Buck a une certaine tendance à être en retard, arrivant généralement en dernier au bureau sous le regard mi-amusé mi-hostile de ses collègues, levant sa tasse de café à leur adresse avec un grand sourire. Les yeux vitreux, les cheveux partant dans tous les sens, sa chemise défripée dans laquelle il a dormi puant le déodorant et ses joues mal rasées sont une vision habituelle à la VB, et personne ne sourcille qu'il ne porte pas son uniforme aujourd'hui - c'est journée dossiers, c'est-à-dire journée on s'fait chier et il n'y a aucun effort à faire. Corban est encore en train d'essayer de lui dégoter un Hound, de toutes manières, donc Buck est bien content de passer la journée les pieds sur son bureau à regarder ses collègues bosser. Si Corban pouvait, il lui interdirait de remplir le moindre dossier. En plus d'avoir une écriture illisible Buck semble souffrir d'une allergie sensible à la conjugaison et la grammaire, rendant la quasi-totalité de ses écrits douloureux à lire (décrypter) et archiver (mettre à la poubelle).

Donc les journées on s'fait chier sont plutôt des journées on s'tourne les pouces, du côté de chez Buck, rincées à grands coups de café et de la binouze qu'il cache dans le tiroir de son bureau (ou le whisky de sa veste) (ou le rhum épicé dans son vestiaire) (ou... bref, on comprend l'idée). Quand il a fini sa première tasse de café, ramenée de chez lui où il a une cafetière à piston et du super bon café, il décide qu'il mérite bien une pause et se dirige donc tout naturellement vers la machine à café du bureau - un truc antique datant d'un autre siècle, fonctionnant d'une magie crachotante et inégale, servant tantôt un café excellent, tantôt un café brûlé, tantôt quelque chose que Buck soupçonne être de l'huile de Magicobus. Mais eh, faut bien nourrir la bête, hein?

Sa tête mal réveillée se fend d'un sourire quand il la voit la petite Al-Massri qui, en plus de tout, le chauffe et minaude en battant des paupières (il a de la merde dans les yeux le matin, c'est pas sa faute). "Bonjour, je crains que cela soit compromis pour le café aujourd'hui... - Ah ouais?" Il s'approche. "Nan mais tu sais pas y faire, toi, j'suis sûr." Il secoue la tête d'un air réprobateur, sans la lâcher du regard. Il donne un coup de coude à la machine, qui crachote un truc noir et épais qui ne ressemble définitivement pas à du café ou de l'huile. Il y fout un autre coup et, rien. Un autre coup et Buck a l'impression d'entendre un bruit lointain de brisure... "Oh putain." Il devient rouge d'un coup et se tourne vers Al-Massri, les yeux exorbités. "T'as fait quoi encore?! T'es folle, on est sensés faire comment, sans café, hein? J'ai des dossiers à remplir, moi!"

tw: objectification kinda yikes

C'est toujours la même sauce, entre eux deux - Siham a le don pour mettre Buck hors de lui quand il essaye d'être aussi calme que possible au bureau (Corban lui a rapidement expliqué que défier en duel ses collègues à la moindre contrariété ne passait pas trop avec la DRH du Ministère). Il s'est tant calmé qu'il ressent une profonde apathie pour son job et ses collègues, sauf certains qu'il apprécie vaguement (de loin) et d'autres, comme Siham, qui ont le talent unique de faire des choses qui le rendent fou. En l'occurence, Siham a des jambes immenses, un regard sombre dans lequel il adorerait se noyer, et une propension à crier aussi fort que lui tout aussi vite - un cocktail explosif et séduisant pour un Buck paumé qui adore chasser après les femmes qui ne voudront jamais de lui. "Ce que j'ai fait ? - Ouais! C'que t'as fait! - Je peux savoir qui a tapé dessus comme un bourrin pour achever de la casser, hein ? - Hey, elle était cassée quand j'suis arrivée, hein, bouffone! - Puis moi, j'ai des dossiers à remplir, toi tu sais même pas écrire sombre crétin!" Oui bon, pas grand-chose à répondre à ça, surtout quand Siham fait un high kick puissance Éruptif dans la machine qui se met en branle comme en l'an quarante, se mettant à pisser le café comme du pétrole en plein Texas.

"Wow." Le petit mouvement de cuisse, là... Buck en rougirait presque, sous ses yeux déjà rougies par l'abus d'alcool de la veille. "Amateur. - Pfff, même moi j'peux kick comme ça, hein, on s'calme." Bon, il s'y casserait peut-être la colonne et boîterait pendant une semaine, mais elle a pas besoin de le savoir. C'est qu'il est plus tout jeune, au fond, et que des années d'abus ne l'ont pas encouragés à rester en parfaite forme physique. Siham attrape sa tasse et se verse un mug au poil, et Buck attend impatiemment son tour en battant du pied contre le sol avant de s'approcher quand elle a fini. Il est un pe méfiant en appuyant sur le bouton après avoir glissé sa Mornille dans la fente. (dés) La machine vrombrit et grogne mais se met à cracher son précieux nectar, pour son plus grand plaisir, et il adresserait presque un sourire goguenard à l'adresse de sa collègue. "Merci pour le coup d'main, hein, sweetheart." Il lui fait les yeux doux, un peu, sourire en coin et tout. "Pour te remercier, j't'emmène boire un verre ce soir, t'en penses quoi?" Qui ne tente rien n'a rien, comme on dit.

tw: objectification, sexisme, yikes?!

"De rien." C'est à croire que l'hostilité manifeste dans le ton de Siham l'excite, parce que Buck se retrouve à sourire d'un air presque béat en l'entendant siffler ainsi. Il n'y a pas beaucoup de choses pour se distraire au bureau, et encore moins des choses aussi séduisantes et avec une telle silhouette - il serait bête de ne pas en profiter, vraiment, et puis ça la dérange pas tant que ça, si? Buck pense savoir que si elle avait un véritable problème avec ses manières, elle lui foutrait un high kick comme si il était la machine à café - au fond, elle doit aimer ça.

"J'en pense que ça ne se fera dans aucun monde." Et elle sourit, faisant presque chavirer son coeur. "T'es pas drôle, Al-Massri, tu le sais, ça?" Il en geindrait presque, exaggérant un peu (mais pas trop) avec une moue qui met bien en avant ses lèvres roses plantureuses sous sa barbe mal taillée - ce genre d'expression devait faire son effet il y a vingt ans, mais il a malheureusement juste l'air d'un psycho mal rasé en cet instant précis. "Tu sais pas ce que tu rates. Et puis tu sais, tu peux pas dire que t'aimes pas sans avoir goûté, c'est ce qu'on dit." Il apporte son café à ses lèvres avec un air entendu, et manque de s'étouffer quand le liquide quasi solide et à la texture franchement dégoûtante glisse dans sa bouche et sa gorge. Aussitôt, le corps de Buck commence à faire une gymnastique improbable pour se débarasser de l'odieux liquide tout en ne s'étouffant pas, et il finit par le recracher par le nez (une sensation très désagréable) en manquant d'y perdre la vie (au moins ça).

Il se met à tousser, se tenant son nez endolori par le passage du liquide brûlant et épais, en se pliant en deux. "Putainnnnn." Buck jette un regard noir à Siham, qui a l'air bien faire de son petit larçin. "Tu veux la jouer comme ça? Arrête, hein, sinon moi j'vais chouiner chez Corban et je lui dis que tu me harcèles." Le pire c'est que son vieux pote lui donnerait certainement raison, dans cette situation. Pour faire bonne mesure, il agite rapidement ses doigts (et le bout du nez, façon Ma Sorcière Bien-Aimée, un tic dont il a hérité avec la vieillesse, comme quoi) et le café de Siham se met à bouillonner dans sa tasse, et à déborder, tapissant sa main du liquide brûlant. "Et ça," dit-il en se redressant avec un sourire fier de lui, "c'est parce que t'es super hot. T'as compris? Elle est pas mal celle-là, non?"

tw: centipède, violence

Le glapissement qui s'est échappé de la bouche de Siham résonne encore entre les deux oreilles de Buck comme une douce mélodie, et son grand sourire satisfait et victorieux parle pour lui de la félicité profonde dans laquelle le plonge cette interaction. Même si il est lourd comme un boulet et obtus comme un bulldozer, Buck a bien compris que Siham n'allait pas céder ses multiples et avantageuses avances avant longtemps (si jamais) - mais vu l'état d'énervement avancé dans lequel ça semble la plonger, il ne va pas s'arrêter de si tôt non plus. "Tu sais ce qui serait pas mal ?" Il arque un sourcil provocateur, les coins de ses lèvres s'étirant en une risette défiante. "Nan, quoi?" l'encourage-t-il quand le silence s'étire et qu'elle ne continue pas. D'un geste de la main, elle répare sa tasse et fait disparaître le café qu'elle a répandu en la lâchant, et Buck un arque un autre sourcil avant de glapir à son tour quand sa tasse se transforme en énorme centipède dans sa main.

Même en essayant de le lâcher, le mille-pattes s'accrochent à sa main puis à son bras, serpentant désagréablement le long de sa peau tandis que Buck piétine sur place en faisant des grands gestes pour s'en débarasser, sous les regards interrogateurs et les rires moqueurs de quelques collègues venus profiter de la machine à café nouvellement réparée. "MAIS QU'EST-CE QUE- RETIRE-MOI ÇA, PUTAIN- AÏE," piaille-t-il, une explosion de douleur lui paralysant temporairement le droit alors que le centipède le mord au niveau du biceps.

Buck s'approche de Siham à grands pas, pour ne pas lui laisser le choix de l'aider ou non, lui mettant le centipède sous le nez en brassant son bras devant elle, faisant s'agiter comme un poids mort le scolopendre qui y est férocement accroché. "Enlève moi ça!" Sa main libre se lève et attrape le bras de Siham, ses doigts s'y enfonçant sans douceur, ses yeux clairs normalement fatigués ou simplement détachés désormais animés d'une lueur furieuse inhabituelle. "Putain, retire-moi ça tout de suite ou j'te bute," lui siffle-t-il avec une angoisse furieuse, arrêtant de plaisanter pour une fois en ne lui offrant que la vérité. La main de Buck remonte de son bras à son épaule, vers son cou, y cherche une prise plus convaincante.

tw: violence, strangulation

La violence lui vient comme un vieux manteau qu'on endosse et dans lequel on se retrouve parfaitement. Il y a quelque chose de soulageant, à remettre ce manteau et à redécouvrir que les épaules s'alignent, que les manches sont coupées parfaitement au poignet, qu'il est aussi chaud, réconfortant et bien taillé qu'avant, ce beau manteau qui a été fait pour ça. Pourquoi a-t-on essayé de porter autre chose avant ça?

Buck se souvient brusquement pourquoi quand il voit la lueur mi-revêche mi-inquiète dans les yeux de Siham alors qu'il referme un peu ses doigts autour de sa gorge.

L'animal disparaît et elle envoie un poing fermé dans sa poitrine, lui coupant le souffle et manquant de le faire s'effondrer - Buck lâche prise sans réfléchir, grognant en accusant le coup, ses veines gelées en se repassant le film silencieux et horrifiant des prunelles noires de Siham écarquillées, la chaleur de la peau de son cou sous sa main. "On a peur des petites bêtes ?" Buck relève vers elle un regard hébété qui finit par s'assombrir quand ses mots s'impriment dans son esprit. "Pose encore une fois la main sur moi et je te bute. - J'aimerais bien te voir essayer." Le ton de Buck est dur, bien plus qu'il ne l'est habituellement avec elle, alors qu'il se redresse en s'éloignant d'un pas. En temps normal, il n'hésiterait pas une seule seconde à lui sauter au visage et à lui faire ravaler son petit sourire pointu. En temps normal, peut-être même qu'il essayerait lui-même de diffuser la situation sous le regard de leurs collègues, ou alors sans doute qu'il lui ferait un coup de passe-passe sans baguette de son cru à son tour.

Mais Buck a le coeur coincé quelque part entre la poitrine et les lèvres, il a mal au torse, au bras, et sa main lui fait l'effet d'avoir été brûlée. Alors comme si il était encore à Hogwarts à se chamailler à n'en plus finir avec Snape et Shacklebolt, il se contente de lui cracher un "va te faire foutre" à la figure et de tourner les talons sans plus se soucier pour sa tasse favorite que cette idiote a transformé en centipède avant de le faire disparaître. Il va lui faire payer mais Buck est patient: il attendra son moment.