BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 Sur le fil (Xanax #1)

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MessageSujet: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyDim 17 Jan - 15:10
« C’est au nom de ?… » qu’on lui avait demandé lorsqu’il avait passé la porte du restaurant. « Euh… Smith. » Il n’était pas super à l’aise, malgré tout ce qu’il essayait de faire paraître, ce n’était pas souvent qu’il se permettait d’aller dans des restaurant chicos, le Zacharias. Mais, à ce qu’il paraîtrait, il fallait faire des efforts pour s’assurer de garder l’affection de sa nana. Et comme Hannah avait déjà mis les voiles, une fois, dans leur relation, mieux valait faire attention. Il avait choisi l’endroit en croisant les informations entre Ernie (qui devait connaître des trucs classieux, en tant que sang-pur) et des collègues du boulot, toujours prêt à aider quand il s’agissait d’affaires de cœur.
Le serveur l’avait placé sur une petite table, près de la fenêtre. « Vous serez bientôt rejoint ?Bientôt oui. » Il lança un coup d’œil à sa montre, qui indiquait dix-neuf heures une. Bien, il avait été pile à l’heure. On ne risquait pas de lui reprocher un retard ou une quelconque inattention cette fois-ci. Il lissa un peu le col de sa chemise (que Hannah avait déjà vu, puisque c’était celle qu’il sortait dès qu’il y avait un évènement un peu posh, il espérait ainsi au moins un peu l’impressionner) et inspecta un petit instant son reflet dans la surface peu flatteuse du dos de la cuillère. Ça rendait son visage étrangement creux et ses cheveux tout plats. Dix-neuf heures cinq. Hannah était en retard. C’était le genre de chose qui lui arrivait ces derniers temps, semblait-il. Plus souvent en retard aux rendez-vous. La tête en l’air, peu attentive. Elle n’était jamais qu’à moitié là. Zacharias pouvait bien faire la conversation pour deux sans que cela ne soit franchement dérangeant, il trouvait toujours de quoi dire ; mais il fallait bien avouer qu’au bout d’un moment ça faisait bizarre, cette impression de parler à un mur.
Il comptait sur l’environnement chic, les chaises joliment matelassées, la belle nappe, l’argenterie scintillante et le menu au poil, pour l’encourager à s’intéresser à un peu plus au moment présent, et notamment à lui. Au moins parler un peu, échanger. Ils s’étaient remis ensemble, oui, mais c’était comme si la rupture avait véritablement entamé les liens entre eux. Et avait inversé les rôles. C’était lui, maintenant, qui courrait après une Hannah trop distante. Et qui ne pouvait pas s’arrêter. Parce que s’il s’arrêtait, s’il n’y avait plus Hannah, s’il n’y avait plus leur couple, à quoi bon ? Qu’est-ce qu’il resterait ? Un bref instant seulement il songea à son collègue, du service voisin, au Ministère, et chassa l’idée en passant ses doigts dans ses cheveux. Un nouveau regard vers sa montre : dix-neuf heures quinze ?
Ça commençait à devenir gênant.

Le serveur s’était rapproché : « Peut-être souhaitez-vous commander une bouteille avant l’arrivée de votre invitée ?Oh… euh, oui. Je ne sais pas ce qu’elle a. Sans doute un petit imprévu, elle devrait arriver. » Le serveur eut un petit sourire très poli, très lisse, très serviable, qui voulait dire oui, oui, évidemment. C’est qu’il s’en foutait pas mal, ce type, de voir un gars comme Zacharias se prendre potentiellement un râteau. Par sa propre meuf. À tous les coups il devait rigoler en cuisine avec ses potes. « Je vais prendre, ahem… » Il lança un coup d’œil à la carte des bouteilles, avant de voir le prix et battre des cils : « Vous savez quoi, je préfère voir avec elle.Très bien Monsieur. » Il profita de la disparition du serveur pour se lever à son tour et chercher le couloir qui menait aux toilettes. C’était toujours un calvaire de se repérer dans ce genre d’endroit, et Zacharias n’était pas franchement à l’aise, même s’il essayait bien de se donner un air. Il finit par trouver, des toilettes franchement sympa, avec un lustre et tout, petit effet Versailles et profita de la lumière avantageuse du dit-lustre pour remettre sa mèche comme il se fallait, pour vérifier que rien ne dépassait dans sa mise, et pour revoir un petit peu son maintien. Ne pas trop se voûter, garder les épaules droites, carrées. Le petit sourire assuré. « Ah, ben alors Hannah ? T’as eu des soucis de transplanage ? » qu’il tenta devant le miroir, avant de se dire que c’était franchement ridicule de s’entraîner à parler à sa copine. C’était bon, Hannah le connaissait depuis plus de quinze ans, est-ce qu’il y avait encore des choses qu’ils pouvaient se cacher ?
Il retourna dans la salle, en espérant l’y voir. Mais leur table était toujours vide. Dix-neuf heures vingt-cinq. Où était-elle ? Au travail ? Ou avec quelqu’un d’autre ? Est-ce qu’il lui était arrivé quelque chose ? Non, cela ne servait à rien de tomber dans la paranoïa. Sauf que peut-être… en ce moment, on ne pouvait jamais savoir, des gens disparaissaient brusquement et revenaient des mois plus tard, tout bouleversé, changé. Il déglutit, les paumes moites, à deux doigts de quitter le restaurant pour lui envoyer un hibou-express. Ou alors elle l’avait tout simplement oublié. Ce qui n’était pas moins douloureux. À l’autre bout de la salle, le serveur lui lançait des regards faussement compatissants. Quand soudain la porte s’ouvrit. « Merlin Hannah ! » Il se leva à demi, pour l’accueillir. « Mais tu m’as fait peur… J’ai cru, enfin tu as vu l’heure ? » Ce n’était pas franchement une manière d’accueillir sa copine, mais il sentait encore son cœur monter à sa gorge.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyDim 7 Fév - 15:55
Zach et Hannah d'un coup d'oeil extérieur avaient tout pour susciter la jalousie de leurs anciens camarades de classe (si lesdits camarades n'étaient pas présentement aux abonnés absents) ; tout d'abord, ils vivaient une histoire d'amour digne des meilleures comédies romantiques de l'année. Ils s'étaient mis ensemble alors qu'ils étaient de jeunes écoliers, avaient grandi côte à côté, et ils ne s'étaient séparés lors d'une courte période que pour se retrouver plus unis que jamais et prêts à aller de l'avant, main dans la main et des coeurs dans les yeux. Ensuite, ils bénéficiaient tous les deux d'une place acceptable dans la Société malgré un statut de sang-mêlé ; lui travaillant au sein du Ministère et elle faisant son petit chemin à l'Hôpital. Les parents de Zacharias appréciaient leur belle-fille et ne souhaitaient que les voir s'unir dans les liens sacrés du mariage et les deux presque trentenaires s'ils ne vivaient pas ensemble passaient du temps ensemble lors de repas et de rendez-vous que tout un chacun aurait qualifié de galant.

Selon les apparences, Zacharias Smith et Hannah Abbott filaient donc le parfait amour.

Mais sous les apparences, derrière les rideaux que l'on tire et sous une lumière tamisée, leur relation n'a pourtant rien d'idéale ni d'idyllique. La vérité est même toute autre et cela fait bien longtemps que leur relation se délite et s'effrite d'abord sous l'indifférence de Zach puis sous la lâcheté d'Hannah. Ce n'est point un élan d'amour ou une épiphanie salvatrice qui a conduit la jeune femme a céder aux avances de son ancien petit-ami après des mois passés à l'ignorer, mais plus un pragmatisme certain et la peur tenace de suciter sa suspicion si elle ne faisait pas tout pour l'en distraire.

Ils sont de nouveau au point de départ mais comme à travers un miroir. Zach qui l'évitait avant la séparation se fait compagnon attentioné et à l'écoute et Hannah quant à elle arrive de plus en plus en retard à chacune de leur retrouvaille, la boule aux ventres et l'irrépréhensible envie d'être partout ailleurs. La femme d'aujourd'hui se sent bien éloignée de l'adolescente emourachée du garçon un peu prétentieux mais très touchant qu'il était. Ils tentent d'inventer un avenir autour de vestiges et essaient de construire une relation sur des fondations inexistantes. Entreprise aussi impossible que vaine, elle en convient. Mais ne voit pourtant aucune échappatoire.

Si son copain se montrait moins prévenant, s'il n'était qu'à peine la moitié du fantôme qu'il avait été dans leur relation auparavant, peut-être Hannah aurait-elle eu la force nécessaire de mettre un terme à une relation qui ne fonctionnait plus depuis longtemps. Peut-être aurait-elle eu alors le courage suffisant pour arrêter de se voiler la face et les libérer tous les deux d'une toile dont ils n'arrivaient pas à se dépêtrer. Cependant, tel n'est pas le cas, et Hannah maintenant persuadée qu'elle briserait le coeur de son compagnon si elle venait à le quitter, ne se voit pas plonger froidement un couteau métaphorique dans son coeur et le laisser seul et détruit. C'est que malgré tout ce qui les sépare aujourd'hui, on n'efface pas d'un revers de main une relation aussi longue ; et l'affection qu'elle éprouve à son égard est réelle autant que son amour pour lui est fictive.

Après avoir accepté de rester plus longuement qu'elle n'aurait dû à l'hôpital, puis d'avoir pris le temps de rentrer chez elle pour se changer, et enfin de s'être questionnée quant à la possibilité d'annuler au dernier moment et pour la troisième fois un repas, Hannah se déplace jusqu'au lieu du rendez-vous. C'est qu'il commencerait à se poser des questions si une fois encore la parfaite copine annulait une rencontre sous prétexte d'un shift à l'hôpital inventé ou de maux de têtes (réels pour le coup, restes de son agression). Il n'en est pas question, Zach doit rester dans le noir le plus complet quand il s'agit des occupations illégales et dangereuses de sa petite-amie. Heureusement, celui-ci n'est pas capable de lire dans son esprit, ce qu'il y verrait ne lui plairait certainement pas.

Quand elle entre (enfin) dans le joli restaurant choisi par Zach, Hannah passe consciencieusement une main dans ses cheveux chocolats, et porte l'autre à son coeur dans un geste nerveux difficilement contenu. Il la remarque, se lève à demi et ne lui laisse même pas le temps d'enlever sa cape qu'il s'adresse à elle alors qu'elle s'avance à petit pas lents. Elle se mordille la lèvre, autre tic nerveux, par merlin si seulement elle pouvait arrêter de se comporter ainsi en sa présence. Get a grip. et finit par déposer un léger et fantomatique baiser sur la comissure de ses lèvres avant de s'asseoir face à lui.

Un sourire distrait s'étire sur les lèvres.
Il n'atteint pas ses yeux fatigués par les nuits sans sommeil. les jours sans repos.

Le maquillage qu'elle a posé sur son visage a au moins le mérite de masquer un peu les traits tirés qui la suivent partout, et peut-être de donner suffisament le change pour qu'il ne s'enquiert pas de sa santé. Rien n'est moins certain. La médicomage est déjà agacée. C'est plus fort qu'elle, un rien l'énerve ces derniers temps et elle est plus souvent qu'à son tour en proie à des larmes incontrollables. Cela ne doit pas arriver, pas ce soir, pas devant Zach. "Désolée. J'ai été retenue au travail et j'ai voulu ensuite passer par l'appartement pour me changer." Elle plante son regard désolée (et honnête cette fois) dans celui de son petit-copain, avant de regarder la table vide. "Tu m'attendais pour commander ? Oh je suis désolée vraiment. Je n'ai pas vu l'heure passer."  Des excuses sont tout ce qu'elle se sent capable de lui apporter ces derniers temps ; comme si malgré elle, Hannah s'excusait de tout : de l'état de leur relation, de la prison dans laquelle ils s'enfermaient, de l'absence de joie qu'ils partageaient, et pire encore du fait qu'elle ne savait plus comment l'aimer. "Comment vas-tu ?" finit-elle par demander, plus par automatisme que par intérêt, ses pensées ayant du mal à s'arrêter sur le présent ces derniers temps, s'envolant dans tous les sens, consciente de chaque bruit et chaque mouvement suspect, prête à se défendre ; perdue dans des images intrusives, dans des pensées inquiètes et sans cesse ramenée au visage de Susan qui jamais ne la quittait bien longtemps. C'était un brouillard profond et étourdissant.

Elle aurait mieux fait d'annuler.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyDim 21 Fév - 18:49
Si un médicomage s’était amusé à prendre sa tension artérielle à ce moment, il aurait très certainement promis à Zach un avenir très écourté fait d’infarctus et autres problèmes du même genre. Si on posait un filtre baveux de St Valentin à cette image, on pourrait croire que c’était tout simplement l’effet de voir enfin sa dulcinée après une longue attention qui emballait son cœur comme mille chevaux au galop, ou comparaison de ce style qu’il pourrait trouver à la pelle dans les romans que lisait sa mère. Mais évidemment, son état vasculaire n’avait strictement rien à voir avec un sentiment énamouré mais découlait plutôt de l’état de stress auquel il avait été soumis pendant ce long moment d’attente — il commençait à devenir parano, songea-t-il en essayant de calmer sa nervosité. Elle était là, il s’était encore monté la tête pour des conneries. Peut-être voir avec un médicomage s’il pouvait prendre quelque chose pour se calmer un peu ; c’était quand même stupide d’être en couple avec Hannah et d’aller demander ça à quelqu’un d’autre… mais il n’avait pas vraiment envie qu’Hannah sache dans le détail à quel point il pouvait être tendu. Non, il avait envie de lui offrir son meilleur visage. Il pourrait demander à Ernie, s’il y en avait bien un qui ne pourrait pas le juger sur ça… et il était un peu médecin, non ?
Il se tira hors de ses pensées d’un mouvement de la tête, un peu sèche et machinale, doublée d’une grande inspiration tandis qu’elle se penche vers lui pour venir l’embrasser comme un souffle. Pas un vrai baiser, mais ça ne l’offusque pas. Il ne sait pas vraiment ce qu’il attend de sa relation avec Hannah, mais il sait au moins que ce n’est pas une embrassade fougueuse au milieu d’un restaurant après l’avoir attendu de trop longues minutes. Puis elle s’assoit et il la suit dans ce mouvement. Une nouvelle inspiration, puis une expiration et le nœud dans ses épaules se desserre légèrement. « Désolée. » Il hoche la tête, les lèvres pincées dans un sourire tout à fait plat. « J’ai été retenue au travail et j’ai voulu ensuite passer par l’appartement pour me changer. » Il ne peut s’empêcher d’avoir un grognement quand elle mentionne son travail qui, en effet, prenait beaucoup de son temps. Beaucoup trop à son goût. « Tu m’attendais pour commander ? Oh je suis désolée vraiment. Je n’ai pas vu l’heure passer.J’allais quand même pas commencer sans toi. » Il aurait aimé pouvoir dire que ce n’était pas grave, qu’il avait simplement un peu attendu, qu’il avait été un peu en retard lui aussi. Mais il n’y arrive pas. C’était tout le problème : il n’arrivait pas à totalement la pardonner mais ne pouvait pas non plus tout à fait l’accuser. Il se retrouvait dans un entre-deux à la limite du passif-agressif. Il fit un effort pour détendre un peu sa mâchoire : « T’étais pas obligé de te changer, tu sais que je te trouverai toujours jolie. » Franchement, s’il avait pu se noter, il se serait donné deux sur dix. Mais c’était vraiment la seul chose qui lui venait à cet instant. Il se rattrapa tout juste : « Enfin, t’es sublime là. C’est sûr. » À se dire qu’Hannah n’avait pas à subir autant le yoyo de ses propres émotions, ou plutôt la stagnation neutre de ses sentiments amoureux à son égard. Il tentait toujours de souffler dans sa vision de leur couple les vieux souvenirs de leur adolescence, sans y parvenir autant qu’il le voudrait.
« Comment vas-tu ? » Il hausse un peu les épaules, comme si cela pouvait servir de réponse en soi. Ce n’était pas possible de répondre honnêtement à cette question ; lui dire, là, à quel point elle l’avait inquiété n’était pas de ce genre de conversation qu’on privilégiait pour un repas en amoureux au restaurant. « Un peu fatigué. Faudrait que je sorte un peu plus prendre le soleil je pense. » Ça avait le mérite d’être à moitié vrai. « Le travail me prend la tête mais certainement moins que le tien, hein ? » Il sourit un peu et fait en même temps un geste au serveur pour qu’il remarque enfin que non, il ne s’était pas fait planté par sa petite amie. Et toc. En attendant qu’il les rejoigne, c’est lui qui retourne la question, en plus précise cependant. « Et toi Hannie ? Tu dois être exténuée. » Elle avait l’air exténuée. Mais le dire était insensible, selon les gars du taff. Dire à une nana qu’elle a l’air crevée c’était comme dire qu’elle était laide. Il fallait leur faire croire qu’elle avait des visages de princesse tirée de magazine en papier glacée, pas moins. « Faudrait que tu vois pour… prendre des congés un peu. Ça te dirait ? Quelques jours loin de Londres ? Loin de… tout ça. » Peut-être qu’ils pourraient se retrouver un peu, dans la campagne, dans une petite maison louée au loin. Ou dans une tente. À regarder les étoiles et à oublier les tracas de la vie. Peut-être qu’ils pourraient se retrouver non pas comme couple vraiment mais au moins dans cette relation qu’ils avaient un moment partagé d’amitié forte qui maintenant semblait dissipée derrière les voiles de l’incertitude.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyMer 3 Mar - 18:17
Elle n'aurait pas pu annuler. C'est bien là tout le problème au fond ; Hannah est incapable de mettre un terme à leur relation qui stagne pourtant depuis des mois, des années même. Elle ne voit pas d'échappatoire alors même qu'elle ne ressent pas un semblant de joie à l'idée de passer plusieurs heures en sa compagnie. Son coeur ne bat plus la chamade comme il le faisait si volontier lorsqu'ils n'étaient encore que des adolescents à Poudlard. Elle se revoit de loin, jeune fille rougissante de la tête aux pieds après leur premier baiser maladroit. Il n'y a rien d'autre aujourd'hui que ces souvenirs pour expliquer pourquoi ils forment toujours un couple. Mais, elle est un peu lâche Hannah quand il s'agit de Zach. Elle est terrifiée aussi de se retrouver seule, et préférait de loin être mal accompagnée. Pendant longtemps, la médicomage avait même réussi à se convaincre que c'était normal de ne plus sentir son coeur s'affoler au moindre frôlement de leurs mains, de ne plus ressentir le besoin ni même l'envie pressante de le serrer contre elle. Qu'avec les années l'amour se transformait en douce camaraderie, que personne ne l'aimerait comme Zach le pourrait, qu'elle ne ressentirait plus jamais la même tornade émotionnelle qu'il y a neuf ans. Et que ce n'était pas bien grave. Hannah pouvait se contenter de peu à défaut d'avoir beaucoup.

Toutefois, des récents événements commençaient à remettre toutes ses certitudes en question. Sa dernière pensée avant de sombrer dans l'inconscience lors de son agression tournée vers Susan et non pas Zacharias. Ou d'autres fois où son esprit vagabondait vers la fugitive et qu'il lui fallait plusieurs minutes pour réaliser qu'elle était partie dans une rêverie interminable concernant son amie d'enfance. Tout un tas d'autres petits détails qui bout à bout la faisait douter, se questionner, s'interroger.

Mais il y a des démons qui l'obsèdent plus encore ces derniers jours et l'empêchent de plus amplement se poser sur la question. Peut-être que ce n'est d'ailleurs rien de plus qu'une énième conséquence involontaire de son attaque. Peut-être qu'elle se prend la tête et qu'elle devrait redoubler d'effors auprès de Zach qui est bel et bien là lui, et qui l'attend dans ce restaurant, et qui se montre courtois si ce n'est un peu plat et distant. Elle pourrait aisément voir qu'il se sent aussi mal à l'aise qu'elle ce soir - et tous les autres d'ailleurs - mais Hannah se persuade qu'il n'en est rien. Qu'il l'aime, sinon pourquoi resterait-il avec elle, pourquoi tenter de la voir aussi souvent ?

Ils sont tous les deux assis dans ce restaurant un peu chic - mais pas autant que s'ils étaient des sang-purs tout de même - et peinent à se faire la conversation. Elle s'excuse platement, et Zach répond immédiatement : « T’étais pas obligé de te changer, tu sais que je te trouverai toujours jolie. » Elle lui envoie un sourire gêné, et il ajoute : «  Enfin, t’es sublime là. C’est sûr. ». Hannah ne se trouve pas sublime, malgré le fond de teint prévu pour cacher les cernes, elle se sait avoir une mine déplorable. Elle n'a même pas vraiment fait un effort quant à sa tenue, n'a pas cherché à se faire belle pour elle et encore moins pour lui. Mais elle dit tout de même merci, parce que c'est ce qu'il attend d'elle sûrement. Hannah le lui sert donc sur un plateau tremblant et malhonnête.

Puis viennent ensuite les banalités, une danse routinière qu'ils ont l'habitude de pratiquer, s'en est presque rassurant quelque part, au moins avec Zach Hannah sait sur quel pied danser et à quoi s'attendre de leurs échanges. Mais peut-être que c'est là aussi que réside le problème. « Le travail me prend la tête mais certainement moins que le tien, hein ? » "Hmm," confirme-t-elle distraitement, la sorcière se secoue mentalement, tente de revenir à la discussion. Rien ne sert de se perdre ainsi dans de vaines pensées. « Et toi Hannie ? Tu dois être exténuée. » "Un peu." « Faudrait que tu vois pour… prendre des congés un peu. Ça te dirait ? Quelques jours loin de Londres ? Loin de… tout ça. » Elle relève la tête qui était penchée sur le menu d'un coup vif. Cette fois, son petit-ami a réussi à la surprendre et Hannah ne sait pas quoi répondre. L'idée n'est clairement pas pour lui plaire, bien qu'elle aimerait prendre quelques vacances, mais cela lui paraît à des années lumières de ce qu'elle peut se permettre d'entreprendre alors qu'une guerre fait rage dans l'ombre et que tant de gens souffrent. Zach ne pourrait pas comprendre cette réponse, alors elle brode bien maladroitement. "Euh .. Oui, enfin c'est sûr que ce serait pas une mauvaise idée. Mais bon, on est en sous-effectif et euh enfin, je peux pas juste prendre des vacances comme ça, mes patients comptent sur moi et puis, enfin .... L'arrivée d'une serveuse vient heureusement interrompre sa minable performance.

Hannah commande un plat et un dessert au hasard - elle n'a pas vraiment faim de toutes façons - et profite de ce contre-temps pour détourner la conversation vers un terrain moins glissant une fois la serveuse repartie en direction des cuisines. "Tu sais, on était à un colloque de scientifiques avec Ernie en mai, il y avait Ariel aussi. tu te souviens d'Ariel, mon ami de la LAAW ? Bref, c'était vraiment sympa et je me disais qu'il faudrait qu'on fasse un truc tous les trois un de ces quatres ? Avec Ernie je veux dire pas avec Ariel. (elle a la mauvaise tendance à devenir aussi bavarde qu'une pie quand elle n'est pas à l'aise) je pense que sortir un peu plus lui ferait du bien." Désastre évité. Avec un peu de chance, Zach ne reviendra pas au galop sur la question des vacances, tout va bien. Le statut quo.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyJeu 11 Mar - 20:22
Zacharias ne put résister à l’envie de passer son pouce sur son front, comme pour y dessiner une barre, en appuyant. Ce n’était même pas un geste pour se donner une contenance, mais plutôt un mouvement pour se rattacher au monde. C’était étrange, ces moments-là, avec Hannah, parce qu’elle était présente, et face à lui, mais s’échappait tant et si bien qu’il en viendrait presqu’à douter de leur existence à tout deux. Comme si lui-même était invisible alors qu’elle s’effaçait devant lui, la fumée d’un patronus devenu inutile qui s’évaporait entre les quatre murs d’un beau restaurant choisi avec soin. On se dit que ce soir sera le bon, celui où on sentira de nouveau la petite étincelle de plaisir, d’amour et de nouveauté… mais cela ne venait jamais. Zacharias avait beau tenter de l’actionner, de la déclencher par tous les moyens qui soient cela ne venait pas.
Il aimait Hannah, ça il ne pouvait pas en douter. Il craignait pour la vie d’Hannah autant que pour la sienne et c’était bien un signe, le signe même qu’il l’aimait profondément. Mais plus de la manière d’avant. Distordu par l’angoisse de la guerre, par sa propre susceptibilité et par ses regards en coin dans la direction d’autres personnes, inatteignables, intouchables.
Il se demandait ce qu’Hannah pouvait ressentir, de son côté, mais se trouvait pétrifié d’imaginer qu’elle puisse aussi ressentir ce vide étrange, non pas totalement creux, mais rempli de souvenirs et de sentiments difficiles à décrypter. Se retrouvait pétrifier d’imaginer qu’elle pourrait de nouveau le quitter. Il serait seul, et sans pare-feu, sans garde-fou, sans personne à montrer à ses parents, et sans… D’où ses tentatives pour que tout colle, pour essayer de la divertir, de la faire sourire, de la faire rester. Il voulait aussi la voir contente, autant que de la voir en sûreté. Contente, dans une petite sortie, loin de la ville. Peut-être près d’une rivière…
« Oui, enfin c’est sûr que ce ne serait pas une mauvaise idée. » Certainement pas non. « Mais bon, on est en sous-effectif et euh… » S’ensuivit une succession d’excuses avant qu’une serveuse ne vienne prendre leur commande. Laissant Zacharias un peu sur le cul de voir comment sa proposition avait été évincé sans vraiment de pincettes. Il commanda à son tour, rapidement, il avait eu tout le temps d’étudier la carte puis voulut réévoquer le sujet quand la dame les laissa, mais Hannah, avec la glissante souplesse d’une savonnette, lui vola la conversation sous le nez pour l’entraîner ailleurs.
« Tu sais, on était à un colloque de scientifiques avec Ernie en mai, il y avait Ariel aussi. » Mmh ? Quel rapport avec sa tentative d’amener sa copine sur les bords d’une rivière, en campagne, pour se coucher sur l’herbe, mettre les pieds dans l’eau, manger un pique-nique et essayer de mimer pendant quelques heures une vie sereine sans le poids des traumatisme enfoui au fond des tripes ? Aucun sans doute. D’ailleurs, Ariel, ça ne lui disait pas grand-chose là comme ça. « Tu te souviens d’Ariel ? » Oups, euuuh… « Mon ami de la LAAW ? » Ah ! Ça lui revenait et il hocha la tête en signe d’assentiment sans réussir encore à articuler la moindre chose, toujours dans le deuil de ses vacances. « Bref, c’était vraiment sympa. » Qu’est-ce qui était sympa ? La rivière ? Mais non, elle parlait de sa conférence, fallait réfléchir Zach, fallait l’écouter. Pire boyfriend du monde sérieusement. « Mmh sans doute.… et je me disais qu’il faudrait qu’on fasse un truc tous les trois un de ces quatre ? » Avec… Ariel Guterman ? « Avec Ernie je veux dire pas avec Ariel. » Il ne pigeait pas grand-chose. À sa décharge Hannah n’avait pas l’air de piger grand-chose de ce qu’elle racontait non plus, d’une certaine façon, elle paraissait débiter ses mots sans vraiment y prendre garde. « Je pense que sortir un peu plus lui ferait du bien. »
Il reste un instant silencieux, comme s’il s’attendait à ce qu’elle lui sorte, comme ça, qu’elle allait inviter Ernie à passer un week-end avec elle, en tête à tête, à la rivière. Et que Zach pourra préparer les paniers pique-nique. Avant de comprendre que non, ce n’était pas du tout ce qui était sous-entendu par les propos d’Hannah. Il hausse les épaules, un peu en désespoir de cause et se sert un verre d’eau pour occuper ses mains. La sert également. « Euh… ouais je suppose. Après, Ernie et sortir, tu le connais, c’est pas trop son délire. » Pourquoi on parlait d’Ernie, entre tous les hommes, pendant un date ? « On pourrait l’inviter à passer à l’appart. Un déjeuner, ou un dîner. En fonction de vos horaires, enfin lui il est dans le privé, il choisit ses heures non ? » Puis, un peu dans le vide, comme s’il cherchait à gagner des points d’une façon ou d’une autre : « Je pourrais préparer le repas, j’ai appris une recette y a pas longtemps, enfin je suis sûr que t’aimerai. » C’était quand même étrange cette impression qu’il avait, de sentir qu’Hannah préférait être avec lui et Ernie (??) plutôt que simplement avec lui. Enfin, il ne pouvait pas être une pire compagnie que le Macmillan tout de même ! « Faudrait que tu passes à l’appart toi aussi, un de ces jours. Que je puisse te montrer mes nouveaux skills en… cuisine. » Oh le lourd. Mais dans un sens, est-ce que c’était si étrange de vouloir que sa copine vienne le voir dans son appart ? Elle ne l’invitait pas des masses chez elle donc bon… il n’allait pas forcer sa porte tout de même. « C’est… enfin c’est difficile de passer du temps ensemble ces derniers temps. Ça me ferait plaisir de voir Ernie hein, mais ça me ferait plaisir aussi de plus te voir, tu vois ? »
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyMer 31 Mar - 0:37
Quand elle était enfant, Hannah croyait aux contes de fée ; son moment préféré de la journée c'était quand sa mère lui racontait les histoires de princesses et de dragons avant de la border et de lui souhaiter une belle nuit en lui embrassant le nez, puis le front, puis les deux joues, d'abord la gauche, puis la droite. Et la petite Hannah Banana croyait qu'un jour elle rencontrerait ce prince aux belles boucles, à l'âme chevaleresque, et qu'il l'emmènerait sur son balais ou son hippogriffe et qu'il vivraient de longs jours heureux la main dans la main. Pendant longtemps, la sorcière avait cru que Zach était ce qu'elle aurait pu trouver de plus ressemblant. Oh, il avait certes des défauts qu'elle pouvait néanmoins oublier pour toutes les qualités qu'elle lui trouvait.

Hannah n'est plus une enfant, ses rêves ont bien changé ; peut-être bien plus que son petit-copain qui reste en somme assez fidèle à lui-même si ce n'est pour ce regain d'intérêt envers cette copine qu'il avait autrefois délaissée. Non, celle qui ne croit plus aux contes de fées - ou en tout cas n'aspire plus à en vivre un - c'est elle.

Dans ce cas, pourquoi s'accrocher à cette illusion à laquelle du reste elle ne croit plus qu'à moitié ? Pour quelle raison n'est-elle pas capable de couper les ponts et de lui rendre sa liberté, du même temps que la sienne ? Hannah a une liste entière de raisons chez elle : parce qu'il vaut mieux l'avoir près d'elle qu'en ennemi, qu'elle ne souhaite pas le blesser, que cela fait tant d'années qu'ils se côtoient .... et caetera, et caetera ... Tout un tas de raisons qui n'arrivent à la convaincre qu'à demi, mais qu'elle se répète diligemment dans l'espoir de finir par y croire. Cette lâcheté, qu'elle ne perçoit pas dès qu'elle est loin de lui, s'intensifie en sa présence ; donc Hannah l'évite, et plus elle l'évite et plus elle culpabilise. Un cycle sans fin avec une seule porte de sortie qu'elle ne sent pas d'emprunter.

Quand arrive le moment où elle ne peut plus inventer des excuses, Hannah le voit et remplit les silences fréquents et inconfortables qui ne manqueraient pas de s'installer entre eux. Prend les devants pour éviter des questions auxquelles elle ne saurait pas comment répondre. Essaie au maximum d'ajouter du tiers à cette relation duelle qui la stresse. Comme lorsqu'elle aborde Ernie et la possibilité de l'inviter. Désolée Ernie. Zach a la décence de jouer le jeu la plupart du temps. « Euh… ouais je suppose. Après, Ernie et sortir, tu le connais, c’est pas trop son délire. » "C'est vrai," répond-elle avec un sourire toujours présent lorsqu'il est question de son plus proche ami. « On pourrait l’inviter à passer à l’appart. Un déjeuner, ou un dîner. En fonction de vos horaires, enfin lui il est dans le privé, il choisit ses heures non ? » Vigoureusement, sa tête s'agite de bas en haut pour appuyer cette idée. Excellent. Mais bien sûr, la gaieté ne dure qu'un temps. Bien trop vite Zach redirige la conversation vers un terrain miné qu'Hannah aurait souhaité éviter. « Faudrait que tu passes à l’appart toi aussi, un de ces jours. Que je puisse te montrer mes nouveaux skills en… cuisine. » Le sous-entendu ne passe pas dans l'oreille d'une sourde, Hannah masque une grimace sous un sourire. Essaie de se demander la dernière fois qu'ils ont .... parce que sûrement c'est cela qu'il attend ? Essaie de comprendre pourquoi l'idée ne lui plait guère alors que c'est que ce sont supposés faire un couple, non ? Essaie ... Puis abandonne quand elle comprend que cela ne la mènera nulle part.  « C’est… enfin c’est difficile de passer du temps ensemble ces derniers temps. Ça me ferait plaisir de voir Ernie hein, mais ça me ferait plaisir aussi de plus te voir, tu vois ? » oui, elle voit. Oui, elle comprend. Non, elle ne peut pas lui refuser. Hannah calcule dans sa tête à une vitesse effrayante ses prochaines heures de travail à l'hôpital, il y a Susan qu'elle doit voir bientôt et puis ses recherches top-secrètes avec Ernie ... Rien qu'elle peut lui expliquer, pas la plus petite excuse. Hannah est fichue, coincée. "Tu as raison, je suis désolée Zach," commence-t-elle doucement en baissant la tête et en plongeant son regard sur la nappe. Tout plutôt que se confronter à la déception qui doit percer dans les yeux de son petit-ami. "Je t'ai un peu délaissé ces derniers temps. J'avais euh ... pas mal de choses en tête." Pathétique excuse qui ne reflète même pas une infime partie de la réalité. Une agression, Susan, l'évitement, les séances avec Ernie, Bash, Susan encore. Et le nombre de choses qu'Hannah ne peut lui confier semble infini. "Tu serais disponible dans euh... Elle sort son agenda, vérifie les dates. Dans deux semaines, en juillet ? On pourrait se faire un petit repas chez toi et tu me montreras tes nouveaux ...skills."

Petit à petit, Hannah réalise qu'en rompant la distance qui la séparait de Susan, en s'engageant dans un combat qui la dépasse ; elle ne fait que creuser un peu plus la distance entre Zach et elle. Mais le pire, c'est qu'elle ne ressent aucun regret. Et c'est de là que surgit la culpabilité intense qui la fait capituler. Proposer cette date à contrecoeur en relevant ses grands yeux noisettes vers lui et en lui offrant le plus doux des sourires.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyMer 31 Mar - 17:59
Hannah a l’air absolument partante pour une soirée avec Ernie, à voir comment elle acquiesce allègrement quand il tente de mettre grossièrement en place le plan. Vraiment, ça dépasse Zach, ce n’était même pas comme s’ils invitaient Ernie à être accompagné de sa femme (quelle énorme blague) mais il n’y avait aucun risque pour que leur ami ne se retrouve à porter la chandelle. C’était même pas la flamme d’une petite allumette qui brûlait entre Zach et Hannah niveau passion. C’était sans doute de sa faute, il avait merdé, la première fois, en se désintéressant d’elle mais maintenant ? Elle était revenue, c’était qu’elle lui avait pardonné n’est-ce pas ? Vivre dans cet entre-deux était à la fois une torture et un ancrage plutôt efficace, ça empêchait ses parents de trop s’inquiéter, et ça lui promettait d’avoir au moins une problématique qui lui paraissait normale dans ce monde sens dessus-dessous. Parce que s’inquiéter pour sa girlfriend, y avait rien de plus basique que ça.
Il essaye de rattraper le coup, se rend compte de sa lourdeur à l’instant même où il parle, se sent se crisper avant de finalement se révéler un peu plus, avouant son désir de la voir, d’au moins passer un peu plus de temps avec elle. En privé. Parler, peut-être ? Même s’il n’avait pas d’idée de ce qu’ils pourraient se dire. C’était comme si au-delà des informations les plus triviales, ils ne partageaient plus rien.
Il aurait pensé être plus satisfait de sentir Hannah capituler. « Tu as raison, je suis désolée Zach. » Ça ne sonnait pas tout à fait juste. Pas qu’elle n’ait pas l’air désolée, non, c’était plutôt la situation qui ne collait pas. Zach se retrouva à rougir, plus de honte que d’autres choses — ce n’était pas comme ça que les choses étaient censées se passer. « Non… non, mais ne sois pas désolée, c’est facile pour personne en ce moment. » Ce moment durait depuis plusieurs années. Et si Zach faisait partie de la frange de population qui ne souffrait clairement pas le plus, l’angoisse générale, l’ambiance dictatoriale prélevait son impôt sur sa santé et son équilibre. Qu’était-il en train de faire ? De forcer Hannah à le voir ?
Il n’avait pas vraiment envie de devenir le genre de méchant sorcier que le petit Zacharias qu’il avait été voulait pourfendre de grands coups d’épée. S’il avait tiré un trait sur ces enfantillages, il n’était pas encore prêt à prendre la place du méchant. Pas tout à fait. « Je t’ai un peu délaissé ces derniers temps. J’avais euh… pas mal de choses en tête. » Oui, il savait. Oui, il avait remarqué. Beaucoup de choses qu’elle ne partageait pas et qu’il tentait de s’imaginer, entrant tantôt dans une sorte de paranoïa (le trompait-elle ? était-elle en danger ?) qui s’immisçait dans son crâne pour y vivre tranquillement, une idée qu’il était difficile d’arracher, qui jaillissait quand il s’y attendait le moins. Hannah était-elle en danger ? Et si oui, pourquoi ne faisait-il rien ?
« Tu serais disponible dans euh… » Il croit halluciner quand elle sort un agenda pour vérifier ses horaires à l’intérieur. Il se retrouve là, comme un con, à prendre rendez-vous pour voir sa petite amie comme s’il allait chez l’ophtalmologue. Et comme pour l’ophtalmologue, les délais sont d’une dureté assez extrêmes. « … deux semaines ? » qu’il répète comme un idiot. En juillet, oui, il savait à peu près compter les mois pour le coup, mais ça ne l’aide pas à répondre. Il se retrouve juste à lâcher un : « Toujours libre pour te voir, » qui n’avait pas grande valeur vu comment il s’était montré absent, quelques années avant. « On pourrait se faire un petit repas chez toi et tu me montreras tes nouveaux… skills. » C’était fini, elle venait de le mettre KO et de lui rouler dessus avec une moissonneuse-batteuse. Il était franchement rouge et se cacha un moment la tête derrière sa main. Par rapport à Ernie il était dans la fourchette haute de l’aisance sociale, mais il pouvait rester franchement gênant de temps à autres. « Merlin, je peux pas croire que j’ai dit ça… » Il écarte un peu les doigts, devant ses yeux, pour regarder Hannah à travers ses phalanges. Il se sentait ridicule, mais finalement il trouvait que cette sensation était plus appréciable que la peur de ne pas la voir arriver, ou la peur de l’entendre dire qu’elle préférait ne plus le voir du tout. Il esquissa un sourire qui avait des airs d’excuses : « J’ai dû trop entendre de collègues beaufs au travail… désolé Hannie. » C’était beau de rejeter la faute sur les autres. Il ramène sa main sur la table pour la regarder totalement, avec encore son petit sourire. « Vraiment je voulais pas… faire le forceur. Juste te voir et te parler tu sais, enfin… tu dis que tu penses à beaucoup de choses, mais à moi tu ne dis rien. Je me dis que ça te ferait p’tet du bien ? » Il ne savait pas s’il voulait qu’elle se confie totalement à lui, peut-être qu’il avait peur de ce qu’elle pourrait lui dire. Mais il savait qu’il tenait à elle, suffisamment pour vouloir la garder en sécurité. Tous ces silences le tuait, l’angoissait. « Tu te rappelles les soirées à l’école ? Où on passait des heures dans la salle commune pour bosser mais surtout pour se raconter des trucs ? » Pour bosser aussi, quand même, ils étaient bûcheurs à Poufsouffle. Mais discuter et rêver d’un avenir clairement différent de celui qu’ils s’étaient pris dans la face.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyDim 23 Mai - 8:53
Hannah fait véritablement un effort en lui proposant cette date pour un rendez-vous galant ; en réalité,  elle pourrait s’en passer, il y a tant de personnes à aider qu’une simple soirée romantique lui apparaît comme la plus insultante des parenthèses envers ceux qui n’ont pas le temps, pas ce luxe. Le vrai problème est qu’elle doit faire un effort pour lui octroyer quelques heures de son temps. Depuis quand fait-on des efforts pour son couple ? A partir de quel moment on doit commencer à se questionner sur la sincérité de nos sentiments quand même une routine rondemment installée devient une séance de torture dont on essaie par tous les moyens de s’extraire.

Maintenant. C’est maintenant que tu dois t’en inquiéter. c’était avant même. Si tu te poses la question c’est que c’est déjà trop tard.

Toutefois, Hannah n’écoute pas cette voix intérieure, non pas par esprit de fierté mais par cette peur qui ne la quitte jamais longtemps, celle de finir tel un fantôme comme son père, oubliée comme sa mère, se détruisant à petit feu comme son frère. Non. Alors, elle arque un sourcil désapprobateur en l’entendant s’exclamer « … deux semaines ? » sur un ton qui ne cache rien de son désarroi, préférant de loin jouer à l’ignorante que reconnaître qu’il pourrait y avoir un soucis au fait de proposer un date à son propre petit-copain dans aussi longtemps. « Toujours libre pour te voir, » il se rattrape bien vite, acquiesçant et Hannah s’empresse d’inscrire le jour sur son agenda - pour ne pas oublier, pour ne pas reculer. Voilà, dans deux semaines jour pour jour, elle ira chez lui et il lui fera à manger, et ils parleront de tout et de rien (surtout de rien) et ensuite eh euh eh bien ils feront ce que les couples font, ou pas. Ou si. Ou,... breathe Hannah. Et surtout ne réfléchis pas à pourquoi ça t’inquiète autant de passer une soirée en compagnie de ton copain.

Zach finit par se cacher le visage dans les mains, et ça a le mérite de la sortir de cette spirale infernale dans laquelle elle a sauté à pieds joints. Pour la première fois depuis longtemps, Hannah aperçoit dans ce jeune homme un souvenir de celui qu’elle aimait, « Merlin, je peux pas croire que j’ai dit ça… » et elle pourrait presque se convaincre que c’est suffisant, de vivre dans un souvenir nostalgique, de s’appuyer sur des relents du passé sans écouter le murmure de son coeur. Qu’elle n’a pas besoin du fracas des vagues sur la digue et pourrait se contenter pour le reste de ses jours du calme plat de la mer, très calme, trop calme. « Vraiment je voulais pas… faire le forceur. Juste te voir et te parler tu sais, enfin… tu dis que tu penses à beaucoup de choses, mais à moi tu ne dis rien. Je me dis que ça te ferait p’tet du bien ? » Non Zach, pas à toi. Mais bien sûr, Hannah ne le dit pas. Parce que cela reviendrait à lui avouer tout ce qu’elle entreprend quand il n’est pas là, à trahir la résistance pour quelqu’un qui ne comprendrait pas. Cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, comment une histoire peut-elle durer entre deux personnes qui ont grandi pour devenir deux adultes si diamétralement opposés quand il est question de leurs opinions et de leur engagement ? Il est tellement plus aisé de fermer les deux yeux que d’affronter la vérité en face. Hannah en connaît un rayon sur la question. « Tu te rappelles les soirées à l’école ? Où on passait des heures dans la salle commune pour bosser mais surtout pour se raconter des trucs ? » Et il suffit que son copain lui tende une perche, une porte de sortie à ses pensées dangereuses pour que la brune s’en saisisse au vol. “Oui ! C’est vrai que c’était bien. Tout était plus simple à l’Ecole. Parfois, j’aimerais retourner à cette époque. Ou notre plus grande inquiétude c’était les BUSES et les points à remporter pour nos maisons et ce genre de choses. Tu te souviens des histoires qu’on inventait ?” Aussi simplement que cela, la sorcière s’enfonce dans cette nostalgie, s’en fait un cocon de déni, en boit une tasse entière.

Et le sourire qu’elle lui envoie, aussi sucré qu’une tablette de chocolat, n’est que le reflet déformé d’un mirage, d’un autrefois qui n’existe plus mais dont ils se forcent à entretenir l’illusion. Tout plutôt que la vérité crue.
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MessageSujet: Re: Sur le fil (Xanax #1)   Sur le fil (Xanax #1) EmptyMar 31 Aoû - 16:48
Il y avait de la douceur, à se remémorer un passé révolu. De la douceur mais un arrière-goût terrible d’amertume. Zacharias n’avait jamais imaginé ça. Il ne s’était jamais dit, quand il avait quinze ans, qu’une dizaine d’année plus tard ils seraient tous dans ce genre de situation : face à face, mais sans pouvoir se parler. Hannah et Zach, il y a dix ans, ce n’était pas ça du tout, et peut-être qu’ils étaient un peu amoureux, mais ils étaient surtout très amis, proches, à se dire beaucoup de choses (beaucoup de bêtises, mais aussi beaucoup de mots importants). Il songea, au-delà d’Hannah, à leur groupe, à leur promotion de Poufsouffle. L’amertume était décidément bien plus qu’un arrière-goût et était près de prendre toute sa gorge et sa bouche quand Hannah vint à sa rescousse et ne le laissa pas couler avec sa nostalgie pour venir réveiller également ces bons souvenirs, ces bons moments.
« Oui ! C’est vrai que c’était bien. Tout était plus simple à l’École. » Il baisse un peu ses doigts pour faire réapparaître son visage, souriant d’un air un peu penaud à sa petite-amie. Elle avait toujours été comme ça, une belle lumière qui cherchait toujours le moyen d’éclairer ce qu’il y avait autour d’elle. Zacharias avait abusé de ça, avait épuisé la jolie flamme d’Hannah sans même en profiter, sans même s’en inquiéter avant que ce ne soit trop tard. Mais elle était encore là, à partager cette nostalgie.
Peut-être cela pouvait-il suffire ?
« Où notre plus grande inquiétude c’était les BUSES et les points à remporter pour nos maisons et ce genre de choses. » Il a un rire un peu bas en se rappelant avec acuité de la coupe des quatre maisons qui donnait toujours lieu à beaucoup de drames au cours de l’année. « Tu te souviens des histoires qu’on inventait ?Ah ça… Et nos discussions avec les tableaux, et les fantômes. Tu te souviens du tableau du poète du troisième étage ? Il était bien gentil lui. Pas comme l’autre là… » Il s’aidait des mots d’Hannah, de sa voix et de son enthousiasme à se plonger, tout comme lui, dans un passé plus clément, pour remonter avec plus d’aisance toutes ces mémoires teintées de la belle couleur de la joie. Les cours, les profs, les copains. Les sorties au Quidditch ou à Pré-au-Lard. « Te voir faire la préfète avec Ernie, ça aussi c’était bien, » s’amuse-t-il un peu, en servant de l’eau pour en boire un verre.
Combien de temps pouvaient-ils jouer à ça ? Zacharias avait l’impression qu’il venait de trouver son passe-temps favori. Il voulait tout se rappeler, tout redire jusqu’à s’y enfoncer, et y revivre encore et encore. Comme Hannah il aimerait y retourner, profiter pleinement d’un temps plus innocent. Il pourrait en parler des heures, et s’y oublier totalement, jusqu’à ce que quelque chose ne vienne lui rappeler le dur présent et les deuils accumulés et…
« Olala, cette nuit de pleine lune, juste avant les vacances où on était resté dans la salle commune avec des plus grands qui racontaient des histoires, et y avait Cédric qui… »
Cédric. Il s’entendit dire le prénom en retard. Trop pris dans les souvenirs pour se rappeler de ce que ce prénom portait avec lui. Le début de la fin, le corps d’un camarade rapporté sous leurs yeux, et le chagrin. La peine si forte, amplifiée par celle des autres. La peine d’Hannah.
« Oh Hannah… » il souffle, le ton plus bas de s’être fait piégé par lui-même. « J’aimerai pouvoir faire plus que ce que je fais maintenant pour toi. » La prendre dans ses bras, et la consoler réellement, comme il avait pu le faire à l’époque. Maintenant, il n’avait pas l’impression que cela fonctionnerait.
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