BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 children of the sea (ryunan)

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MessageSujet: children of the sea (ryunan)   children of the sea (ryunan) EmptyDim 28 Fév - 23:16
children of the sea (novembre 2004)

D'ordinaire, Ryujin évite le plus possible de s'intégrer à la société sorcière britannique. Trop risqué, avec son statut de double-hybride. Elle n'est pas venue ici pour être à la merci d'un gouvernement qui, en réalité, n'est pas le sien. En théorie, elle n'est pas ici, visa de l'époque de son arrivée jamais renouvelé, pas de papiers d'identité, pas d'inscription sur les différents registres du Ministère. Invisibilisée par le clan Wang, l'hybride ne doit cependant pas prendre de risques démesurés. Wei le lui a répété, elle est trop importante pour être repérée. Mais son incursion dans le monde sorcier est parfois inévitable, comme aujourd'hui. Il y a quelques jours, elle a surpris une conversation d'autres membres du clan, évoquant une vente exceptionnelle de sculptures en corail jaune. "Elles viennent directement de Jeju, si, je te jure !" Oreille dressée, elle n'a pas entendu le nom de son île depuis des décennies maintenant. Irrésistiblement attirée par cette vente, elle doit voir si le savoir-faire se transmet toujours.

Toute habillée de noir - des chaussures à la veste en cuir - elle enfile ses lunettes de soleil pour protéger ses yeux sensibles. Celles-ci sont enchantées, et permettent de détourner l'attention de ceux qui la regarderaient. Ainsi, elle passe la plupart du temps inaperçue, tant que les lieux où elle se rend ne sont pas protégés contre ce genre d'enchantements magiques. Et ça ne devrait pas être le cas pour le marché artisanal dans lequel elle arrive. Regard rapide jeté aux stands de part et d'autre de la rue, rien n'attire son regard. Etoles chatoyantes (elle n'aime pas la couleur), poteries (certainement aussi fragiles que laides), gadgets pour la maison (elle n'a même pas de "chez elle")... A la limite, seul le stand de pâtisseries orientales vaut le coup. Elle hume le doux parfum du miel, cet étrange nectar dont elle ne connaissait rien avant de mettre les pieds au Royaume-Uni. Au même moment, ses yeux se posent sur les fameuses sculptures en corail jaune qu'elle connaît si bien. Il y a quelque chose de cocasse dans la situation, de voir cet art la ramenant dans le passé, en sentant une odeur si peu familière.

L'hybride s'approche du stand, où quelques sorciers s'extasient devant la finesse de la taille du corail. Une étrange chaleur envahit la poitrine de l'hybride, comme si elle était un peu de retour à la maison. Sa vie d'avant, dont les souvenirs s'étiolent au fur et à mesure des décennies passées, revient par bribes. Elle se sent obligée d'enlever ses lunettes de soleil - de toute façon, le temps est couvert - comme pour être véritablement elle-même face à cet héritage de son passé. Elle se souvient du premier corail qu'elle avait fièrement ramené, puis de sa mère qui lui avait présenté tous les outils utiles pour sculpter, et enfin de sa petite sœur qui lui avait demandé de sa voix d'enfant de lui sculpter un animal. Ryujin fronce les sourcils. Elle ne se souvient plus de cet animal. Etait-ce une baleine ? Un nudibranche ?

... Un hippocampe.

Un hippocampe, exactement comme celui qui pend au bout de la chaîne de ce jeune homme, à quelques pas d'elle. Son cœur s'arrête de battre pendant une seconde, avant de s'affoler. Ses yeux deviennent perçants comme ceux d'un aigle, elle voit l'hippocampe dans les moindres détails, y compris cette imperfection au niveau de la queue. Elle se souvient avoir eu du mal avec l'effet de spirale. Poing tapé contre la table de l'atelier, petite sœur qui accoure et découvre avec émerveillement l'hippocampe, "Jiiiiin, il est parfait ! Je l'aime trop trop trop !", et pendentif porté fièrement le lendemain à l'école.

"Tout va bien, Miss ?" La vendeuse a vu son désarroi, mais il ne faut pas que cet homme le voit. La voit. Lunettes remises sur le nez. "Monsieur, vous ne pouvez pas toucher ça !" Attention détournée, la vendeuse se précipite à l'autre bout du stand. Mais Ryujin ne lâche pas des yeux l'homme - sa cible. Elle passe à côté de lui, respire son odeur, poursuit sa route et s'arrête au stand d'après. Maintenant, elle va pouvoir le suivre à la trace, attendre qu'il soit dans un lieu un peu isolé... et récupérer ce qui lui appartient.

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Conan Lee
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cw mort, deuil, kidnapping de guerre, guerre

Les sculptures de corail s'étendent sous les yeux émerveillés du selkie, qui jurerait pouvoir entendre la voix de sa grand-mère râler par leur manque d'originalité. Halmeoni l'a toujours poussé à travailler ses sculptures avec son esprit, plutôt que de se contenter de reproduire simplement ce qu'il voyait - et il a toujours trouvé ça flou comme consigne. Conan a compris très tôt que cette part de leur culture était très importante pour elle alors il s'est toujours appliqué à faire en sorte qu'elle soit fier de lui. Mais jamais aucune de ses créations n'a pu dépasser l'affection que Soyoun portait au dernier souvenir qu'elle gardait de sa sœur ; l'hippocampe taillé dans le corail a toujours été un symbole de regret et de deuil, origine d'une grande tristesse. L'histoire, il la connaît sur le bout des doigts pour l'avoir entendue à chaque été passé sur le perron de la maison de sa grand-mère à tailler des coraux. Quand elle ne parlait pas de son mari retourné à la mer emportant avec lui leur fille Haneul (jusqu'à ce que Jaeyun, le père de Conan, ne tombe sous son charme et ne lui dérobe sa peau, la réunissant avec sa mère mais l'arrachant cependant à l'océan), c'était autour de sa la disparue que la conversation tournait.
Sa tante a été capturée par l'armée japonaise, et n'a jamais été retrouvée ; pendant le restant de ses jours, Soyoun a prié pour que sa sœur retourne à la maison. Mais l'aînée n'est jamais revenue - laissant derrière elle un trou béant dans le cœur de sa cadette, déchirée par la perte de sa sœur adorée. Maintenant qu'halmeoni est morte et dissipée dans l'écume, tout ce que Conan peut faire pour honorer sa mémoire, c'est continuer à faire vivre l'héritage qu'elle s'est échinée à lui léguer. C'est avec une tendresse infinie qu'il effleure l'hippocampe du bout des doigts, comme à chaque fois qu'il angoisse ou se sent perdu ; unique lien qu'il lui reste à sa grand-mère. Et parfois, quand il le touche, il se surprend à penser à cette tante inconnue ; son cœur se serre des horreurs qu'elle a pu endurer. La famille n'aura jamais le fin mot de l'histoire, et sa grand-mère aura passé le restant de ses jours à pleurer derrière les lambeaux d'une vie déchiquetée par une guerre sanglante. Un soupir peiné s'échappe des lèvres du selkie.

Son tour vient. Il se racle la gorge, demande à la vendeuse de lui préparer un bon paquet de corail jaune - ce n'est pas tous les jours que l'on peut trouver des produits importés de Jeju à Londres. Alors, il en profite ; l'odeur familière du sel du mer lui réchauffe l'esprit déjà trop engourdi. "Est-ce suffisant monsieur ?" La sorcière s'exprime dans un coréen coloré, et il reconnaît l'accent de Jeju qui sonne clair à ses oreilles. Une légère lueur mélancolique passe dans son regard, alors qu'il lorgne la quantité de corail jaune que lui désigne la femme. "Oui c'est parfait." Si son coréen est rouillé, il est toujours compréhensible ; bien que la vendeuse hausse un sourcil, sûrement surprise par son accent occidental. Il n'a pas souvent l'occasion de le pratiquer, Conan. Avec une pointe d'amertume, il songe au fait que son mermish est bien plus poli que son coréen. "Ca vous fera quatre gallions et deux noises." Il ne grimace pas à l'entente du prix. Il s'y attendait. Les produits sont importés de l'île de Jeju, c'est pour ça qu'il est venu après tout ; il s'est préparé à payer le prix. Si le salaire de magizoologiste n'est pas toujours très stable, Conan n'est pas très dépensier ; il est plutôt du genre à mettre de côté, à économiser plutôt que de dépenser dans des choses inutiles. Il ne voit pas l'intérêt de grand-chose, pour être honnête. Sans un mot, il tend les pièces à la femme qui lui tend les coraux jaunes, emballés dans un paquet joliment ficelé qu'il glisse dans sa sacoche. "Merci, bonne journée." Poliment, le brun s'incline avant de jeter un regard aux autres tables. Maintenant qu'il en a fini avec la raison de sa venue, il aimerait pouvoir profiter des autres étalages. Il se glisse ensuite dans une petite rue tranquille au tournant de laquelle devrait se trouver un stand où des livres de botanique seraient exposés. Conan ferme les yeux un court instant et hume l'air avant de pousser un soupir ; ses épaules s'affaissent, alourdies par ce poids qu'il semble constamment porter contre son gré.

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cw mort, deuil, kidnapping de guerre, guerre

Réminiscence du passé, flash de son île natale - sur laquelle elle a finalement passé si peu de temps - et du monde marin qu'elle connaissait si bien. Enfant, elle aurait rêvé être à la place de cette vendeuse : être ambassadrice de leur artisanat à l'étranger, voyager et rencontrer des sorciers du monde entier. Destin brisé, mais l'enfant qu'elle était vit encore quelque part, elle vient de s'en rendre compte à la vue de cet hippocampe. Mode chasse : activé. La traque d'hommes n'est pas quelque chose qui lui fait peur. Pendant quelques années - quelques décennies - c'était son quotidien. On pourrait même dire sa raison de vivre, son moyen d'exorciser tout ce qu'elle avait vécu pendant ces années dans les maisons de réconfort de l'armée japonaise. Elle avait mis sa carrière de chasseuse de côté à son arrivée en Grande-Bretagne, dans ce climat de traque des hybrides, c'est bien trop risqué. Pour se nourrir, elle s'arrange avec le clan, comme cela avait été convenu avant qu'elle arrive sur le territoire.

Mais son instinct n'est pas moins aiguisé pour autant. Le jeune homme tourne dans une ruelle, vide. C'est presque trop facile. Il s'arrête, soupire, ses épaules tombent. C'est le moment parfait. Sortilège à peine murmuré (elle n'arrive pas encore à maîtriser les informulés en même temps que la magie sans baguette) et l'homme visé doit sentir ses muscles comme ralentis, difficiles à contrôler. Elle se glisse derrière lui et décroche le pendentif, en faisant bien attention à ne pas l'abimer. Cela pourrait lui suffire, elle pourrait transplaner et rentrer chez elle, avec ce précieux souvenir de son enfance. Mais quelque chose l'en empêche, cet hippocampe est un lien avec Soyoun. Elle veut savoir comment il est arrivé sur le cou de cet homme. "Ce collier. D'où vient-il ?" demande-t-elle froidement, en coréen. Sa maîtrise de sa langue maternelle est un peu rouillée, le japonais puis l'anglais avait effacé une partie du vocabulaire et de la grammaire.

"Tu l'as volé ?" Après tout, c'est un homme, et ce ne serait pas si étonnant. Ryujin s'était renseignée, après la guerre. Elle avait appris pour le soulèvement de Jeju. Pour les villages détruits, les familles assassinées, les maisons pillées. D'un côté, c'était peut-être aussi pour ça qu'elle n'avait jamais voulu remettre les pieds en Corée. Apprendre que sa famille avait péri sous les coups de l'armée sud-coréenne aurait été fatal. Elle avait préféré gardé l'image de son île presque paisible, avec sa famille heureuse et en bonne santé. A tel point qu'aujourd'hui encore, elle les imaginait toujours vivants (c'était presque possible, les sorciers vivaient plus longtemps que les moldus, ils pourraient être centenaires). Mais la présence du pendentif sur un autre cou que celui de sa sœur, cela ne laissait que deux possibilités : le pendentif avait été volé, ou Soyoun était morte. Jamais sa sœur ne se serait séparée de ce pendentif. Jusqu'à maintenant, elle est restée derrière le voleur. Mais elle a besoin de le voir, de se confronter à lui. Elle le contourne - ses mouvements sont toujours ralentis, pour encore quelques minutes au moins - se place face à lui et retire ses lunettes pour le regarder dans les yeux. "Ne me mens pas."


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cw deuil

Les sens de Conan se mettent subitement en alerte quand il sent le sort lui tomber subitement dessus, sans prévenir. Dans sa poitrine, son cœur s'affole alors qu'une présence derrière lui se fait ressentir - l'angoisse le dévore sans qu'il ne puisse voir le visage de la personne, ni ce qu'elle fait. Il tente de s'agiter, mais est complètement engourdi ; ses mouvements sont lents, comme lorsqu'on se déplace sous l'eau. La voix d'une femme se dévoile enfin. "Ce collier. D'où vient-il ?" Le cœur du selkie rate un battement quand il comprend qu'elle mentionne l'hippocampe, et il tente d'accélérer ses mouvements pour se retourner et le récupérer mais c'est inutile. Il est coincé.
La panique prend le dessus, il oublie la question posée et ne veut qu'une chose : récupérer le collier d'halmeoni. L'absence du corail autour de son cou crée un vide qu'il n'a jusqu'à jamais ressenti. "Rendez-le moi." supplie-t-il une première fois, la gorge nouée à l'idée qu'elle ne disparaisse avec. La simple pensée d'être séparé de la dernière chose qui le relie à sa grand-mère le terrifie. Conan ne comprend pas pourquoi une inconnue s'intéresse à un collier sans valeur autre que sentimentale, et ça l'inquiète un peu plus. Est-ce qu'elle va réellement lui voler, et s'en aller avec ? "Tu l'as volé ?" La question l'offusque - il ne se rend pas tout de suite compte qu'il éprouve de la colère. "Non !" s'exclame-t-il, lui même étonné de la propre énergie dans sa voix d'ordinaire monotone.

Il y a un long silence. Le sortilège s'affaiblit, mais fait toujours effet. Conan ne peut pas encore agir - alors il attend. Angoisse. Réprime les larmes qui lui montent aux yeux (c'est trop injuste). La femme derrière lui s'agite, il entend des bruits de pas - il la suit des yeux alors qu'elle se présent enfin à lui. Sans un mot, il la détaille lorsqu'elle retire ses lunettes de soleil ; brune, comme lui, coréenne aussi à n'en pas douter. "Ne me mens pas." Que veut-elle ? Et pourquoi est-elle autant intéressée par le collier ? Trop de questions, mais un seul objectif urgent dans son esprit : le récupérer.
Conan déglutit. Pudique à l'idée de mentionner sa grand-mère, ses histoires personnelles à une inconnue : mais il n'a pas réellement le choix au vu de sa situation. Sa lèvre inférieure tremble un instant avant qu'il ne parviennen à se reprendre. "Il était à ma grand-mère. Elle y tenait beaucoup." Silence. Il hésite. Pourquoi devrait-il se justifier à une personne sortie de nulle part ? Mais puisque l'hippocampe semble si fragile entre ses doigts et qu'elle pourrait le briser en une seule fois, il continue ; "Sa sœur le lui avait offert." La frustration monte, elle aussi. Il prend une courte inspiration, relève l'œil larmoyant pour le planter dans celui de la femme. "Elle m'a demandé de le garder. Je ne l'ai pas volé." Pendant quelques secondes, ni lui ni elle ne disent rien. "C'est la vérité." ajoute-t-il cependant. Et, parce que le silence s'attarde et qu'il est vraiment soucieux de le récupérer au plus vite avant qu'il ne puisse plus rien faire, il continue : "Il n'a rien de spécial si vous ne connaissez pas son histoire." Il sent que le sortilège est déjà presque complètement dissipé, aussi, il parvient à tendre à une vitesse presque normale la main. "Alors rendez-le-moi, s'il vous plaît." La paume fait face au ciel qui les surplombe, unique témoin de la scène qui se déroule.

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tw meurtre, sang, deuil, kidnapping, viols, guerre

Elle a eu d'autres hommes à sa merci, Ryujin. De nombreuses fois, elle a susurré à leurs oreilles des mots pas si doux que ça. Il y avait ceux qui riaient - une jeune femme qui tente de les intimider ? bonne blague. Ceux qui se débattaient avec leur force de soldat, sans comprendre pourquoi leurs mouvements étaient entravés. Ceux qui paniquaient, pensant voir un fantôme voire même la terrifiante Hannya du folklore japonais. Et puis il y avait ceux qui - comme ce voleur - suppliaient de leur laisser la vie sauve. Gémissements craintifs bien différents de ceux qu'ils avaient poussé quand ils étaient dans sa chambre (sa cellule). C'étaient ceux que préféraient Ryujin, leur faire croire qu'ils allaient s'en sortir jusqu'à la morsure fatale. Elle se délectait ensuite de leur sang imprégné d'adrénaline. Mais ce n'était pas le sort réservé à l'imprudent qui lui faisait face. Elle s'était assagie, et une fois sa vengeance accomplie, elle avait (presque) arrêté de tuer. Elle se contentait de les terroriser, et de leur laisser juste assez de sang pour qu'ils voient le voile de la mort mais ne le traversent pas. Mais depuis son arrivée au Royaume-Uni, la chasse est beaucoup plus contrôlée. On ne peut pas se servir impunément, même chez les moldus. La vampire dépend donc entièrement des dons de sang que lui fournissent les Wang, à quelques exceptions près quand l'envie de mordre se fait trop forte (mais elle s'arrange pour rester discrète, il ne faudrait pas que le gouvernement la remarque). Le jeune homme ne mourrait donc pas ce soir.

Une fois face à lui, elle fait danser le collier devant ses yeux. Il tangue d'un côté, de l'autre, balancement hypnotique destiné à lui faire tout avouer. Mais quand il commence à parler, il fait soudainement très froid. Comme si l'hiver avait pris la place de l'automne en une seconde. Quand il prononce halmeoni, Ryujin comprend tout de suite. Elle a beau avoir plus de quatre-vingts ans, son esprit est aussi vif que le laisse présager son apparence de vingtenaire. La suite de l'histoire contée par le jeune coréen ne laisse plus de place au doute. Cette halmeoni dont il parle, c'est cette petite fille aux yeux malicieux et au rire éclatant de ses souvenirs de Jeju. Sa petite soeur. La grand-mère de ce garçon. Un instant, elle doute. Comme toujours, elle ne peut croire sur parole un homme. Mais l'évidence est là, Ryujin le sait, Soyoun ne se serait jamais débarrassé de ce collier. Elle n'aurait jamais laissé quiconque mettre la main dessus, elle aurait risqué sa vie pour le garder près d'elle. L'hybride reprend le pendentif dans la main et caresse la surface de l'hippocampe. "Tu ne peux pas connaître son histoire." Son ton a changé, son regard aussi. Comme si elle était perdue dans les méandres de sa mémoire. "Il faisait moche ce matin-là. Trop de vent pour aller plonger, mais c'était nécessaire. C'était son anniversaire dans quelques jours, et sous l'occupation japonaise, impossible de trouver un cadeau. Une fois le corail pêché, il a fallu le tailler. La nuit, pour ne pas qu'elle découvre sa surprise. Il n'est pas impeccable, la spirale de la queue est complexe à tailler. Mais la joie dans ses yeux d'enfants fait disparaître toute imperfection. Et la fierté de ce bijou, fièrement arboré le lendemain à l'école, et tous les jours suivants." Son regard perdu dans le vide revient sur le jeune homme. C'est sa petite-soeur qu'elle voit. Même regard suppliant que quand elle demandait à venir pêcher avec les plus grandes, les cheveux indisciplinés qui s'enfuient de deux petites tresses en moins. "J'ai fabriqué ce collier." Elle veut le garder pour elle, le porter contre son cœur en se rappelant que celui de Soyoun a battu tout aussi près. "Soyoun... Tu parles d'elle au passé." Ce n'est pas une question, simplement une macabre affirmation. Soyoun est morte. Mais elle a vécu assez longtemps pour survivre au conflit mondial, au massacre de Jeju, à la guerre civile. Assez longtemps pour avoir un enfant, qui a à son tour donné naissance à ce jeune homme qui se tient devant l'hybride. Le sang des Sahn coulait encore dans d'autres veines que les siennes. "Quel est ton nom, jokaui adeul ?" Un petit-neveu, devant elle.
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Conan Lee
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cw mort, deuil

La situation semble durer une éternité. Engourdi, gelé sur place, Conan ne peut qu'assister impuissant à la scène presque risible ; lui, mené par le bout du nez par une complète inconnue. Incapable de garder le collier d'halmeoni à l'abri - incapable de quoi que ce soit. Inutile. Faible. Pitoyable. Les yeux qui se voilent de larmes, qui elles-mêmes menacent de couler au moindre coup de vent. Give it back. Les doigts comment déjà à tenter de s'agiter alors que le sortilège commence à perdre effet petit à petit - cherchant à récupérer l'hippocampe dont le corail jaune brille comme le premier jour. Il en a pris grand soin pendant tout ce temps, Conan. Parce que c'est tout ce qu'il lui reste d'halmeoni - tout ce qui le relie à l'île, à sa famille, à sa culture. Dans un élan de colère (et sûrement de rage folle) Papa a bien pris soin de faire disparaître tous les effets personnels de maman lorsqu'elle est morte. Conan n'a plus rien à part des chansons et des souvenirs qui s'érodent sous les vagues du temps.
La femme fait balancer l'hippocampe sous ses yeux ; chaque balancement est un coup de poignard dans le coeur déjà douloureux du selkie, terrifié à l'idée qu'elle ne l'abîme. Dans la panique, il ne parvient pas à s'attarder sur les traits de la sorcière qui, eux, se mouvent en une mine mélancolique. Conan ne voit rien, à part le collier. Stop a-t-il envie de crier, mais sa voix meurt dans sa gorge. Il est tout engourdi, powerless et piteux.

Aussi, lorsqu'elle se met à caresser l'hippocampe avec une tendresse qui le surprend, le selkie se tend un peu plus - ses dents grincent un peu, aussi. "Tu ne peux pas connaître son histoire." Sa surprise ne fait que plus intense - Conan cligne des yeux, sans comprendre tout de suite. L'esprit embrumé par la panique, l'angoisse, un peu de peur aussi. "Pardon ?" C'est tout ce qu'il parvient à balbutier un peu pitoyablement, les membres s'allégeant au fil des secondes, signe du sortilège perdant en intensité. "Il faisait moche ce matin-là. Trop de vent pour aller plonger, mais c'était nécessaire. C'était son anniversaire dans quelques jours, et sous l'occupation japonaise, impossible de trouver un cadeau." Pas un son ne s'échappe de ses lèvres - il retient même son souffle, Conan, prenant peu à peu conscience des mots prononcés par l'inconnue. Et chaque phrase qu'elle souffle est un coup de marteau contre la tempe du sorcier. It can't be. "Une fois le corail pêché, il a fallu le tailler. La nuit, pour ne pas qu'elle découvre sa surprise. Il n'est pas impeccable, la spirale de la queue est complexe à tailler. Mais la joie dans ses yeux d'enfants fait disparaître toute imperfection. Et la fierté de ce bijou, fièrement arboré le lendemain à l'école, et tous les jours suivants." Finalement, la femme redresse la tête - les regards se croisent, et un éclair fugace passe dans l'oeil de Conan. "Vous .. - J'ai fabriqué ce collier." Nouvelle pause. Souffle coupé et sensation de vertige - le sol qui semble se dérober sous ses pieds, ses jambes peinant déjà à le garder debout. "Alors vous êtes -" Mais il ne parvient pas à prononcer les mots, trop abasourdi. How are you still alive ? qu'il veut demander, mais a-t-il réellement le droit de prononcer de telles paroles, quand elle traîne derrière elle un passé qu'elle souhaiterait très certainement oublier ?

La situation lui semble désormais irréelle, et il ne sait pas trop quoi en penser. Sa peau le picote, il peut bouger à nouveau normalement - mais reste immobile, comme terrifié à l'idée de tout faire disparaître. "Soyoun... Tu parles d'elle au passé." She doesn't know. Tristement, il baisse la tête et fixe le bout de ses chaussures. "Elle est décédée il y a quatorze ans." Reposant éternellement sur l'île de Jeju, où elle avait attendu toute sa vie le retour de sa soeur aînée ; halmeoni n'a jamais baissé les bras. "Quel est ton nom, jokaui adeul ?" Petit-neveu. Conan sursaute légèrement à ces mots ; il a été seul pendant si longtemps, ayant accepté le fait qu'il n'avait plus de famille et ne reverrait sûrement jamais personne, que ça le prend de court. "Vous êtes vraiment Sahn Ryujin ? Eemo halmeoni ?" La voix tremble un peu, autant de surprise que d'émotion - il se demande vraiment s'il est en train d'halluciner, s'il n'est pas sous l'effet d'un quelconque sort qui fait remonter des vieux souvenirs enfermés dans les tréfonds de sa mémoire. She asked for you name, idiot.
Il reprend maladroitement ses esprits. "Je-" Il bute sur ses mots, Conan. Il ne veut pas la faire attendre plus qu'elle ne l'a déjà fait. "Ici, on m'appelle Conan Lee." Et il hésite, encore. "Mais halmeoni m'appelait par mon autre prénom, Na-Ri." Lily, prénom coréen poussiéreux qui sonne très peu familier dans sa bouche. That's a girl's name a râlé son père à sa naissance lorsque sa mère lui a donné ce nom ; mais pour Haneul, selkie de sang, ce genre de conventions sociales n'ont jamais eu de réel sens. Un prénom délicat, pour un enfant tout aussi fragile et sensible. "Ma mère était Sahn Haneul, sa fille." Maman aussi est morte. Sa gorge se serre un peu. "Il ne reste que moi." Que nous. Survivants d'une famille éclatée, le grand-père selkie, Kihyun, sûrement encore en vie quelque part dans la mer Jaune avec son peuple - mais il ne l'a jamais rencontré, et ne le considère pas réellement comme sa famille. "Halmeoni me parlait tout le temps de vous." qu'il fait dans un murmure, avant de redresser la tête pour croiser le regard de sa grande-tante (il ne s'y fait décidément pas). Il ne sait pas s'il devrait se sentir léger, maintenant qu'il sait qu'il n'est plus complètement seul, à devoir traîner la mémoire d'une famille tombée en miettes. "Je suis heureux de vous rencontrer." Et il s'incline, comme ses parents lui ont appris à faire devant ses aînés. Le coeur lourd, et léger à la fois.

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