Les jours passent et les missions se ressemblent toutes depuis des semaines, à croire que jamais ça ne va se finir cette histoire. Non parce que c'est bien beau de libérer les prisonniers et tout, mais encore faudrait-il leur apprendre à ne pas se barrer des planques en permanence alors qu'ils sont tous recherchés, vraiment très mauvais choix pour la survie. C'est pas qu'elle juge hein (si totalement), mais s'échapper de l'île des enfers pour aller se faire buter dans un village britannique par un agent du ministère un peu trop zélé (soit tous en fait) parce qu'on est pas foutu de tenir en place, c'est quand même très con. Puis surtout Izzie elle commence à en avoir marre de devoir aller courir après des fugitifs qu'elle a absolument aucune envie d'envoyer à Azkaban - ou pire encore - partout dans le pays, elle n'aime déjà pas tellement ça à la base, mais alors se coltiner que des fuyards de l'ordre ça la déprime. C'est qu'à un moment ça va commencer à se voir si elle laisse s'échapper tout le monde, alors elle doit faire du tri dans les gens qu'elle laisse inintentionnellement s'échapper, c'est bon pour la couverture, pas tant pour la conscience cela dit. Pas traînant derrière Lucy - la fille est toujours beaucoup trop chaude pour ce genre de job, Izzie elle a du mal à saisir le concept - baguette à la main, am stram gram, est-ce qu'elle joue à la bonne petite policière avec celui là ou pas ? Elle a un bref aperçu du visage avant qu'il ne tourne dans une autre ruelle et oh putain c'est un gamin. Son âge à tout casser. Ils font chier ces gosses vraiment, ils pourraient rester chez eux.

Brune qui accélère le rythme pour se mettre au même niveau que sa hound, faudrait pas que la louve se jette sur le mec pour le bouffer tout de suite, elle s'en voudrait Isobel. Elles passent d'une ruelle sombre à une autre, arrivent à un croisement, Izzie elle rattrape l'épaule de Lucy qui se barre trop vite à gauche. « No. You take the the right one. » Ordonné à la blonde en désignant la ruelle, ton qui ne laisse place à aucune protestation, elle se fiche bien que l'autre ait reniflé le fuyard de l'autre côté ou qu'elle frétille d'impatience à l'idée d'aller bouffer du phénix (Izzie elle va vomir) on lui demande d'obéir, pas de réfléchir. Lucy plantée là alors qu'elle s'enfonce dans la rue, clic-clac rapide des talons sur le bitume, merci Merlin celui là ne l'a pas envoyé en randonnée dans les bois, au moins elle maitrise la petite foulée sur trottoir bétonné, regard qui scanne l'endroit à la recherche de la tignasse châtain du gamin. Baguette pointée sur la silhouette qui galope devant elle, Izzie elle a relativement peu envie de continuer à courir, on est pas dimanche matin, c'est pas dans son planning du jour le jogging, maléfice du croche pied lancé sur le garçon, voilà elle peut ralentir pour le rattraper comme ça. « Tu sais que ce n'est pas très malin pour des gens comme toi de se balader en pleine journée en ce moment ? » Elle demande en arrivant à sa hauteur. Putain, Perry. Enfin non le frère du coup. Vraiment que des gens à problèmes dans cette famille.

Garçon avait presque pris le rôle de sa sœur. En pleine course, le souffle court, la mort aux trousses. Une erreur - cul-de-sac au lieu de rue -, un faux-pas et c'était aller simple au ministère. Ils n'auraient plus qu'à lui faire leur foutu test, noter l'hybridité et les joues vierges de triangle et ce serait terminé. Ou alors ils lui feraient comme ils avaient fait à America, le priverait de souvenir et de conscience politique et ne resterait plus qu'un Winston fantoche. Alors il accéléra d'avantages. Elles étaient deux derrière, il pouvait les semer. Il devait les semer. Presque une question d'honneur vu qu'il entendait le bruit caractéristique d'une paire de talons. Il songea que la sorcière ainsi chaussée aller se faire une cheville, il se mit même très fort à l'espérer. Il prit à droite, se maudit d'avoir traîné sur le chemin du retour, d'avoir un peu trop pris la confiance à se balader comme si il n'avait rien à craindre. Il n'y avait personne dans la ruelle, pas de témoin, pas la moindre âme qui pourrait rapporter à Perry ce qu'il lui était arrivé s'il disparaissait. Il réprima un sanglot, nota qu'il n'entendait plus qu'une personne courir (celle en talons), que cette dernière s'arrêta et... Trop tard.

Jambe crochetée en pleine course, gamelle proportionnelle à l'inertie, atterrissage sur le béton. Heureusement qu'il avait mis les mains devant. Et Winston, pour une fois, s'abstint de trembler. Baguette saisie avec une résolution nouvelle, il tourna les yeux vers son adversaire, se disant que le mieux à faire - si ce n'était gagner - était de mourir car au moins il ne donnerait aucun renseignement. Il s'apprêtait donc à se lancer dans le duel de sa vie quand le visage qui lui faisait face le désarçonna. Un peu, juste suffisamment pour qu'il choisisse plutôt de remettre ses boucles en place plutôt que de faire fuser le premier sort. "Je ne vois pas de quoi tu parles" tenta-t-il car sur un malentendu, cela pouvait marcher. Que ça ne marcherait certainement pas parce qu'elle le connaissait et que lui aussi la connaissait. Qu'elle était l'ennemie avec un grand E ou presque, la personnification d'un régime vicié dont le salut viendrait du vortex d'extinction qu'ils auraient eux-mêmes provoqués à force de mariages consanguins. Connards de sang-pur singeant l'aristocratie. Et foutue sœur qui tombait (presque) que pour les filles comme ça. "Tu m'fais pas peur Yaxley !" qu'il dit alors qu'il était toujours à terre ou presque, chose à laquelle il remédia, levant plus haut sa baguette. Elle n'avait pas été super sympa avec Perdita en plus, limite il pourrait la venger.

Marche rapide dans les ruelles du village, elle ne court lorsqu'elle n'y est pas obligée Izzie et comme elle a encore Lucy dans son champ de vision il est évident qu'elle. C'est lorsqu'elle la perd qu'elle s'inquiète, c'est le genre d'erreur à avoir des conséquences dramatiques pour le pauvre imbécile qu'elles chassent et aujourd'hui la brune elle est pas dans une journée où sa conscience peut supporter une arrestation injustifiée. Quoique le motif serait comportement d'abruti incapables de se faire discrets elle y verrait moins d'inconvénients Isobel à les enfermer tous, c'est qu'ils commençaient à lui casser les pieds tous à ne pas être foutu de se tenir tranquille plus de trois minutes d'affilées, comme si c'était si compliqué que ça de ne pas faire de vagues et d'éviter d'attirer l'attention des forces de l'ordre. Des imbéciles, tous sans exception, elle vit dans un monde d'imbécile Izzie, c'est déprimant.

Garçon qui disparaît à un croisement, Lucy envoyée dans la direction opposée pour ne pas l'avoir dans les pattes, c'est plus simple de se débarrasser de suspect si la blonde n'est pas là pour jouer au bon toutou de la VB. Cadence accélérée, elle trottine sur ses échasses Isobel, ne peut de toute manière pas aller beaucoup plus vite, alors elle fait ralentir le fuyard plutôt, c'est moins fatiguant. Ricanement en le voyant s'étaler au sol, elle ne peut s'empêcher de penser que c'est bien fait pour sa gueule, il n'avait qu'à rester dans sa planque lui aussi. Elle regarde la baguette pointée vers elle d'un œil sceptique, il croit faire quoi lui encore ? L'impressionner ? Parce que c'est loupé. Au mieux, elle est un peu surprise en reconnaissant le gus qu'elle vient de faire tomber. Évidemment que c'est tellement plus fun de se retrouver à devoir arrêter le petit frère de la fille qui lui a brisé le cœur. Est-ce que ça serait un coup vraiment très bas de laisser tomber ses principes et de l'embarquer au ministère finalement ? Probablement oui. "Je ne vois pas de quoi tu parles" Quoique le garçon se fout de sa gueule, donc elle devrait avoir le droit. Puis bon elle ne lui doit rien à lui, encore moins à Perdita, elle serait dans son bon droit de l'arrêter. Voir même il ne mérite que ça, c'est qu'il devrait être le mieux placé pour savoir ce qu'il se passe quand on enquiquine l'autorité, après tout c'est sa sœur qui a fini en prison sur une île, présumée morte aux yeux du reste du monde. « Mais oui, bien sûr, tu n'as absolument rien à te reprocher. » Parce que bon ça ne tiendrait qu'à elle, ses seules infractions au Winston seraient d'être relou et de lui faire perdre son temps. Mais elle savait, il savait, tout le monde savait que le régime idyllique dans lequel ils vivent ne verrait pas les choses de la même façon, que ça trouverait des tas d’accusation bateau à lui mettre sur le dos, en commençant par ses origines, lui donnant le droit à un magnifique tatouage en prime. "Tu m'fais pas peur Yaxley !" Elle le regarde se relever, toujours aussi peu inquiétée par la baguette pointée sur elle, elle a de toute façon la sienne dans la main, reposant gentiment le long de son corps. « Tant mieux pour toi. » Elle n’a pas prévu de lui faire peur de toute façon, elle aurait envoyé Lucy pour ça, la blonde était beaucoup plus flippante qu’elle (sisi).

Expelliarmus marmonné en direction de Karahalios deuxième du nom, gros fail, waw comment c'est possible ça ? Elle est pas censée louper des sorts aussi bidons on purpose normalement. Elle va mettre ça sur le fait de tomber sur un visage connu pour une fois et pas un gars random sorti de nulle part, voilà, tout à fait crédible. « Baisse ça Winston, tu vas blesser quelqu'un. » Elle ordonne. « Si je voulais t'arrêter, tu te doutes bien que ça serait déjà fait. » Parce qu'elle aurait lacher un loup-garou bien trop enthousiasmé par la chasse sur lui, évidemment. « Tu devrais vraiment faire plus attention quand tu sors, ça serait dommage que ce soit à ton tour de disparaître. » Quoique ça ferait running gag dans la famille, ça peut être un concept. Elle en est revenue d'ailleurs Perry des battues ? Pas qu'elle s'intéresse des masses à son ex, mais ça serait encore plus couillon que le frère se fasse embarquer si la sœur vient de s'en sortir.

Sourire bravache - que de la gueule pour le coup -, innocent sur les bords, innocent complètement. Winston n'avait à se reprocher que la volonté de vivre dans un monde plus juste (dix points pour l'utopiste) et quelques autres bricoles qui n'avaient rien à voir avec Yaxley. Aujourd'hui, il se sentait d'humeur courageuse, peut-être parce que les traits de son attaquante étaient familiers, peut-être parce qu'il savait dans le fond qu'Isobel n'était pas si dangereuse du moins pas pour lui. Après tout, sa sœur les aimait pseudo méchantes. Et légèrement tarées, il ne relâcha donc pas totalement sa garde, même lorsqu'elle lui ordonna de baisser sa baguette. Elle avait pourtant vrai la fille, en disant qu'il risquait de blesser quelqu'un. Sa première blessure écopée aux Battues en était le parfait témoin, bout de bois tenu à l'envers à cause du stress et bim. Alors, l'air de rien, il vérifia qu'il avait sa baguette dans le bon sens avant de reposer ses yeux sur la sorcière qui croyait - assez justement - pouvoir l'arrêter d'un claquement de doigts. "Et pourquoi c'est pas d'jà fait ?" qu'il demanda, l'air de rien, parce qu'il aimait bien faire dire les trahisons à haute voix. Après, on pouvait entamer le dialogue de propagande vu qu'on avait mis le doigt sur la faille (et éventuellement sauter sur un moment de flottement pour s'esquiver avant qu'on ne le fasse taire d'un éclair vert rageur). Son expression qui se voulait pleine de confiance vacilla un peu à la mention voilée de Perdita. Il n'était pas sûr d'apprécier qu'un toutou du gouvernement lui parle de sa sœur alors même que c'était eux qui l'avaient mise dans cet état. Ou alors Yaxley ne parlait pas du tout de son aînée, il y en avait plein des disparus. Des aux battues, des gardés au ministère pour leurs petites expériences glauques. "Pourtant, j'ferai un joli cobaye" qu'il dit alors que sa main tremblait un peu. "Et les Karahalios, ça disparaît jamais très longtemps" ajouta-t-il, l'air de rien. Peut-être parce que Yaxley aimerait savoir que Perry était toujours vivante. Peut-être pas. Mais dans le doute, il voulait bien partager l'information. Et peut-être que comme ça, elle aurait pitié et le laisserait filer. En souvenir du bon vieux temps. En souvenir de sa résolution déjà fanée de ne pas être totalement flippé. Ses idées de mourir en martyr peut-être mais en martyr digne avaient disparu au moment où la sorcière avait loupé son sort. Ce qui sous-entendait qu'il pouvait s'en tirer à bon compte et ne pas trop savoir s'il allait y réussir était précisément ce qui lui foutait la chair de poule. Il recula de quelques pas, espérant ne pas se casser la gueule de nouveau en trébuchant sur une poubelle ou autre. Ce serait la fin de son minuscule reste de crédibilité et certainement sa fin tout court. A deux doigts de lui avouer qu'il ne voulait pas mourir, de regretter que ses sourires colgates n'aient très certainement pas de prise sur Isobel, de transplaner sur le champ en espérant ne pas se désartibuler parce qu'il avait un peu trop peur  ni se prendre un sort à la volée. Mais il resta figé, grands yeux ouverts fixés sur la sorcière, à guetter ses réactions et à prier pour son salut.

Il y a vraiment des baffes qui se perdent parfois, Izzie lorsqu'elle regarde Winston, quart de vélane de son état, se balader avec son air de petit con sur la tronche comme s'il ne risquait pas de se faire arrêter à tout instant. Un imbécile vraiment. Ça la dépite Isobel, comme si c'était demander un effort incommensurable de se tenir tranquillement à l'écart de tout danger potentiel, alors que franchement vivre dans une petite ferme tranquille en attendant sagement que les grands règlent des vrais problèmes, tout en s'occupant des plans de tomates et patates elle trouve que c'est plutôt un bon plan. Puis surtout ça lui diminuerait sa charge de travail à Izzie, plus besoin de s'emmerder à trouver des dizaines de stratagèmes pour laisser échapper les fugitifs un peu trop innocents à ses yeux et qu'elle a très peu envie de voir enfermer dans les cellules du ministère. Mais non, non, faut que ça s'amuse à jouer aux apprentis révolutionnaires et que ça vienne gâcher ses journées tranquilles qu'elle aurait pu passer à traquer des vrais criminels en tentant une sortie touristique. Un putain d'idiot, c'est insupportable. Il a de la chance qu'elle soit adorable et pleine de patience (certains diront que c'est faux, certains se fourvoient), il serait déjà menotté et en salle d'interrogatoire le gueux sinon. "Et pourquoi c'est pas d'jà fait ?" Gentille et mignonne on a dit, c'est pour ça qu'il est encore libre. Puis parce que mine de rien, arrêter le petit frère de Perry ça la faisait quand même pas mal chier Isobel, il était relou le gosse, mais pas méchant. « Parce que je ne suis pas certaine de vouloir imposer ta compagnie à mes collègues, les pauvres ne méritent pas ça. » Ou alors changement de plan, elle le largue au milieu des locaux de la VB, le laisse parler deux minutes, ils partent tous en burnout et hop gouvernement presque renversé. La seule faille du plan : la probabilité non négligeable que quelqu'un prenne la décision exécutive de faire taire Winston avant. "Pourtant, j'ferai un joli cobaye" L'air impassible qui vacilla un poil à la remarque. « Je n'en doute pas un instant. Ils se seraient tellement bien amusés avec toi. » Elle répond, moue de pétasse sans cœur qui reprend sa place sur ses traits parce qu'il ne faudrait pas qu'il commence à trop penser qu'elle est gentille non plus. "Et les Karahalios, ça disparaît jamais très longtemps" Brune qui eu l'air soudainement un peu moins désagréable, pas mécontente en comprenant - si elle comprenait correctement - que peut-être bien que Perry était revenue de Gracefield vivante. « C'est parce que vous êtes aussi increvables que des cafards. » Ce qui n'est finalement pas une si mauvaise chose que ça, parce que ça lui aurait fait un peu mal si l'aînée de la fratrie ne s'en était pas sortie. Sort raté et pour une fois ce n'est même pas fait exprès, elle a le seum, d'autant que le mioche se sent pousser des ailes à tenter de reculer, ce qui en soit ne serait pas si dérangeant pour Izzie, elle n'aurait qu'à baratiner un truc comme quoi il avait couru plus vite qu'elle tout ça, totalement crédible en plus parce que se taper des sprint en escarpins ce n'est quand même pas ce qu'il y a de plus aisé et donc fortement propice à laisser filer les petits jeunes pleins d'énergie. Vraiment aucun problème à le laisser partir, sauf qu'en détachant son regard de Winston, Isobel croise celui d'un passant qui devient témoin un peu gênant pour ses plans d'évasion. « N'essaie même pas de fuir. » Elle ordonne très sérieusement au garçon, baguette levée sur lui, parce qu'après elle va être obligée de vraiment l'arrêter pour faire bonne figure devant le citoyen lambda et ça va l'agacer. (dé) « Vous ne devriez pas rester ici Monsieur, ça pourrait devenir dangereux. » Elle dit ça pour lui hein, il fait ce qu'il veut le mec après tout et il ne veut visiblement pas partir. C'est bien un truc de mec ça d'essayer de se donner de l'importance en voulant montrer qu'ils sont forts et savent mieux que les pros. Et voilà que le sorcier se met à déblatérer des conneries comme quoi il maîtrise, que si elle a besoin d'aide il est là, d'ailleurs même s'il a pas besoin d'aide il se propose, elle le voit sortir sa baguette. « Ne faite pas ç.. » Évidemment il l'ignore et pointe le bout de bois sur son fugitif et s'il y a bien un truc qui l'agace encore plus que les airs de petits cons de Winston c'est les inconnus qui essaient de se la jouer chevalier servant. Un « Stupefix. » lancé sur le goujat, elle grimace au bruit sourd provoqué par la chute de l'homme. Oupsi. Tant pis. Un regard en direction de Winston, trois pas pour réduire la distance qui la sépare du garçon. « Toi, avec moi. » Elle déclare en agrippant un peu plus violemment que nécessaire l'épaule du garçon, prière silencieuse pour qu'il ne se mette pas à beugler et à se débattre ça déconcentrerait le transplanage, autre prière que pour que l'autre suppute qu'elle se rende au ministère pour déposer le fugitif et qu'il n'aille pas porter plainte aussi.

Petit air crâneur de kéké-bg des plages cannoises (il manquait le polo crocodile), Winston pérorait trop pour son propre bien. Surtout que c'était Yaxley en face, pas un mec quelconque à qui il pouvait jouer les vélanes et espérait s'en sortir sur un malentendu. Première pique lancée sur fond de sourire colgate, la risette s'agrandit presque à la réponse. « Parce que je ne suis pas certaine de vouloir imposer ta compagnie à mes collègues, les pauvres ne méritent pas ça. » Comme si c'était lui qui était de mauvaise compagnie et pas eux. « Je n'en doute pas un instant. Ils se seraient tellement bien amusés avec toi. » Oh non, ça, ça lui donnait froid dans le dos, il pensa à America qui ne se souvenait plus de rien et il sentit la rage monter. Il la contint de son mieux - il était déjà mal, il valait mieux ne pas ajouter la laideur à cela - et resserra d'avantage sa baguette entre ses doigts. Il fallait voir le positif, elle était vivante. Comme Perry d'ailleurs. « C'est parce que vous êtes aussi increvables que des cafards. » "Des cafards ?" s'offusqua-t-il, oubliant l'espace d'un instant qu'il était dans la merde jusqu'au cou (personne n'avait le droit de toucher à son physique, ceux qui s'y osaient n'étaient que des rageux jaloux).  « N'essaie même pas de fuir. » Ah bah oui, il allait prendre la pose et attendre la mort, évidemment. Il cherchait les issues des yeux, ne tarda pas à croiser le regard d'un passant, tenta le sourire suppliant pour que ce dernier ne l'aide. Il lui aurait même fait le petit discours larmoyant mais trop tard, Isobel lui coupa l'herbe sous les pieds. « Vous ne devriez pas rester ici Monsieur, ça pourrait devenir dangereux. » Dangereux pour Winston surtout, il avait maintenant deux baguettes vers lui ainsi que l'air abasourdi. Le mec était vraiment en train de mansplainer Yaxley comment on faisait pour arrêter les Winston tous nazes en duel ? Garçon en profita pour reculer de quelques pas, maudissant au passage le gars qui en plus d'être macho, ne faisait pas dans la solidarité masculine (il ne tenta pas le charme, les hommes comme ça n'aimaient pas du tout le fait que Winston les attirait un peu).   « Ne faite pas ç.. » Outch, un sort.  « Stupefix. » Oh, pas sur la bonne cible. Winston ouvrit de grands yeux étonnés vers Isobel. "Qu'est-ce que..."« Toi, avec moi. » "AÏEUH !" La main s'était resserrée sur son épaule comme une serre et il envia l'homme immobilisé au sol dont le regard paniqué ne les quittait pas. Sensation désagréable de tourbillonnement typique du transplanage, il se garda de bouger le temps du trajet pour ne pas finir défiguré désartibulé, balança son poing vers la figure d'Isobel à l'instant où ses pieds reposèrent au sol et partit en courant dans la foulée. D'ailleurs, il était où là ? Puis qu'est-ce qu'elle avait foutu ? "T'es chelou Yaxley !" Voix qui tremblait un peu trop à son goût, le fait que son dos faisait une jolie cible à avada lui revint à l'esprit. Putain, il espérait qu'il avait frappé assez fort.

Y'a des jours où elle regrette d'avoir un semblant de conscience Isobel. Ça serait tellement plus simple de juste envoyer Lucy sur le type pour le ramener (plus ou moins bien conservé) au ministère et hop fin de l'histoire. Enfin peut-être pas pour les pauvres types qui auraient à s'occuper de Winston et son incapacité à fermer sa gueule plus de deux minutes, Izzie ne sait vraiment pas qui du fugitifs ou des agents elle prendrait le plus en pitié. Mais la question ne se pose pas vraiment, parce qu'elle a la mauvaise idée de vouloir l'aider, comme peu importe ce que certains peuvent en penser, elle est quelqu'un de bien et elle n'envoie pas à la mort les gens qui n'ont rien fait de mal. Même quand les gens en question est sûrement bien trop bête pour son propre bien et qu'à ce stade elle lui ferait sûrement une faveur en l'embarquant (sélection naturelle tout ça), c'est juste con pour lui qu'il ne puisse pas y retrouver sa sœur du coup. "Des cafards ?" Il se reçut un regard blasé, il avait très bien entendu et elle se moque bien qu'il se pense plus beau que le reste du monde. D'abord c'est faux, Perry est clairement sans aucun doute la plus belle de la fratrie (puis America est la seule qui peut prétendre au titre de plus belle personne au monde) et surtout c'est totalement hors sujet. Un peu comme le monsieur qui se croit suffisamment compétent pour venir se mêler de ce qui ne le regarde pas. Rester pro, ne pas trop s'énerver, demander poliment de dégager, ne surtout pas le frapper lui quand il se permet de lui expliquer son travail à elle, qu'elle sait très bien faire et pour lequel elle n'a certainement pas besoin d'aide, encore moins de celle d'un homme. Baguette pointée sur Winston qui dévie vers l'inconnu pour l'assommer avant qu'il ne ruine ses plans de sauvetage. "Qu'est-ce que..." Isobel attrape le garçon avant qu'il n'est le temps de se faire mal au cerveau pour chercher des explications où il n'y en a pas. "AÏEUH !" Chochotte. Transplanage dans le premier endroit safe auquel elle pense (soit en milieu de Portsmouth, pile sur le chemin qu'elle prend pour se rendre au M&S d'habitude). Et elle se fait remercier par un coup dans le visage, rude, ça va laisser un bleu en plus qu'elle se dit en fusillant du regard Winston alors qu'elle se masse la joue. Vraiment un petit con ce mec. Enfin un mec quoi. La prochaine fois elle laisse Lucy le défigurer, ça lui apprendra à la frapper sans raison, non mais. "T'es chelou Yaxley !" C'est fini elle n'aide plus personne (c'est faux, mais il l'agace et elle a plus envie de faire partie des gentils maintenant). « Et toi t'es un imbécile Winston. » Elle rétorque, baguette dans une main, l'autre qui continue de masser son visage encore douloureux, y'a pas idée de frapper les gens comme ça, en marchant derrière le garçon (parce que les talons et la course c'est toujours aussi peu compatible). « Reviens ici avant que je t'attache, tu vas te perdre. » Et elle n'a surtout pas envie de lui courir après pendant des heures alors qu'elle pourrait juste rentrer chez elle.

Sa main le lançait. D'habitude, il ne frappait pas, encore moins les femmes. Mais là son instinct lui avait hurlé qu'il n'y avait pas le choix et pour une fois Winston l'avait suivi sans que ça finisse par se retourner contre lui. Maintenant il courait comme un dératé dans les rues qui ne lui disaient pas grand chose, bousculant des moldus au passage qui s'écartaient de lui en jurant. "Ahlala, ces jeunes !" Un homme fit mine de se mettre sur son chemin, il l'évita d'un bond sur le côté, empiétant sur la route ce qui fut accueilli par un coup de klaxon. « Et toi t'es un imbécile Winston. » La phrase retentit mais était déjà estompée par la distance, c'était lui où Isobel ne courait pas ? Dans le doute, il accéléra, une ruse à tous les coups. « Reviens ici avant que je t'attache, tu vas te perdre. » Hein ? Comme si il allait retourner sur ses pas pour se laisser sagement embarquer. Elle était conne ou quoi ? Perdita mettait vraiment la barre très bas. A moins que... Pas le temps d'y penser. "Dans tes rêves !" qu'il gueula par dessus son épaule avant de prendre la première à droite, continuant de détaler comme un lapin alors même que le bruit des talons d'Isobel n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Tiens, l'endroit lui disait quelque chose, il y avait une planque de l'Ordre pas loin. Winston fronça les sourcils, tourna de nouveau. Il commençait à avoir le souffle court donc la ruelle déserte fut accueillie avec un soulagement certain et il transplana dans la foulée. D'abord au milieu de nulle part puis vers Sweet River, on n'était jamais trop prudent. Il lui fallu bien cinq minutes de marche, le temps de remonter le petit chemin qui menait aux premières maisons du hameau, pour qu'il retrouve une respiration convenable. Les joues rouges, il entreprit de remettre assez inutilement de l'ordre dans ses cheveux, air soucieux. Le comportement de Yaxley avait été définitivement bizarre. C'était elle réellement attendue à ce qu'il fasse demi-tour comme elle le lui avait ordonné ? Puis pourquoi ce transplanage dans une ville à l'autre bout du pays plutôt qu'au ministère ? Louche. Ou plutôt limpide, elle l'avait laissé s'échapper. A croire qu'il lui avait fait pitié. Ou que jouer la carte du petit frère de Perdita avait fait mouche et que sa sœur avait raison, Yaxley avait un cœur. Il alla retrouver cette dernière, remettant en question toute son opinion sur les choix de ses meufs. "Tu devrais sortir avec plus de handler" finit-il par lui déclarer. "Tu les convertis !" Sourire colgate à Perry qui le regardait avec suspicion, l'histoire était presque toute oubliée maintenant.