." Il ne manquerait plus que tous les Travellers se mettent à passer leur petite commande personnelle auprès des différents maestros et artisans œuvrant dans les différentes branches du gang, maintenant. Ena est bien mignonne avec ses airs d’aïeule prête à cuir dix gâteaux pour vous remplumer chaque jour de la semaine, mais Ena ne paie pas aussi grassement que des types comme le Slave paient leur commande - paie-t-elle seulement, la vieille… "A part ce Darragh, il y a d’autres personnes dont je dois me méfier ?" Lui. Elle devrait se méfier de lui. Glenn boit une nouvelle gorgée, sans même s’en rendre compte, et fait mine de réfléchir en laissant ses yeux butiner de temps en temps dans ceux de Maureen. Il voit bien qu’elle lui résiste. C’est un peu frustrant mais surtout très grisant. "Vaste question", dit-il enfin, la prunelle pétillante derrière un nouveau sourire. Il boit, cette fois très consciemment, comme pour noyer ce sourire décidément charmeur qui lui aurait échappé par mégarde.

"Hm. Peut-être celui ou celle qui est à l’origine du contenu de cette bouteille. Très bonne bouteille, d’ailleurs. - Ah ! Je suis heureux de vous l’entendre dire !" Il l’est vraiment. Glenn a mis un temps infini à la choisir. Un détail dont on se passerait bien, mais sensiblement révélateur ; Shirley, par exemple, n’a jamais eu droit qu’à un minimum d’efforts de sa part, tout ayant toujours été très facile avec elle puisqu’intéressée dès le premier jour de leur rencontre par ce qu’il avait à lui offrir. Maureen est plus difficile à amadouer. Plus complexe ; féroce mais douce, passionnée mais réservée, orgueilleuse dans ses manières mais humble dans son travail. Elle est… différente de Shirley, il faut se rendre à l’évidence. Glenn a mis un temps infini à choisir cette bouteille parce qu’il voulait ravir ses papilles, l’impressionner, et pourquoi pas étourdir au passage ses réflexes de lionne. Sauf qu’il ne pensait pas autant l’accompagner dans la dégustation, et se sont ses réflexes à lui aussi qui trinquent maintenant. Glenn a chaud. Le firewhisky lui fait de l’effet. Maureen aussi lui fait de l’effet. C’est assez peu habituel chez lui mais il ne s’en inquiète pas encore.

"C’est l’un de nos meilleurs crus. Celui-là a vieilli dans un fût de chêne jaune ; vous n’en trouverez nulle part ailleurs, c’est un arbre spécifiquement cultivé sur nos terres. La distillerie est-", il s’interrompt dans sa jactance, baissant son verre après l’avoir tourné devant lui à la lueur des bougies pour en apprécier la couleur mordorée elle aussi typique de ce cru, "vous voulez la voir ?" Ses sourcils se sont arqués. "Oh vous devez la voir, vraiment. C’est un incontournable !" Glenn finit son verre et le repose sur le rebord de la fenêtre, aussitôt suivi par la bouteille. Il présente sa main à Maureen. "Venez avec moi, je vous y emmène." Le ton et le geste sont particulièrement confiants. Glenn est enthousiaste, d’une manière très sincère qu’on lui connaît finalement assez peu. Il dévore l’espagnole des yeux, car tout ceci - elle, la perspective de s’en aller visiter un endroit secret en pleine nuit, et l’alcool filant exceptionnellement dans son métabolisme - est tout à fait excitant. "Venez, s’il-vous-plaît, vous ne le regretterez pas." Glenn compte sur son charme magnétique. Ceci, ou autre chose, la fait finalement céder. Il sourit de plus belles et ils transplanent.

* * *

La distillerie O’Brien est bien gardée mais moins bien gardée que si elle était connue des autorités et facilement trouvable par le commun. Lorsqu’ils arrivent - fort heureusement sans trop d’encombre - seuls deux Travellers font leur ronde, un dehors et un dedans. Glenn les connaît pour être des animagi corbeau et wolfhound très habiles dont il vaut mieux se débarrasser au plus vite. Il fait d’abord signe à Maureen de l’attendre là où ils se trouvent, puis prend l’apparence de Boann pour appeler Clive d’un côté, et ensuite de Clive pour appeler Boann de l’autre. La ruse leur octroie alors une poignée de minutes pour pouvoir se faufiler entre les machineries énormes de la distillerie, et s’enfoncer ensuite en direction des hautes rangées de fûts stockées dans le fond du bâtiment.

Glenn, qui a repris la main de Maureen tout le long du parcours, finit de l’attirer dans un coin de pénombre en pouffant avec elle. Il a l’impression de revivre ses années à Poudlard quand il resquillait au nez et à la barbe de Rusard avec d’autres élèves sous son influence - demoiselles de bonne famille comprises. Le sourire qu’il offre à Maureen est cependant plus honnête que tous ceux qu'il servait à ses épigones. Tout comme la chaleur qui lui monte au joues quand il finit de rire avec elle plus ou moins discrètement. "Shhh!" Son index pointant devant ses lèvres est pris avec autant de sérieux que les accords de confidentialité que Grainne Remy signe avant chacun de ses interviews. Dans le mouvement, Glenn s’est positionné face à Maureen et il sent l’un de ses genoux se presser contre l’une de ses cuisses et son buste intercepter de temps en temps sa poitrine lorsque leurs respirations hachées se rencontrent. Un bruit métallique les fait s’interrompre. Les corps se tendent en même temps que le silence se fait. Glenn est saisi d’une certaine appréhension parce qu’il réalise le merdier dans lequel il s’est mis pour faire le malin, et en même temps le potentiel risque de se faire surprendre pour si peu ne l’inquiète pas. Pire, ça ne l’excite que davantage.

Après de longues secondes à s’assurer que ni Clive ni Boann n’étaient de retour, les jeunes gens se détendent et reprennent là où ils se sont arrêtés. "Alors, vous sentez la différence ?" Glenn a un sourire mystérieux. Sciemment équivoque. Il apprécie le silence qui s’étire entre eux, pendant lequel ils se regardent droit dans les yeux. Il se sent aussi un peu gêné, parce que s’il a l’habitude de séduire, il n’a pas l’habitude d’être aussi intime. Quand il regarde Maureen comme il le fait, il a vraiment l’impression d’être un adolescent vivant ses premiers émois. Ce qu’il ne pense pas avoir un jour vécu dans son adolescence, justement.

Sa main avance vers celle de l’espagnole et il s’en saisit délicatement, la guidant en arrière contre les fûts sur lesquels elle prend appui. Il lui fait d’abord toucher un fût de chêne normal, puis celui juste à côté, un peu plus haut, un fût de chaîne jaune. Le bois est en effet plus lisse et dégage, au toucher, une texture tiède et épaisse. Comme vivant encore. "Curieux, vous ne trouvez pas ?", continue-t-il de murmurer.
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Eye of the storm


Visiter leur distillerie ? Maintenant ? Elle balance entre deux idées. Remettre ce plan à plus tard ou alors l’accepter immédiatement. L’hésitation doit se lire sur ses traits car, Glenn insiste, la presse à accepter sa proposition. Allant jusqu’à lui assurer qu’elle ne regretterait pas sa décision. Elle le trouve définitivement bien trop confiant sur ce qu’il avance et la possibilité de lui donner tort l’amuse soudainement. Elle pose les yeux sur cette main qu’il lui tend, souffle par principe, secoue la tête, avec un air qu’elle veut peu convaincu quant à ce nouveau projet qui lui est soumis. "Très bien." Comme lui, elle termine son verre et le pose à côté du sien. "J’espère vraiment qu’elle est aussi incontournable que vous le prétendez ! Sinon, je serai déçue."  Ses yeux clairs, son enthousiasme contagieux, l’alcool ou bien sa propre curiosité, elle ne sait pas bien ce qui la pousse à agir, mais le fait est qu’elle finit par glisser sa main dans celle qui lui est offerte – provoquant chez lui un nouveau sourire qu'elle aurait pu qualifier d'agaçant– avant qu’ils ne transplanent.

***

Lorsqu’il l’abandonne le temps de faire diversion, elle se dit qu’elle aurait pu s’arrêter là et même dû le faire. Rentrer. Le laisser seul.  N’importe quoi aurait été plus raisonnable, s’il y a des gardes, c’est bien pour une raison. S’il ne se présente pas sous ses traits, c’est qu’il y en a une autre. Mais elle n’en fait rien. Tout comme elle ne s’était pas écoutée en vidant son verre ou en le suivant. Patiemment, elle attend son retour et se surprend à rire avec lui du tour joué aux deux gardes. Encore une fois, il a réussi son coup puisque rien dans son attitude n'indique qu’elle souhaite partir. Sa main reste même bien serrée dans la sienne, quand ils s’engouffrent dans la distillerie, passent portes et machines sans s’y attarder, jusqu’à atteindre ce qui semble être le point central de leur escapade nocturne.

Appuyée contre un fût, elle cherche son souffle. Il y a longtemps qu’elle n’a pas couru comme ça, plus encore pour enfreindre des règles. "Ce n’est pas comme ça que -  que je pensais visiter votre distillerie." Elle réprime difficilement un nouvel éclat de rire, tout ceci est absurde. Ils sont ridicules cachés comme ils le sont, dans l’ombre de deux piles de fûts. "Shhh!"  C’est là la seule réponse qu’il lui offre, pas moins fier qu’à son habitude, elle s’en doute. Son air sérieux ne prend pas sur elle, bien qu’elle tente de rester silencieuse. Il faudra qu’un bruit sourd retentisse pour qu’elle cesse et fasse un pas vers lui. Non, vers la sortie, pas vers lui. La sortie, oui. Ce serait plus raisonnable de se diriger vers la sortie pour transplaner ailleurs. Mais elle ne bouge pas, reste le nez presque dans son costume le temps qu’ils soient sûrs d’être seuls. Costume qui sent déjà moins fort les fleurs, à son grand soulagement.

"Alors, vous sentez la différence ?"  Des différences, elle en voit, en sent et constate plus d’une qui suffisent à lui faire reprendre des couleurs. De collaborateurs, d’adultes responsables, ils sont retombés des années en arrière. Ils sont redevenus des adolescents défiants des règles, quand les plus vieux eux, travaillent encore à les faire respecter. C’est une bouffée d’air frais, dans cette routine qu’elle a adopté, elle s’en rend compte maintenant. Elle se fait la remarque aussi, qu’elle n’aurait pas espérer que celle-ci vienne du Ward. Il lui a toujours paru très – trop – sérieux, guindé aussi, pour se livrer à ce genre d’activité. Et pourtant, les voilà ce soir presque collés l’un à l’autre, à reprendre leur souffle. Elle sent une légère différence dans le regard qu’elle lui lance, dans ses propres réactions face à cette proximité physique qu’il a établie et qu’elle ne repousse pas.  Mais à sa question, Maureen n’apporte finalement pas de réponse. Il y a trop de sous-entendu, trop d’interprétations possibles que l’alcool l’aide à entrevoir, pour qu’elle arrête son choix sur ce qui devrait être la bonne.

"Qu’est-ce que .. ?" Les doigts de Glenn s’emparent de sa main et elle garde les yeux rivés sur lui, surprise par ce mouvement qu’il initie. Il faudra qu’il lui fasse toucher le fût derrière elle, pour qu’elle comprenne à quoi il faisait référence. Ou pense le comprendre. Il devait parler des fûts, quoi d’autre ? C’est la raison de leur présence ici, il ne pouvait parler que de ça. "Curieux, vous ne trouvez pas ?" Elle le laisse guider sa main encore un peu, captivée par ses différences qu’elle sent entre les deux surfaces, par le contact de sa peau sur la sienne aussi et les frissons qu’il provoque dans son dos. Tout n’est que contraste. Et elle pourrait y prendre goût ce soir, portée par une légèreté qu’elle n’avait pas encore il y a quelques heures. "Fascinant." commente-t-elle sur le même ton, réellement intriguée par les sons et odeurs qu’elle perçoit vaguement au travers du bois.

Le contact physique est rompu dès lorsqu'elle retire sa main de sous la sienne. Elle replace derrière son oreille quelques mèches brunes, et vient toucher son oreille pour amplifier les sons trop faibles pour une oreille humaine normale. Un vieux tour appris du temps où elle fréquentait les bancs de Bakari, la solution pour quitter les murs de l’école à des heures où les étudiants auraient plutôt dû dormir. Plus d’une fois, elle avait été celle à écouter car, si elle était prise, tout le monde savait que l’administration serait plus indulgente avec la fille d’un ambassadeur qu’un autre. Enfance difficile, on ne veut pas faire de scandale, etc. La théorie avait été vérifiée à plusieurs reprises. Immobile, elle se concentre sur le bruit qui vient du fût. Le liquide à l’intérieur travaille, sans relâche, les levures n’ont pas fini de donner leur force au firewhisky. Les sucres n’ont probablement même pas encore tous achevés leur processus de transformation.

Mais très vite, son oreille est attirée par d’autres sons, et puis un en particulier. Ses yeux qui jusqu’alors fixaient un point au sol, s’ancrent sur Glenn. Celui-ci vient de lui, elle en est certaine. Sans détourner le regard, elle essaye de comprendre pourquoi son cœur semble battre si fort. L’observe comme elle détaillerait une machine ou l’un de ses automates pour en comprendre les mécanismes complexes. Est-ce leur présence dans la distillerie ? leur petite course dont il ne se serait pas remis ? Autre chose ? Tout lui paraît possible. Finite. Les sons retrouvent un volume plus classique, et il lui faut un instant pour s’y réadapter. Mais elle n’oublie pas – essaye de ne pas le faire – le son des battements du cœur de son compagnon qu’elle vient d’entendre. Lui reviennent en mémoire, les paroles d’un ami, il paraît que lorsque quelqu’un ment, son rythme cardiaque change. Peut-être qu’elle devrait faire ça, quand elle est avec lui. Juste pour savoir. "Alors, c’est ici que la magie opère." Elle ne se défait pas de son sourire mutin, toute aussi consciente du double-sens qu’il pourrait prêter à ses mots. Merlin !, comme ils disent ici, elle aurait dû être plus raisonnable sur ce verre ! N'en boire qu’une gorgée ou deux, et non pas le vider comme elle l’avait fait. Elle aurait dû grignoter un peu aussi, elle avait emmené des biscuits dans son sac.

Avant de commettre une bêtise, elle s’éloigne un peu, le contourne même finalement pour s’aventurer seule entre les piles de fûts. Si elle met de la distance entre eux, la mélodie entendue plus tôt, elle, ne disparaît pas, c’est comme si celle-ci continuait à la suivre, comme si le sort n’avait pas cessé. "Quel bois donne le meilleur whisky selon vous ?" La possibilité que les deux autres Travellers reviennent n’est pas écartée, ils peuvent toujours se faire surprendre, aussi continue-t-elle à chuchoter. Seulement sa voix ne semble pas porter assez loin, et elle est contrainte de revenir vers lui pour reposer sa question. A moins qu’il ne fasse exprès de ne pas avoir entendu ? "Le chêne jaune ?" C’est de l’un de ces fûts dont vient la bouteille qu’il a ramené, cela doit jouer. "Je ne savais même pas qu'il en existait autant de sortes différentes."

Elle finit éventuellement par briser le silence qui s'était réinstallé : "Je dois reconnaître que c’est impressionnant." Il avait eu raison d'insister, elle ne regrette pas l’expérience.  Ce n'est pas tous les jours qu'elle aurait cette chance. "Est-ce que cette visite spéciale fait officiellement de moi, l’une des vôtres ?" Une Traveller. On la dévisage toujours autant sans vraiment lui adresser la parole, elle l'a bien remarqué. On observe ses gestes, sa magie de loin quand ce n'est pas juste elle, l'intégration n'est pas encore effective. On l'accepte en apparence, répond à ses commandes et questions quand il y en a, mais elle ne fait pas partie du groupe. Pas tout à fait.

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"Fascinant." Glenn aussi se laisse aller à la fascination. Du profil de Maureen tout particulièrement, qu’il observe à la dérobée sans non plus s’en cacher. Elle est divine. Avec ses tâches de rousseur qui lui picorent les joues, son petit menton volontaire, son nez droit et rebondi au bout, et ses lèvres charnues à souhait. Glenn est un homme de goût. Il sait apprécier la beauté des choses et des êtres. C’est un grand collectionneur, d’ailleurs, de choses et d’êtres précisément. Il ne s’émeut toutefois pas de ces rencontres, ou alors si rarement qu’il oublie en être capable. Malgré le fait qu’elle détache sa main, c’est à ce moment précis de leur échange, à l’ombre des rangées de fûts et le secret de leur intrusion, qu’il sent néanmoins la beauté de Maureen l’émouvoir, l’atteindre à un endroit engourdi qui se réveille peu à peu. Le désir se fraie un chemin dans son regard quand elle remet délicatement une mèche derrière son oreille. La raison, comme toujours, essaie d’expliquer le phénomène, et ne trouve rien de mieux à faire que d’accuser l’ascendance vélane de l’espagnole. C’est cela, sûrement. Une réaction magique qu’elle provoque - consciemment, inconsciemment, il ne saurait dire…

"Alors, c’est ici que la magie opère. - Vous--" Mais Maureen en profite pour lui échapper ; c’est comme ça qu’il le voit, soudain frustré de la sentir se dérober à lui. Glenn a les sourcils qui se froncent brièvement tandis qu’elle creuse la distance entre eux. Il était persuadé avoir joué un tour de passe-passe habile mais force lui est de constater que ça ne suffit pas à la faire tomber dans ses bras. C’en est presque agaçant cette manière qu’elle a de lui résister. Il sent des petites décharges d’irritabilité battre sous ses tempes et crisper son sourire. Là de son caprice, il sent aussi que sont respect pour la Carrillo monte en flèche. S’il est un homme de goût, il est aussi un snob - de longues années de pratique auprès de ces foutus Sang-Purs - et un snob n’aime pas le vulgaire, encore moins posséder ce que monsieur tout le monde pourrait avoir. Plus elle lui glisse entre les mains, plus il a l’impression de convoiter un trésor inaccessible.

Il range sagement les mains dans ses poches de pantalon et suit du regard la silhouette de Maureen qui s’évanouit derrière les rangées de fûts. "Quel bois donne le meilleur whisky selon vous ?" Il ne répond pas. Sa chaussure droite se met à taper doucement du talon contre le sol, tandis qu’il sourit pour lui-même en gageant qu’elle va revenir. Ce jeu de chat et de souris est grisant. Passée la frustration il réalise s’amuser comme un adolescent. Probablement parce que tout ceci n’est pas vraiment sérieux et que les enjeux ne sont pas à proprement parler des enjeux ; que Maureen finisse ou non par succomber à ses charmes ne déterminera pas sa position dans le gang ou la société sorcière. Ce flirt, car c’en est un, est devenu personnel - oserait-on dire désintéressé.

"Le chêne jaune ? - Sans nul doute." Elle est revenue. Glenn étire un nouveau sourire en coin avant d’ôter une main de sa poche pour la poser distraitement sur le fût de chêne jaune qu’il lui a fait toucher plus tôt. "Je ne savais même pas qu'il en existait autant de sortes différentes." La main de Glenn s’appuie un peu plus contre le bois. Enfant, il venait souvent ici se réfugier loin de la bicoque familiale. Il se mettait dans un coin et observait Ochel, un vieux brasseur aveugle, entretenir ses cuves pendant des heures. Ochel était une tête de mule bavarde qui avait appris à combler le silence et la noirceur en formulant chacune de ses pensées à voix haute. Ça faisait beaucoup ricaner Glenn qui le trouvait idiot. Il pouvait rester des heures à l’écouter en appréciant sa compagnie sans que le vieux ne se sache justement accompagné - avec du recul, Glenn se dit qu’Ochel se savait très probablement observé. C’est grâce à Ochel et ses monologues interminables qu’il a acquis ses premières connaissances en matière de firewhisky. C’est grâce à cet entrepôt et ses rangées de fûts qu’il a pu quelques fois trouver une certaine paix intérieure. Il n’avait jamais emmené quiconque ici. Maureen est la première.

"Je dois reconnaître que c’est impressionnant. - Ça l’est," dit-il non sans prétention. "Le chêne jaune, comme certains autres de nos bois, est l’aboutissement de plusieurs croisements d’espèces, et une dose de magie comme nous en avons le secret." Glenn retire sa main. Il se tourne vers Maureen, toujours souriant, et se plaît à capturer les traces d’exaltation qu’il voit bel et bien poindre sur son visage. "Est-ce que cette visite spéciale fait officiellement de moi, l’une des vôtres ?" Il lâche un rire léger, qu’il étouffe in extremis en se souvenant devoir chuchoter. "Vous êtes déjà l’une des nôtres, Maureen." C’est assez peu vrai. Glenn sait bien comment sont les siens, ouverts et accueillants, mais aussi très claniques, avec leurs secrets et leurs traditions et leur folklore et leur- "Si ça peut vous rassurer, pour beaucoup je suis un imeallach", l’accent est impeccable et dénote très soudainement avec son anglais un rien posh, "un marginal", précise-t-il avec amusement, cachant son regard blessé derrière ses paupières et un haussement de sourcils. Pour tant de choses que la liste serait, elle, trop longue à détailler.

Il a remis ses mains dans les poches. "Je vous propose d’être une imeallach avec moi." Le ton continue d’être badin malgré la petite gravité qui s’est installée dans ses propos - lui métamorphomage et elle demi-vélane, quelle que soit la société intégrée ils seront toujours en marge des normes. "Seul, je ne pouvais pas faire grand chose", se plaint-il faussement, gardant ses airs sérieux tout le long, "mais à deux, nous deviendrions une force d’opposition inexpugnable. Oh non, non, je n’exagère pas. Imaginez plutôt : moi, pouvant assommer quiconque de mots, et vous pouvant assommer quiconque… tout court - ne me dites pas que c’est faux, je sais que vous avez été plus d’une fois tentée de m’assommer moi. Qui serait assez fou pour nous embêter ?", l’interroge-t-il très solennellement, les yeux brillants d’amusement.

Dans ses mouvements de tête, la mèche brune de Maureen réarrangée plus tôt se détache à nouveau sous le regard de Glenn. Il lève avant elle sa main, entre réflexe et désir de la toucher, et replie en arrière les cheveux. Bien que délicat dans son geste, ses doigts frôlent l’oreille. Il s’attarde un peu, détachant son attention de ladite mèche pour observer Maureen dans les yeux. Le masque du jeu est resté bien en place. Contrairement à son rythme cardiaque qui fait des embardées.


Dernière édition par Glenn Ward le Mar 15 Nov - 16:38, édité 1 fois
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Particularité : Demi-Vélane, si vous aviez un doute, le tatouage sur sa joue droite vous le confirmera. Magie sans baguette, la seule façon de faire qu'elle maîtrise. Magie runique (niveau confirmé), connaissance indispensable pour tout charmeur de métal qui se respecte.
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Eye of the storm


"Vous êtes déjà l’une des nôtres, Maureen." Elle l’entend, y voit une part de vérité, perdue au milieu d’une autre réalité qu’il identifie dans ses mots. Glenn est un homme intelligent, suffisamment pour lire entre les lignes qu’elle dessine et déceler ce qu’elle ne dit pas. Sur le papier, oui, elle les a rejoints, dans les faits, ce n’est pas aussi simple. Rien ne l’est pour quelqu’un venu de l’extérieur. Ils ont leurs codes, leurs habitudes, leur langage même – et elle ne parle pas de leur anglais ! Certains, comme Daithi et Ena pour ne citer qu’eux, se veulent plus ouverts, mais une demi-vélane venue d’Espagne provoque la méfiance. Plus encore lorsqu’il se dit que celle-ci aurait des liens avec le gouvernement. Les informations se mélangent, se transforment comme elle a pu transformer ceux de son guide, un peu plus tôt. Et à ça, elle ne peut rien faire de plus.

"Si ça peut vous rassurer, pour beaucoup je suis un imeallach" Imeallach. Sa tête s’incline légèrement sur le côté, le mot ne lui dit rien. Si le sens lui paraît cependant suffisamment clair, l’équivalent anglais ne lui vient pas immédiatement, pas plus que l’espagnol ou le français. Marginal. Réponse amusée, pratiquement soufflée. La confession l’étonne, la touche droit au cœur. Elle ne l’a que rarement vu interagir avec les quelques Travellers qu’elle a fréquenté jusqu’à présent, chaque fois, il paraissait pourtant bien intégré. Toujours plus qu’elle. Glenn fait partie intégrante de leur clan, de leur famille. Jamais elle n’avait soupçonné que le métamorphomage pouvait lui aussi souffrir de cette marginalisation. Derrière le masque, elle le sent honnête ou veut y déceler de l’honnêteté. Elle apprécie de trouver chez lui des similarités, s’en est réconfortant et lui donne l’impression de ne pas être tout à fait seule. "Je vous propose d’être une imeallach avec moi." Un fin sourire vient étirer ses lèvres. "Une nouvelle proposition ?" D’abord celle de rejoindre l’organisation, puis celle qui n’en était pas tout à fait une, de l’accompagner dans ses nuits de travail, suivie par celle de célébrer leur première commande, et celle de venir visiter la distillerie, et enfin celle-là. "Vous en avez encore beaucoup à me faire ?" Plein, elle n’en doute pas. Le pire dans cette histoire, c’est qu’elle pourrait bien être capable de toutes les accepter.

Les mains enfoncées dans ses poches, il poursuit face à une audience attentive. "Seul, je ne pouvais pas faire grand-chose mais à deux, nous deviendrions une force d’opposition inexpugnable." Oh oui, au moins ça. Les héros d’un nouveau monde. "Oh non, non, je n’exagère pas .–  ses expressions la trahissent, comme souvent –  Imaginez plutôt : moi, pouvant assommer quiconque de mots, et vous pouvant assommer quiconque… tout court " De sa main, elle vient donner une tape sur son avant-bras, l’air faussement offusqué. "  - ne me dites pas que c’est faux, je sais que vous avez été plus d’une fois tentée de m’assommer moi. " Il marque un point. " Peut-être que j’y ai songé à l’occasion.  Mais – elle lève son index, pour marquer l’importance de la nuance apportée – mais, je n’ai jamais rien fait en ce sens ! " Elle se sera contentée d’y penser fort. "Qui serait assez fou pour nous embêter ?" Glenn n’en démord pas, continuant à lui exposer ses grands projets. Des plans fantaisistes où elle apparaît à ses côtés. L’image n’est pas désagréable à imaginer, loin de là. "Pour le moment ? Je ne vois que vos deux amis, à qui vous avez joué un tour tout à l’heure." Ils sont les seuls qui pourraient ce soir, venir perturber leur promenade. Prudente, elle jette d’ailleurs un coup d’œil des deux côtés de l’allée, comme si en les mentionnant, les deux hommes allaient apparaître. Elle sent une mèche se déplacer, revenir devant ses yeux. Ses réflexes sont meilleurs que les siens puisque sa main intercepte la mèche avant qu’elle ne le fasse, et vient remettre la rebelle à sa place. Et il reste là, sa main près de son oreille, de sa joue, ses yeux rivés sur les siens. Elle en retient même sa respiration, et c’est probablement mieux, songe-t-elle, que si elle avait écouté cette nouvelle pensée folle, qui vient de lui traverser l’esprit. Elle expire.

Quel jeu terrible auquel elle s’est prise !

Ses doigts se referment délicatement autour de son poignet, pour l’écarter de son visage jusqu’à ce qu’il repose sur son épaule, avant d’être définitivement écarté. Il s’en est fallu de peu pour qu’elle perde la partie. Un contact plus long, un regard, une caresse, difficile à dire ce qui l’aurait fait flancher, mais Maureen sait pour sûr, que ce n’est pas passé loin. Elle ne doit pas oublier à qui elle a à faire, Glenn est de ceux qui collectionne les femmes, il coche toutes les cases. Pas plus qu’elle n’oublie cette volonté de ne pas être la prochaine sur sa liste. "Ce doit être fatiguant de répéter cent fois le même scénario, non ?" souffle-t-elle. Il charme, séduit, manipule. L’exercice est bien rodé pour lui, il bascule trop facilement entre ses failles et le masque qu’il porte, ne lui laissant pas en voir assez de celui qui se cache dans l’ombre. Une part de lui qui doit être au moins aussi intéressante que le reste. "Je suis presque sûre qu’elles aiment toutes cette visite interdite." Elle ne murmure plus vraiment, tout juste si elle parle à voix basse. C’est une évidence, elle ne peut pas être la première. "Bien joué." Elle peut bien lui reconnaître ça. Il est doué. Elle s’est trouvée un adversaire de taille. "Votre amie a-t-elle aussi apprécié le tour ?"



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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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Allégeance : Travellers.
Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
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Maureen a les doigts tièdes et la paume chaude. Quand elle se saisit de son poignet pour le repousser Glenn n’arrive pas à se focaliser sur autre chose que ce contact. Ses touchers à lui sont toujours très détachés de sa conscience, comme s’il caressait à distance et avec désintérêt. On ne lui a pas appris comment était faite la chaleur humaine ; on ne lui a pas appris à la chercher puis la chérir. Aussi quand Maureen s’attarde, Glenn se sent soudain très timide, pris au dépourvu par ce que provoquent leurs deux peaux en contact. Il est presque rassuré de la sentir le repousser. C’est une chose avec laquelle il est bien plus à l’aise.

"Ce doit être fatiguant de répéter cent fois le même scénario, non ?" Glenn range à nouveau sa main, toujours aussi sagement - il est très doué pour ça, jouer le prince charmant, le gendre idéal, tout ce que ces dames rêvent et désirent. "Le même scénario ?", feint-il de ne pas comprendre. Maureen est une femme intelligente. Elle ne tombe pas dans le piège et veut le lui faire savoir. Ça l’amuse. Il sourit. "Je suis presque sûre qu’elles aiment toutes cette visite interdite." Glenn la détaille en silence, toujours plein de charme, les commissures délicatement relevées et les yeux brillants. Il se demande à quel point elle se méfie. Si sa manœuvre a des failles et dans ce cas lesquelles, ou si les Travellers sont passés avant lui pour la mettre en garde contre lui. "Bien joué. - Merci", dit-il dans l’ourlet de sa risette, sans répondre à la question.

"Votre amie a-t-elle aussi apprécié le tour ?" Glenn met quelques secondes à se rappeler de qui elle parle, avant de pouffer un rire de nez. "Mon amie n’apprécie pas grand chose, vous savez." Pour dire poliment que Shirley est une peste. Il a baissé son regard en direction de leurs pieds, observant distraitement les longues jambes de Maureen qu’un collant épais couvre. Puis emporte ses yeux en direction des rangées de fûts avant que son regard ne soit perçu comme trop insistant (sa peau est-elle aussi chaude que celle de ses mains à cet endroit-là… il se le demande). "C’est une enfant pourrie gâtée qui boude pour un rien", commente-t-il laconiquement, en ramenant ses yeux dans les siens, "elle n’est pas comme vous, elle ne saurait rien apprécier de ce lieu."

Maureen aurait pu se montrer réticente à l’idée de pénétrer dans un bâtiment gardé, et plus encore réticente à l’idée de visiter d’ennuyeuses rangées de fûts. Elle a probablement eu la même jeunesse dorée que Shirley et les moyens d’être désabusée avant ses vingt ans. Mais ce n’est pas le cas, et Glenn se rend compte combien il ne la connaît pas malgré les dossiers d’investigation lus à son sujet et le nombre de données récoltées sur elle. "Je n’avais jamais amené personne d’autre ici, avant vous. Mais si, je vous assure !", se défend-t-il contre la circonspection de Maureen, avec une véhémence qu’il ne se connaissait pas dans la lutte pour la vérité. Il rit avec elle en oubliant où ils sont. Leurs éclats de voix résonnent et partent dans les hauteurs.

"Qui est là ?!" La voix de Clive fait sursauter Glenn qui s’étrangle presque de surprise. Ses yeux s’égarent en direction de l’appel, puis reviennent sur Maureen alors qu’une grimace ébroue son visage de grand séducteur. Un shite se dessine sur ses lèvres - malgré le pic d’adrénaline il a envie de continuer de rire comme ils riaient avant d’être interrompus. Glenn reprend la main de Maureen dans la sienne et l’encourage à le suivre. Ils trottent sur quelques mètres quand un immense dogue apparaît devant eux, s’arrachant de la pénombre en grognant. Glenn s’immobilise, et sent Maureen lui rentrer dedans - un frisson appréciatif traverse son dos. "Boann, mon vieux !" L’animagus wolfhound fait un mètre au garrot. Il est impressionnant. Glenn sent son sourire se crisper en voyant que Boann continue de les menacer, tous crocs révélés. "C’est moi, Glenn !" Sa main levée en signe d’apaisement n’a aucun effet sur Boann. Glenn sent ses rires et sa confiance chuter dans le fond de ses semelles. Il force un meilleur sourire - il ne perdra certainement pas la face maintenant, alors qu’il sent le souffle de Maureen dans sa nuque !

"Tiens, tiens, tiens, Shady" Clive apparaît derrière eux. Il est l’archétype du gangster irlandais, une casquette en vieux cuir vissé sur le crâne, un blouson décoloré sur les épaules avec un maillot de corps autrefois blanc rentré dans le froc. Glenn n’a jamais compris pourquoi quand il marche sa godasse droite fait un bruit de métal, mais il est si maigre et il a le teint si cireux qu’on dirait que ça vient de son squelette sur lequel sa peau s’accroche tant bien que mal. "M’aurait étonné aussi… Et t’embarques des pauv' filles dans tes magouilles, maintenant." Clive pince sa casquette en direction de Maureen dans un signe vite-fait galant. Il a l’air de se souvenir en retard de qui est la jeune femme. "M’dame Carrillo. - Si montrer à nos nouvelles recrues d’où provient le meilleur firewhisky de toute la Grande-Bretagne est une magouille, alors je plaide coupable", plaisante-t-il, aussitôt quoi Boann grogne méchamment, dérangeant le sourire tranquille de Glenn. "Il a pris un coup sur la tête ou c’est son nouveau régime de croquettes qui le rend irritable ?" Boann aboie et claque des mâchoires, provoquant un nouveau sursaut chez Glenn - il sent très distinctement la présence de Maureen dans son dos, et ses oreilles rougissent de honte. "'tain mais tu t’souviens même pas de la crasse que tu lui as faite…", réalise Clive, bouche bée, le dégoût dans le regard. Glenn ne se souvient en effet pas. Il en fait tellement. "Si, pardon Boann, je ne voulais pas te froisser davantage. - Vous devriez vous méfier m’dame, ce gars-là, tsh tsh, c’est d’la mauvaise graine." Glenn hausse un sourcil, de peu suivi par un sourire sincèrement flatté. "Y vendrait son vieux père si ça pouvait lui rapporter quelqu’chose." Clive ponctue en crachant par terre. Glenn se raidit, et son sourire se fixe. Certains de ses cheveux à la base de sa nuque virent au vert vif, accompagnés par une vague écailleuse traversant sa peau puis se perdant dans son cuir chevelu. Il ne s’en rend pas compte. "La prochaine fois que j’te vois ici j’laisse Boann s’faire les crocs sur ta jolie petite gueule d’enflure. On verra si t’arrives encore à emballer après ça." Glenn a un rire léger qui sonne encore très faux - ils gagneront en crédibilité dans quelques années. "Entendu. Merci pour cette largesse Clive, je saurai m’en souvenir !" Il détache sa main de celle de Maureen et se tourne vers elle, le visage plastifié par une expression débonnaire. "Allons-nous-en."

"Dommage, quand même, j’aurais aimé que vous goûtiez au firewhisky sorti de fût", dit-il une fois qu’ils se sont éloignés de la distillerie. Glenn paraît très détendu. Il a repris un contrôle extrême sur chaque détail le composant. Sauf cette main qu’il égare contre sa nuque, où il frotte distraitement ses cheveux verts qui redeviennent roux. "Une prochaine fois !" Nouveau sourire. La confiance dans la voix ; d’ici là Clive et Boann seront affectés ailleurs - il y veillera - aux passages de frontière par exemple où les accidents, hélas, arrivent. "Je vous raccompagne ?" Malgré la politesse du ton, Glenn est moins charmant, si crispé de l’intérieur que ça déteint sur ses yeux - ils ne brillent plus, matifiés par le mécontentement que cet échange a provoqué et le sentiment de vengeance qui le hante à présent. La beauté de Maureen, sa présence lumineuse et brûlante, sa personne toute entière ; tout cela est si loin maintenant qu’il a repris ses distances avec le monde extérieur.
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Maureen Ward
ORDER OF THE PHOENIX
Maureen Ward
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Eye of the storm



Lorsque voix autre que les leurs se fait entendre, Glenn sursaute et elle avec. Leur petite soirée vient de prendre un autre tournant. Rapidement, sa main retrouve celle de Glenn. Le motif est différent, mais le contact n’en reste pas moins agréable. Il y a dans sa prise une assurance qu’elle aimerait avoir à cet instant. De son point de vue, ils n’ont aucune chance de rejoindre la sortie sans être pris, mais Glenn semble plus confiant sur la question. N’ayant pas les connaissances nécessaires pour le contredire ou l’attirer dans une autre direction, ni même le temps pour le faire, elle se laisse guider dans la semi-obscurité des lieux. Un pied devant l’autre, à un rythme rapide, elle se concentre sur ça. Trop de toute évidence, car elle ne le sent pas s’arrêter et le percute. Sa main libre vient trouver son épaule sur laquelle elle s’appuie le temps que ses yeux comprennent la raison de leur arrêt brutal.

Devant eux, leur barrant le chemin, un énorme chien au poil clair, l’air menaçant. Le service de sécurité, comprend-elle. Génial. "Tiens, tiens, tiens, Shady…" Nouveau sursaut. Maureen tourne la tête pour découvrir une nouvelle silhouette à quelques mètres derrière elle, alors que la lumière se fait dans la salle. Il est difficile de dire qui du chien, qui n’en est pas tout à fait un, ou de l’irlandais, dont l’accent ne trompe personne, l’intimide le plus. Ils sont coincés. Vaguement dissimulée derrière Glenn, sa main toujours dans la sienne, elle reste en retrait autant que possible, préférant le laisser régler ce problème.

"M’dame Carrillo" Elle tique encore sur le ‘madame’, elle lui aura sûrement déjà dit à plusieurs reprises de l’appeler Maureen, sans que cela n’y change rien. D’après certains qui oscillent encore entre deux tons, quand ils s’adressent à elle, c’est parce qu’elle a dans son regard – ou sa façon de se tenir, les avis divergent d’une personne à une autre – quelque chose qui impressionne, et intime au respect.  "Bonsoir Clive." Répond-elle presque timide, tout de même gênée d’avoir été surprise, ici. Glenn, de son côté, ne perd pas en assurance et cherche à apaiser les tensions avec une plaisanterie, qui de toute évidence ne passe pas auprès de son public. "Vous devriez vous méfier m’dame, ce gars-là, tsh tsh, c’est d’la mauvaise graine. Y vendrait son vieux père si ça pouvait lui rapporter quelqu’chose." Nouveau sourire timide de sa part. Clive semble sûr de lui, elle l’est moins. Elle sait que s’il est capable d’user de bien des tours pour obtenir ce qu’il veut, il n’en est pas moins attaché à sa famille. Le tout premier objet qu’il lui a apporté en est la preuve. Les heures passées à ses côtés, lui auront permis de voir qu’il n’est pas du genre expressif, et encore moins de ceux qui sont dans le démonstratif. Elle s’est d’ailleurs très bien imaginée la scène dans laquelle il aura remis le cadeau à son père. Pleine de maladresse. Mais touchante, tout de même. Contrairement à ce qu’il doit laisser voir et croire, Glenn a bon coeur. "Je ferai attention, promis." L’attention de Clide se reporte sur Glenn, ce qui convient parfaitement à la charmeuse de métal, qui se relâche un peu sa pression autour des doigts de son partenaire d’effraction.

Sortis de la distillerie, ils ont retrouvé leurs distances. Les bras croisés contre sa poitrine, maintenant son manteau fermé, elle avance sur le sentier déjà plus praticable que le chemin emprunté à l’aller. Il faudra que la porte, et les silhouettes de Clive et Boann ne soient plus que des ombres pour que le silence ne soit à nouveau brisé entre eux. "Dommage, quand même, j’aurais aimé que vous goûtiez au firewhisky sorti de fût" Elle aussi. "Nous aurons d’autres occasions de revenir" Peut-être que la prochaine fois, ils auront plus de chance. "Une prochaine fois !" Elle acquiesce, consciente qu’elle accepte déjà de retourner visiter la distillerie en sa compagnie. "Je vous raccompagne ?" Dans sa voix, elle note un léger changement, subtil, mais perceptible, sans qu’elle puisse tout à fait savoir ce qui le provoque. "Avec plaisir." Elle doit de toute façon, repasser aux ateliers de métallurgie pour récupérer son sac.


De retour dans les ateliers, elle récupère ses affaires qu’elle avait abandonné plus tôt sur le portant dans le coin. Echarpe, qu’elle enroule autour de son cou, sac qu’elle passe sur son épaule. Le temps que dure son petit manège, elle ne le quitte pas des yeux. Cette manie qu’il a de passer de la familiarité, de la complicité même, au détachement le plus total l’agace. Elle serait incapable de faire ça. "Vous devriez vous excuser auprès de Boann. J’ignore ce que vous lui avez fait, mais ça ne pourra pas faire de mal à votre relation." La raison de leur différend ne la regarde pas, de toute évidence, cela remonte à quelques temps déjà. Mais être en bons termes avec tout le monde ne peut pas faire de mal, surtout s’ils veulent retourner parcourir les allées de fûts. Elle revient vers son poste de travail, contourne Glenn qui se trouve dans son passage, pour récupérer le paquet protégeant sa dernière commande.

La boîte disparaît dans son sac, et elle reporte son attention sur lui. "Je risque d’être un peu moins disponible dans les semaines à venir." Son contrat avec les Travellers ne l’engage pas à ne travailler que pour eux, elle y a veillé. Maureen préfère voir loin, anticiper le moindre problème et surtout, a besoin de variété dans son travail. Des points sur lesquels elle a été très claire. "En cas de commande vraiment urgente, vous saurez me trouver, je vous fais confiance pour ça." Il l’avait trouvée la première fois, un homme comme lui serait bien capable de réitérer l’exploit à nouveau.  

"D’ici à ce que cela arrive, si je vous manque tant que ça et que vos dossiers au ministère vous ennuient trop, je peux vous proposer quelque chose." Elle a un peu hésité, ils ont repris leur distance, sa proposition semble en décalage maintenant, quand il y a encore moins d’une heure de cela, ce n’aurait pas été le cas. Il a tenu à partager avec elle l’existence d’un lieu unique, elle est persuadée de pouvoir en faire autant. Elle attrape un morceau de papier abandonné sur une table, vérifie tout juste que rien d’important n’y soit déjà inscrit, avant d’y noter quelques mots. Une adresse et une heure. Covent Garden, Londres. 19h30. S’il est curieux, il viendra, se dit-elle.  "C’est probablement différent de ce dont vous avez l’habitude." Quoi de plus exceptionnel que la Convention Internationale des Arts Magiques ?! Un rendez-vous annuel qui trouvait chaque année un pays différent comme hôte. Maureen était tombée sous le charme de l’événement, grâce à son père (seule fois, peut-être où elle lui aura été reconnaissante de l’avoir emmenée de force quelque part), il y a quelques années. Elle en était revenue avec des étoiles dans les yeux, littéralement. Depuis, elle s’y rend chaque année (ou presque), y retrouve des amis, s’en fait d’autre, y déniche de nouveaux artistes ou tente de recruter de plus anciens pour exposer chez elle. Son regard a évolué avec l’expérience, l’œil est plus professionnel, mais son cœur s’emballe toujours autant quand elle s’y rend. Une fois que vous y aviez mis les pieds, il était difficile de ne plus vouloir y revenir. "L’année dernière, à cette date tout se passait à Vienne." Détails dont il se moque probablement, mais qu’elle apporte tout de même par habitude. Bien sûr, elle avait adoré Vienne, tant pour la convention que pour son architecture. Mais elle devait bien reconnaître que la proximité de cette édition était loin de lui déplaire. Il lui avait été d’ailleurs plus facile de trouver un hôtel que la dernière fois. "Si vous n’avez rien de prévu, vous pouvez me retrouver là-bas jeudi prochain." Le morceau de papier est posé sur la table, poussé dans sa direction. Il n’appartient qu’à lui de le prendre ou non.

Son sac réajusté sur l’épaule, elle s’apprête à partir quand un détail lui revient. Sa commande ! "J’allais repartir avec ..." Encombrement inutile. Elle ressort le coffret dans lequel sont enfermés les deux miroirs transformés par ses soins. Le coffret est déposé délicatement dans les mains de Glenn. Peut-être une nouvelle excuse pour un dernier contact aavnt leur prochaine rencontre. "Je ne pense pas me tromper en disant que vous reverrez votre tante avant moi, remettez-lui de ma part, s’il-vous-plaît. Dîtes lui qu’ils fonctionnent exactement comme elle le souhaitait." Elle lui adresse un dernier sourire avant de partir, cette fois, pour de bon.


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