ON THE RUN

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nom prénom(s)  » Esteban Alvarez López-Herrero ; autant dire qu'il finissait jamais sa copie, en interro, parce qu'il mettait trop de temps à écrire tout ce foutoir, sans compter quand il recommençait du début parce qu'il en inversait deux, et que la maîtresse a cru pendant des semaines qu'il s'appelait López López. Il a fini par se résigner à se limiter à Esteban Alvarez, histoire que la meuf s'endorme pas au bout du quinzième prénom...
Au cours de sa (ses) carrière professionnelle mouvementée, il s'est mis à collectionner quelques faux papiers (oui, ça a commencé quand il était jeune (et débilos) pour acheter de l'alcool ou aller en boîte ; les priorités ikr) ; aussi, si vous fouillez dans ses poches, vous pouvez dénicher des noms du genre Alvaro Bernal (quand il porte son affreux goatee), ou encore Julio Ramirez (le lui qui a les cheveux longs)...

surnom(s)  » Esteban est sympathique, alors on a toujours envie de lui donner des surnoms, quitte à ce qu'ils soient contre-productifs puisque plus long que l'original ; Estebanito, Benny, ou encore T-Ban (à la suite de sa carrière de rappeur avortée) (carrière mouvementée, à l'aune de sa vie pro, qui aura duré trois semaines, le temps de passer le spectacle de fin d'année du collège). A la sauce british, il lui arrive de se coltiner un savoureux Estebean.
Depuis qu'il retourne de fond en compte l'un des QG de l'Ordre, il est ready à monter en grade et a déjà préparé son surnom. Lui, il réclame qu'on l'appelle Babouin, en souvenir de son blaze BaboonBoy, quand il a essayé trois nuits et demi de se lancer dans le tag sauvage (il l'a recyclé en pseudo sur internet). Mais il sait pas pourquoi, tout le monde est parti pour l'appeler sagouin, ce qui est, qu'on se le dise, beaucoup moins badass que Babouin. Pour filer la métaphore du ass, s'il finit par se faire baptiser Babouin, c'est uniquement parce qu'on lui aura donné trop de coups de pied au derrière, si bien qu'il aura viré rouge-cul-de-babouin (drôle).  

date de naissance » 26 mars 1967 ; 40 piges et au moins autant de métiers différents. Rien de très surprenant, donc, il est bélier, le petit fire sign des familles (parce que j'ai trois connaissances et demi en astrologie). Fun fact : quand il n'était encore qu'un estebean, il s'est amusé à inventer son propre calendrier du zodiaque, histoire de s'attribuer un animal stylé, et à faire en sorte qu'Elena se retrouve avec un truc cheum genre "crapaud" ou "lune en morue". Il a laissé tomber quand il a réalisé qu'il était du même signe que Lenita, et que du coup, si elle était du signe du crapaud, bah lui aussi (et bim). "OUI MAIS BELIER DE MARS C'EST PAS PAREIL QUE BELIER DE AVRIL!!!!"

origines & nationalité  » s'il a appris à imiter l'accent guatémaltèque de la mif du côté de son père (une touche d'exotisme qui ravissait toujours les touristes dont il avait la charge), ou même l'accent cubain de cette mère, mi-cubaine, mi-anglaise, qu'il n'a pas connu assez longtemps, Esteban a grandi en Angleterre, salissant moultes uniformes scolaires. Mais, dans la tradition de ses quarante-deux passeports, il a réussi à obtenir la nationalité guatémaltèque en 2000. Entre temps, il a fait genre il était équatorien ou allez, soyons fous, mexicain.

pureté du sang  » moldu jusqu'au bout des orteils, comme tout le monde dans la mif, hormis Javi et Lenita. Loin de se décourager, il s'est toujours considéré un peu "sorcier", vu qu'on lui a diagnostiqué un TDAH, et que, à une baguette près, c'est un peu comme être sorcier: on pète des trucs mais c'est pas de notre faute, et on se souvient jamais des formules magiques (see what i did here?).

métier/études  » Après une scolarité mouvementée (les commentaires désobligeants des professeurs s'étalaient carrément sur deux pages), il troque une prometteuse carrière de footballer pro pour des études de compta sportive, prétextant qu'il préférait tirer les ficelles dans l'ombre (mais oui bien sûr...).
Suite à son arrivée précipitée en Amérique Latine, il a multiplié les jobs, comme les Greyback multiplient les mauvaises idées ; on dénombre parmi eux, brigadier dans la police cynophile (il garde amoureusement la morsure de son chien préféré) (il paraît qu'il a mordu le chien en retour, et que c'est comme ça qu'ils sont devenus bff). Il paraîtrait surtout qu'il a démontré une forte tendance à l'insubordination, si bien qu'il a dû faire une croix sur la lutte anti-gang, pour aller faire un tour dans l'interprétariat policier (l'accent, c'est ça qui fait tout). Suite à ça, virage à 180°, il s'essaye au taf de fleuriste, puis de rebouteux ("Un diplôme de médecine? J'ai fait l'école de la vie, moi, signora! Tenez, l'autre jour, je me suis remboîté l'épaule, tout seul!").
On le retrouve quelques mois plus tard comme caméraman de reportages en haute montagne ("Attendez-moi, je filme les macaques là!" "Comment ça c'est un reportage sur les oiseaux?" "Nan mais si, ça mange les singes, les oiseaux, ça vous fera des rushes en plus pour le montage!").
Il se fait ensuite les dents tour à tour sur un contrat de croupier "Ahah, signora, je crois que vous avez un as de pique caché dans votre décolleté...", de tapissier, "So... does the carpet match the wallpaper?" "Alvarez... this is not the right expression..." "But still", mais c'est vers le commercial que son cœur (et son porte-monnaie) revient en permanence, et ce, sous toutes ses formes : démarchage, vendeur en informatique (*slap roof of computer* "this bad boy can fit so many viruses!", assistant libraire (du genre à commercer dans le fond, là : "Ah! vous venez pour votre précommande d'Orgueil et Préjugés par Mary-Jane Austen? suivez moi dans l'arrière boutique..." *winks at you*).
Sa dernière trouvaille en date est un taf de guide de montagne. Il endosse les plus belles marques de bronzage de la région. Le pire, c'est que lorsqu'il ne tue pas à moitié les touristes à sa charge en les emmenant dans des treks endiablés, il est plutôt bon. Il ne s'investit malheureusement pas suffisamment, à cause de ses side activities de guérilleros.
Il passe par tous les groupuscules possibles et imaginables. Des Tupamaros au Partido Comunista del Perú, on se le refile comme une patate chaude (¡caliente!).
Tout ça n'a plus d'importance, à présent qu'il est de retour en Angleterre, bien déter à prodiguer à l'ODP son xp en guérilla moldue.

orientation & état civil  » Officiellement, pour sa mif, il est marié depuis presque dix ans à Mireia, une biologiste marine de talent. Ce qu'il aime chez elle c'est sa passion pour le surf, et son rire absolument insupportable. Ce qu'elle aime chez lui, c'est quand il rate ses tortillas ou quand il vient tout juste de se raser. Ils se sont rencontrés lors d'un road trip entre l'Equateur et la Colombie. Physiquement, on part sur un mix entre Penelope Cruz et Salma Hayek, avec des lunettes (rien que ça). Ils sont les heureux parents d'Esteban Jr (oui), quatre ans et d'Alvaro, six ans et demi.
Such a shame qu'aucun des trois n'existe.
Esteban est bel et bien libre comme l'air, bien trop excité du slip pour se contenter d'un seul genre (même si jusqu'à présent, il s'est plus facilement affiché publiquement au bras des femmes), voire même d'une seule personne à la fois.

camp  » "I'm your biggest fan, mais sinon, je peux parler à votre manager?"
Il a effleuré l'espoir d'intégrer l'ODP dès la première fois qu'il les a rencontrés ; mais c'est sans compter Javi qui l'a expédié fissa en sécurité en Amérique du Sud, comme une vieille chaussette (mais une vieille chaussette en sécurité, at least). C'est resté coincé au fond de son gosier comme une mauvaise toux, mais il a fini par se résigner à son sort, jusqu'à céder à la tentation et revenir en trombe, au nez et à la barbe de ce qu'il reste de sa fratrie. Il fout actuellement le boxon un coup à l'Iron Institution, un coup à l'Airlock, en fonction d'à quel point il est chiant.
Mais à son avis, il est plus que ready ; il en veut pour preuve qu'il a déjà préparé son surnom, au cas où il soit propulsé au cercle 20 du jour au lendemain.

baguette  » si Javier avait dû lui donner un pound à chaque fois qu'il lui a fait la blague "c'est ta baguette ou t'es content de me voir?", Esteban serait milliardaire.

patronus  » who needs a patronus when u are a fcking ray of sunshine of ur own?

épouvantard  » le dimanche matin ; il fait souvent des crises, le samedi soir, dans la nuit, se laisse dévorer par l'angoisse de pas se réveiller le lendemain, de pas se réveiller à temps parce que gros flashback from the war de quand les mangemorts ont tué sa mif.

particularité(s)  » le moldu que tout le monde veut baffer avec la main ou avec la bouche.

i love magic; wish i could have it someday  »
Bien que la majorité de la mif soit non-sorcière, Benito a grandi dans les pattes de Javi et avec Lenita dans les pattes. Aussi, il a toujours côtoyé ses sorciers de siblings. De fait, dès son plus jeune âge, ça a fait partie de son quotidien. Bien sûr, ça lui arrivait parfois d'être jaloux, quand Javi ou Elena faisait un truc magique stylé ; mais bizarrement, il était direct moins jaloux quand ils se rataient.
Au départ, il a même vu la magie comme un trouble un peu psychologique, à l'instar de son propre TDAH, ce qui l'a conforté dans l'idée que ses frères et sœurs n'étaient pas particulièrement avantagés ou meilleurs que lui.
Bon, même s'il fait genre, ça l'impressionne pas, dès que vous lui pondez un sortilège stylé, il est là "hiiiiiirk" *monkey scream*
En revanche, ça s'est compliqué après l'attaque des Mangemorts en 1998 qui a décimé sa famille. Ce jour-là, il a réalisé que la magie, c'était pas juste un truc cool ou encombrant ; c'était aussi foutrement dangereux. Quand il a été refourgué en Amérique latine, il n'a jamais trop pris le temps d'y penser (ses braincells étaient trop occupées à jongler avec ses 15 000 métiers et ses 12 366 amants), mais il va tôt ou tard se rendre compte que depuis ce drame, la magie le terrifie.
Et, bien sûr, comme tous les trucs qui le terrorisent, il se jette dedans la tête la première.

POKER FACE »
Esteban est un people pleaser, et il hésite pas à réarranger la vérité pour qu'on l'aime. Il a toujours raconter des mythos, plus ou moins gros, depuis qu'il est estebaby. Ça passait pas tout le temps, ofc, il a jamais rien eu d'un mastermind, mais avec le temps, il a réalisé que, parfois, plus le mensonge était gros et bold, plus on avait tendance à le croire.
Le tips c'est la manière de vendre le mytho, le packaging, c'est ce pour quoi il est doué (il a bossé dans le marketing après tout, bac + 36 en mytho, option flirty look). Il s'avère qu'Esteban a un certain charme, alors ça a pu l'aider, ça et son bagou, à se sortir de situations délicates (pour se refoutre dans d'autres situations, parfois encore plus délicates).
Déformation professionnelle sans doute, mais du coup, il adore se déguiser. Il a plusieurs fausses identités, du temps où il trempait dans des bails un peu sombres ; quasi sûr qu'il a débarqué en Angleterre sous un faux nom, btw (lowkey Noam qui le fait sortir Esteban, et rentrer Pedro, t'sais). Le reste du temps, quand il change d'apparence, c'est surtout au niveau du look et de la coupe de cheveux ; genre le petit goatee de branleur sage quand il faisait de la compta, les cheveux longs et soyeux quand il a fait le fleuriste. Il adore imiter les gens (les singer, see what i did there?), il se targue de savoir adopter un comportement pour chaque situation, même s'il est plutôt mauvais pour analyser ladite situation.
Mais il faut croire que c'est ça qui lui permet de se lever de son lit, il se nourrit de l'adrénaline procuré par le mensonge, la tension quand il vous ment, les yeux dans les yeux, avec son petit regard chafouin que vous avez pas envie de remettre en cause. On peut même dire qu'il a ressenti une certaine satisfaction à mentir à Elena, à propos de sa situation maritale, comme s'il se vengeait d'avoir été catapulté à l'autre bout du globe.
Et, bien sûr, s'il est du genre à mentir à tout bout de champ, hors de question que quelqu'un lui mente. Ça le fout dans tous ses états, il peut vriller très facilement, voir flou et faire n'importe quoi. La preuve étant que, lorsqu'Elena lui a révélé la vérité sur Javi, il a sauté dans un avion et dans les ennuis.

FIREBALL »
Quand son père a réalisé qu'Esteban était flou sur l'intégralité des photos de famille, il a commencé à nourrir des soupçons. Son TDAH a été diagnostiqué quand il avait six ans, mais dès ses premiers pas et ses premiers babillages, on pouvait sentir que ça moulinait déjà trop vite dans sa caboche de baby. Ajouté à ça la place de presque petit dernier, il est en permanence en train de chercher à attirer l'attention, craignant, dans le fond, de rester dans l'ombre de ses frères et sœurs hors du commun.
Esteban est un chaotique moulin à parole, une boule de nerfs et de cris suraigus. Il a toujours mille plans en tête, au moins autant de causes à défendre, d'inconnu.e.s à faire chier. Son parcours professionnel est sans doute la preuve la plus pertinente du fourbi qui pédale dans sa tête.
Vu qu'il a du mal à se focus pour apprendre, généralement, il apprend des trucs que t'es pas censé apprendre. Un genre de mémoire sélective pour des bails complètement inutiles. Ou alors il se rappelle de plein de trucs, mais pas dans son intégralité ; genre, il va aggro Kingsley, en plissant des yeux "mais si, tu m'rappelles le mec là dans le film de zombies lààààà". C'est toujours assez frustrant, parce qu'il est très fort pour faire monter la sauce et se rendre compte au dernier moment qu'il se souvient pas de tout.
Il est brusque, énergique à la limite de l'impulsivité, claque les portes, claque des mains, braille, coupe la parole, coupe le souffle, semble jamais à bout de souffle. Il danse, il chante, il saute partout, parle tout le temps, court sur les nerfs et dans vos rêves les plus fous.
Très tôt, c'est Elena qu'on lui a refilé dans les pattes, histoire de lui servir de stress ball, voire de therapy animal. C'est elle qu'il gardait dans ses bras à longueur de temps, qu'il faisait sauter sur ses genoux inlassablement secoués de spasmes. C'est elle qui le faisait respirer, c'est sur elle qu'il calquait sa respiration quand elle dormait, c'est elle qui lui collait aux basques quand il allait courir un marathon au milieu de la nuit, qui le comprend quand il parle trop vite. C'est elle qu'il venait toujours chercher pour lui étaler ses idées, pour lui demander de le déposer à 300 bornes parce qu'il pense avoir vu une biquette en liberté.
Bref, Elena, c'était son safe space, and yet, ils ont pas trouvé mieux que de l'en séparer quand il en avait le plus besoin, cheh.

MONKEY MAGIC (RANDOM FACTS) »
des fois il a ce funky little look comme quand les chiens regardent sur le côté et on voit le blanc de leurs yeux ; il cherche actuellement à se procurer un gun ("let me see what you have! -a gUN! -nO!") ; des fois, il parle de lui à la troisième personne du singulier (ou décline son nom genre estebaboon, estebogoss, esteback to work) ; il pense être le plus good-looking et le meilleur danseur de la fratrie (n'en déplaise à mr handsome Javier) ; d'ailleurs, si vous osez lui sortir que Javi est bg, il dégaine la photo compromettante de teen!Javi que toute la mif Alvarez conserve précieusement dans leur porte-monnaie ; il pousse régulièrement des cris de singe ; il étale sa culture moldue h24, y fait référence 7 jours sur 7 et si t'as l'audace de demander "c'est quoi un èmèssène?", il te fait un cri de l'orang-outan shook "tu sais pas c'est quoi???" and then il t'explique tout ce qu'il sait (ou ce qu'il sait pas, il mythonne), parce que quand même, c'est un chic type.

1967 ; naissance à l'hôpital St-Thomas, dans le quartier de Southwark, à Londres. Benito est un baby qui beugle beaucoup mais hé, sa maman en a vu d'autres, avec ses trois aînés. Il se souvient de rien (normal) si ce n'est d'une vague odeur de biberon et la sensation du pyjama en pilou-pilou sur ses pieds.

1970 ; 3 ans ; au retour du travail, un inconnu tue maman. Bien entendu, Esteban comprend pas ce qui se passe, quand papa annonce la nouvelles. En même temps, comment tu veux dire ça à quatre mômes dont le plus âgé a dix ans? Les semaines qui suivent, Esteban hurle tous les matins parce qu'il veut que maman lui fasse ses œufs au plat, parce que quand c'est Andrea qui les fait, ça pue dans toute la cuisine.

1973 ; 6 ans ; l'infirmière de l'école téléphone à son père pour qu'il prenne rendez-vous chez le médecin. S'ensuit le diagnostique de l'hypersensibilité et du TDAH, aggravé par le décès de sa mère. Une fois encore, Esteban comprend pas ce qui lui arrive, parce que va épeler un mot de plus de cinq syllabes à un petit garçon. Il hurle de plus bel, si bien que son père doit le retirer plusieurs trimestres de l'école. C'est leur voisine, Carrie Bowers, qui lui fait l'école à la maison, une comptable à la retraite. Peu à peu, Esteban prend goût aux mathématiques. Quand sa caboche chauffe trop, Miss Carrie l'envoie se défouler sur un ballon de foot dans le jardin.
Au bout de la quatrième fois, Ernesto le lui confisque parce que la facture des carreaux cassés commence à s'allonger sérieusement. Il préfère débourser son argent en inscrivant Esteban dans un club de foot.

1975 ; 8 ans ; Javi part à Poudlard, Benny manque de finir à l'hosto à force de se jeter contre le mur de la voie 9 3/4.

1976 ; 9 ans ; ça fait déjà plusieurs années que Mrs O'Brien vient régulièrement à la maison. Mais cette année-là, c'est différent ; elle ne vient plus que pour Javier, mais aussi pour papa. Pour la première fois depuis le décès de maman, papa se permet de confier ses sentiments à Mrs O'Brien, qui devient Luaine. Luaine est comme Javi ; elle est magique, à ceci près qu'elle fait pas tout péter comme Javi. Du moment qu'elle n'est pas meilleure au foot qu'Esteban, elle a le droit de rester.

1978 ; 11 ans ; Luaine revient à la maison avec Lenita. Une inquiétude ronge Estebanito : la perspective de devoir désormais partager sa fête d'anniversaire avec ce petit bout de viande. L'inquiétude s'envole aussitôt qu'on lui fout Lenita dans les pattes. Benny se sent si fort, du haut de ses onze ans qu'il est même à ça de la laisser souffler les bougies de son propre gâteau.

1983 ; 16 ans ; gros voyage de la mif pour les States, afin d'assister au mariage d'Andrea. Esteban est intenable. A son retour, inspiré par la fibre artistique américaine, sous le pseudonyme de T-Ban, il décide de se lancer dans une courte et intense carrière de rappeur, qui consiste essentiellement à balancer toutes les insultes qu'il a appris, à porter ses jeans au ras du cul et un bandana dont il ne se sépare plus (son père est obligé de le lui arracher dans son sommeil pour le laver).

1985 ; 18 ans ; malgré une licence au club de foot renouvelée consciencieusement chaque année depuis dix ans, Esteban ne passe pas les sélections, afin de décrocher une bourse pour tenter de devenir joueur pro. La pression qu'on lui a mis à l'école n'a pas aidé non plus, comme quoi la carrière d'un footballeur était trop éphémère, et qu'il ferait mieux de se lancer dans une filière plus sûre... si le conseiller d'orientation avait su que benny serait abonné aux métiers éclairs, il l'aurait sans doute encouragé davantage.

1986 ; 19 ans ; mariage de Javi et de Rip. Esteban s'occupe personnellement de faire le plein dans le verre de Kingsley, tout au long des réjouissances ; on ignore encore à ce jour si King était une simple cible hasardeuse ou si Benny avait déjà capté qu'il n'avait d'yeux que pour son bro.

Pendant près de dix ans, ils font tranquillement leur life. Benito travaille comme comptable ; Lenita tente par tous les moyens de lui faire virer son goatee, quand elle est de retour de Poudlard pour les vacances d'été. Benny fait croire qu'il a un appart un peu plus loin dans Londres, mais en vérité, il a égaré les clefs au bout du troisième jour et depuis, il papillonne à droite à gauche chez des copains, ou bien il retourne simplement au bercail. Il leur présente tour à tour (liste non exhaustive, though) Gaby, Aimee, Thaomy, Brad ("nan mais c'est juste un pote"), Jess et de nouveau Aimee.

1997 ; 30 ans ; la situation se corse du côté sorcier. Esteban ne pige pas tout, un peu quand on regarde les news sur les conflits d'un pays lointain, au milieu du dîner. Mais ce qu'il sait, c'est que ça met ses magic siblings dans des états pas possibles. Il comprend la gravité de la situation lorsque Javi disparait, parce que c'est le seul moyen de le mettre en sécurité, et peut-être de les mettre en sécurité aussi.
Lena a 21 piges. Ils décident de prendre un appart côté moldu, histoire de la tenir à l'écart, mais aussi de garder un œil sur elle. Benny fait pas mal la navette entre les membres de la famille ; il peut pas s'en empêcher, la peur lui a toujours filé la bougeotte.

1998 ; 31 ans ; (tw: mort) au bout d'un an à vivre sur les nerfs, ils essayent peu à peu de retrouver un peu de normalité dans leur quotidien. Bold of them to assume that would be possible.
Ça n'a nécessité que le temps d'un brunch. La veille au soir, Lenita et Benito avaient dormi chez leurs parents, sous prétexte qu'ils ne voulaient pas rater la messe du dimanche matin. Bien entendu, ils ont bien trainé au lit, histoire d'être sûrs de rater la messe. A leur retour, papa, maman et la tribu de Rafael se sont affairés à préparer le brunch dominical. Si Lenita a fini par avoir des scrupules et descendre dans la cuisine pour filer un coup de main, Benny, lui, n'a pas bougé d'un pouce.
Ce n'est qu'après l'avoir appelé quinze fois qu'Elena est remontée au galop pour ouvrir les rideaux, sauter sur son lit, le tirer par une patte ou par le calbut. Ils auraient pu se chamailler encore longtemps comme ça. Peut-être qu'ils auraient dû moins se chamailler, ou peut-être plus encore. Parce qu'entre temps, une flopée de mangemorts avaient déboulé dans la salle à manger pour dézinguer le reste de la famille.
Benito sait toujours pas comment il a pu s'en sortir ; peut-être qu'il aurait pas dû.

Quelques mois plus tard, alors qu'ils s'étaient terrés avec Rip, c'est une nouvelle ribambelle de sorciers qui déboulent. Cette fois-ci, c'est pas pour les tuer (trop aimable) (limite c'est l'inverse, c'est Lena qui manque de les buter) ; mais pour les mettre à l'abri. Benito a pas le temps de rappeler à King que c'est lui qui l'a fait boire au mariage de Javi, ni le temps de dire à Javi qu'il est désolé pour ce qui est arrivé et qu'il s'en veut à mort, qu'il est largué dans un avion, direction les Etats-Unis.
Il en a gros.

1999 ; 32 ans ; Esteban reste quelques mois chez Andrea. Il refuse d'abord de sortir de sa chambre, puis c'est limite si il y fout encore un pied. Andrea bataille un peu pour savoir ce qui s'est passé, et surtout pour savoir comment il va, mais Esteban n'en décroche pas une, ou alors seulement pour parler de totalement autre chose.

1999-2007 ; 32 à 40 ans ; quand il a fini par se sentir trop aculé (à tort, hein, Andrea continue de faire sa vie quand même), il bouge vers le sud, reste quelques temps au Mexique. La thune vient vite à manquer, il faut dire qu'il est encore plus en roue libre que d'habitude (c'est ce qui arrive quand on sait pas/veut pas gérer un deuil trop violent). Il atterrit chez la famille de son père au Guatemala qui cherchait à joindre l'un des survivants. Il y est accueilli un peu comme un ressuscité (s'ils savaient). Il est bichonné, un temps, mais au bout d'un moment il faut toujours qu'il bouge. C'est le début de la longue et non exhaustive liste de métiers, dans tous les pays avoisinants le Guatemala. Clairement, esteban cherche à fuir, mais il sait même pas quoi (et il est pas prêt à entendre que ce qu'il fuit, c'est genre, en lui).
Aux yeux de Lenita et d'Andrea, il mène une vie posée au bras de son épouse. Un petit mensonge au départ qui a grossi au fur et à mesure des wizz sur msn et des appels entre deux mauvais plans. Si quelques fois il disparaît des ondes, il finit toujours pas revenir comme une fleur, prétextant un voyage avec les gosses ou une deadline prenante au travail.

Ses occupations deviennent de moins en moins légales. Aussi, au bout d'un moment, il lâche tout et part vivre sa meilleure life avec Juanito et Maria, deux ingénieurs en agronomie, dans une ferme autosuffisante au Brésil. L'idée leur est venue à l'after d'une soirée qui n'en finissait plus, entre deux bisous et trois mojitos trop corsés.
Le ménage à trois file le parfait amour (mais oui, Benny) jusqu'en cette soirée tiède de juillet 2007.
Elena confie alors à esteban que, depuis tout ce temps, s'il n'a jamais pu avoir Javi au téléphone, c'est pas parce qu'il était trop busy avec l'ODP, mais bien parce qu'il était busy à essayer de rester en vie sur une île genre Battle Royale.
Benito voit rouge. Il lâche tout (again) et renoue le contact avec Noam, son bro de fortune (ça crée des liens l'expatriation express). En moins d'un mois, il est de retour en Angleterre, furax comme jaja.

A l'instar de ses pérégrinations en Amérique Latine, Benito se met à tambouriner à toutes les portes, en mode démarchage style "ui bonjour, vous avez deux minutes pour parler de notre lord and saviour elena et javi??" Au vu de sa gnaque, on sait pas s'il fait ça pour leur casser les genoux ou pour les prendre dans ses bras. Toujours est-il qu'il fait un peu trop de bruit et que ça ne plait pas à l'Ordre qui se remet à peine de son retour des Battues.

Au bout de quelques semaines, on lui met la main au collier et il est balancé à l'Iron Institute, dans la cellule voisine à celle de Baruch, le temps de savoir quoi faire avec cette Karen en puissance qui cherche, non pas à parler au manager, mais à ses soi-disant frère et sœur, Lenita et Javi. Ils sont pas prêts.