BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: shèce ⊹ no blueberries.   shèce ⊹ no blueberries. EmptySam 13 Mar - 22:29
lucrèce harcourt
Real friends, how many of us? How many of us, how many jealous? Real friends, It's not many of us, we smile at each other But how many honest? Trust issues, Switched up the number, I can't be bothered, I cannot blame you for having an angle, I ain't got no issues, I'm just doing my thing.
C'est un grand honneur, bien entendu, d'être convié avec une dizaine d'autres célébrités du moment à un déjeuner organisé par Witch Weekly en préparation de leur édition d'août. Un gros morceau, lui a-t-on dit, avec un photoshoot les réunissant tous ensemble, et un portait dressé de chacun. Un grand honneur, une énorme responsabilité, et une certaine tâche exécrable aussi. Si Shōta aime bien les déjeuners "en famille" (parce qu'après tout, le monde du show-business est une grande famille - c'est du moins ce qu'on lui répète depuis des années), et qu'il peut supporter pendant des heures les conversations insipides de ses pairs, la tâche devient d'autant plus compliquée quand l'impression d'intimité n'est que ça: une impression.

Il s'est présenté, armé d'un sourire et de son agent, à l'adresse écrite d'un relief doré sur l'invitation cartonnée - un restaurant huppé dont la salle principale a été réservée pour l'occasion - et a découvert sans surprise une longue table à la réparition précise et décidée d'avance. Il a failli faire demi-tour en trouvant le couvert portant son nom, mais s'est au final contenté de sourire même après avoir senti son coeur chuter dans sa poitrine en découvrant le nom de ses voisins du jour. Si Cepheus Hargreaves est une connaissance qu'il apprécie malgré sa conversation aussi stupide qu'inutile, Lucrèce Harcourt est un challenge d'un tout autre acabit - et Shōta ne doute pas une seule seconde que la rédaction de WW s'est fait un plaisir de les réunir pour l'occasion.

La pièce grouille de journalistes et de photographes inconséquents qui gravitent autour de la table comme des insectes, plumes à papotte et boules cristal enregistreuses au poing pour attraper la moindre réplique, le moindre geste alors que toutes les stars se réunissent et s'asseyent en conversant, faisant ami-ami avec des sourires faussement tranquilles. Shōta est habitué à ce monde et à cette énergie hypocrite, mais la trouve aussi éreintante qu'au premier jour - et pourtant, il est le premier à sauter sur ses pieds en voyant s'approcher Lucrèce, lui adressant un sourire enjôleur qui creuse sur ses joues les fossettes qui ont fait une partie de sa célébrité.

"Ma-de-moi-selle 'ar-courte," articule-t-il dans un français absolument terrible, oubliant (?) de ne pas prononcer la dernière lettre de son nom de famille avec un air malicieux. Il se penche un peu en avant dans une pirouette guindée, et lui tire sa chaise sans la quitter des yeux, ignorant les regards (et caméras cristal) qui se tournent vers eux. "J'espère que tu seras aussi ravie que moi de la disposition des couverts d'aujourd'hui," reprend-t-il ensuite, reprenant son anglais américain accentué et désarmant. Les sang-purs en tête de table près du journaliste en chef, les impurs un peu plus loin - à son grand déplaisir, Shōta, coincé entre Lucrèce et Cepheus, a le rôle de frontière entre les deux castes. Les mains toujours sur le dossier de la chaise, Shōta ignore la soudaine bouffée d'anxiété transmise par Yamori qui se faufile jusqu'à sa nuque pour s'y cacher tout en se donnant la possibilité de jeter un coup d'oeil à la française - sorcier comme saurien sont aussi curieux l'un que l'autre de comment cette cohabitation forcée va se dérouler pendant le repas. C'est que lui et Lucrèce ne s'entendent pas vraiment. Un peu? Pas trop. Difficile à dire.

La lueur dans les yeux de Shōta se fait appréciatrice, alors qu'il la regarde de haut en bas, toujours avec son sourire aux lèvres. "Même si je me sens un peu trop... légèrement habillé à côté de toi," ronronne-t-il avec habitude, comme si la chemise en soie à manches courtes sur ses épaules ne valait pas quelques centaines de Gallions et n'avait pas été soigneusement choisie pour l'occasion. "Tu es ravissante." Ce serait mentir que de ne pas admettre que partout où elle va, Lucrèce attire les regards.
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TW : mentions d'adultère

« Le temps est bon, le ciel est bleu
J'ai deux amis qui sont aussi mes amoureux
Le temps est bon, le ciel est bleu
Nous n'avons rien à faire, rien que d'être heureux.
» Bon entendeur.



C'est en grandes pompes, à dos d'abraxan, que Hadrian dépose Lucrèce sur le pas du prestigieux restaurant où elle est conviée par Witch Weekly. Avant qu'il ne reprenne son envol, le couple ne manque évidemment pas de s'embrasser devant les journalistes agglutinés aux portes. C'est le genre d'images dont la presse raffole, et peu importe si l'entrée est scriptée, ou qu'il a fallu se montrer... Convaincante pour embrigader Hadrian dans l'histoire, du moment qu'il sourit maintenant, et que leur amour marital est bien tartiné à la face du monde.

Lux aussi, sourit. Toujours. Et c'est le dos bien droit, le menton bien haut, et la robe bien ajustée qu'elle accède à la salle principale. Fashionably late. L'ensemble des convives est presque déjà attablé, ce qui lui permet sans mal de recouper les informations et de trouver sa place. Entre deux hommes. Auguste de Lincourt, un français, comme elle (un connard, comme elle), et Shōta Purville. Forcément. Si le visage s'illumine lorsque son regard rencontre la silhouette de son camarade d'Amortension (parce qu'il faut bien satisfaire cette horde de journalistes avides), Lux roule intérieurement des yeux. Leur rédemption amicale aura fait les annales de bons nombres de magazines, et malgré les années, la presse ne semble toujours pas se lasser de cette histoire. Dans l'absolu, ça n'a pas d'importance : elle feinte tout le reste, elle peut bien feinter ça aussi. Mais ces derniers temps, sa vie est un cauchemar absolu, et sourire à Shōta Purville comme une jeune vierge ingénue lui demande beaucoup, beaucoup, d'efforts, quand tout ce qu'elle voit à son endroit ressemble à du rouge. Le rouge de la défaite.

Alors que Shōta lui tire sa chaise, Lucrèce pose une main délicate sur son épaule, et lui arrache une bise avant de s'asseoir. Parce qu'elle est française, certes, et surtout parce qu'elle est à peu près certaine que ça leur vaudra un encart dédié. Il n'y a rien de tel que trop de visibilité. D'ailleurs, les photographes lui donnent vite raison : voila que l'attention des cristaux est braqué sur leur duo.

« Bien entendu. C'est toujours un plaisir de passer un peu de temps en ta compagnie. On ne se voit définitivement pas assez. »

L'accent français préfabriqué parsème les mots (d'après son agent, ça lui donne de la personnalité...). Au reste, le ton sonne particulièrement juste, et réussit à rendre l'impression que Lucrèce est chaleureuse. Avec une telle foule, et un tel rassemblement, il y a des yeux et des oreilles partout. Un pas de travers, une mèche mal arrangée, et la planète sera au courant dès le lendemain.

« Même si je me sens un peu trop... légèrement habillé à côté de toi. »

Il est vrai que vêtue de cette splendide robe nacre entièrement filée de perles, Lucrèce fait même pâlir l'océan. Cela dit, et comme à peu près tout le reste, le compliment ne lui fait ni chaud ni froid, d'autant qu'il est sans doute creux. Elle lâche toutefois le soubresaut d'un rire mi-mélodieux mi-flatté pour nourrir les apparences. Que c'est compliqué, d'être à la fois naïve et cultivée, belle mais pas vulgaire, riche mais toujours avec goût... Ca ne lui a jamais paru aussi compliqué qu'aujourd'hui. Son esprit est à trop de choses à la fois. Elle ne parvient même pas à rendre son regard à Shōta pour jeter de l'huile sur leur ambiguïté publique. Shōta est objectivement charmant. Et probablement qu'elle aurait pris plaisir à en profiter, si son orgueil ne continuait pas de lui susurrer qu'il ne la mérite pas. Plus.

« Allons... Tu me flattes. Et puis, je dois dire que cette chemise est tout bonnement splendide. Elle te met particulièrement bien en valeur. »

Elle aurait pu définitivement en profiter, oui. Au lieu de quoi, elle doit se contenter d'en discuter, et de grignoter subtilement du regard. Quel ennui. Comme pour donner le change, elle se penche à son oreille pour qu'ils aient l'air intimes. Complices. Sa voix coule, à la fois suave et gai.

« Comment va Maeve, dis-moi ? »

Il y a une chance sur cinq pour que comme toute relation médiatique inter-casting, celle-ci soit entièrement fausse. Ou peut-être que Lucrèce espère simplement que ça soit le cas. Le parallèle avec Amortension est inévitable. Ç'aurait pu être elle, à son bras. Une part de Lux aurait voulu que ça soit elle. Moins parce que Shōta est Shōta que parce qu'elle aime gagner. Se trouver au sommet. S'il l'avait choisie elle, tout se serait passé tellement différemment.

Alors oui, elle est jalouse. Et oui, peut-être que ça s'entend. Peut-être que lui l'entend, en tous les cas. Quelle importance ? Shōta sait qu'elle ne lui pardonnera jamais. Elle est trop fière.

« Ca fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de la voir. Vous devriez passer à la maison, un de ces week-ends. Les jardins sont splendides à cette période de l'année. Emet-elle assez fort, même pour leurs voisins (surtout pour leurs voisins, qu'on ne fasse rien de plus que soupçonner quelque chose d'indécent). »

Des jardins de néons et de corps, plutôt. Les seuls jardins qui savent les divertir, à l'ombre des cristaux et des tabloïds. Maeve et Shōta... Pourquoi pas ? L'image improbable se fiche dans un carré de son crâne. Son sourire chaleureux revêt désormais quelques reflets carnassiers qu'on ne peut décrypter que d'un œil proche. Et une seconde, rien qu'une seconde, peut-être que Lucrèce s'arrête de penser à Paris. Aux Warlocks. Au Dancing Phoenix  ou au Filet du Diable.
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tw: mentions d'adultère

Shōta en a entendu parler en long en large et en travers de Lucrèce Harcourt, depuis qu'il a fini sa course au Royaume-Uni, les journaux s'emparant aussitôt de leur passé commun sur le tournage d'Amortension pour attirer les lecteurs. Toutes les retrouvailles ont été orchestrées au millimètre près, organisées par d'autres, et toujours sans se soucier une seule seconde qu'à choisir, Shōta préférerait sincèrement plonger la tête dans une flaque d'acide plutôt que de se rappeler le tournage douloureux de l'émission américaine. Évidemment, avoir une quinzaine de femmes magnifiques cherchant à lui plaire était flatteur à l'époque ("ça a définitivement ruiné mes attentes romantiques," a-t-il plaisanté dans quelques publications avec un sourire en coin un peu canaille) - mais en y repensant, il ne ressent qu'une profonde et terrible gêne qui lui grignote les entrailles désagréablement.

Mais devant les caméras et les autres invités, il ne peut que sourire à Lucrèce, s'asseoir à ses côtés, ignorer le pincement de son estomac dans son ventre, prendre un air flatté quand elle complimente ses vêtements, et se pencher quand elle-même le fait vers lui. « Comment va Maeve, dis-moi ? » Comme si ils étaient de vieux amis. Après plusieurs rencontres gênantes à souhait, Shōta pense avoir compris que Lucrèce ne lui a pas pardonné sa défaite à l'émission ("j'étais jeune et inconscient, Lucrèce était évidemment le meilleur choix," a-t-il proclâmé à Witch Weekly peu après leurs premières retrouvailles, "j'ai honte de dire que j'ai choisi une impure à la place. Malheureusement, Lux est mariée maintenant - dans une autre vie, qui sait?" ugh, yikes) et il se demande si elle essaye de lui faire payer en le gênant autant que se peut (ou si il imagine la légère pointe de jalousie sous-jacente dans leurs interactions à propos de sa costar). Quoiqu'elle doit ignorer tout de la véritable teneur de se relation avec Maeve... un secret bien gardé mais les fuites, au sein du gratin, ne sont pas si rares que ça.

Alors Shōta se prête au jeu, et son sourire toujours s'étire sur ses lèvres, faisant se plisser ses yeux. "Merveilleusement bien, merci. Je lui dirai que tu as demandé, ça lui fera plaisir." Une grande famille qui s'aime - ça serait presque émouvant. « Ca fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de la voir. Vous devriez passer à la maison, un de ces week-ends. Les jardins sont splendides à cette période de l'année. » Ah oui, fantastique, un week-end passé à boire du thé avec son flic de mari à regarder les fleurs qui poussent... Shōta s'esclaffe d'un air ravi en se reculant pour la regarder, comme pour s'assurer qu'elle est sérieuse, ses yeux sombres fouillant son visage. "Oh, ce serait tellement awesome, Lux!" s'exclame-t-il pour bien rappeler à la table à quel point il est, eh bien, américain - bruyant, en son bon droit partout où il va et désagréablement charmant. "Nous t'enverrons un hibou pour arranger ça dès que possible. J'ai hâte! Tu sais combien j'aime les jardins on la françèze," continue-t-il en faisant se retourner Molière dans sa tombe une deuxième fois en moins de cinq minutes.

Il rouvre la bouche pour peut-être partager un nouveau trait d'esprit avec sa voisine, mais croise le regard d'un journaliste qui lui fait signe que le déjeuner va commencer - alors Shōta se tait, non sans avoir mimé le fait de verrouiller ses lèvres et d'en jeter la clef par-dessus son épaule avec une esclaffe. Il écoute sans écouter le petit discours préparé par le journaliste responsable de l'organisation de ce déjeuner, préférant caresser Yamori qui a quitté sa nuque et s'est faufilé le long de son bras jusqu'à sa main. Son animal-lié n'a pas besoin de lui communiquer son angoisse légère à cause du nombre de gens présents et de la présence intoxiquante de Lucrèce. Shōta essaye de le calmer du bout des doigts, et se reconcentre uniquement sur le discours quand il tire à sa fin.

"Mangeons en paix," leur accorde-t-on généreusement avec un grand sourire placide. "Et profitons des uns des autres!" Shōta regarde avec une certaine satisfaction les caméras cristal qui disparaissent, ainsi les plumes à papotte et la plupart des journalistes. Ils reviendront pour le dessert et pour les quelques interviews prévues après manger - en attendant, ils sont seuls. Pour autant, ça ne veut malheureusement pas dire qu'ils sont tranquille - ils sont tous autant qu'ils sont des acteurs au sein même de leur propre monde.

C'est pour ça que c'est au tour de Shōta de se pencher vers Lucrèce (ignorant Cepheus - même en l'absence des caméras, Shōta se décide à ne pas être vu en train de converser gaiement avec un impur) avec un sourire. "Je n'ai pas osé demander devant les caméras," lui dit-il à mi-voix, "mais comment va ce cher Hadrian? Il ne se sent pas trop seul, j'espère...? Je sais que tu es bien occupée en ce moment." Faut dire qu'avec les rumeurs qui courent au sein de la haute sphère, on pourrait presque s'inquiéter pour le pauvre flic - ACAB, certes, mais même Shōta ne peut pas résister à un morceau croustillant de gossip.
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TW : mentions d'adultère

Il semble à Lucrèce qu'elle se rappelle progressivement de pourquoi elle n'a pas aimé l'Amérique : son peuple. Trop expansif, trop exubérant, trop... Trop. Et c'est encore pire lorsque Shōta se réessaye au français. Comme il est évident qu'elle est supposée être flattée et trouver ça charmant, Lux lui tire son sourire le plus amène.

Le déjeuner va être long.

Et tandis que le chef d'orchestre de cette magnifique rencontre la sauve de leurs banalités déguisées, Lucrèce se replace un peu mieux sur sa chaise, et croise les jambes de façon princière. De quoi mettre subtilement en valeur la fente qui parachève sa robe, et ainsi venir souligner le caractère sculptural de sa stature. Lux n'a pas tant besoin de prêter une oreille attentive au discours qu'elle a en fait besoin de paraître belle et apprêtée. Ici, c'est tristement tout ce qu'on demande aux femmes. Le reste n'est qu'un bonus appréciable.

Le discours terminé, Lucrèce lève son verre pour remercier silencieusement leur hôte. Son français de voisin n'est pas en reste. D'autres les suivent. Les politesses s'enchaînement promptement. Et puis, la foule de journalistes se disperse. Déjà, il lui semble qu'elle respire mieux, quoiqu'elle n'est visiblement toujours pas à l'abri de Shōta. La présence du reptile remarquée du coin de l'œil n'est pas non plus pour l'apaiser : non qu'elle craigne si petite bête, il s'agit davantage d'un dégoût lisse mais poliment dissimulé. L'animixie est une tradition qu'en tant qu'européenne, Lux a du mal à cerner. En l'occurrence, la pique de Shōta la contrarie plus que la présence saurienne.

Il a de l'audace, ce jeune con. N'est-ce pas tout ce que les américains ont ?

Lucrèce lui renvoie un sourire à pareille hauteur, et boit une gorgée de jus vert (oui, quel ennui...) avant de se décider à lui répondre.

« Oh non, ne t'inquiète pas. Hadrian va bien. Il se montre très solidaire, et comprend à quel point c'est important pour moi. Je ne le remercierai jamais assez pour son soutien. »

Beaucoup de choses. Mais soit. Passons. Et gloussons d'un air naïf, comme si elle ne voyait pas du tout le sous-entendu en filigrane. Au regard équivoque qu'Auguste lui lance (et qu'elle ignore allègrement), lui se divertit bien de leur conversation de gens courtois.

« A ce rythme, je lui donne jusqu'au service du plat principal. Glisse son voisin d'un français parfait et parfaitement bas de sorte à ce que le bruit ne porte pas trop.
-Ne sois pas si méprisant. Ce n'est pas parce que tu manques de répartie qu'ils sont tous comme toi. Rétorque-t-elle de ce même français. »

Lucrèce ne perd jamais son sourire, tout comme rien ne laisse présager qu'ils ont un échange épineux. De n'importe quel angle, ils ont l'air de deux compatriotes français qui sont on ne peut plus heureux d'échanger quelques platitudes. Et c'est le mot, concernant Auguste... Plat. Basique. Lux se demande comment sa réputation perdure depuis aussi longtemps sur le seul charme français. Pour le coup, et bien qu'elle ne l'admettra pas, Shōta est mille fois plus intéressant que lui. Au nouveau regard qu'Auguste lui lance, au regard qui sous-entend à peu près ça ne t'a pas empêchée d'ouvrir les cuisses, Lucrèce se contente de reporter son attention sur Shōta pour lui montrer à quel point elle lui est proprement indifférente.

« Il me disait à quel point il est admiratif de ta carrière. Reprend-t-elle d'un anglais parfait, sans relents français, puisque les cristaux ne capturent plus. »

Pour une raison que Lux ignore, elle ne supporte pas tout à fait que d'autres personnes se permettent de critiquer Shōta. Peut-être qu'elle se sent attaquée par association. C'est qu'ils auraient pu sortir ensemble. Sérieusement sortir ensemble. Ils ont beau clamer leur individualité, tous, leurs actions respectives font toujours échos sur les maillons plus ou moins proches de la grande toile de la haute. Et par la force des choses, les leurs sont côte à côte.

Les serveurs fendent la pièce avec ce qui paraît être l'entrée, et retirent les cloches d'un geste simultané. Saucières, cuillères et boissons se mettent à danser magiquement au gré du repas.
Et l'agitation la rend soudainement mal à l'aise. Comme d'avoir épuisé sa réserve de bienséance et d'hypocrisie. Elle n'avait déjà plus grand-chose en stock en posant le pied devant le bâtiment, la faute aux résurgences intempestives qui parasitent son esprit. Et malgré son sourire apparent, le port altier, et l'assurance d'une privilégiée, Lucrèce déglutit.

« Excusez-moi. Une urgence féminine. »

Elle a besoin d'un remontant. Maintenant.
Et la voila qui s'éclipse vers les toilettes. A minima pour se passer de l'eau au visage. Rien que ça, n'est-ce pas ?
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tw: consommation de drogues

Même si sa présence et le rappel de son existence le rendent légèrement nerveux, Shōta aime bien Lucrèce. Elle est charmante, évidemment magnifique, drôle quand elle s'y essaie, mais, surtout, intelligente - une qualité qui fait défaut à bien des gens autour de cette table. « Oh non, ne t'inquiète pas. » Shōta penche la tête sur le côté, amusé. « Hadrian va bien. Il se montre très solidaire, et comprend à quel point c'est important pour moi. Je ne le remercierai jamais assez pour son soutien. » Solidaire - si tous les maris cocus l'étaient véritablement, peut-être que le monde tournerait bien mieux. "Quelle chance alors," sourit Shōta en réponse, hochant la tête d'un air sérieux et rassuré. Il jette un regard à l'échange rapide en français de Lucrèce et son voisin (un autre machin-court) et son sourire se calme un peu, devient placide.

Placide, ou lisse, ou vide - de quoi parlent-ils? Son coeur fait une embardée dans sa poitrine, et il sent Yamori se précipiter à la surface de son avant-bras, remonter jusqu'à la manche de sa chemise avant de grimper son épaule à toute vitesse pour se cacher dans son endroit favori du creux de son cou. De quoi parlent-ils, de lui? Ils se moquent, certainement, mais de quoi, pourquoi, a-t-il dit quelque chose de mal? Les yeux de Shōta sautent de Lucrèce et son voisin aux sorciers assis face à lui, ils cherchent Sita ou son agent ou n'importe qui du regard - en vain, il est seul. Jamais seul, lui rappelle la queue de Yamori qui bat contre sa nuque un rythmne nerveux et si Shōta trouve un peu de réconfort dans cette idée, il a tout de même l'impression qu'on vient de transformer son sang en glace dans ses veines.

« Il me disait à quel point il est admiratif de ta carrière. » Le sourire s'étire, avec la même aisance qu'avant, et Shōta jette un regard au voisin de Lucrèce - Auguste, son nom est Auguste. "Merci," ce mot français-là, au moins, il connait bien, "c'est très gentil." Pour le bénéfice de Lucrèce, il se penche un peu vers elle en levant une main contre sa bouche en une parodie exaggérée d'aparté (sans pour autant baisser la voix): "j'aimerais pouvoir en dire autant." C'est que la nervosité le rend particulièrement mesquin, tout comme la désormais immanquable sensation que les évènements deviennent de plus en plus difficiles.

Il est hyperconscient du sachet de worrynot qu'il a dans la poche, et s'apprête même à se lever en s'excusant pour aller s'en faire un rail, quand soudainement l'entrée est servie. Shōta calme son spasme avec un énième sourire, et un oooh appréciatif quand la nourriture est révélée dans son assiette. Après un petit moment de latence, les conversations reprennent, rythmnées par le bruit des couverts et la danse de la nourriture avec laquelle on joue sans vraiment y toucher. Shōta a l'estomac trop serré pour penser à manger quoique ce soit, même si il sait qu'il n'aura pas le choix.

« Excusez-moi. Une urgence féminine. » Shōta cligne des yeux en se tournant vers Lucrèce - l'instant suivant, il saute sur ses pieds et pousse sa chaise pour lui laisser le loisir de quitter confortablement la table, ses yeux noirs suivant sa silhouette tandis qu'elle s'éloigne. Maintenant qu'elle est partie, il va devoir attendre son retour pour lui-même s'éclipser pour une urgence (sans aucun doute du même acabit) et cette pensée le fait devenir un peu blême, pincer des lèvres. "Quand est-ce que sort la quatrième saison? - Hm...?" Shōta est tiré de son malaise et du reste de ses pensées par la voix de Cepheus Hargreaves à sa droite, à qui il adresse un regard presque horrifié - il avait oublié jusqu'à son existence. "Pardon? - La quatrième saison de votre série-là... elle sort quand?" Comme souvent avec lui, Shōta ressent l'envie de le prendre par les épaules et de l'agiter dans tous les sens, en sachant que l'espoir de le rendre un jour moins fade et plus intéressant est vain. "Demande à mon plus grand fan," se contente de dire Shōta qui n'a même pas pris la peine de se rasseoir, abattant une main pesante sur l'épaule de Cepheus tout en désignant Auguste du pouce, avant de s'esquiver à son tour - et au diable les rumeurs, ils sont en famille on a dit.

Un employé du restaurant lui indique silencieusement le chemin des toilettes et Shōta lui adresse un sourire particulièrement brillant (toujours traiter ces gens-là avec beaucoup de respect, une leçon qu'il a retenue de sa mère) avant de s'y rendre, plongeant la main dans sa poche pour en récupérer le sachet de worrynot. Pas de Lucrèce à l'horizon, bien heureusement, et Shōta fait un passage-éclair dans la petite pièce privée, répandant la poudre irisée en deux lignes parallèles sur le comptoir du robinet, avant de se pencher pour les inhaler.

Il se râcle la gorge en sentant la drogue y passer, et se redresse pour se regarder dans le miroir. Avec cette lumière, ses yeux marrons laissent voir ses pupilles déjà en tête d'épingle, ce qui lui donne un air particulièrement attentif. Shōta sourit en sentant ses talons se décoller du sol et ses rapides angoisses s'évaporer comme si elles n'avaient jamais existées. "Existe-t-il une poudre mieux nommée, Yamori?" demande-t-il à son animal-lié en le prenant dans sa main. Il récupère les restes de poudre du bout de l'index pour mieux l'enfoncer dans sa bouche, tapisser ses gencives des restes de perlimpinpin pour ne rien gâcher. "Ça va aller, c'est juste un repas. Je ne m'attendais juste pas à être assis à côté d'elle," confie-t-il à Yamori en le reposant sur son épaule, poussant la porte des toilettes après s'être rapidement lavé les mains. "Il faudra que j'en parle à--"

L'air vaguement pensif est remplacé par un sourire quand il voit qu'il n'est pas seul dans le couloir - et en plus de ça, face à celle qu'il cherchait plus ou moins à éviter. Shōta se demande soudainement pourquoi et comment il a jamais pu la trouver gênante et étouffante, Lucrèce - le coeur soulevé par la drogue, le sourire tiré par la soudaine félicité qui l'habite, il penche la tête sur le côté en croisant son regard. Comme un réflexe, aussi, il renifle et se passe une main rapide sur le nez, déloge de sa narine un peu de poudre bleue. "Si tu t'es perdue, je me ferais un plaisir de te raccompagner," offre-t-il d'un ton léger, à mille lieues des considérations d'il y a quelques minutes à l'idée qu'on fasse courir des rumeurs à leur sujet - ce ne serait pas les premières, ceci dit. "Il ne faudrait pas qu'ils pensent que tu es tombée dans le trou." Et de rire, un peu trop fort, en secouant la tête.
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TW : drogue, manque

La porte des toilettes est verrouillée, alors que Lucrèce se regarde fixement dans la glace. De toute évidence, elle a très envie de consommer un cocktail de psychotropes, mais ce n'est pas tant la question. Il s'agit désormais de savoir si elle devrait. Son secret s'étiole déjà de toutes parts, et à ce stade, il suffirait d'un simple grain de sable pour faire dérailler la mécanique entière. N'a-t-elle pas envie que ça déraille ? Juste un peu. Juste pour voir ce que ça fait. Brûler. Tout brûler. Brûler soi-même. Et mieux ressentir. Comme le feu brûle présentement sa gorge, et ses intérieurs. Paris. Paris n'est plus là pour contenir ce qui déborde. Et peut-être que ça déborde pour cette raison.
Lux sort un sachet de son sac, et le place bien en évidence devant elle, sur la vasque marbrée de ce magnifique restaurant. Un rictus acide lui fend les lèvres. Il y aurait quelque chose de jouissif et de proprement iconique à se foutre en l'air ici, au milieu de ses pairs et bien au cœur des cristaux.

Mais non. Hors de question de donner satisfaction à tous ces parasites qui n'attendent qu'un faux pas pour se repaître de sa carcasse. Ce n'est pas personnel. Elle sait que ce n'est pas personnel. Dans un milieu comme celui-ci, tout le monde lorgne après tout le monde, et chacun trouve l'herbe du voisin plus verte. Lucrèce aussi.

Avant de changer d'avis, Lux attrape le sachet et en verse le contenu dans les toilettes. Son estomac se retourne à en nouer la gorge. Elle regrette aussitôt que le chasse d'eau est tirée. Si le contenu n'avait pas déjà disparu le long du drain, elle y aurait mis les mains pour tenter de sauver sa marchandise. Au lieu de quoi, elle se replace devant la glace, et ouvre son sac pour laisser s'échapper poudriers et autres pinceaux ensorcelés. Deux minutes plus tard, le portrait tire à nouveau sur le parfait. Soupirer. Inspirer. Tenir un port altier. Dos droit. Menton haut. Expirer. Sourire.

Tout va bien, dans le meilleur des mondes.

Et tandis que Lucrèce pousse la porte pour rejoindre la salle principale, ses pas se figent dans le couloir. Paris. Paris lui vrille les tympans. Et si son amante ne revenait pas ? Lux s'appuie un instant contre le mur, et jusqu'à ce que les premiers mots Shōta lui parviennent, il lui semble qu'elle se noie dans une panique silencieuse. Sitôt que ses yeux tombent sur son camarade d'Amortension, elle se redresse tant bien que mal et force le miroir de perfection. En prise à ses propres démons, elle ne remarque pas tout de suite ce qui cloche dans le comportement Shōta. Et puis ça l'éclabousse.

« Je t'ai connu plus éloquent... Fait-elle d'un ton mi-blasé mi-jaloux. »

Lucrèce devrait partir. Maintenant. Pour beaucoup de raisons. Or une partie d'elle imprime désormais le contenu de son sachet qui s'échappe par les toilettes. D'un coup, sa bouche est terriblement sèche, et la respiration un peu pénible. Il devient vite clair qu'elle aurait préféré être dans son état plutôt que dans le sien.

« Et plus discret. »

Personne ne verra rien. Comme elle, Shōta est habitué aux jeux de dupes et aux apparences multiples. Mais la voila pourtant inquiète. Stupidement inquiète, sans doute. Et probablement plus inquiète à l'idée que son comportement se reflète sur sa propre image à elle, plutôt que réellement inquiète pour lui. Lux décide que ça compte pour un sentiment désintéressé (ou serait-ce égoïste ?) quand elle pose sa main sur son épaule pour lui faire faire demi-tour dans les toilettes. La porte est déjà verrouillée qu'elle n'est pas bien certaine de ce qu'elle compte faire. Attendre qu'il redescende un peu ? Lui tirer une ligne ? Profiter avec lui ? Ses problèmes bourdonnent toujours plus fort à ses tempes, comme pour l'inciter à céder.

« Qu'est-ce que tu as pris ? Fait-elle à l'image d'une mère entrain de réprimander son enfant. »

Les bras croisés sur sa poitrine, Lucrèce est adossée contre la porte. Impossible pour lui de fuir, et impossible pour elle de penser à autre chose. Il n'y a pas dix mille possibilités (ou elle les connaîtrait toutes, alors pour que ce que ça change...), et elle a déjà plus ou moins recoupé les effets lorsqu'elle tend une paume ouverte vers lui.

« Donne. »

On dirait qu'elle compte lui confisquer sa came et la jeter dans les toilettes. D'ailleurs, ses traits impriment une froideur et une sévérité quasi-surnaturelles. Or elle n'a désormais plus qu'un seul mot au crâne : consommer.
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tw: mention de drogues

Il est tellement simple de complètement s'abandonner à sa poudre irisée de prédilection: Shōta a l'impression de s'enfoncer progressivement dans un nuage cotonneux et agréable, plus léger que l'air encore, qui l'enveloppe tout entier dans une étreinte protectrice et charmante. Les lèvres étirées d'un sourire serein, les yeux plissés en demi-lunes d'un air contenté, la tête penchée vers elle avec intérêt, Shōta regarde Lucrèce comme à travers un voile, à mille lieues de la nervosité grandissante qu'il ressentait plus tôt en la découvrant comme sa voisine de table. Yamori, même si sensible aux humeurs de son sorcier-lié, s'invente quant à lui timide, quittant précipitamment l'épaule de Shōta pour se cacher dans sa nuque et ses cheveux, sans pour autant quitter Lux des yeux. « Je t'ai connu plus éloquent... Et plus discret. » C'est Yamori qui envoie à Shōta une vague d'angoisse: elle va nous dénoncer! pourrait-il presque crier. Mais de là où il est, rien ne peut entraver la tranquillité chimique de Shōta, qui se contente de rire en haussant une épaule. "La discrétion n'a jamais été mon fort." Il est fait pour briller, après tout. Comme elle.

C'est vrai qu'ils auraient fait la paire, à deux - cette réflexion est si rare pour Shōta qu'elle étire un peu plus son sourire, alors qu'il se fait en accéléré le film de ce qu'ils auraient pu être si il avait choisi différemment à la fin de l'émission. Il l'a détestée en long en large et en travers, cette saison d'Amortension, refuse d'en parler et d'y penser à moins d'y être obligé. Et pourtant, ça lui a permis de rencontrer Serena, et de rencontrer Lucrèce, et ça l'a indubitablement mené là où il est aujourd'hui. Sa mère lui dirait que de fait, ça valait le coup.

Mais il ne pense pas à sa mère, alors Shōta repousse sa voix douce mais ferme de ses pensées, et laisse de nouveau la worrynot faire son effet sans encombre ni retenue. Il n'a pas véritablement peur que Lucrèce le dénonce, et même si c'était le cas, quel mal pourrait-elle lui faire? Il ne doute pas que la quasi-totalité des gens présents dans la salle principale du restaurant se sont eux aussi requinqués de quelques substances illicites, et ce genre de secret de polichinelle n'a de valeur pour personne parmi eux. Et les journaux... Shōta souhaite bien du courage à quiconque s'essayerait à faire courir une histoire de ce genre sur lui: il a parfois l'impression que Sita a tous les journalistes dans la poche, vu comment elle maîtrise les médias et a avorté de nombreuses crises.

Lucrèce parvient néanmoins à le surprendre en posant sa main sur son épaule et en le poussant légèrement, le guidant de nouveau vers les toilettes. Shōta ne résiste pas, curieux, son sourire prenant une teinte amusée qui devient carrément enjôleuse quand le cliquetis du verrou de la porte se fait entendre. "Mais enfin, madame Harcourt... - Qu'est-ce que tu as pris ? » Shōta renifle, amusé dans sa légère déception. Il pourrait simplement avorter la conversation et la poussant gentiment sur le côté et en sortant, mais il préfère à la place se reculer jusqu'à s'appuyer contre le comptoir marbré du robinet, sans la quitter des yeux. "Hmmm... pourquoi?" Mais Lucrèce ne semble pas vouloir jouer ou retarder le moment fatidique: à vrai dire, son visage est figé dans une expression sévère qui met Shōta légèrement mal à l'aise, aux antipodes avec le contentement tranquille qu'il ressentait jusque là.

Yamori se crispe parmi ses cheveux, retourne dans le col de sa chemise pour mieux se cacher, effrayé par Lucrèce. Cette dernière tend la main, impérieuse. « Donne. » Shōta sent une sueur froide lui dévaler l'échine, mais il se force à respirer et plonge la main dans sa poche en se détachant du meuble où il est à moitié assis pour s'approcher d'elle. "Oh non, que vais-je faire sans mes dix Gallions de came," soupire-t-il d'un ton exaggéré en produisant le sachet et en le lui tendant. Il le suspend du bout des doigts au-dessus de la paume ouverte de Lux, mais quand elle fait un mouvement pour l'attraper, le sachet disparaît dans son poing fermé et un nouveau sourire s'écartèle sur ses lèvres. "Je crois que tu passes trop de temps avec ce cher Hadrian." Ce cher Hadrian, comme toujours. Définitivement, Lux passe trop de temps avec son mari et pas assez avec ses amant.es si elle veut véritablement lui confisquer sa drogue...

"C'est de la worrynot." Le sachet réapparaît au bout des doigts de Shōta pour en montrer la poudre bleue irisée, et il le fait danser devant les yeux de Lucrèce avant de le lâcher dans sa paume toujours tendue. "Tu devrais essayer, ça aiderait peut-être pour les rides," ajoute-t-il en avançant rapidement sa main tendue pour que son index effleure le très léger froncement entre les deux sourcils de la sorcière, en souriant. "Je t'ai connue plus fun, Lux." Shōta soupire en réutilisant ses mots, s'éloignant de quelques pas jusqu'au comptoir de nouveau, sans la lâcher du regard pour autant - curieux de ce qu'elle va faire, un rien nerveux à l'idée qu'elle envoie la drogue au fond des toilettes, mais flottant déjà trop haut pour véritablement s'en inquiéter. "Si jamais ça influence ta décision de le jeter ou non, sache que ce sachet vaut un peu plus que dix Gallions," tente-t-il d'un ton léger en riant, ses yeux sombres vissés sur elle.
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TW : drogue

Face au comportement de Shōta, Lucrèce se rappelle soudainement pourquoi elle fait une si mauvaise mère : elle déteste les enfants. Son petit manège l'insupporte. Et chaque seconde qu'elle passe la paume ouverte fait descendre la température de la pièce de quelques degrés, jusqu'à la congeler complètement à la mention de Hadrian.

« Attention à ce que tu dis, Shōta. »

Dans l'état où il est, Lux doute que ses menaces à demi voilées soient d'une quelconque utilité, mais au moins, elle aura prévenu. Il n'y a plus d'yeux, plus de foule, plus de cristaux pour la faire se tenir, et ici, à l'abri des regards, elle pourrait aussi bien décider de le dévorer cru.
Quand le sachet tombe finalement dans la paume, ses phalanges se referment dessus. A travers le plastique, le bout de ses doigts fait rouler les grains de la poudre pour mieux la sentir, tandis que ses yeux scrutent la matière iridescente. Elle en a envie. Terriblement envie. Au point où ses pupilles se sont déjà un peu dilatées et qu'elle n'a plus tellement d'apparence pour la sauver. De toute façon, à ce stade, l'avis de Shōta lui importe autant que celui de son fils de cinq ans. Il n'y a plus qu'elle qui compte. Elle et sa conscience plus ou moins professionnelle.

L'impunité, aussi.

Soudain, l'œillade retourne se planter dans celui de son voisin de table. Elle dissèque les mimiques, les demi-rires, et l'insouciance imposée par la worrynot. A l'évidence, Lucrèce lui en veut. Pour Amortension, pour l'humiliation, pour faire d'elle une de ces personnes présumément responsables, pour ne pas avoir attendu qu'elle revienne à table pour aller, lui, se défoncer la gueule. Elle lui en veut. Beaucoup. De plus en plus. Elle n'est pas bien certaine de savoir pourquoi elle n'est pas déjà entrain de déverser tout son fiel sur lui. Lieu public, c'est vrai.

Mais l'impunité.

« Tu aurais préféré que je le sois. Sourit-elle, à la fois sarcastique et presque charmante. »

Presque, c'est le problème. Fun en est un autre. Cette valeur, somme toute, très américaine, n'est effectivement pas compatible avec son image à elle. Lucrèce Harcourt n'est pas fun, Lucrèce Harcourt est parfaite. Et la voila d'ailleurs qui s'approche dangereusement des toilettes, comme pour montrer à quel point elle est sage. Lux est si sage, n'est-ce pas ? Elle vide finalement une partie du sachet sur le réservoir, en prenant soin de former une ligne élégante qu'elle ne fait, dans un premier temps, que fixer. A l'instar de sa gorge, son estomac est noué à en abîmer les côtes.

Il lui faut un peu moins de dix secondes pour céder. Un peu plus de cinq pour sniffer son rail. Et deux de plus pour jeter ce qui reste du sachet dans le fond des toilettes. C'est pour le punir. Se punir. Bref. Les punir. Ne pas qu'il passe tout le déjeuner aux toilettes, aussi, peut-être ? Elle ne sait plus trop, puisque toute sa résolution, ses scrupules et ses problèmes disparaissent progressivement sous l'effet de la drogue. Paris est la dernière à s'estomper. Un peu. Ce n'est qu'alors que Lucrèce tourne les talons vers Shōta, un sourire folâtre au visage.

« Et si tu m'embrassais ? »

On dirait qu'elle vient d'avoir l'idée du siècle. Dans sa tête, la connexion est d'ailleurs parfaitement logique : renforcer les rumeurs qui grossissent autour d'eux, choisir les conditions, avant que l'histoire ne leur explose à la figure. Une trace de maquillage de travers alimenterait les ragots pour les prochaines semaines. Et puis, dans un grand moment de lucidité, mais complètement exemptes de considérations comme la peur ou l'angoisse des répercussions, Lux se rappelle qu'elle est censée ne pas l'apprécier. Ah oui. Elle réprime un éclat de rire un peu trop démonstratif.

« Détends-toi. »

Si il est dans le même état qu'elle, il est pour sûr détendu. Mais sait-on jamais, une petite précision ne fait pas de mal. Pas à son égo qui commence à s'endormir, en tous les cas.

« Je rigole. Je sais que je ne suis pas ton type. Serena, et puis Maeve, et Hadrian, blah blah. Bref. J'ai compris. »

Les morceaux de pensées s'agglutinent et se mélangent. Ce n'est pas que Lucrèce Harcourt n'est pas le type de Shōta, puisqu'elle est le type de tout le monde... C'est plutôt qu'il a peur d'elle. Peut-être. Là encore, elle n'est plus certaine. Et l'égard ne l'effleure pas assez pour qu'elle s'en inquiète. Qu'il l'aime, qu'il la déteste, qu'importe, puisqu'ils sont les mêmes : beaux, puissants, riches... Dans la même pièce fermée à clé, entrain de profiter d'un courage poudreux salvateur.
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tw: consommation de drogues, mention d'infidélité

La lumière trop brillante des toilettes ne la met pas en valeur et pourtant, Lucrèce est resplendissante dans sa robe qui laisse deviner ses jambes interminables, et avec son regard clair auquel Shōta s'accroche pour ne pas sombrer trop profondément dans la félicité chimique qu'il ressent. Il devrait savoir pourtant que ce genre de regards est plus dangereux pour lui encore que le monde cruel qui les entoure - mais avec les femmes, Shōta n'a jamais appris à se méfier ou à ne pas céder. « Tu aurais préféré que je le sois. » Shōta ne peut qu'approuver, souriant comme toujours: "Ah ça..." Plus fun, moins guindée, moins parfaite peut-être. C'était ça qui l'avait rebuté à l'époque d'Amortension, l'aura presque menaçante du charme de Lucrèce, un carcan écrasant et difficile à égaler en toutes circonstances. Il se demande comment quelqu'un comme son époux s'en dépêtre...

La gorge de Shōta se noue douloureusement et il a un mouvement en avant en voyant Lucrèce s'approcher des toilettes. "Errr..." veut-il l'interrompre, la main tendue, mais hésitant à véritablement lui sauter dessus pour lui arracher le sachet. Il sait que la soudaine angoisse qui lui plombe le ventre est stupide - la worrynot s'achète si facilement, pour quelqu'un avec son porte-feuille et ses contacts - mais c'est plus fort que lui, et une bouffée de chaleur remonte dans sa poitrine à l'idée de finir ce déjeuner agonisant avec seulement deux rails dans le nez.

Mais Lux semble hésiter et il ne dit rien, de peur de la faire prendre la mauvaise décision. Shōta reste silencieux et immobile en la voyant tracer ses lignes avec des gestes habitués, et se pencher pour les faire disparaître aussi vite qu'elles sont apparues. Il pourrait se moquer, plaisanter, dire quelque chose d'intelligent, mais rien ne lui vient à part une étrange satisfaction. Même quelqu'un comme Lucrèce Harcourt a de tels vices, même quelqu'un comme Lucrèce Harcourt s'adonne à ce genre de plaisirs, même Lucrèce Harcourt a l'air légèrement pathétique, pliée en deux, à sniffer de la worrynot en plein milieu d'une obligation sociale. La perfection à la française, avait-on clâmé aux oreilles de Shōta durant l'émission - tu parles. Une énième illusion, et un énième mensonge. Il y a quelque chose de rassurant à cette image que Shōta s'empresse de graver dans son esprit, quand elle se redresse après son rail.

La remarque cinglante sur le point de sortir de ses lèvres disparaît quand il s'étrangle sur sa propre salive alors qu'elle jette le reste de la poudre dans la cuvette - même Yamori, sensible aux humeurs de Shōta, pousse un petit cri de surprise et de désespoir en la voyant faire. "Come on," grommelle-t-il en se sentant blêmir, déglutissant à grand mal, à peine attendri par le beau sourire qui s'étire sur les lèvres rouges de Lucrèce lorsqu'elle lui fait de nouveau face. "T'étais vraiment obligée de faire ça?" Il soupire en secouant la tête, croisant les bras sur sa poitrine et serrant un peu, comme pour se rassurer - c'est pas grave, au pire il taxera quelqu'un, au pire il peut tenir jusqu'à ce soir, au pire il peut appeler Sita et elle viendra le fournir (?) (improbable) (mais sait-on jamais), au pire--

« Et si tu m'embrassais ? » Shōta cligne des yeux, et aussi simplement que ça, toute considération pour la suite de sa consommation quotidienne s'envole de son esprit aux pensées éparses. Il a à peine le temps de réagir et de réprimer le sourire amusé (et légèrement enthousiasmé) qui s'étale sur ses lèvres qu'elle reprend: « Détends-toi. - Je suis parfaitement détendu. - Je rigole. Je sais que je ne suis pas ton type. Serena, et puis Maeve, et Hadrian, blah blah. Bref. J'ai compris. » Le sourire de Shōta s'approfondit, malgré la déception en demi-teinte qui éclate dans son crâne, et il se penche la tête sur le côté, légèrement pris de court.

"Serena." Shōta fait tourner le prénom de son ex dans sa bouche comme un grand cru, éprouvant ses aspérités avec maladresse. Ça fait bien longtemps qu'il n'a pas prononcé ce prénom, trouve-t-il, et bien longtemps qu'il ne l'a pas vue. Il a cessé de répondre à ses lettres il y a quelques mois maintenant, et elles ont cessé de venir. Tant mieux. Son père a été clair, il ne peut plus être associé avec elle ou avec quiconque de sa vie d'avant. "Tu ne m'as jamais pardonné, hein?" L'idée l'amuse énormément et lui fait plaisir. Que Lucrèce Harcourt prenne le temps de vous vouer la moindre émotion est précieux, pense-t-il. "Y penses-tu souvent?" Il s'approche d'un demi-pas, se penche un peu vers elle, les yeux pétillants. "Si je t'avais choisie toi? Peut-être qu'on aurait nous aussi deux merveilleux enfants et des grands jardins où inviter tout le gratin. On ferait la Une de tous les journaux et de tous les magazines, tout le monde n'entendrait jamais parler que de nous, nos noms liés seraient sur toutes les lèvres. Et pas dans ce petit pays évidemment." Shōta lève les yeux au ciel, balaye l'air de sa main d'un geste dédaigneux. "Non, Lux, on connaîtrait une vraie célébrité, entière et envahissante, loin des nuages de Londres et des soucis quotidiens de ton petit policier d'époux..." Comme à chaque fois qu'il mentionne Hadrian, les yeux de Shōta se plissent en une expression rieuse et vaguement méprisante.

"Ce serait à moi d'être cocu." L'idée ne semble pas le déranger outre-mesure, puisqu'il s'approche un peu et tend la main, la pose sur la hanche de Lucrèce. "Ou alors peut-être même que nous serions heureux." Le sourire devient légèrement mesquin, et il se penche vers Lux, la tête embrouillée par la perlimpinpin, cet univers parallèle aux images fugaces et agréables, la pression nerveuse toute oubliée de la simple existence de Lucrèce: pour l'instant n'existent que ses yeux clairs et immenses, dans lesquels Shōta se noie allègrement. "Que tu serais heureuse," souffle-t-il. "C'est un joli rêve, ça, non?"
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TW : drogue, infidélité

« Non. »

Il n'y a pas une once d'hésitation dans le timbre, ou dans l'impulsion. Evidemment que non, Lucrèce ne lui a jamais pardonné. Il le sait. Elle le sait. Ils le savent tous les deux. A quoi bon nier ? Le regard qu'elle lui lance souffle presque sans rancune. Son cœur n'en porte aucune, à tout le moins. La faute au worrynot qui ratatine immédiatement les questions d'orgueil et de scrupules.

« Oui. »

Là non plus, elle n'hésite pas. Le goût de la défaite lui est resté sous la langue et y a moisi, de telle sorte à ce qu'il se rappelle à elle à chaque fois que ses yeux tombent sur Shōta. Et Shōta est partout. Sur les ondes de cristal, dans les magazines... Ici. Shōta est ici, et grignote son espace sans qu'elle ne recule d'un seul pas. Lucrèce Harcourt ne recule pas. Jamais. Elle conquiert. Un sourire prédateur ourle les lèvres. La voila toute intéressée, soudainement intéressée, par ce que Shōta a à lui offrir, par cette vie factice et parallèle qui se défile devant leurs yeux comme un film. Ils auraient eu de beaux enfants, pour sûr. La pensée lui arrache un rire aussi mélodieux qu'il est en fait sardonique. Juchée dans son propre nuage de félicité, Lux ne s'offusque même plus du traitement de Hadrian. Et tous les rappels de son amour pour lui n'y change absolument rien. Parce qu'il y a une chose que Lucrèce Harcourt aime plus que n'importe qui, ou quoi : le pouvoir. La reconnaissance. La célébrité. Avec Shōta, elle aurait pu se les offrir jusqu'à en devenir ivre. Et probablement en mourir. N'est-ce pas la meilleure façon de mourir ? Au sommet.

Ni l'image de Hadrian, ni celle de Paris n'arrive à l'extirper de ces illusions festives. Et à la main qui se pose sur sa hanche, Lucrèce réplique par une main qui agrippe le col. D'emblée, les distances s'effacent, l'égo et la peur avec.

« Shōta, dit-elle d'une voix enjouée, Shōta, répète-t-elle cette fois joueuse, Shōta... achève-t-elle aguicheuse. »

Ils auraient pu être heureux, c'est vrai. Et maintenant qu'elle a allègrement profité de cet univers parallèle, elle n'a aucune envie d'appesantir ses humeurs en continuant de l'approfondir. Car c'est à creuser qu'on trouve les pires horreurs, et qu'ils peuvent aussi bien explorer cette réalité-ci. Tant qu'elle dure. Tant que le worrynot le veut.

« Est-ce que c'est ce que tu souhaites vraiment ? Être heureux ? »

C'est un peu naïf, un peu sublime. Être heureux. La notion lui paraît terriblement abstraite. Qu'est-ce qu'être heureux veut seulement dire ? Lucrèce a l'impression d'être heureuse. D'un bonheur fabriqué et artificiel. Et qu'importe, vraiment. Tant qu'elle ne peut pas faire la différence.

« Soyons heureux, alors. Décrète-t-elle comme s'il suffisait de l'invoquer. »

Un morceau de rire insouciant se pose contre les lèvres de Shōta. Il n'y a plus de barrières, plus de déjeuner, plus de Hadrian, de Paris, de Maeve, ou de Serena. Ou est-ce seulement l'espace d'un baiser ? Soudain, sa poigne lâche le col pour repousser le corps d'une paume contre le torse. Ce n'est pas méchant, pas brutal non plus. Elle s'amuse. De lui... Avec lui... Les frontières sont floues lorsque Lucrèce se hisse sur le meuble qui accueille la vasque, et qu'elle croise les jambes à en faire s'évaser la fente de sa robe.

« Il va falloir y retourner. »

Elle ne bouge pas, tout comme sa voix n'a pas l'air paniquée le moins du monde. Ils peuvent attendre. Et leur absence sera tolérée. Tant qu'ils reviennent pour le dessert. Et tant qu'il y a des histoires à raconter, imagine-t-elle. Son sourire s'agrandit, devient plus vilain, et moins lisse. Ses yeux dessinent le bord de la mâchoire, tracent la jugulaire, puis les clavicules, avant de descendre contre les contours du torse. A-t-elle déjà mentionné que Shōta est beau ? Elle rigole de plus belle. Certains diront qu'ils sont célébrés pour leur talent, ou leur personnalité, mais tout le monde sait qu'il s'agit en fait de beauté et d'apparences.

Ils sont beaux, et ils le savent.

« Ou... »

Lux laisse la phrase en suspens, comme pour que l'imagination de Shōta court et prolifère dans la pièce.
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