BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 my demons are chasing me and they're doing the naruto run (fried)

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Angelina Ramirez
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Angelina Ramirez
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fin novembre 2006 - filet du diable - @Friedhelm Tiedemann


tw/cw culte de l'apparence, alcohol, self hate

Un long frisson la prend le long de l'échine, si violent que sa main va se cogner contre le mur. Elle couine, Angel, alors que l'éclair de douleur lui accorde un léger instant de lucidité ; en face d'elle, la bouteille de fin entamée semble la narguer - son contenu écarlate lui rit au nez. Si Madame la voyait, elle lui remonterait sûrement les bretelles ; lui ferait encore un sermon, parce que "boire autant c'est pas bon, ça va te faire couler". Et à ces mots, Angel dit fuck it. Elle n'a aucun contrôle sur sa vie, elle peut bien avoir ça, pas vrai ?
Quand la colère et le dégoût montent, tout ce qu'elle peut faire, c'est boire pour noyer les hurlements. Boire, boire et boire ; silencer l'ouragan qui ravage ses entrailles, qui déforme son visage. L'ouragan qui, à chaque œil jeté à son reflet, lui donne envie de s'arracher la peau à coups de griffe. Parce qu'elle n'est pas assez belle. Parce qu'elle s'enlaidit de jour en jour. Parce qu'elle n'est pas assez mince, pas assez désirable ; parce que cette immonde marque la fait sombrer un peu plus. Cette petite voix la terrifie, Angel, alors elle la tasse comme elle le peut depuis des années ; et si ça la fait couler petit à petit, c'est la meilleure solution qu'elle ait trouvée à ce jour.

Et puis, ici, qui peut lui faire la leçon ?
Ils sont tous aussi déglingués les uns que les autres, réunis entre les quatre mur du bordel qui les tient en laisse.

Tout a empiré depuis Halloween. Les détraqueurs, la cage, le costume ; les commentaires des sang-purs à la vue des hybrides enfermées comme des bêtes de curiosité. Elle a accepté d'en faire partie, Angel, parce qu'elle allait décidemment pas refuser un petit chèque (pas dans cette économie, en tout cas) ; mais ça fait un mois qu'elle se dit qu'elle aurait mieux fait de rester au bordel à jouer aux cartes avec Kaori. Au moins, ici, Angel aurait pas eu à assister à cette scène sortie tout droit d'un cauchemar.
Y a bien une personne autre que River qui peut la comprendre aussi ; et elle habite six pieds sous terres, sous leurs pieds, dans les combles du bordel. Ils se sont retrouvés dans le même merdier, tous les deux. Et c'est cette personne qu'elle va aller voir, Angel, parce qu'elle voit pas où est-ce qu'elle pourrait aller d'autre ; elle est coincée ici, il est tard, et River va sûrement la tuer si elle la réveille. Même Jinju n'est pas là, alors qu'elle aurait bien pu avoir besoin de ses ronronnements apaisants ; mais Angel est seule avec ses démons, et les ombres qui lèchent les murs de sa chambre. Elle fait ce qu'elle sait le mieux ; boire, et fuir. Se carapater dans les bras de quelqu'un d'autre, parce qu'à part courber l'échine et lancer des éclairs avec ses yeux, elle est bonne à rien.

Les pas hésitants s'arrêtent à quelques pas de l'entrée de la tanière de Friedhelm. Qui d'autre pourrait-elle aller voir à cette heure ? C'est pas comme s'il avait grand-chose d'autre à faire non plus. L'heure des combats au sous-sol est passé, y a plus aucun client dans le bordel. Alors elle frappe contre la porte, Angel, se laisse un peu tomber contre le mur en poussant un soupir silencieux. "Tu dors ?" L'allemand rouillé qui s'échappe du bout de ses lèvres, tremblantes - elle les mordille rageusement. Elle attend patiemment une réponse, que la porte s'ouvre. "J'ai ramené du vin." ajoute-t-elle en faisant claquer légèrement la bouteille (pas ouverte, parce que même en plein breakdown, elle a quand même des manières) contre la porte fermée, comme si ça allait faire sortir l'ours de ta taverne.
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fin novembre 2006 - filet du diable - @Angelina Ramirez



tw/cw violence, alcohol

Le sang s’écoule dans le lavabo alors que tu nettoies tes phalanges rougies par les coups que tu as donnés ce soir. Combattre clandestinement dans les sous-sols d’un bordel pour la haute société n’était clairement pas le boulot dont tu avais toujours rêvé, mais le Filet du Diable était le seul endroit où tu avais pu trouver refuge après ton évasion. Ce n’était pas maintenant que tu allais faire la fine bouche et cracher sur tes attributions les plus martiales. Et puis l'adrénaline, ça te donnait l’impression d’être encore en vie, de faire taire tes vieux démons ne serait-ce que le temps d’un round ou deux. Tu t’étais rapidement habitué à ce nouveau rythme de vie. La journée tu effectuais quelques courses pour le compte de l’Alberich ou tu jouais les gros bras près du bar, et le soir tu cassais des gueules qui n’avaient rien demandé. Jusqu’ici, tu avais causé plus de dégâts que tu n’en avais reçus. Faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on mettait la main sur un lutteur à la carcasse aussi imposante que la tienne. Et pourtant, au fond, tu n’étais pas aussi intimidant que tu en avais l’air, et ça, Madame semblait l’avoir bien compris. La vieille peau t’avait rapidement cerné, ça c’est sûr. Mais toi aussi tu avais fini par y voir clair dans son jeu, t’étais pas né de la dernière pluie. Vous aviez beau passer votre temps à vous chamailler et vous gueuler dessus comme un vieux couple, en vérité, vous ne vous détestiez pas tant que ça. Sans elle, la baraque ne tournerait pas aussi bien, tu en étais certain. Sans ses remontrances, les gosses se comporteraient encore plus mal. En parlant de la marmaille, voilà que l’on frappe soudain à ta porte. Tu n’as nullement besoin de jeter un coup d'œil à la pendule pour savoir qu’il est tard, très tard. Et cela ne peut signifier qu’une seule chose : Angel. Lorsque sans voix retentit dans un allemand hésitant, tu n’es alors pas surpris. Tu la laisses mariner un court instant, juste le temps de finir de te laver les mains, puis tu ouvres la porte. Etonnamment, ce n’est pas la bouteille de vin qui attire ton regard en premier, mais bien les pales hématomes qui recouvrent l’une de ses mains. Dans quel pétrin était-elle encore allée se fourrer ? “Qu’est-ce qui t’amène, ma grande ? T’as frappé un client ?” Le ton de ta voix est toujours un peu moins rauque lorsque tu t’adresses à elle, voire même presque doux. Tu t’étais toi-même surpris à vouloir prendre cette tête brûlée sous ton aile, mais depuis que tu l’avais placée sous ta protection, tu prenais ton rôle très à cœur. Finalement, t’étais peut-être pas dénué de fibre paternelle… Tu lui prends alors la bouteille des mains et viens la poser sur le guéridon habituellement recouvert par une montagne de vêtements. Tu te diriges ensuite vers le petit frigo d’appoint trônant dans un coin de la chambre, et en extirpes un paquet de glaçons que tu tends à la jeune femme. “Tiens, mets ça sur ta main, ça lui évitera d’enfler.” Tu t’éloignes à nouveau de ton invitée, cette fois-ci pour aller chercher deux verres, que tu remplis successivement avec le vin qu’elle avait apporté. En tendant le sien à Angel, tu t’imaginas le regard que Madame te jetterait si elle vous voyait. Tu savais bien qu’elle désapprouverait, qu’elle te dirait qu’il ne fallait pas inciter les gosses à boire de l’alcool, mais ça faisait bien longtemps qu’Angelina était majeure et apte à prendre ses propres décisions. “Allez, raconte-moi ce qui va pas.
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tw/cw alcohol, ébriété légère

La porte reste fermée quelques secondes et Angel s'impatiente, espère que Fried est là - elle sait pas où aller, à par ici. Sous le bordel, y a personne qui viendra la chercher ; c'est pas tout le monde qui ose venir frapper à la porte du selkie. C'est qu'il intimide beaucoup. La porte s'ouvre finalement, la harpie relève la tête et suit le regard de son aîné. Les yeux de Fried glissent sur sa main, et les doigts d'Angel se crispent autour de la bouteille, don't look. Plutôt self counscious de ses éclats de colère, contrairement à ce que l'on pourrait penser. "Qu’est-ce qui t’amène, ma grande ? T’as frappé un client ? - Je suis pas aussi conne." Le ton est un peu amer ; elle s'arrête aussitôt, baisse la tête pour fixer minablement le sol (l'alcool l'enhardi ou l'assagi, il n'y a pas de réel entre-deux).  
La brune le suit et se laisse tomber sur le premier endroit où elle peut s'assoir, s'avachi un instant et fixe le plafond. Elle se laisse faire mollement quand il lui prend la bouteille des mains, comme une gamine à peine tirée du lit à qui on enfile ses vêtements. C'est une sensation bizarre, qu'on s'occupe d'elle comme ça, mais elle y trouve un certain réconfort. Fried revient, lui tend un paquet de glaçons ; elle l'attrape sans trop comprendre sur le coup. "Tiens, mets ça sur ta main, ça lui évitera d’enfler. -  Merci." La réponse est soufflée d'une toute petite voix mouillée. Sa peau frissonne au contact des glaçons ; c'est pas très agréable sur le coup, mais Fried doit savoir ce qu'il lui dit de faire. Son quotidien se résume à gérer ses bobos.

D'où elle est installée, la harpie suit l'allemand des yeux alors qu'il bouge dans l'espace relativement petit - se focalise sur les deux verres, de ses prunelles acérées. Le vin rouge coule, ruban maudit qui inonde ses veines et noie les voix assassines. Angel attrape le verre qu'il lui tend, c'est pas Madame qui la servirait dans cet état, ça c'est sûr. C'est aussi pour ça qu'elle vient voir Fried, parce qu'il va pas lui faire la morale, lui ; pas comme l'autre mégère écossaise. "Allez, raconte-moi ce qui va pas." Rien ne va. Bien évidemment, ce n'est clairement pas ce qu'elle compte lui répondre. Les doigts se crispent autour du verre - elle fixe son reflet dans le breuvage et phase pendant quelques secondes, presque hypnotisée.
Quand elle revient à elle quelques secondes plus tard, c'est pour répondre complètement à côté de la plaque. Elle agite le sac de glaçons dans sa direction, pointe les phalanges ecchymosées. "Toi aussi tu devrais en mettre. T'as combattu ce soir ? T'as gagné au moins ?" Pause. Son regard s'illumine un instant. "La prochaine fois je viendrai voir tiens. Tu veux quelle couleur pour tes bannières d'encouragement ?" L'euphorie est noyée dans une nouvelle gorgée alors que les muscles s'alourdissent, que les prunelles se ternissent.

Il lui faut pas longtemps pour revenir au sujet principal de la conversation. Pourquoi t'es là ? Y a un court silence, pendant lequel les yeux fixent un point vide quelque part dans la pièce. Elle a l'embarras du choix ; la tannière de l'ours est pleine d'endroit vides sur lesquels elle peut phaser tranquillement. "J'ai repensé à Halloween." Encore. C'est pas une surprise, en soit. Ils en ont déjà parlé, plusieurs fois ; et ce soir sera sûrement pas la dernière. "J'me demande ce que j'fous de ma vie." Angel se laisse tomber contre le dossier de la chaise, la tête balançant mollement face au plafond alors que les paupières s'alourdissent sous les interrogations existentielles. Quand elle redresse la tête, c'est pour planter son regard dans celui de Fried - elle y cherche cette stabilité qu'il semble tout le temps dégager. Un vrai roc. Ce qu'elle l'envie. "T'arrives à dormir, toi ?" Et bim, encore une gorgée. La langue passée sur les lippes assoiffées, toujours plus. Tout pour arrêter de penser. "Moi jamais. Pas sans ma petite potion de sommeil, elle agite son verre avec un ricanement, fait tourner son contenu écarlate dans le récipient avec un ricanement grinçant, sinon j'ai jamais la paix." La gorge se serre brutalement ; rageuse, elle finit son verre d'une traite, Angel. "Qu'est-ce qu'on fout là, Fried ?" Qu'est-ce qu'ils foutent tout court, en fait ? Elle a beau faire croire qu'elle sait ce qu'elle fait, qu'elle contrôle sa vie, c'est qu'un putain de mensonge ; tout lui glisse entre les doigts.

A fucking fraud.

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tw/cw violence

Tu vois bien qu’elle est pas d’humeur Angel. Alors tu la laisses s’installer tranquillement et tu mets tes interrogations en suspens le temps que sa colère redescende un peu. La froideur des glaçons semble lui insuffler à nouveau une once de chaleur humaine. Elle te remercie, tu hausses les épaules comme si de rien n’était. Tu viens t’asseoir face à elle et l’observes de ton regard acier un moment en silence. “Moi j’ai pas besoin d’être beau à voir.” Triste constat. Et pourtant rien n’était plus vrai. Tes missions au sein du Filet du Diable étaient bien différentes du quotidien sordide réservé à Angelina. Plus tu étais couvert de blessures et cicatrices en tout genre, plus tu paraissais imposant et invincible. Et dans l’univers de la lutte clandestine, avoir l’air d’une brute épaisse garantissait les meilleures mises. “Tu devrais arrêter de me demander si j’ai gagné, ça va finir par devenir insultant.” C’était l’une de ces plaisanteries que l’on ne pouvait reconnaître comme telles que lorsque l’on faisait partie de ce cercle d’intimes infiniment restreint. Le ton était bourru, presque sec, et pourtant l’intention n’était autre que de détendre l’atmosphère. “Choisis la couleur qui te plait le plus, je te fais confiance.” Angel devait bien être la seule personne à qui tu avais prononcé ces mots depuis… depuis ce qui vous était arrivé à ton père et toi, il y a plus d’une décennie. La confiance était un drôle de concept, mais qui signifiait pourtant beaucoup pour toi.

Halloween. Bien sûr que tu y repensais nuit et jour. Mais certainement d’une autre façon qu’Angel. Parce que pour toi, cette soirée de l’horreur t’avait laissé entrevoir une issue alors que tu avais perdu tout espoir. Parce que grâce à l’arrivée des détraqueurs, tu avais enfin pu te libérer de tes chaînes. “Si j’arrivais à dormir j’aurais peut-être meilleure mine, tu crois pas ?” Halloween ne t’empêchait peut-être pas de dormir, mais tu n’étais pas exempt de traumatismes pour autant. Il ne se passait pas une nuit durant laquelle tu n’étais pas réveillé en sursaut par les hurlements de douleur de tes proches. Ce n’était pas un hasard si tu préférais les missions nocturnes, les combats qui s’éternisaient jusqu’à l’aube. “On survit, Kleine, on survit.” Si elle cherchait une dose d’espoir, ce n’était certainement pas auprès de toi qu’elle la trouverait. T’avais pas le temps pour ça, les berceuses c’était pas au Filet du Diable qu’on les entendait. “Je sais pas comment t’as atterri ici et à vrai dire, t’es pas obligée de m’en parler. Mais je sais ce que c’est que d’être enfermé comme une vulgaire bête sauvage. Et crois-le ou non, mais y a des endroits encore pires que ce foutu bordel.” La déchéance de la prétendue élite qui dirigeait la société sorcière n’était pas belle à voir, c’est un fait certain. Et pourtant, malgré tout ce qu’il se tramait dans les sous-sol de l’antre von Bäume, tu t’y sentais plus en sécurité que n’importe où ailleurs actuellement. Mais tu comprenais qu’Angel, au vu de ses occupations, puisse porter un tout autre jugement sur la question. “Je resterai ici le temps que les choses évoluent un peu, le temps que je puisse assouvir ma vengeance. Alors tu vois, t’es pas prête de te débarrasser de moi. Tu devrais en profiter pour apprendre à donner des coups sans te blesser. Ca te ferait pas de mal de te débrouiller autrement qu’avec une baguette magique, mein Engel.” Tu avais pris l’habitude de prononcer son surnom dans ta langue maternelle. L’un des rares mots doux que tu te permettais d’employer en ces temps si sombres. Angel n’était encore qu’une gamine, elle ne méritait aucunement le sort auquel on l’avait condamnée. Alors toi, tu voyais bien que t’avais pas d’autre choix que de la rassurer à ta façon.

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tw/cw alcohol, ébriété légère, mention de relation toxique

Un léger flottement se fait sentir dans l'air qui s'alourdit, instant durant lequel les deux rejetés de la société se font face en silence ; acier contre obsidienne. La harpie ne dit rien après que le remerciement ait franchi le seuil de ses lèvres, se contente de soupirer légèrement lorsque le froid apaise la douleur qui la lance dans la main ; elle a presque l'impression de sentir sa peau dégonfler. Ou alors, c'est l'alcool qui la fait délirer. Mais elle a pas suffisamment bu pour imaginer des choses. "Moi j’ai pas besoin d’être beau à voir." Pause. Angel hausse les sourcils. "C'est clairement pas ta gueule d'ange qui fait ton charme." Le tout agrémenté d'un sourire angélique dévoilant des canines ensanglantées par des années à baver des piques. Pur instinct de survie. Mais, bizarrement, ça sonne pas méchant dans ses lèvres ; peut-être parce que c'est Fried en face, et que c'est la dernière personne qu'elle a envie de mordre.
Elle n'a pas besoin de montrer les crocs devant le selkie ; ils lui sont bien inutiles. Cela fait bien longtemps qu'il a vu à travers elle, quand bien même ça lui a fait horreur pendant longtemps. "Tu devrais arrêter de me demander si j’ai gagné, ça va finir par devenir insultant." Si le ton est bourru, la brune ne se laisse pas avoir. Si Fried ne se laisse pas impressionner par ses éclats, elle le lui rend bien, Angel ; elle se contente de ricaner, de pointer son verre dans sa direction avec un rictus. "C'est normal de prendre des nouvelles des anciens, nan ?" Nouveau ricanement qu'elle fait taire en prenant une nouvelle gorgée. Elle soupire, laisse le breuvage glisser dans sa gorge et se détend un peu plus. "Choisis la couleur qui te plait le plus, je te fais confiance. - J'ai clairement les meilleurs goûts de nous deux."  Elle hausse les sourcils, juge la pièce dans laquelle ils se trouvent et ouvre les bras pour désigner les murs autour d'eux.

La colère, le désespoir, l'envie de tout abandonner, la fatigue. Toutes ces sensations lui reviennent inévitablement à la gueule ; Fried les connaît bien, lui aussi. Même s'il est bien plus doué pour le cacher. C'est peut-être l'âge qui lui octroie toute cette sagesse. Quand elle aura soixante balais, peut-être qu'elle sera enfin capable de faire la part des choses, Angel ? Le truc, c'est qu'elle se voit pas vivre aussi longtemps. Au maximum, elle ira jusqu'à la trentaine, histoire de dire qu'elle a quand même vécu quelques années. Mais plus le temps passe, pour le temps s'alourdit sur ses épaules ; et la colère, l'agacement avec. L'envie de tout faire exploser, y compris elle-même. "Si j’arrivais à dormir j’aurais peut-être meilleure mine, tu crois pas ?" Pendant quelques secondes, elle ne dit rien, l'oeil fixant son reflet dans le verre. "Hm." Puis, elle reporte son regard sur Fried. C'est vrai qu'il a une mine terrible ; mais Angel est égocentrique et égoïste. Elle se fait toujours passer en premier ; ou du moins, c'est ce qu'elle dit. La vérité, c'est qu'elle prend même pas la peine de se traiter correctement et se laisse porter par ses propres éclats.
"On survit, Kleine, on survit." Survivre. C'est un mot qui sonne beaucoup trop fort à ses oreilles, si fort qu'il lui fait mal. Vide de sens. "Comment tu fais ?" demande-t-elle en écho, sans réellement attendre de réponse. Elle saurait pas dire si elle a réussi à survivre jusqu'ici, parce qu'elle n'a fait que se laisser porter par un courant bien plus fort qu'elle. Pour survivre, faut avoir une volonté de continuer, non ?  "Je sais pas comment t’as atterri ici et à vrai dire, t’es pas obligée de m’en parler. Mais je sais ce que c’est que d’être enfermé comme une vulgaire bête sauvage. Et crois-le ou non, mais y a des endroits encore pires que ce foutu bordel." Nouvelle gorgée, suivie d'un haussement d'épaule presque imperceptible. "C'est pas une histoire incroyable. J'ai fait confiance aux mauvaises personnes, ça s'est retourné contre moi, j'ai fini dans ce trou à rat parce que j'avais rien de mieux à foutre. La vie est une chienne, tu sais bien. Mais comme tu dis, c'est pas le pire des trous à rats. Y a bien pire, j'veux bien te croire." Une pensée amère à Solal, qu'elle espère ne jamais avoir à recroiser de sa vie. Parce qu'elle a beau dire qu'elle le massacrerait, la vérité, c'est qu'elle pourrait tout aussi bien retomber dans ses bras avant de retomber dans un cycle horrible qui ne ferait que rouvrir de vieilles blessures qui peinent déjà suffisamment à cicatriser.

Fried a cette aura qui parvient tout le temps à raviver les flammes dans l'esprit de la harpie quand elles se tassent. Il lui suffit de quelques mots, et elle reste jamais bien longtemps sur le tapis. Peut-être parce qu'ils a des années d'expérience, de trahison et de colère derrière lui. Elle sait pas vraiment. Ils se racontent pas forcément leur vie, ici. Et puis, personne pose vraiment de questions. "Je resterai ici le temps que les choses évoluent un peu, le temps que je puisse assouvir ma vengeance. Alors tu vois, t’es pas prête de te débarrasser de moi. Tu devrais en profiter pour apprendre à donner des coups sans te blesser. Ca te ferait pas de mal de te débrouiller autrement qu’avec une baguette magique, mein Engel." Y a un sourire qui se dessine sur les livres de la brune. Certains pourraient qualifier ce surnom d'ironique, elle dont le comportement se rapproche plus d'une démone ; mais elle s'y raccroche. Parce qu'il est bien le seul à l'avoir jamais appelée comme ça. C'est différent de ceux qui l'appellent Angel ici, en Angleterre. Ou bien, peut-être est-ce parce qu'elle espère qu'il la voit comme ça, plutôt qu'une âme piétinée par le destin, rendue trop amère et grinçante pour pouvoir être sauvée. Quand Fried l'appelle comme ça, Angel a l'impression de ne pas être condamnée à pourrir ici - et ça fait du bien.
"Vengeance ?" qu'elle répète, le sourire s'élargissant un peu ; elle passe sa langue sur ses lèvres pour récupérer quelques gouttes de vin, alors que l'intérêt perce dans son regard. "Si t'as besoin que j'maudisse quelqu'un, hésite pas. J'te dois bien ça." Proposition à moitié sincère, à moitié en l'air, parce qu'évidemment elle n'a jamais eu aucune idée de comment faire. Mais peut-être qu'avec un peu de travail, ce serait faisable ; faut dire que ses recherches avec Millicent ne mènent pas vraiment dans une direction très claire. "T'as vu ces ongles ? Ils sont pas faits pour se battre." Baisser la tête, jouer les hypocrites, lécher les bottes et accepter sans broncher ; ça, c'est ce qu'elle fait. A quoi bon s'entêter à essayer de changer les choses, de toute façon ; son avenir est scellé, elle ne va pas en plus l'empirer. Moins elle fait de vague, mieux elle se portera ; alors autant rester terrée ici. Au moins, elle se complaît dans son illusion d'avoir tout son contrôle. Un semblant de pouvoir entre quatre murs aux allures bancales. "Tu devrais écrire des livres de développement personnel, tiens. Tu m'as presque donné envie de me mettre au judo." ajoute-t-elle avec un léger rire, peut-être pour diffuser un peu l'ambiance sérieuse qui s'est installée. Angel déteste quand tout devient trop sérieux - ça la ramène trop à la réalité qu'elle essaye d'oublier. Mais y a quelques chose qui la tracasse un peu, quelque chose d'implicite dans les mots de Fried. Je resterai ici le temps que les choses évoluent. "Tu prévois de partir ?" Ca lui remet brutalement les pieds sur terre. Lui rappelle que tout le monde n'est pas comme elle, à se complaire dans une situation bancale, à courber l'échine devant un gouvernement qui se fait de plus en plus oppressif. Damn.

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tw/cw violence

T’avais beau répéter à qui voulait bien l’entendre que t’avais pas la fibre paternelle, le fait est que là face à Angel, on aurait pu penser tout le contraire. Oh bien sûr, tu ferais pas un père très conventionnel et droit dans ses bottes. Mais derrière les balafres et le parler abrupt, se dissimulait un être humain bien moins redoutable que les apparences ne le laissaient croire. “Tant pis pour ma gueule d’ange. L’essentiel c’est que mon charme plaise.” Tu lui adresses alors un sourire timide, comme si tu redoutais presque qu’elle apprenne la vérité pour toi et Bartholomeus. Lui était bel et bien tombé sous ton charme atypique, c’était le moins que l’on puisse dire. Et pourtant, tu l’avais congédié froidement sans autre forme de procès, parce que bien trop de choses vous séparaient. Angel pointe alors son verre dans ta direction et vient t’arracher de tes pensées. “Tu sais ce qu’il te dit l’ancien ? Va plutôt prendre des nouvelles de Madame, tiens.“ Tu la gratifies alors d’une moue faussement boudeuse, avant de lever ton verre à ton tour. Tu sais pertinemment qu’Angel n’oserait pas se pointer devant la porte de Madame, dans un tel état. Faut dire aussi que c’est bien plus drôle de traîner dans tes pattes et de se moquer toutes les cinq minutes. Mais alors que la jeune femme observe l’état de ta piaule d’un air dubitatif, tu choisis finalement d’entrer dans son jeu. “T’aimes pas ma déco ? C’est quoi qui te dérange, les trois cendriers plein de clopes ou les murs moisis ?” Herr von Bäume n’avait pas investi autant de budget dans les chambres des employés que pour le reste de son bordel de luxe. Vos appartements respectifs étaient quasiment vétustes. Tu ne serais pas étonné que la baraque finisse par prendre feu.

Peu à peu, la discussion semble prendre un nouveau tournant, s’aventurer sur une pente glissante. T’es pas vraiment du genre à te confier, mais tu vois bien qu’Angel a besoin d’entendre quelque chose. Peu importe quoi; tout sauf le silence, dont le glas serait synonyme d’abandon. Tu te ressers un verre pour te donner un peu plus de contenance. Ton regard acier s’assombrit. “Je me suis fixé un objectif. Et je me dis que si je parviens à l’atteindre, la vie vaudra alors peut-être le coup d’être vraiment vécue. Et ça, ça suffit à me donner la force de survivre. Faut que tu te demandes, ce que ça pourrait être, ton but, à toi.” La voix est rauque, elle ne tremble pas. Et pourtant, cet aveu fait écho à tous ces traumatismes vécus, ces heures si sombres qui t’ont emmené là où tu es aujourd’hui. “Ca commence toujours comme ça, non ? On s’entoure des mauvaises personnes et tout s’écroule du jour au lendemain.” Pas un jour ne s’écoulait sans que tu repenses à cette seule et unique personne, que tu avais eu tort de croire, et à cause de qui ton existence tout entière s’était écroulée. Parfois, il ne fallait pas plus qu’une brise pour déclencher la plus dévastatrice des tempêtes. Un seul pas de travers et on s’éloignait du droit chemin. “Si j’arrive pas à me débrouiller tout seul, peut-être que je viendrais te reparler de cette histoire de malédiction. En attendant, je vais essayer de régler son compte à ce foutu Travers, de la seule façon que je connaisse.” A bout de poings. Chaque soir, lorsque tu descendais dans les sous-sol et que tu faisais ton entrée sur le ring, c’est le visage de Louis Travers que tu t’imaginais démolir. C’était cette rage, cette haine, qui te poussait à te surpasser et à gagner tous tes combats les uns après les autres. Et chaque soir, la seule chose qui te permettait de retenir tes coups avant qu’il ne soit trop tard, c’était d’imaginer le visage de Bartholomeus dans le public. “Je pourrais pas faire ce... boulot éternellement. Et puis c’est pas chez moi ici, ça le sera jamais. J’ai besoin de rentrer au pays, tu comprends ?” A la mine que tire Angel, tu vois bien que la question de ton éventuel départ la taraude. Faut croire qu’au fil du temps, elle s’était habituée à ta trombine rabougrie et ton humour décapant. Tu faisais partie de son quotidien; de la même façon que Madame, tu étais l’un de ces rocs inébranlables sur lequel elle pouvait s’échouer quand tout allait mal autour d’elle. “Tu pourrais même te cacher dans ma valise. Ca te ferait pas de mal de venir avec moi et pratiquer un peu l’allemand avec des locaux. T’as encore des progrès à faire.” Faut croire que t’avais la fibre paternelle de substitution.


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Angelina Ramirez
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fin novembre 2006 - filet du diable - @Friedhelm Tiedemann


tw/cw alcohol, ébriété légère, victim blaming, violence


"Tant pis pour ma gueule d’ange. L’essentiel c’est que mon charme plaise." Angel ne dit rien, un sourire arque ses lèvres en miroir à celui qui anime le visage du selkie. Le vin anime sa langue, tantôt l'engourdissant, tantôt l'animant d'un venin on ne peut plus acide. Le verre est finalement pointé vers Fried, puis est porté à ses lèvres - la pique fonctionne plutôt bien. "Tu sais ce qu’il te dit l’ancien ? Va plutôt prendre des nouvelles de Madame, tiens." Un ricanement agite la harpie dont les épaules s'abaissent et se lèves à un rythme irrégulier - Fried lève son verre également. On se croirait presque à un dîner mondain - pourtant, ils sont terrés dans une planque comme des rongeurs. I fucking hate this life. "Pour qu'elle me fasse la morale pendant vingt minutes ? Nan c'est bon merci je préfère encore t'aider à retrouver ton déambulateur." Et l'oeil désapprobateur va sur les murs, l'endroit qui ne paie pas vraiment de mine - elle laisse échapper un commentaire un peu trop honnête (elle n'est pas non plus connue pour tenir sa langue, Angel). "T’aimes pas ma déco ? C’est quoi qui te dérange, les trois cendriers plein de clopes ou les murs moisis ?" Pause. La jeune femme hausse un sourcil, passe sa langue sur ses lèvres pour y cueillir quelques perles de vin qui sont restées. "C'est un questionnaire à choix multiple ? Parce que j'ai plusieurs réponses en stock." Le tout ponctué d'un sourire carnassier - les canines sont dévoilées au selkie avec un petit rire. This place does suck. And yet, I don't mind being here. Do I actually like it?

Angel ne sait pas quand la conversation devient soudainement plus sérieuse. Elle ne sait pas non plus à partir de quel instant elle a l'impression de s'enfoncer un peu plus dans son propre désespoir. Tout ce qu'elle sait, c'est que le verre rempli est soudain devenu plus lourd entre ses doigts - et que la sensation d'être complètement vide lui est tombée sur la gueule avec autant de violence qu'un boulet de canon. Survivre. Est-ce qu'il a réellement la réponse, Fried? C'est qu'il a l'air de savoir tellement de chose (parce qu'il est plus vieux qu'elle? parce qu'il est sérieux? parce que personne sait réellement ce qu'il se passe dans sa tête?). "Je me suis fixé un objectif. Et je me dis que si je parviens à l’atteindre, la vie vaudra alors peut-être le coup d’être vraiment vécue. Et ça, ça suffit à me donner la force de survivre. Faut que tu te demandes, ce que ça pourrait être, ton but, à toi." L'esprit embrumé et noirci d'Angel tente désespérément de s'accrocher aux mots prononcés par Fried comme elle le peut.
La harpie s'abreuve de ses paroles, fait tourner le vin dans le verre - l'oeil allant de la surface rouge à l'oeil acier du selkie. "Ca commence toujours comme ça, non ? On s’entoure des mauvaises personnes et tout s’écroule du jour au lendemain. - Ouais. Une putain de tragédie." Un bref hochement de tête été une réponse toute aussi grinçante. La hyène grogne, se rit de ses propres malheurs - festoie autour de sa carcasse décomposée. Doesn't it mean that I'm kinda responsible for my own problems? Wow, shocking. Y a quelque chose dans les mots de Fried qui résonne en elle. Spot on. Elle ne sait pas si c'est l'expérience, ou juste la sagesse de l'âge qui l'anime et, à vrai dire, elle ne posera pas la question non plus. We're all fucked up in our own ways. That might be why we understand each other so well.

"Si j’arrive pas à me débrouiller tout seul, peut-être que je viendrais te reparler de cette histoire de malédiction. En attendant, je vais essayer de régler son compte à ce foutu Travers, de la seule façon que je connaisse." La jeune femme ne sait que trop bien ce que ça veut dire. La violence est reine dans leur milieu. Le sang ne fait que couler à flot, si bien qu'elle a bien peur de s'y noyer un jour - certains y trouvent un certain réconfort, comme Roméo. L'habitude. La survie. Tous ces facteurs qui font d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui - Fried n'y fait pas exception. The result of years and years of abuse. "Fais pas trop le malin non plus ... ces putain de sang-purs sont vraiment les pire rats." Ce qui peut se traduire pas fais gaffe à ton cul, en somme. "Mais ouais si tu te retrouves coincé hésite pas, on trouvera bien un truc pour lui rendre la vie impossible." Et la voilà en train de planifier de maudire un sang-pur ... elle qui n'y penserait jamais complètement sobre .. les ravages de l'alcool sur sa psyché et son instinct de survie sont complètement catastrophiques.
Le liquide distillé délie sa langue et laisse libre court à toutes ses amertumes - c'est un peu la Angel qu'elle a enfoui au fond de ses entrailles pendant des années qui s'exprime. Pas la Angel qui fait de son mieux pour garder sa tête attachée au reste de son corps. Elles sont deux personnes complètement différentes. Pourtant, c'est la même panique qui les anime à l'idée que Fried parte, un jour. He'll leave too. They all do. You'll end up all alone, because no one cares, and you're too fucked up to keep people close. Les petites voix s'insinuent dans son esprit, elle a envie d'enfoncer ses doigts jusque dans ses oreilles pour s'arracher les tympans. Shut up. Shut up. "Je pourrais pas faire ce... boulot éternellement. Et puis c’est pas chez moi ici, ça le sera jamais. J’ai besoin de rentrer au pays, tu comprends ?" La voix de Fried lui parvient, lointaine, noyée par les petites voix dans l'esprit de la harpie qui lui murmurent toutes ses vérités. La jeune femme fronce les sourcils, se masse les tympans, garde le silence. He's right. You can't expect him to stay. Why would he? You're the only one who's satisfied with what you have here. Because you're a fucking coward.

Et malgré tout ça, elle a égoïstement envie de le supplier de rester. Parce que sa présence au bordel est devenue un repère. Une habitude. Rassurante. "Tu pourrais même te cacher dans ma valise. Ca te ferait pas de mal de venir avec moi et pratiquer un peu l’allemand avec des locaux. T’as encore des progrès à faire. - Qu'est-ce que tu racontes mon allemand est immaculé." La phrase est balancée dans un allemand bancal, mais l'alcool compense en assurance - l'accent on ne peut plus britannique, malgré les efforts. Un rictus fend la face dans la harpie, qui ricane lorsque lui parviennent les notes dissonantes d'une langue qui est complètement rouillée dans son esprit. "Je voyage uniquement en classe V.I.P. Ta valise est pas assez confortable pour mon cul princier." Le menton fièrement relevé, elle finit par laisser échapper un rire un peu amer.
Angel finit son verre d'une traite, le dépose devant elle pour s'avachir un peu plus sur sa chaise. Elle reste silencieuse quelques secondes en faisant la moue. "J'suis insupportable en voyage tu vas me balancer par-dessus bord et tu finiras par me détester, j'préfère que nos chemins se séparent pendant que tu me portes encore dans ton coeur, le vioque." Index pointé dans la direction du selkie avant de retomber mollement sur sa cuisse. Les ravages de l'alcool. "En plus j'ai le mal de mer. J'dégueulerai partout." Toutes les fois où elle a pris le bateau se sont mal terminées pour les restes de ses repas. "Tu crois que Madame va chialer quand tu partiras?" qu'elle demande soudainement, un éclair dans le regard. Éclair qui s'apaise aussitôt - elle chasse sa question d'un revers de la main en faisant une grimace. "Nan. Cette bonne femme est un putain de glaçon." Personne ne l'a jamais vue pleurer, la selkie - leur matronne qui leur remet les idées en place d'une calotte à l'arrière du crâne. Pourtant, on dirait qu'elle a tout le temps les yeux humides.

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fin novembre 2006 - filet du diable - @Angelina Ramirez


Ouais c’est ça, continue à te moquer de mon âge.” Le ton est railleur, loin d’être offusqué. Mais tu accompagnes néanmoins ta réplique par un lancer de coussin, qui virevolte intentionnellement à quelques centimètres d’Angelina. C’aurait été dommage de lui faire renverser son verre de vin. D’ailleurs, tu te ressers quelques gouttes du liquide carmin, alors que la conversation s’assombrit. C’est probablement la première fois que tu te confies aussi ouvertement quant à la grande tragédie de ton existence. Tu sais pas bien ce qui te pousses à faire ça, mais t’as comme l’impression qu’Angel ne te jugera pas, qu’elle comprendra. Et à en juger par son avertissement, tu te rends comptes, que ton intuition disait vrai. C’est que la petite s’inquièterait presque pour toi. C’est touchant. Et comme à chaque fois que l’on se rapproche un peu trop près de ta corde sensible, cela te met mal à l’aise, alors tu réponds avec une pointe d’humour mêlée de sarcasme. “Les pires rats… C’est comme ça que vous dites, vous les jeunes ?” En réalité, la comparaison te paraît plutôt juste, bien qu’il n’existe en aucune langue d’insulte suffisamment forte pour décrire ce que tu penses de Louis Travers. “Merci pour ta proposition. Mais il vaut probablement mieux que tu restes en dehors de cette histoire. Essaie d’éviter les problèmes, pour une fois.” Plus facile à dire qu’à faire, tu le sais pertinemment, Surtout lorsque, comme Angel ou toi, on disposait d’un véritable talent pour s’attirer des ennuis. Mais tu l’aimes bien cette gamine, alors tu lui donnes les rares conseils, que tu as en ta possession.

T’es pas le gars le plus expressif du coin, mais en ta qualité de selkie, tu es parfaitement bien placé pour ressentir les émotions et les énergies qui t’entourent. Tu perçois le trouble qui anime Angelina à l’évocation de ton inévitable retour au pays. T’essaies de détendre l’atmosphère en la charriant sur son niveau d’allemand, ce à quoi elle répond dans ta langue maternelle. “C’est bien ce que je disais, y a encore des progrès à faire.” Tu n’aurais sûrement pas été la personne la plus pédagogue, mais pour ton Engel, tu aurais été prêt à faire des efforts. Mais c’est avec humour qu’elle décline finalement ton invitation, parlant déjà de votre séparation, comme si vos chemins allaient brusquement cesser de se croiser. Ca t’attriste un peu plus que tu ne voudrais bien l’admettre. Elle était pénible parfois, Angelina, souvent même. Mais ton quotidien ici serait certainement bien plus morne, si elle n’était pas là pour te casser gentiment les pieds. “Le mal de mer c’est qu’une invention des moldus. Ils ont sûrement dû être maudits par une harpie, tiens. Sûrement quelqu’un de ta famille.” Tu laisses un rictus moqueur venir étirer tes lippes. Etrangement, Angel parlait souvent de maudire tel ou tel client, mais t’avais pas l’impression que le moindre d’entre eux ait aperçu ne serait-ce qu’une once de ses menaces. “Madame ? Je vais tellement lui manquer, que même pas vingt-quatre heures après mon départ, elle montera dans ma chambre et elle viendra respirer l’air pour sentir mon odeur. Souviens-toi bien de ce que je te dis là.” Madame et toi aviez toujours été comme elfe et gobelin. Si fondamentalement différents, et pourtant indissociables l’un de l’autre. Vos disputes légendaires avaient animé un nombre incalculable de fois les discussions des plus jeunes. “A moi aussi, elle me manquera sûrement.Comme toi, Engel, comme toi. Durant quelques instants, le silence s’invite à nouveau entre vous deux. Tu avales une nouvelle gorgée de vin, avant d’observer le reste de la pièce d’un air songeur. “Tout ça là, c’est pas pour toujours, tu sais. Ca finira bien par s’effondrer, ça peut pas durer éternellement. Tu la retrouveras ta liberté, et tu viendras me rendre visite comme une VIP.” C’était peut-être une promesse vaine. Mais parfois, c’était des promesses qui vous permettaient de tenir quand tout semblait perdu, sans espoir. “Tu te débarrasseras pas de moi si facilement. A chaque fois que tu verras une étendue d’eau, rappelle-toi que je pourrais être là à tout moment.Dès que t’auras besoin de moi, petite.

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fin novembre 2006 - filet du diable - @Friedhelm Tiedemann


tw/cw alcohol, ébriété légère

L'allemand qui s'échappe de ses lèvres est bien loin d'être aussi poli et lissé que celui de Fried. La faute aux vieux souvenirs poussiéreux et à la langue qu'elle n'a que trop peu travaillée, à force de se reposer sur ses lauriers (et aussi parce qu'elle lui rappelle son père, et que tout ce qui lui rappelle son père est bien vite enterré). "C’est bien ce que je disais, y a encore des progrès à faire." Et le voilà qui la nargue. La harpie lève les yeux au ciel. "Gngngn "y a encore des progrès à faire"." Sans aucune vergogne, elle l'imite, mimique ses manières de vieux schnock (y a une pointe d'affection dedans: il le faut bien, pour être capable de repérer les petites manies des autres).
Imaginer Fried partir .. ça lui pince le coeur. Parce qu'elle s'est faits on nid ici, à partir de rien. Angel a beau faire la fière, montrer les crocs et se donner des airs, elle est avant toute une jeune femme avec beaucoup trop de place dans ses vie. Trop de chaises vides qui ne demandent qu'à être occupée, sur laquelle on peut bien vite se retrouver (c'est un de ses défauts: raison pour laquelle sa réalité vient trop souvent la rattraper avec violence). "Le mal de mer c’est qu’une invention des moldus. Ils ont sûrement dû être maudits par une harpie, tiens. Sûrement quelqu’un de ta famille." Il sourit, et elle ricane en écho, renverse un peu de vin sur sa main mais lèche les gouttes avant qu'elles ne tâchent ses fringues. "Ça m'étonnerait pas, il paraîtrait que mon arrière grand-mère avait un sale caractère." Il paraîtrait aussi qu'Angel tient beaucoup d'elle de part son comportement, à défaut d'avoir hérité de son visage disgracieux.

Malgré les pointes d'humour que Fried tente de créer pour noyer le poisson (see what I did here), la sujet redevient bien vite sérieux. He's going to leave. Angel est trop alcoolisée pour penser à autre chose, oublier les mots prononcés par le vieux loup de mer. Et elle a l'alcool triste. "Madame ? Je vais tellement lui manquer, que même pas vingt-quatre heures après mon départ, elle montera dans ma chambre et elle viendra respirer l’air pour sentir mon odeur. Souviens-toi bien de ce que je te dis là." Un frisson parcoure la colonne vertébrale d'Angel qui lève les yeux au plafond. Ces deux-là ont toujours été au cou l'un de l'autre. "C'est noté. Je t'enverrai une lettre si je la retrouve en train de pleurer dans tes draps." I can see it happening. Madame prend un malin plaisir à se donner des airs de grande personne inaccessible, mais elle est comme eux, voire pire: terriblement sentimentale, avec un soft spot indéniable pour ses collègues. Et c'est elle qui les ramasse à la petite cuillère, aussi.  C'est pour ça qu'elle reste ici, après tout (elle en est sûre, Angel). "A moi aussi, elle me manquera sûrement." Peut-être que Fried et elle ont une sorte de télépathie aquatique qui les lie silencieusement (est-ce que c'est un cliché honteux?). "J'vais vomir." Angel illustre ses mots en faisant semblant d'être prise d'un haut-le-coeur, mime un doigt vers sa langue et fronce les sourcils. (On lui a toujours dit qu'elle avait raté sa carrière de comédienne)(non c'est faux c'est la seule à le dire).

Le silence revient bien assez vite, et Angel se retrouve seule avec ses pensées noires. Fried est bien en face d'elle, pourtant, mais les voix n'en ont rien à faire. Le vin continue de couler à flot: elle s'en habille, nage dedans, everything to fell better. Pas la décision la plus sage, mais celle qui lui permet de tenir depuis des mois et des mois. "Tout ça là, c’est pas pour toujours, tu sais. Ca finira bien par s’effondrer, ça peut pas durer éternellement. Tu la retrouveras ta liberté, et tu viendras me rendre visite comme une VIP." La voix de Fried la sort de sa torpeur.  Elle a un petit ricanement, encore. "Tu la trouves où toute ton assurance?" C'est vrai quoi, qu'est-ce qui lui fait dire ça avec autant d'assurance? Il a oublié le putain de tatouage sur leur gueule? "Et puis, tu crois que je gaspillerai mes privilèges de VIP pour venir te voir? Pffff je serai les doigts en pieds en éventail quelque part aux Bahamas." Ce qui est, bien évidemment, un mensonge. Évidemment qu'elle aimerait le revoir dans des circonstances moins sombres - et bien évidemment qu'elle en serait contente. Mais Angel est et restera une boule de sarcasme, les pics toujours bondés autour d'elle, pauvre mécanisme de défense qui paie pas de mine une fois qu'on la connaît. Et Fried, lui, la connaît très bien: ça fait longtemps qu'il ne se fait plus avoir par son numéro et son venin (a-t-il seulement été dupe un jour? c'est comme s'il avait automatiquement vu à travers elle).

"Tu te débarrasseras pas de moi si facilement. A chaque fois que tu verras une étendue d’eau, rappelle-toi que je pourrais être là à tout moment." Angel l'écoute d'une oreille, berce doucement sa tête dans le vide (l'alcool commence enfin à monter pour de bon). Elle rit un peu, aussi. Mais il a raison. Elle pourra pas l'oublier comme ça, de toute façon. "Je pourrai lancer une mornille dans l'eau et faire un voeu? J'appellerai ton prénom trois fois, comme les moldus." Silence. La brune fronce légèrement les sourcils et cherche dans sa mémoire avec concentration, bute un peu sur ses mots. "Un peu comme .. comment ils appellent ça .. avec un génie ... ou une fée..? Non .... " Frustrée, elle pose son verre et tapote sa tempe du bout de son index. L'illumination vient enfin et elle rouvre les yeux pour les planter sur son camarade, doigt pointé dans sa direction. "Bloody Mary!" C'est ça la légende, non? Elle est plus trop sûre. On la lui avait racontée à Hogwarts, ça remonte. Elle se penche pour récupérer son verre (vide, mais elle ne le remarque pas tout de suite) et croise les bras, renverse sa tête en arrière et pouffe, hilare pour pas grand-chose. "Ils ont de ces histoires ces moldus.." Les mots sont soufflés un peu plus lentement. La brune balance paresseusement la tête, soudain somnolente. "Tu me manqueras." qu'elle fait d'une petite voix, la bouche soudainement pâteuse - et y a quelques larmes qui viennent percer au coin de ses yeux. Elle craque finalement. (Au matin, elle mettra définitivement tout sur le dos de l'alcool).
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Un éclat de rire, virulent, sincère, s’échappe d’entre tes lippes. Il est rare que cette chambre soit témoin d’une telle explosion de joie. Mais la vision de Madame en train de te pleurer dans tes draps trop souvent imbibés de sueur et de sang, était certainement la chose la plus drôle que tu aies entendue depuis des décennies. Oui, la vieille gorgone et ses plaintes répétitives te manqueraient forcément lorsque tu aurais pris le large. C’était loin d’être la maison du bonheur, mais tu y avais trouvé une nouvelle famille. Désaxée, mal assortie, bouleversée par la vie, et pourtant une famille soudée, qui t’avait aidé à survivre dans ce nouveau monde. “Non si t’as envie de vomir, c’est juste parce que tu as trop bu.” Tu pousses un soupir avant de finir par te lever pour aller attraper la poubelle en fer qui trône dans un coin de la pièce. Au fond, s’entassaient des paquets de cigarette vides et des capsules de bière. “Tiens, si t’as une envie pressante de dégobiller, vaut mieux que tu le fasses là dedans que sur le sol.” T’étais vachement plus prévenant que t’en avais l’air. Et si on t’avais fait la remarque, tu aurais prétendu que c’était à cause de Madame et de son souci de la propreté.

Malgré sa grande gueule, la petite Angel demeure une gamine brisée par les drames. Une enfant, que l’on a privé de sa jeunesse et de ses rêves. Alors si sa question ne t’étonne pas plus que cela, elle te fait toutefois de la peine. Mais évidemment, t’as pas envie de le montrer. Alors tu détournes le regard et tu fais semblant de chercher la réponse dans ta tête. “Quand t’auras mon âge, tu comprendras que t’auras plus rien à perdre, et tu seras sûrement même plus confiante que moi. En attendant, tu peux monter sur le ring avec moi et apprendre quelques mouvements. Ça te ferait pas de mal et ça t'aiderait à gagner en assurance.” Tu le lui dirais pas à haute voix, mais avant de partir, t’aimerais bien lui apprendre à se défendre sans faire usage de magie. Les baguettes étaient taciturnes, elles pouvaient trahir leur porteur sur un coup de tête. Alors que les poings, eux, ne décevaient jamais. “Je t’assure que les Bahamas sont surcotés. Ça vaut pas les plages de la mer Baltique.” T’avais eu l’occasion de voyager un peu partout dans le monde alors que tu bossais encore dans la marine marchande moldue. Et tu avais rapidement compris, que les plages ensoleillées c’était pas vraiment ton truc. Tu préférais les côtes sauvages et les falaises rugueuses, polies par la force du vent et des vagues. Brutes, distantes, inaccessibles. Tu étais forgé à leur image, pur produit des terres du Nord.

L’histoire qu’Angelina tente de te compter t’extirpes de tes pensées nostalgiques. Un mince sourire moqueur étire tes lippes, alors que tu l’observes sonder avec difficulté les limbes de sa mémoire. “Un Bloody Mary ? T’as rien trouvé de mieux que cette histoire bancale pour me réclamer un cocktail ?” Tu lui lances alors un regard faussement désapprobateur, tentant en vain, d’imiter Madame. Pour autant, tu ne lui serviras pas le moindre verre supplémentaire. Il faut bien que tu te glisses dans le rôle de l’adulte responsable, de temps à autre, non ? Et alors que le silence retombe brièvement, tu aperçois les traits de son visage changer du tout au tout. Le coin de ses yeux devient peu à peu brillant, et puis soudain, elle laisse échapper ces quelques mots. Cet enchaînement de lettres te frappe de plein fouet. Tu t’y étais pas attendu, et tu sais pas vraiment comment réagir à cela. T’es pas habitué à ce genre de marques d’attention. Toi, t’es le gladiateur, qui joue de ses poings pour se faire quelques mornilles. Tu dissimules tout ce qui fait de toi un humain derrière ton apparence et tes manières de colosse. Tu refuses de te laisser atteindre par qui que ce soit. Et pour temps, ces dernières semaines, tu as déjà failli plus d’une fois à la tâche. Tu as laissé Bartholomeus franchir le cercle de ton intimité. Et voilà que ce soir, c’est Angel qui finit par t’attendrir et te serrer le cœur. Sur le moment, t’es bien tenté de faire comme si tu n’avais rien entendu. Mais quelque chose te dit que ce serait injuste, que cela risquerait de blesser ta petite protégée, et c’est pas ce que tu veux. “Toi aussi, Kleine. Toi aussi.” Sans trop savoir ce que tu étais sur le point de faire, tu te penchas par-dessus la table qui vous séparait et du bout du pouce, tu essuyas les larmes qui perlaient au coin de l’une de ses pupilles.

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