tw: empoisonnement, langage cru, insultes, misogynie, evil monologuing

Taliesin lève le bras pour observer d'un oeil critique la petite fiole que Phoebe vient de lui mettre dans la main. "Three drops," lui rappelle-t-elle pour la dixième fois et Tal roule des yeux en faisant disparaître la potion dans la poche de son manteau. "Three drops," répète-t-il d'un ton ennuyé. Il fronce légèrement du nez en laissant glissant les yeux le long de la silhouette de sa soeur. "Is this your insurrection outfit?" Au tour de Phoebe de rouler des yeux en soupirant, se pinçant l'arête du nez en tenant de garder son calme. "Really, Tal? - I'm just saying. Denim on denim. Seriously? - You're insufferable. - You said it yourself: this is the most important night of our lives." Et puis, d'une voix de crécelle: "'good luck and don't fuck it up.' - I do not speak like that. Fuck you. - Fuck you." Taliesin prend Phoebe dans ses bras et elle se laisse faire.
Une certaine appréhension jumelle s'est glissée dans leurs ventres respectifs. Ce soir, elle ira à Sweet River remuer les braises brûlantes de la planque des hybrides, inciter au chaos. Cela videra une partie de St James et occupera une partie de l'Ordre pendant que Taliesin libère Baruch et leur offre un ticket d'or pour la liberté.
Ils n'ont jamais été très démonstratifs, alors Tal se détache bien vite de sa soeur, la garde à bout de bras pour l'observer un instant. Il connait son visage par coeur, ainsi que toute la topographie de son corps. Il replace une mèche de cheveux noirs derrière son oreille. "Alright. See you later. - See you later." Il la relâche. "Three drops," lui rappelle-t-elle en sortant sa baguette pour transplaner. "Five drops. - Three. - Fine. Three. I never get to have my fun." Il renifle. "Good luck to you. - And you." Et juste comme ça, Phoebe disparaît dans un craquement sinistre.
Taliesin sort de nouveau la fiole de sa poche, passant pensivement son pouce à la surface du verre en étudiant pensivement le liquide transparent et opalescent qui y est enfermé. "I'm going to create an environment that is so toxic," se promet-t-il sous sa respiration, avant de sortir à son tour sa baguette et de transplaner pour l'Iron Institute.

__

"And you're a fucking bitch, Buffy. Aguamenti is a shit ass name for a pub. You're supposed to sell alcohol there, not water. Full offence." Taliesin fait le tour de la salle de repos en marmonnant inlassablement tous les reproches qu'il a cultivé dans ses pensées pendant des mois, des années. Il donne parfois des petits coups de pied sans force dans les cuisses et les épaules des corps endormis des gardes de l'Iron qui ont été si ravis qu'il propose de leur faire du thé en cette soirée un peu longue. Montre en main, il attend que cinq minutes soient passées pour sortir dans le couloir à la recherche de Dae-won. "Percy, you stay right there," indique-t-il distraitement à son animal-lié. "Bite them if they stir. Especially that dumb fucking bitch. Aguamenti. Swear to Merlin." Percival lui jette un regard de jugement profond en le regardant partir.
Il aime bien Dae-won, même si c'est une paranoid cunt un peu conne qui a clairement des daddy issues vue sa propension à obéir aux powers that be sans se poser de question - Tal a beaucoup plus de pensées anglicisées à on propos, comme le fait qu'il va être difficult, tough et an all around bitch about the whole thing.

Du coup, il a bien mis cinq gouttes au lieu de trois dans la tasse de thé qu'il est gentiment aller donner à son supérieur alors qu'il faisait sa ronde du soir. Par sécurité.

Et l'enfoiré a quand même trouvé le moyen de rester conscient. Bon, Dae-won est un peu en train de se baver dessus et il a clairement les membres tremblants, mais ses yeux injectés de sang sont bien ouverts quand Taliesin le trouve entre deux cellules dans l'un des innombrables couloirs austères et froids de l'Institute. "You are making things so very difficult," marmonne Taliesin en s'approchant de lui, s'accroupissant à côté de lui pour l'aider à se relever. Il passe un bras sous son épaule et pousse sur les jambes. "You are so heavy. You should stop bulking. It's not a good look." Son ton est désapprobateur, alors qu'il s'adresse à Dae comme à un enfant capricieux qui ne veut pas finir son assiette d'épinards.

Si il avait pu, Tal lui aurait filé dix gouttes de la potion de Phoebe sans se poser de question, et aurait abandonné Dae-won à une mort certaine dans son lit. Mais, voilà, il a besoin de lui pour sortir Baruch de la celulle over-confinée dans laquelle il a été enfermé. Le processus est vraiment douloureusement compliqué - une histoire de rune, d'autorisation spéciale, de cellule solitaire. Il a fallu des semaines à Taliesin pour avoir l'aval de Dae pour aller le nourrir lui-même ("you work too hard," "you should rely on others more," "wow your biceps are super nice and firm," "you look tired, I'll take it from there," "Elena asked me to keep an eye on you... don't tell her I told you... wink," "wow you could totally bench press me haha," "I just want to help out, Dae," ad nauseam). Mais à chaque fois, le chien de garde l'accompagnait jusqu'à la porte, qui ne pouvait pas s'ouvrir sans lui.

Allez, juste une dernière fois. Un dernier passage dans le couloir de la porte, à travers la porte de la porte, jusqu'à la cellule de la mort, et Tal et Phoebe pourront enfin se casser à l'autre bout du pays sur les traces de la NSFW avec leur ticket d'or.

"It's going to be okay, Dae. I'm right here," lui souffle-t-il doucement faiblissant un peu des genoux une fois qu'ils sont tous les deux debout. Taliesin en profite pour squeezer un peu le biceps de Dae-won en passant, vu que ce sera certainement la dernière fois. Il commence lentement à les faire marcher jusqu'à l'aile de l'Institute où est enfermé Baruch. "Who's a good boy? Come on, almost there." Les encouragements soufflés à mi-voix les conduisent jusqu'à la porte fermée de l'aile de cellules solitaires où se cache son ticket d'or. Taliesin laisse retomber Dae dans un bruit sourd en se redressant avec un grognement de douleur en faisant craquer ses vertèbres. "Now," reprend-t-il en s'étirant paresseusement, "could you please open the door for me, Dae? I'm sorry - nothing personal - but, truly, this place fucking sucks."

tw: langage cru, empoisonnement

”F-- fffuck--” Fuck fuck fuck. La gorge de Dae-won est si serrée qu’il peine à respirer correctement, son souffle un sifflement résonnant dans le couloir vide de l’Iron. Fuck. Il aimerait réfléchir à toute allure, trouver une solution pour réussir à se mouvoir correctement, ou au moins prévenir quelqu’un de son état - il en est incapable. Ses pensées sont empêtrées dans une mélasse pâteuse qui s’étend progressivement dans sa boîte crânienne. Il se sent lourd, terriblement lourd, et s’il parvient à ramper sur quelques mètres au début, il s’interrompt sans même s’en rendre compte, vaincu par la fatigue qui investit non seulement son esprit, mais également ses muscles. Il n’a aucune idée de ce qu’il fout là, étendu face contre terre, et encore moins de comment il s’est retrouvé là. Il se revoit vaguement faire sa ronde tranquillement, la dernière avant de repartir pour Saint-James ; il se revoit commencer à tousser un peu trop fort ; il revoit sa tasse s’éclater au sol, sa main incapable de la porter plus longtemps ; puis, ses jambes elles aussi incapables de le porter plus longtemps, lâcher pour qu’à son tour il tombe sur le sol froid du manoir.

Fuck.

Dans un effort sensible, Dae parvient à trouver sa poche de sa main, et paresseusement, il porte son téléphone portable devant ses yeux. Pourquoi est-ce qu’il a fait ça, déjà ? Il fixe un moment l’écran, et ferme brièvement les paupières. Fight it. Et c’est ce qu’il fait - il lutte, juste un peu plus, pour lutter contre le mal qui ronge ses veines et ses forces, et quand il ouvre de nouveau les yeux, il se rappelle. Son pouce tremble presque lorsqu’il ouvre ses messages, ne cherchant pas à sélectionner un destinataire, juste à cliquer sur répondre au dernier SMS qu’il a reçu. Ainsi il tente d’écrire quelque chose à Buffy, qui ressemble à peu près à Aa*aa#kmmotzzz.

Fuck. ”You are making things so very difficult.” La voix lui semble familière, même s’il ne fait pas attention à ses mots, et Dae-won lève les yeux vers Taliesin qui s’accroupit face à lui. ”Tal...”, souffle-t-il dans une vaine tentative de lui demander de l’aide ; mais au moins, il n’est plus seul, et il ne va pas crever comme un con en s’étouffant sur sa langue. Peu importe ce qui est en train de lui arriver, qu’il soit en train de faire AVC ou qu’on ait cherché à l’empoisonner - Tal est là, et il va pouvoir le sortir de cette situation de merde. Il s’appuie difficilement sur lui quand il l’aide à se relever, s’agrippant à son épaule et s’aidant de sa force pour pousser sur ses jambes - au moins, il arrive à peu près à marcher. ”You are so heavy. You should stop bulking. It's not a good look.” What the actual fuck? Mais Dae ne cherche pas à répondre, plutôt à se concentrer pour mettre un pied devant l’autre sans trembler comme une feuille.

A mesure qu’ils progressent dans l’Iron Institution, Dae sent son corps se dégourdir légèrement, sans pour autant pouvoir se passer de l’aide de Taliesin pour avancer et tenir debout correctement. ”It's going to be okay, Dae. I'm right here”, lui souffle le sorcier, et le regard de Dae-won se pose brièvement sur lui et-- est-ce qu’il est en train de le tripoter ? Un nœud se forme de son estomac, qui n’a rien à voir avec son mal être physique ; il est dû à un autre malaise qui grandit en lui, alors qu’il remarque tout juste l’ombre sur le visage de Tal, quelque chose de différent dans le regard qu’il lui adresse. You are making things so very difficult. Ce n’est qu’à ce moment-là que le résistant relève ses yeux injectés de sang pour les lever vers l’escalier menant au dernier étage du manoir. Un escalier qu’il reconnaîtrait entre mille, pour l’avoir emprunté de trop nombreuses fois. ”What are you doing? − Who's a good boy? Come on, almost there.” Dae-won n’arrive pas à formuler de conclusions, seulement à ressentir ce poids de plus en plus lourd dans son estomac et à gravir les marches au rythme des battements de son cœur qui s’accélèrent, en se cramponnant un peu plus au sorcier, comme pour l’interrompre sans parvenir à le faire réellement.

Et de fait, en ce qui lui semble être un battement de cils, ils se retrouvent au dernier étage ; et alors qu’il pense avoir réuni assez de forces pour tenir debout et lui faire face et lui demander what the fuck is going on, Dae-won tombe dans un grognement de couleur lorsque son coccyx rencontre violemment le sol. ”Now, could you please open the door for me, Dae? I'm sorry - nothing personal - but, truly, this place fucking sucks.” Dans un nouvel effort, il s’appuie sur ses mains pour se redresser, le souffle court, et c’est en tombant nez à nez avec le regard du vampire de l’autre côté des barreaux que le noeud dans son ventre éclate, lui envoie une décharge électrique jusqu’au sommet de son crâne, le réveille tout juste ce qu’il faut pour rassembler lentement les pièces de ce puzzle que son esprit éteint tente de saisir. ”This is Moran’s cell...”

Oh le putain d’enfoiré de ses morts.
Could you please open the door for me, Dae?
Espèce de petite sneaky pute de merde.

Voilà pourquoi il ne fait confiance à personne. Voilà pourquoi il n’aurait pas dû prendre la tasse qu’il lui a préparée plus tôt dans la soirée. Voilà pourquoi il aurait dû écouter son instinct quand il a trouvé Tal chelou ces derniers temps.

Ses pupilles noires viennent trouver celles du résistant (du traître), et c’est une expiration presque amusée, sans le souffle, qui lui échappe. ”You can kindly go fuck yourself.” Il n’a peut-être pas encore retrouvé suffisamment de forces pour le moment pour lui sauter dessus et l’immobiliser, mais il est désormais assez lucide pour l’envoyer copieusement chier. Est-ce que Tal a cru que ce serait si facile ? Qu’avec une simple potion de confusion et d’il ne sait trop quoi, il serait capable de le forcer à faire une chose pareille ? Non seulement un énorme bâtard, mais également un terrible con, putain. Il n’y a que lui qui peut déverrouiller la cellule de Moran, et il faudra lui passer sur le corps pour ce faire.

Et un nouveau rire sans force lui échappe quand il le voit lever sa baguette vers lui. Il peut le tuer si ça le chante, il n’en a rien à foutre - plutôt crever que de lui obéir et permettre à son précieux prisonnier de la NSFW de s’échapper. Imperio. Le sortilège le frappe de plein fouet, s’infiltre dans son crâne, s’enroule autour de sa cervelle, et le fait se redresser un peu plus dans une grimace douloureuse et un nouveau grognement. Fuck you fuck you fuck you, fuck you both. Mais rien ne sort. Dae-won a l’impression d’être prisonnier de son propre corps, et en même temps de se voir de l’extérieur. Il se voit se mettre debout sur ses jambes tremblantes ; il se voit mettre la main à sa ceinture en un geste saccadé qu’il tente d’interrompre, en vain ; il se voit se saisir du trousseau de clés et le sortir de son attache pour mieux le prendre entre ses doigts ; il se voit choisir la clé en bronze. ”N-n-...”, est tout ce qu’il parvient à bafouiller entre ses dents serrés, comme un dernier soubresaut de son corps qui cherche à lutter contre lui-même - alors qu’il a envie de hurler, ses cris de rage contenus au fond de son torse en un écho à peine audible. La clé s'insère comme d’elle-même dans la serrure, y pivote ; et dans un cliquetis, la porte s’ouvre sous ses yeux impuissants, avant qu’il ne se recule d’une démarche maladroite contre le mur en face de la cellule.

Dae-won a libéré Moran.

Et tout ce qu’il est capable de faire, est de se voir immobile, bouillonnant de haine, autant qu’il voit le vampire mettre un pied à l’extérieur de la cellule.

tw: empoisonnement, manipulation, yikes

”This is Moran’s cell...” Dae-won est une merveille de force et de pathétique - sur son admiration pour lui, Taliesin n'a jamais eu besoin de mentir, ni sur son mépris. Ce n'est pas seulement à cause de ses biceps (sur lesquels il serait capable de disserter pendant des heures). C'est juste que Dae croit en quelque chose. Il y croit assez pour se lever tous les matins avant tout le monde, pour aboyer ses ordres avec suffisamment de volonté et de détermination pour que tout le monde se lève à son tour et lui obéisse, pour se battre, sans relâche ni faiblesse, pendant des années malgré les éceuils qu'il a pu connaître.
Il admire aussi ses talents manifestes en magie, en combat, en guerre, en leadership, en intégrité, en fiabilité.
Il méprise sa capacité à faire confiance aux gens.

"So it is, yes." Le dos de Tal lui démange - ses illuminaries n'ont jamais eu plus envie qu'en cet instant précis de venir tirer sur les fils et les envies de Dae-won. Il le fait de temps à autres, pour avoir une faveur, pour le mettre de bonne humeur. Pour le convaincre d'aller se reposer, de le laisser aller nourrir Baruch, pour lui rappeler qu'il n'est pas sensé travailler aujourd'hui.
Mais il y a une lueur dans le regard de Dae, clair malgré le poison, qui dit à Taliesin que ça ne suffira pas cette fois.  ”You can kindly go fuck yourself.” Taliesin soupire, sincèrement embêté, et ses yeux sombres balayent le couloir où ils se trouvent comme si il s'attendait à le voir grouiller de résistants. "That is upsetting," indique-t-il sincèrement à Knight en reposant ses yeux sur lui. Il est peut-être triste d'en avoir à s'abaisser à ça, mais pas déçu. Il n'en attendait pas moins de lui.

La baguette de Taliesin, impatiente d'être utilisée, chante presque entre ses doigts quand il raffermit sa prise dessus après l'avoir produite de sa ceinture: il l'entend comme une note pure et claire dans son esprit, le quartz rose jumeau de ses illuminaries bien heureux à l'idée de manipuler celui qui veut rester insoumis.
"I'm sorry it has come to this," dit Taliesin d'une voix douce, caressant du regard le visage plein de sueur de Dae. Il aimerait que ce moment soit théâtral et dramatique, qu'on le note scrupuleusement dans les livres d'Histoire comme le début de la fin, que quelqu'un se souvienne de ses mots pour les répéter avec haine tous les soirs une fois que Phoebe et lui auront défecté pour la NSFW.
Mais Dae a un peu bavé sur son menton, et il peut sentir l'impatience grandissante de Moran derrière ses barreaux et puis merde, l'heure tourne et Percy, dans un coin de sa tête, lui demande lui aussi de se presser.

"Alright then. Since you want to be so difficult." Il pose le bout de sa baguette sur le front de Dae, puis son menton, puis sa pommette gauche, puis sa pommette droite, rapidement, comme un baptême à la va-vite. "Impero."

Les narines de Taliesin frémissent alors que le sort est lancé, et qu'il sent comme une superposition sur son esprit le pouvoir qu'il a désormais sur Dae-won. Il tremble et il serre les dents et il tient bon, fronce un peu les sourcils en formulant, dans le secret de ses pensées, ses ordres.
Il n'est pas habitué à ce sortilège mais, en réalité, l'a déjà lancé plusieurs fois. Au SWAMP, surtout, contre des animaux, surtout, dans le cadre des cours, surtout - mais pas que.
La sensation de toute-puissance est sans pareille. Ce n'est pas comme ses illuminaries, qui le drainent autant qu'ils lui donnent du pouvoir - non, c'est un pouvoir total et absolu pour lui, qui ne dépend que de lui, qui ne prend rien de lui.

Il est légèrement tenté de demander à Dae-won de retrousser les manches de son t-shirt de quelques centimètres, mais se met plutôt à l'exécution du plan pendant longtemps ficelé avec Phoebe. Et Moran, s'il faut lui donner le moindre crédit.

Chaque mouvement de Dae est laborieux, comme un automate rouillé, et le bras entier de Taliesin se met à trembler. Il respire posément, fait le vide dans son esprit, se répète les mêmes mots sous sa respiration et dans le secret de son crâne (des techniques apprises au SWAMP, auprès d'autres Venus). I am me and he is he, I am me and he is he, I am me and he is he, I am we-- no, I am me and he is he...

Le déclic de la cellule lui fait rouvrir les yeux qu'il ne se souvient pas avoir fermé.

"Good boy," souffle-t-il sans relâcher le sortilège. "Easy now. Easy now." Il garde ses yeux rivés sur Dae-won (essaye de s'imprégner de son visage, en sachant qu'il n'y parviendra pas - pour lui, Dae sera toujours une paire de biceps, des longs cheveux noirs, un sourire éclatant, une nuque trop raide) en sentant le vampire approcher, et plonge sa main dans sa poche pour y récupérer l'autre fiole star de la soirée.
Il donne à Moran, à l'aveugle, une petite quantité de son sang. C'est une dose un peu plus importante que la dernière fois, mais ce n'est pas beaucoup non plus - il veut Moran capable, mais pas surpuissant, au cas où il essayerait de les doubler.
Il sent son Imperium commencer à faillir, l'excitation du moment et l'adrénaline de la soirée entière retombant sur lui et le faisant lentement perdre sa concentration. Taliesin essaye de se raccrocher aux fils du sort en train de se déliter, avec un sérieux qu'on lui connait peu et qui va bien mieux au teint de sa soeur. "Calm down, Dae. Let go of your wand. Give it here. Good boy, come on now, oppa, I'm not going to hurt you..." Il ne peut rien promettre du vampire à ses côtés, malheureusement.

tw: langage cru, violence, blessures, sang

”Good boy.” La voix de Taliesin résonne dans le crâne de Dae-won, comme s’il chuchotait directement à l’intérieur de sa boîte crânienne, une sensation horrifique faisant courant un frisson glacé le long de sa colonne vertébrale. Même ses deux pupilles noisettes ont l’air de pénétrer les siennes, et le résistant grimace, dans une tentative de s’en défaire, en vain. ”Easy now. Easy now.” Il lui répond par une espèce de grognement étouffé contre ses lèvres, presque de douleur, d’inconfort assurément. Il y a quelque chose de pervers dans cette voix recouvrant ses propres pensées, qui le terrifie et le fait encore plus bouillir de rage – et difficile à dire si c’est cette rage, ou Tal qui commence à fatiguer, mais le regard du sorcier à l’intérieur de son crâne lui semble tout juste plus faible. Il n’arrive toujours pas à bouger cependant, quand bien même il se sent plus en maîtrise de son souffle et de ses pensées.

Suffisamment pour parvenir à suivre des yeux le geste de Tal, qui tend quelque chose qu’il n’arrive cependant pas à identifier à Moran. L’image est floue, mais Dae voit le vampire porter l’objet à ses lèvres, et il n’a pas besoin d’être pleinement conscient pour comprendre qu’il s’agit de sang. ”Calm down, Dae. Let go of your wand. Give it here. Good boy, come on now, oppa, I'm not going to hurt you...” Il en vomirait presque, de ce ton trop doux et trop sérieux qu’emploie Taliesin – sans même parler de ce oppa qui lui donne envie de lui arracher la bouche. Est-ce qu’il a toujours été aussi détestable, répugnant ? A quel moment Dae-won s’est laissé berner, aussi longtemps ?

Son poing se serre sous la colère, la peur, la frustration de ne pouvoir rien faire, et c’est à ce moment-là qu’il réalise qu’il ne faut plus grand chose pour qu’il se libère de l’emprise du sortilège Impardonnable – juste un élan, un simple push de sa part, comme lorsqu’il cherche à se réveiller d’un mauvais rêve. Il n’en fait rien pour le moment, jaugeant avec attention la situation de son regard encore embrumé par le putain de poison ; il s’agirait de ne pas se faire mettre au tapis en une seconde en ayant un geste trop brusque, il est parfaitement au courant qu’il ne fait pas le poids face à un vampire – surtout un vampire qu’il a soigneusement nourri de son sang de vélane depuis plusieurs semaines, mois, et qui vient de se repaître d’il ne sait trop quoi.

Fuck. Les doigts de Moran se referment sur sa baguette, à sa ceinture, et Dae sent son cœur se serrer violemment dans son torse. Fuck, fuck, fuck. Une alarme sonne en lui, recouvre complètement l’échange entre les deux sorciers qu’il n’entend même plus. Parce que si le vampire est armé, il sait qu’il n’a plus aucune chance pour les arrêter. Il sait aussi qu’il n’aura pas le temps, ni la possibilité de dégainer sa baguette sans être interrompu par son opposant, qui tient déjà le manche dans sa main.

Dae-won ne voit alors plus qu’une seule possibilité. ”Right on time to bid us goodbye.” Tout se passe trop vite pour que lui-même saisisse exactement ce qu’il se passe, branché sur son mode automatique. Dans un élan imperceptible et immobile, il repousse le mur invisible du sortilège de Tal et s’en libère dans une exclamation hargneuse : ”Bombarda!” C’est au même moment qu’il a porté ses doigts à sa ceinture, pas pour en sortir sa baguette (encore une fois, il n’en aurait pas eu le temps), juste pour effleurer le bois de tremble de ses doigts, et au passage, ceux de Moran – juste de quoi entrer en contact avec l’artefact et pouvoir articuler l’incantation d’une voix forte. Le sortilège jaillit aussitôt du bout de la baguette, droit vers la cuisse de Dae-won ; l’explosion est faible, autant que lui peut l’être, mais retentit dans les murs de l’Iron, et propulse, éparpille les trois sorciers dans le couloir. Dae retombe sur le sol dans un grognement de douleur – et pour cause, il ne sent plus sa jambe, n’arrive même plus à la bouger. C’était un risque qu’il était prêt à prendre, qui était presque nécessaire pour mettre de la distance entre lui et ses deux assaillants (et accessoirement, entre Moran et sa baguette, cette dernière s’étant décroché de sa ceinture dans l’explosion pour, elle aussi, voler un peu plus loin dans le couloir).

Il s’appuie rapidement sur ses mains en grimaçant pour se redresser tout juste et pouvoir voir Tal faire de même, puis Moran.
Il n’en a rien à foutre, du traître, pour le moment. Tout ce qui compte est d’intercepter le vampire, et de le remettre dans sa cellule. Une fois cela fait, seulement, il pourra s’occuper du cas de cette petite pute de Taliesin.

Dae est blessé, désarmé, et il n’a plus qu’une seule corde à son arc – une corde peu idéale, qui le rendra sûrement plus vulnérable, mais qui au moins lui permettra de tenir debout et d’être tout juste plus rapide. Et c’est ce dont il a besoin, d’agir rapidement.
Est-ce que Moran vaut le coup de crever ? Non, certainement pas. Est-ce qu’il est prêt à le faire tout de même, de crever en ayant essayé de l’arrêter, lui et son sale traître d’allié ? Oui, certainement.

Alors, le corps de Dae s’allonge, ses vêtements deviennent une épaisse fourrure recouvrant sa peau, et c’est sur trois pattes qu’il s'élance en grognant en direction de Moran, les crocs en avant en bondissant sur lui pour aller les refermer dans le creux de son épaule.

tw: langage cru, violence

Taliesin se raccroche désespérément aux derniers fils liant sa conscience à celle de Dae-won, mais il sent que ce dernier est en train de résister et de se défaire de son emprise. Il faut qu'il agisse vite et s'empare de sa baguette mais lui-même se sent pris dans une chrysalide de coton et de mélasse, les doigts gourds quand il les tend en direction de la baguette de Dae. « Is that really where you draw the line, Cloak ? » What? Tal ignore proprement Moran, qui est apparemment en train de virer dans la démence: de quoi parle-t-il? Il se concentre sur Dae-won et chasse la main de Moran, comprenant que ce dernier pense qu'il n'a pas envie de voir le voir désarmer Dae lui-même. Le concept est un peu stupide mais il n'a pas le temps de s'y attarder - il se méfie plus du vampire que du gardien en cet instant précis. Qui sait, peut-être Moran a lui-même un plan pour le trahir. Taliesin ne lui en voudrait pas, mais ça l'embêterait pas mal tout de même. « You are rather unchancy, as a partner. - Shut up." La voix de Taliesin ne s'ourle ni de son miel écoeurant, ni de sa froideur mesquine habituelles: juste d'une tension sérieuse et dangereuse.

Comme un retour d'élastique qui claque, Taliesin, ses doigts à quelques centimètres de ceux de Dae-won, sent l'Impero se désintégrer entre lui et son ancien collègue. « Right on time to bid us goodbye. - Fuck. - Bombarda."

Tal est projeté en arrière dans un gémissement, son dos craquant d'un son sinistre en rencontrant le mur derrière lui. Il perçoit plus qu'il n'entend véritablement le cri de Percy en réponse, dans un coin de sa tête. Il fait l'effort de cligner des yeux pour que le monde arrête de tourner en se redressant. Heureusement, sa baguette n'a pas quitté son poing pendant l'explosion et il raffermit sa prise dessus, malgré ses doigts tremblants.
Dae et Moran n'ont pas l'air d'être dans un bien meilleur état, même si eux aussi se remettent sur pied. Tal réfrène la panique soudaine qui s'empare de sa poitrine en reculant à quatre pattes dans le couloir, longeant le mur, pour se relever plus loin. Il faut qu'ils se tirent. "Dae, don't!" Mais trop tard: Knight se change déjà en chien et saute à la gorge du vampire. "God fucking damnit. This fucking guy." rouspète-t-il d'une voix tremblante. Silencieusement, il rappelle Percy à lui et laisse Moran s'occuper de son gardien en balayant la scène du regard.

Ce n'est pas optimal mais, d'après Percy qui vient de quitter la salle de repos et cavale à travers les couloirs de l'Iron, les autres gardiens n'ont pas moufté. Il faut juste se débarrasser de Dae et quitter la propriété, et ils seront saufs.

Ses yeux tressautent dans leurs orbites en regardant chien et sangsue se battre, et il lève une main sûre dans leur direction générale. Il pèse le pour et le contre à l'idée de les séparer d'un Reducto, mais se figure que la NSFW lui en voudra si jamais sa soeur et lui leur amènent un Moran blessé... quoiqu'il l'aurait bien mérité. "GET ON WITH IT!" hurle-t-il à l'adresse de ce dernier en sortant son téléphone de sa poche parce qu'il vibre.
Tal se détourne un bref instant du combat en levant une main pour couvrir le micro de son portable en répondant à Phoebe. "Hi darling. - How is it going? - The girls are fighting." Il jette un regard par-dessus son épaule. "You? - Same. Be quick." Phoebe, toujours aussi efficace, raccroche et Taliesin soupire, remettant correctement son sac à dos sur son épaule et en jetant un regard anxieux dans le couloir à la recherche de Percy (sans voir la baguette abandonnée de Dae-won).

"Moran, come on," siffle-t-il en se retournant vers les deux sorciers, sa baguette le démangeant désagréablement. Il sourcille à peine devant le sang, la violence. Il a juste peur de manquer son Portoloin de rendez-vous. Son poignet lui fait un mal de chien, il a mal à la tête et il n'a aucunement envie de se retrouver face aux autres habitants de l'Iron si ils venaient à se réveiller. "Go grandpa, go!"

tw: langage cru, violence, blessures, sang

Au moment où il s’est jeté sur Moran, Dae-won savait qu’il n’avait aucune chance. Non – il savait depuis le moment où Taliesin l’a traîné jusqu’à la cellule de Moran, où il s’est infiltré dans son crâne, depuis le moment où il a dû sortir ses clés et ouvrir le verrou, depuis le moment où les doigts du résistant de la NSFW se sont posés sur sa baguette, depuis le moment où le Bombarda a touché sa jambe, depuis le moment où il s’est retrouvé blessé au sol, depuis le moment, surtout, où il a décidé de puiser dans ses dernières forces pour se transformer et mordre Moran.

A aucun moment Dae-won a-t-il cru avoir la moindre chance de s’en sortir, encore moins d’empêcher l’inévitable, sa seule véritable issue résidant dans le mince espoir de les ralentir suffisamment pour que quelqu’un de valide vienne lui prêter main forte.

Personne ne vient.

Alors ses crocs s’enfoncent dans les vêtements, puis la chair du vampire, sans la moindre intention de le relâcher – hell, Dae est prêt à crever en gardant sa prise dans le creux de l’épaule de Moran. Et si ce dernier se débat, le berger allemand se débat plus encore, commence à secouer une brève seconde la tête comme pour chercher à arracher ses nerfs et ses muscles. Il n’en a pas l’occasion, malheureusement ; une douleur vive, étourdissante, se diffuse dans sa jambe, dans sa plaie ouverte, là où les doigts de Moran s’enfoncent brusquement et violemment, et Dae n’entend qu’à peine le hurlement de douleur qui file de sa gueule désormais ouverte vers le ciel. Une phrase tourne en boucle dans son esprit : Don’t faint, don’t faint, don’t faint – car la douleur est telle qu’il n’en est pas loin, et il ne peut pas s’évanouir maintenant.

C’est avec la même force qui lui vient d’il ne sait où, probablement d’une volonté déraisonnable, avec laquelle il s’est tiré de l’Impero de Tal un peu plus tôt, qu’il parvient à garder ses esprits, juste assez pour sentir sa carcasse de plus en plus abîmée être projetée contre les barreaux de la cellule, et dans un crac audible, quelques côtes céder sous l’impact double alors qu’il retombe lourdement au sol. Dae n’a plus la force de crier, seule une respiration sifflante et étouffée lui échappe.

Personne ne vient.

You either die a hero, or live long enough to see yourself become the villain, qu’ils disent – son choix est fait depuis bien longtemps. C’est peut-être cette idée bancale d’être un héro, au coeur de sa vision étriquée du bien et du mal, de la justice, dernier fil incohérent auquel se raccroche son esprit sur le moment, qui donne à Dae-won une dernière impulsion, comme un spasme qui secouerait un corps sur le point de s’éteindre pour de bon. C’est presque désespérément, pathétiquement même qu’il se redresse sur ses deux pattes avant, son arrière-train toujours affalé sur le sol, et qu’il étire la nuque pour chercher la cheville à proximité de Moran de ses crocs. C’est un nouvel échec, un dernier échec ; le pied du vampire vole dans sa mâchoire dans un craquement sec, puis dans ses côtes déjà fêlées qu’il sent se briser pour de bon sous le coup violent.

”Listen to me, Knight.” Le regard vitreux de l’animal se lève dans celui tout proche de Moran. La volonté l’a définitivement quitté : il ne cherche même pas à se débattre et à retirer sa gueule de sa main – au contraire, sa mâchoire douloureuse et sanguinolente s’y repose même, s’y affaisse légèrement. C’est fini. ”See how weak and pathetic you are, now.” La voix du vampire est proche et lointaine à la fois, mais Dae-won n’a aucun mal à comprendre ses mots. Fuck you, fuck you, I’m a hero, pense-t-il, et peut-être aurait-il même ri de désespoir s’il était sous sa forme humaine. Moran a raison : il est pathétique. ”Embrace your gifts, or die trying to hide them.”

Le chien ferme les yeux, et sa tête retombe lourdement sur le sol, immobile et le goût de son propre sang envahissant ses papilles, alors qu’il entend Tal et Moran s’éloigner.

”Thank you for everything.”

Personne ne vient.

tw: violence, sang

« For you, Cloak, it is Doctor. » Jesus, zaddy, okay - Taliesin se mord la langue pour ne rien dire, et pour occulter aussi la scène de violence inouïe qui se déroule sous ses yeux. Il attend, la gorge nouée, que Moran en at fini avec Dae-won et jette la carcasse abîmée du berger allemand vers le sol dans un geste aussi violent que dédaigneux - les craquements et gémissement sinistres s'arrêtent enfin, et Taliesin sent une sueur froide lui couler dans la nuque en s'imaginant à la place de Dae.

La culpabilité et le regret le touchent brièvement, comme on se brûlerait avec son briquet face à un vent contraire, avant de s'estomper; ils laissent à la place une détermination farouche et un pincement d'estomac douloureux en Taliesin, qui carre les épaules quand le vampire s'approche de lui en se léchant, littéralement, les babines. Taliesin ignore ostensiblement le cheminement de sa langue rose sur sa main couverte de sang en jetant un dernier regard à son téléphone avant de le ranger dans sa poche. « Ready when you are. » Taliesin regarde sa montre. "Three minutes, twenty five seconds. Follow me." Pour une fois, tout sarcasme doucereux est abandonné par Tal, alors qu'il se met à courir dans les couloirs de l'Iron, sautant par-dessus le corps canin inconscient de Dae en continuant de regarder sa montre.

Il se penche tout juste pour attraper Percy au vol une fois qu'ils ont tourné dans le bon couloir et, à bout de souffle, enfourge le pangolin dans son sac à dos; il en retire une autre fiole, qu'il lance à Moran pour le requinquer, avant de les mener à l'extérieur. Ils se trouvent un peu loin de la salle de repos et du corps de Dae, alors Taliesin se laisse le plaisir de foutre le feu à quelques buissons et à quelques meubles, histoire de dire que - autant que tout le monde s'affaire en panique sans que les habitants soient trop mis en danger, le temps qu'ils finissent leur échappée belle.

"Thirty seconds." Taliesin sort de sa poche le Portoloin - un porte-plume tâché d'encre - dont il tend le bout à Moran en relevant les yeux vers lui. Il a le coeur qui bat vite et fort dans sa poitrine quand il jette un regard en direction de l'Iron. Il se demande ce qu'il ressentira une fois que l'adrénaline aura foutu le camp. Pour l'instant... un mélange d'excitation, de peur, et de colère vindicative. Maintenant... Maintenant, la NSFW, l'Irlande, l'inconnu, et la révolution.
"Real pleasure working with you, Doctor," souffle Taliesin avec un sourire - un vrai - à l'adresse du vampire, avant que le Portoloin s'active et qu'ils disparaissent dans un chuintement ténu.