What are you doing in my swamp ? | PV Ariel

IN BROOMSTICK, WE TRUST

feat Ariel.

Il n’avait suffi que de quelques mois de colocation avec Alicia pour faire d'Ollie, une femme nouvelle. Vivre avec quelqu’un – autre que sa propre famille – était une expériences des plus curieuses, pour une jeune femme qui chérissait son indépendance et sa solitude. Ces nouvelles découvertes s’étaient accompagnées de l’apprentissage de quelques règles tacites, qu’elle avait rapidement assimilée en compagnie de la journaliste à la personnalité énergique. Mais étrangement, Ollie se complaisait dans cette nouvelle petite tranche de vie. Pour être parfaitement honnête, la solitude avait du bon : quelques heures loin de tout lui étaient toujours appréciables. Mais partager son existence avec un autre être, était plus agréable qu’elle ne l’aurait cru. Le domicile lui semblait moins vide, moins silencieux. Que l’on ne l’y méprenne pas, sa précédente demeure était loin d’être silencieuse, surtout avec un berger australien comme compagnon. Mais elle avait manqué de présence humaine.

Pour une introvertie terrifiée par le monde extérieur, c’était quelque peu ironique. Mais Alicia avait le don de la rassurer, au plus profond de sa petite âme emplie d’anxiété.

Chaque matin, Ollie se levait aux aurores. Réglée comme une montre suisse, elle n’avait à présent plus besoin d’aucun réveil pour s’élancer dans sa matinée. Tout commencer par un footing matinal. Une succession d’automatismes, et là voilà qui reprenait conscience, nouant les lacets de ses chaussures avec le plus grand soin.

Mulligan, son plus fidèle compagnon, s’était étirés de tout son long en se relevant, la jeune joueuse lui faisant signe de faire le moins de bruit possible. Sa colocataire devait dormir encore les poings fermés, et même si l’isolation de l’appartement était irréprochable, elle ne tenait pas à la réveiller si tôt dans la journée.

Elle s’était éclipsée de l’appartement en se glissant au travers de la porte, refermant derrière elle avant d’enfourner les clefs dans ses poches. Mulligan à ses pieds, les deux comparses étaient descendus d’un pas tranquille dans la rue, partant à la découverte du parc non-lointain qui l’accueillait tous les matins dans sa fraîcheur agréable.

Moins d’une petite heure plus tard, elle s’engouffrait dans le bâtiment, suivi d’un berger australien à la langue pendante. Quand elle s’était immiscée dans l’appartement, une lumière très douce commençait tout juste à s’infiltrer par les rideaux du salon, baignant l’endroit de quelques reflets dorés. Ollie s’étira doucement le dos, laissant son chien se rendre dans son coin pour boire un peu d’eau, tandis qu’elle se rendait dans la salle de bain adjacente à sa chambre pour une douche bien méritée. Il n’y avait rien de plus agréable que de sentir l’eau s’écraser contre ses muscles encore tressaillant de l’effort.

De bonne humeur, elle avait décidé suite à ça , de s’occuper du petit-déjeuner. Alicia n’allait probablement plus tarder, vu le soleil qui commençait à se lever. La joueuse de quidditch commençait à connaître ses habitudes alimentaires et avait commencé à cuire quelques pancakes rapidement.

Elle n’avait eu le temps de poser le dernier pancake dans son assiette, qu’un timide toquement s’était fait entendre dans le corridor de l’appartement. La rouquine s’était retrouvée surprise : l’avait-elle rêvé ? Non, Mulligan semblait aussi avoir réagi. Elle avait essuyé ses mains sur un torchon, éteignant le feu sous la poële avant de se diriger vers la porte, ouvrant à demi pour regarder qui se permettait de venir les déranger aussi tôt.

À sa grande surprise, la silhouette qui se cachait derrière lui était connue. La porte un peu plus ouverte, elle avait regardé son invité avec une surprise non dissimulée, fronçant légèrement les sourcils. « Ariel ? » Elle se pinça doucement les lèvres dans un sourire. « Mais qu’est-ce que tu fais ici ? On devait pas se voir ce soir ? » Ariel était un jeune homme des plus curieux, mais Ollie s’était enfoncé dans le crâne qu’elle était capable de l’aider à remonter sur un balai. Et la voilà qui donnait à présent des cours particuliers ? Elle était parfaitement consciente que si elle ne lui filait pas un coup de main, il finirait par monter sur un balai par lui-même. Au moins : elle pouvait l’encadrer et lui empêcher de se faire mal.

Mais tout de même, il avait un peu trop d’avance, là ? Non ?

(c) Ollie V. Debenham - MarinC

Invité Invité

Ton état s'améliore, du moins c'est ce que ton auto-diagnostic tout à fait objectif a relevé ces derniers temps ; avis pas nécessairement partagé par tes frères au demeurant (Félix comprit, "grmphhhrrr" a-t-il même dit). S'ils le pouvaient ils te cloueraient au lit de toute façon, mais cette époque-là est bel est bien révolue, tu te l'es promis de toi à toi. "Vite-là ! Vite-là ! Dépêche-toi ! Ak ! Ak !" que te scande Manu alors que t'as à peine enfilé ton pantalon au sortir de ta toilette. L'oiseau est semble t-il aussi pressé que toi de remonter sur un balai, une idée qui te traverse l'esprit depuis bien des mois maintenant, toi qui a toujours adoré voler. Thema te tuerait si elle te voyait, Eph égorgerait la personne qui t'aurait filé cette sale idée avant de l'empailler, et… bref, autant dire que tu n'avais pas vraiment ébruité cette information-là, si bien que t'as décidé de partir plus tôt, feintant un déplacement à la maison funéraire.

Personne n'était bien prompt à te suivre là-bas de toute façon, et t'y passais beaucoup trop de temps, même en dehors de tes horaires pseudo-fixes, pour qu'on en vienne à s'imaginer que t'allais grimper sur un balai.

Grimper sur un balai…

T'en perds ton souffle déjà pas super performant, te reprends un peu d'un oxygeni bien placé, et tu t'en vas pour le domicile de ta belle amie Ollie, sous l'œil (trahi) de ton grand eclectus.

T'as pourtant des sentiments contraires qui te tiraillent là-dessous — pas tant la peur de manquer de souffle et de t'éclater par terre comme une misérable merde, bizarrement ; à commencer par l'engouement que cela te procure, qui se mêle à l'affliction certaine liée à ces problèmes relationnels avec Ernie. Ernie qui t'a claqué la porte au nez, sans que tu puisses rien y faire, rien y comprendre aussi. Tu te sens misérable et à la fois, libre de faire l'inconscient comme autrefois. Après tout, vous étiez allés trop loin, paraît-il : Ernest ne sera donc plus là pour te rattraper ou t'écouter chouiner si jamais tu te fracassais lamentablement d'un balai sur lequel tu n'aurais jamais dû monter.

T'as même hésité à ne pas emmener ta canne pimpée, histoire qu'Ollie ne change pas d'avis au dernier moment en te voyant (c'est vrai que vous avez communiqué surtout par hibou interposé, ce qui n'a pas forcément donné lieu à des diagnostics de sa part concernant tes aptitudes à remonter).
C'est elle, la pro, en prime ; même si t'étais quand même plutôt bon à Hogwarts. Une vraie flèche, pourtant le cerveau a voulu reprendre ses droits, jusqu'à aller à saturation.
T'aurais peut-être dû plus te bouger le cul, et c'est ce que t'essaies de faire.
Ça peut que te faire du bien.

En plus, t'avais la Red Fury pour t'épauler, cette fois-ci.

C'était pas n'importe qui.

Sur le chemin, t'es passé par la pâtisserie française (très chère au demeurant, mais t'es loin de manquer de pognon, et tout le monde le sait) pour lui ramener un fraisier. Un geste pour la remercier pour tout ce qu'elle fait déjà et qu'elle s'apprête à faire pour toi.
Tu as donc le petit paquet cartonné au bout du bras, enfermé dans un sachet plastique léger. De l'autre, et c'est pas faute d'avoir voulu se la jouer mytho, tu t'appuies sur ta canne colorée. D'une de tes phalanges, tu toques contre la porte de son appartement, et tu attends sagement.

Du mouvement derrière ne tarde pas à se faire entendre, et lorsque la porte s'ouvre, la jeune femme n'est pas qu'à moitié surprise. "Ariel ?" tu fais une moue d'enfant prit sur le fait, ta tête rentrée un peu dans tes épaules. "Mais qu'est-ce que tu fais ici ? On devait pas se voir ce soir ? — J'me suis dit que le soir on voit pas grand-chose pour voler, tu crois pas ?" et pour argumenter un peu plus ta grosse avance à votre rendez-vous, tu lèves à hauteur d'œil ledit paquet, ajoutant, tes yeux de chat potté faisant déjà leur effet "…j'ai ramené le goûter ?"

Ollie te fait entrer, tu te fais agresser à coup de langue par le chien féroce de l'appartement, Mulligan, et tu progresses pour aller déposer doucement le paquet sur la table à manger. Tu en profites quand même pour t'excuser, même si… bref, Ariel Guterman est Ariel Guterman ; à quoi aurait-elle pu s'attendre de ta part ? "J'suis désolé d'être arrivé si tôt, mais… j'arrivais vraiment pas à penser à quelque chose d'autre, tu vois," c'est peu dire que tu y tiens vraiment, à tout ça. "C'est qu'un maigre tribut pour te remercier, j'espère que t'aimes les fraises, parce que y'a que ça" que tu signales, "Sinon c'est pas grave, Mulligan doit bien aimer les fraises sinon, non ?" tu te tournes vers le concerné et tu lui flattes la tête. "Hein ? T'aimes bien les fraises toi ???" tu toussotes un peu dans ton coude, et tu reprends un peu ta respiration.

"Puis comme ça on pourra parler avant ? Sauf si tu veux… enfin… qu'on y aille maintenant ?" la bouffe avant le réconfort d'un vol réussi ? T'en sais trop rien, t'as posé un peu le choix, après tout, c'est toi le malpropre qui est venu trop tôt pour être accueilli comme un prince ; alors t'irais pas imposer quoi que ce soit à ton instructrice personnalisée.