Here's my strategy on the Cold War: we win, they lose.
@sienna graymalkin

Si Imelda Crain a la protection des siens très à cœur, elle n'en demeure pas moins une femme courageuse, qui n'hésite pas à mettre sa propre vie en jeu pour le bien de la cause. Bien consciente de n'être qu'un pion parmi tant d'autres sur l'échiquier du Seigneur, elle s'attelle à sa tâche la tête haute, sans jamais oublier que chaque jour peut être son dernier. Ainsi, Imelda Crain ne vit pas dans la peur. Du moins, pas dans celle de sa propre mort. S'il est une chose qui la terrifie en revanche, c'est bien celle des autres Crains et de tous les adeptes. C'est le danger qui guette chaque jour l'ensemble de ses enfants. Et telle une lionne avec ses lionceaux, elle est prête à sortir les crocs et à sacrifier sa propre vie pour protéger la leur. Pourtant, elle s'est accoutumée à la fatalité de leur destin, à la nécessité de la mort pour faire naître la vie. Elle sait que ce n'est qu'une étape de plus dans la mission que leur a confié le Seigneur tout puissant. Mais la mort d'Ishmael l'a secouée. Elle revoit souvent son visage dans ses rêves, hantée par l'idée qu'elle n'a pas su le protéger. Et ses souvenirs du défunt disciple se mêlent parfois à la perte de son enfant, il y a plus d'un siècle. Imelda a toujours eu l'habitude des nuits troublées par des visions effroyables, mais ces cauchemars, toujours les mêmes à quelques variantes près, commencent à lui faire perdre la tête. Et ils n'ont fait que redoubler d'intensité depuis la prophétie...

Alors l'oracle décide de s'éclipser du Manoir pour quelques heures. Loin de ses obligations, loin de ses tourments. Elle ressent déjà la culpabilité de ployer ainsi l'échine face au poids de ses responsabilité et à la difficulté des obstacles qui se dressent face à eux. Elle ressent déjà le besoin presque viscéral de se confesser à Père Tobias. Mais elle ne peut pas. Elle ne peut plus. Pas tant qu'elle n'a pas démasqué le Judas à leur table.

Et ce pauvre Dewie... Condamné lui aussi à partager le lourd fardeau du secret et du mensonge...

La sorcière se drape dans une fine étole noire tandis qu'elle profite de la nuit estivale pour transplaner dans une clairière à quelques kilomètres du Manoir, toujours dissimulé aux yeux des badauds. Elle respire à pleins poumons l'air frais des Highlands et jette un regard désespéré vers le ciel. Elle se laisse tomber à genoux, les mains liées, implorant toute l'aide qu'on peut lui apporter.

“ Our Father, who art in heaven,
Hallowed be thy name.
Thy Kingdom come.
Thy will be done on earth as it is in heaven.
Please have mercy of our souls,
for we are thy humble servants... ”

Mais la prière est interrompue par le crissement de brindilles alentours.

Imelda renifle - l'odeur est familière.

“ Aren't you supposed to be chasing innocent souls for your Master's entertainment? ”

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@imelda crain

Sienna s’est laissée porter par la brise nocturne, plutôt que par ses pulsions sanguinaires, pour une fois. C’est qu’elle a l’impression qu’elle a presque réussi à trouver une solution à cette question de sang synthétique. Le goût n’est pas loin, en tout cas. Alors, pour se récompenser de toucher du bout du doigt la solution qu’elle ne pensait pas voir apparaître ainsi, alors qu’elle sent le poids des siècles alourdir progressivement sa carcasse, elle est partie prendre l’air, laissant ses infants dans le manoir à moitié en ruines qu’ils n’ont jamais voulu remettre en état. Après tout, l’intérêt qu’il y avait à vivre dans un bâtiment aux allures dévastées, c’est que parfois un Moldu se perdait dans leur secteur, et ils pouvaient le faire disparaître discrètement.
Bon, il y avait eu des périodes moins fastes, comme lorsque un certain Seigneur des Ténèbres avait fait d’une aile de la grande bâtisse un espace particulièrement sécurisé.

Bref, une autre époque.
Une où elle avait cru, espéré, rêvé que ses services n’iraient pas sans récompense.
Mais en guise de remerciement, elle et son clan avaient obtenu une hideuse marque sur la joue, de celles qu’on ne peut dissimuler et qu’on doit finalement apprendre à accepter.
Oui, parfois, Sienna Graymalkin se demandait si elle avait toujours pris les bons embranchements.

Elle avait donc déambulé, laissant ses pensées errer tandis qu’elle avançait sans but particulier. De l’intérêt de pouvoir avaler les distances rapidement avec ses capacités vampiriques. Oui, elle aurait pu transplaner, mais pourquoi s’ennuyer à se concentrer alors qu’elle poussait simplement courir et laisser le vent fouetter ses joues, qui d’ordinaire pâles rougissaient légèrement sous l’air sifflant ?

C’était une voix qui l’avait finalement attirée, une invocation à l’égard d’une puissance qui ne faisait certainement pas partie des croyances de l’ancestrale rouquine. Une voix qu’elle connaissait. Une de celles qu’on aurait voulu qu’elle fasse taire, du fait que sa propriétaire avait délibérément choisi de ne pas s’associer au nouveau régime. Une de celles qu’elle avait préféré laisser continuer de proférer des choses qui, certes, lui semblaient absurdes, mais qu’elle tolérait davantage que les horreurs relatives aux vampires que l’ASAP diffusait beaucoup trop souvent.

Avait-elle voulu l’interrompre ? Pas spécialement. Elle avait simplement ralenti la cadence et s’était approchée à pas de loups (ha ! l’ironie vu les relations entre vampires et lycanthropes…). Des brindilles avaient craqué, et elle avait senti la silhouette de la prêtresse se raidir, avant d’humer l’air et de la saluer comme elle seule savait le faire : “ Aren't you supposed to be chasing innocent souls for your Master's entertainment? - Well, not to be petty or anything, but you could be a big fish I carry home, if I ever wanted to…“ Et de sortir du couvert des arbres pour avancer dans la clairière dégagée. “But please, don’t let me interrupt your prayer… I’d be devastated to stop you from worshipping your god.“ D’un revers de la baguette, elle attire à elle un tronc sur lequel elle s’assied tranquillement, croisant une jambe par dessus l’autre, les mains appuyées contre l’écorce rugueuse de ce morceau de chêne.

Regardant autour d’elles et levant le nez pour guetter quelques effluves autres que les leurs, Sienna constata qu’elles étaient seules, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. À vrai dire, croiser Imelda plus ou moins une fois tous les ans était une bonne solution pour garder un peu les pieds sur terre et se convaincre qu’elle avait encore un peu de libre-arbitre, et n’était pas totalement réduite au bon vouloir d’une bande d’humains fanatisés et intolérants. Elle attendit patiemment que la mère religieuse se redresse et, tapotant l’espace à ses côtés, la rouquine invita son interlocutrice à se poser à ses côtés. “It’s been what, a year?, since you and I last crossed paths. How are your kids, now? Does Mary-Eunice still whisper to your ear every little fuck-up that goes in the Church?“

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@sienna graymalkin

“ Well, not to be petty or anything, but you could be a big fish I carry home, if I ever wanted to… ” Les traits d'Imelda Crain se déforment pour faire apparaître un sourire. Sienna Graymalkin était une vampire ancestrale dont elle avait croisé le chemin près d'un siècle en arrière. Son clan d'usurpateurs était bien trop puissant pour qu'Imelda puisse espérer pouvoir les capturer sans provoquer un bain de sang, et la mort de plusieurs de ses enfants. L'idée n'avait jamais complètement quitté son esprit néanmoins - il était difficile pour elle de laisser vaquer librement un tel groupe d'imposteurs, de pillards, sans jamais qu'ils ne se repentent de leurs péchés. Il est plus simple pour tous les immortels de se satisfaire d'un statu quo, sans lequel il ne fait nul doute qu'aucun des deux clans ne survivrait très longtemps. Un jour, peut-être, Imelda Crain parviendra à élaborer un plan suffisamment sophistiqué avec les siens pour que les Graymalkin se rangent enfin du côté du Seigneur. Mais il n'en est pas question pour le moment. Pas tant que les Greyback sont encore en vie. Pas tant qu'un air de trahison flotte au Manoir.

Et c'est parce qu'elle se doute que Sienna nourrit des idées similaires et qu'elle espère ne pas être devancée par la rousse, qu'Imelda n'est jamais vraiment sereine en présence de l'autre vampire. Il peut toujours s'agir d'un piège... Mais tous les sens d'Imelda lui indiquent que la Rouge est seule. Pour l'instant.

“ If you ever could, la corrige-t-elle avec cet éternel sourire bienveillant qu'ont les religieuses envers le commun des impies. ” L'ancestrale poursuit et s'installe sur le tronc d'un arbre qui fut jadis certainement aussi ancien qu'elle. Imelda se relève, avec autant d'aisance que ses propres années le permettent. “ You should not put that much distance between you and God, Sienna, for my God is your own. ” La dévote époussette sa longue jupe de toutes les herbes qui s'y sont accrochées lors de sa prière. “ It’s been what, a year?, since you and I last crossed paths. How are your kids, now? Does Mary-Eunice still whisper to your ear every little fuck-up that goes in the Church? ” Avec un rictus, Imelda se joint à l'autre immortelle et s'installe à ses côtés. “ My kids are fine. They're fine... ” Mensonge. Rien ne va plus depuis la mort d'Ishmael. Et s'il est vrai que la plupart des enfants traversent cette épreuve avec brio, la Mère perd pied depuis des semaines. “ We've suffered our first loss. ” Imelda ignore pourquoi elle se confie à la rousse. Peut-être parce qu'elle est la seule à pouvoir réellement comprendre ce qu'elle ressent. “ Ishmael... He was compromised... ” Et elle a dû ordonner sa mort. La mort de son propre fils. “ Of course, we have a new member now. Abraham. Just in case you believe it could be a good time for you to disrupt the semblance of peace that we have established between our two families..., elle ajoute d'un air léger, comme pour désamorcer la lourdeur de son propre deuil. But let me reassure you, Mary-Eunice is as delightful as she always is... Her gossip is quite a good way for me to keep track of everything I miss in my children's life. As you said... If it were not for her, I would never know every little fuck-up that goes around. ” Elle laisse échapper un petite rire en rougissant, comme une enfant qui se surprend elle-même à utiliser un vocabulaire interdit. “ What about you, Sienna? I guess from the mark on your face that you and your children are still enslaved by mere mortals. ”

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@imelda crain

Assise sur le tronc attiré à elle, Sienna surplombe la scène pendant quelques instants, jusqu’à ce que la longue silhouette de la mère religieuse se relève de sa génuflexion et vienne s’asseoir à ses côtés. Il n’y avait pas malice (pour l’instant) à proposer à Imelda de prendre place à quelques centimètres d’elle : une façon de la traiter en égale estimée, et surtout de ne pas avoir un torticolis avant la fin de la journée à regarder trop bas. Elle scrutait les traits de la Crain, comme pour tenter d’y déceler un rictus ou un signe qui indiquerait ou un mensonge, ou un euphémisme. Après tout, il s’agissait ici -en apparence- de prendre des nouvelles. En sous-marin, Sienna faisait aussi en sorte de prendre la température et d’évaluer l’état global de ce clan rival contre qui elle n’avait pourtant jamais lâché son clan.

C’est qu’elle aurait eu beaucoup à y perdre, si elle avait cédé à pareille chimère.
Quoique moins expérimentés pour certains, les Crain étaient plus nombreux que les Graymalkin.
Il aurait été sot de déclencher l’effusion de sang.
Mais ça n’empêchait pas de se renseigner sur la concurrence habituelle.

Adressant une moue peu convaincue à Imelda tandis que cette dernière la baratinait sur l’état de ses enfants, Sienna apprécia la sincérité qui vint ensuite, et un pli se creusa sur son front lorsque l’ennemie de toujours avoua avoir perdu pour la première fois un de ses enfants. “How come? Who?“ encouragea-t-elle l’endeuillée à poursuivre. “ Ishmael... Pourquoi ce nom lui disait-il quelque chose ? Elle n’arrivait pas à le replacer. He was compromised... - Wait, he was one of yours?“ s’étrangla-t-elle, horrifiée, se souvenant soudainement de cette histoire de vampire arrêté par la VB qui avait été retrouvé mort sans qu’aucun handler de garde à l’heure du décès ne soit accusé dudit meurtre. Un frisson parcourut son échine tandis qu’elle songeait avec soulagement qu’aucun Graymalkin n’avait été impliqué dans ce décès qui soudainement prenait une autre tournure. Une main compatissante aurait pu être posée sur celles d’Imelda, mais Sienna n’était pas de ces effusions-là, si bien qu’elle sembla rester de glace alors que l’aveu l’attristait quelque peu. Si bien qu’elle écoutait d’une oreille distraite ce qu’Imelda raconta sur le nouveau membre des Douze, et ne revint vraiment à la discussion, avec une attention pleine, que lorsque le nom de celle des Douze qu’elle avait elle-même nommée fut prononcé par la Mère Supérieure. Hochant la tête, elle esquissa un sourire ravi d’apprendre que Mary-Eunice se portait comme un charme et hocha la tête comme pour confirmer qu’elle était également bien en peine de savoir ce que pouvaient faire ses infants lorsqu’elle ne les regardait pas. “ What about you, Sienna? I guess from the mark on your face that you and your children are still enslaved by mere mortals. - Oh you know, one gets used to this mark… Besides, it matches the color of my hair, to say the least.“, commenta-t-elle en coulant un regard évocateur et un sourcil arqué à l’adresse de celle qui la flanquait.

Quelques instants de silence, gêné ou moqueur, s'étirent, avant que l'Ancestrale reprenne, l'humeur soudainement moins badine et plus sincère : “I lost one of mine, too…“, reconnut-elle en complétant sans laisser trop flotter cette information : “Perseus thought it was a good idea to flee the Brigade and join the Rebellion. As you can imagine, I am not thrilled about this fuck-up of his… But hey…“ et de laisser un éclat de rire léger annoncer la raillerie à venir : “At least, he didn’t join your Church, so I guess I taught him well.“ Encore heureux d’ailleurs, sinon ça lui aurait donné une bonne raison de briser la trêve si confortable dont elles avaient convenu. “Still, ugh, I do need to take care of this mess, and it does not feel right. But, likewise, don’t try and use it, obviously…“ Un soupir, elle renverse la tête en arrière et regarde le ciel sombre -qui finalement est plutôt clair pour leur vision nocturne- et elle se confesse à la Crain, sans avoir vraiment peur que celle-ci tente quoi que ce soit :“I’ll tell you, though: sometimes, I do wonder what would have happened if we never joined the Brigade…“

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@sienna graymalkin

TW: deuil, fausse couche
La peine qu'une mère peut éprouver des suites de la perte de son enfant est un mal incomparable. Jamais Imelda Crain n'avait connu pareille douleur. Elle se souvient encore de la souffrance viscérale qui l'accabla le soir où, plus d'un siècle en arrière, elle perdit à jamais l'enfant que le Seigneur lui confia avec Robert. Elle sait aujourd'hui que c'est cette perte qui l'a menée vers sa destinée divine et que c'est grâce à cette épreuve que le Seigneur lui permit d'être la Mère de tous les Enfants des Douze. Sans quoi, il ne fait aucun doute qu'elle aurait vécu une vie somme toute insignifiante aux côtés de son mari, et qu'elle se serait complu dans cette banalité affligeante et égoïste qui caractérise la vie des simples mortels. Quand bien même, la douleur qu'elle ressentit ce jour-là laissa en elle une cicatrice bien trop profonde pour être effacée un jour. Une blessure qui s'ouvrit avec une telle violence à la mort d'Ishmael qu'Imelda en eut le tournis. L'impression qu'on lui arrachait les entrailles comme à la première fois. Elle a bien tenté d'en parler avec Tobias lors de ses confessions, mais elle avait ressenti cette distance inhabituelle avec son ami dès lors qu'elle abordait le sujet, distance qu'elle avait interprétée comme étant la façon qu'avait l'homme d'église de gérer son deuil. Elle avait prié le Seigneur, Ishmael avait été au cœur de ses pensées à chaque instant de la journée... Mais jamais, jamais Imelda ne s'était sentie aussi seule, aussi abandonnée face à son chagrin, dont personne ne semblait saisir pleinement l'ampleur. “ Wait, he was one of yours? ” La religieuse jette un regard curieux vers l'ancestrale. Elle avait entendu parler de l'événement. Rien de bien surprenant, en fin de compte, puisqu'un vampire assassiné sans aucune trace du meurtre et sans revendication gouvernementale ne pouvait qu'attiser la curiosité. Un sujet qui embêtait bien la Mère Supérieure qui, comme toujours, veillait à ce que son clan ne fasse jamais de vagues. Une discrétion nécessaire à la survie de leur communauté, si intriquée dans les ramifications de cette société, partout dans le monde mais en particulier en Grande Bretagne, qu'ils sont constamment en danger d'être découverts. Aussi, Imelda Crain n'a d'autre choix que de veiller à la discrétion totale de ses enfants. C'est bien à cause de ça qu'elle dû ordonner la mort d'Ishmael, ce qui fut, d'une certaine manière, peut-être encore plus douloureux que la mort de son enfant charnel.

Peut-être encore trop préoccupée par la douleur qui lui noue toujours la gorge, Imelda ne relève pas la remarque sur cette hideuse trace qui vient salir le visage de l'autre vampire, preuve de l'asservissement de cette créature divine, bien qu'usurpatrice, par le commun des mortels. Un point, parmi tant d'autres, qui restera une source de désaccord entre les deux sorcières. Imelda se tourne finalement vers son égale quand elle reprend la parole. “ I lost one of mine, too… ” Le sourcil de la Sainte tressaille légèrement. Elle ignorait cette histoire. “ Perseus thought it was a good idea to flee the Brigade and join the Rebellion. As you can imagine, I am not thrilled about this fuck-up of his… But hey… At least, he didn’t join your Church, so I guess I taught him well. ” La Crain laisse échappé un vague rictus peu convaincu. Elle aurait bien sûr aimé que ce dénommé Perseus, dont Imelda gardait quelques vagues souvenirs, ait fini par entendre raison et se soit repenti en rejoignant les rangs des Douze. Bien sûr, la vie promise aux vampires au sein du Manoir est une vie de torture et de souffrance, mais Imelda est convaincue que le repentir n'est rien face au Salut de l'âme de ses voleurs d'immortalité. “ Is he... Is he dead? ” “ Still, ugh, I do need to take care of this mess, and it does not feel right. But, likewise, don’t try and use it, obviously… ” Imelda hoche la tête, obtenant ainsi la réponse à sa question. “ Of course, elle se contente d'ajouter avec un sourire. ” Néanmoins, l'idée que Perseus soit toujours en vie et hors de portée de sa Sire est une excellente nouvelle pour Imelda. Si la vengeance de la Rouge est une promesse funeste pour l'Immortel, Imelda est convaincue de pouvoir faire entendre raison au Graymalkin. “ Where is he now?, s'enquiert-elle innocemment, faisant mine de s'intéresser à la stratégie de Sienna pour régler son petit contretemps. ”

“ I’ll tell you, though: sometimes, I do wonder what would have happened if we never joined the Brigade… ” Imelda laisse quelques secondes s'écouler, durant lesquelles son regard parcourt l'horizon boisé tout en songeant aux mystère et à la vie qui se cache tout autour d'elles - aux dangers, aussi, très certainement. “ You would be free. ” Imelda sait à quel point Sienna est impassible face à ses discours religieux. Aussi décide-t-elle de ne pas insister dans ce sens. “ I never understood why you let humans treat you like their dog. You're far more powerful than them. ” Et surtout dotés d'un pouvoir divin qu'ils utilisent au profit de la vanité humaine et de guerres qui ne sont pas les leurs. “ And as you can see, one can live perfectly free. ” Même si la liberté des Crains est tout ce qu'il y a de plus relatif, alors qu'ils passent le plus clair de leur temps au Manoir où à se cacher du reste du monde. Mais au moins, seul le Seigneur a le droit de les guider et d'utiliser leur existence pour mener à bien sa Mission. “ My dear Sienna, I do believe you should run before you and your children end up dead. You know how they can feel threaten by our powers. And of course, we would be... delighted to help you find your place in this world. ” Aux cachots, donc.

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@imelda crain

“Where is he now?“ demande Imelda, et Sienna observe sa vis-à-vis d’un court regard en biais. Un rictus dégage légèrement la pointe de sa canine droite et la rousse souffle tranquillement, sans répondre. Elles se connaissent bien, avec les décennies passées, et elle sait qu’elle n’a pas besoin d’émettre de menace à l’égard de son interlocutrice. La Graymalkin se laisse néanmoins aller à une confidence après quelques lents battements du cœur, sans forcément attendre une quelconque réponse de la Mère Supérieure. Celle-ci se fait néanmoins tentatrice (un comble, vu le personnage !) en lui susurrant un “ You would be free. ” Un ricanement s’échappe du gosier de l’Ancestrale, qui écarte cette possibilité aussi sec, s’y refuse, et se refuse surtout à écouter les promesses d’Imelda.

Et pourtant, elle la laisse poursuivre, sans s’éloigner, sans se dérober à cet échange. C’est que Sienna se sent lasse de toute cette mascarade, de tous ces faux-semblants, de devoir manœuvrer dans les couloirs du Ministère, auprès de certains alliés d’autrefois, pour espérer obtenir, sinon le sésame et la clé de sa cage, au moins un moyen d’écarter les barreaux. “ I never understood why you let humans treat you like their dog. You're far more powerful than them. - You know, it’s interesting, to live amongst cockroaches…“, souffle-t-elle en haussant les épaules, comme si les persiflages d’Imelda ne lui faisaient rien. Mais elle bout, intérieurement. La Mère Crain a un don pour remuer la fange des idées de l’Ancestrale et Dame Graymalkin ne s’était pas encore trouvée aussi vulnérable à ses chants de sirène.

La sensation n’est pas agréable, cela va sans dire.

“ And as you can see, one can live perfectly free. ”, continue la moniale, et un claquement de langue contre le palais de la rousse atteste de son scepticisme quant à pareille affirmation. Elle préfère probablement mille fois être marquée par ce triangle maudit que devoir se terrer dans un manoir et une église pour éviter d’être cueillie par les forces de l’ordre. Et pourtant, ce sentiment et cette cerittude s’effritent avec les jours, les semaines, les mois, à ne pas être totalement libre de ses mouvements, de ses choix, de ses sanglantes sorties de route. Le joug se fait trop lourd et la Sanglante renacle à se laisser mener encore longtemps.
Peut-être est-ce l’âge qui finit par tout lui rendre insupportable.

Elle regarde au loin, dans les feuillages de la canopée des arbres devant elles, toujours assise sur ce tronc. La langue perfide d’Imelda continue tandis que se vide lentement la clepsydre de la patience de Sienna. “ My dear Sienna, I do believe you should run before you and your children end up dead. You know how they can feel threaten by our powers. And of course, we would be... delighted to help you find your place in this world. ” Cillant à ces mots, celle qui a vu les siècles s’écouler sous ses pas tourne la tête vers sa voisine, sa chevelure cuprifère coulant dans son dos. La main la plus éloignée d’Imelda s’est progressivement crispée sur l’écorce de l’arbre mort sous leurs silhouettes, mais le visage de Sienna reste lumineux, nimbé de cette aura faussement joviale. Un rictus moqueur prend place sur ses lippes et elle met en garde sa nemesis : “Careful, now, Imelda. You and I both know I’d never knuckle under you. I mean, not the way you would have me.“, ajoute-t-elle avec un air canaille et mutin, énième avance sans lendemain qu’elle hasarde à l’adresse de Mother Crain. S’il est bien une chose à laquelle Sienna est attachée, c’est de choisir en toute connaissance les chaînes dans lesquelles elle se laisse enferrer. Celles auxquelles Imelda peut penser à l’instant ne sont nullement celles que Sienna laissera jamais effleurer ses délicats poignets.

La mine s’assombrit sur ses traits à jamais figés, et elle demande, plus sérieusement, après avoir écarté l’offre d’Imelda -ô combien généreuse, bien entendu !- : “If you don’t mind me asking: what were you praying for, this time?“ La question est sérieuse. Après tout, si elle a passé toutes ces décennies à sciemment éviter de croiser le chemin des Crains et n’a pas non plus mené la Brigade sur les traces de ce clan toléré à proximité de son propre domaine, c’est qu’elle estime -paradoxalement- l’esprit de son interlocutrice. Elles n’arriveront jamais à s’accorder sur certains points, mais elle en est venue à apprécier ces moments loin du monde, loin de leurs clans respectifs, à débattre (plus ou moins violemment, selon les époques). “Were you going to ask forgiveness for his death?“, suppose-t-elle en faisant allusion à cet infant qu’Imelda a perdu.