BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 Teach us to cry over our sins

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Brygida Strugatsky
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Brygida Strugatsky
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MessageSujet: Teach us to cry over our sins   Teach us to cry over our sins EmptyMar 10 Aoû - 23:20
Teach us to cry over our sins



Musique d'ambiance:


Cry my soul, always cry
Your life is passing by

La chapelle est silencieuse, la voix profonde du prêtre un écho dans son esprit. Les notes puissantes et basses débordent des cœurs et des lèvres et le chant gronde et enfle, s'élève jusqu'à ne plus pouvoir être contenu, porté jusqu'aux cieux par le chœur des fantômes qui l'incantent.
Aucun son ne s'échappe. Les mots se sont mêlés à en perdre sens, se sont écorchés contre ses dents jusqu'à ne laisser que l'émotion contre son palais, la douceur amère de ses regrets.


Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner.
Lord Jesus Christ,


Le Seigneur est grand et le Seigneur est bon. Sa grandeur est insondable. Le Seigneur lui a offert un don et elle ne peut que deviner son dessein. Son don comme sa vie sont siens. Le Seigneur lui a offert la vie et elle ne peut que deviner son dessein. Elle accepte les dons du Seigneur comme elle accepte de les rendre.


My God, my God, my God
My Creator


Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner.
Lord Jesus Christ,



Always shed tears
Death is gnawing on us

Les flammes vacillent, ombres tremblantes qui lèchent le sol sous sa vue troublée. Les bougies ne seront pas changées, sa pénitence solitaire respectée. L'obscurité pénètre au travers des hautes fenêtres et se presse contre les murs, capiteuse, mais ses yeux se referment sans s'inquiéter. Elle ne craint pas les ténèbres et sa vision les dépasse.


Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
Lord Jesus Christ, Son of God,



Le Seigneur est grand et le Seigneur est miséricordieux. Le voile finira par être levé, ses larmes par se tarir. Il révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui. Sa Lumière est avec elle, et avec, sa Parole. Peu importe l'épaisseur de la nuit qui l'entoure, sa Lumière ira à elle, et elle à lui.


My God, my God, my God,
My Creator


Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
Lord Jesus Christ, Son of God,


Subdue the body through fasting
Protect the soul with the cross

Les perles roulent délicatement sous la pulpe de ses doigts, le chapelet complété plusieurs fois déjà mais la révérence identique. L'or est chaud contre sa paume, l'odeur moite du métal familière, et elle trace les contours de la croix, les runes gravées à son dos un sillon tout aussi pratiqué.
Activées, le corps du Christ Roi se scinde et la lame apparaît. Etirée, la chaîne s'allonge, prête à s'enrouler pour recueillir le dernier souffle d'un pêcheur.
Elle comme ses pairs n'ont aucun droit sur les créations du Seigneur. La vie, même celle des plus insignifiantes créatures, des pantins du Ministère aux hybrides qui empestent les ruelles, est sacrée. La mort, cependant, est une libération. L'opportunité d'une chance au repos éternel, un cadeau. Et s'ils distribuent sans compter l'honneur d'être renvoyé auprès du Seigneur, qui pour leur reprocher une telle largesse ?
Dieu reconnaîtra les siens.

Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me



Son esprit est gardé par la croix et son âme par la foi. Sa chair n'est qu'une enveloppe, un présent qui porte les leçons du passé et le poids d'un futur entre les mains d'un autre. Elle l'use comme un outil et en abuse, ses jours déjà comptés. Sa magie la ronge de l'intérieur mais elle n'y voit pas une punition ; les quintes de toux marquent le rythme des conséquences de ses choix. Le Seigneur est trop bon pour châtier mais qui pour se permettre de prétendre l'égaler ? Elle creuse son corps de privations et de jeûne, vide le réceptacle pour se rapprocher de l'essence et de l'essentiel. Jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.


My God, my God, my God
My Creator

Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me



Behold your grave in front of you
Spend all your days in tears



Mikhail est toujours présent lorsqu'elle se redresse, la nuque raide d'avoir ployée si longtemps, à peine aidée des hauts rayons chauds du soleil qui la baignent désormais. Elle s'appuie sur le dossier du banc face à elle pour se lever, les muscles engourdis et les genoux meurtris mais le dos droit, confortée par sa méditation.
Les événements récents, aussi tragiques soient-ils, ne sont pas plus de son ressort que les révolutions de la Terre autour du Soleil. Si la voie est encore embrumée, elle ne peut que la prendre avec assurance et espérer finir par y trouver ce que le Seigneur y a placé pour elle, les leçons à tirer de ces instants de cécité inopinés.

« Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
»



Elle se signe et range son chapelet avec soin avant de se tourner pour accorder son attention à son frère. « I haven't seen you there for a long time.  »
Sans jugement, le ton ne reflète que l'arc curieux de ses sourcils, une main disparue dans son dos, les doigts insistant sur les muscles endoloris de sa nuque sans l'espoir de les relaxer tout en prenant soin à ne pas risquer de déplacer le foulard qui couvre ses cheveux. « I wasn't even singing. » La remarque met plus de temps à disparaître, le passé un peu plus prégnant entre les mots et l'intonation se traîne, hésite entre une question qu'elle ne saurait formuler et le plat d'une conversation déjà terminée. Le choix est fait, et la page tournée, quand elle s'attarde davantage sur la silhouette de Misha que la lumière des vitraux découpe d'éclats iridescents.
Elle ne dirait pas le trouver pensif, l'expression trop commune sur son visage pour la relever, mais le tableau s'y prête ; là où une ombre flamboyante accentue la plissure de la commissure des lèvres et un vert vif virant au bleu strie sa joue d'inquiétudes ou de problèmes, qui ne manquent certainement pas ces derniers temps, il semble contemplatif.
« Whose guidance are you seeking on these grounds, Mikhail ? »

Celle d'une sœur ou d'un conseiller ? Les deux jugés indignes de confiance, soupçonnés.

My God, my God, my God
My Creator


Servir est son choix et le Seigneur son seul Maître.


Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner
Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, a sinner




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Mikhail Strugatsky
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Mikhail Strugatsky
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If you are the dealer, I'm out of the game
If you are the healer, it means im broken and lame
If thine is the glory, then mine must be the shame
You want it darker
We kill the flame


Assis sur le banc sans douceur qui s’enfonce dans ses cuisses, les mains jointes en une prière qui ne perce pas l’obscurité qui entoure son esprit, Mikhail attend. Mais quoi ? Il ne saurait le dire, ne peut même le penser. Ses yeux se posent tour à tour sur les murs en pierre, sur les flammes vacillantes des bougies dont le reflet opaque se reflète ici et là, su l’autel encombré des orfèvreries d’autrefois, sur le corps plié de sa soeur. Ils suivent le mouvement de ses doigts, de son dos, de ses lèvres. Il cherche. Mais ne trouve rien.

Magnified, sanctified
Be thy holy name
Vilified, crucified
In the human frame
A million candles burning
For the help that never came
You want it darker


Le silence a si souvent répondu à ses prières vaines, à ses questionnements arides. Mérite-t-il le pardon pour ses nombreux péchés, ou devra-t-il subir les flammes éternelles lors de son dernier voyage ? Il les a si souvent imaginées, caresser son visage, brûler sa chair, expier les travers auxquels il pensait s’adonner. Il a longtemps cru. Maintenant, il ne sait plus.

Hineni, hineni
I'm ready, my Lord


Le silence est une présence pesante qu’il n’a point la chance de rencontrer d’ordinaire. Toujours entouré, de son ombre, de ses sœurs et de ses employés. Mikhail en est arrivé à éviter ce lieu qui ne lui apportait que pénitence, à éviter ce Dieu qui brillait par son absence. Aujourd’hui, ses pas l’ont mené ici, non pas pour la grandeur solennelle de l’endroit saint, mais pour la sœur agenouillée, sanctifiée, sacrifiée.

There's a lover in the story
But the story's still the same
There's a lullaby for suffering
And a paradox to blame
But it's written in the scriptures
And it's not some idle claim
You want it darker
We kill the flame


Les questions, il les pose aux vivants. Les fantômes et les métaphores n’ont jamais apporté de réponses. Mikhail laisse le silence brisé seulement par leur respiration commune envahir l’espace et alourdir ses sens. Il pourrait presque croire à nouveau. C’est peut-être pour cette raison qu’il ne vient plus ; par peur lâche de retomber dans des préceptes d’antan qui ne le laissaient qu’avec le goût de la honte et du repentir. D’une certaine manière, il admire Brygida et sa foi qui semble ne jamais vaciller, plus puissante que les bougies dont la douce flamme peut si facilement s’éteindre sous une bourrasque. Les secrets qu’il transporte en son sein, contre sa peau pèsent plus lourd ici. Sur ses épaules et sur son dos peinant à rester droit. Sur le bout de ses lippes qui ne demandent qu’à plier en une moue attristée, délaissée, magnifiée.

They're lining up the prisoners
And the guards are taking aim
I struggled with some demons
They were middle-class and tame
I didn't know I had permission
To murder and to maim
You want it darker


Leur dernière sortie est vivace dans son esprit. Les interrogations s’empilent tel un château de cartes habilement disposé. S’il n’a rien dit sur le moment, c’est parce que le temps ne s’y prêtait point. L’attente, la seule réponse dont il dispose ces derniers mois. Chercher, investiguer, tâtonner, trouver. Avancer pour mieux reculer. Se perdre en espérant se retrouver. On ne peut revenir en arrière, on ne sait qu’avancer. Et si la nature a horreur du vide, le chaos s’en repaît goulument.

Hineni, hineni
I'm ready, my Lord


Magnified, sanctified
Be thy holy name
Vilified, crucified
In the human frame
A million candles burning
For the love that never came
You want it darker
We kill the flame


Brygida se relève et se tourne vers lui, l’affirmation facile prononcée d’une voix dont les échos résonnent jusque dans son myocarde. Mikhail ne flanche pas, parce qu’on ne lui a jamais appris comment. « I haven't seen you there for a long time.  » “Yes.Nothing here for my soul. Ses iris se plantent dans ceux de la sœur, le portrait déconcertant du foulard qui recouvre la chevelure brune et du chapelet qu’il devine caché ; il ne la reconnaît pas parfois, mais se connaissent-ils seulement ? Tant de non-dits et de tabous étouffés sous les devoirs impérieux de leur rang. Il souhaiterait rompre la distance, retrouver la connivence des temps innocents. Futile pensée.

Sous le regard des Saints et du Fils de Dieu, le Suprême se sent dépourvu de sa couronne ainsi que de son manteau d'apparat, humblement remis à sa place de simple sorcier, presque redevenu enfant. L’éducation jamais ne faiblit complètement. “I was looking for you, sister.” Pas la conseillère, pas même Brygida, mais Bry dont le surnom n’a plus franchi ses lippes depuis bien trop de temps.

Tout ce temps qu’ils passent l’un à côté de l’autre, forcés par les circonstances, attachés par un lien invisible, tout à tour menottes et bouclier ; tout ce temps ne fait que renforcer le gouffre qui les sépare. Et du bout des lèvres, Mikhail lui donne sa confession - le lieu s’y prête - qui se réverbère dans tous les coins du mur jusqu’à devenir dissonante à ses propres oreilles. “It’s not the guidance I’m looking for. It’s just you.” Et ses yeux de prendre une teinte incertaine, si certaines expériences ne s’oublient pas, d’autres habitudes sont bien ardues à rompre. Celle de la vulnérabilité et de l’impression d’impudique gêne qui en exulte pour preuve de son inconfort.

Hineni, hineni,
My sister.
 
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Brygida Strugatsky
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Mikhail se tient droit et il lui semble si seul.
Debout, entre les rangées de bancs qui reçoivent plus de morts que de vivants, le chœur à quelques pas à peine de lui et le sien fermé au Seigneur, il la dévisage aussi.
Elle n'arrive pas à lire ses pensées et ne s'y essaie plus, l'exercice délaissé pour sa futilité il y a plusieurs années. Lisse et froid, les traits aussi délicatement sculptés que les anges qui décorent les murs de l'église, les sculptures lui paraissent plus animées. Leurs mains tendues l'invitent et la guident, miroir de ses prières là où celles de son frère ont abandonné les siennes sans regret.
Elle reste curieuse pourtant, de ses doutes et de ses remords, des interrogations qui le tiennent éveillé la nuit quand le palais lui souffle l'écho inlassable de ses pas. Plus encore que le reste, elle se demande ce qu'il voit quand il la regarde ; une sœur, un pion, un fragment du passé avec lequel composer ?
Au moins partagent-ils ce trait à défaut d'une complicité, la multitude des facettes et des rôles à endosser, farandole constante d'identités et de responsabilités. La ressemblance reste tenue, elle le sait. Sur le fil tendu, elle jongle et oscille, tour à tour conseillère, devin et simple sorcière, maintenant aussi gardienne de leur domaine et des secrets qu'elle y renferme. L'attention portée sur l'horizon, sur les raisons de ses choix et de ses sacrifices, le regard soigneusement éloigné du vide, de l'absence, en contrebas, de difficulté quelconque pour son frère à épouser chaque rôle.
De l'angoisse, un jour, de contempler l'abysse trop longtemps et de réaliser qu'il n'y a jamais rien eu d'autre sous les visages endossés, qu'un faciès vide et froid, dénué de tout affect sur lequel les masques glissent sans peine.
Elle ne posera pas la question, aucune. Jamais.

Let my prayer arise in thy sight as incense, and let the lifting up of my hands be an evening sacrifice.

Elle range ses interrogations avec les autres, pas certaine d'être prête à entendre mensonges comme vérité. Elles sont soigneusement gardées dans les recoins cachés des nuits sans sommeil, dans la réponse, déjà donnée, de ses tatouages inutiles.
Les tracés sur ses mains ne seront jamais répétés, ni sur les doigts où la magie ne peut s'ancrer ni sur n'importe quelle parcelle de peau. La débâcle des Battues a révélé bien des faiblesses physiques, l'état de son bras, l'avancée de ses maux, mais elle a tu tout le reste.

I'd like to pretend you never knew.
That I did not call in vain while you ignored my pleas
That God wasn't a better answer than the living were to me


Lord, I have called to thee, hear me! Attend to the voice of my prayer when I call to thee!

I was looking for you, sister.
It’s not the guidance I’m looking for. It’s just you.


Mikhail se tient droit et il lui semble si seul.
Une couronne trop grande et un titre vide, sans mentor ni maître, abandonné avec sa croix parmi ceux qui voudraient le voir tomber.
Mikhail se tient droit mais ils devinent sans le voir le poids qui s'est abattu sur ses épaules, le coût de l'effort pour garder le menton haut.
Le marbre craquèle, une légère zébrure à peine. Juste assez pour y passer un ongle, pour l'y enfoncer et s'accrocher, l'interstice fin d'un doute, d'un instant de faiblesse. De quoi arracher les morceaux du masque et dévoiler la chair à nue. A vif.
Juste assez pour blesser. Déjà plus qu'elle ne peut accepter.

Set a guard over my mouth, O Lord, keep watch over the door around my lips!

Elle n'a pas besoin de connaître le moment où il s'est détourné d'elle pas plus que celui où il a renié Dieu. Sans son miroir elle ne peut vérifier, l'objet divinatoire laissé dans ses quartiers, son aide superflue ici, au plus près du Seigneur et de ses réponses, mais elle ne s'inquiète pas pour autant. Qu'est-ce qui changerait pour elle de savoir si son frère a chassé l'ange envoyé par Dieu pour le protéger ? S'il s'est débarrassé du cadeau fait à son baptême, de la protection et des conseils prodigués ?

Qu'il abandonne Dieu et ses Saints s'il lui plaît.
Qu'il doute d'elle comme des siens.

Incline not my heart to words of evil, to invent excuses for my sins.

En guise d'ange ils lui offriront une Ombre. Les connaissances qui lui manquent, tout ce dont il a été tenu écarté, les secrets qu'elle peut se permettre de lui révéler, elle les lui soufflera.
Vasilisa partira en guerre en son nom, et avec elle tous ceux qui suivent le leur sans qu'il n'ait jamais à bouger.
Pour ce qui est du Seigneur, si Mikhail ne veut pas du pardon elle suppliera à sa place. Plus longtemps que les jours écoulés ici, agenouillée, plus longtemps qu'elle ne l'a déjà fait. Plus encore que tous les pleurs déjà versés, que tous les instants passés à implorer un pardon pour une faute qu'elle ignore.

Mikhail lui semble si seul mais c'est parce qu'il s'isole. Parce qu'il est devenu Suprême avant de redevenir leur frère, étranger sorti des limbes où il était tenu caché, coupable de complaisance, aussi, dans son exil.
Elle n'est pas sans faute non plus. Elle a oublié comment n'être que sa sœur, n'a plus appelé son frère depuis longtemps, meurtrie des silences précédents.
Elle ignore comment lui pardonner mais il lui suffirait de demander pour qu'elle veuille bien essayer.


Let my prayer arise in Thy sight as incense, and let the lifting up of my hands Be an evening sacrifice.


La conversation la prend au dépourvu, la tournure personnelle différente des conversations habituelles. Elle ne cache pas sa confusion et ses sourcils se froncent en une expression incertaine.

« I'm not certain I understand. What need do you have for me then ? »

Plus bas, comme si la surprise de le trouver en ce lieu saint ne s'était pas dissipée. « Here of all places. »

Here, in her most personnal and private space.
Where business has no place
Where he doesn't either, really
The place reserved for memories of someone he hasn't been in a long time

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Mikhail Strugatsky
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Mikhail Strugatsky
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Ce lieu particulier pourrait aisément ne rien représenter qu'un assemblement de pierres, d'effigies et de symboles. Toutefois, il est chargé des prières murmurées, des mains jointes et des dos courbés. Des conversations secrètes de sa sœur avec un Dieu invisible - Mikhail s'est souvent demandé pour qui les litanies s'évaporaient de ses lippes, elle-même, leur famille, un désir enfoui et secret qui ne pouvait trouver satisfaction dans les chaînes métaphoriques de son statut ? Il n'a jamais songé à poser la question, trop intime et personnelle ; deux terrains sur lesquels il n'osait guère s'avancer quand il s'agissait de Vasilisa, de Brygida ou de Zoya. Ayant lui-même durant de longues années enterré en secret ses envies, mis une barrière infranchissable entre son rôle de Strugatsky, de frère et celui d'homme.

Cet espace pourrait aisément ne rien représenter de plus que ce qu'il est. Pourtant, il est gorgé du passé, des souvenirs de l'enfant en Russie qui baissait la tête et fermait les yeux dans une foi innocente. De l'adolescent honteux se soustrayant à Son regard et cachant ses faiblesses dans la nuit, sous les couvertures. De l'adulte indifférent - ou presque, car Mikhail ne pourra jamais complètement renié cette part de son héritage, aussi bien en pensée qu'en réflexes parfois. En tradition surtout.

La malaise demeure et donc il évite ce Lieu, ce rappel de tout ce qu'il doit et tout ce qu'il n'est pas. De tentations enfouies dans des coffres fermés à double tour, de cet Ange aux ailes repliées, au visage enfoui dans des mains, la défaite, les regrets, le trépas.

Il n'y serait pas allé aujourd'hui s'il n'escomptait pas y trouver sa sœur. Fidèle parmi les fidèles, dans cette posture picturale qu'il aurait pu se perdre à peindre s'il avait eu un seul talent en la matière. Elle semble briller l'espace d'un instant - illuminée par les éclats des vitres et de la ferveur avec laquelle elle semble Croire et se Donner. La détente s'estompe lorsqu'elle l'aperçoit. Imagine-t-il la tension qui s'insinue autour des épaules de Brygida ainsi que la suspicion maquillant ses traits ? Exagère-t-il la similitude entre leurs positions, leur distance, leur position. Des reflets déformés et coincés dans un miroir. Voués à se croiser sans jamais se rencontrer. Quand il va à gauche, elle part à droite et leurs corps dansent des pas oubliés diamétralement opposés.

« I'm not certain I understand. What need do you have for me then ? »
Des années à ne rien faire. A laisser la relation se péricliter sous le martellement de décision qu'il ne peut reprendre, qu'il ne peut défaire.
« Here of all places. » Pourquoi la chercher, maintenant et ici ?
Elle aurait pu périr quand il était en Lune de miel qui prit le goût du sel alors qu'il apprit la nouvelle.
Qu'aurait-il fait alors ?

Peut-être parce qu'il a eu peur de la perdre, again, et qu'il ne veut reproduire les mêmes erreurs deux fois. Peut-être parce qu'ils sont au bord d'un précipice au cœur d'une tempête depuis les révélations successives d'une brèche dans leur système de sécurité et de trahison dans leur rang. Peut-être pour élucider les mystères qui l'entourent, résoudre le casse-tête que sa propre sœur est devenue à ses yeux au fil des années. Peut-être ... Peut-être.
"I don't need anything." Si ce n'est qu'elle lui accorde un peu de son temps, volonté égoïste de celui qui ne donne le sien qu'avec parcimonie et de plus en plus rarement. Son corps éparpillé et transporté à tous les vents. Diriger, choisir, punir, mentir, cacher, la liste s'allonge et se transforme en boucle infinie. "We never talk anymore." le fait prononcé sans jugement, car il en est le premier fautif sûrement. Ses yeux qui observent les réactions de Brygida, espèrent y déceler une faille dans laquelle s'engouffrer pour arriver à une conversation plus simple et moins guindée où il n'y aurait qu'eux. Ici et maintenant.

Il reprend, s'y essaie à maintes reprises, l'art du small talk et de conversations personnelles, un sujet qu'il ne maîtrise pas. Encore moins quand il est question d'elle, mais les interrogations éveillées lors de la visite à la boutique ne demandent qu'à être rassasiées. "We can go somewhere else, if you'd like?" On pourrait presque penser qu'il invite sa propre soeur à prendre le thé et l'idée serait risible s'il pouvait y déceler tout l'absurde de la situation.

Ce lieu pourrait être bien moins que ce qu'il est ou bien plus encore.
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Brygida Strugatsky
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Brygida Strugatsky
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Mikhail... lambine. Elle a beau retourner l'idée dans tous les sens, le concept saugrenu et inimaginable, elle ne trouve pas d'autres mots en cet instant. Il tourne autour du pot, malaise cryptique qui lui ferait craindre le pire si les mois récents ne s'étaient pas acharnés à lui démontrer qu'il était déjà en route et déterminé à toquer à leur porte.
Sous la perplexité, les premières effluves d'impatience s'élèvent. Elles ne débordent pas, l'éducation stricte d'Ekaterina au sujet du contrôle opportun de ses émotions le complément parfait aux exutoires encouragés par leur père, si amusé des coups de sang de ses fille, mais elles l'emplissent lentement.
Elle prend sur elle, n'envisage pas le « And I need not to waste my time » qui serait aisé avec d'autre, sans pour autant contempler les boutades taquines qu'elle aurait partagé avec Kolya ou Izar.
Le temps leur est précieux, rare ressource qu'ils ne peuvent acheter ou se permettre de gâcher, les potions Glamour comme les rituels de simples illusions pour conforter ceux qui tremblent devant leur mortalité. Son frère plus que d'autres le sait, surtout maintenant, alors que son emploi du temps a enfin rejoint le sien dans sa course effrénée aux minutes à grapiller. La trotteuse est impossible à rattraper peu importe combien elle se presse dans l'espoir de pouvoir se coucher satisfaite, les pensées libres des calculs du temps qu'elle aurait pu mieux gérer, de ce à quoi elle aurait dû le dépenser, des gens à qui elle n'aurait pas dû l'accorder.
Peut-être aussi ne réalise t-il pas comme le sien est compté au grain près, raccourci puis réévalué avec minutie après chaque incident. Les coûts sont enregistrés et les pages de ses plans pour le futur se tournent au rythme du sable qui s'écoule, les petits enfants de son frère un récit abandonné et le souvenir offert un soir d'été d'une petite main aux doigts potelés resserrés autour des siens un chapitre qu'elle voit s'éloigner sans oser y toucher.
Elle a perdu son père trop tôt pour vouloir qu'on la pleure, le trait incisif d'une fin de lignée sur l'arbre généalogique préférable aux meurtrissures que le temps échoue à combler.
It's fine, she'll be busy enough with her nephew and nieces.

"We never talk anymore."
Son attention se reporte sur Mikhail sans cacher son étonnement. De toutes les tangentes possibles c'est celle qu'il choisit. Une évidence, une platitude, déposée entre eux comme une branche d'olivier déjà fanée.
« Yes. » La simplicité de sa réponse fait écho à celle de leurs interactions ces années passées ; concises et fades, la conversation un medium et non un but, l'efficience un mot d'ordre pour des adelphes qui ne parlent plus la même langue mais celle d'inconnus.
Elle ne l'aide pas et le sait. S'en satisfait même un peu, la tentation d'un sourire en coin amusé aisément rabrouée, le rictus familier, un air juvénile délaissé après ses jeunes années.
Il n'a jamais eu besoin de leur parler auparavant non plus et elle ne l'oublie pas, s'assure que lui non plus.
Sa proposition est acceptée malgré l'absurde de la situation – elle n'est pas celle qui se sent à l'étroit entre les hauts murs de pierre, plus confortable sur les bancs de la piété qu'à ceux de la table à diner - les oreilles du Père qu'elle sait traînantes un problème mineur à résoudre, toujours encline à satisfaire à son frère, quand bien même n'en mérite-il ni l'honneur ni le titre.
Les rouages du palais modifiés d'arcs de cercle complexes du poignet et de quelques notes soufflées, la main tendue de Saint Basil le Grand prise entre les siennes et elle disparaît ; la statue devient porte de sortie, la fraîcheur et la pénombre troquées pour l'après-midi estivale factice de l'un des jardins.
Au pied du kiosque à musique qui abrite la statue jumelle du saint, se déverse un tapis de verdure fragrant parsemé de fleurs et d'ombrage, de plumes d'albâtre de vilis égarées et de quelques fruits d'amort abandonnés.
La récolte a été plus que fructueuse cette année, les arbres goulus bien nourris, et elle apprécie les fruits juteux et gorgés de soleil que la table leur sert, couverts et collations apparus seuls aux côtés de son thé blanc favori.
Elle passe une main reconnaissante le long du rebord en fer forgé, la douce vibration sous sa paume la preuve facile du contentement du domaine. Quelque part dans sa conscience, ou dans son imaginaire, leur lien magique fredonne, heureux de la magie qu'ils instillent en ces lieux.
La chair est sucrée et pulpeuse, piquée du bout de sa fourchette à fruit où luit une perle nacrée incrustée à son bout, farouchement gardée par le renard à plusieurs queues gravé dans l'écaille de rusalka. « Maybe you don't need anything, but would you like to talk then ? »

« Do you regret the crown yet ? What is the worst, Mother's pestering, the lack of sleep or perhaps seeing Dick's face every other monday ?»
She knows all of those too well, she could relate.

The sun is warm on her face and maybe this is what they need. Illusory warmth and a way out of their thoughts, a bite of sincerity.


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