tw. consommation de produits stupéfiants

Le secret pour tenir se résumait à un seul verbe : décompresser. Entre le boulot stressant, les histoires de famille à n'en plus finir, le deuxième boulot stressant, son devoir de jouer les méchants, le troisième boulot encore plus stressant où elle devait côtoyer la plus grognasse des grognasses de la Terre, il était vital de pouvoir se vider l'esprit. Et elle était douée pour ça. Peut-être un peu trop pour son propre bien vu sa méthode qui frôlait le suicidaire. Manquait de mourir pour mieux renaître chaque matin - tel le phénix donc presque classe - et envoyer se faire foutre tous les principes de sécurité. Parce que ce n'était pas drôle.

La soirée avait commencé tranquillement. Un tour chez Joseph, quelques shots, une heure à discuter avant de s'apercevoir qu'ils n'avaient absolument pas envie de faire la même chose. Siham voulait aller danser puis elle verrait bien pour la suite. Elle se mit en route, côté moldu de la force pour pouvoir faire ce qu'elle voulait incognito. Premier pub dansant, pas fou. Deuxième, un peu mieux. Troisième, aucun souvenir. Le quatrième fut le bon, elle y resta jusqu'aux environs des trois heures. Elle avait la bougeotte et une légère nausée qui passerait toute seule pour peu que Siham prenne l'air. Balade le long de la Tamise puis dans les petites rues. Il faisait bon et son maquillage n'avait pas tant coulé que ça (elle avait checké sur les rétroviseurs d'une voiture). Elle se mit au lèche-vitrine des magasins fermés, s'enfonçant d'avantage dans le quartier, lisant les noms qui illuminaient les ruelles à la recherche de jeux de mots nuls qui confirmeraient que les moldus étaient vraiment des infréquentables. Les salons de coiffures lui donnèrent raison.

Démarche chaloupée, blanc des yeux ayant virés à l'écarlate - pupilles dilatées, gestes nerveux -, Siham entra dans le casino juste à cause de la police de l'enseigne qu'elle avait jugé suffisamment esthétique. En se basant sur quels critères ? Elle ne savait plus, elle se coula jusqu'au comptoir, sourire à la barmaid qui s'y trouvait. Les lèvres vacillèrent d'un iota, la brune faisait un peu peur mais ce n'était pas bien de juger les gens à l'apparence alors la sorcière se lança. "Un whisky s'il-vous-plaît" demanda-t-elle après avoir salué d'un mouvement de tête, juste avant de s'affaisser légèrement sur son siège. Un coude alla s'égarer sur le comptoir, elle posa la tête dessus, dévisageant plus longuement son interlocutrice. Air pas cool mais jolie, plus jeune qu'elle aussi. Risettes de fille bourrée, yeux qui s'égarèrent "Ah vous pouvez m'donner des jetons ? Sur dix gal..." Pièces déjà prêtes à être sorties lorsqu'elle capta la bourde - O de la bouche - rire gêné. "Excusez-moi, j'suis restée sur la monnaie de mon pays..." Ca passait toujours bien comme excuse avec sa gueule. "Vingt livres de jetons." Nouveau sourire, lèvres qui s'écartèrent pour y glisser une cigarette. Ouais, vraiment jolie la fille en face.  

tw. alcool
Un soir comme les autres dans l'annexe du MCC. La semaine, c'est plutôt calme. Les habitués qui arrivent en début de soirée et enchaînent les parties de mahjong, ceux qui sortent du travail et ne prennent qu'une bière, ceux qui arrivent déjà bien éméchés. Pour eux, Ryujin allège leurs consommations - ils ne se rendent compte de rien, et c'est mieux pour eux. Et puis il y a les autres, ceux qui d'un regard font comprendre qu'ils ne sont pas là pour aligner les tuiles de mahjong. En fonction de ce qu'ils commandent, la barmaid leur ouvre l'accès aux salles secrètes. Le rez-de-chaussée de la salle de jeu est une façade presque acceptable pour dissimuler le sous-sol et les jeux illégaux qui s'y déroulent. Les week-ends, Ryujin descend en renfort pour servir cocktails moldus et d'autres boissons sorcières. Les clients d'en bas ne doivent pas attendre. L'obscurité du sous-sol lui convient bien, et si elle semble concentrée sur la réalisation de ses cocktails dans son magnifique shaker à paillettes (un cadeau de départ offert par Haruto à la fermeture de l'Ekirabu), ses oreilles trainent toujours à la recherche des dernières informations. Comme Wei le lui avait demandé de son vivant. Travailler dans l'ombre.

Depuis sa mort, tout est plus calme pour Ryujin - à l'inverse des autres membres du clan. Elle n'est plus "que" la barmaid, et ça ne la ravit pas vraiment. Supporter les blagues beaufs (parfois racistes) des clients, c'est plus facile quand on a quelque chose d'excitant qui nous attend ailleurs. A Tokyo, elle avait les Jo-Oni, elle avait Mao et Haruto. A Londres, les missions privées de Wei. Maintenant, elle n'a plus rien, et ne peut même pas profiter de la vie sorcière en raison de ces fichues restrictions gouvernementales auxquelles elle refuse de se plier (devenir membre d'une brigade, plutôt mourir). Alors en attendant de trouver sa prochaine aventure, elle se plonge dans la lecture de mangas pendant ses heures de travail, quand il n'y a rien à faire.

Elle est d'ailleurs en train de lire le volume 17 de Nana quand quelqu'un pousse la porte. Une femme, ce qui vaut un haussement de sourcil de la part de l'hybride. Les hommes représentent la majorité de ses clients, la rue dans laquelle est située la salle de jeu est mal éclairée et rares sont les femmes qui poussent la porte, d'autant plus sans être accompagnées. Elle a l'air pas mal imbibée, la demoiselle. Elle s'assoit vaillamment sur un des tabourets du bar, commande un whisky. Ryujin prend son temps pour marquer sa page et refermer son livre, avant de se rapprocher de la brune. Pas le même brun qu'elle, ça change des clients habituels de Chinatown. Elle supporte son regard enivré, qui s'attarde un peu trop. Ça ne la dérange pas, Ryujin, tant que ce genre de regard ne vient pas d'un homme (elle l'aurait bien vite mis dehors sinon, n'en déplaise aux patrons). La cliente sort ses pièces pour jouer sur les machines à sous, et l'hybride reconnaît bien les pièces qu'on utilise dans la deuxième caisse. "On prend les gallions aussi." Dix gallions à dépenser en jeu, elle a l'air d'avoir pas mal d'argent celle-ci. Si elle est plutôt sympa, Ryujin aura peut-être un joli pourboire - elle ne manque pas d'argent, mais ça peut toujours servir. "Blended, pure malt ou scotch ? Ou du whisky japonais, mais il faudra doubler la mise." Regard espiègle et sourire un brin charmeur. La soirée n'est peut-être pas complètement perdu.

tw. alcool

Les étagères où trônaient les bouteilles  faisaient des vagues, Siham se concentra quelques instants pour les faire arrêter de bouger avant de laisser tomber. Le flou ajoutait à l'ambiance tamisée. Tout comme la fumée qui lui sortait de la bouche comme un dragon. Tentative de déchiffrer le titre de ce que la barman lisait mais ce n'était définitivement pas de l'anglais (ni de l'alphabet latin, pas de l'arabe non plus, mystère mystère). Deuxième déconvenue à l'entente du mot gallion. Ca bugua cigarette au bec, yeux ronds, avant d'esquisser le sourire entendu. Mais ça devait déjà avoir l'air con. "Oh, c'est rare pour un bar moldu..." qu'elle déclara en justification (et aussi parce que c'était louche). Quelques secondes à dévisager la fille, se demandant si elle était sorcière, se demandant si elle la connaissait. Parce que ce n'était pas très bon pour ses affaires si des histoires d'elle totalement torchée dans des lieux infréquentables commençaient à circuler. Bref instant de clarté dans l'ivresse, elle retomba vite dans ses soucis BEAUCOUP plus important comme le choix de son whisky. Level ultime de l'air interloqué.  "Ils font du whisky au Japon ?" Fou comme le monde était petit au point que tous les gens faisaient le même alcool même au bout de la planète. Ou c'était à cause de la colonisation. Ou de la mondialisation. Ou du hasard. Ou... Bref, elle s'en foutait. "Va pour le japonais alors s'il-vous-plaît" dit-elle, parce que passer un certain degré d'alcoolémie, elle disait oui à tout de toute façon. Renvoi du sourire charmeur à la barmaid, pour peu ça battrait les cils (à cause de la fumée). "Je réglerai en gallions." Conjugué au futur exprès, pas décider de quitter son tabouret de sitôt, peut-être parce que ça penchait trop.  "Vous êtes une sorcière du coup ?" demanda-t-elle l'air de rien, attendant d'avoir son verre, hésitant à dire à la fille de s'en servir un aussi mais ça faisait vraiment meuf sans amie qui payait les barmaids pour jouer à SOS Amitié. Presque de la prostitution ça, non ? Presque trop proche de la vérité surtout. Oups, oups, oups. Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier qui trainait, s'en alluma une nouvelle d'un claquement de doigts (tant pis pour la magie en terrain moldu), proposa au passage une clope à la fille. "Est-ce que vous vous estimez chanceuse dans la vie ?" Ton mortellement sérieux. Parce que elle, bof, mercure perpétuellement en rétrograde ou quoi. Puis la question n'était absolument pas aussi philosophique qu'elle le laissait entendre. Siham, elle voulait juste gagner aux machines à sous donc c'était mieux de savoir si la barmaid portait l'œil ou non.

tw. alcool - esclavagisme sexuel - viol
Demi-sourire (ou quelque chose ressemblant) esquissé par la barmaid. Elle a pas l'air brillante, la demoiselle en face. Ou juste déjà très alcoolisée. La mascarade du bar moldu fonctionne, tant que les badauds ne découvrent pas l'existence des salles secrètes, les affaires secrètes des Wang sont bien gardées. En même temps, peu de chance que la cliente se doute de quelque chose : elle ne connaît même pas l'existence du whisky japonais, pourtant réputé pour être l'un - si ce n'est LE - meilleur du monde. Et Ryujin comptait bien le prouver à la brune... quoi qu'elle avait quelques doutes sur sa capacité à apprécier un bon alcool à cet instant, un Sir Edward's aurait pu faire l'illusion du meilleur des whiskies. Elle sort de sous le bar une bouteille de Togouchi, et verse le liquide sirupeux dans un verre à la propreté presque douteuse. "A déguster. Le whisky japonais ne se boit pas cul-sec." dit-elle en faisant glisser le verre sur le comptoir. Deuxième verre - pour elle - rempli et levé en direction de sa cliente. "Cheers." Première gorgée, l'alcool réchauffe la gorge et laisse un subtil goût fruité sur le palais. Elle claque des doigts (pour le spectacle) et les jetons rangés derrière elle viennent s'aligner en trois piles de dix juste devant la brune. Aucun des vieux moldus n'a remarqué, mais en même temps rien ne pourrait les déconcentrer de leur mahjong. Et pour ceux qui remarqueraient, ils se penseront sûrement trop bourrés : les jetons ne volent pas. "T'es pas obligée d'être aussi polie, tu sais. T'as l'air plus vieille que moi." Blague à elle-même, et puis elle a le droit de dire aux autres qu'ils ont l'air vieux, y en a plus beaucoup sur Terre à l'être plus qu'elle. "Chanceuse..." Air faussement songeur pendant qu'elle reprend une gorgée. Avoir été enlevée, séquestrée et violée pendant plusieurs années, on ne peut pas appeler ça de la chance. Être condamnée à vivre une vie démesurément longue et dépendante du sang des autres, non plus. Et enfin devoir cacher qui elle est en permanence pour éviter d'être enrôlée et servir un gouvernement aux idées proches de ceux qui avaient détruit sa vie. "Non. Mais heureusement, sinon mon employeur ferait faillite." Rien ne sert d'avouer maintenant que c'est elle qui choisit quand les machines se déclenchent. Sous le bar se trouve un bouton qui déclenche le jackpot, mais elle n'a même pas besoin de l'utiliser. Quand c'est son soir, il n'y a que les filles qui gagnent. Les patrons le savent, lui ont fait quelques remarques, elle a continué, ils ont abandonné. "Je conseille la borne tunning. Y a des voitures et des flammes. Et les jetons du jackpot sont en forme de jantes. Que du bon goût."

tw. alcool
Coup d'œil soupçonneux au whisky japonais à déguster. Cela tombait bien, Siham ne se jugeait plus vraiment en état pour le concours de shots (peut-être dans trente minutes ? le temps que les lumières arrêtent de danser dés qu'elle les regarde). Sourire à la barmaid, lever de verre pour trinquer, première gorgée avalée. Mouais, du whisky quoi. Peut-être était-il très très bon mais entre les cigarettes et le reste, brune n'avait plus vraiment de papilles fonctionnelles. Là aussi, ça reviendrait, mais peut-être dans plus de trente minutes. Elle se fendit d'un "Pas mal" alors qu'elle suivait des yeux les jetons léviter, pas impressionnée le moins du monde par l'absence de baguette magique dans l'opération. Siham les compta machinalement avant d'hausser les épaules, elle ne se trouvait pas si polie que ça : l'alcool lui faisait même oublier des liaisons, mais si la barmaid le voulait... "C'est noté." Elle but une nouvelle gorgée de whisky comme pour sceller le pacte, esquissa une légère grimace quand il s'avéra que son interlocutrice s'estimait poisseuse. Elle était mal barrée Siham, avec ses trente jetons. "Espérons que négatif et négatif donnent du positif pour les machines à jeu alors" qu'elle déclara, ton presque suave avant de plisser des yeux parce qu'elle ne comprenait absolument rien de ce que la fille lui racontait. Tuning ? Jantes ? Flammes. Elle avait entendu flammes, ne retint que flammes, sourit de nouveau. "Parfait." Direction la machine à sous, non sans avoir piqué un verre qui traînait pour y mettre tous ses jetons, le sol bougeait toujours, moins qu'à son arrivée mais cela suffisait à chalouper la démarche. Premier jeton inséré dans la fente, elle aurait presque fait une prière pour se porter chance - à tous les dieux sauf au prétendu sien - mais se dit que ça ne servirait à rien, gagna. CHAMPIONNE. Verre de whisky (pas de jetons, elle faillit confondre) but d'un trait pour fêter la victoire alors que les jetons n'en finissaient pas de tomber de la machine. Elle était riche. Enfin, elle était déjà riche de base. Mais elle était encore plus riche et les petits vieux avaient même arrêter de jouer à leur genre de dominos pour regarder dans sa direction avec des yeux envieux. Bisous les rageux. Elle joua un second jeton (chose qui ne servait à rien dans le fond parce que si elle gagnait de nouveau, elle le regagnait juste), perdit. Un troisième, perdit. Un quatrième, perdit aussi. Elle se lassa au dixième. "C'est un peu rébarbatif" qu'elle ronchonna, surtout qu'elle n'avait plus de whisky maintenant et que son verre de jetons et feu son verre de boisson débordaient de jantes. "Il n'y avait même pas d'vraies flammes." Foutus bidules moldus, regard accusateur à la barmaid qui lui avait survendu le truc. Elle y gagna un verre de whisky (enfin gagner était un bien grand mot, ce serait retenu dans son butin) et une invitation à finir de jouer les jetons initiaux. Brune grogna, s'alluma une nouvelle cigarette avant d'abandonner son paquet quasiment vide sur le comptoir et recommença à jouer. Insérer une pièce, tirer sur la manette, écouter un petit jingle tout pourri en voyant les images tournaient alors que des voitures enflammées clignotaient autour des cadrans,... Ca finit en séance d'autohypnose, Siham était à deux doigts de s'endormir quand elle remarqua qu'elle n'avait plus aucun de ses jetons initiaux et qu'elle n'avait pas regagné une seule fois. Nul. Quoiqu'elle en avait plus que trente non ? Retour à la barmaid, elle rendit les jetons, sourire. "Vous pouvez garder la monnaie" dit d'un ton détaché. Voilà, addition plus que payée.

tw. alcool - racisme

La brune est partie vers la machine indiquée, avec ses deux verres - l'un rempli d'alcool, l'autre de ses jetons. Première pièce, bim, jackpot. Oups, ce n'était pas prévu. Ryujin avait oublié qu'elle avait appuyé sur le bouton trois soirs plus tôt pour déclencher le gros lot (cette machine n'était pas fréquemment utilisée). Un macho habitué avait emmené son date du soir dans ce bar, très adapté pour la situation. Peut-être pensait-il faire plaisir à sa conquête en l'emmenant dans un bar chinois - mais à voir ses traits, elle avait plutôt l'air laotienne ou cambodgienne. Il avait enchaîné les verres d'alcool et les remarques racistes "alors, tu te sens comme chez toi ? tiens toi qui est forte en maths, tu peux compter mes pièces ? je vais t'acheter un kimono, tu seras super sexy dedans" à la jeune femme qui l'accompagnait, de plus en plus gênée. Ensuite, l'homme avait enchaîné les tentatives de gagner sur la machine tunning, mais évidemment sans jamais rien gagner et sans proposer à la jeune femme de jouer. Cette dernière était venue demander un verre d'eau à Ryujin, qui lui avait glissé en plus un jeton pour qu'elle puisse jouer également. Mais finalement, la pièce avait été jetée au visage de son date (en plein sur l'arrête du nez, joli lancer) et la jeune femme avait quitté le bar. Avant qu'elle ne franchisse la porte, l'hybride lui avait lancé un sortilège de protection, pour qu'elle rentre chez elle en toute sécurité. Et depuis, elle n'avait pas pensé à désactivé le jackpot, et personne d'autre n'était venu y jouer. Bah, au moins sa cliente du soir en avait profité.

Ryujin la regarda enchaîner les pièces, peut-être s'attendait-elle à un second jackpot alors qu'elle venait déjà de récupérer toutes les pièces dans la machine. A un moment, la barmaid reçut un regard assassin et se contenta de lever les yeux au ciel. Jetant un coup d'oeil à sa montre, elle devait fermer dans moins de quinze minutes. Petit coup sur le gong pour signifier la fermeture prochaine. Et finalement, sa cliente revint vers elle après avoir épuisé tous ses jetons et déposa le jackpot sur le comptoir. "J'espère que le jeu vous a plu." Elle savait pertinemment que non. "Merci." Retour des jetons dans le convertisseur magique, qui en ressortit l'argent en liquide. Ryujin plaça le prix du whisky et des jetons dans la caisse, et glissa le reste dans sa propre cagnotte. Depuis que Wei était mort, sa place ici n'était plus garantie. Elle devait assurer ses arrières, just in case. Et la cliente était toujours attablée sur le bar, alors que le reste des clients avaient quitté boutique. "C'est l'heure de la fermeture." dit-elle en commençant le rangement de la dernière fournée de verres brûlants, tout juste sortis du lave-vaisselle. Puis elle entreprit le nettoyage du bar, slalomant entre les coudes de la demoiselle. Elle agita ensuite la main pour que les chaises et tables se remettent à leur place, tout comme les jeux de mahjong aux parties abandonnées. Et elle était toujours là. Ryujin se racla la gorge, indiquant la porte à la brune tout en faisant tourner les clés dans ses mains. Sa cliente sembla se traîner jusqu'à l'extérieur, et la coréenne se demanda si c'était bien une bonne idée de la laisser rentrer seule jusqu'à chez elle. "T'habites où ?" Politesse de serveuse abandonnée dès le pas de la porte passé. "Je rentre par la Tamise. C'est ta route ?" Elle n'avait juste pas précisé qu'elle rentrait par la Tamise au sens propre.