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La culpabilité est un des pires sentiments à ressentir ; il vous empêche de voir clair, de vous remettre, d’être triste, de passer à autre chose. Il pourrit au fond de vous, et quand vous pensez enfin avoir réussi à modifier le cours de vos pensées, il revient pour vous rappeler qu’il est toujours là et que vos paroles et viles promesses ne valent pas grand-chose. Le passé déteste sa condition ; souhaitant resté actuel aussi longtemps que possible. Pourtant il ne peut pas éternellement empêcher d’avancer. Raven savait bien qu’il était trop tôt pour demander à sally de ne plus dire d’horreurs, de ne plus avoir les pensées noires et pleines de morbidités. Le but de la thérapie était donc purement anecdotique au fond : il servait seulement à éloigner les deux loups quelques temps pour ne pas qu’ils se fassent plus de mal. La sorcière était-elle aussi égoïste ? avait-elle prétexté de l’aide pour ne pas voir son trio éclater ? non c’était plus profond que ça. Ils ne pouvaient simplement pas se déchirer ainsi ; malheureusement cette maigre consolation ne valait pas grand-chose au regard de la peine qui l’entourait.

La tristesse étouffait raven. Elle ne cessait de souffler comme pour reprendre ses esprits ; s’accrochant aux ruines qui l’entouraient. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Néanmoins elle n’avait pas d’autre choix que d’encaisser la souffrance en faisant comme si elle ne la ressentait pas. Elle tira sur sa cigarette et parvint enfin à répondre. c’est votre condition qui est injuste. Vivre pour agrandir la meute, survivre dans ce monde si hostile envers vous. C’est ça que vous ne méritez pas. c’est de devoir se cacher, faire des choix difficiles pour rester en vie quelques jours de plus, et le délai écoulé, ce sera le même scénario.
Raven se leva, titubant légèrement sous la violence du vent et attrapa un vase déjà amoché. Elle le serra contre elle. arrête sally. cracha la jeune fille qui abandonna l’objet pour explorer une partie encore épargnée de la maison. tu as tout à fait le droit de lui en vouloir. C’est quoi cette manie de réprimer toujours les mauvais sentiments, ceux qui t’incommodent, comme si … comme si t’avais pas le droit de les ressentir ? elle jeta un regard en coin à la louve, faussement énervée, ce petit air de bienveillance lui titillant toujours la pupille. t’as envie d’exploser ou quoi ? ; t’aurais préféré qule gamin survive et qu’il se fasse buter par un connard d’extrémiste ?

La blonde écrasa son mégot non loin de son genoux et s’affaissa sous des décombres qui semblaient avoir protégé un espèce de coffre en bois ; coffre de la divine providence. Raven prit sa baguette et lança un sort de lévitation pour désencombrer le bordel avant de finalement ne faire qu’une bouchée de la caisse, dont elle ôta le couvercle en acier.
Un sourire illumina son visage poussiéreux et elle sortit de la boîte une, puis deux bouteilles de vin. Elle les inspecta, les remit dans la caisse et porta le tout près de sally. eh ben. On peut dire qu’on a choisi la bonne maison. un sort pour déboucher une première de rouge et raven en engloutit cinq bonnes gorgées avant de tendre le cadeau vers sa comparse. on ne noie jamais mieux le chagrin que dans l’alcool (et c’était là son pire conseil) ; puis ça te réchauffera.