july 2007 | @Conan Lee
Ça commence à faire quelque temps que y a toujours beaucoup d'agitation à Sweet River. C'est le moment des derniers préparatifs pour aller faire tomber les Battues, donc forcément ça bouge et ça parle beaucoup dernièrement. Tu fais partie de ceux qui ont décidés de ne pas y participer. Pur égoïsme, simplement parce que tu n'avais personne à aller sauver là-bas. Et que t'avais aucune envie d'aller risquer ta peau pour rien. On te l'a déjà dit que c'était vraiment égoïste venant de toi, que tu ne pensais qu'à toi-même et que t'aurais pu aider un minimum. Ça ne t'a pas fait bouger d'un pouce. Et dans tout les cas, les trois derniers jours qui venaient de passer, tu n'as pas vraiment eu l'occasion de bouger tant que ça. Il fallait que tu restes avec Conan, puisque, comme souvent, il était dans l'une des périodes où il avait besoin d'un peu plus de soutien que d'habitude pour tenir. Les périodes où il n'allait vraiment pas bien, qu'il passait les journées à ne rien faire et simplement à déprimer. Forcément que ça te faisait mal de le voir dans un état pareil, c'était ton ami. Depuis longtemps maintenant, en plus. Dans les moments comme ça, tu te retrouvais à devoir le forcer à manger, à se lever, à faire au moins un truc de sa journée. Tu essayais toujours d'être le meilleur soutien possible, pour le voir sourire un peu au moins. Des fois, ça marchait et des fois, non. Alors, dans les périodes comme celles-ci, tu restais simplement à côté de lui toute la journée. Pour le surveiller, en quelque sortes. Sans forcément que vous discutiez, mais juste pour qu'il ait une présence à ses côtés.

La journée, elle était passée vraiment doucement. Conan, il avait à peine à bouger et il n'avait même pas mangé. Toi, tu avais lu un bouquin toute la journée sans vraiment manger non plus. Et quand t'as commencé à avoir un peu faim, t'as fini par aller chercher un petit truc que tu partagerais avec ton ami, ça le ferait manger un peu au moins. « You should eat, Conan. Please. » T'as pas vraiment vérifié s'il t'avait écouté, ou pas, puisque tu t'étais vite replongé dans ta lecture. Les minutes passent, doucement, aucun signe du garçon à côté de toi qui ne bouges pas d'un poil. Toi aussi, ça te rend triste. T'as jamais aimé voir les gens que tu aimes souffrir, vraiment pas. Et le fait que Conan aille aussi mal, te faisait mal aussi. « Are you okay ? » T'as finis par poser ton livre dans un coin, parce que l'autre garçon avait vraiment l'air de ne pas aller bien.

tw gros épisode dépressif

Les jours s'écoulent dans une lenteur monstrueuse. Ses muscles se figent au fil des secondes, statue de sel réfugiée sous les draps rassurant de sa chambre. Conan est épuisé. Conan veut s'endormir et ne plus se réveiller. Conan a honte, parce qu'il n'arrive même pas à se nourrir sans l'aide de personne. Être dépendant des autres, c'est rageant ; et ça le conforte dans cette sensation qu'au fond, il n'a pas de réelle utilité autre que de ralentir ses camarades. Tout le monde se prépare pour la mission de sauvetage, ils ont des vies entre les mains, et il n'arrive même pas à sortir de son lit. Il se déteste. Roulé en boule contre son matelas, Conan se hait de toute son âme. Il serre son oreiller mouillé de larmes silencieuses cachées à la vue de Fitz, qui n'a presque pas quitté son chevet.
Ce n'est pas quelque chose avec laquelle il peut apprendre à vivre en harmonie, parce que ça le dévore de l'intérieur et l'empêche de faire tout ce qu'il voudrait faire. Les voix grignotent sa peau et le tirent sous l'eau malgré ses tentatives vaines de rester à la surface. Les vagues l'engloutissent à chaque fois qu'il tente de se débattre, chantent à ses oreilles qu'il est bien mieux là, loin de tout, froid et vide.

Peut-être qu'elles ont raison.
A quoi bon s'accrocher ?

"You should eat, Conan. Please." Il a envie de dire non, Conan. De lui dire qu'il n'a pas faim. Parce que tout a le goût de terre dans sa bouche. Qu'il n'arrive même pas à ouvrir la bouche pour parler, alors mâcher lui semble impossible ; même ouvrir les yeux est un combat. Et respirer est un effort de plus, là où ça ne devrait pas. Mais il ne parvient pas à prononcer ces mots - chaque souffle qui s'échappe de sa bouche est un éclat de vitalité qui lui échappe. "Are you okay ?" I'm not. Il ne peut pas se résoudre à répondre ça à Fitz ; parce qu'il est là, parce qu'il ne le laisse pas seul, parce qu'il s'occupe toujours de lui. "Hm." Le son est étouffé par la couette sous laquelle il est resté caché toute la journée, à l'abri du monde extérieur, des regards, des autres. Son cocon de protection où il se sent en sécurité de tout danger. If I keep my eyes closed, everything will stop. Une échappatoire égoïste à la réalité qui lui broie les trippes. "Yes." parvient-il finalement à répondre, après de longues secondes passées à se tirer de son mutisme. Il relève les yeux et croise ceux de son ami, penché au-dessus de lui, les pupilles remplies d'inquiète. Le cœur de Conan se serre un peu plus, s'enfonce dans sa poitrine alors que la culpabilité le ronge. My fault. I hate myself.
L'attention du selkie se pose finalement sur l'assiette laissée sur la table de chevet. La simple vision des quelques snacks l'épuise mais, dans un effort qui lui paraît alors surhumain, il tend le bras et se saisit d'un cookie. Avec un geste qui lui semble duré une éternité, il le porte à sa bouche et croque dedans (à contrecœur, mais si ça peut rassurer Fitz, l'effort en vaut le coup). C'est long, il y va à toutes petites bouchées, mais il parvient à le finir en quelques minutes. "It's good." Liar. Ses papilles sont atrophiée et chaque bouchée est similaire à une gorgée de ciment ; mais il se force, parce qu'il ne veut plus voir cette expression sur le visage de Fitz. Le brun jette un oeil à la fenêtre ; le ciel est clair, il entend des voix dehors - le camp est actif, contrairement à lui. Sa culpabilité n'en est qu'encore plus alourdie (l'impression d'être un poids, inutile et obsolète). "Did you sleep ?" demande finalement le sorcier à son ami, inquiet à l'idée que ce dernier se soit négligé pour garder un œil sur lui comme c'est déjà arrivé par le passé. Il tapote le matelas pour l'inviter à s'asseoir et le regard jusqu'alors vide et engourdi s'illumine légèrement à la vue du livre posé dans un coin. "What are you reading ?"

july 2007 | @Conan Lee
Journée qui semble durer une éternité, pas que ça le dérange de rester avec son ami, c'est juste que de le voir dans un état pareil, ça lui fait mal au coeur. Pourtant, il reste, Fitzgerald, parce qu'il refuse de laisser Conan seul comme ça alors que celui-ci a justement besoin de soutien dans les périodes pareilles. Sentiment d'inutilité face au selkie qui n'a rien fait, ni mangé, de la journée, il lui ramène une petite assiette avec des cookies. Pour essayer de lui faire avaler un truc au moins, puis parce que les cookies ça fait sourire normalement. Le sorcier bouge pas d'un poil, même quand Fitz lui dit qu'il devrait manger un peu, pendant qu'il reprend son bouquin et sa lecture. C'est bien la seule chose qu'il peut faire de toute façon, parce qu'il a déjà essayé de faire parler l'autre garçon pour qu'il lui explique ce qui n'allait pas, mais il ne semblait jamais avoir envie de le faire. Alors, Fitz, il se contente de lever de temps en temps les yeux hors de son livre pour vérifier que Conan va à peu près bien, finissant par le lui demander quand il en a marre de ne pas être capable de se concentrer sur son livre parce qu'il est beaucoup trop inquiet pour son ami. « Hm. » Soupir qui s'échappe alors qu'il décide de poser son livre sur le sol, à côté de là où lui est resté veiller sur Conan toute la journée et toute la nuit. « Yes. » C'était évident qu'il n'allait pas vouloir répondre que non ça n'allait pas. Mais, en même temps, le brun avait posé la question en étant déjà presque sûr de la réponse. « No, you're not. » Et il se lève pour aller au bord du lit de Conan, passer sa tête vers l'endroit où il est tourné pour checker son état. He's not okay and I can't do anything about it. « Talk to me, Conan, please... » Lui il se met à culpabiliser à force, pas parce qu'il se dit que c'est de sa faute, simplement parce qu'il ne peut rien faire pour l'aider à aller mieux. Qu'il aura beau lui raconter des blagues, changer de sujet, lui faire manger les trucs qu'il aime ou peu importe, ça changera pas. Et il le sait déjà, ça, Fitz. C'est loin d'être nouveau, sauf que ça fait encore un peu plus mal chaque fois qu'il y pense. Il s'éloigne un peu après avoir observé quelques secondes l'état de Conan, et après ça, justement, celui-ci décide d'enfin prendre un cookie. Et ça fait sourire Fitz.

« It's good. » Il allait sourire. Il allait, jusqu'à ce qu'il voit le visage du sorcier qui semblait dégouté par les cookies, même si Fitzgerald il sait bien que ce n'est pas les cookies le problème. « Right... » Qu'il marmonne à voix basse en prenant un cookie à son tour, peut-être que ça motivera Conan à en prendre un deuxième. « Did you sleep ? » Il s'assoit sur le bord du lit, à côté du garçon qui lui a laissé une place, essaye d'éviter la question puis se dit qu'il vaut mieux mentir qu'inquiéter le selkie. « Yeah, but just a bit 'cause I wasn't really tired. » Mensonge, il n'a pas fermé l'oeil durant la nuit dernière et a continué à lire jusqu'à en avoir mal à la tête. « What are you reading ? » Sourire qui éclaire son visage quand le garçon lui pose la question. « A Study in Scarlet, it's the first book of the adventures of Sherlock Holmes. You should read it, if you haven't already ! » Puis comme ça ils pourraient échanger à propos du livre après. Et si Conan se mettait à lire, ça lui permettrait de faire un truc de sa journée et donc de ne pas juste rester allongé dans son lit sans rien faire. Maybe I can help him after all. « Thank you for eating that cookie. » Faut bien l'encourager, comme ça y aura peut-être un petit sourire sur ses lèvres. « You know, I'm here for you if you need somebody. I'm not leaving you. »

tw gros épisode dépressif, idéalisation du suicide

"No, you're not." Exactly, so please leave me alone and let me sleep qu'il a envie de répondre, mais il se mord la lèvre. Ce n'est pas lui qui parle, ce n'est pas ce qu'il pense. La fatigue le rend amer - et plus il s'enfonce, plus il se hait. Il aimerait pouvoir se secouer, Conan. Se sortir de cet état végétatif auquel il n'arrive pas à échapper ; ces pensées noires fugaces qui lui retournent le cerveau, qui gèlent le sang dans ses veines et atrophient ses muscles. Conan aimerait vraiment aller bien. "Talk to me, Conan, please..." Toujours pas de réponse. Ses yeux piquent, s'humidifient alors qu'il réprime les larmes de toutes ses forces, caché sous sa couette ; mais il ne parvient pas à en arrêter quelques unes, qui vont tremper l'oreiller.
Fitz est là, à côté de lui. Toujours à veiller sur lui. Ca devrait le rassurer, lui faire du bien ; mais ça ne fait que l'enfoncer un peu plus dans cette idée qu'il n'est pas fichu de faire grand-chose seul. Toujours à dépendre des autres, à devoir être surveillé - à inquiéter ses proches, leur faire du mal. Conan déteste cette sensation. I wish I was strong. Mais il n'est pas fort, Conan. Il est enfermé dans une prison de sel, scellé dans son propre corps qui s'enfonce un peu plus sous terre à chaque lune. Et il ne sait pas combien de temps il pourra encore tenir - le poids sur sa poitrine ne fait que devenir plus lourde. Et la voix de maman aussi .. Come back home qu'elle susurre dans son esprit, tendant ses bras faits d'écume et de sel de mer, come, my son, for you've suffered enough. I've missed you so much. Et oh, qu'elle lui manque aussi, maman. Ce qu'il aimerait pouvoir la retrouver et se blottir dans ses bras, abandonner la terre et se perdre dans les vagues pour toujours. Il n'aurait plus mal. Il n'aurait plus de pensées pour le torturer.

Mais à chaque fois qu'il se décide presque à le faire, le visage de tous ses proches revient le hanter. Le regard inquiet de Fitz leur fait écho à tous, miroir de leur affection.
Il ne peut pas leur faire subir ça. Pas quand ils s'accrochent autant à lui ; il leur doit bien d'essayer. Encore un peu. Hang on, Conan.

Il a envie de vomir le cookie qu'il vient d'avaler - il pèse une tonne sur son estomac à peine actif. Tout son corps tourne au ralenti, même les mots qu'il prononce semblent prendre une éternité à se former. Fitz prend un cookie lui aussi, et Conan le regarde manger, presque avec envie. C'est une action si simple, et pourtant, il ne parvient même pas à l'effectuer sans être vidé de son énergie. Fitz s'installe au bout du lit, et le selkie peut alors observer ses traits avec plus de précision - ils sont tirés, et les cernes ne passent par inaperçu. "Yeah, but just a bit 'cause I wasn't really tired." We're both liars pense Conan, sans pour autant contredire son ami. Qui est-il pour lui faire la morale, quand lui-même lui ment éhontément en lui prêchant qu'il va bien ? "Sure. Well, maybe you should go to sleep early tonight." qu'il fait dans un murmure en ramenant ses genoux contre lui, les jambes toujours sous la couverture. Il pose son menton sur ces derniers, avant de pencher légèrement la tête vers le livre qui attire son attention. A sa question, Fitz sourit (il a un beau sourire lumineux, Conan a l'impression d'avoir un morceau de soleil juste en face de lui ; ça brille, c'est intense - il aimerait pouvoir sourire comme ça). "A Study in Scarlet, it's the first book of the adventures of Sherlock Holmes. You should read it, if you haven't already !" Il hoche doucement de la tête, remonte un peu la couette et finit par croiser les jambes. "Let me know when you're done reading it, I'll definitely give it a try." Cela fait longtemps qu'il n'a pas lu, c'est qu'il n'a pas réellement eu le temps - et dans le futur, avec les événements qui arrivent, il en aura encore moins. Et puis, ça a l'air de faire plaisir à Fitz - il peut bien essayer de faire cet effort.
"Thank you for eating that cookie." Silence. Le selkie se tord les doigts (il n'a pas envie de lui dire qu'il a peur de le recracher sous peu, s'il n'arrive pas à passer outre la sensation qu'il pèse une tonne dans son estomac). Alors, il se contente de hocher de la tête, se mord la lèvre inférieure sans un bruit. Il a juste envie de pleurer : il est pitoyable. Mais les mots de son ami son apaisants, quelque part (sans pour autant faire taire la petite voix dans sa tête qui lit dit et répète qu'il ne vaut rien). "You know, I'm here for you if you need somebody. I'm not leaving you." Pendant un long moment, Conan ne dit rien. What is there to say, anyway ? Il fixe le ciel par la fenêtre, bleu et nuageux ; un rayon de soleil passe et caresse son visage. Un soupir lui échappe alors qu'il ferme les yeux. "Thank you." qu'il murmure, avant de rouvrir les yeux. I'm here for you. I'm not leaving you. C'est ce genre de mots qu'il aurait voulu entendre plus souvent, plus jeune ; peut-être qu'il n'aurait pas tourné comme ça. Et Fitz les prononce avec tellement de simplicité et de sincérité qu'il s'autorise à le croire, à lui faire confiance. Il a bien le droit, n'est-ce pas ?

Conan a un instant d'hésitation. Il a beaucoup de choses sur le coeur, beaucoup de choses qu'il aimerait dire ; mais les mots semblent si peu fidèles à ce qu'il ressent. Dans le fond, il sait qu'il ne sera jamais capable d'expliquer ses émotions à quelqu'un qui n'est pas comme lui. Un selkie, or whatever they want to call us. Ce sont des maux qui ne peuvent pas se transcrire par des mots. "It's just ... the voices, the sea, my thoughts, everything ... it's too much." Sa voix tremble sur les derniers mots ; il prend quelques secondes pour se ressaisir, parce qu'il sait que s'il fond en larmes, il ne pourra pas s'arrêter. Il n'ose même pas regarder Fitz, alors il se contente de fixer le ciel. C'est plus simple ainsi. "I keep telling myself that's I should get used to it. Because it's part of who I am, and it'll never go away." Fatalité, destin, appelez ça comme vous voulez. Les mots sont vides de sens. "I wish I could get used to it. But it's hard." Il triture un pan de la couette entre ses doigts, pour ne pas perdre pieds. Ca lui permet de garder l'esprit fixe ; un rappel à la réalité.
Finalement, le selkie tourne la tête et plante son regard dans celui de son ami - embué de larmes qui ne parviennent pas à couler, comme figées. "Every single day I wake up feeling emptier." And it's exhausting. I'm tired, Fitz. So tired. "And no matter how hard I try to fill that hole, it keeps getting bigger. That's scary." Un sanglot lui échappe, fait trembler ses épaules, mais toujours pas de larmes. Il s'accroche comme il peut. "That's not because I don't feel loved, or because I have no one to talk to. I have amazing friends, like you. Friends that I love." Le visage de Zayd se dessine dans son esprit. Someone I love. Si seulement c'était suffisant pour aller mieux. C'est le visage du Selwyn qui prend le plus de place dans son esprit, chaque fois qu'il tente de se donner des raison de continuer à avancer. A vivre. C'est son visage aussi qui prend le dessus sur celui plus flou de sa mère, quand les souvenirs et la voix de cette dernière prennent trop de place dans ses pensées.
La voix se fait un peu plus claire, tranquille. Porteuse d'une réalité à laquelle il aimerait pouvoir échapper. Chaînes faites de corail et d'algues qui ne cessent de le tirer dans la direction opposée. "People like me .. that's what we get for living between two different worlds. We're bound to wander between land and sea. It's exhausting." tente-t-il d'expliquer, sans pour autant réussir à complètement traduire ce qu'il ressent. Les explications semblent si vides lorsqu'elles s'échappent de sa gorge. "It's just who I am, Fitz. I can't be fixed." There's nothing to do. Absolument rien. I just have to bear with it 'til the day I die - if I don't end it all myself before that. Une larme tranche le rivage de sa pommette, parcourre sa joue jusqu'à s'écraser sur la couette. "But thank you for trying." souffle-t-il avec un sourire triste ; il est reconnaissant envers Fitz d'essayer, d'être là, de ne pas le traiter comme un poids. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Ils ont été nombreux à lui tourner le dos, à soupirer, à ne pas comprendre.

Il est assis sur le lit, Fitzgerald, regard inquiet posé sur Conan alors que celui-ci ne se décide toujours pas à ouvrir la bouche plus que pour marmonner quelques mots et manger un cookie. Évidemment que ça l'angoisse de voir son ami dans cet état, de savoir qu'il n'y a rien qu'il peut faire pour aider qui n'est pas simplement rester assis comme un idiot au bout de la pièce et attendre. C'est la seule chose qu'il peut faire, c'est tout. Et ça le rend malade. I'm so useless. Parce qu'en plus de ne pas savoir comment aider son ami à aller mieux, le garçon n'est pas non plus utile en vue de la mission qui se prépare pour aller faire tomber les Battues. Il n'y participerait pas, décision qu'il avait prise dès le début quand ça avait commencé à faire écho dans Sweet River qu'une grande mission se préparait. Une mission qui s'annonçait dangereuse, et Fitz il n'aimait pas ça. Donc, il avait choisi de ne pas y participer. Ça lui avait attiré les foudres de ceux qui avaient prévus d'aller combattre au péril de leurs vies, qui lui avaient bien fait comprendre que ça n'était pas la bonne décision. He feels like shit since. Et c'est pas génial de se sentir comme ça quand on est censé rester fort pour ses amis. Parce qu'il doit rester un minimum positif pour Conan, pour l'aider à aller mieux. Pour essayer au moins, parce qu'il refuse de le laisser seul dans un état pareil. Il restera avec lui pendant des semaines s'il le faut, mais il ne le laissera pas seul. C'est une chose qui est sûre.

L'assiette de cookies qu'il a amené pour Conan lui fait envie maintenant, donc il en prend un comme ça peut-être que ça donnera en plus l'exemple à l'autre garçon. Puis, quand il termine de manger son petit cookie, il y a Conan qui lui demande s'il a dormi cette nuit. Il ne veut pas mentir, Fitz, mais c'est mieux que de dire la vérité et d'inquiéter le selkie qui a d'autres choses dont il doit se préoccuper. Ainsi, il répond que oui, mais juste un peu, alors qu'en réalité il a lu toute la nuit en jetant des coups d'œils vers le garçon allongé sur son lit. « Sure. Well, maybe you should go to sleep early tonight. » Il souffle, Fitzgerald, parce qu'il a bien compris que Conan veut rester seul. Ou ne veut juste pas embêter le lycanthrope. Sauf que la chose que Conan doit comprendre, c'est que Fitz ne le laissera pas seul. Pas tant qu'il y aura eu un vrai sourire sur ses lèvres et qu'il ira à peu près mieux et qu'il en sera sûr et certain. Que ce soit dans quelques jours ou dans plusieurs semaines. « Yeah right. Don't try to make me leave, I'm staying. » I'm not leaving you until you're okay, qu'il aurait voulu dire, mais qu'il n'a pas fait parce qu'après Conan il va vouloir faire semblant que tout va bien d'un seul coup. Donc, il s'est contenté d'un truc plus court, mais assez pour faire comprendre au selkie qu'il restait et resterait là. Puis, il lui a posé sa question à propos du livre qu'il lisait - qu'il avait déjà lu des dizaines de fois en vrai, mais en même temps, en sept ans, il a eu le temps de relire des centaines de fois chacun des livres présents à Sweet River. Y a un joli sourire qui est venu éclairer son visage pendant qu'il répondait à la question du garçon, content de voir que ça avait l'air de l'intéresser. « Let me know when you're done reading it, I'll definitely give it a try. » Et là, le sourire s'agrandit dix fois plus. Limite, il peut lui donner le bouquin maintenant comme il le connaît déjà par coeur puis que ça peut peut-être permettre au garçon de se changer les idées. « Actually, I've already read it a couple times so I can give it to you now if you want. » Puis, il dit le truc qui gâche un peu l'ambiance. Il remercie simplement Conan d'avoir mangé un cookie, parce que ça fait plaisir à Fitzgerald de voir son ami manger un truc quand il n'a rien avaler de la journée. Mais ça fout un gros blanc, sûrement parce que le selkie n'avait aucune envie de manger ce cookie de base. Et que ça lui rappelle juste le truc qu'il n'avait aucune envie de faire, mais qu'il a simplement fait pour faire plaisir à Fitz. Donc, pour casser le silence, il finit simplement par redire à Conan qu'il est là si jamais il a besoin de quelqu'un et qu'il ne le laissera pas, no matter what. « Thank you. »

Nouveau silence, et ça l'embête un peu, Fitz, parce qu'il n'aime pas ruiner l'ambiance comme ça juste en parlant. Après, il se sent coupable - même si c'est pour pas grand-chose. « It's just ... the voices, the sea, my thoughts, everything ... it's too much. » Et il y a Conan qui décide enfin de s'ouvrir, donc Fitzgerald tourne à nouveau sa tête vers le garçon et le laisse parler. « I keep telling myself that's I should get used to it. Because it's part of who I am, and it'll never go away. » Not to make this about himself, mais ça avait été la même chose pour Fitzgerald après sa morsure, en dernière année à Hogwarts. C'était différent, oui, mais au fond, il pouvait quand même comprendre. « I wish I could get used to it. But it's hard. » Il pose sa main sur l'épaule de Conan en guise de soutien, avec un petit sourire pour lui montrer qu'il est là. « I wish you shouldn't have to get used to it. » Qu'il lui dit, air vraiment désolé sur le visage. « Every single day I wake up feeling emptier. » Il connaît ce sentiment, Fitzgerald, de se sentir vide à l'intérieur. Et c'est loin d'être quelque chose d'agréable, il le sait. « And no matter how hard I try to fill that hole, it keeps getting bigger. That's scary. » Ça fait si mal de le voir dans cet état, mais au moins Conan parle enfin et ça, c'est le truc qu'attendait le plus Fitz. « That's not because I don't feel loved, or because I have no one to talk to. I have amazing friends, like you. Friends that I love. » I wish it could be easier, qu'il aimerait bien dire, Fitz. Mais ça ne sort pas, alors il continue juste de laisser Conan parler, de le laisser se libérer de ses mauvaises choses pour que peut-être ça l'aide à aller un peu mieux. « People like me .. that's what we get for living between two different worlds. We're bound to wander between land and sea. It's exhausting. » Et ça, il aimerait pouvoir comprendre, voir ce que cela fait pour un peu mieux l'aider à se sentir bien, mais c'est impossible. Il est différent de Conan, Fitz. « It's just who I am, Fitz. I can't be fixed. » I wish I could help you, I wish I could change the way you feel, I wish you could be okay. « But thank you for trying. » Il aimerait pouvoir changer les choses. Il aimerait tellement. « You don't need to be fixed, Conan. There's nothing wrong with you. » Qu'il commence par dire. « I wish I could understand how hard this is for you, I'm sorry that I can't. So sorry. » Et maintenant il se met à s'excuser pour quelque chose qui n'est absolument pas sa faute. Mais, il s'en veut de ne pas réussir à comprendre, de ne pas pouvoir aider, de ne pouvoir rien faire qu'être là assis sur un lit à écouter Conan raconter ses problèmes que Fitz ne peut même pas essayer de changer. « I swear it'll be okay one day, Conan. I swear. Maybe not today or tomorrow, but one day. » Il en est sûr, Fitz, refuse de se dire le contraire.

tw gros épisode dépressif, mention de suicide, abléisme intériorisé, intrusive thoughts

La première chose que Conan se dit, alors que les mots lui échappent, c'est qu'il ne parvient à mettre en voix que la moitié à peine de ce qu'il ressent. Les sons qui filent entre ses lèvres pour former des phrases lui semblent creux, lifeless - parce que lui-même ne parvient pas réellement à comprendre tout ce qui lui retourne les entrailles et gèle ses os. Le sel de mer pourri ses poumons et le tire un peu plus dans les tréfonds de la mer de son esprit chaque jours ; just give up already - et il continue de s'accrocher, à tenter de remonter vainement à la surface. La main de Fitz sur son épaule lui arrache un frisson ; plus parce qu'il est tout engourdi que par réelle surprise. " I wish you shouldn't have to get used to it." Lorsque Conan glisse le regard vers son ami, il ne peut voir que l'expression désolée qui prend les trois quarts de son visage ; ça le fait se sentir encore plus misérable. You're not fine, and you're making your friend feel miserable ; look at how useless you've become. Et ça continue. Useless, useless, useless - go die. Il a envie de pleurer, Conan : de vomir, de hurler, de s'endormir pour toujours - de faire plein de choses à la fois. Mais son corps reste résolument gelé. Paralysé par l'écume qui alourdit inlassablement ses veines.
Et les mots continuent de couler, rivière de larmes entre ses lèvres tremblantes, froides. Il assiste à la scène presque en dehors de son corps et, quand la première larme coule le long de sa joue, que Fitz tente de le rassurer (encore), il ne tente même pas de la retenir. "You don't need to be fixed, Conan. There's nothing wrong with you." Lies que ça hurle dans son crâne, he's lying to you. Le selkie secoue faiblement la tête. "Everything's wrong about me." Frustration, épuisement, désespoir - tout se mélange, si bien qu'il se sent perdre pied. Pris au piège de ses propres pensées, de son propre esprit atrophié et malade qui lui fait croire qu'il est une cause perdue, un poids. "I can't even brush my own teeth without feeling like I'm carrying the world's weight on my shoulders. How is that not wrong ? I'm a mess, Fitz." La voix se brise sur les derniers mots. That's what I am ; and I'm not getting any better. Et il a honte de le reconnaître. "Every time I stare at the sea I can't help but think about jumping in and giving up on everything." Cela fait des années qu'il l'a accepté. Si maman n'a jamais pu s'en remettre, comment le pourrait-il ?

Conan ferme les yeux un instant. Stop, don't be like that, he's been staying by your side all this time - you can't tell him that all this time spent on you was meaningless. La gorge se serre un peu plus (si c'est possible), il essaye de reprendre ses esprits, de chasser les mauvaises pensées qui le hantent (mais elles sont tenaces). "I wish I could understand how hard this is for you, I'm sorry that I can't. So sorry." Why is he apologizing ? Ce n'est pas de sa faute, à Fitz. S'il y a une personne qui devrait s'excuser, c'est Conan. Parce qu'il lui prend de son temps, et qu'il ne semble pas aller mieux le moins du monde ; parce qu'il se retrouve tout le temps à la case départ, et Fitz doit veiller sur lui comme s'il était un enfant. I should be saying sorry. "Please don't- don't apologize. It's not your fault." Les mots sont soufflés entre les doigts qu'il colle contre ses lèvres, usé, vidé. "I know you can't understand, and I don't blame you." Un ange passe. "You're here." And that's more than enough. Plus que ce qu'il pourrait oser demander, Conan. Plus ce que qu'il pourrait espérer.
Fitz ne baisse pas les bras ; il n'abandonne jamais. Souvent, Conan l'envie - il aimerait pouvoir parler avec autant d'assurance et de certitude, mais tout sonne si faux quand ça sort de sa bouche. "I swear it'll be okay one day, Conan. I swear. Maybe not today or tomorrow, but one day." Y a quelque chose qui lâche brutalement dans l'esprit. Il ne dit rien, pendant quelques secondes - tente d'ouvrir la bouche, mais pas un son n'en sort. Ce n'est que lorsqu'il remarque les traces mouillées sur le dos de ses mains qui serrent la couette qu'il comprend qu'il est en train de pleurer ; il ne sent même pas les larmes qui dégringolent sur son visage. It'll be okay, one day. Il aurait aimé les entendre des années auparavant ces mots, peut-être même de la bouche de son père, ou de ses mère. "I'm sorry I-I'm s-sorry I j-just-" Du bout des doigts, il tente de retenir les perles de sel - mais c'est vain. Les gouttelettes translucides se faufilent, glissent habilement contre sa peau froide - tsunami qui ravage le rivage de ses yeux. "It's just - I've been wishing for it for so long." qu'il parvient à glisser entre deux hoquets qui secouent ses épaules baissées, comme alourdies par un poids invisible. "They won't stop -" The tears, I mean. Interdit, il assiste à la dégringolade de ses murs, spectateur de leur destruction. "Oh my God I can't stop-" souffle-t-il douloureusement. "Fitz I- I'm so sorry for wasting your time." C'est balbutié honteusement du bout des lèvres, d'une voix tremblante, misérable. Il renifle, essuie son visage avec le manche de son pull en laine. "You've got enough problems on your own, you shouldn't add mine to yours." Il pose ses yeux rougis sur son ami et le supplie presque silencieusement. "Please take care of yourself." I'm not worth losing sleep over. Conan renifle, encore une fois - attrape un mouchoir du paquet qui traîne sur la table de sujet et s'en sert pour essuyer ses yeux, encore humides.

Il aimerait pouvoir comprendre, Fitz, il aimerait pouvoir aider Conan à traverser les moments difficiles comme celui-ci au lieu de n'être là qu'à le regarder souffrir en silence sans rien pouvoir y faire. Ça lui fait mal de voir son ami comme ça, alors il n'imagine même pas ce que ça doit être pour le garçon ; il ne peut pas l'imaginer de toute façon parce que, c'est sûrement différent pour lui. C'est peut-être moins dur à ressentir que ce que ressent le garçon à côté de lui. Il n'en sait rien, n'a et n'aura jamais aucun moyen de le savoir de toute façon. I wish I could understand and help you, ça tourne en boucle dans sa tête, la même pensée depuis qu'il vient de s'asseoir à côté de Conan. You're useless, que ça crie dans son crâne parce qu'il est incapable d'aider celui qui souffre et qui est assis juste à côté de lui. « Everything's wrong about me. - Everything's wrong about us, then. » Parce que s'il n'y a rien qui va chez Conan, alors c'est la même chose pour Fitzgerald, en soit, les deux garçons ne sont pas si différents l'un que l'autre. Fitz, il n'ose même pas poser son regard sur son ami, se contente de garder sa main sur l'épaule de celui-ci en guise de soutien et fixe le sol comme si ça allait apporter une quelconque solution à tout ça. « I can't even brush my own teeth without feeling like I'm carrying the world's weight on my shoulders. How is that not wrong ? I'm a mess, Fitz. » You can't help him, you're useless, et ça revient encore. « Well... I'm a mess too. It's not that bad to be a mess, you know. We can be a mess together. » Sa tête se tourne doucement vers le garçon à côté, et il essaye de lui faire un sourire mais ça ne donne pas grand-chose. Fuck it. « Every time I stare at the sea I can't help but think about jumping in and giving up on everything. » Et maintenant, c'est au tour de Fitz d'avoir des larmes qui viennent lui remplir complètement les yeux alors qu'il laisse à nouveau sa tête retomber vers le sol. Ça, ça fait mal à entendre. « You can't give up, Conan, and you're not going to because I know you and I know that you're strong. » Il aimerait que ces mots puissent changer quelque chose, mais il est à peu près sûr que ça ne changera rien. Au moins, il essaye, malgré la voix dans sa tête qui lui dit que c'est inutile, malgré ce sentiment qu'il est, lui-même, inutile.

Et il se met à s'excuser, pour quelque chose qui n'est même pas de sa faute mais il ne peut pas s'empêcher de s'en vouloir. Ça ne sert à rien, à part lui rajouter un poids sur les épaules, mais il est comme ça, Fitz. C'est pas de sa faute. « Please don't- don't apologize. It's not your fault. - I know... » But, it's my fault if I can't even make you feel better. « I know you can't understand, and I don't blame you. » I already blame myself, de toute façon. C'est comme ça. « You're here. » And I'm not leaving. « God, I'm so sorry. I wish I could help you, I really do, Conan. » Puis, encore dans une tentative vaine d'aider le garçon, il lui dit qu'un jour, ça ira mieux. Encore une fois, il ne s'attend pas à ce que ça change la face du monde, mais c'est déjà ça, au moins. At least, I tried. Et, alors qu'il a le regard encore fixé sur le sol en continu, il remarque doucement les petits reniflements qui viennent d'à côté et quand il tourne la tête, Fitz, il aperçoit son ami qui s'est mit à pleurer. Oh, no. « I'm sorry I-I'm s-sorry I j-just- - Hey, hey, it's okay, Conan, it's okay, don't be sorry. » Il n'a pas à s'excuser, ce n'est pas de sa faute s'il ne va pas bien et qu'il ne se sent pas bien, il a tout à fait le droit de pleurer. « It's just - I've been wishing for it for so long. » Yeah, I can imagine. « They won't stop - » C'est tellement dur de voir ça, de le voir pleurer comme ça devant ses yeux en sachant qu'il ne peut rien y faire, d'être à deux doigts de fondre en larmes aussi à cause de la culpabilité qui le ronge. « Oh my God I can't stop- » I can't do this. Et après un regard à Conan, au lieu de simplement laisser sa main sur l'épaule du garçon, il décide tout simplement de le prendre dans ses bras. « It's okay, you're okay, I'm here, I'm not leaving you. » Si ça peut le rassurer de savoir que Fitz est là et qu'il ne part pas, alors voilà. « Fitz I- I'm so sorry for wasting your time. - You're not. Please, don't be sorry. It's okay not to be okay. » Il s'en veut tellement de l'entendre s'excuser alors que c'est Fitz, lui-même, qui devrait continuer de s'excuser parce qu'il ne sait même pas comment l'aider. « You've got enough problems on your own, you shouldn't add mine to yours. » Ça y est, voilà, maintenant il y a aussi des petites larmes qui se mettent à dévaler les joues de Fitz. « I'll think about my problems later, don't worry, Conan. » Now, I need to help you and make you feel better. « Please take care of yourself. - I will, I promise. But, for now, I need to take care of you. » C'est la seule chose qui compte pour le moment. « You're not alone, okay ? Please, remember that. » I'm with you.