BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
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 i wasn't prepared for the end (berthild#1)

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Myrthild Travers
PHOENIX SYMPATHISER
Myrthild Travers
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Crédit : ©.exe la best / lyrics (Rihanna ft. Eminem - Love the Way You Lie, part 2) / gif berthild-haut ©poupoune / gif berthild-bas ©mauréna-mon-aimée
Âge : 49 ans (17/03/1958)
Occupation : Membre du tribunal du Magenmagot, imposante dans sa robe couleur prune. Dans l'ombre, elle grave des runes sur des armes et des balles pour les Black Hands, une famille du crime organisé britannique (elle y est Forefinger). Pour compléter le panorama, elle renseigne aussi Kingsley Shacklebolt depuis des années.
Allégeance : New Order ouvertement, mais renseigne en secret Kingsley Shacklebolt depuis plusieurs années (avait arrêté et s'y est remise quand il est venu la chercher).
Particularité : Métamorphomage accomplie — maître runiste — occlumens débutante
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Le soleil est en train de se coucher, en ce 15 juin qui touche à sa fin. Assise sur la terrasse qui donne sur le jardin, Myrthild fume tranquillement, une Lucky Centaur qui laisse s’envoler les volutes de fumée bleutée dans la brise fraîche de la fin d’après-midi. Si elle peut avoir l’air parfaitement calme, c’est parce qu’on ne voit pas son visage, le pli qui creuse son front, les sourcils froncés, tandis qu’elle scrute, au loin, la tombe de Pollux, invisible mais facile à deviner lorsqu’on en connaît l’emplacement exact.

Sur ses genoux, l’édition du soir du Daily Prophet qu’elle a déplié, mais dont elle s’est désintéressée trop rapidement. Qu’importe ce qu’il se passe dans le Royaume-Uni, qu’importe ce qu’il se passe dans le monde. Myrthild s’en fiche comme d’une guigne parce qu’elle vient de se rendre compte, en voyant la date, que ça fait pratiquement un mois qu’elle n’a pas croisé Bertram chez eux, qu'elle n'a pas eu une discussion, même anodine, avec lui. Savoir qu’il l’évite est une chose, et elle espérait qu’il cesserait de bouder pour une raison ignorée. Se rendre compte qu’elle n’a pas réussi à le croiser vraiment depuis tout ce temps la tend, irrémédiablement. Certes, les non-dits de Cissy, la dernière fois qu’elles se sont retrouvées seules aux Battues, ont tôt fait de laisser comprendre à Myrthild que la période était complexe pour les sbires du Seigneur des Ténèbres. Mais il y a un gouffre entre être noyé sous le travail et les tâches annexes, d’une part, et ne plus jamais croiser les membres de la maisonnée d’autre part.
Quoique, elle va trop vite en besogne.
Ce n’est qu’elle, l’épouse, qu’il évite comme la peste, a-t-elle l’impression. Imogen n’a pas l’air d’avoir l’impression d’être traitée comme une lépreuse, si elle en croit la dernière discussion qu’elle a eu avec sa fille. Quant à Bartholomeus, disons que Myrthild ne le croise plus beaucoup en ce moment, surtout depuis qu’elle est retournée travailler au Ministère. Mais même lui, elle est arrivée à le voir pour parler runes.

La cigarette sorcière se consume dans l’air, avant qu’elle n’en reprenne une bouffée nerveuse.

Elle n’aime pas ça. Elle n’aime pas ça parce que son esprit est martelé par les chevaux d’une peur viscérale, celle d’être découverte, que sa trahison ait été éventée, par elle-ne-saurait-quelle source. Après tout, les seuls qui savent pour ses écarts du côté de l’Ordre sont ses plus proches. Elle les compte sur les doigts d’une main, et elle est convaincue qu’aucun, qu’aucune, ne la trahira. Lance sait tout depuis qu’elle a fini par se décharger du fardeau si lourd qu’elle portait. Daisy a compris. Daisy a compris parce que Myrthild n’a pas cherché à lui dissimuler plus longtemps la vérité. Freya n’a aucun intérêt à la trahir, parce que ce serait se précipiter dans le vide avec elle. Et Cissy… Cissy se doute certainement de plus de choses qu’elle n’a dit.
Notez qu’elle ne compte pas celui et celle qui sont hors de la bonne société sorcière : déjà parce qu'elle est persuadée que Kingsley ne dira rien, même sous la torture ; et que Maxwell, coincée aux Battues, n’a aucune idée de ce que Myrthild a vraiment fait.

Non, si Bertram sait, c’est que Myrthild a fait une erreur.
Elle ne se doute pas, seulement, de l’erreur qu’elle a commise.
Se fier à un sortilège runique, ficelé à la hâte, dans un moment d’urgence, pour forcer un parchemin à véhiculer une autre vérité que celle que le sortilège algorithmique a révélée, n’était pas une bonne option.
Elle ne sait pas. Elle n’a pas compris. Elle ne peut pas imaginer que sa maîtrise des runes, perfectionnée depuis des décennies, lui a tant fait défaut.

Lorsqu’elle entend une porte claquer, à l’intérieur du manoir, elle regarde sa montre. Vu l’heure, vu l’altitude descendante du soleil, vu l’emploi du temps habituel de son époux, elle sait que Bertram a dû rentrer. Pour elle ne sait combien de temps. Et attendre, se laisser ronger par l’angoisse en attendant qu’il la confronte enfin, lui est intolérable, surtout maintenant qu’elle se rend compte qu’elle a laissé un mois presque s’étirer entre eux.
Elle écrase le mégot dans le cendrier lévitant à côté de sa chaise et transplane pour apparaître dans le bureau de Bertram, où elle le trouve un peu miraculeusement. Les yeux secs, l’air grave, elle ferme la porte derrière elle et fait face à son mari tout en croisant les bras, protégeant ainsi faiblement ce cœur qui bat à tout rompre tandis qu’elle sent le frisson d’adrénaline louvoyer entre ses omoplates. Et d’engager la discussion, même si elle est sûre que ça l’amènera à répondre de ses actes (quoique pas de ceux auxquels elle pense à l’instant) : « Tu comptes jouer à ce petit jeu encore longtemps, dis-moi ? » Plus agressive qu’elle voudrait, la vipère refoule sa culpabilité, se convainc que c’était la meilleure chose à faire, et reste concentrée sur ce qu’elle veut savoir, pour ne pas faillir : « Ça va faire bientôt un mois, Bertram… Il faut que tu me parles, il faut que je sache ce qu’il t’arrive… »
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Bertram Prewett
DEATH EATER
Bertram Prewett
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JUIN 2007 - BERTHILD
L’astre sacré entame sa douce et dangereuse chute vers l’horizon, mais tu ne vois pas les couleurs des cieux s’échauffer, tu n’aperçois pas les rayons dorés être lentement ternis par la flamme des astres, tu ne scrutes pas le camaïeu de rose et d’azur se faire aspirer par les ténèbres de la voûte céleste. Aveugle au monde qui t’entoure, comme tu l’as été des trahisons qui t’enserraient pendant tant d’années. Tu ne vois qu’eux. Le chaos pourrait s’abattre sur le ministère que tu continuerais à ne voir qu’eux. Judas et Jézabel. Enfants des enfers, incarnation de la trahison crasse dans ce qu’elle a de plus sale. Ton frère, ton aîné, celui que tu as toujours protégé, dans les bras de ta propre épousée, le seul amour de ta vie, celle que tu voudrais désormais morceler, chiffonner la poupée, la blesser comme elle t’a blessé. Ils te hantent. Ils te déciment. Ils te rendent malade. Ironie du sort, l’oubliator qui rêve d’oublier. Tu voudrais retourner ta baguette contre toi et laver tes pensées du venin que les deux serpents y ont immiscé. Mais tu ne peux pas, tu ne veux pas, tu préfères affronter l’infâme vérité, tu préfères préparer la manière dont tu vas te venger. Les jours passent, attisant le brasier vorace de ta rage, véritable feu de forêt qui sévit dans tes tripes. Incendie que les scénarios, créés par les méandres de ton esprit d’homme trahi et d’auteur torturé, ne cessent d’alimenter. Un frère et une femme condamnés au bagne et un fils que l’on t’arrache sans que tu ne puisses rien dire. Tu en viens à te demander, si le premier, l’aîné, que tu as tant pleuré, était bien de toi. Ou s’il s’agissait là encore d’un mirage, d’un écran de fumé qu’elle avait sculpté pour te manipuler. Traitresse. Alors, tu préfères l’ignorer, la mépriser par ton absence, parce que tu sais qu’il ne s’agit là qu’une infime part de la vérité et que son entièreté suffirait à te condamner. Pour ton palpitant laminé. Pour leurs morts que tu causerais.

Un air absent collé sur les traits, tu transplanes pour rentrer chez toi. Un bref retour, entre ces murs devenus froids, le temps de récupérer quelques dossiers, puis de fuir loin, pour l’éviter comme tu as pris soin de le faire pendant un long mois, où elle ne se préoccupait visiblement pas de toi. Rapidement, comme si tu sentais l’ombre de la démone s’approcher, tu attrapes quelques parchemins et les manuscrits dont tu avais besoin. Mais trop tard, l'enfer s'impose à toi. « Tu comptes jouer à ce petit jeu encore longtemps, dis-moi ? » Le seul écho de son timbre suffit à glacer ton carmin et son agressivité à faire redoubler l’emprise du malin. La débauchée jouant les immaculée. Si tu n’avais pas tant envie d’imploser, tu laisserais certainement un rire s’échapper. Le genre de rire bref, glacé et sarcastique qui te sied. Seulement, tu te contentes d’un soupir, continuant ostensiblement à lui tourner le dos, comme si elle n’était qu’un parasite dérangeant ne méritant pas ton attention. « Je n’ai aucune envie de te voir Myrthild. Je pensais que c’était assez clair. Visiblement, tu es plus menteuse que clairvoyante. » Pourtant, au fond de toi, tu la hais encore plus pour cela, parce qu’elle a laissé trop de temps vous séparer, comme si elle s’en fichait, trop occupée qu’elle était à lister les mâles de ta dynastie qu’elle pourrait mettre dans son lit. Tes jointures se blanchissent sans même que tu ne t’en rendes compte. « Ça va faire bientôt un mois, Bertram… Il faut que tu me parles, il faut que je sache ce qu’il t’arrive… » Et tu le sais, tu ne peux plus repousser l’échéance, tu ne peux plus fuir face à l’évidence. D’un geste las, tu attrapes l’une de tes cigarettes que tu allumes d’un coup de baguette avant de te tourner vers elle. Le faciès consumé par les enfers, les opalescences amères. Un léger nuage de fumée s’extirpe d’entre tes lippes alors que tu lui glisses. « Bien. Puisque tu veux tout savoir, j’aime les jeux qui durent, les jeux qui s’éternisent. Que dirais-tu si je continuais à jouer pendant vingt-six années ? » L’onyx embrase tes orbes, espérant la brûler elle, la condamner au bûcher qu’elle n’a que trop mérité. « Un mois me semble être laps de temps bien trop infime lorsque c’est toi que j’affronte. Tu es une experte lorsqu’il s’agit de te taire n’est-ce pas ? »
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Myrthild Travers
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C’est le dos que d’abord il lui présente. Ce dos qu’elle n’a vu que de loin, ces derniers temps. Insaisissable. Volontairement présenté, souvent au moment de partir. Le visage et les traits de l’époux se dérobant à l’observation, comme s’il était conscient que sa femme, à force d’apprendre à tordre ses traits pour d’autres apparences, savait aisément lire et déchiffrer les expressions de ses vis-à-vis. Bras croisés, elle le contemple, tentant de le pousser à se retourner, à la regarder, au moins une foutue fois de tout ce mois écoulé. Et alors qu’elle attaque pour mieux se défendre, appliquant l’adage couramment employé par leurs pairs, il se refuse à l’échange, l’insulte en passant, se moque presque d’elle. « Je n’ai aucune envie de te voir Myrthild. Je pensais que c’était assez clair. Visiblement, tu es plus menteuse que clairvoyante. » Une inspiration plus profonde, involontaire, accueille le fiel conjugal, tandis qu’elle détaille la posture de son époux, tentant de lire dans les lignes de tension et les plis de sa chemise. Et elle insiste, évidemment. Pour ne pas le laisser fuir sur ces mots. Pour le forcer à exprimer ce qu’il refoule depuis si longtemps.

À quoi s’attend-elle ? Peut-être à ce qu’il l’accuse, froidement, de trahison. Mais comment pourrait-il savoir ? Il s’est mis à la fuir alors qu’elle était encore à St Mungo’s. Peut-être les griefs se sont-ils accumulés ? Mais quoi ? Pourquoi ne la confronte-t-il pas ? Elle s’inquiète, la traîtresse, et redoute qu’il ait mis à jour le plus politique de ses écarts, sans se douter un seul instant que c’est pour une affaire privée qu’il ne lui adresse plus la parole, celle-là même qui la ronge depuis tout ce temps et qu’elle n’a jamais pu confesser, de peur de tout briser.

Enfin, il cède.
Myrthild ne sait pas vraiment si c’est une victoire, ou un signe du drame qui débute. Il daigne se retourner, mais c’est pour darder des prunelles incendiaires, meurtrières, noires d’un mal qui semble le ronger sans qu’elle ne sache que c’est le même qui alourdit encore et toujours ses propres épaules. À le voir fumer, elle aurait presque envie d’en ressortir une, mais elle reste là, coite, immobile, les bras croisés et la mine sévère quoiqu’un tantinet inquiète de savoir ce qui tracasse -non, ce qui dévore- son mari. « Bien. Puisque tu veux tout savoir, j’aime les jeux qui durent, les jeux qui s’éternisent. Que dirais-tu si je continuais à jouer pendant vingt-six années ? » Ses années d’entraînement, son contrôle parfait de son don de métamorphomagie se réveillent à l’instant et, alors que ses traits pourraient laisser paraître un froncement de sourcil maladroit, elle reste stoïque et garde ses billes vert sombre dans le miroir sombre injecté de haine que sont celles de Bertram. Elle ne dit mot, plus à cause de la stupeur que par patience : l’indice des vingt-six ans ne peut vouloir dire qu'une chose, mais elle ne peut se l’expliquer, incapable d'imaginer un seul instant qu'il a découvert le seul objet l'incriminant et dévoilant la supercherie. « Un mois me semble être laps de temps bien trop infime lorsque c’est toi que j’affronte. Tu es une experte lorsqu’il s’agit de te taire n’est-ce pas ? » Elle l’observe, le scrute, le dévisage. S’il était plus près, il verrait peut-être un léger tremblement de sa lèvre inférieure, tandis qu’elle inspire par les naseaux et enfonce ses ongles dans la chair de ses bras. Devrait-elle nier ? Sans doute pas, ça ne ferait qu’empirer la situation. Il sait, il sait, elle se doute bien qu’il ne l’accuse pas à demi-mots sans preuve, et ça la tue de ne pas avoir eu le courage de le lui dire plus tôt. Qu’importe comment il a su, toujours est-il qu’il sait. Elle s’humecte les lèvres, fait tous les efforts du monde pour garder ses yeux ancrés dans le regard inquisiteur, et ce n’est qu’une fois un soupir lourd et chargé de remords chassé de ses poumons qu’elle ose esquisser un pas dans la direction du Furieux : « Je… » peux tout expliquer ? À la bonne heure, ce ne serait qu’une palabre sans fond réel, puisqu’elle n’est pas sûre vraiment de pouvoir expliquer l’erreur, la trahison, la dissimulation, cet énorme mensonge par omission. « Je suis désolée. » reprend-elle, la mine effectivement contrite et coupable.

Sans être capable d’évaluer à juste titre la rage qui couve encore chez le Prewett, elle ne cherche toutefois ni à nier, ni à minimiser la tragédie qui se joue ici. Elle inspire profondément encore, contrôlant une nouvelle fois l’ensemble de ses propres traits, alors que c’est sans doute la personne face à qui elle devrait le moins feindre, et ne trouve rien d’autre à dire que : « Je n’ai jamais voulu te faire de mal… » Une banalité qu’elle laisse planer quelques secondes avant de la compléter abruptement, en se dérobant au regard perçant de l’aimé alors que la honte, la culpabilité la ronge : « Et, je sais que ça n’excuse rien, mais je n’ai jamais osé, jamais su comment te le dire. Jamais voulu, non plus. », crache-t-elle dans un murmure qu’elle n’assume pas. Il avait fallu quelques années pour qu’elle comprenne qui était le géniteur, alors qu’elle n’avait pas su le déterminer immédiatement. Et à partir de là, il était trop tard pour avouer son méfait… Le temps avait définitivement joué contre elle dans cette affaire et elle ignorait si ce serait un motif suffisant pour demander à Bertram de lui accorder son pardon.
Pendant un temps, elle avait cru que la vérité la libèrerait, l’aiderait à mieux respirer. Elle était encore jeune, encore sotte, encore naïve de croire que pareille trahison pouvait s’exprimer sans créer une tempête.
Pourtant, à l’instant où elle reconnaissait son crime sans l’exprimer explicitement, elle avait l’impression de sentir les murs du bureau se refermer sur elle et l’air se raréfier.
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Bertram Prewett
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JUIN 2007 - BERTHILD
Les volutes de fumée s’échappent de ta cigarette, elles tournoient, encadrent tes traits, se mêlent à leurs ténèbres, pour donner vie à ce dangereux clair-obscur qui ne fait qu’accentuer la rage que tu dégages. L’onyx valse et embrase l’émeraude de tes prunelles, le contamine et l’empoisonne, pour n’en faire que le parfait reflet de ta fureur. Tes opalescences deviennent l’instrument de ta haine, elles suffisent à morceler et incendier ce faciès que tu voudrais réduire en cendres, pour simplement qu’il disparaisse, pour qu’il s’évanouisse, se consumant comme ta cigarette pour ne plus jamais renaître. Au fond de toi, tu ne peux le nier, tu la hais. Tu les sens, les flammes incandescentes qui dévorent ton âme à mesure que les jours s’effacent. Vivaces, elles ne meurent jamais, rien pour t’apaiser, rien pour les étouffer. Il ne reste que l’amer et la douleur. Il ne reste qu’elle et toi, deux âmes qui vacillent, prêtent à se noyer, deux âmes qui s’apprêtent à se fracturer pour ensuite sombrer et se séparer pour l’éternité. C’est peut-être pour cela que tu ne cessais de repousser cet instant. Au fond de toi, tu le sais, après ce moment plus rien ne pourra jamais vous réparer, plus rien ne sera en mesure de vous rapprocher. C’est le début de votre fin. « Je… Je suis désolée. » Voilà qu’elles résonnent les excuses que tu aurais dû entendre il y a bien des années, celles qui auraient dû suivre les vérités qu’elle se devait t’avouer, mais qu’elle a gardé, qu’elle a enterré jalousement, jusqu’à ce qu’elles implosent, vous mutilant, vous détruisant. Mais la vipère est perfide, elle n’est que lâcheté et te crache des platitudes brèves et sèches, comme si son seul crime avait été d’oublier le déjeuner que vous aviez programmé. Tu te tais, silencieux et contemplatif. Le doux tremblement qui précède le séisme, la légère brise qui survient avant la tornade. Tu laisses la rage grandir, se nourrir des images qui hantent ton crâne, se délecter des erreurs qu’elle commet, secondes après secondes, mots après mots, elle creuse la tombe dans laquelle tu voudrais la jeter. « Je n’ai jamais voulu te faire de mal… » Tes doigts se resserrent dangereusement contre le papier de ta cigarette, avant que tu ne l’écrases dans le cendrier, un rictus tordant sournoisement tes lippes. Tu t’attends presque à ce qu’elle enchaîne en te listant ses courses de la journée tant elle prend plaisir à se suffire d’un ton badin. Tu le savais, si cela avait l’affaire de ton beau-frère, son corps girait déjà à tes pieds, dans une rivière de carmin. Un simple objet, coupable de trahison, dont il se serait débarrassé comme s’il n’avait jamais compté. « Et, je sais que ça n’excuse rien, mais je n’ai jamais osé, jamais su comment te le dire. Jamais voulu, non plus. »

Un léger rire coule d’entre tes lèvres, glacé, givré, destiné à faire frissonner. Roi de glace, que rien ne peut plus faire vaciller, qu’elle n’arrive pas à frôler de ses flammes infernales. « Tu es désolée. » Le mort résonne, comme un écho que tu souffles et qui se perd dans la distance qui vous sépare. Quelques mètres à peine en apparence, des kilomètres de secrets et de vérités inavouées en réalité. Puis, brusquement, le rire se tait, le rictus se meurt et tes mâchoires se serrent. La haine, ta maudite haine, ta saleté de haine, qui remonte d’un coup en torrent. « Désolée ! » Ton poing s’abat contre le chêne suranné de ton bureau, alors que tu sens ton sang pulser et ton palpitant battre à un rythme effréné. Tu voudrais la faire tomber, tu devrais la faire tomber. « Tu devais être si désolée lorsque tu jouais la trainée dans le lit de mon frère. Sûrement autant que lorsque tu m’as caché l’identité du géniteur de Bart. Je devrais sûrement pleurer sur ton sort, ça devait être si pénible pour toi de lui ouvrir tes cuisses pendant que je pleurais notre fils. Enfin s’il était de moi, peut-être que tu es allé voir mon père pour le premier né ! » Cette simple idée t’es insupportable, à vos pieds gisent et agonisent les fragments ensanglantés de cette famille qu’elle a brisé de son égoïsme et de sa légèreté pécheresse. Un fils que l’on t’arrache, un autre au bord du précipice, un mariage qui s’effondre. Ton aigreur se nourrit de ta douleur et de l’horreur. « Myrtild Travers ne prend pas le nom des Prewett, mais en fait la collection. » A la pique assassine se mêle une vielle rancune persistante, celle qui fait renaître les paroles de ta chère mère, celle qui avait tenté de t’alerter sur le monstre que tu venais d’épouser, celle qui attend dans la pièce d’à côté, prête à être invoquée pour écraser la reine du scandale damnée. « Je ne te le pardonnerai jamais. » Jamais. Et tu te promets de lui faire payer.
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Myrthild Travers
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De glace, elle reste.
Maîtrisant tous les muscles, même les plus infimes, de son faciès, elle parvient à rester immobile. Le ton est égal. La peine semble inexistante. La culpabilité, improbable. Les remords, niés jusqu’aux tréfonds de son âme. C’est l’image qu’elle donne, c’est l’illusion qu’elle a toujours appris à maintenir : n’être atteinte par rien, n’être émue par rien, n’être ébranlée par rien. Même dans le cœur de leur antre, même après presque trente ans de vie commune, elle a toujours su garder son masque, quoique partiellement. Oh, il l’a vue pleurer. De rage. D’horreur. De culpabilité. De chagrin. Il sait qu’elle est capable d’émotions. Après tout, outre ces torrents de larmes et de souffrance, ils ont aussi pleuré ensemble de bonheur, de soulagement, d’espoir, lorsqu’elle s’est rendue compte qu’elle était enceinte une deuxième fois, puis lorsque Bart est né, et encore lorsqu’Imogen est venue au monde.

Ils se connaissent si bien qu’il est impossible -impensable, même !- qu’il ne sache pas voir au travers de ce masque glacé qu’elle ose arborer alors même qu’elle vient le confronter sur ses terres, dans son bureau. Et pourtant, si elle se concentre tant sur ses muscles, sur son visage, pour que rien ne transparaisse, sa voix, elle, devrait la trahir. Son timbre s’interrompt, son soupir est lourd, ses aveux sont chargés de honte.
Sait-elle si bien feindre en public qu’elle en oublie qu’elle dissimule comme elle respire ? Peut-être est-ce là le fardeau des métamorphomages...

Il y a sans doute aussi un facteur éducatif : une Travers ne s’excuse pas. Plutôt la mort que le déshonneur, dit-on chez elle, dans ce manoir qui l’a vue grandir et où sa mère vit seule désormais. Quand bien même sa faute soit immense, quand bien même elle ait commis les pires crimes -et les pires crimes ont été commis, elle n’est pas sotte au point de le nier- une Travers ne peut s’excuser. Un « désolée » est déjà une concession bien grande pour la sang-pure, qui a toujours su garder le cap dans l’océan de ses mensonges et omissions.

Sauf que ça ne suffira guère, sur ce champ de bataille qu’elle a elle-même alimenté. Déjà, malgré des excuses qu’elle s’efforce de garder dignes et limitées, la réaction de son époux n’est point modérée -et on le comprend bien, tant l’outrage est immense. Le rire masculin la glace sur place et elle se retourne vers Bertram, posant ses yeux sur ce visage d’ordinaire bien plus doux. Elle ne mesure pas encore l’ampleur de la rage conjugale, mais elle a soudainement la conviction que rien de ce qu’elle pourra dire -si elle persiste dans cette attitude froide- ne saura éteindre le feu qui brûle dans l’âme de son âme sœur. Et tandis qu’il frappe son bureau, elle sursaute, en réussissant néanmoins à ne pas reculer.

Le soufflet qui s’ensuit n’est pas celui qu’elle avait anticipé. Le cœur d’ores et déjà plombé s’alourdit, lesté toujours plus par les accusations ulcérantes et les insultes dont il l’accable. Pierre si dense qu’il se pourrait bien qu’elle se décroche, s’il continue. Mais ce ne serait que de bonne guerre, puisqu’elle a brisé le sien, de cœur, semble-t-il.

Et la façade de marbre s’effrite, tandis que pleuvent les griefs, tandis qu’elle tente de protester, en vain, sans réussir à en placer une qui dépasse l’onomatopée : « Tu devais être si désolée lorsque tu jouais la trainée dans le lit de mon frère. Mais— Sûrement autant que lorsque tu m’as caché l’identité du géniteur de Bart. Non— Je devrais sûrement pleurer sur ton sort, At— ça devait être si pénible pour toi de lui ouvrir tes cuisses pendant que je pleurais notre fils. Bert— Enfin s’il était de moi, peut-être que tu es allé voir mon père pour le premier né ! - Bertram ! » réussit-elle à éructer, outrée, comme pour tâcher de lui faire entendre raison, de la plus piètre des façons. Mais prononcer le prénom de son époux, même avec des accents horrifiés de voir jusqu’où son esprit meurtri était allé s’envenimer de soupçons terribles, ne sert à rien. Elle est incapable de reprendre vraiment, et en reste les bras ballants, le cœur broyé : la honte l’enserre en ses griffes acérées. Si le corps reste encore immobile, et si l’accusée ne fait un pas, ni vers le procureur, ni vers une quelconque issue de secours, sa mine est désormais toute autre. Un pli inquiet, dévasté, creuse son front tandis que ses lèvres tremblent et qu’elle cesse d’être suffisamment concentrée pour tout contrôler.

« Bertram, je— tente-t-elle de reprendre, mais il poursuit, et s’achemine vers une sentence qui -elle le sait- sera terrible : Myrthild Travers ne prend pas le nom des Prewett, mais en fait la collection. » Elle le contemple, estomaquée, dévastée, bien consciente que s’il le dit, c’est qu’il le pense à cet instant précis, et elle se souvient de la peine qu’elle avait vu dans ses yeux lorsqu’elle lui avait dit une première fois qu’elle ne prendrait pas son nom, ire qui n’avait cessé de grandir, quand bien même il soit revenu à la charge de façon presque badine au moment de l’emprisonnement de Marlon. Pareille pique si mesquine traverse ses chairs, lui arrache de la bouche tout mot qu’elle était presque en train de formuler, toute justification qu’elle tentait d’organiser. Elle n’a plus rien à dire pour sa défense. Ses protestations n’y feront rien, de toute façon : le venin que la mère de Bertram a versé pendant ses dernières années de vie est parvenu à faire son œuvre, à pourrir tout sur son passage, à ramener au goût du jour des rancœurs que Myrthild croyait ensevelies. Son cœur bat plus fort, face à ce constat, et elle sait pertinemment quelle part de responsabilité elle y occupe.
Elle sait aussi qu’elle a perdu.

C’est qu’elle se sait coupable, si bien que lorsque le glas tombe, grave, irrémédiable, ce Je ne te le pardonnerai jamais. qu’il crache presque de sa voix d’outretombe, elle ne cille pas, ne recule pas, ne s’effondre pas. Toujours cette pudeur très Travers, qui persiste malgré ces décennies passées ensemble, à tâcher d’être plus démonstratifs envers leurs enfants que ne l’avaient été leurs parents avec eux. Oh certes, pour qui saurait -voudrait- chercher un quelconque signe d’émotion, ils pointent.
Ses lèvres tremblent, même si la sentence était attendue.
Ses yeux verts brillent aussi.
Mais voilà encore qu’elle les détourne, qu’elle n’ose pas affronter les billes du juge.
Elle se doutait bien que ça ne passerait pas aussi facilement qu’un hibou dans une cheminée. C’est bien pour cela qu’elle avait tant attendu et qu’elle avait fini par se résoudre à ne jamais rien dire : pour le bien de Bartholomeus, avait-elle voulu se convaincre, alors qu’il était logique et évident que ses raisons étaient peut-être plus égoïstes que cela, pour ne pas voir ce bonheur voler en éclats. Mais plus elle avait reculé, plus le précipice s’était creusé, maintenant qu’on y réfléchissait.

La statue immobile ondule, ses bras remontent le long de sa silhouette pour finalement se croiser sur son poitrail, comme pour porter ce cœur éclaté, tant il s’est serré. Elle regarde le sol, comme si la solution était gravée dans la roche inscrite sous leurs pieds, ou comme si elle venait à se demander quelle formule il faudrait prononcer pour s’enfoncer sous terre avec sa honte. Reniflant brièvement, elle se passe une main nerveuse dans les cheveux, se frottant la nuque un instant, signe de sa nervosité authentique. « Je… », tente-t-elle de commencer un moment, envisageant même d’aller vers lui, mais la voilà qui se ravise, et puis se détourne, incertaine, convaincue que ses mots ne pourront pas apaiser le courroux du Prewett. Ses prunelles dévient finalement vers l’extérieur et elle fait un pas, puis deux, vers la fenêtre, vers le jardin, vers la forme sombre au fond qu’elle scrutait quelques minutes plus tôt encore, minutes qui lui semblent une éternité déjà depuis cette confrontation qui s’est transformée en naufrage.

Et tournent et tournent dans sa tête les accusations furieuses de Bertram.
Si bien qu’après un temps indéfini, plutôt court à vrai dire quelques dizaines de secondes peut-être à peine, mais elle en perd la mesure dans ce maëlstrom de sentiments, elle s’arrache à sa nostalgie et sa douleur silencieuses et revient vers lui. Les pas sont incertains, le danger est immense, mais elle avance vers le prince noir de ces lieux, une détermination qui rend son regard presque fiévreux.

« Ce sont tes enfants. Pollux, Bartholomeus, Imogen. » bizarrement, égrener leurs trois noms ne lui donnait pas l’impression d’être dans le bon chemin, mais ils avaient le mérite de l’aider à s’accrocher dessus. « Peu importe ce que raconte ce putain de sortilège, c’est toi qui les as élevés, c’est toi qui as élevé Bart, c’est toi son père ! » À son tour de hausser la voix. Elle meurt d’envie de le toucher, mais redoute le mouvement violent en retour si bien qu’elle s’abstient et, à la place, s’effondre assise sur un fauteuil qu’elle attire à elle. Le dos voûté, le chignon défait, ses cheveux noirs épars, elle est parfaitement consciente que la honte pourrait la faire virer au cramoisi en un rien de temps. C’est peut-être la dernière chose qu’elle contient, son teint de peau, et ce n’est qu’une légère rougeur qu’on peut distinguer au niveau de son cou. Elle inspire, et de sa position plus soumise, en contrebas, elle lève la tête vers lui, le pli toujours qui creuse son front, la gorge nouée : « Je sais bien que je n’aurais pas dû, avec Ford... Je... Tout allait si mal... Je n’arrivais pas à faire le deuil de Pollux, pas dans tes bras et... » À mesure qu’elle tente de trouver une explication logique, valable, valide, à proposer à Bertram, son visage se décompose peu à peu, quittant définitivement la dignité à laquelle elle avait pu l’habituer, faisant face pour de bon à ses propres errements et à leurs conséquences bien plus graves encore. « Je sais bien que- oh oui, évidemment que je sais très bien que je n’aurais pas dû, jamais et- » C’est le moment que ses entrailles choisissent, si tendues, pour commencer à se faire sentir, à tel point qu’elle en porte la main à la bouche et s’interrompt, et attend quelques secondes que la nausée passe. « Je ne savais pas qui était le père », ose-t-elle enfin avouer, la gorge nouée, les mots qui la brûlent presque, tandis qu’elle s’agrippe aux accoudoirs du fauteuil comme pour se donner courage et élan alors qu’elle se redresse et se relève pour n’être finalement qu’à quelques mètres de lui : « Je ne pouvais pas me résoudre à détruire cette chance d’avoir un autre enfant, même si je n’étais pas sûre de qui était le géniteur. » elle tait de nouveau le traumatisme lié à la mort en has-âge de leur premier nourrisson, alors qu’il en a déjà invoqué le fantôme plus tôt.
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Bertram Prewett
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JUIN 2007 - BERTHILD
La poupée qui avait tant compté tentait vainement de s’expliquer. Les mots fusaient péniblement, ne connaissant qu’une fin brutale, sans suite, celle-ci rapidement étouffée et écrasée par ton fiel et le poids de ta hargne. Pourtant, tu avais besoin qu’elle s’explique, qu’elle donne à ses actes odieux une justification à laquelle tu n’avais pas encore pensé, quelque chose capable d’expliquer l’impensable, une raison qui pourrait apaiser des plaies que tu n’arrivais pas à panser. Pourtant, tu le savais, rien ne serait à même de t’aider ou de les absoudre après ce qu’ils t’avaient fait. Rien. Absolument rien. « Bertram ! » Mais la vipère est tenace et tu le sais, tu la vois déjà tenter de reprendre le contrôle sur une situation qu’elle se pensait capable de maîtriser à jamais. Tu la sens déjà siffler à tes oreilles d’affreux mensonges pour te manipuler, pour faire tomber tes barrières et t’entraîner dans ses pernicieux abysses où ne règne que la duplicité. « Je… Ce sont tes enfants. Pollux, Bartholomeus, Imogen. Peu importe ce que raconte ce putain de sortilège, c’est toi qui les as élevés, c’est toi qui as élevé Bart, c’est toi son père ! » Un rire désabusé glisse entre tes lippes, alors qu’elle s’enfonçait un peu plus dans une vaine tentative de t’adoucir, de jouer avec toi, de s’approprier tes faiblesses pour mieux manipuler tes émotions. « Parce que tu penses vraiment que j’ai douté de cela un seul instant ? » Jamais, ô grand jamais, tu ne l’aurais laissé t’arracher tes enfants. Contrairement à celui qui lui avait servi d’amant un temps – ou même encore maintenant – toi, tu avais toujours été un père exemplaire. La dernier née était la prunelle de tes yeux, mais avec le cadet, tu avais noué une relation spéciale, un lien qu'elle ne pourrait pas oxyder même si elle tentait de le faire, même si Ford décidait soudainement de prendre ses responsabilités. Et s’il osait – ce dont tu doutais fortement – tu te promettais de le lui faire payer. Il pouvait bien prendre Myrthild et le peu de dignité qu’il lui restait si cela lui chantait, mais pas Bart. Enfin, pour le moment cette possibilité ne te procurait qu’une faible angoisse, tu savais à quel point ton frère était irresponsable et à peine capable de savoir combien d’enfants il avait engendré et avec qui.

« Je sais bien que je n’aurais pas dû, avec Ford... Je... Tout allait si mal... Je n’arrivais pas à faire le deuil de Pollux, pas dans tes bras et... » La glace figea brutalement l’émeraude de tes opales. Si parfois tes mots avaient été un peu forts, si par le passé tu avais pu te laisser emporter, jamais tu n’avais preuve d’une quelconque forme de violence à son encontre. Pourtant, à cet instant précis, tu ne rêvais que d’une seule chose, que les doloris s’extirpent de ta baguette pour la faire vaciller, pour la blesser comme elle te blessait, pour lui faire payer les mots empoisonnés qu’elle te soufflait et les maux qu’elle te causait. Pas dans tes bras, pas dans tes bras, pas dans tes bras, pas dans tes bras. Les palabres dansaient avec violence dans ton esprit, ils valsaient et se répercutaient sur ton palpitant qui s’emballait soudainement, sur ton sang qui brûlait ta carne et tes veines, sur ton cœur qui s’amochait et se morcelait encore un peu plus. Ils allaient te hanter, te rendre complètement cinglé. Et pour tout cela, pour les meurtrissures qu’elle te causait, pour le mal qu’elle s’appliquait à engendrer, tu la haïssais. « Je sais bien que- oh oui, évidemment que je sais très bien que je n’aurais pas dû, jamais et- » Tu l’observes défaillir sans la moindre once de pitié, tu la regardes sur le point de craquer sans chercher à la réconforter. Toi qui avais toujours tenté d’être un pilier sur lequel elle pouvait se reposer avec confiance, désormais, tu ne voulais qu’une chose, être l‘instrument d’une chute qui pourrait la briser. Elle et ses jeux pernicieux, elle et sa fausseté damnée. Elle jouait, encore et encore, elle te manipulait, elle voulait t’humilier et te fissurer. « Je ne savais pas qui était le père » Garce. Saleté de garce. Tu vois à peine ta main se refermer avec force sur ta baguette, tes jointures se couvrir d’un voile opale, alors que des légers crépitements s’en extirpent. Symbole de ta colère primaire, de rage brute qui vous mènera certainement en enfer. « Je ne pouvais pas me résoudre à détruire cette chance d’avoir un autre enfant, même si je n’étais pas sûre de qui était le géniteur. » Au fond de toi, tu gardais aussi des stigmates de ce temps, tu savais comme vous aviez souffert de concert de la perte de votre premier-né. Mais lorsque tu t’écharpais à réparer ce qui avait été brisé, lorsque tu te lançais corps et âme dans cette quête perdue d’avance, la sirène se perdait dans des draps qui n’étaient pas les vôtres et dans d'autres bras. Dans ses bras, pas dans les tiens. L’amer se coince dans ta trachée, t’empêche de respirer, fracasse tes pensées. T’es plus capable de rien, si ce n’est de la détester, de la damner, de vouloir la voir s’effondrer à tes pieds. « Et tu ne pouvais prendre le risque d’être honnête, c’était sans doute bien trop compliqué, comme ce fut si difficile de dire non à mon propre frère. C’est tellement plus simple, plus courageux et plus honnête de reporter ta faute sur la mort de notre enfant. » Bafouer sa disparition en lui faisant porter le chapeau de son inconstance, en entachant sa perte avec la macule de ses péchés. Le dégoût s’exacerbe à mesure que le soleil chute derrière l’horizon, à mesure que le temps s’écoule dans le sablier, à mesure que la vipère s’approche de toi dans une conquête impossible de ton pardon.

« Et Ford en plus… Entre lui et toi, je me demande qui a été le plus difficile à convaincre, vous diriez oui à un elfe s’il vous le proposait. » La trahison était déjà insoutenable, mais savoir qu’elle venait des deux êtres en qui tu avais eu le plus confiance tout au long de ton existence rendait la situation encore plus infâme si cela était possible. Traitrise crasse, digne de ce qu'ils étaient. « Quelle femme admirable tu es Myrthild Travers. Tu recevras bientôt le prix de la mère et de l’épouse de l’année, prix autrefois raflé par Marlon Travers. » L’ironie suinte de tes palabres, colore de ténèbres les mots plein de fiel qui s’extirpe d’entre tes lippes. D’autres horreurs grouillent dans ta gorge, menacent de jaillir et de l’accabler un peu plus, mais avant qu’elles n’aient eu le temps de le faire, une silhouette se dessinent dans l’un des tableaux qu’elle avait pour quelques heures abandonné. Électre Prewett. Beauté dangereuse et ténébreuse, véritable incarnation de la maison Black, qui pouvait après des années à se retenir, laisser se libérer la rage et le mépris qu’elle avait gardé terré envers une bru qu’elle n’avait jamais réellement appréciée et dont elle avait toujours questionné la vertu. « Je savais que c’était une mauvaise idée, je savais que cette béguineuse allait jeter l’opprobre sur notre famille. Débarrasse-toi d’elle Bertram avant que d’autre de ces amants ne se rappellent à son bon souvenir. »  D'autre de ces amants.  Tu sais que dans les maux de ta mère jaillissent une vérité que tu te dois d'affronter. Si, elle avait été capable de te trahir avec un membre de ta propre famille, elle l'avait certainement fait avec d'autres. Alors, d’un pas, tu combles le vide qui séparent vos carnes électrisées et tu laisses ta main libre enserrer son menton pour ramener ses traits de pécheresse vers les tiens. La douceur n’est plus et ne sera plus. De vous, il ne reste que des moments atrophiés par les fausses vérités, des sentiments brisés qui gisent à vos pieds, un amour morcelé que rien ne pourra plus jamais réparer. « Je veux savoir qu’il y a eu d’autre. Dis-moi la vérité ! » Ou sois maudite à jamais.
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Myrthild Travers
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Myrthild Travers
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Âge : 49 ans (17/03/1958)
Occupation : Membre du tribunal du Magenmagot, imposante dans sa robe couleur prune. Dans l'ombre, elle grave des runes sur des armes et des balles pour les Black Hands, une famille du crime organisé britannique (elle y est Forefinger). Pour compléter le panorama, elle renseigne aussi Kingsley Shacklebolt depuis des années.
Allégeance : New Order ouvertement, mais renseigne en secret Kingsley Shacklebolt depuis plusieurs années (avait arrêté et s'y est remise quand il est venu la chercher).
Particularité : Métamorphomage accomplie — maître runiste — occlumens débutante
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t886-playing-a-dangerous-
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Rien de ce qu’elle dit ne réussira à la disculper pour la trahison, la tromperie, l’adultère. Aucune circonstance ne saurait être atténuante, et elle en est consciente. Pire, peut-être, elle se sait déjà condamnée, puisqu’elle-même est incapable de se pardonner, malgré toutes les excuses qu’elle a pu tenter de se trouver un jour. Et quand bien même son fils est la prunelle de ses yeux, au même titre qu’Imogen, quand bien même elle l’aime de tout son cœur et fera tout ce qui est en son pouvoir pour le protéger, elle est parfaitement consciente qu’elle l’a marqué du sceau rouge de l’infamie sans même qu’il le sache. Terrible, ce sentiment de remords complet lorsqu’il se mêle à la joie d’avoir vu naître l’enfant. Terrible, ce poids qui a enflé progressivement, cette culpabilité lui faisait se dire qu’elle n’aurait jamais dû, tout en ne voyant pas comment elle aurait pu faire autrement. Dramatique, cette impression grandissante, alors qu’elle repérait des signes qui, bien avant que le test Von Bäume ne confirme l’atroce vérité, confirmaient que Bart n’était pas né d’une union avec Bertram, qu’elle était piégée à son propre piège, et qu’en se taisant alors qu’elle s’était trouvée enceinte, elle s’était condamnée à emporter ce secret jusque dans sa tombe.

Alors, quoi ?
Pourquoi garder cette preuve si mal dissimulée ? Pourquoi avoir confiance à ces runes qui auraient dû falsifier, et pourquoi ne pas, tout bonnement, tout naturellement, avoir mis ces arbres au feu et avoir fait disparaître la vérité ?
Peut-être qu’une part d’elle, la plus amère, celle qui suintait la culpabilité, avait voulu être démasquée. Peut-être que son inconscient, la condamnant alors qu’elle s’échinait à se persuader qu’elle n’aurait rien pu faire d’autre, à se le répéter en silence jusqu’à finir par y croire, peut-être que son inconscient oui avait voulu faire tomber le couperet aussi vite que possible.
Que l’aveu soit forcé, un jour.
Qu’elle soit enfin punie pour l’impardonnable mensonge vieux de tant d’années.
Que finalement, elle se savait trop lâche pour oser le prononcer un jour, cet aveu, alors elle avait concocté ce stratagème retors pour ne plus pouvoir reculer. Au passage, briser le cœur de son époux semblait inéluctable. Il lui briserait le sien en retour, sans aucun doute, ce ne serait que justice.
Peut-être, oui, qu’elle avait elle-même fomenté cette mascarade, pour expier un jour cette faute qui entravait tout son être depuis tant de temps.

L’honnêteté, au début d’un mariage, qui plus est après la mort d’un nouveau-né, avait été proscrite justement parce qu’elle craignait d’abattre davantage cet homme qu’elle commençait à aimer. Sottise que de penser que le temps améliorerait la situation et faciliterait un quelconque aveu. Mais ça n’était pas une bonne réponse à donner : aucune des justifications qu’elle pourrait lui soumettre ne vaudrait le coup, ne serait suffisamment juste. Elle avait été lâche, fausse, faible, infidèle, infâme. Elle était trop fière pour le reconnaître, trop fière pour s’excuser sans chercher à se justifier, trop fière pour faire acte de pénitence correctement. La gorge nouée, elle contemplait son époux fait désormais bourreau, dont les armes étaient des mots tranchants avec lesquels il lui lacérait le cœur et l’esprit.
Lèvres closes, mine abattue, yeux brillants, l’accusée avait la tête basse, n’arrivant pas à soutenir le regard perçant du procureur plus de quelques secondes, trop abattue, trop honteuse, trop désespérée pour oser, même, s’y risquer.

Serrer les poings n’y faisait rien, tandis que Bertram en était à louer son incapacité à résister à une quelconque tentation -et, hélas, les événements très récents confirmaient cette faiblesse passagère et traîtresse. Elle sentait dans son poitrail leurs deux magies se comprimer, s’affronter, se tendre, l’une contre l’autre. Certes, Bertram n’avait pas encore levé sa baguette contre elle, mais elle le sentait au bord du précipice, prêt à basculer dans un point de non-retour comme il en existait tant dans les affaires de mœurs que le Magenmagot voyait parfois passer devant lui. Elle ne disait toujours mot, rendue muette par la haine que charriaient les palabres de l’aimé -car elle l’aimait (l’aurait-elle maintenu dans l’ignorance autrement ?). Trop fière pour s’excuser davantage, trop coupable pour nier encore.
Le coup de grâce fut très certainement l’apparition d’Electre Prewett, ce maudit portrait qu’elle avait pourtant pensé disparu, et le fiel des horreurs que sa belle-mère trouva à susurrer à Bertram, qui avait l’air presque fou, à se rapprocher encore alors qu’elle avait été presque pétrifiée par la vision.

Le contact n’avait rien de tendre, et la pression des doigts du Prewett sur sa mâchoire ne faisait que concrétiser la violence de l’altercation, jusque là seulement verbale. Essayant d’articuler une phrase de mise en garde, elle fut coupée : « Tu me- » fais mal aurait dû être là suite, mais il frappa plus fort encore, ses mots incisifs se fichant au cœur de la cible, alors qu’il la maintenait comme pour qu’elle ne puisse se dérober. « Je veux savoir qu’il y a eu d’autre. Dis-moi la vérité ! » « Lâche-moi ! », hurla-t-elle à son tour, en laissant glisser sa propre baguette dans sa main droite, en le repoussant de toutes ses forces de son poing serré sur sa baguette et en traçant une rune sur le torse de Bertram de l’index gauche, un Ehwaz qu’elle vocalisa également pour le faire reculer de force de quelques pas alors qu’elle se dégageait de son emprise.
En quelques secondes, elle était de nouveau libre, ce qui enrageait Électre Prewett. Baguette serrée dans son poing droit, la main gauche ouverte, paume tournée vers Bertram, Myrthild en était venue elle-même au bord du précipice, et aucun des choix devant elle ne semblait le bon, une nouvelle fois.

Tout aurait été tellement plus simple sans cette soirée à Glasgow, songea-t-elle brièvement avant de se concentrer.
Elle ne pouvait pas lui dire.
Il la tuerait.
Il la dénoncerait.
Il la quitterait.
Il ne voudrait plus jamais rien avoir à faire avec elle.

Et, dans le même temps, elle n’en pouvait plus de lui mentir. Elle le perdrait, sans doute, mais elle devait bien tenter d’être honnête à un moment. Elle n’en pouvait plus de tout lui cacher. Il y avait des choses qu’il ne pouvait pas savoir, des choses qu’elle ne pouvait pas lui dire, qu’elle ne pouvait pas le laisser découvrir. En une brève seconde, elle avait déjà trié ce qui était impossible à révéler (les renseignements donnés à l’Ordre, la trahison politique, son lien avec les Black Hands), et ce qu’elle n’aurait jamais voulu avouer mais qu’elle ne pouvait pas dissimuler indéfiniment. Mais il était un legilimens hors-pair et elle n’avait qu’une ridicule base d’occlumencie qu’elle contrôlait encore bien mal après quatre mois d’entraînement en solitaire. Elle n’arriverait jamais à le repousser.

Les yeux dans les yeux, quelques secondes, quatre, cinq seulement, s’étaient écoulées depuis la rune qui les avait écartés de plusieurs pas. Rien du tout, en d’autres termes. Gardant sa baguette tendue vers lui, elle avait les lèvres qui tremblaient, la gorge sèche, le teint trop pâle pour être habituel et elle inspira profondément pour avouer son dernier méfait, d’une voix aussi blanche que son teint, horrifiée par sa propre faiblesse et sa chute définitive. Péniblement, la bouche se refusant presque à articuler l’aveu, mais paradoxalement le timbre distinct, elle se condamna à l’opprobre et se fit cible toute désignée, en inclinant légèrement sa baguette vers le sol, comme pour indiquer qu’elle s’abandonnait à la merci de Bertram : « Kingsley » commença-t-elle et son menton en tremblait mais elle devait aller jusqu’au bout. « Shacklebolt » poursuivit-elle dans la seconde, au cas où un doute subsistait « à Glasgow » continuait-elle sans s’arrêter, sans le laisser l’interrompre mais en pesant chaque bribe d’aveu, chaque vocable, comme un clou de plus dans ce cercueil qu’elle ne se voyait plus éviter dorénavant, et les larmes avaient fui ses prunelles pour couler silencieusement le long de ses joues, tant elle savait pertinemment tout le mal qu’elle lui causait « la semaine dernière. », acheva-t-elle en un couinement implorant qui lui échappa. Elle se détestait. Elle s’en voulait mortellement, de choisir ce chemin précis parce qu’elle se savait incapable de lutter à armes égales s’il décidait de s’introduire dans ses pensées. Parce que, calculatrice froide, l’autre part en elle cherchait à aiguiller la fureur dévastatrice de son époux, dans un dernier élan de fierté mal placée et injustifiée. Le prendre par les sentiments, et au passage se détruire elle, en lui broyant les derniers morceaux de cœur plutôt que de le laisser trop raisonner.
Elle se condamnait, il n’y avait aucun doute.
Elle les condamnait, et elle ne pouvait pas se le pardonner.
Elle ne voyait seulement pas comment faire autrement et se donnait le coup de grâce en donnant finalement raison aux persiflages du portrait qui trônait au mur, prophétesse de sa déchéance et de leur destruction.
Dire qu’elle était désolée ne suffirait pas, plus jamais.
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Bertram Prewett
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JUIN 2007 - BERTHILD
Elle était la première. La première que tu avais aimée sans vraiment te l’avouer, sans vraiment oser le lui confier. Parce que dès vos jeunes années, tu savais qu’elle finirait par te consumer et devenir la première à morceler ton palpitant si tu le lui donnais. D’aussi loin que tu puisses t’en souvenir, elle avait été cette flamme, dévorante et instable, celle qui te fascinait, que tu observais au risque de te blesser, celle dont tu t’étais pourtant approché alors qu’elle ne reflétait qu’une immensité de dangers sans que tu n’y voies miroiter la profondeur de ses péchés. Celle qui t’a parfois brûlé, embrasé d’une passion que tu ne pouvais réfréner. Celle qui a fini par faire ce que tu avais toujours pressenti, te dévorer et t’incendier. La flamme n’est plus depuis des années, sa douce morsure t’a rendu aveugle, te privant de voir que les péchés attisaient cet incendie damné, pour n’en faire qu’un feu de forêt, déchirant et dément. Elle avait tout réduit en cendres, tout, de ton cœur, à ton âme, en passant par votre bonheur. Lui qui n’avait jamais été régulier, lisse ou équilibré, mais que tu avais toujours pensé, sincère et réel. Mais qu’en était-il ? Il n’avait été qu’une chimère sans la moindre once de vérité. Désormais, le voile était tombé, le mirage s’était évanoui, il ne reste plus que toi et les décombres de ton monde qui doucement s’effrite et s’effondre à tes pieds, plus que quelques rêves inachevés et déchirés qui resteront pour te narguer et te hanter à tout jamais.

« Lâche-moi ! » Voilà ce qu’il restait de vous désormais, de la poussière, des vétilles, quelques débris, quelque chose d’austère, quelque chose de honni. Ainsi qu’un immense fossé, un vide prononcé, qu’elle n’hésite pas à formaliser en te repoussant, en t’envoyant valser loin de sa pulpe, comme si elle ne supportait plus ton simple toucher, ta simple proximité. Toi, qu’elle avait trahi, toi, qu’elle avait trompé, toi, qu’elle avait maculé de honte pour l’éternité. « Kingsley » Les huit lettres résonnent. Inlassablement, sournoisement, dangereusement. Elles insinuent dans ton carmin l’essence du malin. « Shacklebolt » L’amer dégringole dans ta trachée, vient fracasser les derniers restes de ton cœur, pour l’emmener chuter au fin fond de ton estomac. La vérité salée vient accabler tes chairs ensanglantées pour les balafrer, les contaminer, les empêcher d’être un jour pansées, pour qu’elles ne puissent jamais cicatriser. Elle avait osé. Avec lui. Lui, qu’elle avait eu avant même de t’avoir vu. Lui, qui n’avait visiblement jamais quitté ses pensées. Lui, qu’elle avait préféré à toi. Encore. Fauché. Voilà ce que t’es. Fauché par celle que tu as toujours aimée, celle que tu damnes désormais. « à Glasgow » Elle continue. Elle persiste à arracher de tes plaies sa lame empoisonnée pour chaque fois la replonger, pour chaque fois l’immerger dans ton corps esseulé. Tu voudrais lui hurler de se taire, l’empêcher simplement de t’avouer ce que tu lui as pourtant toi-même demandé, la museler pour que ces mots cessent d’accabler tes propres maux, mais voilà qu’elle t’achève, qu’elle te porte le coup fatal. « la semaine dernière. »

Cataclysme. La tempête et son orage font rage. Incapable de dire avec sûreté combien de temps s’écoule. Incapable de voir les perles salées cascader et noyer les joues de celle que tu avais un jour aimé. Incapable de ressentir les palpitations aliénées de ce cœur que tu penses avoir déjà enterré. Incapable d’entendre les paroles enragées de ta mère, enfermée dans sa prison colorée. Incapable de simplement appréhender ce que tu ressens, dans la myriade d’émotions intenses qui soudainement viennent t’arracher à cette nouvelle réalité. La bourrasque est violente. Trop violente. Elle te fracture et te fracasse. C’est l’univers qui décline, qui dégringole, qui s’écroule. Face à toi l’impie, face à toi, celle qui doit être punie. Parce qu’elle te fait souffrir, parce qu’elle n’est plus celle que tu as aimé, elle ne le sera plus jamais. Après des années à l’idéaliser, tu vois soudainement qui elle est, qui elle a toujours été, qui tu détesteras jusqu’à ce que la mort vienne vous séparer. Tu la hais. De toute ton âme. De toute ta carcasse. Parce que c’est plus simple de la détester, parce que ça te permet un moment d’oublier cette peine qui est si grande qu’elle pourrait te rendre cinglé. « Pendant que je me torturais l’esprit en me disant qu’il devait y avoir une erreur, que tu n’aurais jamais pu faire une telle chose, à espérer qu’il s’agisse d’un malentendu, tu recommençais ! Encore ! » Elle réitérait la trahison, elle préparait un autre poison. Elle s’assurait de t’achever, de te broyer assez pour que tu ne puisses jamais l’oublier, pour que ses griffes maudites se plongent dans ta carne pour y laisser de douloureuses meurtrissures au parfum de luxure. « Quitte à faire ça en Écosse, tu pouvais toujours te rendre au manoir Prewett. En plus de ce chien de Shackebolt tu aurais pu sauter de nouveau sur mon cher frère. La débauchée et ses trophées. »

La rage au ventre, tu relèves ta baguette pour envoyer la silhouette de l’épousée valser dans le mur derrière elle. Tu la prives de ses mouvements, comme elle t’a privé de ta paix et tu t’approches, le chasseur avançant vers sa proie, le pécheur marchant vers ses enfers. Tes opalescences sont presque vides, l’iris rayé par ce qu’elle a fait, l’émeraude assombrit par les ténèbres qu’elle y a instauré. « Legilimens. » Les mots glissent d’entre tes lippes avant que tu n’aies eu les temps de les retenir, avant que tu n’aies eu le temps de t’empêcher d’autant souffrir. Tu laisses les images se succéder, les flèches se ficher, l’horreur te dévorer. Eux et elle. Elle et eux. Son rire qu’ils dérobent. Son sourire qu’ils t’arrachent. Ses étreintes qu’ils te prennent à tout jamais. Votre histoire qu’ils souillent. Encore et encore, jusqu’à te rendre complètement fou, jusqu’à te donner la nausée, jusqu’à te priver de ton contrôle. Le sort se brise, laissant la poupée retomber mollement à tes pieds, tu voudrais n’en faire qu’un chiffon, la jeter dans ce brasier qu’elle a allumé au fond de ton ventre, mais tu te contentes de rouvrir les yeux et de l’observer, comme si elle n’était rien, comme si elle n’avait jamais rien été et de lui souffler des mots glacés. « Tu sais Myrthild, je n’ai absolument plus aucune once de culpabilité lorsque je repense au fait que je t'ai trompé. » Tu laisses le silence vous enrober. Tu laisses ton annonce imploser. Coup pour coup. « Tu ne t’en doutais pas ? À croire que certains sont plus doués que d’autres pour masquer la vérité. » Ça ne sera jamais pire, mais ça sera suffisant, pour un temps, assez pour la faire souffrir un moment. Myrthild, celle dont tu avais toujours rêvé était devenue en ce jour l’incarnation même de ton cauchemar.

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Myrthild Travers
PHOENIX SYMPATHISER
Myrthild Travers
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Âge : 49 ans (17/03/1958)
Occupation : Membre du tribunal du Magenmagot, imposante dans sa robe couleur prune. Dans l'ombre, elle grave des runes sur des armes et des balles pour les Black Hands, une famille du crime organisé britannique (elle y est Forefinger). Pour compléter le panorama, elle renseigne aussi Kingsley Shacklebolt depuis des années.
Allégeance : New Order ouvertement, mais renseigne en secret Kingsley Shacklebolt depuis plusieurs années (avait arrêté et s'y est remise quand il est venu la chercher).
Particularité : Métamorphomage accomplie — maître runiste — occlumens débutante
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Lorsque le nom de Kingsley Shacklebolt quitte, péniblement, tes lèvres, adressé à ton époux en guise de réponse à une question qu’il n’aurait sans doute jamais voulu poser, tu sais pertinemment à quel point tu vas lui faire mal. C’est sans doute pour cela que tu te sens coupable depuis cette nuit fatidique à Glasgow, qui t’avait fait beaucoup de bien sur le coup, mais dont tu savais qu’elle ferait beaucoup de mal à la longue. Ce n’est pas seulement d’être reconnue coupable d’adultère qui est terrible ici : c’est de le savoir, d’avoir culpabilisé à ce sujet, d’avoir porté ce fardeau et ce poids de la trahison pendant tant de temps, de l’avoir finalement digéré, dissimulé sous d’autres inquiétudes, d’avoir choisi d’avancer, pour finalement retomber dans tes pires travers, sans avoir vraiment d’excuse valable.
Toi, Myrthild Travers, qui te considères comme un modèle de droiture en amour, qui poses comme l’épouse parfaite dans ces fichues réceptions de sang purs auxquelles tu ne crois plus, qui es fière de la famille que vous avez su constituer, élever, protéger, avec Bertram, voilà que tu te retrouves au pied du mur, à constater que malgré tous tes soins et toutes tes précautions, tes mensonges ne tiennent plus. Le chateau de cartes factice qui cachait tous tes errements, tous tes manquements, tous tes crimes, s’est cassé la figure et a révélé l’ampleur de la trahison, qui pour l’heure n’apparaît encore que charnelle.

Tu égrènes lentement ces sept mots, qui te condamnent et te frappent du sceau de l’infamie, alors que tu sens que Bertram est au paroxysme de la fureur (et de la douleur), et pendant un bref instant, tu te surprends à supposer que l’issue la plus terrible aura le mérite d’être la plus rapide.
La plus clémente, peut-être, même. Plutôt que de trainer encore vingt-cinq ans ce lourd secret quant au géniteur de ton second fils. La moins équitable pourtant, alors que tu viens d’enfoncer un nouveau poignard, jusqu’à la garde, dans le cœur de ton mari.

Tu ne sais vraiment pourquoi tu en es venue jusque là, à lui faire tant de mal. À céder à cette tentation qui n’avait rien de raisonnable, rien d’explicable, rien de sentimental.
Mentir n’était plus une option, certes, te diras-tu plus tard, tenue éveillée par une insomnie récurrente.
Ça aurait pu le rester, après tout. Mais à l’aimer autant que tu te hais à cet instant, tu ne pouvais te permettre de continuer à jouer d’illusions à l’égard du père de tes enfants, de l’homme de ta vie.

Car oui, tu l’aimes.
Aussi improbable que ça semble, lorsqu’on sait que tu as ouvert tes cuisses à un autre que lui il y a à peine sept jours. Aussi impossible que cela paraisse, alors que tu es venue lui chercher querelle, pensant que le motif de ses évitements était tout autre. Aussi incroyable que cela soit, alors que tu ne crois plus en ce que lui défend et a encré dans sa propre chair. S’il est encore quelques rares valeurs qui vous réunissent, il est des croyances qui vous séparent désormais, et des points de discorde que vous n’avez jamais abordé au calme.
Il reste le seul homme qui compte, dans cette fange qu’est le Monde sorcier. Le seul que tu aurais voulu ne jamais décevoir. Le seul qui fait battre ton cœur durablement. Et quand bien même vos méthodes ne sont plus les mêmes, quand bien même tu n’es plus certaine de la justesse de son gouvernement (de votre gouvernement, ne nous leurrons pas), quand bien même les ombres dans ses yeux te tendent, il est tout de même celui dont le recul t’a suffisamment marquée pour que tu ailles toi-même au delà du danger, de son courroux, pour comprendre son isolement, pour tenter de résoudre le problème dont tu n’aurais jamais pu imaginer l’ampleur dramatique.

Tu pourrais partir. T’enfuir. Te dérober à sa rage. Mais tu restes, comme si convaincue que son courroux devait pouvoir t’ébranler. Comme si finalement tu attendais sa sentence et t’en remettais pleinement à ses châtiments, tout pour qu’il en vienne un jour à te pardonner la trahison ultime (ou les trahisons réitérées). Ta culpabilité te clouait ainsi sur place, et tu ne cherchas pas à contrer ses sorts lorsqu’il t’envoya valdinguer contre le mur derrière toi. Encore sonnée peut-être par le choc du bois contre ton rachis, tu fus surprise par son attaque psychique. Pas le temps de réfléchir, que déjà il était dans tes pensées, à remuer tous les souvenirs que tu pouvais avoir de charnels avec d’autres que lui, tandis que tu sentais bien qu’il serait impossible de rien lui dissimuler. Les souvenirs les plus lointains, ceux de la nuit avec Ford avaient le mérite d’être fanés, rendus confus par l’alcool et le temps écoulé ; mais ceux avec Kingsley étaient bien trop frais pour n’être pas d’une précision chirurgicale.
Lorsque Bertram sort de ton esprit et met fin à cette inquisition enragée, tu reprends ton souffle en hoquetant, comme un noyé à peine sorti d’une mer en furie. La dignité n’est plus de rigueur, pas plus que la froideur des Travers : tout est remonté comme une lame de fond et te laisse un arrière-goût plus qu’amer au fond de la gorge, à deux doigts de tout rendre.

Et il reprend, contre toute attente, alors que tu pensais qu’il te laisserait, là, à contempler tout ce que tu avais brisé toute seule, comme une grande. Le ton de sa voix, glacial, te transit jusqu’aux os alors que tu restes prostrée au sol, et essaies d’étouffer des sanglots qui te secouent pourtant. « Tu sais Myrthild, je n’ai absolument plus aucune once de culpabilité lorsque je repense au fait que je t'ai trompé. » Tu le regardes, interdite. Que vient-il de dire ? Que vient-il d’oser affirmer ? Il comprend à ton air horrifié qu’il a touché dans le mille. « Tu ne t’en doutais pas ? À croire que certains sont plus doués que d’autres pour masquer la vérité. » L’énergie du désespoir te tire vers le haut alors que tu te relèves, effaçant d’un mouvement rageur du revers de ta main les larmes qui roulaient sur tes joues. « TU MENS ! », hurles-tu, comme pour lui interdire d’aller plus loin, comme pour arrêter le moindre mot qu’il pourrait te cracher à la gueule.
D’aucuns trouveraient que tu devrais mieux ne pas la ramener, vu que tu es plus fautive que lui dans cette affaire. Pour autant, voilà que tu es désormais à sa hauteur, les mains qui s’agrippent à son costume, le visage déformé par la douleur de te découvrir toi aussi trahie, à le supplier presque, à répéter, la voix plus faible, plus tremblante : « Tu mens ?! » avec une moins grande conviction, tes prunelles émeraude enfoncées dans ses onyx. Avant de le lâcher violemment, comprenant qu’il disait la vérité, t’écartant alors qu’un haut-le-cœur te prend, seulement de quelques pas.

La vague passe tandis que tu t’appuies sur le bois de son bureau, lui tournant le dos. Tu inspires, lentement, sens encore tes lèvres trembler devant l’horreur qui se mêle au dégoût que tu t’inspirais toi-même. Et de relever la tête dans un soupir las, pour le regarder par dessus ton épaule. Quelques pas à peine vous séparent, mais c’est comme un gouffre béant que vous avez creusés. Tes yeux rougis ressortent sur le teint pâle de ta peau, et tu le contemples et tu ne sais plus si tu le reconnais, si tu vous reconnais, même. Tu pourrais lui demander si tu la connais, cette garce avec qui il t’a trompée, mais tu n’es pas sûre de vouloir savoir, pas quand tu sais à quel point connaître la vérité l’a abîmé, lui qui te faisait l’effet d’un roc inébranlable. Tu n’es pas sûre d’avoir le droit de lui en vouloir, alors que tes crimes dépassent les siens. Tu déglutis alors que le silence s’est fait poix autour de vous, et puis ta voix brise enfin cette glace qui pétrifiait la pièce, calme et assurée, quoique cassée : « Si je pouvais revenir en arrière pour changer le cours des choses, je le ferais. » Tu mets toute la conviction possible dans ces quelques mots, parce que tu veux qu’il sache que tu ne te pardonnes pas non plus, que tu es sincère dans cette accalmie. « Je ne suis pas sûre de pouvoir en dire autant de ta part. », siffles-tu néanmoins, en reniflant brièvement alors que tu pivotes pour lui faire face de nouveau. C’est que tu ne digères pas sa façon de t’avouer un méfait dont tu ne l’aurais jamais soupçonné, et que ça fait bien plus mal que tu ne l'aurais anticipé.
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Bertram Prewett
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( i wasn't prepared for the end.)



Five A.M. when I walked in
Could not believe what I saw, yeah
You on another one's body
Ghosts of the past came to haunt me
I caught you but you never caught me
I was sitting here waiting on karma.

(icon by vocivus.)

JUIN 2007 - BERTHILD
Enfer et damnation. Ils ravagent et désolent avec une application presque démoniaque la moindre pensée qui traverse désormais ton esprit meurtri. Ils les rendent sordides et acides. Ils leur donnent un effluve macabre et entêtant, celui de l’agonie, de ton agonie. En signant la fin de ses fausses vérités et de ses mensonges réprouvés, elle signe la tienne, t’achevant cruellement en crachant l’horreur de ses secrets damnés. Pour cela, tu la hais, par Rowena ce que tu la hais. Comme toujours, ce que tu ressens est marqué par le sceau de l’équité. Ta rage est finalement à la hauteur de l’amour que tu lui as porté pendant des années, dévorante, démesurée et incommensurable. Pour l’avoir trop aimé, tu paies le prix le plus cher et tu te retrouves éjecté en enfer. « TU MENS ! » Au fond de toi, tu voudrais t’abaisser à ce qu’elle sait faire de mieux, le mensonge. Tu souhaiterais presque que ta nuit avec la démone allemande ne soit qu’un mirage mensonger, une arme empoisonnée et inventée dont tu te servirais pour lui faire goûter sa propre médecine, en la plongeant dans sa poitrine pour morceler son palpitant, comme elle avait balafré le tien. Mais il n’en est rien. Tu lui dis vrai, tu lui délivres ton unique et ultime secret. Et tu ne peux t’empêcher de te délecter de son air défait, de la surprise qui se répand sur ses traits, de la rage qui vient brûler au fond de ses iris pour les incendier. Tu la sens à peine s’acharner contre toi, trop occupé que tu es à observer le moindre lambeau de sa détresse. Qu’elle souffre la pécheresse. « Tu mens ?! » L’écho de sa douleur, qui se mêle à sa stupeur. Elle qui se pensait seule capable de pouvoir dévier du droit chemin, elle qui se voyait reine de la malhonnêteté et la duplicité, elle qui croyait comme un forcené qu’elle était une femme qu’aucun homme, surtout toi, n’oserait tromper. Plus que ses sentiments, c’était son ego que tu venais d’érafler. Pendant des années, sûrement depuis que vous vous étiez rencontré, elle t’avait sous-estimé, te pensant incapable d’un jour deviner la vérité, te sentant tout bonnement pas foutu de voir qu’elle n’était plus la même, que ses sourires étaient ombragés par la fausseté, te considérant comme inapte à la moindre déloyauté. Ce constat t’arrache presque un rire glacé. Idiote. C’était oublier d’où tu venais, fils d’un Prewett dégénéré et d’une Black digne héritière d’une dynastie cauchemardesque. Et plus que tout, c’était négliger ta capacité à t’emparer des armes de Némésis, comme lorsque tu avais envoyé son propre frère pourrir dans des geôles empoisonnées sans trop culpabiliser.

« Si je pouvais revenir en arrière pour changer le cours des choses, je le ferais. » Tu hausses un sourcil, si peu convaincu par les nouvelles fables qu’elle te murmure pour mieux t’adoucir, pour mieux te faire faiblir. « Je ne suis pas sûre de pouvoir en dire autant de ta part. » Les marques éternelles de ton éducation éclaboussaient avec violence le visage de ton épousée. Tu étais comme cela et que tu ne changerais certainement jamais. Seulement capable d’enfermer ce que tu ressentais dans une cage glacée et de claquemurer ces émotions qui vrombissaient dans ton être pour qu’elles ne viennent plus te hanter. « Effectivement, je ne suis pas certain que nous ayons la même notion de la culpabilité. » Tu avais regretté, longuement, douloureusement, te demandant des milliers de fois s’il fallait tout avouer au risque de tout briser. Tu t’étais ensuite juré de ne jamais recommencer et tu ne l’avais plus fait. « C’était sans doute des gémissements de peine que tu te remémorais lorsque je suis entré dans tes pensées, lorsque tu t’es jeté dans ses bras alors que tu m’as juré fidélité ! Tu te disais certainement que c’était l’idée du siècle pour revenir en arrière. Recommencer avec un autre. » Ford. Kingsley. Les images que tu ne pourrais jamais effacer. C’était plus que ce que tu pouvais encaisser, plus que ce que tu avais mérité. Elle n’avait eu aucune pitié. Elle t’avait humilié de la pire des manières et elle avait récidivé pour le plaisir de te voir couvert d'opprobre. Elle avait joué avec le feu, elle avait incendié ta dignité, sans le moindre regret. « J’ai vraiment hâte que ma maîtresse tombe enceinte, nous pourrons faire un superbe portrait de famille, Myrthild Travers, Bertram Prewett et leurs enfants issus de leurs divers adultères. Sans oublier, la surprise finale, Ford, l’oncle père. J’aurai dû te tromper avec Madelaine, la boucle aurait été bouclé. » La lassitude gagnant tes traits, l’amertume noyant tes prunelles bleutées, tu te détournes de celle que tu n’arrives même plus à regarder sans être dégoûté. Tes doigts trouvent rapidement la bouteille de cristal renfermant le liquide ambré venu de tes terres écossaises, celle avec qui tu as un peu trop flirté depuis que tu es tombé sur ce foutu papier qu'elle avait laissé trainer. « Je veux que tu quittes le manoir. Ce soir. » Qu’elle disparaisse avec l’entièreté de ses péchés et de vos souvenirs maculés par ses impiétés. Le liquide alcoolisé cascade dans ta trachée, te brûlant comme le feu qui te ravage lorsque tu prononces les mots damnés. « Et je veux divorcer. »
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