True Crime and Fake Truth

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novembre 2007, BCBC | @Noris Sanders

Confortablement installée dans son siège, la Scamander se laisse maquiller et coiffer par l’équipe de la chaîne. Comme à chacune de ses apparitions sur les ondes cristal, il faut qu’elle soit impeccable. Irréprochable, même, surtout que celle du jour n’a rien à voir avec les habituels tournages du JT. Aujourd’hui, elle est invitée et non pas hôte, situation qui ne s’est pas produite depuis un moment. Elle se doit donc d’être au moins aussi éblouissante que d’habitude.

Elle a reçu la proposition par hibou une semaine auparavant. True Crime revenait sur les ondes après de longs mois d’absence et Darren Havill avait pensé ouvrir la saison avec un numéro spécial pour l’anniversaire de la disparition de son frère, Louis. Un peu sceptique au début, elle s’est finalement laissé convaincre par Darren, par ses arguments et un peu certainement aussi par son sourire. Sourire qui, même des années après avoir quitté les bancs de l’école de magie, continue visiblement à avoir son petit effet sur la brunette. Elle s’en est d’ailleurs voulu d’avoir céder aussi rapidement, avant de se dire qu’elle lui rendait en réalité un service en venant relancer son émission, et donc que tôt ou tard, il lui en devrait un à son tour.

Le format de l’émission est toujours le même : on présente la terrible histoire, on fait intervenir la famille ou des proches de la victime pour échanger sur le sujet (ce ne sera que Rowan, ses parents ont poliment décliné), d’autres victimes du criminel et on montre à la communauté à quel point le gouvernement leur a été d’une aide précieuse pendant cette période difficile. Le tout ponctué d’extraits vidéo ou encore de photos d’une époque révolue et d’informations sponsorisées par le ministère.

C’est d’une simplicité enfantine. D’autant plus que son histoire a été tellement répétée, tellement médiatisée, qu’elle pourrait presque se convaincre elle-même que tout est vrai. Un véritable talent d’actrice ! Etonnant d’ailleurs qu’on ne lui ait pas encore proposé de tourner dans une série ou un film … Les accros des ondes cristal y ont cru, plus ont rejoint le mouvement lorsqu’un visage a pu être mis sur le coupable et que ça a fait le tour de la presse. Un vrai nom à blâmer avait tout arrangé. Un crime. Un coupable. Un jugement. Un presque happy-ending. Et à présent un passage dans l’émission True Crime. Elle aurait en plus l’occasion de faire la promotion de son livre qui sortirait au printemps – condition non négociable qu’elle avait imposée. Vraiment, elle en est presque à remercier son frère d’être tombé dans la drogue. Sans lui, sans ce terrible évènement, est-ce qu’elle en serait là aujourd’hui ? Probablement … ou alors elle peut-être qu’elle animerait encore The Good Life en rêvant de plus grand.

Des remerciements chaleureux à l’équipe qui vient de finir de la préparer, et la voilà sortant des loges toute pimpante. Elle n’a fait que quelques pas, quand elle s’exclame assez fort pour attirer l’attention des personnes présentes dans le couloir sur sa petite personne. 1 mètre 63 de haut, et pourtant, une voix qui porte bien plus loin. « Dites-moi que je rêve ! » Large sourire en direction de l’homme qui vient de se retourner, alors qu’elle réduit en quelques pas assurés la distance qui les sépare. « Me dîtes pas que c’est lui ? LE Noris Sanders ? Ma star préférée dans les couloirs de la BCBC ? » Aucun doute possible, c’est bien lui. Y a des visages qu’on ne peut pas oublier. Encore moins quand on le fait venir pour parler de sa carrière de champion du monde ... Vous moquez pas, y a vraiment un titre de champion du monde de bavboules … Et y a vraiment des gens qui participent tous les ans à la compétition. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? » Réelle curiosité. Elle sait pourquoi elle est là. Une interview, un truc un peu triste à vous faire sortir la boîte à mouchoir et une promotion discrète pour son livre qui doit sortir au printemps. Mais, lui ? Qu’est-ce qui l’a poussé à revenir arpenter ces couloirs ? « Tu passes dire bonjour ou bien tu t’es fait virer du Leaky Cauldron et tu cherches un nouveau job ? » Elle espère que c’est la première option, ce serait vraiment dommage qu’il se soit fait virer. Elle aime beaucoup trop les petites soirées qu'il organise, ce serait un véritable crève-coeur s'il venait à ne plus pouvoir en faire.

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@Rowan Scamander | novembre 2007

Aujourd'hui est un grand jour pour Noris : celui de son retour sur les ondes crystallines pour le plus grand plaisir du monde entier. Il s'est donc levé beaucoup trop tôt pour avoir l'air réveillé au moment fatidique, a brossé le poil de Diva avant de se souvenir qu'elle n'était pas invitée même en temps qu'animal de soutien émotionnelle (alors que le sujet est traumatisant, Noris en a fait un cauchemar la nuit même, peut-être pour ça qu'il s'est levé tôt en fait) et a enfilé son plus beau costume en poils d'alpaga. La marque ? Celle de Laurel, bien entendu. Il ne faudra pas qu'il oublie de la mentionner alors il s'est fait une petite croix sur la main pour y penser. Noris, il a même mis ses chaussettes porte-bonheur alors l'émission ne pourra qu'être un succès. C'est ce qu'il se répète pendant tout le trajet jusqu'aux locaux de la BCBC. Il a un peu le trac, comme à l'époque des interviews de Veritaserum, ça le fait transpirer des paumes de main alors il est content de dire bonjour aux gens qu'il connait en faisant un check avec le poing (surtout qu'il pense que ça le rend super cool).

Passage dans sa loge (éphémère), Noris se laisse bichonner, tout content que ça lui arrive de nouveau et écoute attentivement les conseils du maquilleur pour sa peau qui manque d'hydratation. Il sort de la pièce une bonne heure plus tard, plus bg que jamais et un instant, il oublie qu'il n'est qu'un simple barman invité ici que le temps d'une émission sur un sujet qui le terrifie. « Dites-moi que je rêve ! » Voilà, même qu'on le reconnaît. Il a le sourire jusqu'aux oreilles quand il se tourne vers la voix, penche un peu la tête vers le bas vu que sa propriétaire est toute petite. "Un beau rêve alors !" qu'il sort, très tchatcheur, tout heureux que la célèbre Rowan se souvienne de lui après son interview il y a quelques temps de ça. Une vraie star le Noris, il en est tout étonné. « Me dîtes pas que c’est lui ? LE Noris Sanders ? Ma star préférée dans les couloirs de la BCBC ? » Ohlalala, il rougit presque, glousse un peu. "En chair, en os et très heureux de croiser LA Rowan Scamander ! T'es de toute beauté !" qu'il roucoule. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? » Il prend son plus bel air mystérieux pour faire planer le suspens parce qu'il est très secret et ténébreux (paraît que ça fait vendre). « Tu passes dire bonjour ou bien tu t’es fait virer du Leaky Cauldron et tu cherches un nouveau job ? » Petite moue déçue qu'elle le pense ou très désoccupé ou mauvais barman. "Mais nan, j'participe à l'émission là. Pour parler de la terroriste." Il chuchote sur la fin, n'ose pas prononcer son nom trop fort des fois qu'elle surgirait derrière son dos comme la Dame Blanche. "Et toi ?" qu'il demande avant de se souvenir que Rowan bosse ici donc c'est un peu normal de l'y trouver.

Moins normal, c'est que l'assistant de tournage les appelle tous les deux en même temps pour la même émission. Les neurones (lol) de Noris se mettent en marche et on pourrait presque les entendre grincer vu comment ils ne servent pas souvent. "Aaaaah. Mais en fait, on est invités dans la même émission." Dix points pour Poufsouffle. Même que Rowan doit être l'invitée-star et lui le side-kick charmant. Boarf, pas grave. "Dis, tu veux pas on fait une photo pour wizardgram ?" demande-t-il avec un regard de chien battu avant de sortir sa crystal portative et de prendre un air grave (parce qu'ils vont raconter des choses graves). Clic, trois tags, une identification et c'est tout bon. Rien que pour ça la journée de Noris est gagnée. Il trottine jusqu'au siège qu'on lui désigne, se tourne un peu histoire d'être sous son meilleur angle et reprend l'air solennel alors que le présentateur fait son speech d'introduction. "Blablabla, l'Ordre du Phénix, blablabla, des terroristes, blablabla la dangereuse America Clarke, blablabla nos deux invités bien connus, blablabla..." Et c'est à Rowan qu'on donne la parole en premier, c'est qu'elle y a perdu un frère alors que Noris y a gagné une commotion cérébrale.

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novembre 2007, BCBC | @Noris Sanders

Noris est un beau parleur, il sait comment s’y prendre pour attirer les sourires et l’attention sur lui. Et ce n’est pas son "Un beau rêve alors !" qui viendra prouver le contraire. Sourire qui ne fait que s’élargir chez Rowan quand il la complimente – elle aime ça, les compliments, un peu trop même. C’est bon pour son ego, ça la conforte dans l’idée qu’elle fait partie des gens importants de cette sphère particulière qu’est la BCBC. Dans la société tout court, en fait.

Les hypothèses quant à la présence de la star s’alignent, mais aucune n’est validée. "Mais nan, j'participe à l'émission là. Pour parler de la terroriste." Il n’y a pas trente-six options, ni trente-six émissions qui traitent de ce genre de sujet sur les ondes. On fait toujours très attention à ce qui est diffusé. "Et toi ?" Le barman l’interroge, elle va pour répondre, mais un assistant les appelle, lui coupant l’herbe sous le pied. Les connexions se font et c’est tout en discrétion qu’il répond à sa propre interrogation. "Aaaaah. Mais en fait, on est invités dans la même émission." Elle confirme. « Apparemment, oui ! » Et juste avant qu’ils ne rejoignent le plateau, Noris la retient avec une nouvelle question. "Dis, tu veux pas on fait une photo pour wizardgram ?" Excellente idée ! Elle accepte, prend la pose à côté de lui avant de le copier sans aucune gêne. « Oh,attends, bouge pas, je vais en faire une aussi ! » Pause similaire. Petite légende touchante, un tag pour Noris et c’est envoyé. Inonder les ondes, montrer qu’elle est partout, il ne faut manquer aucune opportunité ! Ses abonnés doivent savoir à quoi elle occupe ses journées entre deux éditions du journal.

Guidés jusqu’au plateau sur lequel tout va se jouer, on leur présente leur siège. Elle s’y installe sans trop se faire prier, c’est un modèle super confortable, ce serait dommage de pas en profiter !

Trois, deux, un. C’est bon, l’émission commence. Tout le monde peut entendre le petit jingle et les crystal sont rivées sur l’animateur.

Il lance l’émission, fait son petit rappel sur le sujet du jour. On donne des dates, des faits, juste ce qu’il faut pour que le spectateur sache de quoi il en retourne. Et enfin, il s’intéresse à elle. « Rowan, je peux vous appeler Rowan ? » Elle fait ‘’oui’’ de la tête, ça plus intime, les gens se sentent plus proches d’elle. « Vous êtes la première victime indirecte de la folie de cette résistante, America Clarke. Comment avez-vous vécu cette histoire ? » Quelques secondes passent, elle se donne le temps de trouver la meilleure formulation. Elle n’est pas exactement la première victime de la résistante, mais bon, qui ça intéresse ? « Pas très bien, je ne vous le cache pas. » Petit regard triste à la boule de cristal la plus proche, elle espère qu’ils ne feront pas n’importe quoi au montage. « Vous savez, on ne se parlait peut-être pas tous les jours avec Louis, mais c’était mon frère et j’ai toujours été très proche de ma famille. » Jolie phrase, elle la retient, il faudra qu’elle l’ajoute dans la version finale de son livre. « Alors quand j’ai appris ce qui lui était arrivé … je … ça a été un gros choc. » Pas totalement faux. Elle ne s’attendait pas à ce son frère quitte ce monde à l’automne dernier. Et encore moins dans ces circonstances. « J’imagine bien, nous imaginons tous l’épreuve que ça a dû être … » Petit sourire reconnaissant à l’adresse de son hôte et de toutes les personnes présentent sur le plateau. « Avez-vous eu l’occasion de rencontrer cette femme ? » Ah oui, bien sûr. Le public a besoin de ce genre d’anecdote. « Oui, oui, j’ai eu le droit d’échanger avec elle. J’avais besoin de savoir pourquoi elle s’en était prise à mon frère. Pourquoi lui. Pourquoi elle avait fait ça. » Ce n’est pas exactement comme ça que s’est déroulée leur première rencontre, mais encore une fois, qui ça intéresse la vérité ? Le public cherche des histoires qui font parler, des gens célèbres qui sont également concernés par les crimes des rebelles. Rowan ne fait que donner à son public ce qu’il demande ! « Vous aussi, Noris, il paraît que vous avez eu votre propre rencontre avec cette criminelle. Racontez-nous tout ça. » Elle pivote sur son siège vers Noris. Le monde est vraiment petit ! Et America semble vouloir y prendre beaucoup de place … C’est donc la raison de sa présence ici. Sa main vient se poser sur le bras du sorcier. « Je l’ignorais. Comment ça va ? Elle ne t’a rien fait ? C’était quand ?» Elle ne l’a pas tué, c’est déjà ça ... mais quand même !

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@Rowan Scamander | novembre 2007

cw. mention d'agression

Il remercierait presque America maintenant que la porte des studios s'ouvre à lui. Dommage qu'il ait fallu passer par les cauchemars, le besoin constant de vérifier vingt fois les verrous et l'incapacité de tourner le dos aux portes mais ça lui semble futile maintenant qu'il sourit à l'objectif aux côtés d'une présentatrice star et que cette dernière veut même sa propre photo. Trop la classe le Sanders. Il est sur son petit nuage, se concentre pour avoir la démarche mannequin (son nouveau métier, bientôt, peut-être) alors qu'il entre sur scène, air sérieux, sourcils au top qui se froncent un petit peu à la vue de la photo de Clarke affichée en arrière plan. Brrrr.

Les présentations sont faites, Noris regarde droit les crystals - les vieilles habitudes reviennent vite, il adore ça - sourit mais pas trop (le sujet est trop grave pour ça) et se tourne vers le présentateur et Rowan qui commence l'histoire. Il penche un peu la tête sur le côté comme il le fait toujours lorsqu'il est attentif, air solennel (on parle d'un meurtre après tout). Au mot famille, Noris vient prendre la main de la brune et la serre brièvement en signe de réconfort. A sa place, il aurait sans doute fondu en larmes parce qu'il ne se voit pas vivre sans JC même si il vit de l'autre côté de l'océan et qu'ils ne se parlent plus trop vu que les moldus sont les ennemis numéro un de la nation. D'ailleurs, Noris sait qu'il est de très mauvais goût qu'il parle de sa famille alors il s'abstient de tout commentaire ou anecdote personnelle qui marche uniquement lorsqu'on a le sang pas trop crade, préférant prendre l'air peiné (il n'a pas besoin de le feindre, sa maman lui a toujours dit qu'il était très empathique et bien brave).

Il trouve Rowan extra et toute en dignité, il en a presque les larmes aux yeux parce que c'est vraiment trop triste de perdre un proche des mains d'un monstre pareil. Il applaudit presque cette dernière mais le présentateur se tourne vers lui ainsi que le feu des projecteurs. Time to shine « Vous aussi, Noris, il paraît que vous avez eu votre propre rencontre avec cette criminelle. Racontez-nous tout ça. » Il prend une inspiration, se penche un peu sur son siège, posant ses coudes sur ses cuisses, mains jointes (il paraît que la pose rend bien sur les écrans). Il ne cille pas, dans son rôle de l'Homme qui a vécu des choses dures mais qui s'en est relevé grandi (bientôt il atteint les deux mètres). Une main se pose sur son bras, il sourit à Rowan. « Je l’ignorais. Comment ça va ? Elle ne t’a rien fait ? C’était quand ?» Noris hoche la tête, se lance à l'eau. "C'était il y a un peu moins d'un an" commence-t-il, doucement pour faire durer le suspens. "Ca a été... Dur. Rien à côté de ce que Rowan a traversé et je n'ose même pas imaginer le calvaire qu'a enduré ton frère. Heureusement que la Values Brigade œuvre pour notre sécurité, faisant de ce genre d'affaires que des drames isolés." Instant propagande gouvernementale, on lui avait passé cinq gallions un peu plus tôt dans les loges. All hail the Lord. "Mais j'ai failli y passer également alors même que je ne faisais rien d'autre qu'achever ma journée de travail." Carte de l'honnête travailleur ? Check. "Elle est arrivée dans mon dos, je n'ai rien pu faire et c'est à Sainte Mangouste que je me suis réveillé le lendemain."

Il prend une pause, regarde ses doigts quelques instants, semble plongé dans ses souvenirs avant de relever la tête, d'un coup. "Ce qu'il faut que les gens retiennent c'est que cette fille est dangereuse et qu'elle est loin d'être la seule. Ces gens sont fous et veulent transformer la vie des autres en véritable enfer juste parce qu'ils sont frustrés parce que le gouvernement n'est pas à leur goût alors qu'il fait tant pour nous." On lui a éventuellement donné plus de cinq gallions. "Pourriez vous nous raconter plus en détail ce qu'il s'est passé cette nuit là ?" Sourire au présentateur, il hoche la tête lentement. "Je ne voudrais pas tomber dans le sensationnalisme" déclare-t-il pudiquement. "Mais elle m'a sauvagement attaqué alors que la crystal du bar diffusait son avis de recherche. Clarke délirait, racontant que tout était faux et qu'il fallait la croire et qu'elle avait la VB aux trousses. Comme si on pouvait avoir des brigadiers aux trousses lorsque l'on est innocent." Il secoue la tête, dépité par tant de cruauté avant d'ajouter d'une voix tremblante. "Elle a même failli avoir mon chien." Il se frotte un œil comme pour y chasser une larme (il l'a en vérité, c'est de Diva qu'il parle et l'imaginer morte...). "Dire que tu as trouvé le courage de lui faire face après ce qu'elle a fait" continue-t-il, se tournant vers Rowan. "Je trouve ça admirable." Règle numéro un des interviews groupés, toujours faire mousser les autres invités (sauf si l'on prévoit le clash).

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novembre 2007, BCBC | @Noris Sanders

Elle commence, se confie, donne des informations qui suffiront à garder la sympathie de tout le plateau et des gens derrières leurs crystals. Rowan, la douce Rowan, l’adorable Rowan, la sympathique Rowan, a perdu son frère. Son modèle, quelqu’un dont elle était proche. On ne peut qu’imaginer sa peine et sa douleur au travers de ses mots – c’est qu’elle est douée, elle a vite appris à se jouer des autres pour obtenir ce qu’elle voulait. Et aujourd’hui, c’est de l’attention dont elle a besoin, sans ces crystals tournés vers elle, sans ces gens qui l’écoutent, qui est-elle ? Personne. Une simple citoyenne parmi tant d’autres, avec un peu plus de style quand même.

Alors qu’elle évoque le lien fort (oui, oui, un jour il l’a été) qui la liait à son frère, elle sent la main de Noris sur la sienne. Elle tourne vers lui un regard presque brillant d’émotions, il est vraiment gentil, en plus d’être un bon ami, il passe très bien sur les ondes. Vraiment, cette séquence va plaire.

Vient ensuite le tour de Noris. Elle s’inquiète de ce qui a pu lui arriver, demande des détails, curieuse de savoir ce qui a pu se produire, désireuse de savoir si sa version d’America Clarke comme bien avec la sienne. Et c’est un oui, quel soulagement !

Sa rencontre remonte à un peu moins d’un an, sensiblement à la même période que la disparition de son frère ainé. Si intérieurement, elle se satisfait de découvrir qu’America était vraiment la coupable idéale, elle n’en reste pas moins attristée par Noris qui a dû véritablement lui faire face. « Heureusement que la Values Brigade œuvre pour notre sécurité, faisant de ce genre d'affaires que des drames isolés. » Elle appuie ses propos d’un hochement de tête, les avoir parmi eux est vraie bénédiction, ces gens sauvent des vies. "Mais j'ai failli y passer également alors même que je ne faisais rien d'autre qu'achever ma journée de travail." Ce simple détail ne manquera pas de choquer l’audience, c’est ce qu’il s’est produit dans le cas de son frère après tout. On finira bientôt par penser que la fugitive a un type, qu’elle aime s’en prendre à certains profils. Juste ce qu’il faut pour la faire passer pour plus déranger qu’elle ne l’est déjà. Il ne manquerait plus qu’on leur présente une troisième victime pour que l’émission soit encore plus sensationnelle.

Elle approuve la suite de ses propos. Ils n’y sont pour rien eux, si certains se sentent frustrés par la situation politique. Ils ne demandent qu’à vivre leur vie. "Elle a même failli avoir mon chien. " Non ?! « Diva ?? Oh mon pauvre … » Pour l’avoir vue sur de nombreux clichés, et à quelques soirées, elle connaît l’attachement de Noris pour son chien. Elle-même est très impliquée dans la protection des animaux, c’est d’ailleurs à la suite d’une émission sensibilisant sur l’importance de réfléchir avant de s’engager auprès d’un animal qu’elle avait adopter les deux félins qui partagent actuellement sa vie.

« Merci, c’est gentil .. » répond-elle, l’air touchée. « C’était quelque chose que je devais faire. Pour mes parents, pour moi et … et pour Louis, bien sûr. » (il fallait surtout qu'elle s'assure que les manipulations sur ses souvenirs avaient bien fonctionnées) Elle tourne les yeux vers le présentateur, avant de finalement les poser sur une crystal. « J’avais besoin de comprendre, d’avoir une explication, vous voyez. » On lui fait ‘oui’ de la tête. « Mais ça n’est quand même rien comparé à toi – elle se retourne à nouveau vers l’ancienne star des ondes – Merlin, je n'arrive pas à le croire! Dans mon cas, elle était sous bonne garde, j’étais protégée. Je ne risquais rien. Je veux dire .. toi tu as été directement confronté à sa folie ! Et tu as le courage de venir en parler ici. Vraiment Noris, je t’admire pour ça. » C’est à celui qui flattera le plus l’autre. Et il n'y a pas à dire, ils savent y faire. Retour sur les crystals derrière le présentateur. « S’il y a bien quelque chose à retenir, c’est qu’elle est dangereuse. Tous ceux qui pensent se battre pour la bonne cause, en étant contre nous, contre notre gouvernement, en se targuant d’être du même côté qu’America Clarke vivent dans le mensonge. » Vivre dans le mensonge … encore une expression qu’elle pourrait réemployer.

« C’est un peu délicat pour moi d’aborder le sujet, mais, la rumeur court que Miss Clarke serait à nouveau dans la nature. Comment vous sentez-vous vis-à-vis de la situation ? »

C’est la douche froide pour Rowan. Elle ne s’y attendait pas. Quand ? Comment ? Elle devrait être enfermée dans une petite cellule jusqu’à … pour une durée franchement indéterminée, pas se balader librement.

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@Rowan Scamander | novembre 2007

Les larmes brillant au coin de ses yeux n'ont rien de factices : c'est de Diva qu'il parle et il suffit de suivre Noris sur Wizardgram pour savoir à quel point sa chienne compte pour lui. D'ailleurs, il profite du moment pour glisser que les spectateurs peuvent s'abonner au compte de Diva, qu'il a même un code promo pour les croupettes ("le meilleur des croquettes pour les croups heureux") avant de se recentrer sur l'émission. Du larmoyant le regard passe au admiratif : Rowan est allée braver America après tout (même si la sorcière était déjà ficelée-menottée, amen à la VB). "C’était quelque chose que je devais faire. Pour mes parents, pour moi et … et pour Louis, bien sûr." Ohlala, il manque juste la petite musique dramatique et on est dans un soap (il adore ça). Noris s'imagine la scène, Rowan - sa super amie - d'un côté, l'abjecte America de l'autre, la pluie par la fenêtre,... "J’avais besoin de comprendre, d’avoir une explication, vous voyez." Il hoche la tête avec tous les autres, il voit très bien, en tremblerait presque. Il est tellement occupé à se faire des films qu'il sursaute quand les projecteurs reviennent sur lui. "Mais ça n’est quand même rien comparé à toi. Merlin, je n'arrive pas à le croire! Dans mon cas, elle était sous bonne garde, j’étais protégée. Je ne risquais rien. Je veux dire .. toi tu as été directement confronté à sa folie ! Et tu as le courage de venir en parler ici. Vraiment Noris, je t’admire pour ça." Noris ne rougit pas malgré les compliments, il a l'air sérieux (on en oublierait que c'est un crétin), hoche la tête avant d'ouvrir la bouche de nouveau. "Ne pas parler serait mettre en danger de potentielles futures victimes" qu'il affirme sans ciller, regard frontal à la crystal (ok, celle-là on lui a soufflé). Ne pas parler nuirait surtout aux opportunités d'interviews et Noris crève d'envie d'être sous le feu des projecteurs. "S’il y a bien quelque chose à retenir, c’est qu’elle est dangereuse. Tous ceux qui pensent se battre pour la bonne cause, en étant contre nous, contre notre gouvernement, en se targuant d’être du même côté qu’America Clarke vivent dans le mensonge." Amen. Il n'a rien à ajouter, garde son air de bonhomme bien un mètre quatre-vingt-dix, bien énorme et sec avec ses sourcils plus brossés que jamais.

Il conserve même la posture quand le présentateur reprend avec ses mauvaises nouvelles. Mais pas tant parce que rien ne lui fait peur, juste parce qu'il est mort de trouille et que la technique de l'opossum (son animal spirituel, faudrait qu'il songe à se le tatouer sur le bras en style tribal) dans ce genre de situation... "C’est un peu délicat pour moi d’aborder le sujet, mais, la rumeur court que Miss Clarke serait à nouveau dans la nature. Comment vous sentez-vous vis-à-vis de la situation ?" Noris a l'impression que tout son sang part soit vers ses pieds, soit au niveau de ses oreilles (elles bourdonnent et il a très chaud) et il se laisserait bien couler le long de son siège pour se cacher en dessous mais le faire en live ne réanimerait que les moqueries - "et vous avez vu Trash à la crystal ? il s'est pissé d'ssus le naaaze" - alors il tient bon et bénit son fond de teint qui permet de masquer qu'il oscille entre le rouge et le livide. Ok, dés ce soir, il déménage chez Boris parce que Boris a des longues dents et ferait fuir les America en deux-deux. Noris déglutit (difficilement), serre les poings, serre les dents avant de répondre, tentant de ne pas passer pour trop fragile et lâche (compliqué). "J'étais pas au courant de cette histoire." Il l'aurait su, il serait pas venu (se serait même planqué dans un coin sous sa forme animale jusqu'à ce qu'on recapture la fugitive). "Mais j'imagine que la VB la rattrapera vite, hein ?" Haha, que Boris le sauuuve.

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novembre 2007, BCBC | @Noris Sanders

Rowan n’aime ce qu’il se passe. Habituellement, tout est écrit sur les plateaux où elle intervient, c’est écrit et elle est au courant du contenu du script. Aujourd’hui, quelqu’un a visiblement oublié de leur en fournir un morceau conséquent. Le coup d’œil jeté à Noris lui indique que lui non plus n’était pas dans la confidence. Génial. Merci pour la surprise. Elle n’est pas près de l’oublier celle-ci. Elle s’imagine déjà les titres de certains articles, les commentaires sur les réseaux au moment de la diffusion de l’émission. Et elle n’aime pas ce que son imagination lui prédit. "Oui, la VB doit déjà être sur l’affaire." On se rassure comme on peut, même si leur efficacité semble parfois avoir des limites. Ils ne vont tout de même pas leur balancer l’information et en plus leur annoncer que personne ne cherche à arrêter America, si ?. "#On – on leur souhaite de l’arrêter rapidement." Est-ce qu’elle devrait demander un service de sécurité ? Est-ce que la direction de la chaîne accepterait de le lui payer ? Sans cette annonce, elle aurait certainement dormi tranquillement ce soir, à présent, elle est beaucoup moins sereine. " Et si quelqu’un l’aperçoit, signalez-le, s’il-vous-plaît." qu’elle ajoute rapidement.

***

La brunette n’en revient toujours pas. C’est à peine si elle a remercié et salué l’hôte de l’émission. Quel connard ! Et dire qu’elle avait fait ça pour lui rendre service, pour lui faire plaisir aussi, parce qu’on aurait à nouveau parlé d’elle et de son histoire « tragique ». L’émission terminée, elle est retournée dans la loge avec Noris pour profiter des snacks offerts par la chaîne. Maigre dédommagement après l’ascenseur émotionnel qu’on venait de leur faire vivre. "Ils ont plutôt intérêt à la retrouver." Elle en tremble légèrement en se servant un verre de jus de fruits, de peur ou de colère, difficile à dire, mais l’émotion est perceptible. Rowan leur en veut d’avoir sorti cette carte. Oh bien sûr, la surprise, choquer les invités, obtenir des réactions authentiques, ça fait monter les chiffres, ça peut relancer les chiffres pour une émission. "J’ai pas envie de la retrouver chez moi, un soir, en rentrant du bureau." Vraiment pas, même. Après ce qu’elle avait pu lui mettre sur le dos, Clarke devait être sacrément remontée. "Je crois que je vais aller dormir ailleurs pendant quelques temps. Juste pour être sûre." Elle peut toujours aller passer quelques jours chez ses parents, ils seront contents de la voir. Et puis, elle aura bien un ou deux amis prêts à l’accueillir. Les hôtels sont très tentants, mais peuvent-ils lui garantir la sécurité à laquelle elle aspire, rien n’est moins sûrs. Qui sait les ressources auxquelles la criminelle aura accès avec la résistance ! Peut-être même qu’ils ont du polynectar ! Ce serait terrible, ils pourraient infiltrer n’importe quel endroit du ministère ! Ou même de la BCBC ! Peut-être a-t-elle déjà recroisé America ?? Ou même d’autres membres de la résistance sans le savoir ?! Et si, et si elle avait déjà déjeuné avec l’un d’eux ? Eww. Imaginez qu’elle soit devenue amie avec un résistant sans le savoir ?? Elle voit d’ici les gros titres l’accusant d’avoir sympathiser avec l’ennemi … ça lui vaudrait un renvoi immédiat et certainement un séjour à Azkaban ! Elle ne peut pas se le permettre.

"Ça va aller, toi ?" Il y a beaucoup de faux chez elle, Les intérêts qu’elle prétend avoir : l’affection portée à certains qu’elle appelle pourtant amis, pourtant Rowan s’inquiète véritablement pour Noris.

Noris n'en mène pas bien large et peut-être bien que son coach l'en féliciterait parce qu'il vaut mieux être haut que large (et encore mieux si on est taillé en V) mais là, il se retient pour ne pas se mettre à sangloter devant les caméras. D'ailleurs, même quand elles ne sont plus là, le géant se concentre pour ne pas avoir les yeux qui brillent de trop et envoyer directement un SOS à Boris en lui promettant ses plus beaux habits (parce que oui, maintenant il est bien habillé) contre une protection rapprochée. Diva lui manque : c'est un peu son chien de soutien émotionnel mais il ne peut que tristement se dire qu'elle non plus n'est pas en sécurité. Parce que Clarke a zéro pitié alors les petits cabots tous mignons, elle doit en manger à la pelle pour le goûter (des fois, Noris regrette que Diva ne soit pas un rottweiler).

Donc Noris est là, planté devant la table des collations, surplombant Rowan de quelques dizaines de centimètres et se retenant très fort de ne pas aller lui sangloter dessus comme un petit garçon effrayé. Il tente de se remplir un jus d'orange mais en renverse la moitié à côté tellement il a les mains qui tremblent. Un employé né-moldu lui jette un regard assassin avant de nettoyer, Noris s'excuse piteusement et propose un autographe en compensation (il y gagne un ricanement moqueur qu'il imagine être un refus). Son quart de verre à la main dont il boit une gorgée (ce qui donne un huitième de verre de jus d'orange, quelque chose comme ça), le géant se concentre de nouveau sur Rowan. Oui, ils vont attrapé America, il le faut, pour pas qu'elle soit great again et se remette à terroriser la population. "Nan mais en plus ils sont forts à la VB, t'as vu le dernier reportage de la BCBC ? Ils sont..." Froncement de sourcils, c'est que le reportage a sans doute pas montré les meilleurs (Noris se souvient surtout de vieux mecs un peu crades et que le seul moyen de différencier brigadiers et hounds, c'est de regarder les joues (il se souvient aussi de Boris qui passe une tête à une minute et trente-quatre secondes)). "Forts..." Il se répète, manque de s'étouffer dans son jus d'orange en repensant au débarquement d'America dans son bar et au fait que ça pourrait se reproduire.

Rowan ne veut pas dormir chez elle, Noris comprend. Lui, il veut changer de nom, de tronche et de pays le temps qu'on la retrouve. "Oui ça va aller" qu'il marmonne très vite, bien décidé à s'installer chez Bagshot le temps que ça se tasse (en plus c'est un hémovore, ça dort pas les hémovores, ça peut monter la garde toute la nuit). "Puis c'est statistique, on peut pas attaquer deux fois la même personne !" Hochement de tête convaincu, il l'a lu dans un livre (mais alors quel livre ?). "Tu crois qu'elle est libre depuis quand ? Elle peut quand même pas s'être échappée d'Azkaban ? Elle est pas siiiii dangereuse, hein ?" Il revoit les avis de recherche de Sirius Black (c'est les premiers vrais avis de recherche qu'il a vu de sa vie après ceux des westerns et eux avaient le mérite de pas bouger en tirant des têtes affreuses) et frémit. Il lance un coup d'œil aux alentours comme pour vérifier que personne ne les espionne avant de parler tout bas. "C'est peut-être faux. T'sais, juste pour l'audimat..." Ce serait bien, ça voudrait dire qu'il n'aurait rien à craindre de plus que des montages de lui à deux doigts de sangloter à l'antenne (mais il a l'habitude de se faire bizuter en live et la roue tourne tournera, c'est une voyante qui le lui a dit).

true crime & fake truth

novembre 2007, BCBC | @Noris Sanders

"Nan mais en plus ils sont forts à la VB, t'as vu le dernier reportage de la BCBC ? Ils sont..."Rowan hoche la tête, bien qu’elle n’ait pas vu le fameux documentaire auquel il fait référence. De toute façon, ils ne recrutent pas n’importe qui à la VB. En tout cas, elle l’espère. "Forts..."La quinte de toux de Noris lui fait retourner la tête vers lui. Inquiète à l'idée qu'il puisse vraiment s'étouffer devant elle, elle se rapproche, lui propose une serviette en papier et offre un nouveau verre – rempli d’eau cette foi avant d’aller s’installer dans l’un des fauteuils.

Ils n’en mènent pas large, l’un comme l’autre. La menace est vraisemblablement réelle, et il leur faut trouver un plan pour tenter de trouver un peu de sécurité.

"Tu le crois, vraiment ?" La réponse doit être positive, elle est presque sûre d’avoir déjà entendu parler de cas où la foudre avait pourtant frappé deux fois au même endroit. Un genre de miracle ou de la malédiction, selon les points de vue. Et puis, ce n’est pas pour ça aussi que certains ont des gardes du corps ? Pour éviter des attaques répétées "Tu crois qu'elle est libre depuis quand ? Elle peut quand même pas s'être échappée d'Azkaban ? Elle est pas siiiii dangereuse, hein ?" Elle croise son regard de petit chiot effrayé, et reste muette un court instant avant de répondre. Ne pas le faire aurait sûrement été pire. "Je sais pas. On en aurait peut-être entendu parler s’il y avait eu une évasion de la prison la mieux gardée du pays." Sauf qu’elle n’en sais rien, n’a aucune garantie quant à ce qu’elle avance. Ni pour la date de son évasion potentielle, ni pour son degré de dangerosité. Rowan est dans le flou le plus total. Dans ses souvenirs, on lui avait pourtant dit qu’elle n’était pas la plus menaçante des résistants … Ok. Mais quelle avait été l’échelle de comparaison utilisée à ce moment-là ? Et puis on lui aurait dit quand même, non ? Ça se partage avec la famille des victimes, non ? Même si dans son cas, on ne pouvait pas exactement la qualifier de victime d’America … "Franchement je m’en méfierai. Elle fait partie de la résistance, ils sont pas fiables ces gens-là. Je suis sûre qu’ils s’apprennent plein de techniques sournoises pour pas se faire prendre." Quand ce ne sont pas des techniques ou des sorts pour s’en prendre à la population, bien sûr ! "Ils ont peut-être même des infos sur nous, tu sais ? Il paraît qu’ils pourraient se faire du polynectar et prendre notre place sans que les gens autour de nous le sache !" Elle a lu un article qui racontait ça, l’autre jour. Terrifiant. Elle espère que personne n’a pris son apparence, ni endosser son rôle ! Non, ça c’est impossible, les gens auraient su que ce n’était pas elle, si ça c’était produit … non ? Il faudrait qu’elle demande aux gens qui la connaissent, peut-être aussi faire un sondage sur wizardgram en plus.

"C'est peut-être faux. T'sais, juste pour l'audimat... " ça serait bien, tellement bien si c’était juste ça : une technique pour faire parler de l’émission et booster leurs audiences. "Faux ou pas ; on va devoir faire attention au cas où ... On sait pas de quoi ils sont capables." Nerveuse, elle étend ses jambes, fait claquer un peu ses talons sur le sol avant de les replier. "En tout cas, en pleine journée je pense que tu crains rien au boulot, toi. En plus, elle sait pas où tu vis, si ?" Double sécurité pour Noris. Elle par contre, elle doute. Les studios de la BCBC sont pourtant bien gardés. Et son adresse n’est pas supposée être connue de tous. En théorie, tout devrait bien se passer. "A moins que quelqu’un que tu connais lui aies refilé ton adresse sans le savoir, à ta dernière soirée." Ce qui serait quand même con pour lui.

Main tremblante serrée autour de son godet de jus d'orange (il continue d'en renverser quelques gouttes à chaque secousse), Noris hoche la tête d'un air convaincu. Oui, oui, oui, la VB les plus forts, ils ont quand même Boris dans leur rang. Par contre, pour l'évasion d'America d'Azkaban... "Ils ont peut-être voulu la renvoyer..." dans son pays, aka l'Amérique mais il ne finit pas sa phrase, fronçant les sourcils maintenant que son cerveau s'est mis en marche (est-ce que lui aussi on voudrait le renvoyer aux States si un jour on l'arrêtait ? est-ce qu'il a encore sa double nationalité d'ailleurs ?). En tout cas, l'hypothèse de l'évasion pendant un transfert est plus rassurante (et sonne typique des films de gangsters qui - comme tout le monde le sait - sont basés sur du 100% réel) que savoir que la sorcière s'est tout simplement cassée d'un des lieux les plus sinistres de Grande Bretagne peut-être même avec la complicité des détraqueurs (on parle d'une femme assez horrible pour s'attaquer à un pitit chien, elle peut totalement être bff avec les gardiens sans âme).

La main tremble un peu plus encore quand Rowan commence avec ses théories. Comment ça ils sont espionnés ? Comment ça ils pourraient être remplacés ? "J'ai entendu parler de ça" gémit Noris qui allait déménager dans un bunker. "Mais je croyais que c'était à cause d'aliens polymorphes, pas de résistants !" Mais la journaliste a raison, on ne sait pas de quoi ils sont capables et le cerveau de Noris tourne à plein régime pour mettre au point les scénarios les plus horribles (Diva grand remplacée par un détraqueur notamment). Les questions sont sans fin : l'évasion est-elle réelle ? Peut-il être en sécurité à son travail alors que c'est là qu'il a été attaqué la première fois ? Qu'arrivera-t-il à Diva s'il venait à disparaître ? Est-ce que Boris voudra bien le laisser dormir chez lui jusqu'à ce que la menace passe ? Combien coûte un garde du corps ainsi qu'un chien garde du corps de chien ? Pourquoi a-t-il fait une story visitons mon nouvel appart sur wizardgram ? A combien personne en-a-t-il donné l'adresse ? Il est plus blanc que la nappe d'à côté (facile, cette dernière est imbibée de jus d'orange). "J'ai entendu dire qu'il y avait plein de logemens super sympa du côté de Brighton, faudrait que j'aille en visiter." Il a une toute petite voix. "Je vais même y aller maintenant je crois, on sait jamais, puis j'ai laissé Diva toute seule et là..." Bah là il l'imagine déjà étendue raide morte éviscérée sur sa couverture fétiche. "Salut Rowan, c'était très cool de te revoir. Enfin non parce que le contexte était pas très cool, il était effrayant mais tu m'as compris... Tu devrais passer au bar si t'as l'temps. Survis bien ! Enfin prends soin de toi - ciao !" Tant pis pour son plan parler avec tout le monde pour avoir des contacts, Noris se précipite vers la sortie - les gars de la sécurité le regardent bizarrement comme si ils soupçonnaient qu'America l'avait déjà remplacé - transplane dés qu'il le peut, récupère Diva étendue en effet sur sa couverture fétiche et zou ! Direction Keo-Prince Real Estate (en espérant que les étoiles montantes - non - de la BCBC soient assez riches pour y louer quoique ce soit).

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