BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 Better days (Nathan)

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MessageSujet: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyMer 4 Aoû - 10:52

BETTER DAYS - @Nathan Brisbane
Les grognements coutumiers du bateau l’arrachent à un sommeil étonnamment confortable et un juron fleuri franchit les lèvres de Tommy lorsqu’il ouvre les yeux sur le plafond désormais familier de sa cabine à bord du Tempest.
Dans un sursaut d’humeur il va jusqu’à flanquer un coup contre la carcasse de sa maison de fortune ce qui ne lui vaut qu’un nouveau grognement quasi animal. Bah.
Tommy soupire et se frotte les yeux alors que les dernières brumes de sommeil se dispersent, le projetant sans transition dans la course d’une toute nouvelle journée.
Un coup d’oeil à la lumière qui filtre dans la pièce lui laisse entrevoir qu’il a endormi un peu plus longtemps que de coutume, après plusieurs nuits qui n’en ont franchement eut que le nom. Il devrait se lever, se rendre aux docks, mettre à profit l’énergie qui palpite en lui. Mais il s’accorde un petit répit.
Quelques minutes, juste quelques minutes.
Il fourre une main derrière sa tête pour se saisir de son oreiller et l’arrache pour le plaquer sur sa tête, non sans un autre juron perdu dans le tissu. Et il reste un peu là, avec sa couverture en travers du corps, à glaner quelques minutes supplémentaires de « paix », ou du moins quelque chose y ressemblant.
Il n’est pas en paix. Il ne l’est plus depuis des années.
Il veut croire que ça changera un jour.
Que des temps meilleurs sont à venir.
La vie semble lui donner raison en ce sens. Tout ne va pas si mal. Le pouvoir n’a pas changé de main, mais les choses changent et l’espoir renaît. Chez lui, tout du moins.
Nate va bien.
C’est ce qu’il se répète machinalement depuis que ses bras se sont refermés autour de son petit frère des suites de l’attaque de Gracefield.
Nate va bien. Nate va bien. Nate va bien.
Des mots qu’il se répète machinalement, mentalement ou même à voix basse, quand personne ne risque de l’entendre.
Il laisse retomber l’oreiller sur le sol et ses yeux bleus reviennent se fixer sur le plafond de la cabine. Il se mord la lèvre et reste là encore quelques secondes avant de se flanquer mentalement une claque pour se pousser à l’action.
Il laisse pendre ses longs jambes d’un côté d’un lit et étire ses bras vers le haut avant de se mettre debout. Il enfile rapidement un vieux pantalon en toile et un tee-shirt aux couleurs un passées avant de jeter son dévolu sur la paire de chaussures qu’il a abandonné la veille au soir juste devant la porte de la cabine.

Il ignore le programme de sa journée, du moins dans le détail. Pour le reste, son corps se met en marche machinalement. Il va se rendre aux docks, manger un bout à partir de ce qu’il dénichera dans la cuisine et se mettre au boulot. Peut-être qu’il verra Mira. Ou Nate. Peut-être Dwight, même. A moins qu’il ne prenne des nouvelles de Chérie. Qui sait ? Il n’a jamais été un adepte de la planification.
Avant de quitter sa cabine, il attrape une chocogrenouille dans le paquet à moitié vide abandonné sur sa table de nuit. Alors qu’il progresse dans la carcasse grinçante du bateau, ses mains s’activent sur l’emballage de sa friande de prédilection. Au moins une chose qui n’a pas changé au fil des années : sa passion pour le chocolat. Dans un geste expert, il referme sa main sur la sucrerie avant qu’elle n’ait l’occasion de bondir hors de sa portée.
Il porte la friandise à ses lèvres et lui coupe la tête d’un bon coup de dents. Sur son passage il croise des gens qu’il salue d’un signe ou d’un regard, bouche pleine oblige.
Il avale son encas sur la route de l’entrepôt et s’engouffre dans le bâtiment dissimulé via des sorts après avoir religieusement donné le mot de passe. Il prend ensuite la voie de la petite cuisine dans laquelle il entend au minimum se remplir une tasse de café. Il salue à nouveau plusieurs personnes au passage, un sourire courbant ses lèvres.
Quand il entre la cuisine quelques instants plus tard, il la surprise d’y découvrir son petit frère. Ça n’a rien d’étrange évidemment, Nate bossant aussi là, mais découvrir son cadet ici lui porte malgré tout un petit coup au coeur. Il s’habitue encore à son retour, Tommy, à sa présence, à sa proximité.
Son sourire se fait plus chaud alors qu’il s’engage dans la pièce, pressant au passage l’épaule de son frère assis autour de la table. « Bien dormi? » Qu’il lui lance en traversant la cuisine pour récupérer une tasse.


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Nathan Brisbane
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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyMer 25 Aoû - 21:32

Better Days


Lorsque la question de savoir où il allait loger s’était posée, Nathan s’était contenté de suivre le mouvement. Il y a quelques années de cela, il avait un lit de camp dans une chambre au Square Grimmaud, un coin avec ses affaires à lui. Seulement la perte de la planque l’empêchait tout bonnement d’y retourner. Plusieurs noms étaient venus sur la table, on avait parlé d’un théâtre, d’un endroit appelé St James et de bien d’autres encore. Si bien que lorsque la voix de Tommy s’était élevée pour suggérer la planque de Liverpool où il logeait, plaidant qu’un ancien briseur de sort y avait sa place, Nate avait validé. Tout ce qu’il voulait à ce moment-là étant un lit. Loin de Gracefield. Pas trop éloigné de sa famille. Le premier soir il s’était donc affalé sur un lit de camp au pied du lit son frère – à défaut de pouvoir lui trouver une chambre individuelle dans l’immédiat, ils s’étaient dit que ça ferait l’affaire pour une nuit. Il avait redécouvert le luxe d’avoir une chambre individuelle le lendemain, à moins que ce ne fut le jour suivant.

Il s’était endormi sur un matelas, mais c’est bel et bien sur le dos contre le sol de bois qu’il avait ouvert les yeux en grognant. La chute bien que courte n’avait pas été des plus agréables. Encore une folle nuit à courir entre les arbres de Gracefield pour échapper à un sort funeste. Il ne se rappelait pas l’issue, le réveil brutal le lui avait fait oublier, tout comme il lui avait fait oublier le chemin du retour vers les bras de Morphée. Dommage. Il n’aurait pas craché sur une heure ou deux de sommeil en plus. Admettant sa défaite, il avait alors quitté la pièce pour en rejoindre une autre bien agréable. Le chemin jusqu’à la cuisine avait été rapidement mémorisé, pourtant une fois sur place, il n’avait pas fait grand-chose si ce n’est s’installer à la table et tenter de poursuivre une nuit trop courte. Chose qu’il était vaguement parvenu à faire jusqu’à ce qu’un brin d’animation ne lui fasse ouvrir les yeux. Il échangea quelques mots avec d’autres résidents désolés de l’avoir réveillé qui devaient partir vaquer à leurs obligations. Il les excusa sans peine, il n’avait pas choisi le meilleur endroit pour finir sa nuit.

Et puis finalement Tommy arriva.

« Ouais. » réponse vague donnée alors qu’il s’étire sur sa chaise. S’il savait ... « Et toi ? » La conversation semble banale, sans but réel, pourtant c’est le genre de banalités échangées avec sa famille qui lui ont manqué. Se parler pour ne rien dire, s’inquiéter pour les autres sans forcément le faire ouvertement, être là. Juste être là. « Excellente idée le café ! Je crois que je pourrais tuer pour des croissants ou des pancakes même ou n'importe quoi d'autre. » Il ne se souvient plus bien depuis combien de temps il squatte cette chaise, mais maintenant qu’il y réfléchit après avoir enfoui sa tête entre ses bras et s’être calé sur la table, il n’avait pas fait grand-chose de plus au cours de la dernière heure. D’un coup de baguette il fait voler une tasse jusqu’à lui. Ou plutôt non, la tasse qu’il visait sur le bord de l’évier commence à léviter pour exploser en plusieurs morceaux. « Et merde … » Il fixe la baguette coincée dans sa main, la tenant pour responsable. « Je crois qu’elle m’aime pas. » Seule raison qu’il voit là. Seule explication logique valable à ses yeux de si bonne heure. Il n’a pas choisi sa compagnie, elle n’a jamais demandé à devenir sienne, l’association n’est pas faite pour fonctionner, c’est évident. Il l’agite à nouveau, réalisant ce qui lui semble être un Reparo et fait un bond de sa chaise en réalisant ce qu’il vient de faire [dé]. Non seulement la pièce de vaisselle s’était mal reconstituée, aux dernières nouvelles la hanse ne se trouvait pas au-dessus de l’ouverture, mais quatre paires de pattes velues étaient apparues … L’objet nouvellement constitué se promenait donc à travers la pièce sous le regard exaspéré du dernier des Brisbane. « Non, clairement je dois pas lui plaire. » Quand il parvient à l’attraper, il tapote le sommet de la tasse pour la voir se décomposer en petits morceaux. « Et si on disait que ce matin c’était toi qui faisais le petit dej ? » qu’il lance finalement avant de poser la responsable du problème sur la table.

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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyVen 27 Aoû - 9:15

BETTER DAYS - @Nathan Brisbane
Il ne s’est pas encore tout à fait accoutumé au retour de Nate. Franchement, comment l’en blâmer ? Il y a quelque chose de déstabilisant dans le fait de revoir de façon tout a fait quotidienne une personne dont on a fini par se persuader qu’on ne la reverra jamais.
Bien sûr, il n’y avait jamais eut de cadavre. Pas de dépouille à récupérer, à enterrer. Rien de ce genre. Mais la guerre fait rage et dans un monde saturé de magie, certains cadavres ne se retrouvent simplement pas.
Cadavre ou non, Nate était mort dans l’esprit collectif. Son petit frère, précipité bien avant l’âge dans le monde des ténèbres, arraché à la liste des vivants.
Et maintenant Thomas le retrouve là, à moitié assoupi sur la table de la cuisine. Après tant de mois à le pleurer, à se reprocher sa disparition et a entamé une guerre muette avec Dwight sur cette base, ça paraît presque surréaliste.
Il finira par s’adapter à tout ça, malgré tout, évidemment.
On s’habitue tout et plus encore aux bonnes choses.
Après l’avoir interrogé et obtenu de sa part une réponse ensommeillée contenue en un seul mot, Tommy regarde son frère s’étirer comme un chat avant de lui retourner l’interrogation. Sa main refermée sur la hanse d’une tasse, l’aîné des deux se fend d’un haussement d’épaules. « Les protestations du bateau m’ont réveillé, mais ça va » il n’a pas passé la nuit à tourner dans son lit, du moins pas dans son intégralité et compte tenu de son palmarès nocturne des derniers mois, ça ressemble sensiblement à une victoire.

Nate se remet à parler, le ton empreint d’une légèreté peut-être un peu feinte, peut-être un peu embrumée, mais qui a le mérite d’arracher un sourire à Tommy. Il devine que son cadet tire du plaisir dans cet échange lambda, dépouillé d’angoisse et de traumatisme, et qui ne diffère dans sa forme fondamentalement pas de la conversation qu’ils pouvaient avoir au petit dej durant leurs années communes à Poudlard ou encore, en des temps plus lointains encore, dans la maison de leur enfance.
On prend les instants de paix là où on peut le trouver et Tommy se saisit de celui-là à pleine main, sans se le faire demander par deux fois. Les ténèbres auront suffisamment tôt fait de ressurgir à leurs côtés, inutile de les attirer machinalement.
« Ça se tente » qu’il répond au sujet des soudain fantasmes alimentaires de Nate. « Peut-être pas des pancakes, mais il y a souvent des choses qui traînent dans le coin. » Il est à deux doigts de se lancer dans un examen rapide du contenu des placards quand son frère le coupe dans son élan en dégainant sa baguette.
Un geste né de l’habitude. Pourquoi se lever pour récupérer une tasse alors que la magie vous prive volontiers de cet effort ? Un sort lambda dont la maîtrise a été acquise voilà bien des années, qui marche toujours sans encombre, au point de ne plus faire tiquer personne… Ou presque.
Se trouvant toujours à proximité des tasses, Tommy est aux premières loges pour voir celle désignée par son frère se précipiter sur le sol. Oh.
Les regards des deux frères convergent vers la baguette incriminée. Une baguette inconnue de Tommy, étrangère à son frère. Ça n’a l’air de rien, surtout compte tenu de ce Nate a dut endurer à Gracefield, mais ça n’en est pas moins contrariant. « Faudra qu’on t’en trouve une… » Tommy s’interrompt alors que son frère s’acharne, s’employant à réparer les dégâts qu’il viens de commettre. L’effort immédiat appliqué par son cadet est toutefois complètement rincé, ayant pour seules conséquences un sursaut de Nate et une tasse grossièrement ré-assemblée.
Les sourcils de Tommy se froncent, l’inquiétude désormais trop coutumière chez lui venant affiner la ligne de sa bouche et emplir ses yeux bleus. La tasse difforme, désormais munie de quatre petites pattes velues, entame une course folle sur le sol.
Ça pourrait être cocasse. En d’autres circonstances, à une époque plus lointaine et complètement différente, ça aurait arraché quelques rires aux garçons Brisbane. Mais c’est déplaisant. Inquiétant même, car beaucoup trop incongru. La situation actuelle ne permet pas pareille faille dans l’exercice de la magie de son frère.
Sans qu’un mot ne s’écoule de ses lèvres, Tommy regarde Nate pourchasser un petit moment la tasse avant de s’en saisir et de la tapoter, ce qui a pour effet final de la faire se désagréger.
Merveilleux.
Alors que son petit frère suggère qu'il pourrait se charger du petit dej aujourd’hui, Tommy s’exécute, refermant sa main sur une seconde tasse avant de se munir de sa propre baguette pour les expédier toutes deux sur la table, sans encombre ce coup-ci. Il fait ensuite de même avec la théière contenant un reste suffisant de café, reste abandonné par un de leurs collègues assurément plus productif qu’eux ce matin. Cela effectué, il se lance dans un examen rapide de la cuisine tout en parlant à son frère. « Va falloir te dégoter une autre baguette » qu’il lance en fourrageant dans un placard. « Une magie aussi capricieuse.. » Il secoue la tête. « Tu ne peux pas te le permettre » il est conscient d’enfoncer volontiers des portes ouvertes, mais ça lui fait bien de parler. C’est toujours préférant à un pan de silence inconfortable.
Il dégote un reste de brioche qu’il envoie d’un coup de baguette rejoindre les tasses avant de refermer ses doigts sur un morceau de beurre et un couteau pour parfaire le tout. Il rejoins ensuite Nate près de la table et, dans une impulsion, lui tend sa propre baguette, saisi par un sale pressentiment.
Et si ce n'est pas la baguette le problème ? Et si le traumatisme subi par son frère est tel que sa maîtrise s’en voit altérée ? « Tente un sort facile » qu’il réclame, son élan de doute inscris de façon lisible sur son visage.


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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyLun 30 Aoû - 23:44

Better Days


S’il prend un air faussement offensé, Nate n’en reste pas moins d’accord avec ce que son frère vient de dire. Une magie défaillante dans leur situation peut rapidement être égale à un arrêt de mort. C’était probablement aussi risqué que pas de magie du tout. Alors si la baguette qu’on lui a refilée est défectueuse, il lui en faut une autre. Rapidement.  

En quittant l’île et ses contraintes, Nate ne s’était pas imaginé que le retour à sa vie d’avant serait facile. Il ne sait plus exactement ce à quoi il s’attendait, mais ça ne ressemblait certainement pas à ça. Pas la partie où il était incapable d’exécuter un simple Accio sans problèmes. « Capricieuse, tout de suite les grands mots ... Je suis un peu rouillé c’est rien, j’ai dû confondre le sort et le geste ou un truc dans ce genre-là. » Sans compter que ça fait un moment qu’il n’a pas fait de magie, ça doit jouer un petit peu sur ses réflexes. Il arrive presque à s’en convaincre lui-même. Peut-être que s’il se le répète suffisamment sa mémoire adhèrera à l’idée qu’il était tout simplement distrait au moment de lancer le sort. La première fois. Et puis la suivante. Et la troisième fois aussi. La règle ne dit-elle pas « jamais deux sans trois ? » Voilà. Il a juste tenu à ce que la règle soit suivie.

Alors qu’il s’apprête à prendre le pot de sucre pour en ajouter dans son café Tommy interrompt son mouvement en lui tendant sa propre baguette. Il lui réclame un sort et au ton qu’il a, Nate sait qu’il ne lui laissera pas l’occasion de se défiler alors il accepte. Le sort demandé sera jeté ici et maintenant. Hm. Pourquoi pas, à vrai dire, il aurait bien fini par tenter l’expérience à un moment ou un autre.

Facile. Un sort facile, très bien. Pourquoi pas un petit Lumos ? ou un Wingardium Leviosa ? Il hésite une petite seconde avant d’opter pour le deuxième, mais au moment où il achève le mouvement, rien ne se passe [dé]. Il a peut-être perdu la main avec les sortilèges informulés ? Alors il retente, à voix haute cette fois. Mais là encore, rien. Ça le froisse davantage. Et l’expression sur le visage de Thomas ne l’aide en rien, il réfléchit lui aussi. « Je dois être fatigué et puis c’est ta baguette : elle n’accepte pas de tomber entre les mains de n’importe quel sorcier. Même si je suis quelqu’un de génial, elle a des principes, c’est tout à son honneur. » Il choisit le ton de la légèreté, comme il le fait toujours face à une situation difficile, mais les coups de dents dans le morceau de brioche eux ne le sont pas, légers. Ça l’inquiète cette histoire, il cogite. Un tas d’idées lui passent par la tête, ce n’est probablement pas grand-chose mais ça le travaille, il imagine tout un tas de choses. Y a comme un nœud qui se crée à l’intérieur à l’idée que ça puisse être sérieux. Il n’a jamais connu de problèmes, enfin il y avait bien eu des ratés au cours de sa scolarité, mais pas comme ça. Et il est presque certain qu’on ne devient pas dysmagique du jour au lendemain, non ? Non, probablement pas. Non, on en aurait sûrement entendu parler. Encore que … Si cela c’était produit récemment, il n’en n’aurait jamais rien su. « Un peu de repos, une bonne alimentation, un peu de sport, une bonne baguette et ça sera bon. Avec tout ça je serai capable de vous mettre une raclée dans un duel à toi et Dwight. » La recette secrète pour avoir une magie fonctionnelle ! Ou pas. Ce serait trop facile, il le sait, seulement imaginer un instant que ça magie puisse être affectée, que son essence ne soit plus la même ça l’inquiète. Ça le contrarie aussi. Mais ça il ne peut pas le dire, il se refuse à le faire. Pas là, pas ce matin et encore moins face à l’un de ses modèles. « Ça va, je t’assure. » Qu’il tente pour effacer l’air sceptique du grand blond qui le fixe.

Ça va, expression passe-partout qu'il emploie à tout bout de champ. Ces deux même mots qu'il avait utilisé bien des fois à ses débuts à Gracefield. C'est facile; simple, efficace, ça n'entraine pas d'autres questions et la conversation peut continuer sans accroc. Mais son grand frère se laisserait-il avoir? Après les ratés de ses sorts, il en doute fort.

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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyMer 8 Sep - 17:40

BETTER DAYS - @Nathan Brisbane
La vérité c’est qu’il ignore tout de ce que son frère a enduré. Maintes fois depuis le retour de Nate il a eut envie de l’interroger. Les mots n’ont jamais réussi à s’aventurer au delà de la frontière de ses lèvres. Cela viendra. Peut-être qu’il n’aura même pas besoin de formuler des questions, de faire l’étalage d’une curiosité dangereuse, redoutée. Peut-être que Nate lui parlera de lui-même.
Il l’espère.
Mais il a peur aussi, un peu. Il sait qu’il n’aura rien à tirer de positif du discours de Nate sur tous ses mois passés à Gracefield, à être traqué comme un animal, dépouillé de tous ses droits humains. Ça lui file la nausée à Tommy, pareille idée. Et ça le met en colère aussi. Tellement en colère que c’en est presque effrayant. Ça lui donne des envies de meurtre.
Peut-être que cela l’apaiserait un peu de courser les salauds survivants qui ont précipité et maintenu Nate en enfer parmi tant d’autres gens dont certains n’ont pas eut la chance de quitter ce cauchemar en vie.
Egoïstement, il a aussi envie de soulager sa propre culpabilité, car elle est toujours là, si étroitement logée en lui qu’il s’imagine mal s’en débarrasser un jour. Il se condamne encore de ne pas avoir été en mesure d’épargner ce calvaire à Nate. De ne pas avoir été capable de le protéger.
Enfin.
Il devrait s’estimer heureux malgré tout et c’est le cas. Vraiment.
La vie lui accorde la chance de remédier à ce qu’il croyait être irrévocable jusqu’à ce que son regard accroche celui de Nate, lui ôtant un poids énorme du coeur et des épaules. La vie lui offre le luxe de ne pas faillir à son frère cette fois-ci.
De ne plus faillir à personne.
Sauf que cette histoire de magie défaillante… Cela ne peut qu’être problématique.

Il est tendu, Tommy, alors qu’il fourre d’autorité sa baguette dans la main de son frère, lui réclamant un sort facile.
Il se recule un peu en attendant que son frère s’exécute, son regard bleu rivé sur son cadet. Il faut que cela fonctionne. L’hésitation s’invite sur le visage de Nate alors qu’il fait un tri rapide parmi les sorts élémentaires, puis il passe à l’action.
Tommy regarde son frère effectuer soigneusement le mouvement maintes fois exécuté par le passé… Et rien ne se produit. Pas de catastrophe, juste le néant. Et c’est pire encore quelque part. Un juron monte aux lèvres de Tommy, a moitié étouffé mais toutefois nettement perceptible.
Jurer n’aidera personne, mais sur le coup c’est plus fort que lui.
Nate persévère, reproduit le geste en y ajoutant cette fois-ci la parole.
Toujours rien.
Nada.
Il y a un problème.
Tommy s’efforce de détendre les traits de son visage, en vain, alors que le regard de Nate revient trouver le sien. Il n’a pas envie de l’inquiéter plus que ça, pas alors qu’il n’y a peut-être pas matière à s’angoisser… Sauf qu’il s’inquiète. Sauf qu’à ses yeux il y a clairement matière à s’angoisser.
Son frère rouvre la bouche, arguant qu’il est sans doute fatigué (plus que plausible), et que c’est la baguette de Tommy, pas la sienne (indiscutable). N’empêche que… Il aurait dut se passer quelque chose.
L'effort de légèreté de Nate, quoique bienvenu et appréciable, n’atteins pas son frère, l’effleurant à peine. Tommy cogite. Si cela persiste… Il faudra qu’il en fasse rapidement part plus haut dans la hiérarchie de l’Ordre. Il serait peut-être aussi bienvenue de prendre la température auprès des autres libérés de Gracefield… Le cas de Nate pourrait très bien ne pas être isolé, ce qui serait vaguement réconfortant si ça n'était pas également franchement inquiétant.
Seule la voix de son petit frère l’arrache à sa ronde de pensées. Il relève la tête qu’il a baissée sans s’en rendre compte au fur et à mesure de sa réflexion.
A nouveau, Nate emploi un ton léger, débitant des paroles visant à minimiser l'inconfort de la situation. Du repos, de la nourriture, une nouvelle baguette... Peut-être que c'est le cas après tout. Peut-être. Histoire de le dérider encore davantage, son frère verse dans la provocation, arguant qu'il pourrait même bien mettre une raclée à ses aînés.
Hm. Non.
« Dans tes rêves, peut-être bien. Et encore, j'en suis même pas sûr » qu'il lui rétorque. Les coins de sa bouche se soulèvent un peu, son expression se faisant moins tendue, moins durcie, même s'il ne parviens pas à déloger complètement la tension dans son corps et l'angoisse logée dans ses yeux.
Il prend place autour de la table et s'emploie à se découper une tranche de brioche. Manger lui fera certainement du bien à lui aussi. Ça ne peut en tout cas décemment pas lui faire du mal.
Son frère rouvre encore la bouche, alors que Tommy mène un morceau de brioche à ses lèvres.
Ca va, je t'assure.
Il essaie, Nate, mais il n'a pas l'air convaincu, pas plus que ne l'est Tommy. Ils restent un instant comme ça, yeux dans les yeux, jusqu'à ce que l'aîné ingère son bout de brioche, le digérant avant de s'autoriser un soupire.
« Tu as raison. Sans doute qu'il n'y a pas encore matière à s'inquiéter. » La certitude qu'il essaie d'amener dans sa voix peine à faire son chemin, mais il s'accroche. « Mais il va falloir surveiller ça. Tu dois en faire ta priorité, tu ne peux pas rester avec cette baguette. »
Tu ne peux pas. Tu devrais. Tu dois.
Il se mord la lèvre. « Je suis désolé » qu'il lâche un peu brusquement. L'une de ses mains s'est saisie d'un autre morceau de brioche qu'il déchiquette de ses doigts au dessus de la table. « Je ne veux pas te mettre la pression. Je me doute de combien ça doit être déroutant pour toi. » Déroutant d'avoir été libéré. De retour.
Presque aussi déroutant que de voir son frère revenir d'entre les morts (plus ou moins).
Ouais. L'adjectif s'y prête plutôt bien.


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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyLun 13 Sep - 20:23

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 Entendre son frère jurer ne l’aide en rien à se rassurer sur ce qui venait de se produire. Si même lui juge que la situation est anormale, alors c’est qu’elle l’est pour de vrai. C’était incompréhensible, à Gracefield, le soir de leur grande évasion il était pourtant parvenu à transplaner. Pas sur des kilomètres, mais il l’avait fait. Et puis là, plus rien ? Est-ce qu’il s’agit d’un après-coup ? Un genre de traumatisme lié à leur retour à la liberté ? Il espère très franchement que non.

Face au petit sourire de Tommy, il concède : « C’est sûr que si on faisait un duel là, tout de suite, vous pourriez finir EN tapis tous les deux … » Et il n’a pas spécialement prévu de transformer ses ainés en carpettes. « Et sans garantie de retrouver votre apparence. » Ce qui aurait été bien con. Les Brisbane réduit à : Chérie, lui et deux tapis … beaucoup moins vendeurs.

Les mots qui suivent, il ne les aime pas. Il n’a jamais vraiment aimé le ton de l’autorité. Nate balaie les excuses d’un geste de la main. «C’est rien.» Les mots sont forts, un peu brusque, certes, mais la situation est si inhabituelle qu’il est difficile de lui en tenir rigueur.

« Disons que ce n’est pas exactement ce à quoi je m’étais attendu. » qu’il répond en mettant un nouveau morceau de brioche dans sa bouche. Il avait prévu de retrouver sa famille, c’était presque le cas. Il avait prévu de dormir sur un vrai matelas, c’était fait. Prendre la douche de sa vie, ça aussi c’était coché sur sa petite liste. Bon, il doit encore se faire un resto, retrouver les mangemorts qui s’étaient joints à eux pour courir sur Gracefield aussi histoire d’échanger un peu les rôles, essayer de rattraper tout le temps perdu, retrouver ses potes, … la liste est bien longue en fin de compte, mais il en viendra à bout. Mais devoir une gérer une défaillance de sa propre magie, non, ça il ne l’avait pas envisagé un seul instant. « Comme toi, j’ai l’impression. » C’est évident, lui aussi ça à l’air de le peser cette perturbation, y a qu’à voir la façon il a réduit en miettes sa tranche de brioche. Personne ne l’avait vue venir. « Pauvre brioche. » Il se moque, mais c’est tout ce qu’il a à sa disposition. Il peut râler, il peut pleurer ou il peut en rire, quoi qu’il fasse cela ne changera rien, alors autant choisir l’option la moins pessimiste.

Il prend une gorgée de café avant de reprendre : « Ecoute. » Connaissant son frère, s’il n’a pas changé, ce problème de magie va le préoccuper tout un moment. Au moins jusqu’à ce qu’il soit capable de jeter un sort correctement. Je peux toujours  créer une diversion, voilà ce à quoi il pense. Occuper les pensées de Tommy avec autre chose. Il n’avait pas prévu d’en parler. Ou peut-être que si. Mais il voit bien la fracture que ça a généré entre eux. Il sent parfois les regards qui glissent sur lui, les questions qu’il n’ose pas formuler. Et ça ne fait pas huit jours qu’il est revenu, trois ou quatre tout au plus. Encore que, il paraît qu’il a passé presque une journée entière à dormir. Donc peut-être qu’il est revenu il y a cinq jours ? Hmpf. Peu importe. A la place de Tommy, il aurait certainement eu les mêmes interrogations. Est-ce qu’il les aurait posées compte tenu du contexte ? Difficile à dire. Ils n’avaient jamais été du genre à se cacher les trucs graves dans la fratrie, pas vraiment non plus du genre à tourner autour du pot pendant mille ans. Mais là …  « Je ne peux rien faire pour cette histoire de baguette dans l’immédiat, par contre, je peux au moins régler un autre problème qu’on a. » Il prend une seconde pour observer son frère. Est-ce qu’il voit où il veut en venir ?  « Je peux répondre à tes questions. » Cette fois, c’est clair. Il n’a pas particulièrement envie d’essayer tout le répertoire des sorts qu’il connait pour voir qu’il n’arrivera à rien. « Les réponses ne vont pas te plaire. Je le sais, je te connais. »  Elles n’auraient pas plu à un tas de gens. « Mais au moins tu les auras posées et tu arrêteras peut-être de me regarder comme si j’étais en sucre. » Aïe, il a peut-être envoyé la dernière phrase un peu violemment. Il grimace, espérant qu’elle ne sera pas mal prise. Même s’il était le petit dernier, celui qu’on voudrait protéger des plus terribles des maux, il fallait bien admettre que Nate était tout sauf en sucre.  Il en avait vu des vertes et des pas mures, son corps avait imprimé un paquet de souvenirs de Gracefield. Sa mémoire aussi avait capturé des images qu’on ne souhaiterait à personne de voir ou vivre. Et si le temps en avait effacé certains, d’autres étaient quant à eux encore bien visibles. Alors, si Tommy voulait lui poser des questions, il pouvait y aller. « Et puis, si t’as pas de questions, arrête de me regarder comme ça. C’est pas super agréable. »

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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyLun 20 Sep - 9:03

BETTER DAYS - @Nathan Brisbane
Certainement qu’il s’inquiète trop. Il l’espère du moins. Franchement, rien ne lui ferait plus plaisir, là tout de suite, que d’avoir la preuve noir sur blanc qu’il se fait des films. Le truc, c’est que les preuves, justement, ont une sale tendance à manquer. C’est l’incertitude qui domine dans la vie de Tommy, faisant osciller sa nature d'origine dans un espèce de chaos de tension et d’appréhension.
Il n’aime pas cette version de lui. Il n’aime ni cette guerre (évidemment), ni les effets qu’elle a progressivement sur lui, le transformant en une personne qu’il ne reconnaît pas tout à fait et qu’il a envie de dilapider méticuleusement.
Il veut croire que tout ceci n’est pas définitif et le retour inattendu de Nate tend à apporter un peu de baume au coeur de cette théorie. Nate est vivant et ça change tout. Qu’importe dans le fond si sa magie a des ratés tant que sa respiration, elle, persiste. Idem pour Mira, même si techniquement, il n’y a plus de respiration qui tienne.
L’espoir est autorisé, plus que jamais, et Tommy s’efforce d’en être porteur. Il tend à plaquer un sourire sur ses lèvres et à ramener une lueur chagrine mais bien présente dans ses yeux.
En général il y parviens, même quand il connaît une baisse de moral. Sauf que là… Il y a soudain cette tension dans son corps alors que tout le traumatisme lié à la « mort » de Nate reviens au galop. Il essaie de détendre les traits de son visage, de dissoudre la vague d’inquiétude qui tempête sous son crâne, mais il n’y arrive pas vraiment. En témoigne la tranche de brioche qu’il viens pour ainsi dire de réduire en bouillie.
Quand son frère attire son attention sur ce fait d’une voix résolument moqueuse, Tommy baisse les yeux, presque surpris de découvrir la nourriture en charpie.
Il a envie de s’assener à lui-même une claque.
Peut-être dans le dos, sur l’épaule. Le plus adapté resterait encore la figure.
Ce n’est pas bon en tout ça. Ce n’est pas conforme à l’attitude qu’il s’emploie à avoir avec tout le monde. Il vaut mieux que ça, il se sait capable de mieux que ça.

Un petit silence s’étire.
Tommy lâche la brioche (ou ce qu’il en reste) et lève les yeux pour affronter le regard de son petit frère à peu près au moment ou ce dernier reprend la parole. Il se fige un peu, focalise entièrement son attention sur son cadet.
Il s’agace d’éprouver presque une forme d’anxiété alors que les lèvres de Nate se remettent à remuer, faisant allusion à un autre problème sur lequel ils doivent se pencher. Les problèmes concrètement, oui, ce n’est vraiment pas ce qui manque. Il n’empêche que Tommy hausse un sourcil, n’étant pas tout a fait sûr de la voie sur lequel son frère entend les mener. Il attend la suite, les lèvres réduites en une ligne serrée.
Il n’a pas un très bon pressentiment. Nate laisse s’écouler un moment avant de reprendre, comme pour laisser le temps à Tommy de mettre le doigt sur le sujet qui va être abordé.
Hmm.

Quand le couperet fini par tomber, la bouche de Tommy s’ouvre un peu, l’histoire de quelques secondes, avant qu’il ne la referme. Il se mâchouille un peu la lèvre, vieux tic en provenance de l’enfance et trahissant la gêne chez lui. La voix de Nate se pare d’un peu de piquant alors qu’il formule ouvertement un reproche à l'intention de son aîné, aîné qui ne peut pas s’empêcher de baisser les yeux.
Est-ce que c’est fait vraiment ce qu’il fait ? Regarder son frère comme un fichu bibelot de porcelaine susceptible de s’exploser sur le sol au plus infime coup de vent ? Sans doute, ouais. Ce n’est pas intentionnel et on ne peut pas vraiment le blâmer pour ça. Il n’a pas de véritable prise sur ce qu’il éprouve. Il peut bien corner ses lèvres, flanquer un sourire penchant sur sa bouche. Il lui est immédiatement plus ardu de trafiquer ce qui se lit dans ses yeux.
Il devrait peut-être travailler là-dessus.
Bosser sur la palette de ses expressions faciales.
Une façon comme une autre de meubler les longs moments de rien au cours de ses nuits marquées par l’insomnie.
L’expression de Nate se fait un peu grimaçante alors qu’il s’entend parler et qu'il culpabilise certainement d’être peut-être un peu trop cash. Si le coeur de Tommy se prend clairement un petit impact, son expression s’adoucit, signalant à son frère qu’il n’a pas à s’inquiéter, du moins pas pour ça. Le coeur de Tommy peut endurer bien plus que ça.

Nate finit par se taire, ouvrant à son aîné la voie, l’invitant à dire ce qu’il a à dire. Parfait. Il n’empêche qu’il ne sait pas trop quoi dire, justement. Là est assurément le problème. Tommy passe une main sur son visage. Cette discussion était inévitable. Il espérait peut-être y échapper durant un peu plus longtemps que ça, mais c’est un tort. Le plus tôt est le mieux au contraire.
« Je ne te considère pas comme une petite chose fragile. » Ce sont les premiers mots qui lui viennent alors il les prononce. Et il s'agit de la vérité, non pas de paroles creuses, vides, dont il espère qu'elles combleront un trou par stricte inadvertance. « Je suis désolé que tu en ait l'impression et je vais essayer de bosser là-dessus. »
Il va essayer. Il ne garantit pas de victoire à ce sujet.
Trop tortueux, trop dangereux.
« Mais faut que tu comprennes que t'étais mort, Nate. » Et il s'étrangle un peu sur ce mot, tout en appuyant dessus, ce qui donne une espèce d'intonation criminelle qui reste largement de circonstance. « Je sais maintenant que ce n'était pas le cas, que tu n'as jamais cessé d'exister, mais ça ne change pas le fait que dans ma tête t'étais mort. » Il secoue la tête, porte à nouveau une main à son visage, un peu pour se soustraire passagèrement au regard de Nate, un peu aussi pour prévenir une éventuelle montée d'émotions. Manquerait plus qu'il se mette à pleurer.
Il pleurs un peu trop souvent à son goût depuis que Nate est de retour.
Il laisse retomber sa main au bout d'un petit moment quand il estime qu'il peut s'exprimer sans danger, d'une voix propre, égale. « Ça m'a complètement bousillé de ne pas avoir pu te sauver ce jour-là. Dwight m'a blâmé pour ça, mais il se blâmait aussi lui-même alors je l'ai blâmé en retour, car fallait bien que je me défende même si je me savais coupable... C'était du n'importe quoi et c'était horrible. Ça a été horrible d'exister sans toi, pour nous tous. » Il a le regard définitivement vitreux à présent.
Bah. Tant pis.
Il ne flanche pas, regarde son frère dans les yeux. « Et voilà que t'es de retour à présent et t'as pas idée d'à quel point ça me soulage et me rend heureux. » Un sourire qui étire ses lèvres même si c'est timide, encore, et que ça trahit aussi de la fatigue. C'est le matin, et il se sent déjà fatigué. Formidable. « Mais ça parait encore un peu surréaliste à mes yeux. C'est pour ça que je te regarde sans doute un peu trop. C'est juste trop nouveau. J'ai toujours un peu peur que tu disparaisses. »
Et, s'il est honnête, il n'est vraiment pas sûr du laps de temps qu'il faudra à ce sentiment pour s'émousser. Cela peut être l'histoire de quelques jours encore mais, franchement, il en doute. Il a le sentiment que ce sera plutôt l'affaire de plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Et ça ne lui parait pas franchement excessif.
Son petit frère était mort.
« Et pour ce qui est de Gracefield... J'ai des questions, évidemment, mais je sais pas... J'avais le sentiment que si le sujet devait être amené, il fallait que ça vienne de toi. » Ce qui est le cas aujourd'hui. « Je ne veux pas te forcer ou pousser à quoi que ce soit. » Encore moins à parler des évènements traumatisants qu'il a dut enchaîner au cours de sa longue période de captivité. « La défaillance de ta magie viens peut-être de là d'ailleurs. » Certainement même. « Enfin.. » Nouveau mordillement de lèvres. « Je suppose qu'ils t'ont fait beaucoup de mal. » A venir : un exposé de tortures.
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Nathan Brisbane
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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyLun 20 Sep - 22:49

Better Days


TW: souvenirs de Gracefield   No

Il est désolé, Nate. Désolé d’avoir pu blesser son frère, d’avoir appuyé là où ça fait mal, mais il fallait que ça sorte. L’expérience lui avait appris que la vie était bien trop courte pour ne pas se dire ce qui devait l’être.

Tommy va essayer de faire un effort, c’est un bon point, il lui sourit en guise de remerciements. Et puis le sourire se fane, pour finalement diminuer petit à petit jusqu’à ne plus être.

T’étais mort. Les mots le heurtent de plein fouet, ils lui coupent le souffle. T’étais mort.  Il pourrait en être malade, ça lui retourne un peu l’estomac d’ailleurs. T’étais mort. Il s’en était douté bien sûr, mais il y avait une nette différence entre supposer quelque chose et se l’entendre dire. Dans l’esprit collectif, il était mort. Une page du livre s’était tournée et son nom n’y était plus réapparu. T’étais mort. Ça fait mal de l’entendre dire ça, peut-être parce qu’il sait que c’est vrai. Peut-être aussi parce que la vérité fait parfois du mal. Il était mort et maintenant il ne l’était plus. Ramené à la vie sans avoir jamais vraiment été confronté à la faucheuse. Plusieurs fois elle était passée à côté de lui, lui accordant un peine un regard. Plusieurs fois il avait espéré qu’elle l’emmène mais à chaque fois elle avait décliné, elle lui avait souri, il en était persuadé. A croire qu’elle aussi elle prenait plaisir à le voir jouer sa vie aux battues.

Il perd un peu le fil, s’y raccroche quand le nom de Dwight est prononcé. Il reconnecte les ponts, retente de faire sens avec ce qu’il a. Ils n’auraient pas pu le sauver, ni l’un ni l’autre, ils n’étaient pas là le jour de l’attaque. Imbéciles. Et dans le pire des cas ils auraient fini morts tous ensemble ou avec lui dans une cellule. Ils auraient été bien avancés ! C’était n’importe quoi, oui.

Découvrir la brèche qui s’est créée entre ses frères lui fait mal, c’est un nouveau coup qu’on lui porte. Il imagine un peu trop bien ce qui a pu se produire. Il a causé cette fracture, tout ça c’est de sa faute, pas de la leur. Ils n’ont vraiment rien compris. Il faudrait qu’il aille voir Dwight, qu’il tente de le rassurer sur la situation, sur l’absurdité de se tenir responsable l’un et l’autre, qu’il remette les morceaux du puzzle dans le bon sens. Bizarrement le sujet n’était pas venu sur la table quand il l’avait retrouvé. Il ne peut pas les laisser comme ça, c’est sa faute s’il s’est fait prendre ce jour-là. Il avait fait ça comme un grand – enfin il n’avait pas vraiment choisi en fin de compte mais l’idée était là. Il aurait pu se contenter de transplaner, d’abandonner la planque dès le départ au lieu de pousser les autres vers la sortie. Un tas de dégâts auraient été évité chez les Brisbane.

« Je suis là Tommy. Je suis là et je ne vais nulle part. » S’il fallait qu’il lui répète tous les matins pour l’en convaincre, il le ferait. Ça finirait par le saouler, mais il le ferait. « Je vous lâcherai pas. Pas deux fois. » Il n’a jamais eu l’intention de les abandonner, mais en voyant les dégâts que sa mort avait causé la première fois, il ne se presserait pas pour réitérer l’expérience.

Nate le savait, il a des questions ! Ils en ont tous. Seulement, trop peu les formulent. « Vaut encore mieux que tu l’apprennes de moi que de quelqu’un d’autre, même si vous avez dû avoir les grandes lignes. » Pas de propos rapportés, pas de propos déformés, même si dans cette réalité il n’y avait pas grand-chose qui puisse être déformé. « Enfin, j’imagine. » A moins que l’Ordre n’ait envoyé les troupes sans rien dire à personne sur l’endroit où ils se rendaient ? « Quoi qu’il en soit tu as devant toi l’un des tous premiers locataires de l’île, on voulait que je sois premier quelque part, et bah voilà. Premier de la famille à finir à Azkaban et premier à aller vivre sur une île.» L’ironie est partout dans cette phrase et il n’a rien fait pour la dissimuler. Tout y est : le ton comme les mots qu’il y joint. Il avait été balancé à Gracefield avec une poignée d’autres pour l’expérience, juste pour voir si ce nouveau divertissement plairait. Ils avaient été les premiers cobayes d’une longue série d’autres, il avait juste été suffisamment bon pour tenir sur la durée. « C’était soit l’île soit rester à Azkaban. » Ah. Il n’avait peut-être pas parlé de ça non plus. « J’y ai passé un moment je crois, pas mes meilleurs souvenirs non plus maintenant que j’y pense. Alors quand on m’a proposé de sortir, j’ai dit oui. J’ai signé. Je savais que c'était une connerie, mais j'ai signé. » Petit haussement d’épaules, comme si c’était la chose évidente à faire. Quand on lui avait dit qu’ils avaient presque la main sur sa famille, il avait dit oui. Leur sécurité importait plus que la sienne. Il avait choisi d’y aller. Là encore c’était de sa faute.

Il appréhende finalement de lui raconter plus en détails une partie de son quotidien, il sait pas bien pourquoi, c'est lui qui a proposé de le faire après tout. « La cloche sonnait, les boules de cristal apparaissaient et la chasse commençait. Pas plus compliqué que ça. »  L’évocation de la cloche lui donne la chair de poule. Il s’agite un peu sur sa chaise, comme pour se débarrasser de cette sensation. Il en a encore rêvé cette nuit, il l’entend parfaitement dans sa tête. Il porte sa main au niveau de sa bouche pour commencer à se ronger l’ongle du pouce – ou plutôt essayer, mais il n’y arrive pas. Ses yeux se posent sur les autres doigts, pas mieux sinon pire. Alors il attrape le bouchon d’une bouteille abandonné sur la table pour jouer avec. Ça lui occupe les mains ce bout de plastique bleu, ça lui évite de croiser trop longtemps le regard de Tommy avant qu’il attaque le cœur de l’histoire. Du temps où ils jouaient à maintenir le regard de l’autre, il se défendait plutôt bien. Aujourd’hui ? Il aurait certainement perdu. « C’était leur grand jeu : nous courir après, nous traquer. Essayer de nouveaux sorts ou alors des grands classiques, surtout.» Les soirées de battues étaient toujours affreusement longues. Impossible de se cacher, ils finissaient toujours par leur tomber dessus, en tout cas jusqu’au moment où ils ont réussi à s’organiser un peu mieux. « J’ai rapporté plein de souvenirs de ces belles soirées. » Un paquet de cicatrices plus ou moins bien dissimulées par le t-shirt qu’il porte et d’images gravées dans sa mémoire. Sur l’île, elles ne l’ont jamais gêné, elles faisaient partie intégrante du loyer, ils en avaient tous. Ici, à la planque, devant son frère qui lui a dit l’avoir cru mort ? Il ne sait pas trop s’il doit lui montrer pour lui prouver que la mort n’a pas voulu de lui ou bien s’il doit juste les dissimuler pour tourner la page, et en commencer une sur lequel son nom apparaîtrait à nouveau. « Minimum une fois par mois, on avait droit à de la visite et ils nous oubliaient pas. » qu’il reprend. « Et bien sûr ça prévenait ni du jour ni de l’horaire, ça aurait été con, qu’on puisse se préparer un minimum. Ils sont pas aussi polis qu’on pourrait le croire les gens du gratin. La crème de la crème, tss, tu parles ! Ils avaient vite fait de les oublier leurs bonnes manières. » Oh bah oui, le gratin avait parfois besoin de plus pour se divertir, l’effet de surprise c’est toujours mieux. « Enfin, pas entre eux hein. « Oh, vas-y tu veux t’amuser un peu avec le grand, je te le laisse ? Un petit Cruccio peut-être ? Et si on lacérait un peu la fille ? », « Tu te souviens comment on jette un Feudeymon ? A ton avis, on peut en toucher combien d’un coup ?»  Là, oui, c’était petites courbettes et compagnie. » Il s’emballe un peu, il s’entend accélérer le rythme de ses phrases sans pour autant parvenir à le réduire. Les images lui reviennent, la colère avec. Y a des visages qu’il oubliera pas, des scènes non plus. « Et puis y a rien que tu puisses vraiment faire, c’est ça le pire. » Le bouchon lui échappe, il tente de le rattraper mais non, sa main se referme dans le vide. Le plastique rebondit sur le sol à côté de la table. Merde, avec quoi il va jouer maintenant ? Il s’en mord l’intérieur de la joue, prend une grande inspiration. « On a pris le dessus sur un chasseur ou deux parfois, mais ça durait jamais bien longtemps. Juste ce qu’il fallait pour récupérer l’un des nôtres et se tirer un peu plus loin. Gagner du temps jusqu’à ce que le jeu prenne fin, jusqu’à ce que Zabini rappelle ses chiens. »

Il recroise le regard de Tommy sans parvenir à déterminer ce qu’il y lit. Finalement il n’aura pas eu besoin des questions pour se lancer. Il pourrait sûrement même continuer, il en a des choses à dire.


« Et puis y avait des moments où il se passait rien. C’était juste nous, nous et l’île à essayer de se soigner avec leurs cadeaux. »

Une conclusion avec un peu de douceur ? Comme si ça suffirait à effacer le reste. Heureusement qu'il ne voulait pas lui en parler, ni à lui, ni au reste de la famille ...



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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptyVen 1 Oct - 18:11

BETTER DAYS - @Nathan Brisbane
Il voit la culpabilité poindre dans le regard et sur le visage de Nate au fur et à mesure qu’il lui parle, s’employant à mettre des mots sur tout le calvaire qui viens de s’achever. Il ne s’arrête pas de parler pour autant, Tommy. Les mots continuent à perler de la commissure de ses lèvres. Nate a raison. Le temps des non-dits et des regards chargés d’émotions vainement contenues est dépassé. Il est temps d’avoir la conversation et Tommy s’y engage non sans appréhension. C’est pénible pour lui de dresser un portrait du laps de temps d’allure interminable au cours duquel il a cru son petit frère décédé. Mais entendre ce que Nate a traversé de son côté… Garder ses lèvres scellées au cours de ce récit dont il sait pertinemment qu’il lui déchirera le coeur… Il ne veut pas parler de tout ça et il ne veut pas davantage entendre le listing des horreurs endurées par Nate. Sauf qu’il n’est plus question de ce que Tommy veut. Il n’est pas davantage question des désirs ou des attentes de Nate. Il s’agit de ce dont ils ont besoin. Et ils ont besoin de savoir, de dissoudre la brume qui entoure cette période saturée de ténèbres de leurs vies respectives.
Alors c’est ce qu’ils vont faire.
Plus de sourire sur le visage de Nate, il a l’air un peu malade, puis un peu en colère aussi. Ou non, pas en colère. Peut-être agacé. Tout du moins contrarié. Rien de bien neuf là-dedans. Comment ne pas être contrarié par tout ça ? Ils le sont tous.
De son côté, Tommy, il a juste l’impression de faiblir, de sentir un poids massif, logé sur ses épaules. Il est tellement fatigué. Et il a peur. C’est plus fort que lui. C’est ancré jusque dans ses veines. Il va faire des efforts quant à son attitude envers son frère, mais il n’empêche que ça lui fiche la trouille. Le retour de Nate l’apaise énormément, mais pas que. Il ressent plus ou moins ce qu’il a éprouvé lorsqu’il est parvenu à récupérer Mira. Un fort sentiment de soulagement et un élan d’espoir bienvenu, autant d’émotions revigorantes mais contrariées par la crainte qui va avec. Retrouver ses proches, au prix de constater que la vie a donc toujours le pouvoir de les lui reprendre. Il pourrait perdre Nate à nouveau. Ou Mira. Dwight. Tout le monde. Des pertes définitives ce coup-ci.
Et c’est une perspective insupportable. Il est accoutumé au retour de Mira à présent, même si la peur de la perdre ne le quitte pas pour autant. Mais Nate… C’est encore autre chose. C’est terrifiant.
Son petit frère se remet à parler, s'employant à le rassurer. Tommy l'écoute, aimante sans faillir son regard au sien. Je suis là et je ne vais nulle part. Il acquiesce, la gorge toujours serrée alors qu'il essaie vainement de soulever le coin de ses lèvres. Tommy n'a pas envie qu'il en soit ainsi, il ne veut pas ressentir ce qu'il ressent en cet instant, la peur qui lui tord le ventre. Il n'a pas envie de gâcher le retour inestimable de son frère en craignant que le passé ne se reproduise, les arrachant de nouveau l'un à l'autre. A quoi sert de craindre l'avenir ? C'est un coup à devenir fou.

Et puis viens le moment. Il se racle un peu la gorge, Tommy, et puis il se lance, non sans se faire l'impression de basculer furieusement son corps au bord d'un précipite qui ne réclame qu'à l'avaler.
Il rassemble son courage pour mettre le sujet de Gracefield sur le tapis. Il tâche de se réconforter avec le fait que c'est là un passage obligatoire. Qu'il se sentira mieux après (même s'il en doute). Que Nate se sentira mieux après aussi (du moins il l'espère).
Les mots se tassent sur ses lèvres avant qu'il ne les prononce et puis il se fige un peu, le corps tendu, son regard bleuté obstinément braqué sur le visage de son frère. Et puis il attend. Il espère à moitié que Nate va secouer la tête, reculer pour eux deux, même si c'est lâche.
Il ne se passe rien de tel. Pas de désistement, pas de regard baissé, de tirade maladroite et écorchée visant à repousser le sujet à un autre moment, un autre jour. Un peu comme au ralentis Tommy regarde la bouche de son frère s'ouvrir et puis c'est parti. La machine est lancée et il n’est plus question de l’arrêter.

Sans dévier son regard de celui de son frère, Tommy recule son dos contre le dossier de sa chaise au fur et à mesure que Nate progresse dans son récit. Et quel récit… Il n’est qu’émotions, Tommy alors qu’il se force à suivre de bout en bout les explications accordées par son frère.
S’il parviens à canaliser la colère qui bourdonne en lui, notamment en serrant comme un forcené les poings sous la table, il ne réussi pas à refluer la tension qui, loin de s’évaporer, raidit davantage son corps au fur et à mesure qu’il se voit arrosé de détails.
Il réussit à acquiescer, les lèvres réduites en une ligne fine, lorsque Nate parle de son choix entre Azkaban et Gracefield et des raisons pour lesquelles il a préféré la seconde option à la première. Une décision que Tommy comprend, qu’il approuve même. S’il ne peut pas tout à fait se projeter, il tend à croire qu’il aurait comme son cadet choisit Gracefield. Il ne le dit pas, se contente d’hocher légèrement la tête. Il ne veut pas interrompre son frère dans sa prise de parole. Mieux vaut le laisser parler de bout en bout, sans se risquer à le couper dans son élan.
Il n’est pas tout à fait ignorant des évènements survenus à Gracefield, Tommy. Il a entendu certaines choses, recueillis des informations, juste pas de la bouche de Nate directement. Certains passages sont plus difficiles à entendre que d’autres alors que son frère continue de parler, lui retraçant le programme habituel de ses journées dans cet espèce de cauchemar devenu réalité. Aucun bout n’est facile à entendre en tout cas. Il a des envies de meurtres, Tommy, rien que ça.
Des envies de meurtre envers ses monstres qui ont terrorisé son frère et tant d’autres avec une cruauté si absurde et grotesque qu’on peine encore à se la figurer, même en ayant été témoin. Les poings de Tommy se serrent, encore et encore, une douleur remontant progressivement dans ses bras. Il se mord la lèvre, relâche un peu prise, mais pas tout à fait. Pas tant que Nate n’aura pas fini de parler.

Son frère fait allusion à des « souvenirs » et Tommy ne peut retenir un juron à moitié étouffé, qui tiens du coup surtout du grognement. Il a bien vu des bouts du corps de son frère depuis son retour, mais il s’est abstenu de le mater ouvertement. Son petit frère a été suffisamment traité comme un animal sans que Tommy n’en rajoute en le reluquant minutieusement.
Il préférerait presque les voir pourtant, ses cicatrices, ses marques et il ne sait quoi d’autre encore. La peau abimée, amochée, témoignant de toutes les saloperies endurées par son cadet. Ne pas voir… Quelque part ça lui laisse la porte ouverte pour imaginer et son imagination ne fait guère un très bon boulot pour ce qui est de le rassurer.
Nate poursuit, ne relève pas le dérapage vocal de son frère. Il s’engage dans un dialogue morbide qui font affleurer d’autres jurons au bout de la langue de Tommy.
A ce stade du récit, Nate, il a l’air franchement ailleurs. Comme de retour à Gracefield. Et Tommy, bah, il n’est plus tout à fait dans cette cuisine non plus. C’est le bruit du bouchon qui échappe à son frère qui le ramène un peu à l’instant présent, auprès de son cadet. Le bouchon loupe la table, rebondit sur le sol. Aucun des deux Brisbane ne fait mine de le récupérer, Tommy délivrant à nouveau toute son attention ) son frère alors que ce dernier tire péniblement vers le bout de son récit.
Zabini. Tommy serre à nouveau le poing, regrettant un peu que la tête de ce salopard de sang pur ne se trouve pas dans l’étreinte de ses doigts là tout de suite. Quoique ce serait trop doux, un éclatement de cervelle. Assurément dégoûtant, mais trop rapide.
Le regard de Nate retrouve le sien. Tommy ignore ce qu’il peut bien lire dans ses yeux et peine tout autant à tracer un portrait juste et clair des émotions qui livrent bagarre en son frère. Il est juste… Furieux. Triste. Coupable, aussi, machinalement. Il n’en démord pas, Tommy. Il se malmène encore avec l’idée qu’il aurait dut empêcher tout ça. Qu’il aurait dut être en mesure d’épargner son frère. Nate achève sa prise de parole. Une pointe de douceur, mais rien qui ne se rapproche ne serait-ce que très vaguement du concept de « paix ». Il n’y a plus de paix qui tienne. Plus de paix depuis longtemps.

Et maintenant, Tommy est sensé dire quelque chose et il ne sait pas dire quoi. Sa langue lui paraît lourde dans sa bouche, comme enrobée d’une couche de plomb. Il a envie de s’excuser, même si ce n’est pas à lui de le faire. Il n’y a personne à blâmer autour de cette table quand bien même Tommy n’a que trop tendance à se figurer le contraire. Il passe une main douloureuse dans sa tignasse blonde, un peu trop longue. Trop longtemps qu’une main habile n’a pas trifouillé dans sa chevelure. Pas franchement une priorité. « Je sais pas quoi dire.. » Qu’il lâche d’une voix écorchée. Un peu brusquement, il se lève, le temps de récupérer le bouchon et le reposer sur la table, entre son frère et lui. Un geste sensé lui donner une contenance. Ou pas. Il ne se rassoit pas, se met à tourner un peu dans la pièce. « Je suis désolé, je… Je déteste que t’ai vécu ça. » Ses mots lui paraissent vides, mous, bien qu’honnêtes. Il est impuissant face à tout ça, face à Gracefield et les traumatismes infligés à Nate. Peu importe combien il a envie de se saisir de toute la douleur infligée en son frère pour la loger en lui-même. Peu importe, toute la volonté qu’il parviens à assembler. Il ne peut pas préserver Nate de son passé.
Il est vaguement conscient qu’il marche trop. Dans un sens. Puis dans l’autre. Puis encore dans l’autre.
Il finit par s’immobiliser, planté à côté de la porte. Il noue ses bras sur son torse, dans une espèce de réflexe défensif qu’il ne boude pas. Il se sent stupidement vulnérable, ainsi exposé dans son incapacité à agir, à sauver. « Est-ce que tu as des amis.. » Qu’il entame maladroitement, la voix un peu roque, avant de secouer la tête, s’imposant plus de fluidité. Reprends-toi, Brisbane. « Des gens qu’étaient avec toi là-bas, et qu’on est parvenu à sauver, je veux dire. Est-ce que t’as des gens avec qui parler de tout ça ? » Autre que lui, évidemment. Tommy ne peut que le lui souhaiter. Qu’il n’est pas perdu trop de monde surtout, même si se le figurer paraît résolument naïf.
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Nathan Brisbane
ORDER OF THE PHOENIX
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MessageSujet: Re: Better days (Nathan)   Better days (Nathan) EmptySam 23 Oct - 11:12

Better Days


Il raconte ce qu’il lui arrivé, partage des détails – mais pas tous – juste ce qu’il faut pour que son frère ait une vision globale de ce qu’il a pu vivre. Chaque mot le ramène un peu plus en arrière, réveille des sentiments qu’il avait parfois eu tendance à oublier tant ils faisaient partie intégrante de son quotidien. Avec le temps, il avait appris à les ignorer. Il oublie un peu où il est, entend à peine Tommy jurer, sa description est peut-être un peu trop précise, sauf qu’il s’est lancé et ne sait pas trop comment mettre un terme à son histoire. L’insulte lâchées sur la table aurait peut-être dû agir comme signal. Comme le son de la cloche qui venait les avertir de la fin du jeu. Un signe que peut-être il en avait trop dit, qu’il avait été trop loin dans le partage. Sauf que les souvenirs sont là et ne demandent qu’à sortir, certains se sont passés il y a un mois, d’autres il y a quelques années, mais force est de constater que la mémoire de Nathan a continué à stocker, à emmagasiner souvenirs et expressions. Il aurait même pu citer le nom des chasseurs avec autant de facilité que ceux des souris. S’il lui avait demandé, il aurait probablement même été en mesure de citer l’auteur de quelques-unes des ses plus belles cicatrices – si on pouvait leur attribuer un tel adjectif ... Mais quelle aurait été l’utilité ? Il aurait continué à s’en vouloir.

« Je sais pas quoi dire.. » Tommy ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas quoi dire, mais dans le fond, y a-t-il vraiment quelque chose qui mérite d’être dit ? Nathan en doute, il ne relève même pas parce qu’il ne voit pas ce qu’il pourrait y répondre. Ce n’est que lorsqu’il s’excuse que son regard abandonne le bouchon tout juste récupéré pour se reposer sur son ainé. « Pourquoi tu t’excuses ? » Il n’a aucune raison de le faire. Lui, il aurait pu. Est-ce qu’il devrait le faire ? S’excuser auprès de son frère ? Tommy fait les cent pas dans la cuisine et ce n’est clairement pas parce qu’il est heureux de ce qu’il a appris. Alors il tente un truc : « Tu n’y es pour rien si j’ai été à Azkaban ou même sur cette putain d’île. Tu n’y es pour rien et y a rien que tu aurais pu faire pour l’empêcher. » Moi par contre … la pensée revient à la manière d’un vieux refrain qu’il traine depuis des années dans un coin de sa tête. « J’ai fait ça tout seul, comme un grand. » aidé par une belle bande d’ordures. «Si je m’étais pas fait prendre en 98, si j’étais parti avec d’autres, on n’en serait pas là. » Mais où en seraient-ils, hein ? Est-ce qu’ils seraient tous encore vivants ? En mesure de se retrouver pour un petit déjeuner ou même un diner ? « Mais j’étais là-bas. J’étais au Square, comme j’aurais pu être dans n’importe quelle autre planque quand ils ont débarqué. J’ai pas choisi Azkaban, mais j’ai choisi Gracefield. Je savais que c’était trop beau pour être honnête cette histoire, pourtant j’y suis allé et y a rien que tu aurais pu faire pour m’en dissuader. » Il retient de dire qu’il avait entendu les voix de toute la famille lui dire le contraire au moment où il signait. « Il fallait faire un choix, et je l’ai fait, même si c’était la pire idée au monde. C’est moi qui suis désolé, c’est à moi de vous présenter des excuses. Désolé de vous avoir imposé ça à tous. Désolé de vous imposer, enfin de t’imposer à toi en l’occurrence, cette histoire. » Il peut comprendre que ça n’a pas été facile comme période pour sa famille, il ne l’aurait très certainement pas mieux vécu que ses frères si l’un des membres de leur fratrie avait disparu dans des conditions similaires. Il l’entend très bien. Mais il est temps que Tommy se déleste de ce poids qu’il traine derrière lui. Son petit frère est de retour, il va bien et il est en un seul morceau.

« Est-ce que tu as des amis.. » Est-ce qu’il est sérieux ? se demande le revenant. Des amis, est-ce qu’il avait oublié cette facilité avec laquelle il allait aborder de parfaits inconnus quand il était gamin ? Nate pourrait même lui raconter qu’il était devenu ami avec l’un des murs de la cellule qu’il partageait avec d’autres à Azkaban. Il l’avait appelé Duke, un chic type – enfin mur. A moins que ce n’était le prisonnier de l’autre côté du mur avec qui il communiquait … Les souvenirs sont flous à ce sujet, mais ce dernier exemple ne l’aiderait probablement dans son argumentation …  Finalement Tommy reprend, corrige sa question et cette fois, elle lui plaît davantage. «Des gens qu’étaient avec toi là-bas, et qu’on est parvenu à sauver, je veux dire. » Il hoche la tête. Il a envie de croire que la majorité a été sortie de l’Enfer. Le soir de leur arrivée, il avait aperçu Tristram, Faye, Perry, il avait dû voir Lottie aussi et Gabriel.  « Est-ce que t’as des gens avec qui parler de tout ça ? »   Quoi que, non. Cette question, cette reprise, ne lui plaît pas. Il n’aime pas tellement les sous-entendus qu’il devine au travers de ses mots. « Me dit pas que – eh je te préviens tout de suite Thomas Brisbane : je n’irai pas voir un psy ou raconter les détails de l’histoire au premier venu que vous trouverez. »  Il va bien. Il n’a pas besoin d’aller traumatiser un autre être vivant avec tout ce qui s’est produit. Pourtant, il paraît que la parole soulage. Mais il va bien. Il n’a donc pas besoin de s’épancher à ce sujet. « Je vais bien. » Ce n’était qu’un jeu. Il avait été envoyé sur une île, avec d’autres personnes, pour jouer contre une autre équipe. Il avait souvent gagné, était certes trop rarement sorti indemne des parties, mais il avait été assez bon pour tenir pas loin de neuf ans. Et en plus parfois ils parvenaient même à obtenir des cadeaux, c’est bien des cadeaux, non ? De la nourriture, de quoi se soigner, que des trucs utiles à leur survie – oups, au bon déroulement des prochaines parties.

Non, mais vraiment. Plutôt retourner sur l’île que de devoir raconter les détails de cette vie à des inconnus.  

« Et puis, pour aller parler aux autres, faudrait que je sache où ils sont. »

Il le sait. Ils sont restés au Fawkes-machin-truc. L’espèce de manoir qui les a accueillis à la fin du mois dernier. Il se cherche un peu des excuses. Est-ce qu’ils auraient vraiment envie de se parler ? de se revoir, même ? Est-ce qu’ils sauraient se parler une fois sortis de l’île ? Ils auront probablement mieux à faire que d’organiser une réunion de famille post-Gracefield.

Merde. Sa diversion a un peu trop bien fonctionné. On ne parle plus de ses problèmes de magie. Maintenant, on parle de ses problèmes de manière générale. Il croise les bras, s'enfonce un peu plus dans sa chaise, tout de même contrarié. « Je sais pas si c’était une si bonne idée que ça finalement, de te raconter. » Est-ce qu’il va le regarder avec pitié maintenant ? Est-ce que ce regard qu’il sent sur lui, cette impression d’être considéré comme un morceau de sucre en plein orage va persister encore plus longtemps ? « Tu veux pas oublier ? On fait comme si j’avais rien dit et on reprend à zéro. »

C’est beau de rêver.



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