@Seamus Finnigan | JULY 2007
Il y avait un peu trop d'agitation à Sweet River durant les dernières semaines qui venaient de s'écouler. Tout cela pour la simple et bonne raison que c'était les dernières préparations pour la mission de sauvetage à Gracefield. Mission à laquelle Fitzgerald avait fait le choix de ne pas participer, pour des raisons pouvant sembler égoïstes (et qui l'étaient peut-être). Parce qu'il n'avait personne à aller sauver, du moins c'est ce que lui pensait. Et pas seulement pour cela, mais aussi parce que récemment, le garçon avait commencé à se laisser pas mal décourager au niveau de la guerre.  La principale raison de ceci était qu'il avait l'impression de se battre en vain, pour une cause perdue, pour une guerre sans fin. Quand il avait annoncé qu'il ne participerait pas, les gens avaient simplement retenu qu'il n'était qu'un égoïste qui ne prenait même pas la peine d'essayer d'aller sauver quelques personnes ou d'aider un minimum. On le lui a bien fait comprendre pendant les dernières semaines, si bien qu'il a fini par avoir vraiment du mal à quitter sa chambre, puis du mal à tout simplement quitter son lit. Dommage pour lui puisqu'il n'avait pas tellement le choix, sachant que les gens à l'Ordre n'étaient pas là pour passer la journée à ne rien faire, et que même s'il ne participait pas à la grande mission en cours, il pouvait très bien faire la chose qu'il avait l'habitude de faire : ravitailler une autre planque. Comme les autres étaient trop occupés à préparer leur mission, lui pouvait s'occuper de cette tâche-ci.

C'était Little Italy, où il devait aller aujourd'hui. Planque où il n'était pas retourné depuis le mois de mars, depuis qu'il avait revu Seamus en somme. Il avait réussi à négocier avec les deux autres personnes qui s'occupaient du ravitaillement aujourd'hui pour que lui n'ait pas besoin d'y aller, avait fini par se dire que ça lui ferait du bien d'avoir la possibilité de voir un ami qui ne lui crierait pas qu'il n'était qu'un égoïste. Ainsi, Fitz et les deux autres s'étaient retrouvés, tonnes de cartons à la main, à transplaner en direction de l'autre planque. En arrivant, le garçon s'était vite rendu compte que ça n'était pas Seamus qui s'occupait d'accueillir le ravitaillement aujourd'hui. Demandant où se trouvait le Finnigan, on lui avait répondu qu'il était dans le salon (en quelque sorte) de la planque, et c'est donc là que Fitz s'était rendu après avoir déposé tous ses cartons. Il rentrerait un peu plus tard. « Seamus ? Hey... - Il a l'air fatigué, Fitz, quand il s'avance vers l'autre garçon dans la pièce. - J'suis désolé de ne pas être revenu plus tôt. Comment vas-tu ? » Il pose la question qu'il n'a aucune envie que l'on lui pose en retour, pendant qu'il est en train de se tortiller les doigts dans tout les sens en parlant.

@Seamus Finnigan | JULY 2007
tw. anxiété.
Air un peu hésitant quand il arrive dans le salon de Little Italy et qu'il aperçoit, de loin, Seamus qui est assis sur un fauteuil. Y a de longues minutes qui passent entre le moment où il se décide à avancer pour aller vers l'autre garçon et celles où il venait juste d'arriver. Entre temps, il a hésité au moins cinq fois à faire demi-tour pour rentrer à Sweet River parce que c'était une mauvaise idée de venir ici, il s'est tordu les doigts dans tout les sens en réfléchissant et a finalement décidé de s'avancer timidement vers là où était le Finnigan. Petite voix quand il commence à parler au garçon en restant bien debout comme un piquet, visage qui a l'air de s'illuminer quand il voit celui qu'il a encore du mal à appeler de nouveau son ami. « Fitz ?! » Il a l'air étonné, Seamus, de voir Fitzgerald qui arrive ici. Et en même temps, il a raison de l'être parce que ça fait depuis mars qu'il est pas revenu ici, le brun. En tout cas, pas pour voir Seamus. « Ca va… Je bois en l’honneur de ce qui pourrait être ma dernière nuit sur terre. » Sourcils qui se froncent après la dernière phrase du garçon qui allait donc apparemment participer à la mission de sauvetage qui aurait lieu le lendemain. Mission qui hantait Fitz parce que lui n'y participait pas, que la plupart des gens dont ses amis allaient y participer et qu'il avait justement beaucoup trop peur de perdre ces derniers lors de la mission à Gracefield. Alors, il avait certainement pas besoin d'entendre ça venant de Seamus, surtout qu'il était venu là de base pour se changer les idées et penser à autre chose que le truc qui le hantait depuis des semaines. « Dis pas ça... Ça se passera bien. » Il l'espère, en tout cas. Et le pire, c'est qu'il va être là comme un con à attendre la fin de cette mission-suicide, à attendre d'entendre les noms de ceux qui ne reviendraient pas, de ceux qui auraient péris à la suite de la mission. Ça va être long cette attente, il le sait et n'a absolument pas hâte du tout. « Je suis content que tu sois là. » Sourire timide parce que ça fait plaisir d'entendre ça quand même. « J'suis content d'te voir. » Qu'il répond en prenant la bière que lui a tendu l'autre garçon, ça va lui faire du bien de boire un peu. « Vas-y installe toi. » Ainsi il s'installe sur un fauteuil en face de Seamus, ouvre sa bière, en boit une gorgée en observant le garçon en face de lui. « Fatigué ? » Les cernes qui descendent sous ses yeux en témoignent, du fait qu'il dort super mal depuis des jours et qu'il passe ses nuits à faire des cauchemars ou juste à ne pas réussir à dormir. « Hmh... Ouais... » Et il marmonne en continuant de boire la bière que lui a donné le Finnigan. Il a l'air un peu ailleurs, Fitz, semble pas tellement concentré par la conversation. « Donc tu participes à la mission à Gracefield toi... ? » Parce que de toute façon, c'est la seule chose à laquelle il arrive à penser donc autant en parler. C'est peut-être le meilleur moyen pour l'aider à aller mieux.

Ça lui fait peur, Fitz, l'idée de perdre qui que ce soit lors de la mission à venir et de ne l'apprendre que quelques jours après. Sans avoir pu dire au revoir. Sans avoir rien fait. Il sait que si ça venait à arriver, il s'en voudrait beaucoup trop. C'est bien la raison pour laquelle il ne veut pas que ça arrive. Mais c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles il aurait dû participer à tout ça, pour au moins être là ou essayer de sauver quelqu'un si jamais un accident arrivait. Dans ce genre de missions, on ne sait jamais ce qui peut arriver. « Je doute que ça se passera bien, mais j’espère qu’au moins, ça se passera. » Il n'aime pas du tout que Seamus dise ça, rien que de penser à la mort de l'un de ses amis de Sweet River lui donnait envie de vomir. Et ça se voit dans son regard pendant qu'il observe le sol et qu'il sombre dans ses pensées noires. « Ça se passera bien. » Qu'il répète, pas tellement dans le but de le faire comprendre au garçon face à lui, mais dans le but d'arriver à y croire lui-même. Lui, qui n'a pas l'habitude d'être optimiste dans n'importe quelle situation, essaye de rester un maximum positif par rapport à tout ça.

Puis, il pose ses yeux fatigués sur Seamus qui à l'air légèrement inquiet par rapport à l'état dans lequel est Fitzgerald. Et il a raison de l'être, parce qu'il ne va pas bien le garçon. Vraiment pas. « Une raison particulière ? » Oui. Mais, était-ce une bonne raison pour être dans un état pareil ? C'est lui qui était comme ça, mais c'est eux qui allaient risquer leur vie le lendemain dans une bataille qui allait être sanglante. « Non. Enfin, si. Mais... » Petite pause avant de continuer parce qu'il n'est pas tellement sûr d'avoir envie de parler de la réelle raison pour laquelle ça ne va pas. « C'est rien, c'est juste que la mission de demain m'inquiète. » Et c'est en partie vraie, mais ça n'est pas la seule raison. Le problème, c'est ceux qui se sont acharnés sur lui quand il a dit qu'il ne participerait pas à la bataille, en allant lui lancer des piques à la première occasion, en lui faisant comprendre qu'il était égoïste et ne méritait pas d'être protégé par l'Ordre. Qu'il n'était qu'un ingrat.

« Ouais, ma première vraie mission depuis mon retour… Ça sera l’occasion de montrer que je suis toujours un membre de l’ordre. » Il souffle, est maintenant sûr que l'autre garçon va risquer sa vie le lendemain et que c'est réellement peut-être la dernière fois qu'il le voit. Mais ça, il évite d'y penser et préfère se dire que tout ira bien et qu'il pourra prendre Seamus dans ses bras dans deux jours quand tout ça sera fini. « Tu feras attention, hein ? » C'est demandé sur un ton à la fois sérieux, mais à la fois rempli de doute et d'inquiétude. Peut-être que la relation qu'il a avec Seamus n'est plus la même qu'avant son départ, mais ça ne veut pas dire qu'il a envie de le perdre.

Il n'y a rien qui l'empêche de changer de décision, s'il en a envie, Fitzgerald, il a encore l'opportunité de choisir de participer à la mission de sauvetage. Rien que pour aider un peu. Si ça permet de faire partir toute cette culpabilité, si ça fait arrêter les regards mauvais de certains. Des semaines qu'on essayait de lui mettre en tête que la seule raison pour laquelle il ne se bougeait pas un minimum est qu'il n'était qu'un gars égoïste qui ne pensait qu'à sauver sa peau. Alors que, le garçon, il était juste complètement effrayé par tout ça. Parce qu'en sept ans passés à Sweet River, c'était sûrement la première grande mission qui allait avoir lieu (genre vraiment grande mission) et que lui, ce qui l'inquiétait le plus, le truc qui le hantait rien que d'y penser, c'était l'idée d'avoir à observer ses amis, ceux avec qui il co-habitait depuis des mois, des années, mourir devant ses yeux, sans qu'il ne puisse rien y faire, sans même pouvoir les sauver. « Je vois, je pense que ça inquiète un peu tout le monde tu sais. » Évidemment que ça inquiète tout le monde. Et lui, il était là à faire comme s'il était le plus inquiet alors que le lendemain, pendant que les autres seraient là, à risquer leurs vies, lui il lirait tranquillement un livre à Sweet River en attendant. « Je sais. » Regard qui ose même pas se poser sur Seamus, parce que maintenant il a honte. Puis, peur aussi, de voir le même regard qu'il avait vu venant des autres quand il avait dit qu'il ne participerait pas à la mission. « Oui, comme toujours. » Il valait mieux être sûr que Seamus ne ferait pas de conneries juste pour prouver qu'il était loyal, parce qu'avec lui c'est ce à quoi il fallait s'attendre. Et cette idée ne plaisait absolument pas à Fitz. « Après, je t’avoue que j’ai surtout envie de rattraper mes erreurs. » Ça, c'est exactement le genre de phrases que le brun n'avait aucune envie d'entendre. « Ça veut pas dire que tu dois mourir pour ça. » Qu'il lance, ton sec et les yeux qui se posent finalement sur Seamus. « C'est pas en mourant pour les autres que tu rattraperas tes erreurs, Seamus. » Il faut bien que quelqu'un se décide à le lui dire, parce que visiblement le Finnigan a décidément du mal à bien se le mettre dans la tête. « Je te jure que si tu ne fais pas attention - ... » Et il ne va même pas au bout de sa phrase, parce que de toute façon, ce qui arrivera si Seamus ne fait pas attention, il le sait, Fitz. Il ne pourra même pas lui gueuler dessus si ça arrive.

Ça n'a jamais été un gamin très courageux, Fitzgerald, et il faut croire que ça n'a pas beaucoup changé depuis. À part décider de rejoindre la résistance (sans vraiment avoir d'autres options s'il ne voulait pas finir par bosser pour le ministère comme le reste des gens de son espèce), qu'est-ce qu'il a fait d'autre ? Il ne s'est jamais lancé dans une grande mission ou quelque chose du genre, il a toujours été celui qui regarde les autres partir en leur disant que ça ira puis à continuer de ne rien faire, de faire pousser ses légumes et de les amener à Little Italy ou à une autre planque, en espérant que ça se passera bien pour ceux qui vont sur le terrain et risquent leur vie. C'est pas le membre le plus utile de l'Ordre, ça, c'est sûr. Et à côté, y a Seamus qui va vouloir se la jouer grand gaillard courageux qui veut sauver tout le monde, l'opposé de Fitz, en quelque sorte. Les opposés s'attirent comme on dit. En soit, ce qui lui fait peur, c'est pas tant que l'autre garçon participe à la mission, c'est le fait que s'il est parfaitement sûr que l'autre va se la jouer trop vaillant et fort, et ça risque de lui attirer des ennuis. Et, le brun, il ne veut pas entendre le nom de Seamus avec ceux qui auront péris pendant la bataille - parce que y en aura forcément, des gens qui vont y laisser leur vie, et il espère que son ami n'en fera pas partie (ça serait plus simple s'il pouvait n'y avoir personne qui mourrait lors de la mission, mais ça devait sûrement être trop demandé). « Je te rassure Fitz, je préfère rester en vie. - Bah encore heureux. » Il manquerait plus que ça, que justement Seamus ait envie de périr lors de la mission. « On ne se débarrasse pas d’un Finnigan aussi facilement ! » La remarque fait sourire un peu. Mais, pas assez pour détendre complètement l'atmosphère toute tendue. L'ambiance risque de rester comme ça jusqu'à ce que tout ça soit terminé et que ceux qui rentreraient vivants de la mission soit sains et saufs (avec Seamus dans le lot, évidemment). « Si tu le dis ... » Il a quand même pas l'air super convaincu, Fitz, mais cela ne veut pas dire qu'il ne croit pas en les capacités de défense de Seamus, il est juste inquiet. « Et si je reviens j’ai quoi ? - J'sais pas. Ta vie, j'dirais ? C'est déjà pas mal. » Puis, peut-être que s'il revient (et il reviendra, c'est obligé, il n'a pas le droit de ne pas revenir), il aura aussi le vrai pardon de Fitz pour être parti sans rien dire pendant beaucoup trop longtemps à ses yeux, même si en partie, il l'a déjà ce pardon. Sinon, Fitzgerald, il ne serait pas là à être beaucoup trop inquiet à l'idée que Seamus s'en aille le lendemain pour une mission-suicide. « Essaye de revenir en un seul morceau aussi, si tu peux. » Si c'est pas trop demandé. « Tu m'en veux, toi, de pas y aller ? » Parce qu'il aimerait bien pouvoir être rassuré en se disant qu'il y a au moins une personne qui ne lui en veut pas pour ça.