the prowl

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La réponse de Sally, complètement à côté de la plaque, laisse le vampire un instant coi. Parce qu’il comprend que la louve ne sait pas. Elle ne sait tout simplement pas. Et après tout, comment est-elle supposée savoir ? Elle n’est pas passée par l’Ordre du Phénix et Merlin sait que son appartenance à la NSFW n’est pas suffisamment ancienne pour que le récit fabuleux de la naissance du groupuscule terroriste puisse être évoqué autour d’un feu et de quelques bières volées. « Oh, Sally, ma douce… Tu vas adorer. »

L’expression qui trône sur les traits de Baruch est mauvaise. Méchante.

Il se redresse tout à fait dans son pneu, entièrement tourné vers Sally, telle une commère avide de raconter les derniers potins obtenus ― en pire. En plus dommageable, puisque cette séance de bitchage au coin du feu en est une de trahison. Une trahison qu’il se délecte d’effectuer, en un énième sabotage vengeur de ceux laissés en arrière. « La résistance… mh, met tous les résistants en sécurité dans différents endroits disséminés à travers le Royaume-Uni. » Le sortilège de Bloclang est testé à chaque mot, ainsi que la portée du tatouage invisible à son poignet. Baruch a été Langue-de-Plomb et donc soumis à bien plus grave, bien plus dommageable, qu’un sort aussi mineur et inoffensif que celui-là, mais il n’a pas envie de se faire interrompre. Pas alors qu’il connaît très bien la valeur des secrets et encore plus de leur révélation. « Les sorciers de nos espèces, ainsi que d’autres à l’héritage plus que sorcier, sont rassemblés à un seul endroit. Un village. » Il jurerait que sa langue s’engourdit, que son poignet chauffe, mais c’est un effet de son esprit. Un placebo, une réaction instinctive. Rien ne se passe, alors que chaque terme est choisi prudemment et qu’il est impossible de placer un Tabou sur un ensemble si large de mots, ou même de phrases. Baruch n’ira pas tenter le diable, ne prononcera pas le nom de Sweet River (qu’il sait soumis au sortilège), mais il en est bien proche.

Une bouffée de cigarette et il arrive au bout du filtre, déjà crève d’envie d’en fumer une seconde. Le vice remplacé par la suite de son récit, alors que le besoin de violence trouve un plaisir définitif dans la révélation : « Le village en question a été créé au tournant du millénaire, pour des raisons apparemment nobles de protection et autres balivernes, mais tu sais autant que moi qu’il n’y a rien d’innocent, dans ce geste précis. La No Safety For Wizards est l’une des conséquences de cette création. Difficile de ne pas comprendre celleux qui en ont eu marre et ont compris que la rébellion se faisait malgré eux et non pas avec eux. Boulets aux pieds des sorciers, dommages collatéraux dont il faut prendre soin, bouches à entretenir pour ne pas subir pire. Un piège parfait pour quiconque voudrait se débarrasser de ceux comme nous. »

Et il lui laisse imaginer l’ambiance, à empiler autant d’espèces incompatibles dans un même endroit.

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« Oh, Sally, ma douce… Tu vas adorer.
- Hmpf »
Fish maugrée un bysgod dans sa barbe, une clope déjà vissée entre ses deux dents du bonheur prête à l'écouter, à mesure que le vampire se redresse de toute sa superbe elle elle s'écrase un peu plus dans son pneu. Un air carnassier découpe le visage de l'homme à la lueur du brasier, loin des théories sur leur espérance de vie où espérances tout court, Baruch semble s'être ravivé à la simple idée de cramer des trucs.
Oui, peut-être qu'elle allait bien aimer.
« La résistance… mh, met tous les résistants en sécurité dans différents endroits disséminés à travers le Royaume-Uni. »
À son tour de se redresser.
Elle aime bien ce qu'elle entend, effectivement.
« Les sorciers de nos espèces, ainsi que d’autres à l’héritage plus que sorcier, sont rassemblés à un seul endroit. Un village. »
En silence, la louve joue avec son briquet entre ses doigts, l'observe choisir ses mots et commence à sourire, un peu comme lui. L'Ordre avait pas imposé une Marque mais une Résidence et savoir que la clique à Kingsley avait rien à envier aux Mangemorts, quelque part, ça lui faisait du bien. Le Monde était pourri autant que ça épargne personne - encore moins ceux qui, pendant dix ans, les ont traités de vendus et chiens de garde alors qu'eux-mêmes ne pouvaient même pas cohabiter avec des sorciers. Beaux idéaux, bravo le veau. « Le village en question a été créé au tournant du millénaire, pour des raisons apparemment nobles de protection et autres balivernes, mais tu sais autant que moi qu’il n’y a rien d’innocent, dans ce geste précis. La No Safety For Wizards est l’une des conséquences de cette création.
Un piège parfait pour quiconque voudrait se débarrasser de ceux comme nous.
- Et c'est ce village là que tu veux voir brûler. C'est.. Noble hein, mais t'es plus de l'Ordre maintenant. »
À le voir œiller sa cigarette, elle lui en tend une seconde du paquet de Chip. Vous trompez pas sur sa réaction tiède, les chicots de Fish sont tout autant sortits et alignés en rictus. Elle réfléchit. L'ongle de son pouce taquine le filtre. « Il a un nom c't'endroit ? Une localisation ? » Même sans Bloclang, y'a des choses que la louve peut pas vraiment dire de but en blanc au gentleman tri-centenaire. Voir même à n'importe qui hors de la Meute.

Comment formuler que tuer quelques officiers c'est bien, mais décimer l'intégralité des hybrides qui y sont planqués, ça serait p'tet' mieux ?
Plus personne ira dans l'Ordre.
Restera plus qu'eux.

« J'suis pas experte mais si y'a bien queq'chose d'autre à faire après.. Pourquoi pas ça. »

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Il se penche et attrape une seconde cigarette si généreusement offerte (dans ce paquet qui n’est pas plus celui de Fish qu’il est le sien, ce qui contribue à la générosité de la camarade), celle-ci allumée à même le feu de camp avant d’être calée entre ses lèvres. Un cadeau pour son petit récit qui a ramené sur le visage de la brune un rictus au moins aussi inquiétant que le sien, dents découvertes comme on montre les crocs. Comme un indice sur ce qui se trame derrière ses paupières lourdes, derrière ce regard définitivement plus vif qu’au début de cette conversation. De ce qui ne se dit pas, à lui ou à d’autres. « Il a un nom c't'endroit ? Une localisation ? Si je pouvais te le dire, où serait le plaisir de la chasse ? » Ça pue de sarcasme, cette réponse, autant que cette fois-ci, le cercle invisible sur sa peau brûle vraiment (il doit penser trop fort).
Par réflexe, sa main fraîche vient frotter l’intérieur de son poignet gauche, afin de chasser la désagréable sensation qui y subsiste, bien après qu’il se soit tu.

Il ne peut pas dire le nom de Sweet River et encore moins sa localisation, alors qu’il connaît uniquement celle-ci par le biais de son Gardien du Secret ― même s’il le voulait, il ne pourrait même pas y emmener Fish avec lui. Puis, si le village doit brûler, ce doit être le fait de ses résidents. Le fait de leur rébellion contre cet endroit et contre le traitement de l’Ordre du Phénix à leur égard, de leur demande à être traités et considérés comme des égaux. Envers et contre tout, s’il le faut. Sally l’a dit : il n’est plus de l’Ordre, ce n’est plus de ses affaires, et ça s’applique tout autant à la louve très pro-lycanthropes. Pas même besoin de connaître ses noirs desseins, bien qu’un coin d’ombre se soulève à son commentaire : « J'suis pas experte mais si y'a bien queq'chose d'autre à faire après... Pourquoi pas ça. Ça va leur exploser au visage, avec le retour des prisonniers. Baruch le dit avec tant de décision que c’est à croire que c’est lui qui reviendra de cette île horrifique. Appelez ça de la projection, ou de la manifestation, au choix. Ceux-ci en auront probablement assez de l’ostracisation. Difficile de ne pas regarder cette initiative avec une sensation de déjà vu, pour quiconque a vécu les politiques ministérielles. »
(vraiment, cette deuxième cigarette mariée à ces fantasmes de brasier a requinqué le vampire)
Baruch réussit à s’extirper de son pneu et à s’en relever avec un semblant de grâce, annonçant par le geste un départ prochain. Il a eu ce qu’il voulait : l’assurance qu’il participerait à l’assaut sur l’île aux côtés des Greyback, sa seule porte d’entrée. Ou la plus fiable (et c’est donc dire la fiabilité des autres possibilités). « Je te tiendrai au courant, advenant qu’un autre que nous introduise quelques manticores au sein du village. La main mime le lever d’un invisible chapeau, à l’identique de sa révérence du début. La prochaine fois, je m’introduirai aussi plus galamment à votre compagnie, Milady Greyback. »

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Et bah, si elle avait su que sa soirée sponsorisée Cartoon Network allait se transformer en élucubrations politiques, Fish l'aurait pas cru. Même si elle sait pas ce que veut dire élucubrations. « .. Ceux-ci en auront probablement assez de l’ostracisation. Difficile de ne pas regarder cette initiative avec une sensation de déjà vu, pour quiconque a vécu les politiques ministérielles. » Ostracisation non plus. Elle hausse des épaules, sa propre idée à elle ayant déjà fait un bon chemin dans sa tête creuse pour pouvoir s'en déloger facilement. « Mouais.. Je sais pas, j'ai p'tet pas la patience d'attendre que des rebelles se rebellent de la rebellion.. » Surtout que ça va jamais se faire. Plus on s'habitue à la soumission, moins on la remet en question. Imagine tu fuis un gouvernement qui te prive de tout pour rejoindre un groupe qui te prive d'un peu moins, ah!, les pignoufs de l'Ordre, elle les connait, ils remercient Kingsley et c'est tout. Ils venaient pas tous de là-bas, la NSFW ? À sa place, à leur place, ça aurait été ce qu'elle aurait fait en premier, tout faire péter. Pourquoi pas partir en cramant tout derrière - pourquoi pas revenir pour tout cramer ? Rester assis sur une si belle occasion de non seulement faire chier mais surtout discréditer l'Ordre, c'était.. Un concept.
Jusqu'à présent, Fish avait jamais réalisé que la NSFW avait plus d'informations que quiconque sur l'Ordre.

Le vampire se lève. « Je te tiendrai au courant, advenant qu’un autre que nous introduise quelques manticores au sein du village. » La louve fait de même, version moins élégante, y'a un petit hmf qui s'échappe d'entre les lipes. « La prochaine fois, je m’introduirai aussi plus galamment à votre compagnie, Milady Greyback. » « Tu sais quoi, la prochaine fois : c'est moi qui viendrai à toi. Que tu sois pas l'seul à me surprendre. » Sa main frappe amicalement le dos du sorcier. « Passe le bonjour à Numa tant qu't'y es ! »

Fin du RP

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