when we all grow old (andrew kirke)

when we all grow old ( janvier 2007 )

Cela faisait maintenant deux bonnes semaines que l’irlandais redécouvrait, non sans joie, les plaisirs de la liberté. Liberté entre gros guillemets, étant donné qu’il restait un fugitif aux yeux de l’état. Cependant, pour la première fois depuis quatre mois, Seamus avait de nouveau le droit de respirer de l’oxygène sans avoir quelqu’un de collé à ses baskets. Certes, à la fin, il s’était lié d’amitié avec Fleur, sa surveillante de quarantaine, mais pouvoir se promener sans elle avait du bon. Maintenant qu’il était officiellement redevenu un membre de l’ordre, l’irlandais devait non seulement faire ses preuves, mais aussi renouer contact avec ceux qu’il avait laissé derrière lui lors de son départ pour la France. Pour être honnête, ses anciens proches de l’ordre l’effrayaient un peu. Il avait peu de leur jugement, de leur colère, mais surtout de leur déception. Une peur qui l’empêchait de faire le premier pas, et qui l’obligeait à rester en retrait, le temps de choisir les bons mots. Bien sûr, les retrouvailles qui l’angoissaient le plus étaient celles avec Dean, un sujet houleux qu’il préférait garder de côté pour le moment.

Pour son nouveau départ, Seamus avait décidé d’avancer, étape par étape. Ainsi, en premier lieu, et de manière évidente, il s’était rendu auprès de sa famille pour les prendre dans ses bras. Certes, sortir dehors et visiter ses proches représentait un risque, mais le jeu en valait clairement la chandelle. Sans trop s’attardé, il avait fini par regagner son nouveau chez-lui ; Little Italy. Une planque située entre Bedford et Cambridge, où il ne connaissait que très peu de monde, ce qui lui convenait largement. Son retour il le voulait discret et progessif, inutile de débarquer en trombe n’importe où. Une fois sa famille et ses terres retrouvées, il lui semblait logique de poursuivre dans la même lancée, avec son ami d’enfance qu’il n’avait pas vu depuis la mort de son père. Beaucoup d'années étaient passées et pour dire vrai, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il avait bien pu devenir. Plein d’espoir, il était passé devant son ancienne maison, avant de comprendre que plus personne n’y habitait. Ce fut finalement sa mère qui lui indiqua que Michael Kirke était décédé et que Andrew ne vivait plus du tout dans le coin. Une information surprenante, qui lui rappela, une nouvelle fois, à quel point il avait raté beaucoup de choses ces dernières années.

La seule information fiable qu’il possédait sur Andrew, c’était que ce dernier arpentait souvent le chemin de traverse en rentrant du travail. Dès lors, entouré d’une épaisse écharpe et d’un bonnet sombre, afin de rester incognito, il erra au petit bonheur la chance entre les échoppes magiques. Les jours passèrent, et ce fut seulement au bout du cinquième essai qu’il identifia la silhouette de son confrère irlandais. Discrètement, il s’approcha de son ami, jusqu’à venir lui attraper le bras pour tourner dans la ruelle adjacente. « Hey ! Toujours aussi beau ! T’est bien un irlandais toi. » Voir un visage familier lui faisait du bien. Même si cela faisait une éternité qu’il n’avait pas vu le brun, il était heureux de pouvoir le retrouver. « Désolé de ne pas être passé te voir avant, j’ai été un peu… débordé par les évenements. » Seamus n’avait pas vraiment envie de rentrer dans les détails désagréables, du moins pas maintenant. « J’ai appris la nouvelle pour Michael… C’était un gars bien, ça fait chier. » Élevé par son oncle, Andrew avait sûrement vécu la même peine que lui après la mort de son père. Une douleur qu’il connaissait suffisament pour savoir que son compère ne souhaiterait pas s’y attarder. « Bref quoi de beau ? » Seamus parlait vite, sûrement pour évacuer la pression, qui ne cessait de grandir face au visage fermé de l’ancien gryffondor.

(@andrew kirke)