tw: mention de consommation d'alcool

Romilda fut réveillée par le froid - pas un froid polaire, non, un froid léger, inhabituel, plus indisidieux et tout aussi tenace, dû à sa fatigue, aux verres de champagne qu'elle avait ingérés la veille, et l'absence notable de vêtements sur elle. Elle se retourna sur le dos avec un "hmm" lourd de sommeil, et encore à moitié endormie, la bouche pâteuse, elle était, naturellement, allée chercher la chaleur du corps présent à ses côtés, détaché sur sien pendant la nuit.
Basil ne la lâchait jamais, pendant la nuit - elle pouvait entendre les battements réguliers de son coeur endormi en plongeant dans le sommeil, et le souffle discret de sa respiration dans ses cheveux.
Elle enroula son bras autour du torse, en se rapprochant, ses doigts se repliant sur le ventre chaud du sorcier, ses pieds vinrent se glisser contre les siens en un vieux réflexe, trouvant l'épaule de son nez, se lovant contre cette chaleur agréable avant de prendre conscience, soudain, dans quel lit elle se trouvait.

Oh, Merlin.

Romilda ouvrit les yeux en reprenant sa main et ses pieds, mettant de nouveau une distance de sécurité entre le corps de Danny et le sien - ils n'en étaient pas là (pas encore), quand bien même il s'agissait de leur troisième rencontre, et de fait de leur troisième nuit passée ensemble (et une nuit mouvementée, qui plus était, entre les rires exaltés partagés avec Kay et Raf, radieux dans leurs habits de mariés, et le départ impromptu de Romilda en fin de soirée, avec Danny - "I can't sleep here"). Elle avait autant envie de tendresse, avec Danny, que d'une insolation lors du premier jour de ses vacances aux Bahamas - elle exagérait à peine. Ce n'était qu'un plan, au mieux une relation légère (ils n'en avaient pas parlé, occupés à flirter avant de s'emballer comme toujours), de quoi se changer les idées, satisfaire certains besoins, l'accompagner aux mariages de la saison, lui payer des verres, et l'empêcher de penser à la solitude atroce de sa nouvelle existence...

Romilda roula de nouveau de son côté, remontant la couverture sur elle - juste à temps pour fermer les yeux et prétendre qu'elle dormait encore, enroulée dans la fraicheur de ce matin d'été, car Danny remuait à côté d'elle. Elle n'avait pas l'excuse du travail, cette fois ; aussi la grasse matinée lui paraissait être un bon échappatoire pour esquiver ce matin lui rappelant des centaines d'autres, sous le sourire au goût de cendre de Basil.

tw:mention de drogue et d’alcool

Un mariage pour un troisième date - tout compte fait, pourquoi pas, s’est dit Django en regardant la sorcière le dévisager de ses grands yeux noisettes lorsqu’elle lui a proposé de l’accompagner. Comment refuser, plutôt, quand la question est posée par Romilda Vane et sa moue quasi constamment exaspérée, sa bouche en cœur et son parfum délicat. Et après s’être fait tout juste désirer, et décrire les caractéristiques des festivités (lieu, invités, ambiance, mariés, date et heure, dans cet ordre), Django a enfilé son plus beau sourire pour accepter d’être le +1 de Romi au mariage de sa meilleure amie - rien que ça. En vérité, une occasion alléchante de passer une soirée aux côtés de la sorcière (qui dès les premiers instants a fait une ombre non négligeable à la mariée, rien que pas sa seule présence près de l’autel), de boire du champagne à l’oeil, et de dormir dans une chambre luxueuse de l’un des hôtels Walsh, soit un win-win sur tous les plans.

Et ce même lorsque Romilda a absolument tenu à fuir et plutôt passer la nuit chez lui, avec un brin d’urgence dans la voix. Django n’y a vu qu’une forme de caprice léger auquel il a simplement répondu en se rhabillant et en empruntant un portoloin pour rentrer avec la sorcière jusqu’à Diagon Alley, puis reprendre les choses là où ils les avaient laissées, sans de poser plus de questions, ni en poser à son date du soir. Et c’est probablement cela que le Guterman apprécie dans ce genre de relations, et dans celle qui s’installe doucement entre lui et Romilda : cette légèreté, cette absence de questions ou de réflexions, simplement une envie de passer du bon temps ensemble sans chercher à définir ou étiqueter ce qui se déroule entre eux. Ils ont l’air d’être sur la même longueur d’ondes, et Django s’en contente amplement.

Son esprit et son corps ensuqués de cocaïne ont mis un certain temps à trouver le sommeil, et peinent à s’en sortir lorsqu’il sent du mouvement contre lui. Automatiquement, son bras s’ouvre pour accueillir la silhouette venue s’échouer sur son corps encore endormi, baignant sans vraiment réfléchir ni pleine conscience dans cette chaleur - jusqu’à ouvrir difficilement les yeux lorsque cette chaleur s’éloigne subitement. Il a à peine le temps de porter un coup d’oeil vers la sorcière pour la voir rouler loin de lui et remonter la couverture sur elle ; et malgré la faibledouleur battant à l’avant de son crâne, Django se sent d’une humeur presque légère et agréable (comme souvent, quand il se réveille en bonne compagnie). Alors une expiration amusée file entre ses lèvres tout juste souriantes tandis qu’il s’étire pour chasser l’engourdissement dans son corps. ”Good morning”, marmonne-t-il d’une voix encore empreinte de ce sommeil lourd et agité à la fois. Son visage se tourne plus franchement vers le dos que lui offre Romilda, détaillant du regard un instant ce qu’il peut apercevoir d’elle, avant d’étendre le bras pour venir effleurer les boucles soyeuses de ses cheveux bruns, caressant une mèche du bout des doigts. ”You can come back if you want, I know I’m comfortable, it’s alright. And you do make a lovely cover”, ajoute-t-il avec plaisanterie en reprenant sa main pour s’étirer de nouveau et passer sa main sur son visage tiré par les excès de la veille. Encore une fois, aucune question ou réflexion dans cette proposition vaguement sérieuse - si ce n’est celle que, quitte à se réveiller aux côtés de quelqu’un, autant profiter un peu de sa chaleur.

Romilda avait résolument fermé les yeux, le cœur battant contre son torse, en espérant faire disparaître, dans la pénombre des rideaux tirés, le geste regrettable qu'elle avait eu envers celui qui n'était rien de plus qu'un plan léger – faire disparaître avec lui la réalisation mordante d'avoir pris conscience qu'elle n'étreignait pas Basil, mais Daniel Guterman. ”Good morning.” Shit. Romilda serra légèrement les dents. La voix endormie de Danny lui parvint bien trop tôt pour qu'elle coïncide avec son réveil naturel ; c'était elle, en s'accaparant son corps, qui l'avait tiré du sommeil, ce qui voulait dire que... ”You can come back if you want, Romilda put sentir ses doigts caresser de loin ses cheveux, un contact la faisant se raidir avec le fait indéniable qu'elle avait outrepassé les limites en allant se coller à Danny, I know I’m comfortable, it’s alright. And you do make a lovely cover.” Shit, shit. Les doigts libérèrent ses boucles et Romilda, desserrant les mâchoires, affecta de s'étirer en étouffant un bâillement, grande actrice aux entrées théâtrales, se tournant sur le dos en prenant garde à rester enroulée dans la couverture, qui, malheureusement, ne valait pas la chaleur organique de Django. ”What are you talking about? I was sleeping...” mentit-elle d'une voix néanmoins sincèrement fatiguée, lourde des excès de la veille, à l'image de son corps pesant sur le matelas moelleux du sorcier. Elle tourna lentement la tête vers lui, sourcils froncés, glissant une main dans ses cheveux pour les repousser légèrement en arrière, son regard accrochant les traits de Danny dans l'obscurité légère de la pièce.

Il n'avait plus grand-chose à voir avec l'adolescent qu'elle avait connu, à Poudlard ; le choc de le retrouver aux côtés de Thema, plus avenant et extrême que jamais, un large sourire aux lèvres, avait été particulièrement vif, et elle constatait que, même au cœur de l'intimité, Django était quelqu'un de sensiblement différent de Danny, aussi timoré que bêtement amoureux d'elle, à l'époque.

”How can you be so obnoxious in the morning?” souffla-t-elle dans sa direction, leurs voix basses résonnant le silence de la chambre ; ce n'était pas tant un reproche qu'un commentaire vaguement moqueur, encore agacée par sa propre bêtise, calqué sur ces échanges mi-charmeurs mi-condescendants qu'ils échangeaient du haut de leurs egos respectifs. Romilda laissa retomber sa main sur l'oreiller, gardant entre ses doigts les draps remontés sur son corps engourdi de sommeil, fermant un instant les yeux en détournant de nouveau légèrement la tête, lui opposant son profil qu'elle savait royal, comme le reste. ”Though it's true I make a lovely cover, I'll give you that...” Sa conclusion fut énoncée d'une voix claire, ne s'embarrassant d'aucune fausse modestie, bien au contraire ; il s'agissait d'une bataille de tous les instants pour se hisser plus haut que l'orgueil de Danny qui se pensait vraisemblablement être un dix (soit deux points de trop sur l'échelle autrement plus réaliste de Romilda Vane).