the prowl

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the prowl

fin juin 2007 | @Sally Greyback

Le vampire est devenu un expert des multiples transplanages afin de brouiller les pistes de sa magie. L’acte n’est pas moins épuisant pour celui qui ne peut jamais boire à sa faim, mais il a l’avantage de pour l’instant ne pas avoir mis aucun policier sur ses traces… ou pire, sur celles de la maison, du havre, de Johannes. L’homme s’en veut déjà suffisamment (et en même temps, pas du tout) d’avoir éventé le secret à Numa : disons qu’il ne tient pas à y rameuter des invité·e·s indésirables. Alors, autant poursuivre le chemin, chaque fois varié, alors qu’il quitte les Highlands pour une autre partie de l’Angleterre. Cette fois-ci, pour un coin quelconque de l’Irlande, sur les traces de la meute Greyback.

Le vampire met peu souvent les pieds chez ses comparses lycanthropes. Fenrir l’a dans ses bonnes grâces et le reste de la famille aussi, relativement, surtout depuis qu’il a prêté ses crocs afin de sortir Hoshi du joug de son Handler. Il n’en reste pas moins que les inimitiés entre leurs espèces créent une méfiance rituelle, ancestrale, envers lui… et qu’aussi insolent Baruch soit-il, il n’a pas à cœur d’aller provoquer les Greyback (pas trop souvent). Ni d’attirer trop l’attention sur eux avec les allers et retours d’un gentleman anglais anachronique au sein du campement familial. Il y a des moldus, dans les parages, et ils ont probablement assez à faire.
Le vampire espère que depuis ses derniers échanges avec l’alpha, la meute n’a pas déménagé ses pénates. Les deux brigades à leurs trousses rend leur vie difficile et s’ils ont bougé, les retrouver sera une toute autre paire de manches. Dans la forêt avoisinante au dernier endroit connu de la meute, il prend la peine de replacer sa chemise (élimée, il serait temps d’aller faire les magasins), puis ses cheveux hérissés dans tous les sens de ces transplanages successifs, avant de tendre le nez dans le vent.

À l’odeur, Baruch sait qu’il est au bon endroit.

Il lui faut encore quelques minutes pour arriver au regroupement de caravanes estampillées Greyback où, à la nuit tombée, les bruits des radios et téléviseurs bourdonnent à travers les craquements des grillons, les lueurs des lucioles qui dansent dans l’herbe piétinée. Il connaît assez son compère pour deviner, alors qu’il fait prudemment (et aussi silencieusement que possible) le tour de chaque habitation, qu’il n’est pas présent.

Lui, non, mais lorsque la porte d’une des caravanes s’ouvre soudain et laisse deviner la silhouette de l’inimitable, inégalable, délicieuse, Fish… Baruch n’est tout de même pas déçu du voyage. Le sourire qui dévoile ses dents acérées est ravi, au contraire. « Milady, l’esquisse d’une révérence pour accompagner la salutation à l’intention de celle qu’il peut (un peu) considérer comme une amie, et surtout, la grande dame des lieux, j’ose espérer que je n’interromps rien, en cette douce nuit ? » Comment ? Il aurait dû prévenir avant de se balader chez les loups ? Annoncer sa présence pour ne pas potentiellement se faire attaquer ? Pish posh.

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Fin juin 2007
The Prowl
I sense there's something in the wind

« J'en aurai une comme toi de caravane, plus grande ? » « Une meilleure encore » Ses ongles effilés détachent les mèches lentement, caressant doucement le crâne de l'enfant. « Parce que la nôtre elle sent le pet Fish » « Oh tu causes comment là » « Et la tienne un peu aussi » La matriarche détache son attention de la télévision pour se fendre d'un sourire à trous, et à la voir, la pouilleuse s'autorise à glousser. Tête sur ses jambes et le reste du corps étalé, Butter prennait presque toute la longueur du sofa désormais. En règle générale, tant que leurs pieds en dépassaient pas encore, les gamins venaient voir tatie le soir, lui porter compagnie. S'échapper de la caravane terrible dans laquelle ils étaient parqués aussi. Échange de bons procédés depuis les temps immémoriaux, l'un s'endormait devant les dessins animés des chaînes en continu et l'autre bordait Fish. Si la vieille ne passait plus autant de temps à les éduquer qu'avant, ils savaient que son camping-car était toujours ouvert pour eux - et qu'elle les dépannait en cannettes.
Au pied du sofa il y en avait une dizaine de gin-tonic pré-fait déjà vidées, indicateur d'un début de fin de soirée. Les deux louves appréciaient le silence tacite et confortable qui s'était instauré, la tête légère, les yeux qui tombent. Pas d'appréhension, pas d'anxiété, ni de peur. Juste Fish et l'enfant, blottie, sur le fond rassurant d'une télévision qui grésille en technicolor.

Et un chien qui aboie.
L'alcool qui commençait à endormir Fish laisse immédiatement place à un shot d'adrénaline. « ..hmm ? » Dressée sur ses pieds, elle pose délicatement la petite tête à demi-consciente sur un coussin à la place de ses bourrelets. « Je reviens trésor » Un plaid chopé au sol recouvre Butter. Les aboiements au dehors continuent. « Si tu entends du bruit, tu vas dans la salle de bain et t'attends qu'on vienne te chercher d'accord ? » Fish dit ça avec un sourire mais à voir la réaction de la jeune louve, il a rien de rassurant. Elle va pour ouvrir sa bouche mais la matriarche lui pose son index sur ses lèvres tandis que de l'autre main elle n'accio sa baguette du chaos de la caravane. Les aboiements continuent. Passant en revue le campement plongé dans l'obscurité depuis ses fenêtres sales, elle en tire les rideaux avant d'ébouriffer les cheveux d'une Butter plus du tout endormie, assise, inquiète, et sans défense. « La salle de bain, d'accord ? »
Baguette en avant, elle sort de sa caravane et la referme silencieusement.

« Milady » « ahhHH PUTAIN ! » qu'elle hurle devant le seul, et l'unique, qui puisse faire une courbette à la louve mal léchée qui s'est retenue de l'avada sans plus de questions. « BARUCH » « J’ose espérer que je n’interromps rien, en cette douce nuit ? » Un soupir de soulagement répond au vampire. Avant de ranger sa baguette, Fish marmonne une formule et les aboiements s'arrêtent immédiatement. « Non non, on t'attendait pas disons.. Attends. » Au visage de Butter collé contre la vitre à les observer, Fish lui lève un pouce en l'air. Qu'est-ce ça s'ra si on est vraiment attaqués j'vous l'demande « Parlons loin des gamins » Elle lui emboîte le pas alors pour rejoindre le centre du camp symbolisé par un feu de baril, un barbeccue, et des pneus-chaises. Si revoir son ancien ami après tant de temps devait normalement être célébré, Fish se doutait qu'il venait pas pour se la coller. Est-ce qu'il pouvait seulement boire ? Il devrait, en tout cas, se mettre un truc sous la dent à voir son visage creusé. « C'est bien d'te voir en vie, Baruch » La fraicheur de la nuit appaisait ses nerfs encore tremblants. « Surtout quand on pense tomber sur toute une équipe de la BPM, ça fait encore plus plaisir. Pas très gentleman d'ta part - j'dirai même un peu Greyback ! » Un coup de poing mi-complice mi-tu m'as foutu les jetons cogne l'épaule du vampire. Aux loups qui sortent leurs nez des caravanes, elle leur fait signe que tout va bien.

@Baruch Moran

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Franchement, c’est pas passé loin qu’il se fasse envoyer ad patres fissa, mais il peut toujours compter sur un bon effet de surprise pour aller dans le sens qu’il lui convient (enfin, une fois sur deux). Le hurlement de Fish fait un peu ciller son ouïe trop sensible et il ne se retient pas de grimacer, sans perdre de toute sa superbe fanée par la fuite.

Il ne proteste pas lorsqu’elle lui intime (ordonne) d’aller parler loin des gamins et de leurs oreilles curieuses, après un petit salut de la main au museau intrigué plaqué contre une des fenêtres de la caravanes (et qui se planque aussitôt). « C'est bien d'te voir en vie, Baruch. Le sentiment est partagé, Sally. Surtout quand on pense tomber sur toute une équipe de la BPM, ça fait encore plus plaisir. Pas très gentleman d'ta part - j'dirai même un peu Greyback ! Il encaisse le coup léger à son épaule, le corps suivant le mouvement. De bonne guerre, qu’il l’accepte, et il aurait même accepté qu’elle le frappe plus fort encore. Je pensais que depuis le temps, j’avais acquis le titre de Greyback honoraire », blague-t-il sans davantage s’excuser de son arrivée cavalière, définitivement pas très gentleman. À son âge (vénérable), on se permet davantage d’excès, même si sa nature ne permet pas de prétendre que ce soit parce qu’il devient gâteux (quoique, il devrait tenter le coup).

Alors que les têtes des loups disparaissent et s’éloignent de cette conversation pas encore entamée, Baruch se permet de cabotiner un peu moins. « Je ne voulais pas t’effrayer. Je n’étais pas certain de vous trouver encore ici. Avec tout ce qu’il s’est passé... » Comprendre la débandade magistrale de la NSFW, sur fond de doubles brigades et autres invités sortis de Merlin sait où, le tout assaisonné de morts violentes de Handlers clueless. Le tout suivi d’une fuite dans toute l’Angleterre avec Numa dans les bras, jusqu’à trouver un peu de repos auprès de son ancien amant (le terme « ancien » étant à prendre très à la légère).
Si Fish lui trouve la mine creuse et pâlichonne, en ce moment (et truth be told, fair game), c’est bien parce qu’elle l’a pas vu après cette aventure. Il s’en remet tout juste et si sa magie vacille, c’est qu’il n’a pas assez de repos.
Le lot d’être un terroriste fugitif, n’est-ce pas ― et longue vie au Lord, bien sûr.

« Comment vont les enfants ? » Ça semble plus facile de commencer par là, par prendre des nouvelles des nombreuses têtes blondes qui pullulent dans le campement de caravanes, avant de poursuivre. La main pâle et froide s’élève et ses jointures viennent familièrement effleurer la joue défigurée de l’impitoyable triangle brun des lycanthropes, une grande douceur dans le geste prudent. Sa propre démission express et sanglante de la Values Brigade lui aura amené bien des problèmes, mais pour s’être évité ce marquage supplémentaire, il le referait sans réfléchir. Cette douleur en plus, Baruch est certain qu’il serait devenu purement et simplement fou. « Comment vas-tu ? »

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« Je pensais que depuis le temps, j’avais acquis le titre de Greyback honoraire » Ça s'marre, on rigole, et Fish marmonne d'entre ses dents qu'elle pensait surtout qu'il avait acquis le titre d'homme mort jusqu'à récemment, jusqu'à ce fameux attentat où, bras dessus bras dessous lui et Fenrir s'étaient également bien fendu la poire. Elle beaucoup moins. Les lipes retombent au même rythme qu'elle se cale dans un pneu "aménagé", ne sachant pas vraiment quoi dire ni faire face à Baruch. Pourquoi venir maintenant, et pas plus tôt, pourquoi la NSFW et même avant, pourquoi avoir disparu pendant plus d'un an ? « Je ne voulais pas t’effrayer. Je n’étais pas certain de vous trouver encore ici. Avec tout ce qu’il s’est passé... » Fouillant dans ses poches, Fish n'a évidemment pas pris de paquet de clopes pour partir buter de la VB. « T'excuse pas va, c'est bon c'est plié » Elle a que sa baguette, par terre à côté de ses semelles. Oh

Un accio cigarettes sans filtres plus tard, sortant tout droit d'une fenêtre ouverte du camping-car de Chip merci frangin, elle en prend une bouffée avant de jeter le paquet sur Moran. « Comment vont les enfants ? » « Ah ! Comme d'habitude.. » Ça va, ça vient. Même s'il se voulait membre honoraire de la Meute, Fish avait pas envie de lui faire subir un état des lieux comme elle le faisait subir au reste des pauvres condamnés. Ce soir, juste ce soir, elle ne voulait pas y penser, et elle était de base bien partie à moitié somnolante devant sa TV mais à présent la réalité plisse son front, creuse ses rides d'amertume et sur sa joue brûlante du tatouage, Baruch y pose une main froide. « Comment vas-tu ? » Ce qui lui restait de potion anti-douleur dans le système lui permet de masquer sa grimace, de continuer de garder la tête haute pour pas voir le tas de merde dans lequel les Greyback pataugeaient. « Tu sais, Baruch.. » Sa main calleuse se pose par dessus la sienne, presse contre sa peau. « On m'demande jamais comment tu vas Fish ?.. » Elle se rapproche en un papillonement de cils, ses yeux plongés dans les siens. « .. C'est toujours : sort de ma caravane avec ce couteau Fish - et ça m'pèse tu vois ? »
Ça s'marre, on rigole.
Elle vire gentiment la main de sa joue.
« J'aurai aimé qu'on s'retrouve dans d'meilleures conditions » La fumée sort de ses narines en un soupir de fatigue. « Forcément, pour ça : 'faut d'meilleures conditions. » Mais on a plus trop le luxe de les attendre maintenant pas vrai ?, de nouveau elle préfère garder ce discours pour d'autres, un autre. Et encore, ces derniers jours, c'est tout juste s'il était pas laissé en paix tant elle s'enquillait pour plus y penser. Une main tripotte un fil qui sort de son t-shirt délavé, une autre l'extremité de cigarette du bout de l'ongle. De la cendre tombe en petit paquet dans le cendrier inclu dans le pneu-fauteuil - un trou découpé au canif à même le caoutchouc.

« Et toi ? » Fish relève sa tête de son anxiété pour aligner ses machicoulis en un sourire au vampire. « Reclus je n'sais où avec le petit leader c'est ça ? J'comprend pourquoi tu fais le mur » Du gallois est braillé dans l'air, un molard lâché au sol, elle steak sa cigarette sur le pneu. « Dommage que t'ai pas été là la dernière fois que j'suis, errhh, passée lui claquer la bise à lui - AH ! - ça c'était d'la bonne condition mon Baruch.. »

@Baruch Moran

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Chauve-souris de mauvais augure, le vampire apporte avec lui les soucis que Sally tenter d’éviter, d’endormir, de noyer dans la bière cheap et l’alcool à friction. Lui-même les porte sur ses traits tirés, sur cette nervosité qui fait rompt avec son attitude nonchalante et sensiblement frimeuse. Celle qui lui donne un certain charme, quand ce n’est pas tout à fait irritant. Calé dans son pneu, la carcasse étalée devant les flammes et sous les étoiles, il s’est fait Survenant et fait désormais figure d’habitué. La main contre la joue de Sally, il trépasse toutes les limites et frontières, s’arroge une intimité, une amitié, que la louve est bien à même de lui refuser.
Il n’a, après tout, pas été un fort bon ami, ces derniers mois. Cette dernière année. Ces dernières années, même.
Parfois, il se dit que son clan ne le reconnaîtrait pas et à son tour, il préfère oublier.

Baruch se colle une cigarette au coin du bec, tirée du paquet balancé par Fish ― offrande appréciée, tel un cadeau qui vient balancer l’amertume de cette rencontre, la tension âcre qui flotte entre eux. La sorcière a répondu à sa question, sans y répondre, avec sa précédente boutade, la vérité flottant entre les lignes de la blague et du jeu. « J'aurai aimé qu'on s'retrouve dans d'meilleures conditions. Leurs soupirs se conjuguent, alors qu’il allume sa clope. Forcément, pour ça : 'faut d'meilleures conditions. J’aurais également préféré des retrouvailles triomphantes. » Ç’aurait eu meilleure allure que le mariage Travers, que les attaques des brigades, que ce temps volé qui peut tout aussi bien une nouvelle fois se terminer en queue de poisson. L’odorat aux aguets d’odeurs qui ne sont pas celles des lycanthropes et de la forêt. « Et toi ? Reclus je n'sais où avec le petit leader c'est ça ? J'comprend pourquoi tu fais le mur. Un tss amusé siffle entre ses dents, alors que les yeux sombres se défilent pauvrement. À mon âge, je n’ai plus vraiment besoin de chaperon. » Toute une vie à se jouer des autorités et des convenances, sous ses allures de gentleman un peu poussiéreux, crée de bien fâcheuses habitudes. Autant celle de considérer les règlements comme des suggestions et non pas des obligations, que celle de se considérer au-dessus des autres.

« Dommage que t'ai pas été là la dernière fois que j'suis, errhh, passée lui claquer la bise à lui - AH ! - ça c'était d'la bonne condition mon Baruch. J’ai toujours eu un faible pour la vie de bohème. » Façon romantique de qualifier les conditions, puisque c’est le terme choisi par la louve, dans lesquelles il vit depuis une petite année. Encore plus, si on se penche sur ses années au sein de la Values Brigade, mais prière ne pas trop vous y pencher, en vérité.
Façon de ne pas répondre à la question qui choque.
Comment vas-tu, Baruch ?
Il se cale si profondément dans le pneu qu’il est presque couché, le menton levé vers la voûte céleste. Il inspire la fumée de la cigarette, celle du feu, les parfums du barbecue éteint, et ne sait pas par où débuter. Des mots, ça aussi, il en a beaucoup moins depuis qu’il a faussé compagnie à la VB. « Numa veut aller sauver ceux qui ont été capturés. » Si le Moran a un faible pour la vie de bohème, l’Américain en a un pour les causes perdues. Allez savoir ce que ça dit à son sujet, alors que loin d’avoir démissionné et faussé compagnie à l’homme, il est encore là. Plus présent que jamais, alors que tous les autres ne sont plus. Un tiraillement douloureux dans son ventre, un goût amer sur sa langue qu’il chasse de celui apaisant du tabac. « Tu as aussi bien senti que moi ce qui le pourrit. » La magie sombre et complexe qui ronge la magie du Williams, se nourrit de son énergie. Au point où Baruch, qui a toujours connu le leader de la NSFW dans cet état, se demande s’ils réussiront à enfin le libérer de ce triste sort autrement que par la mort. Se demande quelles seront les séquelles, inévitables, de ces mois sans soins probants. « Je suppose que c’est ce qui m’a fait le préférer à l’Ordre, après tous ces mois d’inaction. Cette rage qui répondait à la sienne. Qui promettait autre chose que ce succédané de liberté et de rébellion. Qu'importe le reste. Je me réjouissais que tu nous rejoignes, sais-tu ? J’osais même espérer que Hoshi avait su glisser quelques mots en ma faveur, afin d’apaiser ton ire. »

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Silence lorsqu'il parle, ses yeux cernés apparraissent encore plus ronds en face des flammes qui dansent, parfum diesel, Fish ne quitte pas du regard le vampire qui lui apprend que, visiblement, pour Baruch, Numa veut aller sauver les prisonniers. Que Numa est rongé. « Ouais j'l'ai senti » Non elle l'a pas sentit, elle lui avait juste beuglé dessus son éthanol et ça avait marché - ou peut-être que c'était juste ce qu'elle avait pensé, ça aussi. Les deux se parlent comme si tout ce qu'ils sous-entendaient était acquis, mais rien l'était, ça c'était avant, et ça faisait bizarre. A quoi est-ce qu'elle s'attendait ? À autre chose. À la BPM, pour commencer. « Je suppose que c’est ce qui m’a fait le préférer à l’Ordre, après tous ces mois d’inaction. » « Tsk » « Je me réjouissais que tu nous rejoignes, sais-tu ? J’osais même espérer que Hoshi avait su glisser quelques mots en ma faveur, afin d’apaiser ton ire. » Et ses globes roulent, se détournent, plongent dans le feu. « Chiwa "glisse des mots" que pour la pomme du pater - et le pater, il a pas parlé d'toi » Les lèvres entre-ouvertes, Fish hoche la tête et ajoute gauchement plus bas « Pis tu me doit rien.. Partir comme tu l'as fait a probablement demandé bien plus de courage que.. » Sa langue claque contre son palais, elle se racle la gorge, lève deux mains mollement au ciel mais quand ça veut pas ça veut pas, elle sait pas comment finir ça.
Alors Fish finit pas et s'acharne sur son mégot jusqu'à ce qu'il en reste plus rien contre le caoutchouc. C'est vrai qu'elle lui en veut pas. Le problème, c'est pas ça. Il y en a peut-être même pas un. Elle le regarde en silence le temps de trouver les bons mots, mais parfois, il y en a juste aucun. « Faire partie de la NSFW, pour nous, ça a été notre plus grande erreur tu sais » Son murmure est doux pour échapper aux oreilles lupines et la phrase se finit en un souffle, un soupir alors que ses yeux se plantent dans les siens, regards noirs où iris et pupilles sont cerclées du même blanc injecté de sang, cerné du même mauve, autant de choses qu'elle exprime dans le silence avec son corps tendu de fatigue qu'avec sa voix éraflée. Peut-être bien qu'il y a un problème mais qu'elle s'interdit de le dire tout haut, de le penser, alors comme résumé elle dit juste « Baruch.. J'aurai préféré ne plus jamais te revoir. » et ses narines se gonflent, ses sourcils s'affaissent, Fish n'en veut qu'à un seul homme et c'est pas celui assis en face d'elle à l'écouter - alors, à quoi bon. « Mais maintenant qu'on y est, qu'on doit y aller, j'suis rassurée de savoir que tu viendras avec nous. Même si c'est pas une idée de la NSFW, même si l'Ordre a visiblement envie de vous choper, même si.. Même si on a pas vraiment le choix. »
Elle hausse les épaules et détourne son visage.

@baruch moran

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Vraiment, quelle chance qu’il agisse par bonté d’âme et non pas avec un quelconque espoir de gentillesse en retour, sinon, il serait bien déçu. Mettre toute cette énergie à sortir Hoshi des griffes de son Handler et Fenrir n’a même pas une pensée pour lui. C’est peut-être mieux ainsi et il pourrait très bien s’en contenter, presque espérer que son ancien collègue préfère lui éviter plus de soucis, mais ce serait prêter des intentions trop bonnes au Greyback. Fenrir ne pense qu’à lui et ne pense qu’à sa meute, et il ne doit pas non plus s’attendre à quelques fleurs de sa part. Le moins d’attentes, le mieux. « Pis tu me dois rien.. Partir comme tu l'as fait a probablement demandé bien plus de courage que.. » La finale ne vient pas, qu’importe la curiosité de Baruch qui pèse dans ses yeux ― à lui de librement compléter la phrase de Sally, comme une dictée trouée. Que quelqu’un le fasse pour soi ; que de vivre avec cette marque sur la joue ; que d’attendre ; que de préférer rester là. Il ne teste aucune des options auprès de sa compagne, peu avide de découvrir la vérité alors que celle-ci est peut-être un peu de toutes, ou aucune.

« Faire partie de la NSFW, pour nous, ça a été notre plus grande erreur tu sais. » Le regard qu’ils échangent est long et dans les yeux de Baruch se lit le même doute, le même peut-être impie. Peut-être que ça a aussi été son erreur. Qu’il aurait mieux fait de rester à Sweet River, parqué comme une bête sauvage, et de se satisfaire des miettes de rébellion qu’on lui aurait offert. Il vivrait mieux. Il n’aurait pas mordu Rivage. Il aurait peut-être fini par gagner quelques galons et montrer ce dont il est capable aux plus soupçonneux. Un peut-être qu’il se refuse à prononcer alors qu’il sait très bien qu’il souffrait, dans le village des hybrides, et qu’il ne regrette rien. « Baruch.. J'aurai préféré ne plus jamais te revoir. Tu es dure, darling », et il le dit avec autant de mollesse que Fish elle-même, aussi peu convaincu par ses propres mots. Ça pourrait tout autant être une déclaration d’amour que de guerre, que de haine, et que ça en est uniquement une de lassitude. La louve lui a toujours semblé épuisée, mais en ce moment, ça semble encore plus grand qu’elle. « Mais maintenant qu'on y est, qu'on doit y aller, j'suis rassurée de savoir que tu viendras avec nous. Même si c'est pas une idée de la NSFW, même si l'Ordre a visiblement envie de vous choper, même si.. Même si on a pas vraiment le choix. »

Les cendres de sa cigarette se répandent au sol, touches grises perdues dans la terre et la poussière, et ses yeux se posent à nouveau sur le firmament. « Je suis content de t’accompagner. Il n’a même pas vraiment eu à demander. L’inclusion dans la meute apaise la plaie du vampire sans clan, sans famille, bien que ce soit uniquement le temps de cette mission. Sans doute qu’ensuite le rêve de Sally sera exaucé et qu’ils ne se reverront plus. En tant que Greyback honoraire, bien que ça ne couvrira pas les velléités de l’Ordre du Phénix à mon propos. On pourrait croire que d’autres criminels seraient plus intéressants que ma carcasse à peine comestible. »

Il comprend le principe, bien sûr, mais les siens de principes ont pris quelques vacances et il trouve donc particulier que le Phénix s’encombre encore des siens, lorsque ça l'arrange. Surtout lorsque ça concerne les hybrides, bien sûr, et tous ceux qui agissent hors de son contrôle.

« Espères-tu retrouver qui que ce soit, sur cette île ? Frères et soeurs de la meute, membres de la NSFW, Mangemorts, Handlers de la VB, Hounds perdus : tout est possible sur cette île de l’horreur. Il tourne lentement la tête vers sa compagne. Espères-tu y mourir ? » La question est brute, coup de poing. Sous les étoiles, les fioritures n’ont plus lieu d’être.

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Ses doigts tripottent le caoutchouc, ses griffent en enlèvent de petits bouts. « Je suis content de t’accompagner en tant que Greyback honoraire, bien que ça ne couvrira pas les velléités de l’Ordre du Phénix à mon propos. » Est-ce que Numa l'avait envoyé ou est-ce qu'il s'était proposé ? Bon baisers de la NSFW où simple dévotion de la part d'un homme qui leur devait rien ? Vélléités, un mot avec beaucoup de syllabes qui de fait sentait pas très bon. « On pourrait croire que d’autres criminels seraient plus intéressants que ma carcasse à peine comestible. » Fish jette un bout de pneu dans le baril qui brûle, puis un regard vers l'autre sans trop répondre. Elle imagine ce qu'il a bien pu leur faire, sur son dossier à la VB il y avait juste d'écrit "traître", "en fuite", "rebel", "terroriste", de quoi apprendre un nouveau synonyme par jour mais rien de concret sur l'ancien Hound avant le mariage raté. « On est deux. » qu'elle lâche juste, fatiguée, mais reconnaissante un peu aussi. Chez les Greyback, plus on mettait les siens dans la même merde que la sienne, mieux c'était, on s'sent moins seul, ça serra les dents ensemble. Il lui manquait plus qu'un surnom à la con à Baruch et c'était tout bon.
Un vampire avec des loups.
Ses pensées dérivent vers Raven, Raven Crain, et elle se bouffe les joues.
« Espères-tu retrouver qui que ce soit, sur cette île ? Espères-tu y mourir ? » Fish dodeline sa tête lourde jusqu'à regarder de traviole le vampire, joue à moitié écrasée à son épaule. « Baruch », lui, voulait parler « Y'a rien à espérer d'aller là-bas. » mais elle un peu moins. Pas sur une mission qui, quoiqu'il arrive, allait leur tomber sur le coin du nez. Pas moyen d'éviter, pas utile d'en parler alors à la place de son anxiété le sujet a déjà fait le tour dans son crâne pendant tout le mois, est parti, reviendra pas. La date se rapproche. Elle est presque là. « On y va.. On en revient. Personne meurt et surtout pas toi, pas avec nous, ça arrivera pas, on laisse pas de Greyback derrière. » Le pire c'est qu'à ce moment là elle le pensait vraiment. Qu'elle le regarde dans les yeux, prête à dégainer une poignée de main s'il le fallait, donnez lui de quoi boire et d'ici un quart d'heure elle proposera même un serment inviolable ; loin, bien loin de s'imaginer la fin catastrophique dans laquelle elle l'oubliera derrière c'est même pas du mensonge, parce qu'elle y croit. En se penchant un peu plus vers lui elle fait grincer le pneu. « Ce que j'espère vraiment, c'est de trouver un moyen de pas rester dans les pattes de l'Ordre après. C'est l'après qui me fait peur - moi à leur place j'aurai déjà prévu une manière de se débarasser de nous, comme les Mangemorts l'ont fait, des putains d'hybrides, de la NSFW, des Greybacks, à côté de leur dégoût l'île c'est rien. » À côté du molard adressé plus tôt au chef de la NSFW un autre le rejoint, destiné cette fois-ci à Kingsley et sa troupe de connards. « J'paierai des basilics pour qu'ils les mordent » Elle sourit un peu. « Des manticores pour leur piquer le cul » elle les dévorerait cru. « Mais Numa a dit une chose à la fois, alors je lui fait confiance. Et si y trouve pas ça sera toi.
On trouve toujours. »
Pas le choix.

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Les dérives métaphysiques du vampire sont ramenées au plancher des vaches par le sérieux de la voix de Sally ― par ce « Baruch » qui résonne comme un arrête de déconner, mon vieux sans que ces mots soient prononcés. Par un refus d’épiloguer sur ce que l’île aux horreurs recèle comme espoir, comme déception, comme vie ou comme mort. C’est sans doute mieux de ne pas du tout ouvrir cette porte, dont les possibilités sont truffées d’un peu trop de mauvais augure pour être intéressantes. « On y va.. On en revient. Personne meurt et surtout pas toi, pas avec nous, ça arrivera pas, on laisse pas de Greyback derrière. » Baruch y croit autant que Fish. Pas par naïveté (il a passé l’âge d’être naïf, ou même de faire semblant) : tout simplement parce qu’il la connaît. Un peu, peut-être pas assez, mais bien assez pour qu’il sache que la famille est ce qui rattache la louve à cette meute hétéroclite. Ils en rient, ils en blaguent, crocs sortis pour ne pas montrer que ça puisse les toucher réellement, directement, mais il y a du vrai dans leur échange.
L’avenir se rira bien de ces mots échangés au coin du feu, avec les étoiles comme témoins de la lourdeur de leur regard, mais c’est un sujet pour un autre moment.

Pour l’instant, le vampire se contente de discrètement soupirer, de hocher la tête et de plaquer ce qui ressemble à une promesse sur le relent d’angoisse grandissant dans ses entrailles. Pansement inégal et insuffisant plaqué avec décision. L’inquiétude de Fish à propos de l’après mission est aussi la sienne ― il ne fait pas confiance à l’Ordre du Phénix pour les laisser repartir d’où ils sont venus, merci pour votre soutien, vous reviendrez, on ne sort pas souvent. Il peut compter sur lui-même et sur les Greyback, qui ne sont pas non plus en odeur de sainteté (vous m’excuserez du jeu de mot à base odorante). Au choix, ils tenteront de les arrêter, ou les laisseront sur l’île. Allez savoir pourquoi ça ne le tente pas, d’un côté comme de l’autre. « [...] moi à leur place j'aurai déjà prévu une manière de se débarasser de nous, comme les Mangemorts l'ont fait, des putains d'hybrides, de la NSFW, des Greybacks, à côté de leur dégoût l'île c'est rien. » Il suffit de penser un peu plus longtemps à son temps comme réfugié de l’Ordre du Phénix pour ne plus regretter sa décision. De penser à la méfiance et à l’inaction, à la frustration intrinsèque de sa position. Au discours murmuré par le nuage sombre qui veille dans son esprit depuis trop longtemps ― il n’est pas un hybride, il est un sorcier ; il n’est pas maudit, il est béni ; il n’est pas un monstre, il n’est qu’un homme.

Pour peu, lui-même joindrait un crachat à celui de Fish, et ils seraient ainsi définitivement frère et soeur de meute, mais il n’en est pas encore à ce point.

Le brun rit aux suggestions de la lycanthrope, trouvant définitivement quelque chose à rêver dans les sentences proposées. « Un dragon, peut-être », ajoute-t-il à l’énumération fantastique de bêtes féroces aux ambitions mortifères, payées afin de mener à bien leur rancune. Puis, il y a ce qui ressemble presque à un compliment, dans la voix de la Greyback ― lui, trouver quelque chose. Baruch ne trouve pas à la contredire et veut même croire qu’il pourrait… La lueur d’estime fumée en même temps que sa clope. « Imagine la joie de ces rescapés en découvrant que les hybrides et maudits au sein de l’Ordre du Phénix sont également traités moindrement que les sorciers lambdas. Ils ne sont pas maltraités, mais pas non plus vraiment considérés ― et si oui, avec un favoritisme évident envers ce qui est inoffensif. Pas lui, pas elle, pas eux. Pas Rivage, pas Sav, pas Sofiane. Pas Johannes, trop souvent (et le cœur involontairement bondit entre ses côtes). La morgue teinte sa voix : J’espère qu’ils mettront le feu à ce village et que quelques officiers brûleront avec lui. » Et peut-être qu’ils pourront même avoir des places de choix pour assister au brasier.

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C'est bien, Baruch aussi y pensait, à l'après. Comme quoi, les grands esprits, tout ça.. « Imagine la joie de ces rescapés en découvrant que les hybrides et maudits au sein de l’Ordre du Phénix sont également traités moindrement que les sorciers lambdas. - Ah ! » Malgré elle la remarque la fait rire, parce que Fish y avait jamais pensé à ça. Mais quelque part, ouais, c'est vrai, pourquoi se casser le cul à faire libérer des hybrides si c'est pour les assigner à la popotte et au ménage avec les elfes et autres ghoules de compagnies. Les Greybacks n'y avaient pas réfléchi - en tout cas, il y avait fort à parier que l'idée avait effleuré aucun loup, trop occupés à profiter de leur liberté soudaine hors de la VB, et de nouveau hors de la société aussi. De ce qu'ils savaient après moultes déformations et reformulations douteuses basées sur des sources type le chuchottement du cousin d'un ami d'une nana de la NSFW - mais si elle là, tu sais - l'Ordre s'était inspiré de la politique du Lord dans ses rangs. Ce qui avait mené à la NSFW, apparemment. Alors ils ont pas repris le concept des tatouages, ça aurait été contre-productif, et con, juste une bonne vieille ségrégation. Ensemble, séparés. Et voilà que maintenant, ils voulaient en sauver une bonne grosse poignée. « C'est vrai ça.. » Qu'elle rajoute plus pour elle que pour le débat. Est-ce qu'ils comptaient seulement garder les hybrides, ou est-ce qu'ils seront que les collatéraux d'un énorme coup de poing des résistants face au Gouvernement ? Rien qu'une façade qu'on leur à vendu à eux, comme si les Greyback avaient attendu toute leur vie ce moment pour se lancer dans l'humanitaire, et pas avant.
Quoi qu'il en soit, Sally se fiche bien du sort des autres que les siens.
« J’espère qu’ils mettront le feu à ce village et que quelques officiers brûleront avec lui. - Le village ? » - des officiers ? Ils parlaient toujours de l'île là, pas vrai ? - mais y'a pas de village là-bas, où alors j'ai rien capté. « Depuis quand t'as des envies de saccager des villages toi ? Honnêtement c'est sympa un temps mais ça lasse assez rapidement.. Pis d'nos jours on peut plus rien faire sans avoir le Ministère aux fesses tu sais, c'est plus comme avant. » Cramer des trucs, c'était toute sa jeunesse ! Et elle voyait pas le rapport avec ça, l'Ordre, ni les hybrides.

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