Elle laisse transparaître une surprise légère, et sincère, à la réponse d'Olympe. « Oh ? » Si les mariages n'étonnent personne, surtout concernant les sang pur, elle se retient tout de même de commenter un « t'as pas genre ? 12 ans ? » qui ne serait pas très approprié, ni pour l'occasion ni pour la présente compagnie.
Elle est moins au fait des habitudes des sang mêlé britanniques mais, si jeunes, il ne peut s'agir que d'un mariage arrangé ou d'une lubie adolescente, ce qui ne serait pas particulièrement bien vu par la famille Bagshot, tout du moins c'est ce qu'elle suppose si elle se base sur les réactions familiales successives dues à leur perte de statut privilégié et à la transformation de Boris.
Mariage arrangé alors, mh.

Moins crédible mais plus drôle, imaginer Bagshot se mariant à Vegas, juste après Poudlard, l'officier d'état civil un sosie de Merlin et les deux tourtereaux qui s'enfuient sur un balais orné d'une pancarte « Just married » est une sacrée image qui lui fait balayer la salle du regard comme si le fameux fiancé allait lui apparaître subitement pour qu'elle puisse mettre un visage sur l'image ridicule.
Platement, elle enchaîne : « Tu m'en vois navrée. » et le ton se teinte de plaisanterie à peine piquante alors qu'elle poursuit, consciente des aspirations d'Olympe, les mêmes que tous les membres de leur tablée partagent, « Je ne manquerai pas d'accepter si tu ne trouves personne de plus estimé pour t'accompagner en ce jour si glorieux. ».
Quelle occasion qu'un mariage pour se faire bien voir et être vu, et n'est-ce pas ce qu'ils visent tous, à des degrés différents et pour des buts qu'ils gardent secrets ?
Si Bagshot envisage sérieusement de taper aussi bas qu'une sang mêlée à l'ascendance peu approuvée par le gouvernement juste pour le plaisir de la torturer avec des heures interminables de mondanités, elle se pliera à l'exercice sans rien promettre du résultat.

Leurs flûtes s'entrechoquent doucement, le son cristallin assez pur pour s'élever au dessus des conversations et lui donner de l'espoir – non, toujours du jus sans alcool – et elle suit le regard de la jeune fille sur la salle.
«‌ ‌‌‌‌Les autres ont la peste ou tu es juste trop heureuse d’être à cet événement que tu ne tiens pas en place ?‌‌ ‌»
Bonne question.
Si elle partait souvent assez tôt des réceptions les plus guindées, présente juste assez pour serrer les mains qui lui assuraient de rester sur l'île, elle mettait généralement plus de cœur à l'ouvrage, ne serait-ce que pour profiter des traiteurs d'exception, et sa solitude n'était pas passée inaperçue.
Dire la vérité ne lui effleure même pas l'esprit, toutes ses variantes inappropriées « J'me fais chier », trop révélatrices « Je n'avais jamais réalisé à quel point l'alcool aidait à ce genre de soirées » ou bien trop personnelles « J'essaye de décider comment confronter mon ? Petit ami ? Non. Plan cul ? Non plus. Compagnon ? Yikes. Mon quelque chose sur ses fiançailles que j'ai apprises par hibou et sur lesquelles il n'a toujours pas fait un commentaire. Des idées pour le faire suer ? Sa bouille stressée est cute. »

« Tu as entendu les paris ? J'essaye d'estimer le futur mariage des fiancés en les observant interagir. »

Un demi mensonge. Une demie vérité.
Elle a observé Hector et la jeune héritière discuter et s'est interrogée sur leur futur, notion toujours très délicate à accoler avec Hector dans son esprit. Le futur.
Elle n'a rien à faire des paris pourtant et se détourne des deux silhouettes, très mal cachées dans la salle bondée dont l'architecture même favorise un angle de vue global – on ne voudrait tout de même pas rater un millimètre de la richesse russe – pour reporter son attention sur sa partenaire de conversation.

« Je suis étonnée de te trouver ici aussi. Un fiancé trop occupé ou pas assez de ragots à table ? Les stars de la soirée qui disparaissent avec précipitation vers les toilettes ne titillent pas ton sixième sens pour le drama ? Rosemary n'a vraiment pas l'air contente.»

Est-ce qu'elle a des scrupules à jeter Hector sous les roues du magicobus en espérant que ce qui fera certainement les rumeurs de la haute société pour les prochains jours suffira à distraire Olympe ?
Non. Ça lui apprendrait à faire l'autruche.

Au sarcasme elle lève son verre, toast silencieux à son honneur. Bagshot n'en sait probablement rien, et n'a aucune raison d'en savoir plus un jour, voyant mal la jeune fille dans les cercles d'alchimistes douteux ou dans la biomécawhiz – vraiment, les sorciers et leurs noms ridicules pour tout, biomécanique magique aurait bien suffit - mais il y a bien quelques domaines, où, en effet, il est difficile de faire mieux que la qualité made in Waffling.
Non pas qu'elle soit réellement  une Waffling, son ADN lié en rien à celui de feu Adalbert, ce que ne manquent pas de lui rappeler certaines personnes, persuadées de faire un trait d'esprit, comme si elles pouvaient lui apprendre quoi que ce soit sur sa lignée alors même qu'ils bouffaient tous du test Von Baüme depuis des années.
Si elle n'a rien, ou presque, à pouvoir considérer comme une famille – cela fait des années qu'elle n'a même pas pu espionner son père – elle ne sait pas si Olympe peut bien se targuer de plus. Elle n'avait jamais vu la benjamine avant que Boris ne se fasse... congédier et, outre sa mention dans quelques rares histoires de son cousin, n'avait même jamais entendu parler d'elle. A moins qu'elle n'ait juste pas retenu l'information, les ragots souvent oubliés après le second verre ou une fois la conversation pénible terminée.
Elle avait un fiancé... Donc sans doute au moins l'un de ses parents vivant, un oncle ou une tante pour arranger une union juteuse, l'argent remplaçant la pureté du sang dans les mariages entre sang mêlés, mais quid de sœurs pour tenir sa traîne et jeter du riz au visage des invités ? Parlait-elle même encore à Boris ?
Pas vraiment certaine de s'intéresser à la question de sa famille non plus – a t-elle besoin de connaître plus que deux Bagshot ? Probablement pas – elle se contente de faire tourner le liquide dans son verre, les pensées à la dérive.

Un sourire en coin, amusé quoi qu'un peu tranchant, se dessine sur ses lèvres au commentaire de la jeune Bagshot. C'est qu'on croirait entendre une Sang Pur avec tout ce pragmatisme cynique qui déborde de ses mots. « Et bien Olympe, à t'entendre on pourrait croire à une vision bien négative du mariage. N'y a-t-il pas des exceptions remplies de bonheur ? » Le sarcasme est amusé et pourrait s'en tenir là mais elle se penche vers elle, feint dans les tons bas de sa voix et dans sa posture la confidence d'un secret, « Est-ce en connaissance de cause ? Des problèmes dans l'union heureuse déjà ? Tu peux tout me confier tu sais. Un portoloin d'urgence le jour j, ça peut s'arranger. »
Elle se redresse, la plaisanterie mise de côté pour une moue dubitative sur laquelle elle ne s'épanche pas, peu convaincue du manège de Bagshot Junior.
D'un autre des gosses de, ou même de Boris, paix à son âme et à sa mort sociale, elle aurait accepté le compliment sans trop de simagrées, presque convaincue de sa véracité avec plus ou moins de succès.
Spavin est trop poli pour dire à quelqu'un qu'il l'ennuie, Polly doit plus se surprendre elle-même quand elle dit la vérité que le mensonge et Withers est souvent à côté de ses pompes donc qui savait réellement, non pas qu'elle soit là pour un top 10 des mythos du groupe. Mais c'est parce que le top 1 se jouerait entre Polly et Olympe qu'elle se contente du silence et de sourcils levés dans une expression peu crédule, pas vraiment désireuse de s'embarquer dans une conversation sur leurs affinités.
Ce n'est pas qu'elle n'aime pas Olympe, c'est tout simplement qu'outre le fait qu'elles ne se connaissent pas elles ne sont pas vraiment parties sur de bonnes bases.
Elle est persuadée que c'est elle qui a vendu la mèche aux Flamel concernant le coffre de leur grand-père, mettant le feu aux poudres à des caractères déjà explosifs, non pas qu'elle se plaigne du tempérament d'Ambroise, et peut-être même qu'elle devrait la remercier, mais discuter de ce « mystère » était vite devenu lassant, surtout quand elle n'arrivait pas à mettre la fin dessus. A ce désagrément s'ajoute sa tendance à fureter et, pire encore, à bien le faire, discrètement et avec succès, ce qui ne lui donne guère envie de lui faire la conversation quand elle à tant à devoir garder secret.
«‌ ‌‌‌Un mariage qui floppe, ce n’est pas vraiment ce que j’appelle un potin croustillant.‌‌ ‌»‌
Elle ne lui ôte pas, cependant, un talent certain pour le divertissement et les remarques acerbes, les spécialités de la maison « Fils de », délivrées d'une nonchalance insolente pour quelqu'un de si jeune, et sa remarque lui arrache un souffle amusé. A peine moins qu'un rire qu'elle ne pourrait se permettre – quel convive pour rire alors que la mère du fiancé a l'air d'être sur le point d'aller lui tirer les oreilles devant le gratin sorcier, mais tout de même une des expressions les plus sincères qu'elle ait arboré pendant la soirée. Elle opine, un air sage et faux sur le visage pour marquer son approbation avant de porter sa coupe à ses lèvres pour masquer un sourire plus prononcé.
«‌ ‌‌‌‌Il suffit d’observer les convives, ils finiront par se dévoiler d’eux-mêmes.‌‌‌‌ ‌»‌
La remarque la surprend. Si elle sait que Polly vend parfois des cours d'initiation à la lecture de tout et n'importe quoi et des leçon pour « ouvrir son troisième œil », elle ne savait pas qu'Olympe faisait dans le crash course « Le ragot pour les nuls », ni même qu'elle y avait souscrit à son insu.
Un regard autour d'elle ne peut que confirmer ce qu'elle sait déjà ; les têtes penchées l'une vers l'autre, les murmures offerts dans le creux d'une oreille : les messes basses vont bon train et, parmi les critiques sur le couple de la soirée, principalement sur Hector s'il faut être honnête, nulle doute qu'il y aura quelques confidences perdues, quelques secrets éventés.
Avant qu'elle ne puisse demander ce qui lui vaut un tel honneur, ou de combien de gallions elle doit s'acquitter pour l'acquisition de tels mots de sagesse, Olympe poursuit.
«‌ ‌‌‌‌Et toi ? Pourquoi tu viens à ce genre d’événements ? Ca se voit que tu méprises ces gens. J’avoue que ça attise la curiosité de te voir venir faire de la figuration à contrecœur, sans la moindre envie de briller.  ‌‌ ‌»‌
Aaah. Bien sûr que Bagshot veut quelque chose mais la question est de savoir ce qu'elle essaye de ferrer. L'interrogation semble innocente et c'est ce qui la rend insidieuse ; le doute. Celui de se demander ce qu'elle peut tirer d'une telle discussion, quelles convictions elle va nourrir de ses propos, savoir si elle amène le bois à son propre bûcher.
Elle opte pour un combo classique, le « haha + light bullshit + vague sérieux qui détourne la conversation ».
Elle cligne des yeux, surprise, avant de porter une main sur sa poitrine, les yeux écarquillés dans le juste degré de faux semblant volontairement visible, comme une confidence entre amies, et celui d'étonnement sincère. « Moi ? Mépriser la bonne société ? Je trouve le terme un peu fort... ». Une petite moue et un mouvement de tête, navré, alors qu'elle en rajoute une couche « Je ne comprends tout simplement pas une bonne partie de ces codes, c'est que je n'ai pas eu la chance d'être élevée comme ça. » A un ou deux détails près et elle est la représentation même du :/ oh no.
La tartine de bullshit servie, reste l'once de vérité. Sa main quitte sa poitrine pour désigner la salle d'un vague tour de poignet alors qu'elle répond simplement « Ce n'est pas vraiment le terrain sur lequel je brille. Je ne suis que médecin et alchimiste alors une fois sortie des molécules et équations, je n'ai pas vraiment de quoi ajouter à la conversation. » Rien à ajouter aux conversations fades et ennuyeuses pour lesquelles elle se pencherait presque sur la résurrection juste pour être capable de littéralement mourir sur place lors d'une discussion pour revenir à la vie une fois les imbéciles partis.
Elle hausse les épaules, « Il faut bien faire preuve de bonne volonté si on veut promouvoir les dons pour la recherche médicales alors qu'il y a encore tant de fléaux qui sévissent... » et c'est qu'il lui faudrait presque un mouchoir devant sa conviction, snif snif les petits orphelins malades, « Et la compagnie n'est pas si terrible quand on sait s'entourer.», un sourire de connivence puisque bien entendu qu'Olympe est de bonne compagnie, m'enfin, qui essaye de s'échapper ? Pas elle. Baissez le rideau, circulez, y a plus rien à voir.
Et de lui renvoyer la balle, faussement pensive, «Briller... avec un nom comme Bagshot ça devrait déjà être réglé, non ? Tu n'as pas vraiment de business à faire prospérer...» pas comme les tentatives parfois douteuses des Flamel, l'escroquerie de Polly ou le business de Withers. « Des nouveaux livres d'Histoire à faire publier ? Non, ce n'est pas ton domaine je crois, bien trop barbant...A quoi on aspire quand on est si jeune ? »
Ou plutôt, qu'est-ce qu'on cherche à mettre son nez dans les affaires des autres, Bagshot ?

Mmmmh.
Mouais.

Ce n’est pas tant qu’elle ne veut pas croire au bonheur d’Olympe qu’elle peine à concevoir l’un de ces mariages guindés et aux pluies de Gallions en lieu de riz – ou tous les mariages si elle doit être honnête avec elle-même, comme un moyen d’atteindre une quelconque satisfaction.
Elle fixe la jeune femme un instant, fais tourner sa flûte tristement vide entre ses doigts et se contente d’un regard circonspect pour toute réponse sincère à laquelle elle rajoute une couche de félicitations hypocrite. Bla bla so happy for you bla all my wishes bla what a blessed day it will be, les formules coulent de ses lèvres avec autant d’aisance que le champagne le long de sa gorge – sa coupe est toujours vide et le drame de la situation la frappe avec la même nouveauté à chaque regard sur son verre.

Les platitudes et les excuses se répandent de même, les expressions travaillées qui habillent ses traits d’émotions aussi éphémères que les bulles qui éclatent à la surface de l’alcool mordoré – toujours vide ! - se succèdent avec maestro – petite moue attristée Oh non, vraiment, aucune raison de s’excuser, un peu de d’empressement, pas trop pour éviter d’offusquer, Ce n’est vraiment pas nécessaire, je t’en prie, un léger embarras teinté d’une note rosé pour le plaisir d’une si belle amitié, C’est si gentil de ta part, je ne saurais accepter, et quel si beau compliment, d’une si belle personne !, avant de conclure sur un refus net, quoiqu’enrobé de toujours plus d’effusions de gratitude « Je ne suis finalement qu’un esprit reclus qui se contente de ses divagations et d’une quelque distraction scientifique. »

Vaguement hors de propos et incompréhensible ? La tartine parfaite pour clore une discussion.
SI elle n’est pas la plus friande de ces exercices de verbiage elle se laisse néanmoins prendre au jeu, non plus dans l’optique double de noyer le poisson et d’ennuyer Olympe – faire fuir les enquiquineurs est une spécialité qu’elle n’égale pas même avec sa maîtrise de l’alchimie – mais aussi parce qu’elle s’amuse finalement.
Dans un autre contexte, une autre vie même plutôt, une où elle ne serait pas obligée de faire la potiche pour un gouvernement arriéré pour échapper aux deux nations où elle a commis haute trahison et crime d’intelligence avec l’ennemi, elle se dit que, peut-être qu’Olympe et elle auraient pu s’entendre.

Elle laisse la jeune Bagshot considérer le sens de la vie, ou la réponse à sa question faussement innocente, et prend elle-même le temps de se demander si Hector est tombé dans le trou des toilettes ou s’il se trouve occupé à préparer la prochaine génération de petits héritiers russes.
Mmmh. Quelque chose ne va pas.
Un sentiment désagréable à cette idée, a wrongness.
Ha. Bien sûr.
Ils seront anglais.  
Elle n’imagine pas les petits dictateurs de l’Est s’encombrer d’un marmot avec la même affliction que celle du Rowle. Voilà ce qui la tracassait.

Distraite par des questions géopolitiques de la plus haute importance, elle retient à peine la grimace de connivence peu dupe qui lui monte à l’évocation des fameux carnets. A la place, elle lève les yeux au plafond, décoré d’une fresque animée qui doit représenter un quelconque moment d’Histoire russe, dans un semblant de réflexion et se permet l’ourlet de lèvres dubitatives. « Histoire, histoire… Ce ne sont que de petits carnets aux pages trop petites pour contenir grand-chose, non ?  Bathilda l’a rapportée dans ses livres l’Histoire, la grande. Sûrement, s’il y avait quelque information de valeur, sûre, elle aurait déjà été révélée. Bathilda était une si grande dame, elle savait ce qui était bon pour elle. »

Et ses yeux de revenir à Olympe et à son visage en forme de cœur, la jeunesse comme plus bel apparat et le regard brillant de malice pour plus bel atour.
Elle est intelligente, à n’en pas douter. Assez pour saisir le message. Bathilda l’était aussi, d’abord de réunir toutes ces informations et de les conserver, ensuite de les utiliser au moment opportun, mais surtout de savoir lesquelles étouffer pour se préserver.
Chantage et divulgation d’informations sont des jeux dangereux qui ont poussé bien des hommes d’apparence placide au-delà de la fine limite de l’humanité.
Dans sa robe délicate de pétales et de ses jeunes années, sait-elle seulement sur quel pied réellement danser ?

Sous l’ombre de l’avertissement – pas une menace, vraiment, pas encore – une certaine compassion pourtant. Certains noms sont plus lourds que d’autres à porter et si elles n’ont pas le drame de s’appeler Dick, elle ne peut entièrement partager ses expériences.
Waffling ne signifie que peu de chose en dehors des cercles universitaires et de leurs tomes aux pages soigneusement cornées, un vague souvenir d’après-midi passées à ronfler sur les bancs de l’école pour les mémoires des hautes sphères attaquées par l’alcool et l’obsession de leur propre nombril.
Bagshot, bien que souvent relégué à ces réminiscences poussiéreuses d’étagères remplies de grimoires soporifiques, avait pourtant l’honneur de pouvoir brandir inlassablement les deux mots magiques à la manière d’un écusson royal qui ouvrirait toutes les portes ; Sang Pur.
Et que les portes claquées au nez avaient dû blesser. Dépossédés de ce sang bleu, de nouveau rien sur l’échiquier de ceux qu’ils s’amusaient autrefois à snober.

« Je ne m’inquiète pas de l’ombre des Bagshot. La tienne sera autrement plus problématique. »
Compliment sans en être, l’affabilité délicate à exprimer.
Elle ne s’inquiète absolument pas de l’ombre du nom de famille, sait pertinemment qu’Olympe en sortira sans problème si elle le désire. Non, le risque ne tient qu’à son ombre à elle et à la balance précaire entre la réalisation des ambitions qui la dépassent et qui menacent de la dévorer – les dévorer, eux tous si justement bien nommés -, et la préservation de son identité. De son intégrité.  
Olympe devrait garder un œil à ses pieds, sur l’obscurité qui émane d’elle et l’accompagne partout, reflet des desseins inavoués dans lesquels il est si aisé de se perdre.

La question la surprend, non pas qu’elle ne soit pas à-propos, les Bagshot sont après tout le sujet principal, mais parce qu’elle s’apparente à un élément qu’elle n’aurait pas pensé voir Olympe rattacher à sa famille. Boris.
Congédier le vampire n’avait pas été mince affaire, la débâcle du déjeuner à trois un épisode malheureusement encore vivide, le poids, ensuite, de la surveillance des agents du gouvernement une sensation désagréable le long de sa nuque qui avait persisté.
Hollis opte pour une réponse neutre, préfère tâter le terrain avant de s’avancer, ses cartes comme ses secrets gardées cachés sous une façade de désinvolture.
« Il n’a jamais parlé de moi ? Je vois que l’absence de respect pour mon rôle d’aînée ne vient pas que de toi. » Et d'ajouter l'air de rien, presque déçue. « Je vous pensais plus proches. »
Prêcher le faux, ou l’inexact, la vérité peut-être même, dissimulée derrière l’irrévérence, pour obtenir le vrai, ou l’inexact, le mensonge habile qui sait.
Aaah ces jeux de société, c’est que sans eux, on s’ennuierait.