« Tu fais n’importe quoi Makayla ! Tu ne m’écoutes jamais. » Blablabla. Encore et toujours des remontrances, jamais aucune confiance et ça, Makayla, enfin Envy, ne le supportait plus vraiment. Mais malgré elle, elle ne pouvait pas réellement en vouloir à Lilith de douter de ses actes et des conséquences qu’il pourrait y avoir. Mais elle ressentait aussi ce besoin de liberté, de faire ce qu’elle désirait, quand elle le voulait. « Écoute Lilith, on en a déjà parlé. Je fais attention à ce que je fais. Je transplane immédiatement quand j’ai fini le travail pour revenir ici me changer. » Elle faisait toujours très attention, il n’y avait aucun risque qu’elle mette leur travaux en danger, elle le savait très bien et elle était certaine que Lilith aussi avait conscience de ça. Elle avait juste décidé qu’elle n’était pas assez agaçante ces derniers temps pour remettre toujours le même sujet sur le tapis. « Moi tout ce que je dis, c’est que tu vas te faire prendre. » Elle avait l’air tellement sûre d’elle que ça pourrait presque faire douter Envy de ce qu’elle fait. Raison pour laquelle elle était en train de faire les cent pas dans son bureau, qu’elle réfléchissait aussi à toute allure en essayant tant bien que mal de se remémorer les dernières heures, histoire d’être certaine qu’elle n’avait bel et bien pas fait d’erreurs. Non bien sûr que non, elle n’en faisait jamais, elle avait sa routine, elle faisait la même chose chaque jour afin d’être certaine de ne pas se planter en beauté. « Non… non… tout est bon. Je suis sûre de moi. » Elle parlait plus pour se rassurer elle-même qu’à l’égard de Lilith. Si elle pouvait s’en aller, ça serait même une bonne chose mais elle semblait bien décidée à rester assise sur le bureau, les jambes ballantes, avec ce sourire qu’Envy aimerait lui faire ravaler à tout prix. Sûre d’elle, c’était tout ce qui comptait et maintenant, elle devait passer à autre chose et se changer pour passer pour une femme des plus normales. Elle l’était contrairement à ce que certains pouvaient penser d’elle, elle était juste différente. Se présentant devant le miroir qui se dressait dans un coin du bureau, elle eut un mouvement d’arrêt en voyant dans l’état dans lequel elle se trouvait encore. Voilà que maintenant, elle pouvait comprendre les doutes qu’avait pu avoir Lilith. Elle était couverte de sang. Son col, ses lèvres, ses mains. Elle le savait pour ces dernières, elle n’imaginait pourtant pas que c’était à ce point. « Putain, c’est pas vrai… » Elle n’avait jamais si peu fait attention, elle n’avait même pas souvenir que les choses aient pu dégénérer à ce point. « Je suis désolée, tu avais peut-être raison en fait. » Des excuses qu’elle pensait, c’était certains pourtant, elle doutait malgré tout des intentions de son amie, elle se demandait ce qu’elle pouvait bien savoir de plus qu’elle pour la mettre autant en garde. Alors qu’elle allait pour se changer, un bruit se fit entendre dans le couloir et elle sursautait. Elle ne vivait pas seule ici, c’était monnaie courante les bruits dans les couloirs, dans les chambres mais ce n’était pas vraiment le bon moment. « Il y a quelqu’un ? » Elle demandait alors que son regard se tournait un instant vers Lilith, pour vérifier que ce son ne provenait pas d’elle. Laquelle, pour toute réponse, ne fit que hausser les épaules en guise de je t’avais prévenu. Elle l’avait fait, c’était vrai. « Et c’est ainsi que les ennuis commencent. »

Ne pas paniquer, c’était ce qu’elle se répétait en boucle dans son esprit mais c’était bien plus simple à penser qu’à réellement mettre en application. Elle avait beau savoir ne pas vivre seule dans cet endroit, elle avait trop tendance à laisser l’information de côté, se pensant sans doutes intouchable, invincible peut-être aussi. Et là, voilà que d’une certaine manière, elle était prise au piège. Quelqu’un approchait, elle n’était clairement pas en état de voir cette personne et pourtant, elle n’avait même pas le réflexe de se saisir de sa baguette pour utiliser la magie et faire disparaître ces traces de sang. « Alors qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Ta gueule. Ta gueule Lilith. C’était bien ce qu’elle avait envie de lui dire à son amie, qu’elle se taise pour la laisser en pleine possession de ses moyens afin de réfléchir. « Je… non. Je viens de rentrer, j’allais me changer pour repartir. » Lilith lâchait un rire aux explications un peu bancales de Makayla. C’était pourtant la vérité, elle comptait bien repartir après un passage dans la salle de bain. C’était juste pas suffisant, juste trop peu pour convaincre quelqu’un. Dans sa politesse, il ouvrait malgré tout la porte, elle avait bien entendu qu’il allait se faire du café, elle supposait qu’il était sur le point de lui en proposer avant de se stopper net, que ça soit dans ses gestes ou dans ses paroles. Elle comprenait, elle ne pouvait pas lui en vouloir en réalité. Elle faisait pitié à voir dans l’état dans lequel elle se trouvait et il avait toutes les raisons du monde de la prendre pour une dingue ou simplement s’interroger sur son état. Makayla quant à elle, elle tentait du mieux possible de sourire, comme si c’était une situation des plus normales et que tout allait bien se passer. Elle le regardait, le fixait en attendant une quelconque réaction de sa part mais ça ne semblait pas être gagné. « Je… je peux tout expliquer tu sais. » Une nouvelle fois, Lilith riait. Elle était impatiente d’entendre ce que Makayla pouvait avoir à dire pour justifier son état et ses actes si elle venait à parler de ceux-ci bien évidemment. « J’ai presque hâte de t’entendre de mettre dans la merde encore plus que tu ne l’es déjà. C’est tellement jouissif. » L’amie qui en cet instant n’en était pas une, ne faisait que l’enfoncer un peu plus. Elle aurait aimé qu’elle disparaisse, au moins le temps de recouvrer ses esprits et de trouver des paroles logiques à prononcer. « Je veux bien un peu de café. Tu pourrais faire ça le temps que… que tu vois quoi. » Elle désignait sa tenue et l’état dans lequel elle se trouvait pour qu’il comprenne de quoi elle parlait. Il pouvait aller préparer un peu de café le temps qu’elle se rende présentable. C’était aussi et surtout l’excuse idéal pour gagner un peu de temps et trouver ce qu’elle pourrait bien lui raconter de crédible pour justifier l’état dans lequel il l’avait trouvé.

Elle avait toujours une bonne explication à donner quant à ses activités. La question qui demeurait, était de savoir si elle avait envie ou non de la donner. Il y avait toujours une échappatoire, elle le savait et si elle lui disait ne pas vouloir parler, il accepterait très probablement que ça ne concerne qu’elle. Mais il y avait cette espèce de fardeau qui stagnait en elle. Un fardeau et une épée de Damoclès également. Quoiqu’elle fasse, elle savait qu’elle se mettait en danger. Volontairement ou non, on ne pouvait pas dire que le cannibalisme, autant appeler un fléreur, un fléreur, soit la chose la plus saine au monde. Elle faisait face à Ephraim et dans un autre coin de la pièce, il y avait toujours Lilith qui se délectait de cette situation et surtout de la position délicate dans laquelle se trouvait Makayla. A croire qu’elle avait attendu se moment toute sa vie la peste, qu’elle avait espérer que Makayla commette une erreur qui la confronterait à la vérité et au regard des autres. Mais elle n’avait pas peur, elle vivait ça comme une sorte de soulagement, comme quelque chose de nouveau, un tournent d’une certaine manière. Et si Ephraim était celui à qui elle devait se confier, alors elle le ferait. Elle attendait qu’il soit partit leur préparer du café pour lancer un rapide sortilège de nettoyage sur sa personne, histoire de paraître un peu plus présentable et rapidement, elle avait le regard, le corps tout entier même qui se tournait vers la peste ambulante qui lui servait, même après tant d’années et d’erreurs, d’amie. « Stop ! Tu m’entends ? Tu dois arrêter ce petit jeu et me laisser faire ! Tu sais très bien que je ne peux pas t’écouter, l’écouter et m’écouter à la fois ! Je vais finir par perdre la tête Lilith. » Mais est-ce que ça n’était pas déjà un peu le cas finalement ? Est-ce qu’elle n’avait pas déjà complètement perdu la tête sans même réellement s’en rendre compte ? « Tu es bien trop amusante quand tu essayes de te mettre en colère. » Elle était toujours assise sur le bureau, les jambes croisées, comme si le lieu lui appartenait, qu’elle en était la maîtresse voire la reine. « Tu sais Makayla, si tu m’écoutais un peu plus souvent, si tu tuais vraiment toutes les personnes qui cherchent à te comprendre ou à se mettre en travers de ta route, on en serait pas là aujourd’hui. » On y était, avec Lilith, il fallait toujours que ça se termine dans un bain de sang. « Je ne suis pas comme toi ! » Elle essayait de s’en convaincre en tout cas et faisant demi-tour, elle était prête à laisser son amie seule dans ce bureau pour rejoindre la cuisine. Amie qui visiblement n’était pas de cet avis. Elle vint se coller dans le dos de Makayla, une main sur la porte pour la maintenir fermée. Cette proximité permettait à Makayla de sentir le souffle de Lilith contre elle, un geste de cette dernière lui permit de voir ce qu’elle avait dans les mains, le coupe-papier précédemment posé sur le bureau. « Tu sais où frapper, ce serait si facile... » Non, non et non ! Elle ne pouvait pas prendre le contrôle. Alors fermant les yeux, elle se concentrait pour la chasser et fuir le bureau, rejoindre la cuisine tout en paraissant normale, autant que faire se peut. A commencer par sa respiration qu’elle tentait au mieux de calmer. Devant elle, il y avait Ephraim qui prenait place, qui s’installait comme s’ils allaient tous deux participer à une séance de confidences où le but serait de dire ce qu’on a sur le coeur, sans mensonges ni détour. Très peu pour elle et pourtant, elle prenait place devant la tasse de café qu’il lui avait servi avant qu’elle n’arrive. « Je suis désolée pour ce que tu as vu tout à l’heure. Je n’étais franchement pas sous mon meilleur jour. » Elle laissait échapper un soupir en repensant à tout ça, se demandant ce qu’il avait imaginé en premier lieu, sans doute qu’elle avait elle-même égorgé quelqu’un, probablement à main nue pour être dans un tel état. « Avec le métier que je fais, c’est pas… toujours évident. » Mensonge, évidemment. Mais est-ce qu’elle était prête à admettre qu’il y avait Lilith qui la poussait constamment à commettre toutes ces atrocités ? Certainement pas. Alors au lieu de ça, la belle histoire qu’il attendait, elle serait toute autre. « Ce sont mes recherches. C’est plus compliqué que je ne l’aurais imaginé au départ. » Elle inspirait profondément et prit une gorgée de son café. « Travailler chez les moldus, c’est la solution pour tout, je le sais. Ils ne posent pas de questions quand des organes disparaissent ou même un corps. J’ai qu’à inventer un mensonge, ou lancer un petit sort. Mais… jusque là, rien ne fonctionne dans ce que je fais. » Elle tournait autour du pot parce qu’elle avait honte d’admettre ce qu’elle faisait réellement dans les sous-sol de cet hôpital. Elle avait honte oui, parce qu’elle ne voulait pas qu’on la regarde différemment, qu’on la prenne pour plus étrange que ça n’était déjà le cas.

tw: discussion de cannibalisme, mention de drogues, abléisme
Il y avait un point positif à tout cela, elle avait réussir à faire taire Lilith qui jusque là ne cessait d’occuper son esprit. Mais  pour combien de temps qu’elle se répétait désormais. Combien de temps elle allait réussir à faire taire ce démon qui sommeillait en elle ? Ce n’était pas dit, elle préférait ne pas se faire de faux espoirs car comme à chaque fois, elle finirait par ressurgir, quand Makayla ne s’y attendrait le moins. Elle jugeait bon s’excuser en tout cas pour la tenue dans laquelle il l’avait trouvée un peu plus tôt. Elle n’avait malheureusement pas de justifications suffisamment plausibles pour l’expliquer, il allait falloir qu’elle se débrouille, pire qu’elle se confesse comme jamais elle n’avait réussi à le faire. ce qu’il fallait, c’était qu’elle rassemble du mieux possible ses pensées mais ça, c’était quelque chose qu’elle avait du mal à gérer. Il y avait trop de choses dans son esprit, trop de pensées qui s’entremêlaient sans grand sens. C'était pourtant pas faute d’essayer de faire au mieux, ce n’était jamais vraiment convaincant il fallait se rendre à l’évidence. Sa mission qu’elle s’était donné, les moldus, l’alchimie. Tout y passait sans qu’elle n’y mette vraiment d’ordre. Elle prononçait ses paroles comme elles lui venaient, elle y trouverait du sens peut-être plus tard. Mais il n’y avait qu’une chose qui fit tiquer Ephraïm, c’était les organes. Il lui était déjà arrivé d’en ramener au sein du BITE. Ils étaient des alchimistes après tout, ça pouvait toujours servir à l’un comme à l’autre et jusque-là, elle estimait s'être plutôt bien débrouillée pour qu’on ne la soupçonne de rien d’autre qu’un quelconque trafic d’organes, peut-être, ce n’était même pas certain. Ce qui la surprit encore plus, ce fut cette question, savoir si elle les mangeait. Si elle voulait paraître calme et innocente, le sursaut qui la secouait légèrement la rendait coupable de tous les crimes dont elle pourrait être accusée désormais. Elle haussait les épaules, comme si c’était rien, un simple détail parmi tant d’autres choses qu’il ne savait pas. « Peut-être bien. » Ni oui, ni non. C’était plus facile pour elle de jouer cette carte pour le moment car si ça continuait, ils auraient un autre problème tous les deux. Un problème appelé Lilith qui ne tarderait pas à se montrer parce qu’elle en aurait assez que les choses ne se passent pas comme elle le voudrait. « Non, c’est pas ça. C’est plus… compliqué. » A vrai dire, c’était toujours compliqué mais avec elle sans doute encore plus. Ce qu’elle savait en revanche, c’était que personne ne devait savoir, elle avait trop peur de ce qu’on en dirait si l’information était rendue publique, trop peur de ce qu’elle pourrait devenir dans le monde l’alchimie qui lui tenait tant à cœur. Mais dans le regard d'Ephraïm, elle voyait cette petite lueur qui lui intimait qu’elle pouvait lui faire confiance, qu’elle ne risquait rien à lui parler et à lui dévoiler ses plans les plus sombres. Elle tairait juste l’existence de Lilith, il avait assez à dire sans cela. « Je… j’ai confiance. Je crois. » Y’avait jamais eu de trahison aussi loin qu’elle se souvenait. Un peu tous dans le même bain finalement, incompris dans cette société qui se pensait trop bien pour eux. « J’essaye de comprendre la magie. Savoir pourquoi certains en sont dotés et d’autres pas du tout. » Ici, aucun d’eux n’avait le même objectif alors elle ne craignait rien à lui révéler les siens, elle n’avait pas peur qu’il vole l’idée. « Moldus, sorciers… je n’ai juste jamais encore pu… goûter de créatures. » Elle n’était peut-être pas fière de ce qu’elle faisait mais désormais, ça faisait partie de son quotidien, c’était devenu une habitude, quelque chose de commun. Moldus et sorciers, comme elle disait, elle avait déjà pu goûter, se faire une idée sans pour autant avoir trouvé quelque chose qui pourrait l’aider à avancer. Mais les créatures, ô douces créatures, elle espérait y avoir le droit dans peu de temps.

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La honte, ce n’était pas quelque chose qu’elle connaissait. Non, elle n’avait pas honte de ce qu’elle faisait bien que d’autres à sa place auraient sans doute vécu les choses bien différemment. Elle, elle gardait un regard neutre, un air sans doute trop décontracté et pourtant, ça ne l’empêchait pas de faire face à Ephraïm. Elle avait peut-être gardé ses secrets pour elle pendant bien trop longtemps et aujourd’hui, il était simplement temps de lâcher prise, de lui faire savoir ce qu’il avait envie d’entendre. C’était pour le meilleur après tout et elle n’avait pas de doute qu’il saurait accueillir ça de la meilleure des manières, peut-être même qu’il pourrait l’aider. Certes, elle n’en attendait pas tant, elle savait très bien se débrouiller après tout et elle l’avait prouvé à plusieurs reprises. En revanche, ce dont elle ne parlait pas, c’était son implication dans les divers vol qu’il y avait eu ces derniers temps. Il n’avait pas non plus besoin de savoir que des dettes elle en avait un peu trop pour ne pas risquer sa vie à chaque fois qu’elle mettait un pied dehors. C’était le jeu, c’était tout ou rien maintenant et un jour, elle savait qu’elle aurait bien plus de problèmes qu’elle n’en avait déjà et pourtant, c’était bien loin de l’inquiéter plus que nécessaire. Alors oui, la situation était compliquée, sa vie toute entière l’était en réalité et elle ne le cachait pas. Malgré tout, elle voulait avoir confiance, elle voulait qu’il sache, pour ne plus avoir à porter tout cela toute seule, pour ne plus avoir besoin de se cacher les trois quarts du temps. Ses travaux représentaient pour elle et elle était convaincue de pouvoir trouver quelque chose qui pourrait très probablement révolutionner le monde. C’était beau à imaginer, c’était peut-être un peu trop d’une certaine manière mais si elle n’y croyait pas, elle n’y arriverait jamais et tout ce qu’elle avait fait jusque là n’aurait servi à rien du tout. Elle en vient à parler créatures et si elle a une pointe d’hésitation au début, elle ne regrette pas la réaction d’Ephraïm. Il n’a personne à lui conseiller. C’était pas vraiment la réaction qu’elle espérait et le regard qu’elle lui porte le laisse entendre. Mais bien vite, la surprise est remplacée par un rire quand il évoque Rayane. Lui, c’était certain que jamais elle n’y toucherait. « Si ça peut te rassurer, d’une part, je n’ai pas envie de me mettre Greed à dos, j’ai assez à faire à l’extérieur du BITE pour ne pas en rajouter ici. D’autre part… Rayane, sérieusement ? » Elle ne plaisantait pas et pourtant, elle gardait un sourire sur ses lèvres quand elle l’interrogeait. Question qui n’attendait pas réellement de réponses finalement. « J’ai pas franchement envie de m’encombrer à bouffer du vampire. Encore moins un aussi débile, j’aurais peur que sa connerie ne me contamine simplement si je venait à l’effleurer au détour d’un couloir. » Il y avait certes beaucoup d'exagérations dans ses propos mais quand on connaissait Rayane, on pouvait se demander s’il n’y avait pas une part de vérité dans ce qu’elle avançait. Sa connerie n’avait aucune limite, c’était déroutant parfois. Poussant un long soupir, elle profitant du silence ambiant pour prendre une nouvelle gorgée de son café. Ephraïm semblait perdu dans ses pensées, elle choisit de faire de même. Elle se demandait ce qui pouvait le pousser dans une telle réflexion, mais aussi ce qu’elle allait devenir, maintenant qu’il savait. Est-ce qu’il allait en parler aux autres ou bien est-ce que ça resterait entre eux ? Elle ne savait pas trop mais aurait probablement le temps de s’en inquiéter un peu plus tard. Face à elle, Ephraïm avait le regard comme vide, elle n’était pas certaine qu’il aille si bien que ça et elle était là, à parler d’elle. « T’es sûr que ça va ? » Comme seule réponse, elle obtint une nouvelle question de sa part. Comment c’était. Oui comme c’était Makayla que de mordre dans un cœur humain sans aucun regret ? Comment c’était que de le désirer ledit cœur, comme si c’était un simple repas des plus banals. « Différent de quoi ? » Elle ne savait pas avec quoi elle devait faire la comparaison, elle ne pouvait qu’essayer de deviner. « Ça dépend de la rigidité cadavérique, depuis combien de temps le mort est… et bien mort. Quelques heures et ça sera encore saignant et chaud. Plus de temps et ça sera moins agréable, moins plaisant parce que plus.. sec. » Cette conversation sortait des normes, venait presque d’une autre galaxie pour une personne qui serait extérieure et ne comprendrait pas de quoi il était réellement question ici. Mais Makayla lui disait ce qu’elle avait sur le cœur. « Ce que je préfère, c’est le cœur. Mais ils ne m’ont encore jamais livrés leur secret. » C’était avec cet organe principalement qu’elle espérait résoudre son problème et découvrir les mystères de la magie mais jusque-là, tout n’était qu’échec.