Depuis qu’Ernest a mis fin à leurs séances, le nuage noir et sombre qui s’était passablement éloigné depuis plusieurs mois a repris sa place au-dessus de la tête de Padma. Les cauchemars, l’anxiété, l’agitation, les peurs ont repris. En moins violent, mais ils sont revenus en grand. Elle fait les exercices de respiration que le psychomage lui a appris, mais ce n’est pas assez. Elle se croyait assez forte pour réussir sans lui, mais elle doit se rendre à l’évidence que son ami lui était bien plus bénéfique qu’elle ne le croyait. Leur rencontre hebdomadaire lui manque. Elle se sentait toujours bien quand elle sortait de là. Ernie savait exactement quoi lui dire pour la rassurer et lui donner la motivation d’avancer et de faire sa petite besogne. Mais, c’est fini. Les ténèbres ont repris leurs droits dans ses pensées. Elle réussit à faire ses journées et à bien performer au boulot, mais elle est épuisée. Son anxiété dicte sa vie. Elle sort peu, mange peu, dort peu. Sans oublier les retrouvailles avec Terrence qui lui ont rentré dedans sans qu’elle n’y soit préparée. Elle ne cesse de penser à lui et à ce qu’il est devenu. Elle sent un frisson la parcourir juste à penser au triangle marron sur sa joue. Une énorme part d’elle espère le revoir dans des conditions complètement différentes, sans une Hannah mourante à côté d’eux.

Le seul point positif, la seule lumière en ce moment, c’est sa relation avec Mengwu. Depuis leur premier rendez-vous pour le moins catastrophique au salon de thé, plusieurs autres se sont suivis jusqu’à leur premier baiser qui a officialisé leur couple. Padma ne peut pas demander mieux comme compagnon. Mengwu est doux, attentionné et il l’a fait rire. Leurs horaires contraires font en sorte qu’ils se voient peu, mais ils parlent beaucoup. Ils vont au même rythme et s’entendent à merveilles. Avec lui, elle arrive à mettre ses soucis de côté, à les ignorer le temps de quelques heures. Ironiquement, la belle n’ose pas lui parler de ce qui la hante. Elle ne sait pas pourquoi, parce qu’elle sait que l’homme sera compréhensif et qu’il voudra tout faire pour qu’elle se sente mieux. Peut-être pour ne pas lui montrer son côté plus sombre? Ou replonger dans ses mauvais souvenirs encore une fois? Briser les idées du Wang sur Poudlard? Padma ne veut surtout pas qu’il s’inquiète. Elle aime comment sont les choses sont entre eux pour le moment. Elle ne veut rien changer.

Cet après-midi-là, Mengwu lui a envoyé une adresse inconnue et lui a demandé de le retrouver là. En sortant des bureaux de Rowle Architects, elle s’empresse de s’y rendre. Elle aime qu’il la surprenne, même si ça la rend nerveuse. Elle sait qu’il ne la mènera jamais dans un endroit douteux, mais elle n’aime pas ne pas savoir, question d’être bien préparée et organisée. Il ne lui a rien dit de spécifique quant aux vêtements à porter ou sur le nécessaire à apporter. Alors, c’est avec un mélange d’excitation et d’appréhension qu’elle se rend à l’endroit qu’elle a noté sur un morceau de parchemin. Dès qu’elle aperçoit l’énorme grande roue qui dépasse les arbres, qu’elle entend la musique et les rires, elle comprend. Une fête foraine itinérante. L’endroit parfait pour décompresser et s’amuser. Elle sourit aussitôt, cherchant son prince charmant du regard. Son cœur fait un bond et pompe rapidement à sa vue. Comme elle a hâte de retrouver ses lèvres et de sentir son corps contre le sien. Elle se dirige aussitôt vers lui et l’enlace avec vigueur. Enfin un peu de répit.

Padma n’est pas démonstrative en général. Elle n’est pas très tactile et plutôt prude. Les marques d’affection en public la gêne et la rendent mal à l’aise. Elle ne sait donc pas d’où lui est venu ce besoin soudain de prendre Mengwu dans ses bras et de se coller à lui comme s’il n’y a pas de lendemain. Elle a juste besoin de le savoir près de lui, de savoir qu’elle est en sécurité et de s’accrocher à son rocher de bonheur. Avec lui, elle peut oublier ses petits soucis et mettre tout ça de côté le temps de quelques heures. Après une semaine exténuante de boulot dérangée par des crises d’anxiété, ça lui fait un bien fou. Ses joues deviennent rouges lorsqu’il dépose un baiser sur son front avant de se pencher pour attraper ses lèvres. Elle aussi est heureuse de le voir, même si elle ne le dit pas à voix haute. La passion qu’elle met dans sa réponse à son baiser parle de lui-même. Elle profite de ce doux moment qui semble s’arrêter autour d’eux. Pendant quelques secondes, il n’y a pas les cris des forains ou le bruit des manèges qui grondent à quelques mètres d’eux.  Que le silence qui transcende, celui qui fait du bien. Lorsqu’il se détache, Pad a un sourire béat sur le visage. Ses bras entourent toujours le corps de son petit-ami, sa tête est penchée vers l’arrière pour mieux l’observer. Elle se trouve chanceuse de l’avoir trouvé et de pouvoir compter sur lui. Un homme bon, gentil et attentionné qui la fait sentir belle dès qu’il pose un regard sur elle. Après des années à être seule par les barrières qu’elle se mettait elle-même, Pad a droit à un peu d’amour et de bonheur. "J’ai été trop surprise par ton hibou! Tu as eu une excellente idée!" À la fois imprévisible et amusante. L’événement parfait pour décompresser et retomber un peu en enfance. Elle n’aurait jamais pensé à venir ici. Elle n’en a même pas entendu parler jusque-là, mais ici, impossible de ne pas passer un bon moment. Entre la barbe à papa, la nourriture graisseuse, sucrée et salée qui tient sur un bâton ou une assiette en carton, les stands de jeux pour gagner une peluche, les diseurs de bonne aventure, les manèges, les amuseurs publics, c’était difficile de ne pas s’amuser. Mengwu n’aurait pas pu mieux tomber pour leur changer les idées. Elle relève subtilement un sourcil, alors que sa main glisse dans celle de l’homme. Les problèmes reliés à son boulot sont-ils plus importants que ce qu’il lui mentionne lorsqu’elle le questionne sur ce qui le tracasse? Après, elle est mal placée pour s’offenser. Elle aussi à de la facilité à changer de sujet ou à balayer d’un revers de la main ses tracas lorsqu’il remarque qu’elle est ailleurs. Si Padma ne parle pas de ses soucis, le Wang n’est pas non plus le plus bavard sur ses sentiments et pensées. Elle ne sait pas si ça sera un frein à leur relation dans le futur, mais pour le moment, les choses sont bien comme elles sont. Ils se voient si peu, ce n’est pas pour être gâché. Le temps est précieux.

"Pas du tout! J’ai hâte de monter dans la grande roue!" Qu’elle répond avec un enthousiasme sincère. Il y a un moment qu’elle n’est pas sortie de sa routine ou qu’elle a fait une sortie qui sort de l’ordinaire. Elle espère tout de même qu’il ne va pas la trainer dans une montagne russe. Elle est beaucoup moins fan de la vitesse. "On commence par quoi?" Elle sourit intérieurement se rendant compte qu’elle lui laisse toujours le loisir de choisir en premier lors de leurs rendez-vous. Un petit rien qui l’a fait tout de même sourire.

Il y a un nuage de non-dit qui flotte au-dessus d’eux. Autant du côté de Padma que celui de Mengwu. Les cernes sous les yeux et son air hagard ne passent pas inaperçus. Elle sent bien qu’il est heureux d’être là avec elle, mais elle sent aussi que sa fatigue l’emmène ailleurs. Les questions de la jeune femme lui brûlent les lèvres, mais jamais elle ne les franchies. Elles restent coincées entre ses dents. Parce que si elle commence, elle sait que ceux du jeune homme vont suivre. Lui aussi a probablement remarqué ses traits plus marqués et son regard fuyant. Lui aussi doit vouloir des réponses, mais elle n’est pas encore prête à s’ouvrir sur tout ce qui l’a tourmente depuis plusieurs semaines, voire des années. Elle essaie de s’en sortir seule et de mêler le moins de personne possible pour ne pas être prise en pitié, pour ne pas les amener dans son tourbillon, les amener vers le bas. Ils sont dans un cercle vicieux et aucun n’a envie d’en sortir. Ils voient et supposent, mais ne confirment rien. Pour ne pas que ça change. Pour croire que le nuage sur lequel ils vivent est douillet et sans danger. Pour ne pas briser la coquille fragile de leur relation et penser que tout va bien, alors qu’il y a quelque chose qui coince. Qui va briser cette douceur? Qui sera assez confiant pour questionner l’autre et espérer ne pas tout faire éclater? Les doigts de Padma serrent d’avantage ceux de son petit-ami. Elle s’accroche à lui et à eux. Elle veut que ça reste léger, même si au fond, elle sait que rien ne peut être solide s’il manque une partie d’eux dans les fondations de leur relation. Elle sait qu’à un moment, il faudra qu’elle se livre. Parce qu’elle tient à lui et elle veut lui faire confiance. Mengwu n’est pas comme les autres. Qu’est-ce qui l’empêche d’aller plus loin?

Son bracelet éphémère au poignet, ses yeux s’ouvrent grands et son sourire s’élargit. Elle regarde partout. Les rires, les gens qui courent partout, les cris de joie mêlés à ceux de peur lui fait oublier tout le reste. Ils sont là pour s’amuser. Alors qu’elle lève la tête vers Mengwu pour voir son expression et voir s’il est aussi enjoué qu’elle, Pad remarque son air ahuri, même troublé. Va-t-elle oser? Mais, il retrouve vite sa bonne humeur, quoique timide et elle ne s’inquiète plus. Il propose de commencer par la grande roue ou par manger un truc. Elle réfléchie les lèvres pincées. "On garde la grande roue pour la fin, ça sera magnifique en soirée quand le soleil ne sera plus là." Avec les lumières allumées dans toute la ville. Elle lui donne raison pour la bouffe. De toute façon, elle n’a pas très faim, même si les effluves qui émanent des stands sont fort alléchants.

Elle regarde autour d’eux, cherchant la meilleure attraction pour débuter lorsqu’elle a l’impression de voir un fantôme. Cette vision fait revivre ses pires cauchemars. Elle n’a pas vu cette silhouette depuis des années, mais elle est imprégnée à jamais dans son esprit. Elle s’arrête net, le cœur battant. Un clignement d’yeux plus tard, la vision a disparue. Une illusion. Rien de réel. Elle pose une main sur son cœur pour le ralentir. Elle sait que Mengwu l’observe. "Tout va bien. " Qu’elle dit avant qu’il ne la questionne. Elle ne peut pas être ici.  Elle essuie ces yeux devenus rapidement humides et reprend contenance. Elle ne peut pas être ici. L’image a eu l’air si vraie. Padma connait maintenant sa réaction si elle doit croiser à nouveau la route de celle que prend la forme de son épouvantard. Elle tire Mengwu vers la tente de la diseuse de bonne aventure. Elle a besoin de s’asseoir et de reprendre ses esprits. De se cacher aussi. "Viens! Ça va être amusant." Elle tente un sourire, mais celui-ci est nerveux. Elle veut juste se changer les idées.

Trop préoccupée à trouver un endroit où reprendre son calme et se changer les idées, Padma ne pense pas à demander l’avis de Mengwu et l’entraine dans la première attraction qui lui semble propice à retrouver ses repères et à ne pas se faire de frayeur. Elle ne se rend pas compte que son petit-ami à des réticences et qu’il n’est pas du tout emballé par l’idée de visiter une diseuse de bonne aventure. Elle ne sent pas sa main se crisper se la sienne, elle voit seulement son sourire forcé lorsqu’ils écartent les lourds rideaux faisant office de porte. Les bruits sont aussitôt assourdis dès que la porte flottante est fermée. Il n’y a aucun signe qu’ils se retrouvent dans un parc d’attractions. Padma a l’impression de se retrouver dans un tout autre univers, comme s’ils avaient traversé un portail spacio-temporel. L’air est lourd, les odeurs donnent le tournis. Il n’y a qu’une table avec une boule de cristal au centre. Pas d’autres babioles qui clinquent, d’objets en toc ou des masques et figurines qui font peur. C’est bien vide et ce n’est pas du tout comme elle imaginait. "Tu penses que c’est une vraie?" qu’elle chuchote au Wang avant de prendre place sur un tabouret. Mengwu s’assoit à ses côtés, leurs mains ne s’étant pas lâchées, et elle lui sourit, presque détendue. Elle sait qu’ici elle ne risque rien, que ce fantôme ne viendra pas la hantée jusqu’ici. Pour une dizaine de minutes, elle peut garder l’esprit en paix et ne pas avoir peur que l’illusion lui tombe dessus à tout moment. L’homme lui semble un peu nerveux et elle penche la tête en l’observant. Elle aimerait lui demander si tout va bien, mais toujours cette hésitation et ce besoin de ne pas ébranler leur bulle qui est bien présente. Peut-être qu’elle se fait des idées, l’éclairage n’est pas maximal, il fait plus sombre que clair, peut-être qu’elle a mal interprété. Une petite musique s’élève doucement laissant présager l’entrée en scène imminente de la voyante et empêche Padma continuer de tenter de déchiffrer l’expression de son amoureux. Mengwu lui demande si elle va poser des questions sur leurs futurs enfants. Elle sait que la question n’est qu’une blague, c’est bien pour ça que les couples viennent interroger les voyants, mais Padma ressent une bouffée de chaleur lui monter jusqu’aux joues. Ils n’ont jamais parlé de ça, ils sont intimes que depuis peu. Seul un petit rire beaucoup trop aigu franchit ses lèvres alors qu’elle tourne légèrement la tête pour ne pas qu’il la voit rougir. Une femme d’un certain âge apparait soudainement, coupant court à d’autres suggestions de questions.

Padma se redresse, le cœur qui s’accélère. Elle ne sait pas pourquoi elle se sent aussi nerveuse tout à coup. Tout ce qui va sortir de la bouche de cette bonne femme ne sera que des conneries, non? Il n’y a pas de raison qu’elle révèle ses peurs, son passé ou ses pensées pour un vieil ami, non? Les yeux perçants de la dame la scrutent et la serdaigle a l’impression d’avoir des fourmis dans le corps qui lui remontent l’échine. La femme fixe ensuite Mengwu et lui lance un drôle de regard, léger sourire satisfait en coin. Padma plisse le front et se demande ce que ce petit échange signifie. Elle n’est plus si certaine de vouloir rester finalement. Cette femme lui donne froid dans le dos et elle n’aime pas du tout la façon dont elle continue de regarder Mengwu. Elle veut sortir de là et retrouver l’action du parc, mais elle reste collée à son siège. Amalthée, vraiment? Ça n’aurait pas pu être un nom moins ésotérique, genre Francine? Sa voix résonne, caverneuse, comme si elle provient de l’au-delà. Elle leur demande qu’elles sont leurs questions. D’un même mouvement, les dits-amoureux se dévisagent et Padma comprend que c’est à elle de commencer. Elle cligne plusieurs fois des yeux comme si ça aide à faire du ménage dans ses idées. Elle n’a pas réellement réfléchie à des questions, sa priorité étant de se cacher. "Ehm oui, des questions. Je ne sais pas trop là..Ehm…" Elle regarde son copain, le malaise s’installe. Aller quelque chose de superficiel, rien de profond. Une question légère dont la réponse les fera rire plus tard. "Ah! Est-ce que je vais bientôt rencontrer la famille de Mengwu?" Elle sourit à ce dernier, pensant qu’il est grand temps de faire un pas de plus dans leur relation. La voyante incline un sourcil, s’attendant peut-être à un truc plus croustillant et regarde sa boule dont une étrange fumée s’est matérialisée à l’intérieur. Machinalement, Pad se penche elle aussi, ayant été plutôt douée dans ses cours de divination. Peut-être qu’elle va réussir à y lire quelque chose. "Hmhmmmm oui prochainement, mais tous ne seront pas présents." Pad ressent un petit espoir. Ce n’est pas si grave si elle ne les rencontre pas tous, au moins quelques-uns, qu’elle puisse connaitre un peu mieux Mengwu.

Maintenant que la glace est brisée, Padma se sent prise au jeu. Elle est excitée par leur visite et curieusement ça la détend. Malgré l’atmosphère tendue et mystérieuse qui vogue sous la tente. La curiosité a pris le dessus et elle veut connaitre les réponses de la diseuse de bonne aventure et les questions de Mengwu. À sa première interrogation qu’elle pense anodine, elle voit le visage de Mengwu se crisper. Elle n’en fait pas de cas, pour le moment, mais ça la blesse un peu qu’il tienne tant à l’éloigner de sa famille, qu’il garde une si grande part de mystère autour d’eux. Ça fait quelques mois qu’ils sont ensemble, Padma n’a pas le plus d’expérience en matière de couple, mais il lui semble qu’elle aurait dû rencontrer l’un ou l’autre de ses frères et sœurs déjà. Si Parvati n’était pas recherchée, elle aurait été présentée à son copain dans la minute. Elle soupire faiblement, se concentrant sur les indications de la dame qui mentionne que cette rencontre tant attendue arrivera bientôt, sans que la famille soit complète. Amalthée lance un regard lugubre à l’homme et Padma plisse les yeux. Ces petits échanges silencieux entre les deux commencent presque à l’inquiéter. Elle bouge son tabouret vers son petit ami, possessive. Elle est néanmoins heureuse de cette prédiction, même si elle ne cherche pas plus la raison des absents. Elle sourit. Un sourire vite perdu lorsque Mengwu précise que ce sera un échantillon restreint et choisi. Elle serre les lèvres et hausse les épaules. Elle se dit que c’est mieux que rien. La dame ajoute quelque chose sur l’un des frères Wang. Padma se tourne vers Mengwu, guettant sa réaction. Est-ce que la voyante a frappé dans le mille ou dit-elle des sottises? Il réagi très peu, mais elle sent bien que ça l’affecte. Elle  pose une main sur son bras. Les paroles de l’illuminée ont plus d’impact que ce à quoi ils s’attendaient.

C’est maintenant au tour de Mengwu de poser une question et Padma se redresse, intriguée. Peut-être va-t-il oser demander quelque chose de plus sérieux, quelque chose qui le dérange dans sa vie personnelle et dont il veut des précisions. Ce que elle n’ose pas lui demander. Et c’est bien le cas, mais ce n’est pas du tout à quoi elle s’attendait. Son corps se tend aussitôt, elle lâche le bras de l’homme. Elle déglutit. Elle ne sait pas si c’est l’appréhension de la réponse ou la colère contre Mengwu qui a le dessus, mais elle ne se sent pas bien. Elle ne peut pas croire que de toutes les questions qu’il aurait pu poser, c’est celle-là qui sort. Elle a l’impression de tomber de son tabouret lorsque Amalthée répond. Bien sûr qu’elle allait dire que oui. Pourquoi ne pas mettre un peu de discorde dans un si joli couple qui semble parfait? Charlatane ou non. Elle se retient de ne pas crier et de lui dire de se mêler de ses affaires. La voyante ajoute que ce n’est pas la seule et qu’ils devraient être honnêtes l’un envers l’autre s’ils souhaitent que leur relation fonctionne. Malgré elle, Pad lance un regard sombre vers son homme. Elle souffle et saute de son tabouret. Pas question qu’elle reste une minute de plus ici.

Sans un regard pour l’un ou l’autre, elle sort de la tente. Elle est aussitôt assaillit par les bruits oubliés du parc d’attractions et ça bourdonne dans tout son corps. Elle croise les bras et fait les cent pas, ne sachant pas exactement pourquoi elle est si énervée. Lorsqu’elle le sent derrière elle, elle se retourne vivement. "Pourquoi tu as demandé ça? De quel droit tu décides de passer par une voyante pour savoir si j’ai des secrets?"