septembre 2007, Dancing Phoenix Finalement, Paris parvient à entrer au Dancing Phoenix. Et aussitôt, elle est submergée, presque étouffée, par le bruit, la foule, les couleurs, les odeurs. Et partout où elle regarde, c'est comme la preuve visuelle que le monde n'a pas cessé de tourner pendant son absence. Et ça l'angoisse, ça la rend furieuse, ça la frustre, si bien qu'elle sent les larmes lui monter aux yeux, encore plus parce qu'elle ne se souvient toujours pas de ce qu'il lui est arrivé, de ce qu'elle a fait.

Elle doit voir Carrie. Elle le sait. Elle doit lui parler, s'expliquer, peut être, et surtout lui poser des questions parce que elle doit bien savoir quelque chose, non ? (Elle doit savoir quelque chose.) Alors elle doit voir Carrie, mais elle y va à reculons. Parce qu'elle ne sait pas à quoi s'attendre. Et elle est si fragile sobre. Et lourde. Elle se sent si lourde, écrasée par un poids invisible qu'elle sait que n'importe quelle pilule, poudre, cigarette, ou verre fera disparaître. Mais y a rien dans son sac et elle se voit difficilement aborder l'un des Dogs pour avoir un petit quelque chose. Pas tant qu'elle n'a pas vu Carrie. Elle a déjà parlé à Kamala avant elle et elle sait qu'elle se prendra sûrement une soufflante pour ça alors mieux vaut ne pas aggraver son cas.

Fort heureusement, quand elle se fraye un chemin à travers le cabaret jusqu'au bureau de Carrie, personne ne semble la remarquer. Elle est partie depuis si longtemps que personne ne doit s'attendre à la voir ici. Paris ne sait pas si c'est réconfortant ou vexant. Peut être un peu des deux.

Quand elle arrive au bureau, elle est presque soulagée de le trouver vide. Mais elle poursuit tout de même sa recherche, parce que repousser l'inévitable ne changera rien. Alors elle se dirige maintenant au sous-sol. Peut être que si elle parle à Verdy, avant elle, Carrie lui en voudra moins.

Quand elle arrive en bas, c'est tout aussi oppressant qu'en haut, l'obscurité en plus. Deux hybrides sont en train de s'affronter sur le ring et une foule d'observateur et de parieurs les regardent, les acclament, ou les insultent, et Paris se retrouve brièvement captivée par le combat, presque envieuse, ayant elle aussi bien envie de se défouler. Mais d'abord, elle doit trouver Carrie. Alors elle détourne finalement un peu son regard et accroche, sans le vouloir, celui de Stan à l'autre bout de la pièce. Après Kamala, c'est le premier vrai visage familier qu'elle croise depuis son retour et une boule se forme dans sa gorge. Elle entrouvre la bouche, comme pour dire quelque chose, même si d'ici, il ne peut pas l'entendre, et reste figée sur place, ne sachant pas trop quoi faire. Ses poings se serrent et elle laisse ses ongles marquer ses paumes parce qu'elle a toujours besoin du rappel que tout ceci est bien réel.