Il allait la tuer. Il ne savait pas encore exactement de quelle manière mais ce n'étaient pas les idées qui lui manquaient. Il fallait dire qu’il avait un peu d’expérience dans le domaine et se salir les mains n’était pas ce qui le dérangeait. Alors qu’il était de de retour à leur point de départ après un transplanage maîtrisé, il poussait un énième soupir jusqu’à ce qu’elle se pointe à son tour. Oui, elle. Tout ce qu’il détestait. On ne pouvait pas dire qu’il avait de bonnes relations avec la gente féminine. Sa mère, ses soeurs, ce n’était pas pareil, elles étaient une partie importante de sa vie, les seules peut-être qui en valaient réellement la peine. Et puis il y avait Shanti aussi, elle, elle le comprenait, c’était différent également. Mais les autres, il les rangeait toutes dans le même panier, de linges sales dans l’idéal. Siham, c’était le fardeau de trop dans cette journée. Elle avait peut-être une belle gueule, ça pourrait sans doutes passer pour une soirée, dans le noir mais c’était bien tout. Elle n’était pas compétente mais ça, personne ne semblait s’en rendre compte. Après un nouveau soupir, il se retournait vers elle, braquant des billes ardentes sur sa personne, prêt à la foudroyer du regard si cela était possible. « Pourquoi ? Pourquoi Siham, est-ce que tu es si stupide ? » Car ses actes ne pouvaient que s’apparenter à de la stupidité pure et simple, il n’y avait pas de doute là-dessus. Passant une main sur son visage, il se mit à faire les cent pas, comme si c’était la solution idéale pour réfléchir et trouver une explication aux derniers évènements. « On ne t’a jamais appris à réfléchir un minimum avec ce qui est censé te servir de cerveau ? » La voix s’élevait doucement mais il s’en fichait, il n’avait pas honte de ce qu’il disait, il pensait même chacun de ses mots alors à quoi bon faire dans la discrétion. « Tu as failli me faire cramer vif, Siham ! Sérieusement, qu’est-ce qu’il t’a pris ? » Ils étaient de simples collègues tous les deux, qui ne pouvait s’apparenter à une quelconque amitié, ça ne le serait jamais. Si ça avait été le cas, il ne se serait sans doute pas permis de tels propos, ou en tout cas, il l’aurait fait avec un peu plus de délicatesse et de courtoisie. Mais elle, cette femme, il n’en avait que faire de ses sentiments, de ce qu’elle pouvait ressentir. Non, il gardait simplement à l’esprit les derniers évènements et le fait qu’il ne s’était jamais trompé sur elle. Il était rare qu’il se fasse un avis sur les gens avant de les connaître un minimum, au moins avant une première conversation. A croire que c’était son instinct qui avait avec Siham, un instinct qui ne s’était pas beaucoup trompé quant au fardeau qu’elle serait pour lui. A moins qu’elle l’ait fait exprès et à ce moment là, ils avaient un autre problème.

Inspirer, expirer. C’était ce qu’on faisait pour garder un minimum de calme et ne pas commettre quelque chose d’irréparable. Enfin, il n’était pas sûr que ce soit si regrettable s’il venait à la faire disparaître par accident. Mais ce n’était pas gagné si elle continuait à se comporter comme elle le faisait, si elle continuait à être une incompétente notoire qui pourrait se faire tuer et le faire tuer à la moindre occasion. Et c’était ce qui avait failli arriver ce soir. Il n’avait pas l’impression d’être dur dans ses propos, non il était réaliste. Elle n’était qu’une stupide petite chose, tête brûlée, incompétente de surccroit et il en passait tellement la liste de ses défauts pouvait être très longue. Et le pire pour lui dans cette histoire, ce n’était pas tout ce qu’il énumérait dans son esprit, c’était qu’elle puisse nier avoir voulu le faire brûler vif. Il était convaincu que ce n’était pas qu’un simple accident, qu’elle l’avait fait exprès et quand il serait calmé, il ne se gênerait pas pour mettre tout ça au clair. Pour l’heure, il riait. Un rire ironique, sarcastique aussi. Elle semblait croire à ce qu’elle disait et c’était ça qui l’amusait. Elle semblait croire être irréprochable, ne rien avoir à se reprocher et ça l’amusait définitivement. « Si je m’adresse à toi de quelle manière ? Comme ce que tu mérites… laisse-moi rire. Tu n’es rien Siham et je le prouverais un jour. Tu ne vaux rien et c’est à se demander qui tu as bien sauté pour t’octroyer les droits qui ne devraient pas être les tiens. » Elle pouvait dire ce qu’elle voulait quant à sa manière de lui parler mais elle ne lui enlèverait pas le fait qu’il le faisait avec le plus grand calme, c’en était presque effrayant. Mais il n’était pas idiot au point de s’en prendre à elle physiquement. Il avait beau détester les femmes, il avait encore un code d’honneur à respecter un minimum. Mais rien ne l’empêcherait d’utiliser la magie sans baguette pour s’en prendre à elle si jamais elle continuait à lui taper sur les nerfs comme elle était en train de le faire à cet instant précis. « On te dit de faire quelque chose, tu fais ce qui est prévu, c’est pourtant pas compliqué. » Il choisissait volontairement de ne pas réagir sur ses compétences qu’elle semblait remettre en cause. Il savait très bien qu’il n’était pas responsable de sa pseudo maladresse à laquelle il ne croyait pas. Pour lui, elle l’avait fait exprès, restait encore à savoir pourquoi. « Tu crois que c’est possible pour la prochaine fois ? Histoire que je sache si cet… incident doit être mentionné dans le rapport ou non. » Sa réponse serait déterminante et si elle ne lui plaisait, pas il ne se gênerait très clairement pas pour faire comprendre qu’elle était une incapable qui mettait la vie de ses collègues en danger. Qu’elle comprenne qu’il ne plaisantait jamais, ça ne pourrait pas lui faire de mal.

Elle avait peut-être du répondant mais si elle pensait que ses paroles t’atteignait, elle se mettait le doigt, le bras et la baguette dans l’oeil et sans aucune forme de retour. Il se foutait bien de ce qu’elle pouvait avoir en tête, il savait qu’elle ne valait rien et un jour il finirait par le prouver, par faire savoir au monde entier, ou en tout cas à ceux qui étaient concerné que cette traînée méritait de croupir à Azkaban, au bout d’une chaîne. Elle faisait la maligne, elle insistait, encore et encore et lui, il essayait de garder son calme. Jamais il n’avait frapper une femme mais si ça devait arriver, il était convaincu qu’il y prendrait un malin plaisir, surtout si la victime n’était autre que Siham. « Crois-moi, j’en sais suffisamment. » Il savait ce qu’il y avait à savoir, pas besoin d’aller plus loin dans les tergiversations. La confiance qu’elle avait en elle le mettait hors de lui pour la simple et bonne raison qu’il détestait les personnes qui n'étaient à aucun moment capable de se remettre en question. Elle avait commis une faute, elle devait l’admettre, elle devait l’accepter et tout se passerait pour le mieux par la suite. Dans ce qu’elle avançait, il ne savait pas si elle cherchait à montrer une forme de supériorité ou juste à s’affirmer parce qu’elle était une femme, qu’elle voulait prouver quelque chose, histoire de défendre soon espèce. C’était pathétique, voilà tout ce qu’il avait à dire et il lui ferait comprendre encore si jamais ce n’était pas encore assez clair. « La prochaine fois, je veillerais surtout à ce que tu sois incapable de sortir de ces locaux et incapable de partir en mission si jamais je ne suis pas sûr de tes intentions. » Son regard était froid et perçant, il ne plaisantait pas dans ce qu’il disait. Ca non, il n’avait jamais été aussi sérieux qu’en cet instant et si elle n’y croyait pas, si elle voulait encore se jouer de lui et rire, qu’elle fasse, il ne l’en priverait pas. Mais ce serait se tirer un sort dans le pied, se serait simplement lui prouver qu’il avait raison et qu’on ne pouvait pas lui faire confiance et si elle souhaitait rester bien sagement là où elle était, il était peut-être préférable qu’elle se taise, qu’elle obéisse et marche droit, comme beaucoup devrait le faire. « T’es juste une grande gueule Siham, t’as que ça pour essayer de faire valoir je ne sais trop quoi. Tu veux montrer que t’existe ? Que ta vie n’est pas pathétique ? Alors montre-le sur le terrain en faisant ce qu’on te demande. C’est pas avec une pseudo rébellion que tu vas t’en tirer. » Il ne savait même pas comment il pouvait appeler son comportement, sa manière d’être, de faire qui l’insupportait plus que tout. Non il ne savait pas et au fond de lui, il n’était même pas certain de vouloir y donner un sens si c’était pour qu’il s’énerve encore plus.

Il fallait se rendre à l’évidence, jamais ils ne seraient capables de s’entendre tous les deux. C’était se tirer un sort dans le pied que de continuer d’espérer qu’il puisse y avoir de bons résultats s’ils travaillaient ensembles. Et il ne se gênerait pas pour le faire savoir à qui de droit. Il voulait quelqu’un d’autre, ça ne semblait pas être trop demander d’avoir une personne en qui il pouvait avoir pleinement confiance, si ? Il n’espérait pas, sinon, la situation n’était pas prête de s’améliorer. Il lâchait un rire quand elle reprit la parole. Elle continuait de l’agacer. Ce n’était même plus ses paroles qui le mettait hors de lui, c’était le simple fait d'entendre sa voix en réalité, rien que ça, ça lui donnait envie de la faire taire, ou mieux de partir pour ne plus jamais la revoir. Mais ça, ce n’était qu’un doux rêve qui n’était pas prêt de se concrétiser. Il la recroiserait très probablement le lendemain, le surlendemain aussi et ainsi de suite. « Ne t’en fais pas, le jour où je deviendrais chef de quelque chose, tu seras la première au courant. » Le sourire qu’il avait ne donnait pas confiance, ne donnait pas envie de continuer sur cette voie pour toute personne un minimum censée mais il avait des doutes la concernant. Qu’elle crache son venin la peste si ça lui faisait plaisir, il en avait dompté des plus coriaces que ça et elle ne ferait pas l’exception, elle pouvait en être sûre. « Terminé ? Comprends bien que j’en n’aurais jamais terminé avec toi, peu importe le sujet mis sur la table. Tu ne vaux rien. Tu ne veux pas l’admettre et penser que c’est de ma faute et que c’est moi qui suis médiocre ? Grand bien te fasse si ça t’aide à dormir la nuit. » Plus il parlait, plus il devenait menaçant dans son regard, dans sa manière de se rapprocher d’elle à pas lent jusqu’à ce qu’elle ait besoin de lever quelque peu la tête pour le regarder dans les yeux. « Au cas où tu ne l’ai pas remarqué, on n’est pas là pour enfiler des perles okay. J’ai peut-être pas de leçon à te faire comme tu le dis mais je ne vais pas me gêner pour te dire ce que je pense. Manquerais plus que tu m’en empêches. » Il riait, le genre qui pourrait faire froid dans le dos, un rire sans joie, qui exprimait parfaitement ce qu’il ressentait en cet instant précis. « Je te l’ai déjà dit, je ne te fais pas confiance. Et avec ce qu’il vient de se passer, ce n’est pas prêt de changer. » Les raisons de ce manque de confiance étaient diverses, ce n’était pas simplement parce qu’elle était une femme, même si, il devait bien le reconnaître, ça ne faisait pas basculer la balance en sa faveur. Non, c’était un tout et on ne pouvait pas dire qu’elle y mettait beaucoup du sien pour que les choses changent.

Ces deux là, c’était un combat permanent, histoire de savoir qui aurait finalement le dernier mot. La réponse était bien souvent la même, aucun. Ils avaient tous les deux leurs propres idées, leurs propres pensées et ça ne menait généralement qu’à une dispute supplémentaire sans grand intérêt. Il la détestait très clairement et jamais il ne l’avait cachée. Il n’acceptait pas qu’on le mette en binôme, si on pouvait appeler ça ainsi, avec une femme. Encore moins avec une comme elle. Elle n’était pas malléable comme il l’aurait souhaité, il était impossible de lui faire faire tout ce qu’il pourrait désirer et ça ne lui plaisait pas. Lui, ce dont il avait besoin, c’était d’une marionnette afin de pouvoir passer le temps sans avoir à réfléchir aux conséquences, une marionnette qui ne poserait pas de questions, qui ferait tout ce qu’il dirait sans jamais se plaindre. Mais c’était Siham qu’on lui avait collé. Il ne savait pas si c’était à cause des relations qu’il avait avec son fiancé, mais c’était quelque chose qu’il lui faudrait découvrir, afin que ça ne se reproduise plus car la prochaine fois, s’il y avait, il pourrait la tuer. S’il n’avait pas confiance en elle, la réciproque était visiblement vraie également. « Bien, au moins une chose sur laquelle nous serons d’accord aujourd’hui. » Aujourd’hui, demain, peut-être à jamais. Il doutait sincèrement que ce genre de miracle se reproduise de sitôt, peut-être qu’il était temps d’en profiter, ne serait-ce que cinq minutes. Il la regardait, l’observait en serrant les poings et les dents. Il ne devait pas dire quelque chose de regrettable qui pourrait lui retomber dessus par la suite, il devait encore moins agir sous la colère même si avec elle c’était plutôt facile de laisser aller ses pulsions. Frapper une femme ne lui ressemblait pas même si la tentation était grande avec celle-ci en particulier. Le fait qu’elle se moque ouvertement de lui n’aidait en rien à le calmer, ça ne l’aidait pas à garder les idées claires et il aurait pu faire une connerie si elle n’avait pas eu la clarté d’esprit de partir de son propre chef. Il ne voulait pas lui laisser le dernier mot mais c’était sans doutes la meilleure chose à faire, lui montrer que quoiqu’elle puisse dire, ça ne l’atteignait pas, il n’en avait rien à faire de ses mots de vipères, du venin qu’elle tentait vainement de cracher. Siham n’était pas à la hauteur, elle était un danger et il finirait par le montrer à tous, il finirait par lui faire commettre une erreur qui lui coûterait sa place.