BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 knockin on heaven's door (and it hurts)

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"Je suis contente que tu sois là." le poids du monde semble s'être soudainement reposé sur ta nuque, tes épaules, ton dos. Sans doute les résidus de tes réflexions sur ceux que tu as perdu, ceux pour qui tu pries encore aujourd'hui, alors que tu ne peux plus les regarder dans les yeux. Sans doute alors qu'il n'y a pas que cela, puisque c'est aussi les mots de Vanessa - qui résonnent - et qui provoquent en toi un orage inattendu. Inattendu et pas très surprenant pour autant, au vu des émotions que tu as cultivé depuis toutes ces années à son égard, sans jamais vouloir le lui partager. Par crainte du rejet, ce que tu connais que trop bien. Tu t'es fait à la place du rêveur plutôt qu'à celui qui tisse en dehors, dans la rudesse parfois ingrate du matériel. À tel point que tu n'as laissé que peu d'espace à ces émotions qui, tu y songeais encore il y a un mois, s'atrophiaient. Raison pour laquelle tu n'as pas refusé de te rendre à la Tour pour t'y installer (qui aurais-tu été, de toute façon, pour refuser ? sous quel motif ?), te disant que tout ceci était bel et bien fini.

Au moins jusqu'à ce que tu te retrouves allongé comme une carpette aux pieds de la concernée, pas plus tard qu'il y a une demi-heure. Ça, tu n'y as pas été préparé, et ça a définitivement remit au goût du jour des choses que tu avais pris soin d'enfouir, faute de trouver de quoi le nourrir — la voir, par exemple, était un moyen de se nourrir de sa présence, du rêve inaccessible.
Vanessa dont tu craignais même d'avoir à marcher dans son ombre, dans les couloirs de Hogwarts. Vanessa que tu ne regardais pas dans les yeux, Vanessa que tu respectais bien trop pour avoir ne serait-ce que l'idée de l'approcher. Porter le même uniforme était déjà trop, parfois, dans ces excès de zèle adolescents. Une chance que tu sois redescendu de quelques marches, pour ne pas dire de quelques étages. Le rêveur a mûri depuis, mais il reste quelque chose d'indicible et qui le remue encore.

Une empreinte.

Familière, alors que rien n'aurait dû te prédestiner à ce qu'elle te voie, te parle, te propose un petit déjeuner. Si elle est contente que tu sois ici, tu la remercierais mille fois de te le dire avec autant de sincérité dans la voix. Tu entendrais encore celle de ta mère scander à son bout de table : il n'y a que l'amour qui puisse nous sauver.
Et tu es de ces sots qui y croient, jusqu'à le répéter.
Il n'y a ça qui puisse vous faire tenir debout encore longtemps. La foi et l'amour. La haine, elle, n'est que poudre aux yeux, t'en es persuadé.

Tu as du mal à entendre le reste, car ses mots ont mit le temps sur pause, et tu t'es même arrêté de manger à ce moment-là, le regard presque figé, ou au moins lointain. Comme si quelque chose grandissait entre tes côtes et t'aspirait en même temps. Et… tu luttes pour ne pas te laisser aspirer, ni laisser tes yeux se voiler de ces larmes de l'inattendu.

"Déjà, parce que sans toi, je sais pas bien comment je m'en serai sortie avec le petit dej …" tes prunelles vont chercher cette main qu'elle te montre un peu sans vouloir trop l'exposer, et tu prends grand soin à ne pas les laisser grimper à nouveau plus haut, vers son visage. Peut-être qu'ainsi, tu aurais moins de mal à calmer la tempête qui fait trembler l'air que tu inspires, et même celui que tu expires. "Et puis, c'est rassurant de se dire qu'on connait un minimum les gens avec qui on vit." parfois tu te demandes si tu la connais si bien, même de loin, et si elle te connaît a minima, d'aussi loin aussi. Il n'y a qu'à reprendre le fil de vos discussions depuis le petit matin, vous ne sembliez même pas sur la même longueur d'onde. L'une à croire une version délavée de la réalité, celle qui se peint de culpabilité. L'autre à se justifier alors que rien ne semblait vouloir s'aligner comme il le fallait. À croire que cette mésaventure, avec la bouilloire, a su provoquer un certain déclic, au moins en toi.

Reprendre à zéro, que t'as dit. T'as soudainement l'impression que tu n'arrives pas vraiment à le faire, puisque ton anxiété reprend le dessus. "Même si, on découvre des trucs, comme le fait que le matelas sur le sol c'était peut-être la meilleure des options à te proposer.Ça me dérange pas de dormir par terre, je… c'est très bien comme ça… je crois… désolé." Tu sais même pas trop pourquoi tu t'excuses - sans doute parce que tu as pris à cœur la taquinerie, (que tu l'as mal comprise, surtout), et que tu as songé (sans doute à tord) que si tu n'avais pas dormi au sol, tu ne l'aurais pas embêtée, justement. Baragouinages qui ne sont pas d'un grand impact lorsque la suite s'impose.

"Plus sérieusement, si tu veux une chambre pour toi, on doit pouvoir débarrasser l'espèce de bureau du deuxième." la vraie question c'est surtout : pourquoi y aurais-tu droit ? Tu es arrivé il y a peu, et même si tu as prit un peu tes marques, tu n'as pas la sensation d'être un "vrai" de la Tour, si vous voyez ce que je veux dire. Avec cette proposition, tu as l'étrange sensation que Vanessa a l'air plus enjouée que toi à cette idée, si on peut parler d'engouement. "Par contre, faudra que tu me files un coup de main si on se lance dedans parce que sinon je vais y passer un temps fou." pourquoi diable serait-elle seule face à ça, alors que ce serait à toi de le faire, justement ? Ça n'a pas de sens.

Comme le fait que la médicomage te propose ça, même si tu t'imagines que son bon cœur lui, ne réfléchit pas.

Ta première réponse instinctive ressemble à un "C'est gentil mais j'ai pas besoin de tout ça pour l'instant, je peux très bien faire sans…" qui traduit surtout tes réflexions qui se heurtent les unes contre les autres, (anxiété latente), serpentent même, alors que tu songes qu'être dans une chambre seul pourrait sans doute t'éviter de laisser la porte entrouverte, tu pourrais t'y enfermer et ne plus être une nuisance de ce type-là pour les autres — au moins le temps que ça se calme, et Lou aurait peut-être même quelques potions calmantes sous le coude, sait-on jamais. Peut-être devrais-tu lui demander pour la prochaine fois… tu passes le dos de ta main sur ton front qui te fait encore mal, nuançant alors tes propos. "Je… je vais y réfléchir, j'ai pas envie que tu t'épuises à faire ça alors que tu as d'autres choses plus importantes à gérer." et que si ça n'avait pas déjà été fait, pour toi et surtout un autre, c'est qu'il devait bien y avoir une raison à ça. "Merci d'y avoir pensé." et tu arrives enfin à continuer ta mandarine, enfournant un nouveau quartier dans ta bouche - il était temps. Et tout ça sans l'avoir regardé depuis quelques minutes, un grand coup de maître s'il en est, même si le maître est rouge pivoine et perdu dans ses propos et pensées.
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Vanessa Devon
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Ezio & Vanessa
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octobre 2007, La Tour


«  Ça me dérange pas de dormir par terre, je… c'est très bien comme ça… je crois… désolé. » Le fait qu’il préfère dormir si près du sol ne manque pas de l’étonner, comme tout ce qu’il s’est produit au cours des dernières quinze-vingt minutes, en fin de compte. Est-ce que son horoscope lui avait prévu une journée aussi riche en rebondissement dès le saut du lit ? Pourvu que non … il faudrait peut-être qu’elle y jette un coup d’œil, juste au cas où … Pour être sûre … Ce serait con de causer plus de situations embarrassantes. Elle qui bénéficie du confort d’un vrai lit avec le sommier et tout ce qui va avec depuis un peu trop longtemps se dit qu’il doit lui manquer une information. Ou alors, c’est le côté temporaire de la situation qui fait que peut-être Ezio n’ose pas demander plus ou mieux en termes de confort. A moins qu’il ne soit de ceux qui aiment dormir sur des planches ? Mais il doit y avoir quelque chose qui lui fait répondre si rapidement par la négative. Elle s’en veut d’ailleurs un peu d’avoir proposé tout ça d’un coup. Il a beau la rassurer, tenter de se rattraper ne lui disant qu’il allait réfléchir à son offre et qu’elle n’a pas à se préoccuper de ça, parce qu’elle a mieux à faire que gérer son confort, elle ne parvient pas à repousser ce sentiment de culpabilité.

« Je suis désolée, - elle devrait sérieusement se mettre à compter le nombre de fois où elle lui présente ses excuses, ça doit friser le ridicule  –  je voulais pas te donner l’impression de te forcer à quoi que ce soit. » Vraiment, pas. C’est même plutôt l’effet inverse qu’elle souhaitait obtenir avec sa proposition ! Elle voudrait qu’il puisse se sentir ici chez lui, comme tous les autres résidents de passage ou permanents. C’est un peu la fonction principale de la Tour, héberger les gens. « Dès fois, quand j’ai des idées, je m’emballe un peu … ok, non, beaucoup même, et après on a l’impression qu’il faut que ça se fasse. » Elle le piétine, manque de l’ébouillanter et maintenant elle lui donne l’impression qu’il doit emménager en ayant sa propre chambre. Il aurait finalement été préférable d’annuler toutes les scènes depuis qu’elle avait ouvert les yeux … Reprendre cette journée à zéro, pour de vrai. «  Y a qu’à voir le projet petit déjeuner … si ça se trouve t’en prends même pas d’habitude ! » L’idée lui était venue d’un coup, lui apparaissant comme la solution ultime. Elle avait voulu faire ça vite et bien, et le résultat obtenu était tout sauf satisfaisant – encore que, le bilan aurait pu être bien pire. « mais vraiment, te sens pas obligé d’accepter. » Les mots sortent, elle s’entend les prononcer et leur trouve une drôle de connotation, est-ce qu’elle est en train de l’inviter à prendre la porte ? Elle espère qu’il ne va pas mal interpréter sa correction, ce serait pire que tout. « Et puis, pour ce qui est des choses importantes à gérer, je crois que je vais m’abstenir aujourd’hui. C’est une question de sécurité, à ce stade.. » Elle va plutôt aller s’enterrer sous ses couvertures pour le reste de la journée ou aller la passer à ne rien faire avec d’autres. Le genre d’occupation où elle ne risquerait pas de blesser qui que ce soit d’autre, elle y compris dans la mesure du possible.

Sa main va attraper une tranche de brioche et elle grimace un peu quand cette dernière vient effleurer sa paume encore sensible. C’est définitivement le premier truc qu’elle se chargera de régler une fois de retour dans sa chambre. Elle récupère la tranche dans son autre main pour en croquer un morceau, bien moins à l’aise que d’ordinaire et ce n’est pas juste parce qu’elle est droitière. « Et toi alors, tu vas sauver combien d’autres résistants aujourd’hui après moi ? » Un nouveau changement de sujet, peut-être que ce sera plus facile ? Ou pas. Peut-être qu’elle va le mettre encore plus à mal à l’aise et aura gagné une raison de plus d’aller se planquer pour éviter tout contact avec lui jusqu’à nouvel ordre.  « T'as pas dû avoir une minute à toi depuis cet été. Ca va mieux en ce moment, t'as pu faire une pause? »

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"Je suis désolée, je voulais pas te donner l'impression de te forcer à quoi que ce soit." ces mots crèvent l'espèce de silence qui s'est installé (si peu) alors que tu mâchouillais un de tes quartiers (le dernier). Peut-être même voudrais-tu en prendre une nouvelle, de mandarine, pour t'aider à faire passer tout ce qui est en train de se produire ce matin, car il te semble ressentir son poids, cette fois, et pas des moindres. S'ils crèvent le silence, ils crèvent aussi ta fine carapace - ce n'est pas la première fois que tu l'entends s'excuser vis à vis de toi et ça te paraît toujours autant déplacé. Déplacé parce que la culpabilité ne devrait pas être de son côté. Sans doute joueriez-vous à ce jeu inconscient pendant longtemps, sans même le vouloir, de fait. On peut dire que tu n'attends pas longtemps, une demi-seconde tout au plus (et ce n'est pas attendre) pour aller chercher son regard, à nouveau, alors que tu essaies de comprendre ce qui peut la traverser à cet instant.

Encore une fois, tu espères ne pas lui avoir fait ressentir qu'elle agissait mal à ton égard, mais force est de constater que c'est le cas. Pourquoi fallait-il que cela se passe toujours ainsi avec… avec les gens que… tu apprécies plus que la moyenne, disons ? Pourquoi fallait-il que tu te trimbales ce mauvais œil permanent ? Était-ce seulement toi qui n'était pas fait pour ça ? Faudrait-il attendre ? Dani te secouerait sans doute pour te dire que tu n'as qu'à y aller et lui dire franchement les choses, mais tu sais très bien que ça ne passe pas non plus de cette façon-là. Le frontal, comme ça… comment ça pourrait fonctionner, même ? En plus, tu avais décidé d'oublier, de tourner la page : il ne s'agit après tout que d'un crush de tes jeunes années, il ne devrait plus te tourmenter.

Et pourtant, même un aveugle comprendrait, à entendre ta voix qui s'apaise et s'inquiète vraiment. À cette main qui se tend fébrilement, mais qui se tend quand même. Celle qu'elle ne voit pas vraiment… pour l'instant. Peut-être.

"Des fois, quand j'ai des idées, je m'emballe un peu … ok, non, beaucoup même, et après on a l'impression qu'il faut que ça se fasse." Tu n'oses dire un mot, sans doute parce qu'elle est lancée et que tu n'as pas franchement l'audace d'aller placer quoi que ce soit entre, au risque de la couper. Tu te mords discrètement l'intérieur de la joue, encore un peu anxieux. Tu ne sais pas… comment réagir à tout ça. "Y a qu'à voir le projet petit déjeuner … si ça se trouve t'en prends même pas d'habitude !" là, tu vas pour dire quelque chose, mais tes lèvres restent entrouvertes, et tu refermes ton clapet dès lors où elle poursuit : "mais vraiment, te sens pas obligé d'accepter." il y a quelque chose qui plombe un peu dans cette phrase, et la suivante en rajoute une couche : sur elle, cette fois. "Et puis, pour ce qui est des choses importantes à gérer, je crois que je vais m'abstenir aujourd'hui. C'est une question de sécurité, à ce stade.."

Enfin, ta voix réussit à se libérer de ta gorge, et elle est toujours aussi calme et posée. Un fond un peu troublé, ceci dit. Ta voix non plus ne sait pas vraiment mentir.

"T'as pas besoin de t'excuser d'essayer de faire du bien aux gens… tu fais de ton mieux" que tu lui glisses donc, sans parvenir à rassembler tes pensées et idées pour pouvoir répondre à tout ce que tu as pu entendre jusqu'ici. Tu aurais aimé la rassurer sur tous les points, au lieu de ça, tu choisis le tir groupé, sans doute parce que tu ne te sens pas capable d'en faire plus sur le moment. "Je… voulais pas que tu…" tu te perds vraiment dans tes réflexions, le fil s'échappe, léger filet d'air qui s'échappe de tes lèvres alors que tu te maudis intérieurement de ne pas réussir à en aligner plus. "Désolé, je… laisse tomber. J'arrive pas à parler." que tu lui avoues en te massant un peu la tempe, tellement honteux sur le moment, que tu sens des prémices de larmes nerveuses serrer ta gorge. En plus, tu sens ton dos qui te relance, et le front endoloris n'en rate pas une pour te rappeler qu'il existe. Si le ridicule tuait, tu serais mort au moins dix fois.

Misérable, c'est le mot. Le poids qui semble s'être installé sur tes épaules depuis quelques minutes semble en témoigner, tu ne te sens pas tout à fait fier, ni même à l'aise. Ce reset a un drôle de coup finalement. Enfin, ça pourrait être pire, comme disait maman. Par ailleurs tu ne remarques absolument pas la grimace lorsqu'elle va chercher sa tranche de brioche, étant bien trop occupé à reluquer le fond de ta tasse encore fumante de cappuccino sucré. Ça n'a pas la même odeur que ceux que tu sentais là-bas… mais ça t'y fait penser quand même. Pourquoi fallait-il que cela s'amasse autant de si bon matin ?

"Et toi alors, tu vas sauver combien d'autres résistants aujourd'hui après moi ?" sauver, vraiment ? Est-ce qu'elle pense vraiment ça, ou est-ce qu'il s'agit d'un moyen de se comparer à toi, à se mettre plus bas que terre, alors qu'elle a autant de mérite, si ce n'est plus, à vouloir soulager lesdits résistants ? T'as le courage d'aller la regarder à nouveau, sans doute parce que t'as l'impression d'avoir été un peu bousculé par cette question ; question tournée de telle façon qu'il s'agirait presque d'un compliment. Est-ce que… c'était un compliment ? "T'as pas dû avoir une minute à toi depuis cet été. Ca va mieux en ce moment, t'as pu faire une pause?" vas-tu réussir à rassembler tes trois neurones efficients matinaux et les calmer à coup de savate invisible ? C'est que t'aimerais bien.

C'est sans compter qu'elle mentionne cette fameuse période estivale, qui t'inspire à la fois un brouillard électrique et une crevante joie. Celle d'avoir retrouvé Dani et d'autres. Le reste, c'est bien une accumulation que beaucoup ont senti avec plus ou moins d'intensité, sans jamais faillir. Des mois passés à tenter de régler ce qu'il y a à régler, alors que cela prendra bien des années dans les faits. Sortant de la bouche de Vanessa, tu te rappelles également de cet épisode particulièrement malaisant, où tu l'as aperçue pour la première fois dans un état que tu ne lui aurais pas soupçonné. L'autre résistant avec lequel elle se trouvait (le copain de Dean)(enfin, copain-copain-ami, vous avez comprit) était tout aussi excédé et tu as eu la nausée pour toute la soirée après ça, avec un pouls à en faire crever une souris de labo. Heureusement ou pas, tu ne t'attardes pas trop sur ce souvenir-là, qui t'aurais sans doute valu une nouvelle poussée d'anxiété : au lieu de ça, tu prends une gorgée de ton café - et tu t'y brûles, comme d'habitude - légère grimace alors que tu n'as pu que t'y tremper les lèvres.

C'est déjà pas mal, qu'il dirait.

(1) Alors t'inspire doucement, emplit tes poumons d'air, brasse des yeux la cuisine rapidement, et avec un aplomb qu'on ne te soupçonnerait pas en cette matinée, tu lui déposes tes mots avec une franche sincérité. "Je sais pas en quoi je t'ai sauvé mais si tu te sens bien, ou mieux… c'est le principal" (écho, tu as la sensation de te répéter, mais t'y es habitué) nouvelle œillade dans sa direction, que tu mesures. Faut dire qu'elle semblait pas aller mieux à cause - grâce - à toi. Ton visage s'éclaircit un peu, le brouillard est un peu levé par le sourire. "Au moins on a pas ta porte à retaper, j'ai pas eu le courage d'y faire un trou" haussement d'épaules. En plus, t'es pas du tout bricoleur, donc on peut dire que tu aurais été encore plus ridicule et inutile que tu ne l'es déjà maintenant. "On peut dire que je t'ai épargné de pire, mais sauver…" pire, c'est le genre de choses auxquelles il ne vaut mieux pas penser, à moins de vouloir l'attirer. "Et les autres, j'ai pas la sensation de les sauver. Ce sont eux qui travaillent plus que moi… et sans leur propre investissement, ils iraient nulle part." et force est de constater que celles et ceux qui ont l'étincelle peuvent trouver la clé qu'ils possèdent déjà. Tu ne fais que les soulager par la parole, tu ne fais sans doute pas grand-chose de plus. Être là, être toi. Y'a peut-être aussi de ça, mais tu serais bien mauvais pour en juger toi-même. "Toi, par contre… c'est clair que si j'avais tes capacités, j'en sauverais aussi, des gens. Je veux dire, vraiment." c'est dit un peu plus bas, dans un soupir léger, constatation d'évidence.

"J'espère juste qu'on réussira à se remettre de tout ça, mais ça prendra du temps" l'usage du on est particulièrement juste dans cette situation où, de fait, tu te dépersonnalises comme jamais. Tu ne parviens pas à lui parler de toi, vraiment, du premier coup disons, sans doute parce que tu ne te sens pas plus important que la communauté. Depuis cet été, vous avez tous et toutes souffert à l'unisson.
Pourtant ton léger silence n'amène pas que l'écho d'un tout, poussé par on ne sait quoi à t'exprimer. "Je prends quelques jours par-ci par-là" mais tu y penses toujours, à ces visages, et tu n'avoueras sans doute jamais que tu peines à te couper de ce que tu entends ou voit. C'est que tu es allé toquer à beaucoup de portes dernièrement, et les prochaines semaines devront sans doute être tout aussi chargées. Ton œil est descendu sur sa main, l'élément que tu as remarqué quelques petites minutes plus tôt te tapant à la tempe - tu as besoin de le dire, comme d'habitude, sans réfléchir.

"Tu… n'es pas droitière normalement ?" la question est aussi ridicule que ton hématome naissant au milieu du front. Tu aurais juré la savoir droitière, c'est qu'elle doit avoir un peu plus mal que ce que tu pensais - ou plutôt, ce qu'elle avançait. "Je peux te faire les autres, tu en veux combien ?" tu perçois sa gêne mais maintient ta proposition. "Comme ça je m'en ferais aussi. Ça me dérange pas." non loin suivi d'un non moins périlleux… "…de toute façon on aura bien d'autres fois pour que tu fasses les miennes, si ça te gêne."

Si elle accepte ta proposition, tu ne réalises pas encore tout de suite à quel point ta phrase a pu sonner… enfin, elle a sonné bizarrement, là, vous sentez pas ? Ça fait un peu "hé, tu veux pas passer un peu plus de temps avec moi" ? Vraiment, quelle idée, alors que vous êtes sous le même toit… il te suffirait juste d'aller la chercher, faire cinq ou dix pas, et c'était fait. Chose que tu n'as jamais faite malgré la facilité déconcertante du geste. Ce n'est pas faute d'en avoir eu envie plusieurs fois, et vu ce que tu lui as servi aujourd'hui, on comprend mieux pourquoi tu n'as jamais fait. Un carambolage en règle s'il en est.

Tu termines celle qu'elle s'évertuait à tartiner et tu la lui tends.

"Tiens." jauge un peu, comme pour lui demander si elle voulait une dose différente. Lorsqu'elle récupère son dû, "Et toi ? Tu as--" tu sens sa main te frôler et… panique. À bord. "Je… euh…" tu aurais dû lui poser tout simplement devant elle, tu aurais dû y penser, faire attention aussi. Frisson qui te prend alors que tu es bien au chaud sous ton pilou, frisson qui ne se sait pas. Ravale un peu ta salive, l'œil un peu fuyant. "Je disais… enfin je me demandais si toi aussi tu avais pu décompresser depuis, mais c'est idiot, puisque t'es allée en soirée hier, ça répond à ma question, pas vrai ?…" et c'est reparti pour un tour, alors que tu pensais avoir reprit un peu d'équilibre, te revoilà à jouer au mauvais funambule. Est-ce que c'est la première fois que Vanessa te touche… comme ça ? Enfin, sur la peau, vous comprenez ? Tout ton esprit en branle semble t'assurer que c'est bien le cas, oui ; et c'est pas tout à fait ce à quoi tu t'attendais aujourd'hui. Sacré festival s'il en est.

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Vanessa Devon
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Ezio & Vanessa
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octobre 2007, La Tour

S’ils sont deux à en arriver à la conclusion qu’elle s’excuse de trop, c’est que forcément, elle doit abuser de l’utilisation du mot. Mais comment faire pour l’éviter, quand tout ce qu’elle lui inflige depuis le départ n’est qu’une succession de motifs le justifiant ? "Je… voulais pas que tu… Désolé, je… laisse tomber. J'arrive pas à parler." Voilà, il en a tellement marre qu’il ne sait plus comment lui dire tout en restant poli. Bravo, Vanessa. C’est évident qu’il en a perdu ses mots, qu’il aimerait certainement pouvoir lui dire d’arrêter de s’enfoncer, peut-être même qu’il voudrait lui demander de quitter la pièce pour qu’il puisse profiter d’un petit déjeuner au calme. C’est sûrement ça, même, parce qu’en plus, elle est bavarde. Trop. Et comme elle ne sait visiblement pas quoi faire d’autre ce matin, elle enchaine avec une nouvelle question à laquelle il semble avoir du mal à trouver une réponse.

Elle n’est pas claire. Elle parle trop. Et elle s’excuse trop. Le bilan matinal continue de s’alourdir, ça l’étonnerait à peine si d’autres péripéties s’ajoutaient à la liste d’ici la fin de la journée, ça lui aurait certainement valu un Piètre ou un Troll du temps où elle était à Poudlard. "Au moins on a pas ta porte à retaper, j'ai pas eu le courage d'y faire un trou" Elle relève les yeux vers lui, avec un sourire timide aux lèvres. Sur une échelle de 1 à 10 ça aurait pire à quel point de commencer la journée comme ça ? Au moins 10, non ? Quoi que … en comparaison avec ce qu’ils avaient eu .. un bon 8 pourrait convenir. « Merci de pas en avoir fait, j’avoue que je l’aime bien comme elle est. » Faut dire que c’est bien pratique les portes avec une surface lisse, sans impacts ni ouvertures, on peut facilement se cacher derrière ! Au sens propre comme au figuré, elles sont une vraie protection face au regard des autres.

"On peut dire que je t'ai épargné de pire, mais sauver…" Le terme de sauvetage s’éloigne de celui qu’ils ont connu dans l’été, de celui qu’ils connaissent de manière plus générale, mais ça en reste un. Au moins à ses yeux.  "Et les autres, j'ai pas la sensation de les sauver."  Et pourtant … elle les entend bien les commentaires discrets des autres résistants au sujet d’Ezio. Il écoute, il sait écouter sans porter de jugement, il inspire confiance, avec lui, les mots viennent plus facilement – ça, elle peut en témoigner aussi  - il est de toute évidence un atout pour l’ordre. "Toi, par contre… –  elle, quoi ?  –   c'est clair que si j'avais tes capacités, j'en sauverais aussi, des gens. Je veux dire, vraiment." Ses capacités ? A l’entendre, elle accomplit des choses extraordinaires quand elle ne fait vraiment que prodiguer quelques soins qu’elle qualifierait d’élémentaires … Elle dirait même que cela s’apparente davantage à du bricolage qu’à de réels soins. Certes, elle a beaucoup appris ces dernières années, c’est indéniable. Elle pourrait probablement survivre aux urgences de Ste Mangouste ou de n’importe quel autre hôpital pour sorciers du pays, mais, elle n’a pas l’impression d’accomplir grand-chose. Comme on lui a déjà dit, elle reste au chaud pendant que d’autres risquent littéralement leur vie à attendre. Ce sont les autres qui travaillent le plus, elle, elle ne fait que réparer les morceaux, après. On lui laisse ce qui semble être la partie la plus facile de l’équation.

De leurs responsabilités respectives, elle enchaîne avec un autre point essentiel, le repos, l’importance de s’aérer l’esprit autant que possible. "Je prends quelques jours par-ci par-là" L’idée est jugée intéressante. Très intéressante, même. « Je devrais faire ça aussi, partir. Mais genre vraiment le faire plusieurs jours. » Elle n’a bien sûr aucune idée de l’endroit où elle irait, peut-être chez Jules ? Elle le lui avait proposé la dernière fois, mais est-ce que ce séjour serait compatible avec l’emploi du temps de la joueuse de Quidditch maintenant qu’elle avait rejoint une nouvelle équipe ? Ou alors il faudrait qu’elle parvienne à convaincre quelqu’un d’autre d’accepter une escapade loin de leur quotidien. Quelques noms lui viennent déjà en tête, si jamais des vacances au Pays de Galle venaient à être compromises.

Mais le changement de sujet ne dure finalement pas si longtemps que ça, très vite, ils en reviennent à elle. Elle et sa situation inconfortable de maladroite. "Tu… n'es pas droitière normalement ?"  L’observation formulée la trouble autant qu’elle l’interpelle, au point de l’arrêter dans son geste. Est-ce qu’il est si bon observateur que ça ? Elle n’est même pas certaine de pouvoir dire qui est droitier ou gaucher dans la planque. Encore moins, lui. « … si. » Mais, il lui faudra bien encore quelques minutes avant qu’elle n’ose à nouveau laisser quoi que ce soit entrer en contact avec sa main. Plus par crainte de la douleur qui ne doit par ailleurs ne plus être qu’une sensation de picotements désagréables. De la gêne par-dessus de la gêne, fantastique ! « Mais ça va, hein. » Oui, c’est pour ça qu’elle utilise sa main gauche.

"Je peux te faire les autres, tu en veux combien ?" Elle ouvre la bouche pour la refermer aussitôt. Vient-il vraiment de lui proposer de faire ses tartines ? Est-ce qu’elle a l’air aussi mal à l’aise que ça en utilisant la gauche ? Apparemment, oui. La scène doit avoir l'air pathétique pour qu'il décide d'intervenir. Tout ça parce qu’elle n’a pas fait attention à ce qu’elle faisait, qu’elle a placé un peu trop d’espoir dans le vieux morceau de tissu qui n’avait bien entendu pas offert de protection suffisante face à la température de l’eau. Elle ne sait plus où se mettre, ne sait pas quoi dire non plus. Elle pourrait accepter, mais ce serait reconnaître à nouveau qu’elle fait tout de travers depuis le début. "Comme ça je m'en ferais aussi. Ça me dérange pas. – il a vraiment l’air décidé à l’aider - … de toute façon on aura bien d'autres fois pour que tu fasses les miennes, si ça te gêne." A son tour de prendre des couleurs. « euh .. oui ? .. d’accord ? » Elle serait bien en peine d’expliquer le pourquoi du comment le rouge lui monte aux joues. Est-ce l’idée de se retrouver à nouveau avec lui ? Pourquoi rougirait-elle de ça, il n’y aucune raison que cela se produise, c’est rien de se retrouver en présence de quelqu’un d’autre dans une pièce, ça lui arrive tout le temps. A moins que ce soit l’idée d’inverser les rôles et de se trouver dans un cercle sans fin de « je te fais tes tartines, tu me fais les miennes, à ton tour maintenant. » Vraiment, les réactions du corps humainsont parfois incompréhensibles ! Elle sait qu’elle est mal à l’aise, inutile de l’afficher à la vue de tous, enfin à celle d’Ezio en l’occurrence. « Je.. – ses épaules s’affaissent alors qu’elle repose la cuillère – je veux bien, oui. Pour les tartines. » qu’elle précise rapidement.

Elle le regarde alors s’emparer de sa tartine, ramener vers lui confiture et cuillère, et s’atteler à la tache qu’elle avait tenté de mener à bien. « J’en prendrais que deux, t’embête pas trop pour moi. » qu’elle ajoute d’une petite voix, toujours embarrassée à l’idée qu’il en arrive à lui préparer son petit déjeuner. Encore une chance qu’elle soit en mesure de manger seule ! Cette seule pensée suffit à lui refaire prendre des couleurs qu’elle pensait avoir fait disparaître de ses joues. Ça serait vraiment une catastrophe.

La première tartine lui revient, et au moment de la récupérer, ses doigts passent délicatement sur les siens. Le contact ne dure pas longtemps, tout juste une fraction de secondes, mais c’est suffisant pour qu’elle se fasse une réflexion silencieuse sur la douceur de sa peau. A l’image de son caractère, en fait.

Les mots d'Ezio buttent un peu les uns contre les autres avant qu’une phrase plus complète ne soit formulée. "Je disais… enfin je me demandais si toi aussi tu avais pu décompresser depuis, mais c'est idiot, puisque t'es allée en soirée hier, ça répond à ma question, pas vrai ?…" Idiot, non, loin de là. Ils tournent simplement en rond, revenant sans cesse à ce mot ‘’désolé.e’’, faisant trois pas en avant pour en refaire deux en arrière. La conversation piétine sans qu’ils ne parviennent vraiment à aller de l’avant, phénomène étrange pour personne aussi bavarde qu’elle qui ne manque pourtant pas de sujets sur lesquels échanger. « J’essaye de sortir quand je peux, on est plutôt tranquilles dans ce coin, tu verras. Mais des petites sorties comme celle d’hier, il m’en faudrait des dizaines. » Le type du film étant bien entendu à varier à chaque fois. « Tu sais que ma première année ici, je ne suis presque pas sortie ? C’était vraiment le strict minimum. Alors que dans le fond, j’en mourrais d’envie. » La sensation d’inconfort à se retrouver plongée au milieu d’une foule, l’impression d’être sans cesse observée alors que ce n'est pas le cas, l’impression que le monde entier sait qui vous êtes et est prêt à vous sauter dessus pour vous arrêter, tout ça lui revient et la fait frissonner malgré le port du pull.  Avec le temps, elle s’est faite moins forte, mais elle reste là, dans un coin, prête à jaillir à la moindre opportunité. Songeuse, elle prend le temps de prendre une nouvelle gorgée de son thé avant de reprendre le fil de sa confidence. « C’est les gars qui m’ont convaincue de mettre le nez dehors un peu plus souvent. Une des meilleures idées qu’ils aient eu, si tu veux mon avis.» Vraiment. « T’irais où demain, si tout ça s’arrêtait ?» La question lui est souvent venue en tête, la réponse a souvent variée, aussi. Vanessa aime les voyages, elle en a vu des destinations avec sa famille. Privée de cette liberté, elle en est réduite à simplement imaginer ses destinations. « Je – je veux dire, une fois que tu aurais retrouvé tes proches, t’irais où, tu ferais quoi ? » La question est peut-être trop personnelle … est-ce que ce n’est pas trop intrusif ? Elle sait que certains n’ont pas de problème à aborder leurs rêves et espoirs, pour d’autres le sujet est toujours compliqué.  « T’es pas obligé de répondre, je suis un peu trop curieuse, je peux pas m’en empêcher. » qu’elle s’excuse sans utiliser le mot pour la énième fois.

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Deux tartines, il en aurait suffi d'une de plus pour que tu te décomposes sur place. Le contact t'a électrisé et t'a rendu aussi flasque qu'une guimauve par la même, frissons dont ton corps semble encore préserver l'empreinte pour on ne sait quelle raison. Une bonne comme qui dirait, puisque "les choses sont bien faites". Les choses sont bien faites pour les gens à qui il n'arrive pas de sombres malheurs chaque matin, et pour sûr tu n'estimes pas en faire partie. Les choses sont bien faites pour les personnes qui ont le courage de lire entre les lignes, entre les fosses creusées pour accueillir les cadavres d'une guerre inutile. Tu as beau être sage pour ton jeune âge, certains diraient, tu n'as pourtant jamais pu entendre ni comprendre l'intérêt des guerres. Moldues ou sorcières. Celles qui ont secoué le monde sorcier, avec du recul, semblent s'être forgées par un manichéisme assez ardent, voire évident. Méchants sorciers adeptes des arts noirs et suppôts du Lord et d'autres prédécesseurs plus pourris encore, contre gentils sorciers bienveillants et un brin idiots comme tu peux l'être toi-même. Être dans le camp des gentils et des méchants devrait être une question de point de vue : si ça se trouve, les Mangemorts ne se savent pas aussi cruels qu'ils ne le sont vraiment pour toi, pour vous. Si ça se trouve, vous ne faites pas les choses aussi bien et peut-être vous voiliez-vous la face à penser que vous valiez mieux qu'eux. Chez les moldus, quelques guerres ont emprunté cette idée blanc-noir et très sommaire, mais pas tant, estimes-tu. Pas que tu en aies vraiment connu d'autres que celles lues dans tes manuels scolaires, mais tout de même. Si ce n'est pour renaître, les guerres sont d'une inutilité précaire.

Les choses sont bien faites donc, mais pour toi, trop idéaliste, trop à côté de la plaque pour certains, elles ne le sont pas toujours pour celles et ceux qui souffrent de maux indicibles. Le genre de maux que toi-même tu peines à entendre et auxquels tu ne peux pas grand-chose.
Alors s'il y a une bonne raison à toutes ces émotions, à ces réactions, tu espères qu'elles soient l'œuvre du "bien faire" de l'univers auquel tu crois tant, et que tu sais vibrer en chacun de vous, "bons" ou "mauvais".

Je devrais faire ça aussi, partir. Mais genre vraiment le faire plusieurs jours. Réaction critique en toi car ces mots résonnent encore, qui te sent soudainement inquiet à l'idée qu'elle disparaisse de la Tour pour "plusieurs jours" qui devraient être sécures (mais rien n'est sécure, quand on revêt le blason de l'Ordre). Pensée qui t'évite de trop relever le rouge à ses joues, qui doit être tout aussi présent sur les tiennes, parce que l'évidence le veut. Fort heureusement, tes sollicitations finissent tout de même par déverrouiller quelque chose, quant bien même la sensation de faire du sur place est prenante. Tu prends une gorgée de ton cappuccino, puis deux : vraie bénédiction de pouvoir avoir encore ça après tout ce qu'il se passe en dehors, te dis-tu. A raison certainement.

"J'essaye de sortir quand je peux, on est plutôt tranquilles dans le coin, tu verras." Tranquilles à quel degré, celui de Pepito ? Parce que tu doutais qu'elle en consomme aussi. "Mais des petites sorties comme celle d'hier, il m'en faudrait des dizaines." Retourner à une vie normale, comme qui dirait, ce qui n'est pas possible. Toujours à se heurter à la réalité, dure réalité qui ne cesse de vous enfermer un peu plus dans ces carcans appelés planques. "Tu sais que ma première année ici, je ne suis presque pas sortie ? C'était vraiment le strict minimum. Alors que dans le fond, j'en mourrais d'envie." ça, tu peux imaginer ; toi qui adore aussi flâner. Tu ne veux pas lui demander depuis quand elle est là, sans doute parce que tu n'as pas envie de réveiller quoi que ce soit de plus douloureux. Au lieu de ça, tu l'écoutes, picorant et finissant ton café par la même, les gestes lents et posés. "C'est les gars qui m'ont convaincue de mettre le nez dehors un peu plus souvent. Une des meilleures idées qu'ils aient eu, si tu veux mon avis. - C'est une bonne chose que t'aies pu franchir le pas, c'est pas simple." parce que d'autres se piègent eux-mêmes dans leur pseudo-confort, si on peut appeler ça du confort parfois, paralysés par l'angoisse. Tu l'entends. A chaque fois que tu dois sortir et aller dans d'autres planques, l'angoisse te tiraille et dérègle ton organisme.

Tu finis d'avaler ta gorgée tiédie quand une question inopinée éclate dans la conversation déjà bancale. "T'irais où demain, si tout ça s'arrêtait ?" tu manques même de t'étouffer, de peu, si bien que tu te racles un peu la gorge et tapote ton torse pour soulager cette presque fausse-route. Tu ne te rappelles plus la dernière fois où tu t'es projeté de cette façon-là. La dernière fois que ça avait été le cas, Vanessa n'était plus qu'un fantôme inaccessible, bien plus proche d'autres que de toi. "Je - je veux dire, une fois que tu aurais retrouvé tes proches, t'irais où, tu ferais quoi ?" ça te perturbe assez, comme question, et tu ne peux pas feindre quoi que ce soit, tu es aux prises avec diverses émotions qui pointent alors le bout de leur nez. Tu ne sais pas vraiment répondre à la question sur le moment, de fait, mais tu pourrais essayer, si c'est pour qu'elle comprenne. "T'es pas obligé de répondre, je suis un peu trop curieuse, je peux pas m'en empêcher. - T'en fait pas," que tu lui signales avec un doux sourire. L'œil part un peu en biais, dans une réflexion troublante. Tu vas bien réussir à lui sortir quelque chose, pas vrai ? Quelque chose qui ne te crame pas sur place, même si tu as déjà très chaud au visage. "Je... sais plus trop."

Parce qu'avant, t'avais quelques plans. Plutôt clairs. Rentrer en Sardaigne, parcourir l'Europe tant que la liberté et la paix règnent encore. Mais avec ton expérience, avec les personnes que tu as accueillies sur le chemin, avec certains ressortis du passé - elle est assise devant toi, pour la première à laquelle tu penses - les aspirations ne sont plus tout à fait les mêmes. Ta famille et ton sang sont tout pour toi, raison pour laquelle tu as encore d'énormes difficultés à en parler, même auprès de ceux qui te sont le plus proche. Tu t'inquiètes pour eux comme on s'inquièterait qu'un missile ne leur tombe dessus par mégarde, alors que c'est toi qui te trouve aux premières loges.

Alors oui, tu aimerais rester avec Dani, même si Dani ne voudrait peut-être pas rester avec toi. Tu aimerais aussi rester avec Vanessa, pour lui montrer ce qu'elle ne sait pas de toi, jouir d'une vie de bohème comme tu l'as toujours souhaité au fond de toi, comme un appel. "J'aimerais partir voyager, découvrir le monde, pouvoir rencontrer des gens qui ont une autre expérience de la vie que la mienne" et pouvoir t'enrichir humainement, pouvoir grandir. Tu sais que ça, tu voulais le faire seul, même si tu ne l'es jamais vraiment ; mais aujourd'hui l'inquiétude d'un paria est bel et bien ancrée. Sortir et se déplacer avec autant de légèreté demanderait une rééducation plus ou moins longue, tu le sais.

Toujours est-il qu'il y a d'autres choses que tu souhaiterais faire, si tu le pouvais. Tes yeux se perdent un peu dans un coin du plafond, comme si ce dernier allait montrer à Vanessa les constellations que représentent le fil de tes pensées. "Je me dis que j'aimerais montrer à Dani là où j'ai passé mes plus belles vacances en Sardaigne," il y a un petit sourire qui germe sur tes traits, un brin attristé, à moins qu'il ne soit seulement ému à cette idée. L'air un peu plus perdu encore dans tes fantasmes, tu poursuis. "J'aimerais apprendre à te connaître plus, et... si tu veux voyager toi aussi, tu pourrais aussi faire un saut en Italie ?" tu ne réalises pas encore ce que tu viens de dire, comme la psyché accrochée à un nuage. "Si ça se trouve t'aimerais bien l'Italie, et y'a plein d'endroits sympas à visiter" les racines, indispensables une fois prit dans un conflit collectif. "Paris c'est quand même moins beau, sauf chez les riches à l'ouest." parce que tu t'es toujours considéré comme pauvre, tu fais la distinction, sans pour autant avoir vraiment d'animosité dans la voix ; c'est pour toi un fait, puisque toutes les banlieues parisiennes ne se valent pas, et l'intra-muros n'en parlons pas. "T'es déjà allée à Paris ?" lui demandes-tu alors un peu naïvement. Ce avant de lui retourner sa question, parce que la réponse t'intéresse tout autant. "Et... toi ? Tu ferais quoi ?"
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Vanessa Devon
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Vanessa Devon
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Ezio & Vanessa
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octobre 2007, La Tour

Elle le sent bien, elle l’a pris de court avec sa question, il a manqué de s’étouffer ! La chose à faire aurait été de s’arrêter là, de ranger le petit déjeuner, remonter à l’étage et se faire oublier. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle se reprend, qu’elle lui dit qu’il n’est pas obligé de répondre, ça a peut-être réveillé des souvenirs en lui, des détails qu’il aurait préféré garder enfouis ? Même quand il lui dit de ne pas s’inquiéter avec un sourire qu’il doit vouloir rassurant, elle est prête à arrêter leur conversation, à s’excuser et remontrer se faire oublier dans sa chambre pour le reste de la journée.

Mais Ezio lui répond. Avec un peu d’hésitation d’abord, puis avec un entrain qu’elle ne lui avait pas encore vu. Comme s’il se sentait plus à l’aise, plus en confiance. Il donne l’impression de lui décrire un tableau. Elle a tout de suite su que c’était un rêveur, il ne dit finalement pas grand-chose, mais ça suffit à la faire rêver aussi un peu, à imaginer d’autres paysages que ceux de York. Quand il sourit, elle se surprend à sourire aussi, même si elle n’a aucune idée de ce qu’il a pu voir ou vivre en Sardaigne. Elle se dit que ça doit être sympa pour qu’il veuille y amener quelqu’un. Ça pourrait être une idée de destination sympa ! Elle n’y est jamais allée. À vrai dire, il y a tout un tas d’endroits dans ce monde qu’elle n’a pas eu l’occasion de visiter, malgré les quelques voyages faits avec ses parents. Il faudrait qu’elle leur demande s’ils - "J'aimerais apprendre à te connaître plus, et.. – et il n’en faut pas plus pour lui faire perdre le fil de ses pensées et reprendre des couleurs, avant de constater non sans une certaine dose de soulagement qu’il n’a probablement rien remarqué. Elle s’est assez fait remarquer ce matin, inutile d’en rajouter ! – . si tu veux voyager toi aussi, tu pourrais aussi faire un saut en Italie ?" Il voudrait apprendre à la connaître davantage et lui faire visiter l’Italie à elle ? Même après les incidents qu’elle avait provoqué à la chaîne ?  "Si ça se trouve t'aimerais bien l'Italie, et y'a plein d'endroits sympas à visiter" Elle n’en doute pas, il y a quelque chose dans sa voix, dans sa façon de présenter ses projets qui l’incite à le croire.  "Paris c'est quand même moins beau, sauf chez les riches à l'ouest." Ça non plus, elle serait bien incapable d’en juger. De la France, elle ne connaît que le sud, la côte, la mer et la plage. "T'es déjà allée à Paris ?" Elle lui répond non, d’un hochement de la tête. Tout le monde semble y avoir déjà été au moins une fois, mais elle, ce qui lui fait se demander si elle n’est pas passée à côté de quelque chose. Il paraît que c’est beau, Paris. Tout le monde n’en dit que du bien. Il faudrait peut-être qu’elle y aille, juste pour se faire sa propre idée. "Un jour, peut-être ?" Elle n’ira voir qu’à l’ouest s’il le faut, après tout ce qu’ils ont vécu, elle a besoin d’un peu de beauté, même si c’est un peu superficiel, elle est prête à l’accepter.

"Et... toi ? Tu ferais quoi ?" Sa réponse tarde un peu. Bêtement, elle fait une fixette sur ce qu’il a dit un peu plus tôt. Apprendre à la connaître. Pourquoi ? A sa place, c’est bien la dernière chose qu’elle aurait mis sur sa liste. Elle n’est pas si intéressante que ça, elle n’a rien fait d’exceptionnel si ce n’est faire parler d’elle pendant des jours suite à sa conversation animée avec Seamus … Vraiment pas de quoi intéresser qui que ce soit. Et il a eu l’occasion de voir certains de ses défauts en l’espace de quelques minutes. Il y a dans cette planque des gens beaucoup plus intéressants qu’elle, pourquoi ne pas s’intéresser à eux ? Ezio lui-même doit être plus intéressant qu’elle ! Alors, pourquoi ? Lui a-t-il dit ça uniquement par gentillesse ?

" Je ... Je sais pas trop." Il y a tellement de trucs qu’elle aimerait faire, mais comment donner la priorité à l’un par rapport aux autres ? "Il faudrait sûrement que je fasse le tour de ma famille, ils doivent se dire que je les déteste …mes parents ont plein d’excuses à donner, mais bon … " Officiellement, elle travaille à l’étranger. Officiellement, elle est dans l’humanitaire et les moyens de communication sont très mauvais là où elle se trouve. Officiellement, tout va bien pour elle. " J’irai voir Jules aussi, on ne se voit pas assez, j’ai obligation d’aller passer des vacances au Pays de Galles " Sentant qu’il doit manquer quelques éléments à Ezio, elle précise."Jules Doherty, la super joueuse de Quidditch. Ma meilleure amie depuis Poudlard, tu l’adorerais, j’en suis sûre ! " Tout le monde aime Jules, c’est un constat qu’elle a fait dès qu’elles se sont rencontrées. Ezio ne pourrait que l’aimer aussi. Peut-être qu’elle pourra l’emmener avec elle, une prochaine fois ?  Non .. ça serait faire prendre des risques inutiles à une personne de plus. Tant pis, il faudra qu’il se contente de la croire sur parole. " Oh, et j’irai voir l’Italie, maintenant que je sais que j’y aurais un guide de confiance qui semble connaître les endroits dignes d’être visités. " Ça ressemble à de beaux projets, de jolis rêves qu’on aimerait réaliser un jour. "Tu sais, on voyageait souvent pendant les vacances avec mes parents. Espagne, Grèce, Norvège aussi, ça fait beaucoup plus rêver que nos petits voyages de planque en planque. " Tout ça lui manque, elle doit bien le reconnaître. Si elle avait pu, elle lui aurait montré toutes les photos qu'ils avaient prises à l'époque.

"Mais, je sais que je serai incapable de recommencer une vie ailleurs, sans tout le monde ici. " Ils sont devenus sa famille, l’idée d’en être séparée lui semble difficile à envisager. Son quotidien repose sur eux, tout tourne autour d’eux, que serait-il s’ils venaient à  sortir du tableau ? "Enfin, incapable … c’est peut-être un peu exagéré, je veux dire, j’imagine que ce serait difficile. " Pourrait-elle vivre toute seule après ces années passées en colocation ? après avoir eu à craindre une attaque, pourrait-elle fermer sereinement la porte d’un appartement et réussir à fermer les yeux ? Est-ce qu’ils pourraient tous reprendre leur vie là où elle s’était arrêtée ?

"Tu crois que … non, rien ... je .. " Elle prend une nouvelle bouchée dans sa tartine. Ils étaient bien à parler de jolies choses et elle s’apprêtait à tout gâcher avec des sujets trop sérieux, trop proches de leur réalité. Il faudrait vraiment qu'elle apprenne à se taire, parfois. "... merci pour les tartines." finit-elle par dire.


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Le délai de réponse certain de Vanessa ne provoque pas chez toi quelque chose de l'ordre de l'inquiétude, ni même de la remise en question : à vrai dire, ce dernier s'est parfaitement calqué à ta redescente sur Terre, ce qui te laisse encore (au moins pour un temps) parfaitement inconscient de ce que tu as pu raconter. Tu restes là avec la vague impression d'avoir beaucoup trop parlé, sans savoir remonter le fil correctement - de toute façon, nous sommes bien en matinée et le fil le plus important à cet instant, c'est celui que la medicomage te tend. "Je ... Je sais pas trop." tu t'empresses de terminer le contenu de ton mug et de le garder un peu en main, comme pour te donner une fausse prestance (?), un certain équilibre à ce haut du corps qui serait prêt à tout lâcher pour un mot de travers. "Il faudrait sûrement que je fasse le tour de ma famille, ils doivent se dire que je les déteste ...mes parents ont plein d'excuses à donner, mais bon ..." la vérité c'est que tu en sais si peu sur sa famille, si bien qu'à ces propos ton esprit s'est mit à divaguer pour trouver ce qui aurait pu amener à une telle pensée. Lui assurer qu'ils ne la détestent pas est d'ailleurs quelque chose que tu aurais souhaité lui dire, mais cette phrase est morte au fond de ta gorge : tu n'as aucune légitimité à avancer des choses pareilles, quant bien même ton cœur te le dirait. La vérité, la vraie, c'est que tu ne sais rien.

Alors tu écoutes avec toute l'attention du monde ce que Vanessa te partage. Vous vous preniez les pieds dans le tapis depuis le début, à croire que ta maladresse avait engendré une suite de petites catastrophes, jusqu'à vous noyer tour à tour. Ce n'est pas comme ça que tu aurais souhaité que ça se passe, mais c'est à ces quelques instants d'équilibre que tu te rattaches, et ça devrait bien être suffisant. (Au moins jusqu'à ce que tu ne te tortures le crâne à vouloir repasser le fil de tes bêtises, à toi, une fois le petit déjeuner terminé.)

"J'irai voir Jules aussi, (est-ce bien cette Jules auquel tu penses ?), on ne se voit pas assez, (bon sang c'est vraiment elle, sa meilleure amie de...), j'ai obligation d'aller passer des vacances au Pays de Galles." tu te sens projeté dans le passé, dans les couloirs de Poudlard, ce qui ne semble pas être une très belle expérience, à en voir la légère crispation qui te prend. Parce qu'avec ce throwback en temps réel, tu as aussi droit à ces émotions qui étaient un peu trop présentes, autrefois, et qui étaient dirigées vers une seule. "Jules Doherty, la super joueuse de Quidditch. Ma meilleure amie depuis Poudlard, tu l'adorerais, j'en suis sûre !" tu parviens à sourire et à hocher la tête à la positive, parce que pour sûr, c'est une belle personne. "Oui, ça me dit... enfin ça me dit quelque chose, oui" plus que de te dire quelque chose, tu les revois encore ensemble à déambuler dans ces grandes allées froides du collège magique. Vaut-il mieux ne pas trop y rester. "Ce serait un plaisir de pouvoir la rencontrer" pour de vrai, mais... ne serais-tu pas de trop ? Passé au crible de son jugement ? Savait-elle, pour... pour toi et... et s'il elle voyait ? Vaudrait-il mieux pas. En plus, on t'attend bien autre part.

"Oh, et j'irai voir l'Italie, maintenant que je sais que j'y aurais un guide de confiance qui semble connaître les endroits dignes d'être visités. - Elle mériterait d'être visitée toute entière !" et c'est le cas aussi pour d'autres pays, c'est évident. Tu as sorti la phrase sans réfléchir, mais pas sans relever, après coup, la réelle teneur de la chose : tu lui as dis quelque chose avant, et tu espères ne pas avoir été trop démonstratif. Ce moment de flottement commençait à montrer ses couleurs, et heureusement, elle ne s'arrête pas là où te sens soudainement fébrile. "Tu sais, on voyageait souvent pendant les vacances avec mes parents. Espagne, Grèce, Norvège aussi, ça fait beaucoup plus rêver que nos petits voyages de planque en planque. - C'est vrai ?" léger moment de pause, où tes yeux s'allument d'une flamme douce et presque candide ; "Moi aussi je voyageais avec ma famille tous les étés, on prenait le camping-car et on traversait l'Europe pour aller en Italie. Une fois on est allés jusqu'en Grèce justement, c'est vraiment magnifique." les eaux claires, les maisons et villages les pieds dans l'eau, tu penses même emmener Lou aussi pour pouvoir lui montrer. Il serait si heureux là-bas...  

Les secondes filent, où le fantasme se dissipe peu à peu, comme un rappel à la réalité. Vous êtes enfermés dans une planque, les seules traces de ton Italie sont sur cette carte postale de Cagliari que tu as gardée. "Mais, je sais que je serai incapable de recommencer une vie ailleurs, sans tout le monde ici." est-ce que vous n'étiez pas piégés aussi par vos propres liens, alors que c'était pour la liberté que vous vous battiez ? Paradoxe. "Enfin, incapable ... c'est peut-être un peu exagéré, je veux dire, j'imagine que ce serait difficile. - (tu t'éclaircis la voix) - Oui, je vois ce que tu veux dire je crois, c'est pas quelque chose qui... enfin ce qu'on vit en ce moment, ce n'est pas rien" tes yeux se sont baissés un peu sur la table, quittant les siens.

"Tu crois que ... non, rien ... je ..." quelques instants seulement, puisque ses propos t'interpellent. Elle te remercie pour les tartines, juste après, mais il y a le goût d'inachevé dans la conversation. Tu devrais peut-être la laisser ? Bientôt, tu as terminé de toute façon ; mais il faut que tu lui demandes... "Tu voulais me dire quelque chose ?" tu ne penses pas être la pire personne pour se confier, mais tu comprendrais qu'elle ne te parle pas, vu les circonstances. Un dernier souffle d'espoir avant de pouvoir partir pour la journée, semble t-il.
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Knockin on heaven's door (and it hurts).

octobre 2007, La Tour

Parler des voyages semble éloigner le malaise qui s’était installé entre eux, apportant un vent de légèreté dans la cuisine. Un peu comme si dans les minutes qui allaient suivre, ils allaient se mettre à planifier une excursion à travers l’Europe. Un petit voyage à deux sur les bords du bassin méditerranéen ou ailleurs, construit à partir de leurs propres expériences. « Ça avait l’air sympa. » Elle n’avait jamais eu l’occasion de voyager en camping-car. « Mes parents préféraient qu’on prenne l’avion et tout ce qui était transport en commun. Et bien sûr, nos deux jambes pour visiter les villes et les différents sites » Elle en avait usé des semelles de chaussures ! Mais elle se rend compte aujourd’hui qu’elle avait eu de la chance de vivre toutes ces expériences. Ces voyages lui avaient offert une quantité folle de souvenirs, qu’elle n’avait pas toujours su apprécier à leur juste valeur. « Chaque fois qu’on partait, je remplissais un carnet de voyage et je prenais des dizaines de photos. » Tous les albums souvenirs doivent d’ailleurs encore se trouver dans la bibliothèque du salon, prenant sagement la poussière en attendant d’être feuilleté. « C’est pas de la grande littérature, je suis pas sûre que tu serais intéressé par la lecture, mais peut-être qu’un jour je pourrais te montrer les photos. » Certaines doivent avoir un cadrage terrible, mais le contenu des albums aura été compensé par les clichés pris par son père. Lui, il a toujours su capturer les bons moments, s’il avait pu faire un autre choix de carrière, il aurait fait photographe. Il lui avait fait la confidence quand elle hésitait sur son orientation, à Poudlard. Et si elle était parvenue à faire un choix, elle avait été bien trop rapidement contrainte de faire une croix dessus pour fuir.
 
Par sa faute, la réalité de leur condition les rattrape alors que leur conversation semblait avoir retrouvé des airs de normalité. C’était comme s’ils étaient parvenus à se créer une petite bulle, loin de tout, mais cette bulle, elle aura fini par la faire éclater. Et elle le regrette presque immédiatement. Pourquoi faut-il qu’elle gâche tout ce matin ? Est-ce que ce nuage gris va la suivre toute la journée, comme ça ? Mais Ezio ne semble pas lui en vouloir – ou alors il le cache vraiment bien.
 
Et sortie de nulle part, une nouvelle question lui vient. Mais cette fois, elle a la présence d’esprit de la retenir. Sauf qu’il est trop tard. Ezio l’a entendue, et il veut à raison, savoir ce qu’elle voulait lui dire. Elle hésite, est-il vraiment nécessaire de poser une question à laquelle il n’y a pas de réponse précise à apporter ? Probablement pas. C’était stupide de sa part. « Oui, enfin, non .. j’ai oublié. » Lèvres pincées et sourire maladroit, elle se doute qu'elle n'est pas bien convaincante. « Ça devait pas être important. » Non, ça ne l’était pas. Cette question, on a déjà dû lui poser cent fois, il se l’est probablement posée à lui-même aussi. Quand est-ce qu’ils allaient enfin pouvoir célébrer la fin du conflit ? Quand seraient-ils libres de sortir sans avoir à craindre que quelqu’un ne reconnaisse leur visage ou qu’ils soient contrôlés et arrêtés ? Quand ?
 
Afin de limiter les chances de commettre une nouvelle bourde, elle s’empare du dernier morceau de pain recouvert de confiture et se lève de sa chaise. Elle la terminera en regagnant sa chambre. Peut-être qu’elle fuit ? A moins qu’elle ne le libère plutôt de sa présence et de ses maladresses ? Quoi qu’il en soit, elle sent qu’il est temps de mettre un terme à leur tête à tête. « Merci pour le petit déj’, ça m’a fait plaisir de parler un peu avec toi. » Elle est sincère, les minutes passées en sa compagnie lui ont fait du bien, elles lui ont même donné des idées de sujet sur lesquels rêvasser. L’Italie … Paris … Les voyages … « On refait ça quand tu veux. » qu’elle ajoute, là aussi, peut-être un peu vite. « Mais les péripéties en moins ! » Précision inutile, il est évident que s’ils venaient à repasser du temps ensemble, ce serait bien mieux si personne ne se retrouvait blessé.
 
Presque arrivée au niveau de l’escalier, elle se tourne vers lui pour ajouter : « T’en fais pas pour la vaisselle, je nettoierai tout à l’heure avant de partir. » Son idée, sa responsabilité. Et après avoir enchanté l’éponge, ça irait encore plus vite !

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La bonne nouvelle dans toute cette histoire, c'est que tu as pu lui adresser la parole, au moins plus longuement que par un "bonjour" volé dans les escaliers de la Tour. Et que tu as légèrement moins mal au front et au dos, à discuter avec elle, la gêne et l'essence même de la conversation ayant fait leur œuvre. C'est d'autant plus décuplé lorsque Vanessa te fait part de ses carnets de voyage, chose que tu n'avais pas vraiment faite, du moins pas comme elle pouvait le relater. Les mots, chez toi, sont venus un peu plus tard, c'est le dessin qui a prit toute la place dès le départ. Il te fallait croquer cet arbre bicentenaire que tout le monde ignorait, ou même cet oiseau qui se rinçait les plumes dans la fontaine du village. Un oiseau qui se fichait bien de toi, comme beaucoup d'autres avaient pu le faire avant et après lui, pour la simple et bonne raison que tu marchais comme l'air et t'incrustait dans l'environnement avec trop de facilité. Tu en devenais alors invisible tout en étant toi-même, comme cet arbre que tu ne reverras probablement jamais.

Alors, lorsqu'elle te propose de te montrer ces photos, en t'ôtant arbitrairement la possibilité de la lire, tu ne t'y attends pas. Tes mots, en revanche, s'alignent d'instinct, car le cœur y est. C'est le moins qu'on puisse dire. "Si tu les as encore, j'aimerais beaucoup les voir" plus que des souvenirs, plus que du partage (avec Vanessa), c'est aussi un bon moyen de s'évader. En témoigne vos propos, et des couleurs que vous avez un peu prit depuis (ta bosse mise à part).
Du reste, après ta question, elle ne semble pas se rappeler de ce qu'elle voulait te dire - mais ton troisième œil étant bien ouvert, tu n'y crois pas trop. Tu ne le lui fais pourtant pas remarquer, te contentant d'hocher la tête à la positive. "Ca te reviendra à un moment, peut-être" glisses-tu avant de baisser un peu les yeux sur ton mug dont l'intérieur est foncé de restes de café. Machinalement, tu passes tes doigts sur ton front, chose que tu regrettes aussitôt, ce seul geste ravivant la douleur.

Elle se lève alors, armée de sa tartine, et tes yeux vrillent aussitôt vers les siens, puis vers l'endroit humide sur lequel tu avais laissé la serpillère. "Fais attention à ne pas tomber" lui dis-tu par automatisme, pourtant sincère, et te lève à ton tour, "Merci pour le petit déj', ça m'a fait plaisir de parler un peu avec toi. - Moi aussi," lui réponds-tu en prenant chaud - ça ne fait définitivement pas le même effet, lorsque vous êtes debout et là, bien à vous regarder. "On refait ça quand tu veux." le plus tôt possible, espères-tu, mais entre temps, tu as à faire et toi aussi, tu fuiras pour œuvrer dans les autres planques. Pour le meilleur, comme qui dirait. "Mais les péripéties en moins ! - (un sourire illumine ton visage fatigué, accompagné d'un rire franc) - La prochaine fois, je m'attache à mon matelas." je ne veux plus t'embêter comme je l'ai fait. Mais tu ne le promets pas. En fait, Dani ne le supporterait pas.

La médicomage décampe à son rythme, et une fois sur le seuil de l'escalier, te lâche :

"T'en fais pas pour la vaisselle, je nettoierai tout à l'heure avant de partir."

Chose à laquelle tu réponds par un "D'accord" qui semble entendu. La jeune femme disparaît, sans pourtant effacer les émotions qu'elle a engendré.
Une fois à l'étage, tu t'affaires naturellement à tout remettre en ordre, puis grimpe à ton tour d'un pas de fée pour te prendre une douche et te changer.

Une fois redescendue, il n'y aura plus rien à nettoyer.
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