Blouse retirée en entrant dans les vestiaires, elle s'avance vers son casier, main devant la bouche pour étouffer le bâillement qu'elle a retenu toute la soirée, porte de son casier ouverte, prunelles qui tombent sur le post-it collé à l'intérieur, error 404 en lisant le dîner mamie, 19h30 écrit en rouge sur le bout de papier. Oupsi, elle avait oublié ce détail. Elle attrape le cintre pour y suspendre sa blouse, récupère son sac à main, un détour par la machine à café histoire de ne pas s'endormir entre l'entrée et le plat et elle quitte enfin Sainte-Mangouste. Pas le temps de niaiser, elle rentre chez elle sans se perdre dans les rues parallèles d'abord, saute dans la douche, atterrit devant son armoire, elle n'a rien à se mettre, c'est un drame. C'est surtout un mensonge éhonté, les placards débordent de vêtements, tout le monde pourrait constater cela, mais elle va voir sa grand-mère, pas exhiber son décolletée en boite, alors elle peut éliminer at least la moitié des fringues qu'elle possède, l'autre moitié jugée convenable pour être vue en compagnie de la vieille dame ne l'inspire pas tellement, c'est dramatique. Choix qui se porte finalement sur une robe dont le col rond n'avait pas besoin d'être scotché pour tenir correctement en place et qui tombait juste au dessus du genou, parfait, elle n'offenserait donc aucun ancien un poil trop conservateur ce soir, qu'on commence à lui réserver une place au paradis, elle mérite.

Tentative d'attacher ses cheveux dans un chignon sophistiqué avortée, elle abandonne au troisième essai, détachés c'est bien aussi, retouches make up express, escarpins enfilés et plop elle transplane. Trois minutes d'avance sur l'heure de rendez-vous, ça aurait pu être pire. Elle inspire un grand coup avant de passer les portes du restaurant, il y a pire comme endroit pour dîner elle suppose, l'avantage des grand-mères haut placées dans la société ça, faut bien compenser le côté facho quelque part, que ça n'est pas que des désavantages d'avoir une partie de la famille un peu trop pro-gouvernement à son gout. Sourire éclatant en voyant Frida installée à table. « Granny ! » Elle s'exclame en allant serrer sa grand-mère dans ses bras. « Ça me fait tellement plaisir de te voir. » Elle lui dit en s'installant en face de la dame. « Comment tu vas ? » Demandé en lui adressant un autre sourire radieux.

Elle avait beaucoup à redire sur son (si elle avait pu le renier, Merlin qu'elle l'aurait fait, mais la gueule qu'il avait lui servait de livret de famille) fils mais elle ne pouvait que lui concéder qu'il faisait des très bonnes petites filles. Enfin, une très bonne petite fille, qu'elle aurait bien casé avec le petit de Narcissa Black si le profil d'Ollie ne collait pas mieux (passion du quidditch en commun, on ne pouvait pas aller contre ça, ça ferait un mariage grandiose, Frida en était persuadée). Bref, Bree, il fallait la caser avec aussi, avec au moins aussi bien. Et rapidement parce que l'horloge biologique faisait tic-tac et qu'elle avait déjà plus de dix ans de retard sur sa grand-mère préférée. Frida nota dans un coin de sa tête qu'il faudrait lui en toucher deux mots au repas de ce soir avant d'ouvrir sa penderie pour se préparer à son dîner.

Elle ignora sa pile de jagging moldus qui ne lui servaient que de pyjama ainsi que ses vêtements qu'elle mettait pour aller travailler (trop austères à son goût qu'elle avait mauvais). La robe d'un fuchsia flashy par-contre ? Elle était par-faite avec ses broderies florales mues par magie. Cheveux élégamment coiffés avant d'être figés par une couche de laque, elle contempla quelques secondes ses rides dans le miroir, moue pincée. Foutu temps, si seulement son aîné l'avait mis dans sa combine de jeunesse éternelle. Un sort plus tard et les marques de vieillesse se faisaient plus discrètes. Beaucoup mieux comme ça. Un des portraits d'un de ses maris siffla son approbation et se prit en retour un regard noir. Il fallait vraiment qu'elle les décroche mais elle n'arrivait pas à s'y résoudre. La maison lui semblerait sans doute un peu trop vite sans eux. Elfe appelé pour lui donner les habituelles instructions et Frida n'eut plus qu'à enfiler sa paire de talons (histoire de pouvoir encore plus regarder les gens de haut) et transplana.

Elle était arrivée avant son invitée, fait qui ne l'étonna pas le moins du monde. Rejoignant la table qu'elle avait réservé dans le restaurant chic, elle salua d'un sourire empli de morgue les quelques visages qu'elle reconnaissait et se commanda un apéritif pour patienter. Elle le sirota tranquillement et Bree eut la délicatesse d'arriver avant qu'il ne soit complètement à sec. Elle se leva pour enlacer sa petite-fille et ne put retenir la grimace au "granny". "Ne m'appelle pas comme ça voyons, on dirait que je suis vieille" rouspéta-t-elle avant de s'adoucir d'un chouïa sous les sourires étincelants de la blonde. Elle se rassit avec élégance avant de fixer le serveur avec insistance pour qu'il se ramène. On ne faisait après tout pas patienter Frida Beckett. Une fois qu'elle fut sûre que l'on viendrait prendre leur commande, elle daigna répondre à Bree. "Je vais très bien ma chère. Et toi donc ? Le travail ?" Parce que même si elle voulait la caser pour l'image, Frida ne prônait absolument pas la figure de la femme mariée sans activité, au contraire. "Que boiras-tu ?" ajouta-t-elle maintenant que le serveur était arrivé.

Elle a une grande passion dans sa vie, enfin si elle n'en avait qu'une ça serait plus simple, mais non il a fallu qu'elle soit une meuf complexe avec plusieurs centres d'intérêts dont elle ne peut même plus parler à tout le monde maintenant comme beaucoup sont réprouvés par le gouvernement en place - bannir la musique et les livres moldus elle s'en remet pas Bree, c'est la moitié de sa personnalité - et c'est encore plus un drame parce qu'elle a-do-re parler de ses passions Bree. Bref sa grande passion, en plus de toutes les autres, ça reste les fringues et son dressing débordant de vêtements pour à peu près toutes les occasions possibles et imaginable et chercher la tenue parfaite pour l'événement prévu, comme il lui est inconcevable de sortir mal habillée, même lorsqu'il ne s'agit que d'aller faire deux courses à la supérette au bas de la rue. Elle ne savait trop d'où ça lui était venu cet entichement pour la mode, enfin elle savait surtout de qui elle ne tenait pas ça, le côté paternel de sa famille n'étant pas reconnu comme les plus avides lecteurs de Vogue, Elle magazine ou bien Vanity Fair, c'était sa mère qui avait dû se retrouver en charge de son éducation au bon goût que ça ne l'étonnerait pas plus que ça.

Tenue donc soigneusement sélectionnée pour matcher l'ambiance coincée chic et élégante des restaurants fréquentés par sa grand-mère paternelle préférée, elle ne voudrait surtout pas faire tâche dans le décor Bree, ce n'était pas comme ça qu'elle aimait se faire remarquer. Etre trop en avance visiblement ce n'était pas son truc non plus, quoiqu'elle avait l'excuse du boulot qui finit tard, d'autant qu'elle ne pouvait décemment pas rage quit l'hôpital avec un chaudron bouillonnant encore sur le feu et une potion en cours de préparation, ce n'était pas super déontologique comme comportement. Puis elle pouvait presque être certaine que sa grand-mère adorée ne lui en voudrait pas pour si peu, elle ne pouvait de toute façon pas en vouloir à sa petite fille préférée. Arrivée au restaurant en retard - enfin à l'heure, mais c'est pareil - un joli sourire au maître d'hôtel qui lui indique que mamie est déjà installée, parfait. Sourire encore plus grand en arrivant aux côtés de son aïeule, un câlin à granny en la saluant, elle avait peut-être tous les défaut du monde Frida - genre sa robe pour commencer, le mauvais goût à son paroxysme, pour ne rien changer - Bree elle était incappable de ne pas être ravie de la voir à chaque fois. "Ne m'appelle pas comme ça voyons, on dirait que je suis vieille" Elle pouffe, secoue la tête de droite à gauche, moue amusée à la remarque. « Mais non, personne ne pense que tu es vieille. Tu as même l'air encore plus jeune que la dernière fois. » Les rides disparaissant comme par magie, la blonde elle trouvait ça absolument génial, pas besoin d'investir des dizaines de gallions dans des crèmes pour le reste de ses jours, il faudra qu'elle demande la formule à mamie comme les premières ne tarderont sûrement plus trop longtemps avant de faire leur apparition.

"Je vais très bien ma chère. Et toi donc ? Le travail ?" Place prise en face de Frida, elle fit l'effort de se tenir droite sur sa chaise Bree et de ne pas poser les coudes sur la table, elle n'était pas au kebab après tout. « Je vais super bien. » Répondit-elle d'un ton bien trop enjoué. « Le boulot se passe super bien aussi. On a beau être en été, les gens tombent étonnement autant malades qu'en hiver du coup j'ai pas le temps de m'ennuyer c'est génial. » Puis si en plus elle arrivait à choper les gardes de nuit pour avoir une bonne excuse pour ne pas aller se coucher elle était encore plus heureuse d'aller travailler Bree. Elle marque une pause lorsque le serveur s'approche de la table. "Que boiras-tu ?" Bref instant de réflexion avant de se tourner vers le garçon. « Un verre de vin blanc s'il vous plait. » Demandé au serveur avant de retourner son attention sur sa grand-mère, attendant gentiment qu'elle passe commande à son tour. « Et toi, tout se passe bien au travail ? » Elle s'enquiert à son tour, appréhendant un peu - beaucoup - la réponse et essayant de ne pas penser à sa dernière - parce que c'était décidé elle ne mettait plus jamais les pieds là-bas - visite au ministère. « Tu n'as jamais songé à prendre ta retraite ? » Parce que franchement vu son âge (qu'elle ne faisait pas, cela allait de soit) et le temps qu'elle avait consacré à son job elle pouvait bien se permettre d'arrêter et d'aller se reposer.

Sourire plus que ravi étirant les lèvres asséchées par les années. Et pendant que les yeux ornés de leurs pattes d'oies pas si visibles pour son âge se plissaient de bonheur, les pupilles de la vieille se perdirent sur les doigts de sa petite fille.  Bague à l'annulaire, toujours, depuis trop longtemps à son goût. Les jeunes et leur manie de jouer les rebelles et de se pavaner fièrement avec des anneaux de fiançailles qui ne signifient rien. Frida, elle grognait fort intérieurement. En toute mauvaise foi de femme aux aventures maritales houleuses et qui frayait avec les sorcières clamant haut et fort qu'elles ne voulaient plus s'encombrer d'hommes. Mais chacune avait assez donné pensait-elle alors que Bree n'était qu'une éternelle célibataire visiblement pas prête à dorer encore plus le blason de la sacro-sainte famille Beckett (tous des génies, surtout (seulement) elle). Joues encore rosies de s'être faite comparer à un Benjamin Button, elle ne lâcha (pas encore) de réflexion, se contentant d'hocher la tête d'un air satisfait. "La vieillesse est une question de  pureté de la lignée" assura-t-elle, passant sous silence son armada de potions anti-âge et son arbre généalogique à la pureté inexistante (mais ça passait presque).

La gamine se tenait bien à table, Frida songea qu'elle l'avait bien dressée, qu'elle était devenue une jeune femme accomplie. Et travailleuse. Bouffée de fierté, quelle bonne grand-mère elle faisait quand même, comme si elle y était pour quelque chose dans l'histoire. Petit geste de la main complaisant avant de lâcher la remarque d'un soupir. "Les gens sont devenus bien douillets. De mon temps, on ne tombait pas malade et on finissait encore moins à l'hôpital." Parce qu'avant, ils étaient des humains et des vrais pas des espèces de loques qui chouinaient parce qu'on avait pas respecté leur droit ou que l'on était pas inclusif ou elle ne savait trop quoi. "Mais tu as bien raison de profiter de leur faiblesse, cela te rendra riche ma fille." Preuve que Bree aurait du finir à serpentard et non pas chez les lions qui ne savaient pas faire grand chose à part beugler et se révolter. Ca devait être la faute de sa mère ça, Frida n'avait jamais pu trop se la voir la sang de bourbe même si elle avait fait semblant pour la paix sociale (et pour avoir le droit de voir ses petits-enfants au sang un peu vicié quand même).

Et d'un travail, on passa à l'autre. Frida se redressa encore un peu sur sa chaise mine satisfaite alors même que tout le monde savait parfaitement qu'elle allait râler. Pour le sport. Parce qu'elle ne se sentait jamais aussi bien qu'en haut de la pyramide, à faire littéralement péter sa loi, pour la grâce du Lord. "Ne m'en parle pas, des histories à n'en plus finir puis figures toi que la dernière fois, la vieille Smith - je t'en avais parlé, non ? - a débarqué pour..." Elle s'arrêta d'un coup, le mot retraite atteignant enfin ses neurones. "Pardon ?" s'offusqua-t-elle, mortellement blessée. "La retraite ? Que veux-tu dire par là ? Que je suis impotente peut-être et que place aux jeunes ? Sache que déjà, je suis moins âgée que le Lord et le Lord est tout sauf incompétent. Puis que les blancs-becs du ministère n'ont absolument aucune idée de comment faire leur métier alors le mien... Le mien ! La retraite... On aura tout entendu. Moi, retraitée..." Rire presque hystérique, regard noir. "Je serai retraitée quand je serai morte et pas avant. Pas avec le pays partant à vau-l'eau comme ça. J'ai des principes. Je ne suis surtout pas arrivée à mon poste pour le laisser à quelqu'un d'autre sous prétexte que je pourrai éventuellement devenir une feignasse à plein temps." Heureusement que son verre de rouge était arrivé pendant son discours, cela la sauva de la déshydratation alors qu'elle marmonnait encore entre deux gorgées que les jeunes étaient quand même drôlement insolent.

Le dîner avait été attendu avec impatience toute la journée, ça lui faisait si plaisir à Bree de passer la soirée avec sa grand-mère, forcément le sourire ne quittait plus son visage depuis qu'elle était arrivée dans le restaurant. Même avant ça d'ailleurs, comme elle arrêtait rarement de sourire, mais là n'était pas la question. Elle s'installa en face de la dame qui paraissait encore plus resplendissante que la dernière fois, ce qui était loin de l'étonner, Mamie elle n'avait jamais vraiment eu l'air d'être vieille, certain diront qu'elle triche, mais pour Bree c'était évident que l'âge avait simplement décidé de laisser sa grand-mère en paix, voilà (ou pas, et il ne valait mieux pas qu'on lui demande si elle connaissait les secrets de jeunesse éternelle de la magistrate parce qu'à tous les coups elle paniquait et répondait le sacrifices d'enfants et les bains dans le sang de vierges). Regard qui suivi celui de Frida vers sa main, flûte le détail lui avait échappé. Ce n'était pas que de sa faute aussi, enlever les bagues à chaque fois ça devenait fastidieux, puis elle les mettait là où elles rentraient et l'annulaire était la place parfaite pour celle là, c'était tout. Elle n'eu pas le droit à une remarque cette fois et Bree n'en fut que soulagée, très peu envie d'entendre que si elle ne se marie pas maintenant sa vie va être foutue. "La vieillesse est une question de pureté de la lignée" Ah d'accord, très bien, elle en apprenait tous les jours. Du coup elle pouvait investir dès à présent dans les meilleurs remèdes anti-rides, comme il paraîtrait qu'avec une mère moldue le côté lignée pure était foutue, elle ne voyait pas pourquoi Bree, sa mère était la pureté incarnée. « Si tu le dis. » Elle commenta, très moyennement convaincue par l'affirmation de la vieille

Elle avait été bien élevée Bree (par sa mère loin d'être pure askip) et elle aimait bien le montrer. Ses parents seraient fiers, s'ils étaient là, puis sa mamie semblait en être contente aussi, du coup elle était heureuse. On lui parlait de son boulot en plus et là c'était elle qui se faisait toute fière. Bree son métier c'était sa passion et elle n'était que joie lorsqu'elle avait le droit d'en parler. "Les gens sont devenus bien douillets. De mon temps, on ne tombait pas malade et on finissait encore moins à l'hôpital." Elle ne roula pas des yeux, parce que c'était sa grand-mère en face et pas l'inconnu du coin, mais elle était à deux doigts de le faire. Mine un brin déconfite tout de même, ça la dépasse que sa propre mamie puisse raconter de telles idioties. Enfin, non, pas tellement, elle avait pris l'habitude, mais ce n'était pas non plus une raison pour être d'accord avec elle. « Je ne pense pas que ce soit une si mauvaise chose que les gens viennent plus souvent à l'hôpital qu'avant tu sais. Ça montre qu'ils sont plus soucieux de leur santé qu'avant. » Elle ne tenta pas le à ton époque. « Puis si ça nous permet d'éviter d'avoir une espérance de vie qui ne dépasse pas les quarante ans, c'est bien aussi, non ? » « Puis si ça nous permet d'éviter d'avoir une espérance de vie qui ne dépasse pas les quarante ans, c'est bien aussi, non ? » Répondu de son plus beau ton pédagogique. Elle ne pensait pas que son aïeule était une vieille gâteuse, loin de là, mais il devenait évident que la dame racontait beaucoup de bêtises et Bree elle ne pouvait pas se contenter d'écouter sans rien dire. "Mais tu as bien raison de profiter de leur faiblesse, cela te rendra riche ma fille.- Mamie ! » Elle s'indigna. « Je ne fais pas ça pour profiter d'eux voyons. » Franchement, qu'elle drôle d'idée ça encore. « J'aurais fait ça pour l'argent, j'aurais choisi une autre spécialité en plus. » Genre la dermatologie ou la chirurgie plastique, bien meilleur plan pour être blindé, plutôt que potionniste. Non Bree elle voulait vraiment aider les autres, ça avait toujours été sa plus grande passion dans la vie ça, de s'occuper de tout le monde et de leurs soucis (méthode cent pour cent testée et approuvée pour ne pas avoir à gérer les siens d'ailleurs) et la blonde elle était vexée que sa grand-mère pense le contraire.

Embrayage sur le boulot de la vieille une fois le serveur repartit, elle savait que Frida appréciait à peu près autant qu'elle élucubrer sur son métier. Ça faisait des années qu'elle l'écoutait et Bree elle en avait finit par déduire que la dame n'avait fait que ça de sa vie de bosser, à l'exception des fois où elle avait certainement dû être forcée à partir en congé maternité peut-être, quoique là encore elle était pas sure d'elle. A tous les coups elle avait accouché à son bureau aussi. "Ne m'en parle pas, des histories à n'en plus finir puis figures toi que la dernière fois, la vieille Smith - je t'en avais parlé, non ? - a débarqué pour..." Elle hochait la tête doucement, oui elle avait déjà entendu, ça devait être l'âge ça, elle commençait à radoter la grand-mère. Bree elle avait la solution toute trouvée : la retraite, parce que depuis le temps, la dame méritait bien de prendre du temps pour elle, pour se reposer, se trouver un hobby, tricoter des pulls pour ses petits-petits-enfants déjà existants et les futurs (parce qu'un jour Bree elle en aura, même si quand, comment, pourquoi et avec qui restait encor eun mystère), ou se trouver un nouveau mari à plumer (voilà ça aussi ça la ferait devenir riche. "Pardon ?" Oula, elle sentait qu'elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Elle ne voyait pourtant pas le problème avec la retraite Bree. « Je... » Elle tenta le rattrapage de boulette, mais trop tard, mamie montait déjà dans les tours. "La retraite ? Que veux-tu dire par là ? Que je suis impotente peut-être et que place aux jeunes ? Sache que déjà, je suis moins âgée que le Lord et le Lord est tout sauf incompétent. Puis que les blancs-becs du ministère n'ont absolument aucune idée de comment faire leur métier alors le mien... Le mien ! La retraite... On aura tout entendu. Moi, retraitée..." Ah non, elle avait carrément atteint le sommet du donjon là et avait fait fuir le dragon. Très bien, très bien, ne pas pleurer parce qu'elle se fait disputer par sa mamie en public, elle avait trente ans, était une femme forte, pas besoin de chouiner. « Non, mais... » Tenté d'une toute petite voix, les yeux posé sur le visage furieux de Frida, un peu beaucoup inquiète par le rire de la dame. "Je serai retraitée quand je serai morte et pas avant. Pas avec le pays partant à vau-l'eau comme ça. J'ai des principes. Je ne suis surtout pas arrivée à mon poste pour le laisser à quelqu'un d'autre sous prétexte que je pourrai éventuellement devenir une feignasse à plein temps." Soulagement quasi immédiat à l'arrivée du serveur, sourire reconnaissant à son sauveur de la soirée, voilà mamie ne pouvait plus crier, elle buvait. « Je suis désolée, je ne voulais pas te vexer. » Excuses bafouillées avec la gorge nouée. « C'est seulement que tu travailles beaucoup et depuis longtemps en plus. Enfin j'ai l'impression que je t'ai toujours connu en train de travailler et ça fait une longue carrière. » Elle ajoute précipitamment pour ne pas que Frida s'imagine que Bree la voyait vieille. « Je n'oserais jamais remettre en doute tes compétences Mamie, ni celles du Lord ー La dernière partie de la phrase lui arrache presque la bouche. - C'est évident que personne ne peut faire ton boulot aussi bien que toi, mais tu ne penses pas que ça pourrait être bien de te reposer un peu ? De temps en temps ? » Elle demanda, avant d'avaler une gorgée de vin, elle en avait besoin, voir elle aurait besoin de plus fort. « S'il y a bien quelqu'un qui le mérite c'est toi. » Elle affirme la blonde, sur un malentendu son sourire angélique et sa mignonitude naturelle font oublier la gaffe.

Peut-être pas une mauvaise chose que les gens aillent se faire soigner mais ça prouvait définitivement que l'on se réparait à des générations de chochottes. Elle, de son temps, on mourrait de la peste dragoncelle et au moins ça faisait de l'écrémage pour révéler l'élite (dédicace à sa bagouze qui ne la quittait plus et qui symbolisait l'ampleur de sa réussite). Elle esquissa donc une moue pincée avant de ne pas pouvoir retenir un : "Il y a quand même des gens dont la mort prématurée a permis bien des choses." Au hasard, l'accident de piscine de son premier mari qui aurait vraisemblablement maudit son fils pour quarante-huit générations vu le mariage que ce dernier avait fait. Comme quoi, Frida était tout de même assez gentille et compréhensive. Ou alors elle aimait juste suffisamment ses enfants pour leur passer leurs erreurs (mais en les leur rappelant encore des décennies plus tard et à chaque occasion). Et elle avait peut-être bien raison de râler parce qu'à la fin, on se retrouvait avec des petits-enfants tout faibles qui n'avaient aucune ambition. Bree qui ne voulait pas devenir riche, pouah. "Bon, bah tu n'auras qu'à te trouver un bon parti pour compenser." Elle voulait bien prôner le mariage que quand il y avait de l'intérêt (comme avec le fils de Narcissa, ça ferait la une de tous les magazines si Ollie l'épousait et de jolis petits Beckett).

Sauf que tel père telle fille, hein ? On ne pouvait - chez les Southwark - s'empêcher de la contrarier ! A deux doigts de fumer de colère - ce qui pouvait être dangereux, surtout à son âge - elle éteignit le feu avec son verre de vin, ne se détachant pas pour autant de sa mine hautement contrariée. Elle, à la retraite ? A soixante-dix-sept ans seulement ? Alors que son aîné se la jouait jeune garde du corps prometteur ? Arg. Il fallait qu'elle hiboute Philomène et surtout qu'elle fasse passer une loi contre les offenses faites aux personnes d'un âge vénérable. En face, sa petite-fille qui avait perdu beaucoup de points au classement de ses petits enfants préférés tentait de se rattraper aux branches. Frida lui servit l'habituel sourire qu'elle servait aux gens qui tentaient de la flatter alors qu'elle n'était pas d'humeur (parce que sinon, ça marchait très bien, deux compliments sur sa robe et elle faisait remporter un procès). "Oui, c'est ça, tu te dis plutôt place aux jeunes, hein ? Alors que vous êtes tous mous, incapables d'accomplir quoique ce soit à l'exception près" - il y avait après tout de jeunes mangemorts - "juste bons à parler et à faire des promesses qui n'aboutissent à rien. Regarde toi, toujours avec ton alliance mais ni fiancée, ni mariée que du vent." Hop, plus de vin dans son verre, elle claqua des doigts pour que le garçon vienne la resservir sur le champ. "Et le repos, je n'en veux pas. J'aime suffisamment mon travail pour ne pas avoir envie de l'arrêter pour une chose aussi futile que la vieillesse." Parce que sans, elle serait seule aussi, dans sa grande maison ornée de portraits aux regards plus ou moins amicaux. "Maintenant, au lieu de dire des sottises, choisis plutôt ce que tu veux manger." Et encore un mot de travers et Bree sortait du classement. Non mais quand même, elle, à la retraite ? N'importe quoi.

Il lui arrivait parfois d'oublier qu'elle ne partageait pas exactement le même point de vue que sa grand-mère sur certains points. Ou du moins elle préférait oublier les sujets sur lesquels elles étaient en désaccord, pour ne pas avoir à se dire que la vieille dame était en fait une personne atroce et qu'elle ne devrait sûrement pas autant l'apprécier. Sauf qu'éviter absolument tous les sujets de discussions possibles pour ne pas froisser mémé au bout d'un moment ça devenait compliqué, comme la vieille semblait être capable de critiquer absolument tout, même le fait d'aller se faire soigner, Bree elle pourrait trouver ça impressionnant si ça ne lui donnait pas - au choix - envie de pleurer ou vomir les trois quarts du temps les réflexions de la grand-mère, comme ça relevait quand même de l'exploit de trouver autant de défauts à autant de choses tout de même. "Il y a quand même des gens dont la mort prématurée a permis bien des choses." Et voilà les nausées précédemment mentionnées. « Mamie ! » Nouvelle protestation, plus proche exaspérée cette fois, qui s'échappa de la blonde sans qu'elle ne puisse la retenir. « Tu ne peux pas réellement penser ce que tu dis. » Et si Frida pouvait confirmer qu'en effet il ne s'agissait que d'une petite boutade Bree en serait soulagée, parce que c'était mal de souhaiter la mort des gens et sûrement pire de s'en réjouir. Mais enfin, même sa naïveté à elle avait ses limites et Bree ne plaçait pas autant d'espoir dans le potentiel comique de sa grand-mère. "Bon, bah tu n'auras qu'à te trouver un bon parti pour compenser." Petit sourire amusé qui vint étirer ses lèvres, elle acquiesça doucement à la remarque de Frida. Il était évident qu’être riche était le but ultime d’une vie et que si son travail ne permettait pas de l’atteindre le mariage était la solution toute indiquée (non). « Oui, je ferais ça. » Affirma-t-elle, bien plus encline à trouver sa forever branch du côté des gens riches et pas trop mal vu par son ancêtre, plutôt que de renoncer à son éthique de travail pour faire de l’argent. Puis au point où elle en était, se trouver un bon parti pour faire un joli mariage, avec des beaux enfants et la vie de famille dont elle a envie depuis un long moment maintenant ça ne lui paraissait pas être si affreux en fin de compte.

Et forcément ce qui devait arriver lorsqu'on avait une mamie aussi susceptible que la sienne arriva et elle se vexa. Il ne lui avait fallu qu'une toute petite remarque de rien du tout, parfaitement justifiée en plus, pour que la dame se mette à hurler au scandale. Au moins Bree savait de qui elle tenait son côté bien trop dramatique. "Oui, c'est ça, tu te dis plutôt place aux jeunes, hein ? Alors que vous êtes tous mous, incapables d'accomplir quoique ce soit à l'exception près" A croire que mamie, malgré toutes ses potions rajeunissantes, avait oublié qu'elle aussi avait été jeune fut un temps et que laisser la place aux petits nouveaux pour qu'ils puissent prouver leur valeur n'était pas non plus une mauvaise chose (enfin si sûrement, parce que les jeunes qui pourraient avoir la chance de prouver quelque chose à cette époque, Bree elle n'était pas certaine de bien les apprécier). Et il était évident qu'elle se garda (difficilement) d'en faire la remarque à Frida, elle avait très peu envie de se faire encore engueuler. "juste bons à parler et à faire des promesses qui n'aboutissent à rien. Regarde toi, toujours avec ton alliance mais ni fiancée, ni mariée que du vent." Blonde qui baissa les yeux sur sa main. Ah. Oui. Ça. Elle releva le visage vers Frida. Oupsi ? « Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. » C'était vrai, elle voulait vraiment que sa grand-mère prenne du temps pour elle (style petite journée spa, lecture, tricot comme les grand-mère normale quoi), d'autant plus que les jeunes les plus probables pour prendre la place de Frida seraient (selon ses critères à elle) certainement pire que la dame. « Et ce n'est pas que du vent. » S'indigna-t-elle en regardant la bague de son annulaire gauche. En théorie elle était fiancée, il avait posé la question et elle avait accepté. Il y a presque dix ans certes, après un mental breakdown alcoolo-induit soit, à un type pour qui elle ne s'imaginait pas ressentir autre chose que des sentiments tout fait platonique. Okay, peut-être que c'était un peu du vent. « De toute façon je ne suis pas certaine que tu approuverais ce mariage. » Elle jugea bon d'ajouter, comme niveau bon parti pour faire d'elle une femme riche un jour il y avait probablement mieux que Joseph, avant d'avaler une gorgée de vin.

"Et le repos, je n'en veux pas. J'aime suffisamment mon travail pour ne pas avoir envie de l'arrêter pour une chose aussi futile que la vieillesse." Verre posé délicatement sur la table, alors qu'elle regardait Frida. Bree elle trouvait ça un peu triste dans le fond qu'elle ne veuille pas prendre de retraite, parce que si elle n'était pas tellement en mesure de critiquer le fait de passer beaucoup trop de son temps au travail, ça serait quand même très gonflé de sa part, elle savait aussi qu'avoir des passions, des loisirs, des amis, n'importe quoi en fait, à côté du boulot c'était bien aussi, genre pour la santé mentale, pour rendre moins aigrie tout ça. « D'accord, très bien, ne prend donc pas ta retraite. » Elle était grande après tout, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait et ignorer les conseils de sa petite fille qui ne voulait que son bien, elle ne se vexerait pas Bree (si). « Mais je pense tout de même que tu devrais prendre du temps pour faire autre chose que travailler de temps en temps. » Elle osa tout de même lui suggérer en attrapant la carte tendue par le serveur. Pas qu'elle se risquerait à lui parler de tricot ou de soirée bridge, mais l'idée était là et Frida devrait sérieusement y songer, ça la détendrait sûrement un peu. "Maintenant, au lieu de dire des sottises, choisis plutôt ce que tu veux manger. - Oui Mamie. » Répondu alors que ses yeux ne se levaient pas du menu. « Je vais prendre l'omble mariné et les endives pochées au safran s'il vous plait. » Elle commanda en refermant la carte, laissant sa grand-mère choisir à son tour.

Bon, bon, bon, maintenant qu'elle s'était agacée comme il le fallait pour que Bree comprenne bien le fond de sa pensée, Frida quitta son air de vieille chouette courroucée, y préférant le sourire pincé. Sa petite-fille rétropédalait, sous-entendant que Frida avait compris de travers (moins une place dans le classement de ses petits-enfants préférés), mais avait l'air suffisamment désolée pour que la vieille ne s'entête pas plus. D'ailleurs, son intérêt se portait sur un tout autre sujet maintenant qu'il était évoqué. Yeux posés sur la bague qui ornait les doigts de Bree, elle voulait les détails. "Et pourquoi je n'approuverai pas ?" Elle espéra très fort que ce n'était pas parce que l'heureux élu était un moldu, pourvu que Bree ne lui fasse pas le même coup que son père, ils allaient finir par l'achever sinon. Pour le reste, si elle préfèrerait que Bree se trouve quelqu'un de riche et bien placé, elle était bien placée pour savoir que les couples ne duraient pas forcément (spécialement chez les femmes Beckett) alors tant pis si l'époux n'était pas parfait. "Dis m'en plus, je t'en prie. Ce sera toujours plus intéressant que de parler de ma retraite qui n'est absolument pas d'actualité." Ok, elle n'était pas tout à fait passée à autre chose. "D'ailleurs, regarde, je fais autre chose que travailler, je dîne avec toi ! Et Ollie vient prendre le thé la semaine prochaine." Ses occupations frôlaient donc la devise pétainiste mais Frida ne s'en plaignait absolument pas, préférant jouer aux terreurs face au serveur qui était arrivé prendre leur commande. "Pour moi, cela sera la pièce de veau de lait et sa fondue de betteraves et poireaux mais sans les betteraves. Puis nous prendrons des toasts en apéritif. Du caviar ? Très bien. Et que l'on nous serve rapidement." Mouvement de main signifiant au serveur qu'il pouvait dégager en vitesse puis aussi dans le but de lui montrer qu'elle appartenait à l'élite donc que basiquement il avait intérêt à suivre ses indications. Son regard se posa sur sa petite-fille. Message implicite : pour ne pas attendre au restaurant, faire comme mamie. Surtout que le serveur revenait avec une bouteille de vin (alcool pas suffisamment fort pour ne pas être tout à fait interdit surtout dans les restaurants huppés, ouf) offerte par la maison. Frida le gouta, prit bien son temps avant de dire si le breuvage était bouchonné ou non , faisant mariner l'employé de moins en moins dans son assiette et qui lâcha un soupir de soulagement quand la vieille fit signe que oui, il pouvait remplir les verres. Elle s'enfonça un peu dans son siège, dans une position plus confortable pour écouter les histoires de sa petite fille qu'elle appréciait malgré ses injonctions à la retraite.  

Soulagement pratiquement instantané lorsque la grand-mère cessa finalement de crier et qu'elle passa de très très en colère a pas beaucoup plus mécontente que d'habitude. Bree elle trouvait cela bien moins angoissant le sourire faux et les regards un peu trop insistants sur ses doigts, au moins ça elle y était habituée, pas comme les engueulades sorties de nulle part juste parce qu'elle avait osé suggérer tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Elle s'excusa quand même, comme il était évident que jamais elle ne se permettrait jamais d'insinuer que mamie était une vieille dame gâteuse incapable de faire son travail. Elle suivi le regard de mamie sur la bague, celles des autres doigts devaient être moins intéressantes, Bree elle les trouvait très belles aussi pourtant, vraiment elle ne voyait pas du tout pourquoi celle de son annulaire attirait autant de questions. "Et pourquoi je n'approuverai pas ?" Probablement car, malgré tout l'amour qu'elle portait a Joseph de tout son coeur, son meilleur ami restait tout de même le type le moins fiable qu'elle connaissait, overall un bon pote, certainement la dernière personne qualifiée pour faire un mari exemplaire. « Parce qu'il ne répond pas exactement à la définition de bon parti. » Elle répondit en reprenant une gorgée de vin. Au moins il était gentil, puis pas trop mauvais pour lui remonter le moral dans ses moments de crises existentielles aussi. "Dis m'en plus, je t'en prie. Ce sera toujours plus intéressant que de parler de ma retraite qui n'est absolument pas d'actualité." Mine blasée, le fait que c'était Frida en face et pas n'importe qui d'autre était certainement tout ce qui la gardait bien de lever les yeux au ciel, elle sentait qu'elle allait en entendre parler encore longtemps de cette histoire de retraite et elle n'avait jamais autant regretté quelque chose Bree. "D'ailleurs, regarde, je fais autre chose que travailler, je dîne avec toi ! Et Ollie vient prendre le thé la semaine prochaine." Elle gloussa Bree devant la logique implacable de sa grand-mèree. « Oui en effet, tu ne fais pas que travailler. » Elle admit avec un grand sourire, ravie de savoir que Frida passait du temps avec d'autres gens que ses collègues de bureau. Commande passée au serveur qui était venu se poster près de leur table avant de se tourner vers Frida. "Pour moi, cela sera la pièce de veau de lait et sa fondue de betteraves et poireaux mais sans les betteraves. Puis nous prendrons des toasts en apéritif. Du caviar ? Très bien. Et que l'on nous serve rapidement." Bree avait presque de la peine pour le pauvre garçon qui avait été assigné à leur table. Elle le regarda revenir avec une bouteille de vin, attendit sagement que mamie le valide, esquissant un petit sourire rassurant au serveur qui ne semblait pas être tout à fait à l'aise en attendant le verdict de sa cliente. Un « Merci. » souffle à l'employé lorsqu'il lui remplit son verre et elle retourne son attention vers sa grand-mère pour lui raconter ses histoires de coeur (ou pas vraiment de coeur, mais pas loin). « Si tu veux tout savoir il s'appelle Joseph, on se connait depuis... » Deux minutes pour faire le calcul dans sa tête. « Trop longtemps et il m'a demandé en mariage parce qu'il en avait marre de m'entendre me plaindre de mon célibat. » Elle trouvait que c'était pas une trop mauvaise explication de la situation. « Il est gentil, pas trop bête - quoique je suppose que ça dépend du point de vue - il vit dans une caravane, il aime bien les enfants. » Ce qui semblait être un critère non négligeable dans la famille vu comment ça pullulait de partout les mioches. « Oh il est officier a la BPM, peut-être qu'il te plaira finalement ! » Elle continua Bree, c'était que finalement il avait plein de qualités Joseph - enfin elle le savait ça, mais voilà - et que peut-être que mamie ne désapprouvait pas en fin de compte. Quoi qu'encore fallait-il qu'elle ait prevu de véritablement l'épouser et l'absence flagrante de sentiment romantique à l'égard du garçon était un bon indicateur que ce n'était pas dans ses plans d'avenir.

Tututut, c'était elle qui décidait qui était bon parti ou pas tout comme c'était elle qui jugeait du bouchonnage de vin. Et comme elle préférait discuter histoire de coeurs plutôt que de retraite, elle avait l'air plus aimable qu'au début du repas, prenant même l'air de l'ancêtre bienveillant moyen. « Si tu veux tout savoir il s'appelle Joseph, on se connait depuis... » Prénom convenable, elle faillit s'enquérir de l'orthographe ainsi que du nom de famille, on n'était jamais trop prudent. « Trop longtemps et il m'a demandé en mariage parce qu'il en avait marre de m'entendre me plaindre de mon célibat. »Hmm, un bon point pour l'aspect ami de longue date, moins trois points pour la raison de la demande en mariage. D'ailleurs, l'idée que sa petite-fille était une chouineuse ne lui plaisait pas trop.« Il est gentil, pas trop bête - quoique je suppose que ça dépend du point de vue - il vit dans une caravane, il aime bien les enfants. »  Elle manqua de recracher son vin. "Dans une caravane ?" répéta Frida, incrédule. « Oh il est officier a la BPM, peut-être qu'il te plaira finalement ! » Grrrmf. Hochement de tête en guise de remerciement au serveur qui venait de déposer les encas, elle l'accompagna d'un mouvement de mains qui lui indiquait qu'il pouvait déguerpir (chose qu'il fit). Frida croisa les mains, posa son menton dessus, jaugeant Bree du regard. "Pourquoi une caravane ?" Bientôt, elle lui annonçait qu'il allait faire le tour du monde et devenir conteur comme tata, c'était ça ? Pourquoi jamais de gens sérieux ? L'autre problème - aka la raison des fiançailles - lui paraissait dérisoire par rapport au mode de vie qu'elle imaginait nomade. La vieille soupira, secouant la tête et se pinçant l'arrête du nez. "Il n'est pas né-moldu, ou moldu ou cracmol ou pire, hein ?" Elle lui ramenait un loup-garou, Frida faisait crise cardiaque sur le champ. QUoiqu'il bossait à la BPM donc ça devrait aller (sauf si Bree lui avait menti et qu'il était à la VB en tant que hound). "C'est bien les sorciers gentils, on peut les mener à la baguette" ajouta-t-elle sur le ton de la femme qui savait de quoi elle parlait avant d'avaler trois toasts d'affilé qu'elle fit passer avec une gorgée de vin. "Il faudra que tu me le présentes" ajouta-t-elle avant de repenser à la caravane. "C'est lui qui s'installera chez toi, n'est-ce pas ?" Emphase sur la question, pour montrer qu'elle ne tolèrerait pas qu'il en soit autrement.