BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyDim 21 Nov - 23:53
À la maison de Chesterhill, les deux sorciers cèdent un autre tribut. Celui de ce baiser désordonné, frénétique, celui de ces corps qui en pagaille se cherchent et se trouvent sans se rater. Empoignade qui se fait bataille autant qu’étreinte, union et opposition là où les lèvres refusent de céder le moindre terrain. La brutalité pas moins dépourvue de sa tendresse, dans les gestes maladroits et qui pourtant ne se risquent pas à aller trop loin. Ne dépassent pas tout un ensemble de limites non écrites et encore moins dites, jusqu’à ce que le bras du lycanthrope lui barre le torse et incite la rupture de l’instant.

Apnée. Le souffle absent. Que Logan ne le lâche pas : il pourrait s’effondrer. À terre, ou dans ses bras. Les deux options sont peut-être du pareil au même.

« Tu m'fais mal. »
(il ne veut pas lui faire de mal)

Son cœur est si serré que Lou en a mal à la poitrine, celle-ci immobilisée par le membre qui la traverse et le maintient contre le mur où son dos est fermement appuyé. Le côté face, lui, est plaqué contre celui de Logan dans une proximité impensable (désirable). Imposition dont il pourrait se dégager, s’il le voulait ― mot magique, alors que le vouloir se confond avec le besoin. Ses propres yeux brillent un peu plus, de larmes qui menacent de glisser le long de ses cils à tout instant, sans qu’il puisse vraiment les retenir. Surcharge, surdose, sensations et sentiments formant cette boule brûlante, glacée, vibrante, qui a pris tant d’expansion que celle-ci frémit jusqu’au bout de ses doigts. Ses doigts encore serrés sur les vêtements de l’homme, comme si la moindre distance laissée, le moindre recul, allait tout briser.

« Qu'est-ce que tu veux… » Pourquoi, a-t-il déjà demandé, et il n’a rien répondu. Le demi-Selkie n’a toujours pas de réponse claire, malheureusement, mais il sent que cette fois-ci, il ne peut pas s’en sortir avec son silence. Pas tout à fait. La voix basse et rauque de l’homme soulève trop de choses, autant que le souffle tiède et haché qui baigne son visage à chacun de ses mots. Autant que cette caresse délicate et fugace qui lui fait en vouloir plus. Il ne peut pas tout simplement dire cela : plus. Plus, sans savoir ce que ça signifie, ce que ça appelle ― plus est si rapidement trop, avec lui, mais ce n’est pas ce qu’il craint. Simplement que cette réponse ne soit pas tout à fait la bonne et Lou Sacramoni n’est pas un menteur. Surtout pas devant Logan Alvarez, qui reflète trop de choses de sa propre personne pour qu’il ne devine pas ce qu’il dissimule, pour qu’il ne flaire pas l’entourloupe s’il n’est pas juste. Il devrait détester ça. La main gantée enveloppe son visage, sa joue. Frémissement. Un ensemble de frissons si agréables qu’ils en deviennent douloureux, presque trop, presque dangereux. Au bord du point de rupture. « …qu'est-ce que tu veux ? » Le baiser profond qu’il initie (à son tour ? à nouveau ?) pourrait répondre à la question, si ce n’était pas si nécessaire d’articuler sa réponse verbalement. Ce n’est pas assez, lui souffle le goût de métal qui persiste sur les lèvres chaudes et pleines de Logan. Pas assez, piquent les larmes qui brouillent ses yeux sombres. Pas assez.

Lucjan a pensé, au cœur de la grotte près de la cascade, ne pas avoir peur du loup. Pas peur de la bête, de ses griffes, de ses crocs, pas peur des cicatrices dont il a pris soin, pas peur du pelage immaculé qu’il a vu courir dans la forêt, du sang qui a maculé sa gueule aux dents acérées.
Il n’a pas peur de l’humain non plus. Du carmin qui tache ses mains, des ombres qui percent dans son regard, du poison qui veille dans ses mots et n’attend qu’une plaie ouverte afin de s’y infiltrer. De celui qui ne l’a jamais blessé et dont il a tant voulu les paumes brûlantes sur sa peau fraîche, au point de n’avoir que cette image veillant dans son esprit pendant des jours.
Il est peut-être temps de l’assumer.
Qu’il n’a pas peur. Ce qu’il veut.
(n'arrête pas)
La réponse est soufflée contre tout contre la bouche de l’homme, là où il lui a déjà demandé de le toucher de ses mains nues : « Toi. Un seul mot. Sa joue contre la sienne, alors qu’il ajoute : Serre-moi. » Il a perdu pied.
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyMer 24 Nov - 16:16
À moins que tout n'ait commencé par sa faute, lorsqu'il t'a touché la première fois, lors de l'éclipse lunaire.
Sans doute est-ce né de cette erreur, de cette curiosité, à moins qu'il ne faille parler d'intérêt légitimé par des besoins purement professionnels ? Tu serais bien incapable de remonter plus loin que cette fameuse nuit, puisque les seules fois où tu crois te rappeler de son visage, son cou était emmitouflé d'un jaune agressif. Tout est parti du jour où tu as dû demeurer vulnérable auprès d'une personne qui n'aurait pas dû avoir ta confiance — pourtant, te voilà, après l'avoir remercié, et maintenant le détester… d'avoir recommencé.
Je sais que tu as mal. Je le sais. ces mots-là, tu ne les a pas oublié, malgré les brumes de la fatigue que tu as dû te traîner sur plusieurs jours. L'enfant mort-né à l'intérieur de toi l'a bien enregistré, et il en a été malheureusement touché. Personne ne t'a jamais dit ça, et tu aurais dû y avoir droit, comme cette étreinte que tu t'interdis comme le dernier des crimes.
Les excuses qu'il te sert te sont alors aussi agressives qu'horripilantes, puisqu'il réitère — emporté dans ce cyclone tout à fait délirant, tu ne réalises même pas à quel point tu en as envie, toi aussi, de cette transe fébrile. "Toi." c'est sa réponse après que tu aies réceptionné un second baiser, tes doigts pressés sur sa gorge palpitante sous l'adrénaline.
Et ça n'a aucun sens.
Les dernières gouttes de poison n'ont besoin que de ça, de ta confusion, pour ainsi gagner encore du terrain sur celui que tu ne contrôles plus vraiment.
Tu sens ses tremblements, tant votre proximité (révoltante) est écrasante ; faiblesse que tu crois sentir encore davantage dans les mots qu'il te sert. Ses larmes, tu les entends sans les voir, et les tiennes en profitent pour faire leur place. "Serre-moi."

L'appel à l'aide est réceptionné, cette fois ; et tel le héros que tu n'es pas, t'y accours. Tu passes un bras derrière sa nuque, l'autre dans son dos, pour l'attirer à toi, le faisant décrocher du mur sur lequel il s'appuyait jusque là. Ne tombe pas. Demande l'aide et tu l'auras, alors que tu n'es pas conçu pour ça. Tu te sens aussi gauche qu'un forgeron à filer la laine. Ne tombe pas. Reste debout. Vos respirations sifflantes sont calées là, et la présence indéniable de Shanti se matérialise entre vous, ton alliance pressée entre vos carcasses respectives, semble même s'y imprimer, comme un rappel à l'ordre.

Il faut lui dire, que tu n'as pas le droit — que tu ne peux pas — alors que tu le veux, quelque part par là, dans ses bras — qu'il ne faut pas. Trop tard, encore une fois.

Reste là. Quelques larmes silencieuses meurent sur tes joues réchauffées par l'émotion désordonnée qui s'est installée, bataille. Éclair bref de lucidité où tu sembles (enfin) toucher du doigt ce qu'il y a, ce que c'est.

Morgane que ça t'effraie.

"Je peux pas," parce que ça fait mal, parce que Shanti est là, qu'elle a besoin de tes bras, elle aussi. C'est ce que tu crois, avec le peu de morale qu'il te reste : elle n'a pas traversé tout ça pour te voir étreindre un autre, et Kali a besoin d'un père, pas d'un fantôme.
C'est un éclair si bref qui s'envole avec la confusion mentale que provoque ces sensations nouvelles, refoulées, douloureuses à souhait. Ce flot reprend ses droits, lorsque tu te perds à nouveau dans les sensations insupportables qui te bombardent comme un millier de flèches brûlantes.
(Mais toi, qu'est-ce que tu veux ?)

Une de tes mains est allée se fourrer dans ses cheveux, à l'arrière de son crâne, comme pour le rassurer que tout ça sera bien terminé — mais ça ne se terminera pas, le mal est déjà installé, et il faudra faire un choix. Le détruire avec toi, ou partir et… le détruire avec toi aussi.
Pourquoi fallait-il que tu détruises toujours tout à la fois, alors que seul ton propre cas t'intéressait ?
Pourquoi devenir la flamme ?
"Je comprends pas" que t'arrives quand même à exprimer, un nœud qui n'est pas dénoué pour autant, mais jeté là où vous pourriez peut-être le démêler. Tu n'es même pas certain de le vouloir, tes yeux sont aussi noyés que ton esprit. "Ça va pas" que tu marmonnes dans ta barbe, bien plus bas, serrant un peu sa cape sous tes doigts. Ça ne va pas, vraiment pas.

Conscient d'en avoir trop dit, tu te détaches enfin un peu de Lucjan, que tu tiens encore du haut de son bras — il doit rester debout. Quand tu parviens à le regarder de front (ça ne dure que deux misérables secondes), tu tentes de noyer ces erreurs accumulées (cette étreinte, peut-être, ces mots, sans doute, et ce geste-là, pourquoi pas) en lui essuyant la joue de ta main gantée (elle est humide), les mâchoires serrées pour ne plus rien laisser sortir. Et tes polaires qui suivent uniquement ton geste, pour ne pas te perdre dans ses bruns qui t'observent.
Lui non plus ne comprend pas, c'est certain. Même ton guérisseur attitré ne pouvait pas diagnostiquer ce qui te torturait.
Si seulement il savait…
(Mais tout ce qu'il sait, a priori, c'est qu'il te veut toi.)
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyMer 24 Nov - 21:37
Demandez, et vous recevrez. Vous recevrez par cette étreinte puissante qui pourrait lui faire mal, ces bras dans lesquels il veut se perdre, cette chaleur qui le réchauffe depuis l’intérieur, cette présence qui apaise et attise tout ce qui blesse et tout ce qui est tendre. Ce qui brûle ses yeux de plus belle, alors que les larmes coulent le long de ses joues, s’écrasent contre les vêtements de l’homme, contre son cou, et que les tremblements se sont mués en hoquets silencieux. Il ne tombera pas : Logan le retient.

Pensée étourdissante sur laquelle il doit fermer les yeux, autant qu’il referme les bras sur le lycanthrope, pour cesser de vaciller.

Leurs souffles se calquent l’un sur l’autre, jusqu’à retrouver un semblant de calme. À peine assez, alors que les sanglots de l’Italien ne cessent pas de se répercuter dans sa poitrine, ni de secouer doucement ses épaules larges. « Je peux pas. » Lucjan ne connaît évidemment pas la situation actuelle réelle de Logan et probablement que s’il avait su, depuis le début, il aurait tout ravalé. Le désir, la colère, la tristesse, son rire, les yeux clairs qui le poursuivent jusque dans son sommeil, le parfum de la forêt. Il se serait effacé comme il sait si bien le faire, il aurait mis tout ce qu’il ressent sous cloche jusqu’à l’oubli. Muselé par la raison, par ce qu’il aurait supposé être de la décence, sans comprendre qu’à tout étouffer, il n’aurait fait qu’exacerber. Lou aurait cherché quelque chose de plus simple, plus inoffensif, moins brûlant, moins vivant, sans jamais se contenter, l’esprit pris dans un et si éternel.
Puisqu’il ne connaît pas, puisqu’il ne sait rien, il se fait égoïste. Ou, tout simplement, plus vrai, peut-être. Plus sincère, au lieu de se réfugier derrière un mensonge (il dit qu’il ne ment jamais, mais la vérité est que Lucjan se cache tout le temps), des faux-semblants.
Il se permet de repousser ce je peux pas loin de lui.
De ne pas vouloir y penser, alors qu’il a l’impression que tout le reste ne compte pas.

La main sur sa nuque est désormais dans ses cheveux, pression ferme, mais douce, qui rassure l’oiseau au battement de cœur affolé. Tout son épiderme lui semble en feu, parcouru de sensations familières et désagréables de fourmillements, créant l’impression prégnante que les mains de Logan sont partout. Que ce qu’il a touché, il l’a fait avec ses ongles, ses griffes, ses crocs, sans se soucier du tissu qui les sépare. Bien heureusement, pourrait-on dire : il n’a pas peur du sorcier, mais il est tellement à vif que tout menace de le faire vriller. « Je comprends pas. Ce qu’il ne donnerait pas pour lui aussi comprendre quoi que ce soit à cette situation improbable, alors qu’il n’y a rien à comprendre. Ou, surtout, que ce n’est pas aussi complexe que ce qu’ils se l’imaginent, chacun embourbé dans leurs maux partagés, reflétés, compris. Deux enfants de la lune un peu trop perdus en son absence. Ça va pas. » Une inspiration un peu plus brusque, hachée.
Ça ne va pas, en effet.

Le cuir de dragon est tiède sur sa joue, crisse contre la barbe légère, et avant que Logan ne retire sa main, la sienne s’y dépose ― une fraction de seconde tout juste, pour la retenir là. Geste infime, minime, poussé par la bataille entre ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Le contact aussi désiré que le souci de ne pas aggraver le serrement de cette mâchoire, au point que le guérisseur craint qu’une molaire se fêle sous la pression. Ses lèvres s’entrouvrent et la question précédemment posée y revient : « Qu’est-ce que tu veux ? » Lucjan ne sait pas à quel point ce n’est pas une question souvent offerte à Logan Alvarez. Encore moins avec cette douceur, à travers sa voix rauque. Avec cette ouverture dans son regard sombre et chaud. Avec cette écoute marquée sur tout son visage, sans savoir s’il est vraiment prêt à entendre ce qui sera dit, ou non. Pas si égoïste qu'il veut lui-même le croire, le penser.
Il ne sait pas non plus comme Logan habituellement prend sans rien demander, et voilà que Lucjan offre, et offre encore, sans même y penser.
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyJeu 25 Nov - 21:20
tw: suicide thoughts, still depressed, new moon energy hits hard

C'est qu'il profite de ce contact sur sa joue pour poser sa main sur la tienne, laissée à peine en suspend. Contact qui n'a l'air pourtant de rien à côté de ce que vous avez pu partager il y a de cela quelques secondes, tel un filet d'air comparé à une tempête. Pourtant elle porte autre chose, cette attention, quelque chose de respectueux, peut-être, ou à l'inverse de tout à fait résistant face à tes propos. Tu ne peux pas, sans pouvoir lui dire pourquoi. Tu ne peux pas, et toi-même tu ne comprends pas, au fond, pourquoi c'est interdit de se faire mal dans ses bras. Les normes de pensée en la matière te semblent soudainement lointaines, dans cette situation, où tu te découvres un peu tout et rien à la fois — à explorer des territoires battus parce qu'il fallait qu'ils soient ainsi, et pas autrement.
Quoiqu'il en soit, tes mâchoires se pressent un peu à ce que tu crois sentir et traverser le cuir de vos gants respectifs, et plus encore lorsque tes iris frimas ont l'audace d'aller retrouver ceux qui ne t'ont guère quitté.
Le poids sur tes épaules, et cela n'est certainement pas dû à ton sac, semble s'alourdir encore davantage lorsque Lucjan te pose une question tout à fait embarrassante (et particulièrement inédite).

"Qu'est-ce que tu veux ?" tu n'as jamais eu besoin de le formuler, puisque personne n'est jamais allé te chercher sur ce terrain-là. Le poids se sent également dans ton regard, sur lequel s'échoue un voile d'un je-ne-sais-quoi, qui l'endort dans un mal indicible.
Tant de choses se bousculent en toi en cet instant précis, que tu pourrais encore tenter de feindre le contrôle, pour l'honneur — mais tu n'y parviens pas, et cela fait déjà bien longtemps maintenant que tu n'arrives plus à formuler des palabres aussi élaborées que ton miel verbal d'autrefois.
Tout semble s'être détaché en des blocs disparates, rigides, dont les fondations se sont mises à pourrir. Les blocs se meuvent encore aujourd'hui, rendant tes interactions difficiles, mais pas que : toute ta vie part à la dérive, et il n'y a aucun port où tu puisses réellement te rattacher. Un jour il s'agira de Kali, le suivant ce sera l'eau glacée du loch, et demain, si ce n'est aujourd'hui, il s'agira de ton souffle tiède.

Long soupir nasal qui précède le moment où tes paupières se ferment doucement, une seconde seulement, le temps nécessaire semble t-il pour n'avoir à laisser sortir que les choses qui te viennent à l'instinct.
"Mourir," c'est dit non pas dans un murmure, étonnamment, mais de la façon la plus naturelle qui soit. (Naturellement écorchée, ta voix.) C'est tristement glacé, incrusté dans tes pores. Étrange danse, tu l'emmènes doucement vers ce vieux canapé poussiéreux, lentement, sûrement, l'air à la fois précautionneux et perdu dans les méandres de tes folles pensées. Il ne tombera pas. Il n'a pas le droit de tomber.
"Crier," t'énumères comme si ces boules d'énergies t'arrivaient au fur et à mesure. Elles étaient, à vrai dire, plus difficiles à traduire qu'à réceptionner, étant déjà là, bien ancrées. "Manger, dormir…" tu sais pas trop, pour manger, car t'as souvent la nausée, après les deux premières bouchées. Tu tousses dans ton coude, deux fois, en prenant soin de ne pas lui faire face dans ton geste.

Tu reprends un peu d'air, et enfin, tu lui lâches le bras — sans doute ne le pensais-tu pas encore capable de rester debout, après ça ; ou de seulement s'assoir là où tu ne l'y forcerais pas. Et tu le laisses au moment précis où tu lui annonces ce qui le concerne tout particulièrement. "…être avec toi, peut-être." l'instant d'après, si fragile, (tu n'as pas le droit, pas le droit), tes clairs sont aimantés aux siens, après avoir relevé un peu le nez qui s'était laissé tomber vers le plancher un peu plus tôt.
Peut-être que tu as besoin de souffrir dans ses bras.
Peut-être que ce n'est plus assez, de ne pas pouvoir.
Peut-être que plus rien n'a de sens, et que c'est très bien comme ça.
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyVen 26 Nov - 6:26
TW : pensées suicidaires, slight dissociation

Aucune réponse précise n’est attendue, si ce n’est une certaine sincérité ― leurs tripes sont déjà exposées, ouvertes à l’autre, et Lucjan se fait devin à s’y pencher pour tenter d’y lire un destin, une vérité, une fatalité. Puisqu’il n’attend pas de réponse, il ne se soucie pas des secondes qui s’écoulent (s’écroulent) dans un silence quasi cacophonique, meublé de leurs respirations qui sifflent et soufflent de façon presque inquiétante. Un râle persistant dans l’air de Logan, une coupure dans le sien.
Puisqu’il n’attend rien, il peut tout observer, tenter de tout deviner, tout recevoir. L’absence du regard, sa fuite, le soupir, et ce qui advient en premier, première glace à remonter à la surface de la rivière glacée brisée par leurs efforts communs, tient en un mot à la simplicité froide (vraie) :

« Mourir.
(de ça aussi, il n’a pas peur, alors que le mot fait écho, qu’il en connaît la saveur familière, les arêtes tranchantes contre sa langue et son esprit, le goût ferreux aux notes apaisantes et révoltantes, le bruissement tentateur qui se fait cri)
Crier.
(crier à défaut de savoir faire autre chose)
Manger, dormir…
(l’inquiétude toujours présente, le regard posé sur l’intérieur du coude dès que la toux cesse)
…être avec toi, peut-être. »
Oh.

Impression de verre si délicat qu’il pourrait le casser d’un geste trop brusque, ou irréfléchi. D’une parole malencontreuse, mal pesée, ou pas assez juste. Instant fragile où le demi-Selkie croit vraiment tomber, désormais libéré de la prise de la main de Logan sur lui, et s’il le fait, qu’il s’éparpillera en mille morceaux, comme le miroir cassé, allègrement piétiné.

Ça aussi, Lucjan devrait détester.
Cette impression de s’entendre parler.
D’à nouveau se regarder dans le miroir à l’étage.
Comme si Logan lisait dans son esprit.

Sa poitrine sursaute, au rythme erratique des hoquets qui y règnent encore, mais Lou affirme un ton posé lorsqu’il réussit à parler (à respirer, tout simplement) : « On peut commencer par être ensemble. La langue lui brûle de le dire, autant que ses joues, mais il ne détourne pas le regard des prunelles ancrées dans les siennes. Dans les tripes exposées, un battement de cœur qui refuse de vraiment se calmer, ou pire, de se raisonner. Il n’en a pas envie. Le reste viendra ensuite. »

Il ne dit même pas non à mourir.
Il dit surtout oui.

Le canapé vers lequel l’homme s’est laissé porté, dans l’impulsion prudente initiée par le lycanthrope, est heureusement dépourvu de ces objets hétéroclites qui traînent dans le salon, dans toute la maison, et Lou n’a pas à effectuer un énième geste avant de s’y asseoir. Et dès que l’un des deux coussins reçoit tout le poids de sa carcasse, il sait qu’il est foutu et ne pourra pas se lever de là avant bien longtemps. Jambes de plomb, impossibles à bouger, membres inutiles détachés de son corps depuis la taille, non plus parcourus de tremblements, mais de rien du tout. À peine les sent-il lorsqu’il dépose son sac sur ses genoux, le temps d’en tirer de quoi accomplir d’autres des désirs de Logan.

Dormir lui semble pas mal, dans tous ceux-là, alors qu’il sort sa fameuse flasque d’urgence, dont le niveau n’a pas baissé d’un iota depuis leur randonnée de septembre. Dangereuse initiative dont se prévaut l’Animagus en débouchant celle-ci pour en tirer une solide rasade qui, il ne se sait pas encore, mettra les derniers clous dans son cercueil de motivation et surtout, d’éveil. Le whiskey irlandais (cuvée spéciale des Travellers, donc plus que pas piqué des hannetons : carrément dangereux) ne le consume pas autant que le souvenir des lèvres de Logan sur les siennes, mais a le mérite de momentanément le ramener dans l’instant présent. De chasser un peu les fourmillements, de lui redonner une vague conscience de son corps, hors de tous ces endroits où la marque du lycanthrope s'attarde (sur sa joue, contre son cou, comme si sa main y était encore posée). Son sac est déposé au sol, à côté des blocs de marbre qui lui servent de pieds. Là seulement ses yeux viennent à nouveau cueillir le regard pâle de son camarade, son profil régulier, et il lui tend la flasque, toujours dévissée, en offrande. « C’est puissant. Avertissement. Il ferait mieux de s’écouter lui-même. Le guérisseur en conseille une gorgée. »
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyVen 26 Nov - 22:37
tw: dissociation, suicidal thoughts, depression, serial denial

Rester avec lui n'engage en rien, et certainement pas à plus.
C'est le genre de pensée qui te traverse (si peu que t'en aies vraiment conscience, la sensation désagréable d'humidité près de tes yeux corrompant tout fil de pensée) et qui te traversera encore des jours durant après cette journée. Une façon de te dire que tu as exprimé ce que tu avais exprimé, soupesant avec un peut-être des plus lâches, brèche ouverte dans laquelle s'engouffre légitimement Lucjan. Les signaux sont contraires et complexes, tout comme ce qui peut t'animer sur tes territoires internes, déjà piétinés de mille et une façons.
Et le guérisseur les piétine encore à être tel qu'il est, encore secoué par les émotions, et bien trop sincère pour espérer survivre à tes étreintes sur la durée.
Tout ce que tu sais faire, ce n'est pas aimer, c'est drainer.
Tu assèches les âmes, les mène au conflit interne voire externe, à la confusion profonde.
Tu t'assèches toi-même.

"On peut commencer par être ensemble."

(N'est-ce pas ce que vous faites déjà ?)

Là où tu n'avais pas eu la sensation de sceller quoi que ce soit, l'ampleur de tes propos commencent alors à te chatouiller l'esprit. À peine, certes, comme prit dans un rêve. À quoi bon tout ça, à quoi bon les choix, à quoi bon… à quoi bon. Tu n'avais même pas compté mettre à exécution quoi que ce soit, qu'il s'agisse de ton fantasme de mort ou celui de profiter d'une sieste bien méritée (ta dette de sommeil étant ce qu'elle est, on pourrait même parler de nuit).
Le sentiment profond de lassitude refait surface, surplombant les névroses qui se bataillent une place à t'en faire toujours trembler un peu les mains.
Lucjan quant à lui semble s'être investi de la mission de répondre aux besoins que tu as émis, et pas à moitié.
Tu n'as pas compris, ça aussi.
Tu ne l'as pas demandé.

"Le reste viendra ensuite."

Trop fatigué, il l'est beaucoup trop pour avoir des propos tout à fait intelligibles, ou du moins, qui puissent avoir réel poids pour l'avenir. N'est-ce pas ? C'est ce à quoi tu te raccrocheras à ton tour par la suite, peut-être, car il est toujours question de peut-être, lorsque l'incompréhension règne.
Le reste viendra ensuite. Maintenant vient la frustration, celle de ne pas en finir tout de suite, maintenant que Lou en parle comme s'il s'agissait d'une liste de courses à cocher. Frustré de t'écorcher les doigts et la couenne face à un mur, là où il y a quelques mois, plus rien ne te retenait.

C'est sans doute ça, le souci : c'est que le reste ne viendra jamais, à trop vouloir rester. Ensemble. À moitié endormis. À moitié affamés.

Égarés.

Il s'assied et tu ne prends pas long pour le rejoindre, tes jambes n'étant pas plus solides que les siennes en ce moment. (Pourquoi fallait-il qu'il t'appelle ainsi ? En permanence ?) Geste las et accompagné d'un soupir nasal pour le moins parlant sur ton état, faisant écho à celui de l'être de l'eau qui, lui, semble prendre le problème à bras le corps. Tu fais passer ton sac à dos sur le côté opposé, te fichant bien d'être empoussiéré comme un meuble abîmé. Faut dire, tu serais pas le seul.
Tes mâchoires sont encore serrées, cette fois, lorsque ton esprit rejoue les dernière phrases prononcées par Lucjan. T'as le nez baissé, et tu observes tes mains gantées sans vraiment voir, les larmes qui s'y sont accrochées, comme s'il fallait qu'elles t'appartiennent à toi aussi.
Ne partagiez-vous pas déjà assez ?

"C'est puissant." l'odeur t'es parvenue avant qu'il ne pose ses mots comme deux sabots plein de terre. Tu vas chercher du regard le sien — puis ce qu'il te tend (flasque d'urgence) que t'hésites à prendre aussitôt. Encore une lutte à vouloir la descendre, et même ce que t'as ramené toi au creux de ton sac à dos moldu. "Le guérisseur en conseille une gorgée." ça n'a rien d'un conseil de petit angelot sur ton épaule.

Tu la récupères et tu en prends une gorgée.

Ni une de plus, ni une de moins.

Et tu la lui remets.

Tes lèvres se pincent, brûlantes des larmes d'alcool et des restes de ce qu'elles avaient pu emporter après le passage de Lucjan. Ce whiskey est bon. Particulièrement bon, et c'est à se demander s'il n'a pas quelque chose de spécial. Ta vigilance s'est endormie, (c'est faux), moins que la personne à tes côtés en revanche, (c'est vrai), que tu n'entends plus du tout au bout de quelques minutes, emporté par un mal qui lui veut du bien : le sommeil.
Sommeil qu'il aurait dû combattre comme tu le fais toi.
Ce n'est sans doute pas du bon sens, mais une bonne dose de paranoïa qui n'aura de cesse que de croître pour ces prochaines minutes. Tu tiens l'alcool de manière monstrueuse, les résidus d'adrénaline et ton hypervigilance comme seuls responsables d'un tel résultat, a priori.
Tu ne vas pas dormir.

La pluie bat fort dehors, et le manque d'isolation vous berce de sa musique.
La vérification est alors rapide, à peine appuyée, sur le moment, relevant seulement qu'il s'est apaisé dans sa sieste improvisée. (Ou fait très bien semblant.) À se tenir la tête dans sa main, contre son poing, puis encore sa main…paupières closes, Lucjan a prit le train pour l'ailleurs, celui qui pourrait feindre ton premier commandement.
Le temps qu'il te faut pour libérer les dernières larmes de tes cages incendiées par l'émotion est presque aussi court.
T'étais pourtant persuadé d'avoir déjà tout purgé, d'avoir griffé tellement fort ton cuir que tu avais pu te libérer de cette seconde peau à l'allure d'étau.

Le temps s'écoule presque aussi lentement que ces larmes récidivistes, tes légers tremblements s'étant éteints. Ne pas tousser, ne pas pleurer — tu t'essuies périodiquement le visage, théâtre de quiètes et honteuses émanations lacrymales, et laissées à ta seule discrétion.

La pression déjà ressentie sur tes épaules est soudainement plus importante sur l'une d'entre elles, et tes clairs vont chercher le responsable, sans toutefois parvenir à le repousser de l'autre côté (en admettant qu'il puisse continuer de pioncer, là-bas).
Il semble plus stable ainsi et bien qu'une part de toi ressente une gêne certaine, voire une appréhension à l'idée qu'il s'échoue davantage par mégarde (tu le rattraperais, n'est-ce pas ?), ton instinct te souffle seulement de demeurer ainsi. Tes paupières se reposent de temps à autre, ton attention ne parvenant pas à se détacher de la personne qui sommeille sur toi, comme s'il fallait veiller à ce qu'aucun mal ne vienne le troubler (à commencer par une mauvaise glissade, et à terminer par un raid de la VB).

(Tu sais très bien comment vous procédiez, déjà il y a quelques années. Ce genre d'endroit est bien souvent ratissé comme de potentielles planques pour rebelles. Les moldus s'y font rares, les sorciers peuvent ainsi y mener leur guerre ridicule.)

Impossible de réellement quantifier le temps qui s'est écoulé (une heure, si ce n'est plus) mais l'averse émet autant de variations sonores que ta paranoïa aux quatre coins de ton esprit. Tu ne te sentirais pas capable d'assurer ta survie et la sienne si jamais vous deviez vous retrouver face à ceux qui étaient autrefois des alliés.

Alors tu décides de le réveiller. Pas de la façon la plus douce qui soit, mais pas la plus agressive non plus : tu commences par lui parler. "Lucjan…" pourquoi fallait-il que tu l'appelles comme ça, alors que dans ton esprit il n'y a que "Lou ?" tu l'aides à se redresser un peu, ou du moins, à initier ce geste, une main brièvement déposée sur son thorax pour le maintenir au cas où il aurait eu une mauvaise réaction. Fort heureusement, tes larmes ont séché depuis, mais ta fatigue est bien ancrée dans le regard que tu lui sers. L'inquiétude propre aux survivants aussi. "On devrait continuer." à découvrir les lieux, d'une part. T'es même pas sûr de tenir convenablement, après tout ça ; mais t'as pas envie de lui laisser croire que t'allais avoir besoin d'aide. Pas pour ça.

Le chasseur te conseille de te lever.

C'est tout ce qu'il doit savoir.
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptySam 27 Nov - 8:00
Le poids de l’homme à ses côtés fait pencher les coussins sans que l’hybride y prenne garde ― détail qui aura son importance dans quelques minutes, maintenant qu’il a bu (à peine) et partagé le nectar divin avec son camarade. Il n’y a que cette pause bienvenue qui lui occupe l’esprit, alors qu’une fois la flasque d’alcool rangée, Lou se permet de se laisser aller plus franchement contre le dossier du canapé. Grossière erreur, surtout lorsqu’il y ajoute un vague appui contre sa main, ou son poing ; ou pire, lorsqu’il ferme les paupières quelques secondes, profitant de pouvoir se reposer les yeux. Si les deux hommes entretenaient une conversation, ce serait plus simple de prétendre à l’éveil, mais les deux rebelles ont la fâcheuse manie de se couler dans le silence, y compris ensemble. Rien qui offre une quelconque branche à laquelle se raccrocher pour celui qui part, et part toujours plus loin, sans que la résistance soit efficace.

Il ne veut pas s’endormir. Il ne devrait pas s’endormir, même. Pas ici, pas alors que ses nerfs flambent, pas alors qu’ils viennent de s’engueuler, peut-être (de s’embrasser, assurément). De s’avouer… il ne sait pas.
C’est toutefois sous-estimer la fatigue profonde qui affirme sa prise sur l’hybride, ses racines enfoncées dans un nombre incalculé de mauvaises nuits, d’un stress permanent, de surprises, dans la magie si faible, dans les émotions en pagaille. Le whiskey est l’ingrédient ultime qu’il manquait pour que le cocktail soit fatal et que l’Italien sombre dans un sommeil davantage voisin d’un coma, bercé par la musique de la pluie qui s’abat contre les murs, les carreaux condamnés, les feuillages envahissants.

Le corps endormi ne prend pas garde à la décence en s’échouant sur le côté du lycanthrope, la tête lovée sur son épaule. Attiré par la source de chaleur radiant tout près, par un parfum qui l’apaise, par un souffle dont le sifflement se joint au sien de plus en plus lent. Confort autant que réconfort, que vague sentiment de sécurité dont il effleure tout juste l’existence.
(s’il n’a pas peur, alors il a confiance)

Le premier appel n’est pas entendu. Le second, plus familier, fait son chemin jusqu’à sa conscience : « Lou ? » Léger sursaut contre la main qui se dépose sur son torse, l’esprit encore pris dans les brumes lorsque le regard s’ouvre et que l’homme tente de reprendre un peu connaissance, conscience, de ce qui l’entoure. Les yeux bleus de Logan sont sa première vision et… oh.
Difficile de détailler ce que contient ce oh intérieur, si ce n’est ce vicieux sursaut au niveau du cœur.
Impossible de dire combien de temps il a dormi. Il veut croire à seulement quelques minutes d’égarement, mais la luminosité un peu plus basse du rez-de-chaussée lui glisse que la réalité est autre. « On devrait continuer. Une inspiration, un signe de tête pour indiquer qu’il a compris. Lou voudrait s’excuser de l’avoir utilisé comme vague oreiller, mais les précédents mots de Logan lui reviennent en tête à propos des excuses et au lieu de lui demander pardon, il répond plutôt un : Merci » enroué de sommeil.

Merci de veiller autant que de le réveiller.

C’est l’Alvarez qui devrait dormir à son tour (grand diagnostic, oui). Plus encore que Lou, alors que le blanc de ses yeux est devenu rose, rouge, et que ses cernes semblent encore plus creux, ses joues brillant des chemins asséchés des larmes. C’est aussi inutile de lui dire ça que de ne rien lui dire, alors à choisir, Lucjan se tait.

La sieste impromptue le laisse avec la bouche sèche (c’est peut-être aussi la faute du whiskey, ça), mais il a surtout retrouvé le contrôle de ses jambes. C’est avec une grâce bien relative qu’il s’extirpe du canapé et un soupir au moins aussi grand que celui poussé au moment de s’y asseoir… une heure plus tôt ? Douce Helga. Ses yeux le brûlent encore et il plaque brièvement le cuir frais sur ses paupières fermées, avant de tendre une main afin d’aider le lycanthrope à également se lever. C’est plutôt tout le bras qui est pris (prise retournée au même niveau, par nécessité de solidité) et il se campe bien sur ses jambes quelques secondes, le temps de la manœuvre (c’est que ce serait con de basculer et de retomber sur Logan). Le temps aussi que la silhouette du sorcier cesse de vaciller et qu’il puisse se détourner, reprendre son bras, sans craindre qu’il s’effondre aussitôt. Si au moins c’était de sommeil, ça pourrait lui faire du bien.

Les doubles portes au fond de la pièce sont verrouillées de deux loquets simples qui se désagrègent pratiquement lorsque le demi-Selkie s’étire pour les déloger, le bois mangé par les insectes se défaisant autour du métal usé. La pièce s’ouvre sur ce qui devait être une salle de réception aux fenêtres toutes condamnées, justifiant une odeur d’autant plus prégnante de renfermé (mais pas d’humidité, ici). Salle virtuellement dénuée de tout meuble, si ce n’est un seul.

Dans l’ombre, un piano droit tapi comme une bête.
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyMar 30 Nov - 17:14
tw: depression intensifies

"Merci", c'est le signal à peu près correct pour te signifier que t'as plus vraiment besoin de te préoccuper. À tel point que tu coupes net le contact visuel pour aller te passer ton visage blafard dans tes mains ; sans doute une vaine tentative pour te redynamiser. Si ça semble faire son effet quelques maigres secondes (les meilleures, dira t-on), ce n'est pas foncièrement agréable pour autant, le cuir enserrant tes mains n'étant pas matière la plus appropriée pour se frictionner même brièvement la peau de la face. Et alors que tu reprends un peu de motivation (la paranoïa aidant), tu décroches ton dos de l'assise et enfile ton sac sur tes deux épaules. T'en profites même pour t'étirer doucement, mais la main tendue te ramène dans l'instant. Vers l'avant, aussi.
Ne me touche pas mais fais-le quand même. En réalité rien ne va. Ça ne devrait pas être d'importance capitale, alors que tu l'as laissé dormir sur toi - que tu l'as embrassé (tu l'as vraiment fait, ça ?) - et la vérité c'est que tu perds pieds. T'aurais dû rentrer. (Comment vas-tu faire pour rentrer ?) T'es bien lâche, plus que tu ne l'as jamais été (et t'es fatigué, las d'essayer).
Tu t'aides de son avant-bras et de ton poing sur le sofa (tes jambes, elles, n'ont été que des actrices secondaires). Raison pour laquelle tu vacilles un peu une fois planté sur tes piquets, qui eux, ne sont même pas blessés. Il te lâche après deux petites secondes, peut-être moins, le temps de. Tu forces sur tes yeux pour faire la mise au point devenue difficile, voire aléatoire. La pénombre n'aide en rien, et les variations d'intensité lumineuses sont désagréables au possible.
Tant pis.

Les pas de Lou s'éloignent un peu et, en prenant le temps qu'il faut pour aller à sa suite, t'as le réflexe de regarder vers le sol, yeux qui traînent alors plutôt sur la jambe de l'animagus qui a reçu ses soins, mais pas ton aide.

(Tu devrais peut-être… ?
Tu n'en fais rien.
Derniers restes d'il faut contre lesquels tu te bats, vestiges d'une bienséance que tu as enterrée au même titre que Yaxley.
Son visage te hante encore et…
Comment diable fait-elle encore pour t'aimer après ça ?)

Et le son propre à la décrépitude d'un bois ancien et humide se fait entendre, accompagné par un long soupir de ta part, alors que l'œil s'égare à l'intérieur de la pièce.

Sans doute auriez-vous dû la laisser fermée.

C'est la première chose qui te vient à ton esprit déjà fortement embrumé, pas loin derrière l'écho du peut-être encore porteur de frustrations.

Pas loin d'un demi-pas, presque deux, et un froncement de sourcils pour t'habituer non sans mal à cette semi-obscurité. Tu en as vu beaucoup trop pour hésiter, et tu remercieras sans doute l'univers ou tu-ne-sais-trop-quoi d'avoir condamné ces issues, de quoi cacher les ravages de ta santé mentale.

Tu ne t'imaginais vraiment pas que la bâtisse se révèle être autant à ton image.

Lucjan ne sait pas que tu es un pianiste, Lucjan ne sait pas que tu n'avais que ça pour te retrouver, si bien que l'alchimie n'était là que l'autre morceau du collier. Lucjan ne sait pas ce qui t'anime lorsque tu poses les yeux sur ce presque-cadavre, pas encore — le piano est ce fragment manquant, une part de sensibilité que tu n'as jamais pu exprimer que par ce biais. Sans doute pour ça que tu la cachais.
À ceux qui se le demandaient, et toi le premier : comment un être aussi froid et dénué de réelle empathie aurait-il pu aussi bien jouer, s'il n'en était pas doté ?
Œil mélancolique et nouveau à la fois, bien trop vite noyé dans des larmes tièdes et tout à fait ridicules.

…ça aussi, ça fait mal, trop sans doute, alors que c'est ton être tout entier qui se désagrège dans un silence de mort.

Étouffé par la peur.
Peur de retoucher à cette part de toi,
Peur d'être vulnérable une nouvelle fois, tout ça à cause d'un instrument oublié là,
Peur d'être ainsi las et demeurer l'intimité exposée, alors que tu as peur de lui rendre l'âme dans un son odieusement dissonant, abandonné.

Peur de finir comme lui, plutôt que de disparaître dans des flammes purificatrices, qui n'y laisseraient rien.

Ça aussi t'aimerais en décider, mais la guerre ne te laissera pas le choix ; n'en déplaise à Lucjan qui a remit ça pour plus tard. Plus tard, après l'ensemble.

Un juron t'échappe, comme à ton entrée dans le manoir il y a quelques heures de ça. Et enfin, tu te tires de ton inertie douloureuse, ralliant ta carcasse à celle qui vous était offerte. Sans t'appesantir sur le fait qu'il soit étrangement seul dans cette pièce, et qu'elle ait été laissée fermée aussi longtemps sans que personne ne daigne l'en déloger. Prison dans laquelle tu t'es retrouvé, toi aussi, et dans laquelle tu sévis toujours. Dans laquelle tu jouais sans clavier, l'âme désaccordée.

(Tu n'oses même pas le toucher.)

T'aurais mieux fait de rentrer.
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyVen 3 Déc - 4:27
Sur les touches du piano de son grand-père décédé, chez Nonna Mona, Lucjan a fait courir ses doigts de nombreuses fois. Il y a fait ses gammes, y a appris quelques mélodies, mais ne s’est jamais passionné pour l’instrument. Son intérêt envers tout ce qui touchait à l’océan prenait déjà toute la place et la pression, bien que délicate, de ses parents pour qu’il développe un autre passe-temps, a toujours su le garder un peu loin de la musique. Ça et son inconstance au sujet des bruits en général. Des sons qui se glissent sous sa peau, ceux qui hérissent ses cheveux, crissent comme des ongles sur un tableau noir, lui donnent la nausée, lui donnent envie de crier, et ceux qui le détendent sans qu’il sache exactement ce qu’ils ont de différent. Le silence préféré à toute autre chose.

Il s’approche. Le parquet craque sous ses pas ― prudents. Il a assez d’une mésaventure à travers un plancher aujourd’hui (et il suffit d’y penser pour que la douleur revienne à sa jambe, aussi minime soit la blessure ― piqûre d’éveil). Prudent comme s’il s’approchait d’un animal sauvage. Comme si le piano pouvait le sentir. Allait bondir. Nervosité idiote qui court sur sa nuque et le force à garder une distance respectueuse avec l’instrument, comme on s’incline poliment devant un hippogriffe avant de tendre la main pour caresser ses plumes.
Pour le moment, l’Animagus se contente de regarder la bête. Les siennes, de plumes, oubliées pour encore quelques jours. Ses mains, immobiles à ses côtés.
L’usure se lit sur le bois de la caisse, sur ce qui a été rongé par quelques insectes, ou abîmé par un déménagement peu soucieux (le plus douloureux à voir). L’instrument est poussiéreux, bien sûr. Suffisamment pour qu’il comprenne que cette pièce n’a pas connu de visiteurs devant bien longtemps et qu’aucun n’a osé amadouer la créature. Quiconque l’a utilisé en dernier a eu le bon sens de refermer le pupitre sur les touches d’ivoire.
Il se serait attendu à une ruine totale, complète.
Il est plutôt devant un animal endormi.

Son visage se tourne à peine vers Logan, alors que l’homme s’avance à son tour dans la pièce. Silhouette guettée de l’oreille, du coin de l’oeil, avant qu’il revienne au centre d’intérêt de cette salle de bal dénudée
Lucjan n’a rien raté de l’absence marquée sur ses traits. Des larmes sur ses joues. Du corps soudain si vulnérable que de l’effleurer, il se serait peut-être cassé, en même temps que l’esprit.
Il n’a rien dit, a fait mine de ne pas voir.

Il marche jusqu’au banc, dont il soulève tout juste le coin de l’assise afin d’ouvrir le compartiment de rangement. Celui-ci abrite, entre des crayons rongés et un ruban terni, des feuillets de partitions aux coins cornés, un peu jaunies, moins que celle récupérée à l’étage (et qu’il gardera). Le tout refermé prudemment, toujours sans tout à fait oser déloger la poussière accumulée : comme si laisser son empreinte, même celle de ses gants, allait le forcer à se commettre à quelque chose.

Puis, il y a toujours Logan.
Logan et cette expression qui s’approche trop de celle qui a flotté sur ses traits lorsqu’il s’est vu dans le miroir. Ce qu’il n’aime pas voir, ce qu’il ne peut pas soigner, ce qui échappe à tout ce qu’il peut faire, ce qui est trop profond.
Ce qui n’échappe pas à ce qu’il peut comprendre, encore une fois.
(il devrait détester ça)

Lou regarde le bras du lycanthrope, puis son épaule. Le creux de son cou. Là où il a déjà posé son regard, enfoui son visage, ses larmes. Les prunelles qui n’ont pas hésité à dévisager, à lire en celles de l’autre, sont soudain timides. Pas une syllabe plus haute que l’autre, lorsqu’il parle : « On peut retourner de l’autre côté. Si tu préfères. » Refermer les portes derrière eux et, avec la petite magie qu’il peut conjurer, les condamner au moins en intention.
(il ne veut pas lui faire de mal)
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MessageSujet: Re: somewhere only we know   somewhere only we know - Page 3 EmptyLun 6 Déc - 8:36
Noyé, tu aurais pu le rester ainsi des heures.
Il ne s'agissait pas tout à fait des mêmes fanges dans lesquelles tu t'étais laisser prendre là-haut, avant même qu'elles n'aillent parasiter ton cœur et le faire hurler. À quoi cela t'avait-il servi ? Lucjan avait reçu l'éclair et te l'avait retourné, parce qu'après tout, tu l'avais peut-être aussi méritée, cette confusion déroutante. Touche-moi mais ne me touche pas, de tels propos qui t'effleuraient encore l'esprit rongé par la fatigue et les pensées mélancoliques d'un autre temps. De tels propos qui semblaient résonner sur la couenne froide et poussiéreuse du piano qui trônait là, sans que tu ne sois en mesure de lui offrir quoi que ce soit, si ce n'est des larmes à peine ravalées.
Rien de plus utile.
Tu n'as rien à faire ici.
Sans les mots de l'oiseau pour te tirer de ce maelström émotionnel, il n'y aurait sans doute eu que la victoire de l'affliction sur tout le reste. La honte, le ridicule, eux, se mêlent aussitôt à ce regard polaire que tu lui retournes à peine. (Il n'y a rien à voir, ni dans cette pièce, ni sur ton visage.) Le qu'est-ce que tu veux ? se chevauche lui aussi sur une question qui n'avait strictement rien à voir, a priori. Tes jambes se déverrouillent enfin, comme libérées d'un torrent de boue. "Je veux sortir." tu parviens à l'exprimer non sans difficulté, non sans ravaler cette émotion exécrable que supporter encore ta voix lasse. Non seulement tu veux sortir, et tu vas le faire, mais tu as besoin de retrouver l'air libre, bien loin de ces murs qui vous enserrent. Ils ressemblent à ce passé qui ne s'écroulera jamais, à ces efforts pour faire mourir quelque chose qui demeurera quoiqu'il advienne. Même cette sensibilité-là, laissée dans une pièce froide de ton être. Abandonnée mais pas inexistante, en témoigne ces restes lacrymaux sur tes joues et… et le reste, encore, que tu es bien incapable de nommer.

Parce que ça fait déjà trop mal de les supporter.

Sans doute l'avait-il senti, l'avait-il demandé pour cette seule raison.
Ou peut-être en avait-il assez d'attendre dans la pénombre de cette pièce qui n'avait plus rien à donner.
Tu préfères encore te reposer sur la dernière, celle qui conforterait cette part nécrosée en toi.

Tu sors et tu attends à peine (parce que tu peines à rester debout, ça se sent)(parce que tes larmes n'ont pas encore séché, et il les verrait). Qu'il te rejoigne, tu y prêtes attention par les sons, par cet espèce d'instinct qui ne te lâche pas, pas même lorsque la lune se meurt à son tour. "J'ai besoin d'air." les mots se brisent dans ta gorge, dans ce murmure que tu extirpes en t'appuyant sur l'encadrement de la porte qui va pour vous ramener dans le couloir. L'ego étant ce qu'il est, tu refuses l'aide même quiète qu'on serait susceptible de te proposer, la pénombre était pourtant l'élément le moins rassurant du monde. Le plancher pouvait vous réserver encore d'autres surprises, comme il a pu en faire à Lucjan il y a quelques heures. Tu ne t'en préoccupes pas, et si on t'avait fait la remarque, tu aurais sans doute pensé que tu ne tomberais pas plus bas.

Vous arrivez dans l'entrée (cette foutue entrée qui te refait tousser)(tu n'as rien trouvé d'intéressant ici, finalement) et tu tires l'un des battants pour sortir, ce qui n'est pas sans être peinant par le vent qui s'y engouffre, te faisant forcer pour y parvenir.
Dehors, il fait froid, très froid maintenant que le soleil est bas, presque endormi — les nuages sont d'un gris profond, aucune lune pour vous servir de guide. Le son des feuilles qui se froissent comme une ola inquiétante, mais rassurante à tes oreilles. Il faut penser à rentrer, maintenant. Il faut penser au fait que tu ne parviendras pas à transplaner, et que tu doutes fortement que Lucjan soit en mesure de le faire à son tour — l'œil qui furète vers lui, à cet instant, semble vouloir même s'assurer de cette pénible nouvelle. Que vous soyez alors aussi inutiles que deux moldus, tout bien armés de jambes que vous êtes. Tu as beau avoir été gratifié pour ton intelligence, tu ne te sens pas pour autant très fin à cet instant, même dans la fatigue qui désorganise ta cognition.

"On devrait commencer à se mettre en chemin…" la nuit qui tombe, Samuel qui s'affame, Samuel que tu dois toi-même vérifier bien nourri, comme tu l'as fait tous les jours précédents, sous peine de te torturer l'esprit pendant les mois à venir. Shanti le fait aussi, évidemment, elle a été aussi révoltée que toi par son geste, mais tu ne peux pas… tu ne peux pas rester là, alors que le noir s'échoue sur le paysage. "J'ai des herbes à récupérer." le vent emmène des gouttes de pluie sur vos carcasses, te faisant légèrement froncer les sourcils — larmes du ciel se mêleront aux dissidentes sous tes clairs, une bénédiction bien venue dans un moment aussi dégradant. Tes yeux vont cueillir les siens, l'interrogent en silence, même si ta décision elle, est déjà prise. Il faudra marcher, et tu faucheras tout ce dont tu auras besoin sur le chemin. Tu n'as pas le droit d'être absent ce soir.
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