Red flag

ψ 30 juillet 2007 ψ
@Siham Al-Massri

Perdita avait quitté l’île et maintenant sa liberté la galvanisait. Elle avait l’impression de pouvoir tout faire, mais en même temps, la réalité se rappelait régulièrement à elle. En théorie, elle pouvait savourer sa liberté retrouvée, en pratique, elle risquait plus que jamais de se la voir arracher. Cette fois il n’y aurait plus d’alternative à la mort, elle en avait pleinement conscience ; si on l’attrapait, elle mourrait et après avoir survécu si longtemps sur l’Ile de la Mort, l’idée d’abandonner maintenant lui était intolérable.

Elle avait tenu pour revoir celleux qui lui étaient chers, ses adelphes, tous ses amis qui avaient du la pleurer et qu’elle ne pouvait plus attendre de revoir pour soulager leur peine. Elle avait eu la chance de s’en sortir sans blessure majeure ; seuls témoignages de l’enfer qu’elle avait vécus, ses cheveux qu’elle avait toujours portés longs avaient été grossièrement raccourcis pour faciliter sa vie dépourvue d’hygiène, et de vilaines cicatrices parcouraient désormais sa peau autrefois exempte de toute marque disgracieuse.

Perdita s’était enfuie en douce de la planque où on l’avait placée. Excepté à Winston, elle n’avait dit à personne qu’elle quittait la sécurité relative garantie par l’Ordre pour quelques heures, mais elle ne pouvait pas attendre plus longtemps avant de profiter du semblant de vie qu’elle venait de retrouver. A vivre sur l’île, elle avait oublié les plaisirs les plus élémentaires de la vie – manger en quantité suffisante, prendre une douche chaude, dormir d’un sommeil profond, ne pas souffrir des gerçures du vent – et les retrouver la laissait dans un état d’émotion conséquent. Ses proches et sa vie d’avant lui avaient manqué à l’en faire pleurer certains soirs, aujourd’hui, ça semblait derrière elle mais un poids dans sa poitrine lui rappelait que rien ne serait plus jamais pareil. Elle ne pourrait plus jamais arpenter les rues sans craindre d’y laisser sa peau, elle n’organiserait plus jamais de fête surprise pour les enfants de la DHS, elle ne serait plus qu’un poids mort pour l’Ordre à qui elle ne pourrait plus apporter d’informations.

Et maintenant elle était dehors, loin de l’Ordre qui l’avait mise à l’écart de tous les résistants de Gracefield qui avaient été sa béquille durant son enfer, seule avec une chance sur deux de se désartibuler en transplanant – elle avait bien remarqué que depuis qu’elle avait retouché à cette baguette donnée par l'homme qui se transformait en corbeau, tous ses sorts étaient ridiculement mauvais – et encore plus de possibilités de rencontrer une âme peu favorable à sa présence à Londres. Elle savait très précisément à qui elle devait rendre visite, mais choisir un ordre la plongeait dans un profond dilemme. Elle devait faire vite afin de réduire son temps passé à arpenter les rues, aussi décida-t-elle de mettre le cap sur le domicile le plus proche. C’était celui de Bree ; un frisson d’excitation la parcourue à l’idée de revoir son amie, une part d’elle avait même toujours espéré que celle-ci savait depuis le début qu’elle était en vie quelque part – peut-être l’avait-elle cherchée ? Perdita avait toujours pensé qu’on était parti à sa recherche.

Elle arpentait le trottoir en adoptant l’air le plus naturel du monde malgré les vêtements trop grands empruntés à Winston et le triangle doré qu’elle tentait de masquer derrière ses boucles châtain, un ongle dans la bouche et les iris balayant discrètement les alentours. Elle repensait à Joy et à ceux qu’elle n’avait pas revu ni sur le bateau ni à la Fawkes, toutes ces vies perdues qui s’accumulaient en un nœud dans sa gorge à l’en faire pleurer. Elle n’était plus très loin, malgré les mois passés, elle reconnaissait le quartier. Perdita pressa le pas dans sa hâte de revoir un visage qui lui avait manqué ; plus que quelques mètres et elle y était. Parmi les silhouettes des gens lambdas, une sortait du lot et ce n’était que maintenant qu’elle y faisait attention. Elle aurait reconnu les manières et l’attitude entre mille, parmi toutes les personnes qu’elle ne voulait surtout pas croiser, c’était peut-être une de celles qu’elle craignait le moins – elle ne lui avait pas fait de mal la dernière fois, c’était un signe encourageant ? – ce n’était pas pour autant qu’elle accueillerait son approche avec enthousiasme.

Perry chercha fébrilement un endroit où se cacher le temps que la silhouette passe mais rien ne semblait pouvoir la dissimuler. En désespoir de cause, elle s’engouffra dans une laverie automatique où deux appareils tournaient dans un roulement abrutissant. Il n’y avait personne, Perdita se terra contre les machines perpendiculaires à la porte, observa nerveusement l’autre côté de la vitre, sursauta violemment lorsqu'on passa le seuil. Ouvrant de grands yeux de bête traquée, elle se souvint avec un temps de retard qu’elle n’était plus désarmée comme sur l’île, qu’elle avait récupéré une baguette grâce à l’Ordre. Elle la braqua sur Siham pour l’empêcher d’approcher, fut envahie d’une bouffée d’angoisse lorsqu’elle se demanda ce que ferait la brune en comprenant que si Perdita n’était plus aux Battues, quelque chose s’était produit là-bas.

- Seems that we're bound to meet over and over again, dit-elle d’un ton qui se voulait confiant alors qu'elle cherchait furtivement du regard un moyen de s'enfuir.

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ψ 30 juillet 2007 ψ
@Siham Al-Massri

Sur une échelle de 1 à 10, Perdita atteignait un bon 9 en nervosité. Peut-être qu’elle avait eu tort de quitter l’Ordre, même pour quelques heures ; rien que le transplanage lui avait donné des sueurs froides tant ses capacités magiques étaient affectées par quoique ce soit qui ait pu se passer sur l’île.

De toute façon, rien n’était fait pour qu’elle se sente bien, de la mort de personnes qu’elle avait côtoyées pendant des mois dans des circonstances extrêmes donc propices aux rapprochements à l’inaccessibilité de sa magie, elle avait pourtant au moins la chance d’avoir son frère en permanence avec elle pour la raccrocher à sa nouvelle réalité quand certains n’avaient plus rien.

Elle avait encore du mal pourtant, elle craignait encore la tombée de la nuit et avait toujours le réflexe de noter les nouveaux jours en se réveillant comme elle avait l’habitude de le faire entre chaque battue, pour ne pas perdre le compte et essayer d’anticiper autant que possible la prochaine nuit d’horreur. Ça ne faisait que cinq jours qu’elle était sortie de l’enfer, c’était normal de ne pas être passé outre neuf mois sur l’île, pourtant Perdita aurait voulu s’en être déjà remise complètement et tout laisser derrière elle.

Revoir ses amies et sa sœur allait l’aider pensait-elle, cela lui redonnerait un semblant de normalité, même si elle était vêtue des vêtements trop grands de son frère et que sa vie était en danger rien que parce qu’elle marchait dans la rue. Tout allait s’arranger, elle reverrait Millicent, elle prendrait Esme dans ses bras – sauf que c’était Siham qui était apparue dans son champs de vision. Siham qui pouvait faire beaucoup de choses mais certainement pas aider l’esprit de Perdita à quitter l’île de Gracefield.

La sorcière eut comme un goût de déjà-vu alors qu’elle filait comme le vent pour échapper à son ex démoniaque, la seule différence était qu’elle avait maintenant une baguette pour se défendre. Une baguette aussi inutile que si elle avait tenu un pistolet à eau, Perdita s’en rendit compte après l’avoir dégainée. C’était tout de même un peu rassurant, rien qu’un peu ; elle avait nettement blêmit.

- Indeed, it must be fate.

Perdita l’emmerdait le destin, il l’avait envoyée lutter pour sa vie sur un caillou battu par les vents, maintenant il lui mettait dans les pattes la seule ex avec qui elle n’était pas en bons termes et qui en plus travaillait pour le gouvernement tout en ayant pour couronner le tout le mauvais goût de s'être amusée aux horror games. Perry en parlerait avec Winston, il adorerait bitcher avec elle.

- What on earth are you doing here ?

Pourquoi est-ce qu’elle criait même ? Perdita n’avait pas huit ans et elles n’étaient même plus ensemble. La sorcière fronça les sourcils, elle avait seulement un peu reculé de sorte à ce que son dos soit appuyé contre une machine à laver (pas son move le plus smart, elle l’admettait). Sa baguette n’avait pas bougé, Perry savait pourtant d’expérience qu’elle ne réussirait même pas un wingardium.

- I’m doing my laundry, rétorqua-t-elle avec aplomb et un brin de sarcasme.

Qu’est-ce que ça pouvait lui foutre à Siham de toute façon ?

- And you? You’re missing Gracefield already so you’re looking for people to chase?

La baguette fit un truc bizarre, un truc comme une ridicule pluie d’étincelles. Perdita fronça le nez, loin d’être heureuse d’autant contrôler ses pouvoirs qu’un bambin de cinq ans. C’était pathétique, Siham allait lui rire au nez, voire l’embarquer, voire la tuer dans une putain de laverie automatique. Elle n’aurait même pas revu ses amies entre temps.

- I'm gonna hit you I swear, menaça-t-elle.

Elle était incapable de magie mais Siham n'avait pas à le savoir pas vrai ? L'esbrouffe était une tactique comme une autre et en l'absence d'armes à sa disposition à Gracefield, Perdita avait appris à la manier avec habilité. Peut-être qu'elle réussirait à négocier sa sortie de la laverie sans encombres. Peut-être.

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ψ 30 juillet 2007 ψ
@Siham Al-Massri

C’était bien sa veine de 1) croiser quelqu’un 2) croiser Siham sur toutes les personnes vivant à Londres. Ça s’annonçait bien pourtant, elle avait réussi à transplaner sans dégats alors que ses lumos ne marchaient plus très bien et elle ne s’était pas encore perdue sur le chemin de chez un proche, sauf que voilà, elle venait de perdre du temps à fuir et plus elle s’attardait, plus les chances de croiser pire que Siham (y avait-il pire que Siham ??) grandissaient.

- Oh really?

- Va te faire cuire un œuf de dragon, marmonna-t-elle dans sa barbe.

Perry lui jeta un regard noir par en dessous, paupières légèrement plissées alors que l’autre se permettait de plaisanter quand Perdita craignait littéralement pour sa vie. La situation était complètement tordue et la sorcière ne savait pas trop comment y échapper. Peut-être qu’elle pouvait tenter l’apitoiement à base de grands yeux larmoyants, ça avait presque marché aux battues quand Siham avait décidé d’en faire sa proie, avec un peu de chance, ça marcherait mieux cette fois.

- I... I'm not.

Siham bégayait ? Perdita haussa légèrement les sourcils, se demanda très vite si c’était de la honte ou de la culpabilité ou un savant mélange des deux (probablement les deux), puis elle baissa les yeux sur sa baguette (enfin, sa baguette empruntée) pour la voir agir de son plein gré.

- Son of a banshee, murmura-t-elle avec dépit.

C’était la baguette qui était cassée ou juste Perdita qui avait régressé ? Vraiment, elle se serait passée des séquelles post Gracefield, comme si les traumas psychologiques n’étaient pas suffisants, il fallait que sa magie soit atteinte.

- With sparkles? I almost want to see it.

Et bien sûr, Siham n’allait pas faire comme si elle n’avait rien vu. Perry grogna, pleura mentalement l’illusion qu’elle comptait donner de sa capacité à affronter Al-Massri à armes égales ; en fait, elle était presque sûre que Siham avait compris qu’elle ne faisait pas le poids, pas comme si elle l’avait déjà fait de toute façon.

- You’d be surprised, rétorqua-t-elle pour garder la face alors qu’elle faisait plutôt grise mine.

C’était nul comme endroit pour mourir, un lavomatique. C’était aussi nul comme endroit où se faire capturer avant d’atterrir dans dieu savait quel nouvel endroit tordu le gouvernement aurait pu inventer pour torturer ses opposants.

- Let me go now, reprit-elle d’une voix ferme.

Elle s’en sortait bien pour le moment, elle n’avait même pas chevroté, comme quand elle ordonnait aux gamins récalcitrants de finir leur purée mousseline parce qu’ils n’auraient rien d’autre à manger avant longtemps.

- I just want to see my sister and some friends, my wand isn’t even working well... you don’t like easy targets don’t you?

Perdita avait engagé la mission apitoiement cette fois, parce que quelque chose lui disait que le rentre-dedans ne marchait pas vraiment avec Siham, pas comme la prendre par les sentiments (si elle en avait – elle en avait pas vrai ? Perdita les avait déjà vus, elle se raccrochait à ça). Au moins, l’autre sorcière venait d’adopter une posture moins offensive.

- Look, Perry, I don't want to hurt you. If I wanted to, you wouldn't have come back from Gracefield...

Ce n’était pas si rassurant que ça, sauf peut-être l’usage du surnom – Perdita se mordilla nerveusement l’intérieur de la joue sans baisser sa baguette inutile.

- I know it's not necessarily easy to believe but I care about you a little. I don't you to get killed just because the weather is nice and you want to go out... So maybe don't do your laundry in the middle of London?

- You think it’s fun for me? I’ve been stuck in an island with the bare minimum to survive and people trying to kill me every so often but now that I’m finally free I should stay calm and quiet? It would be convenient for you right? If every survivor stays hidden so you can pretend nothing ever happened? Guess what Siham, I’m done being bullied by people like you, siffla-t-elle.

Perry ne voulait pas de l’aide de Siham, elle lui avait fait du mal puis lui avait fait une peur bleue lors de cette battue, c’était bien le comble de l’entendre proférer des conseils maintenant que tout était fini.

- And stop caring about me, find yourself another lost cause.

Les yeux de Perry lançaient des éclairs agacés, vaguement boudeurs et encore un peu inquiets ; elle ne savait pas ce qu’il lui prenait à Siham, leur relation s’était terminée des années plus tôt et Siham n’avait jamais cherché à la revoir au point que cela n’avait pas semblé si improbable à Perdita que la brune veuille lui nuire lors des battues ; mais maintenant elle affirmait tenir à elle et Perry était confuse.

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ψ 30 juillet 2007 ψ
@Siham Al-Massri

Note pour plus tard : fuir comme la peste quiconque ressemblerait vaguement à Siham au cas où ce soit vraiment elle ; deux fois que Perdita la recroisait, deux fois qu’elle se disait que si c’était pour ça, ce n’était vraiment pas la peine. Elle la connaissait un peu trop bien Siham, résultat d’un bout de chemin fait ensemble et d’une capacité à disséquer l’esprit d’autrui  ou mieux, se mettre à sa place pour mieux le comprendre, quoiqu’il en soit, Perdita reconnaissait dans certaines réactions la fille qu’elle avait connue et aimée, mais pour d’autres, elle tombait des nues et envisageait la possibilité de s’être trompée sur son compte.

- No, I don't like that...

Au moins une chose sur laquelle Perdita pouvait toujours s’appuyer : Siham avait peut-être beaucoup de défauts mais elle suivait un code d'honneur. Qu’est-ce qu’elle avait été faire aux battues alors ? Perry considéra l’idée que cela ait été un genre de baptême malsain comme les sangs-purs savaient si bien les faire – et Siham ne l’avait pas blessée ce jour-là, ça devait compter au moins un peu.

- I know, dit-elle avec un sourire contrit, l’assentiment de Siham ayant réveillé une étincelle d’affection datant d’une époque où Perdita ne voyait que par elle.

C’était stupide, ce n’était surtout pas le moment ; elle n’avait pas à s’attendrir sur son ex probablement pas si terrible que ça (elle ne serait pas sortie avec sinon) quand celle-ci se trouvait pile entre la sortie et Perdita qui avait désespérément besoin d’éviter tout contact avec la VB.

Et soudain, toute l’affection se volatilisa pour laisser place à la colère qui s’était lovée dans la poitrine de Perry au fil des mois sur Gracefield ; cette colère, elle éclata en sourdine, sur un ton sec et tremblant mais mesuré, parce que Perdita n’explosait pas, elle sermonnait.

- Oh, don't get me wrong! When I say I care about you, I mean that it would bother me if people like me caught you and decided to interrogate you.

La sorcière serra les poings de frustration, pesta mentalement contre les coping mechanisms absolument déplorables que Siham déployait en permanence et qui rendaient folle Perdita.

- Oh but then why don’t you take your chance and kill me? It would be like killing two thunderbirds with one spell you know : people like you don’t get to interrogate me and you don’t have to care anymore! cracha-t-elle.

Elle n’y croyait pas une seconde à l’excuse de Siham, sauf qu’elle se répétait qu’elle s’en fichait, qu’elle pouvait bien utiliser tous les prétextes qu’elle voulait puisqu’elle n’irait pas lui nuire en fin de compte.

- You know, yesterday at work, we ran into one who wouldn't stay calm and quiet. And guess what, she's dead now!

Siham était piquée par les mots de Perdita donc Perdita comprenait que l’autre tenait bien plus à la voir en sécurité que ce qu’elle essayait de faire croire – Perry était toujours trop agacée pour entamer une démarche compatissante et pacifiste.

- How sweet, you want to protect me from the very people you live among!

Si ça ce n’était pas incroyable. Elle se faisait expliquer comment survivre dans un monde rendu invivable pour elle par la personne même qui prodiguait les conseils.

- You know what, have fun getting killed! Even though you're out of Gracefield, the hunt is just beginning!

Perdita la regarda mimer la cloche qui hantait ses nuits avec une moue dégoutée, elle secoua doucement la tête avec incrédulité.

- You’re horrible, déclara-t-elle.

Siham tourna les talons sous le regard accusateur de Perdita qui laissa retomber son bras armé le long de son flanc. Ses yeux se couvrirent d’une pellicule d’eau qu’elle chassa dans un reniflement avant qu’elle ne lise une affiche sur le mur pour chasser l’envie urgente de pleurer. Elle ne savait plus trop où elle en était, la peur de s'être faite prendre avait trop vie succédé au ressentiment et sa contrariété si bien que Perdita avait l'estomac noué.

Elle s’en voulait un peu maintenant que Siham n’était plus là pour alimenter sa colère, un peu au point qu’elle aurait voulu revenir sur ses paroles et peut-être même s’excuser. Il ne lui fallut qu’une microseconde de réflexion pour qu’elle s’élance hors de la laverie et se fige un instant sur le trottoir pour retrouver la silhouette de la brune. Elle la vit, elle la rattrapa et l’arrêta d’une main sur son bras.

- Siham! I’m sorry, you’re not a horrible person.

Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle cherchait là, à rassurer Siham, à se faire pardonner ou seulement à retrouver la sécurité d'avoir quelqu’un qui pouvait l’aider à ne pas se faire tuer, peu importait, elle avait seulement rattrapé Siham et fait glisser sa main dans la sienne.

- C’est juste que, ça me court sur la baguette de tout le temps être celle qu’il faut protéger et…

Elle passa sa main libre dans ses cheveux et sur ses joues humides, son regard tomba sur ses doigts accrochés à ceux de Siham et elle la lâche avant de reculer d’un pas.

- Anyway, take care.

Perdita lui sourit et jeta un œil autour d’elle pour s’assurer que personne ne faisait attention à elle. Enfin, elle se détourna et prit la direction de la première personne à visiter sur sa liste.