NEW ORDER

---

nom prénom(s)  » Loxias. En effaçant la poussière habillant élégamment le sceau familial, on discerne encore un Toraf Cyn Plygaf (I'll break before I bend) écrit en lettres autrefois dorées, à présent rongées par la rouille et la crasse, salies par les trahisons et les désillusions. Orgueilleux ancêtres se rêvaient certainement sans compromis, puissants parmi les puissants, auréolés de gloire. Ils avaient raison sur un point : tout est cassé aujourd'hui, et quand Madlen a essayé de recoller les morceaux éparpillés, personne n'a apprécié. Ingrats.

surnom(s)  » Comme on crache la fierté familiale, on s'y enchaîne jusque dans la plus profonde identité, et c'est d'un Loxias qu'on se présente souvent, sans plus de cérémonie (pas comme si on s'en embarrassait pour quoique ce soit, cela dit). Madlen ne devient distincte que dans les prunelles de ceux qui l'observent, ne prend forme que dans la bouche d'autrui. Maddie comme des ongles crissant sur un tableau, l'intonation stridente de l'aînée résonnant encore à ses oreilles, des années après que la sœur parfaite ait perdu la voix. Dans ses cauchemars c'est le surnom affectueux qu'elle entend, les bras frêles qui l'étreignent. Mais Maddie s'est de toute façon toujours préférée Mad, et peut-être que si l'autre l'avait écoutée, elles n'en seraient pas là.

date de naissance » On l'appelait en riant la môme de trop, jusqu'à ce qu'on ne l'appelle plus du tout. Troisième et dernière progéniture d'une fratrie soudée (non), l'enfant terrible l'a tellement été qu'elle a réussi à séparer ses parents. Il paraît. À Noël, on contait l'histoire de sa naissance. Il faisait chaud, commençaient-ils à chaque fois, parce que c'était en plein milieu du mois d'août bien sûr qu'il faisait chaud ; il faisait chaud, donc, et -- on empilait les reproches derrière des sourires coupants, on se passait le sel sans être trop sûr d'échapper à l'empoisonnement. Vingt-huit ans plus tard, vilain petit canard a finalement embrassé la destinée qu'on lui avait refilée et, pour faire bonne mesure, s'y est consacrée avec zèle. Who's laughing now ?

origines & nationalité  » Au fin fond du Pays de Galles, le Manoir familial laissé à l'abandon ; dans les récits d'un grand-père au menton fier, des bals et des festins à en faire pâlir la Royauté moldue. En fermant les yeux, Madlen s'imagine encore les plafonds haut et les dorures, les rires et les danses. Marbre pourtant éclaboussé de sang durant des querelles aussi futiles qu'intestines, d'une mère qui choisit d'arracher la Baguette de Sureau à son fils et y laissa la vie, aux frères se battant pour la place d'Héritier, en passant par des artefacts si soigneusement planqués qu'on ne les a jamais retrouvés. Jusqu'à en perdre le Manoir et tous les secrets qu'il renfermait : on dit que l'un d'entre eux l'a camouflé d'un sortilège pour s'assurer que personne ne vienne déranger le Trône qu'il avait arraché à sa fratrie, et que son emplacement est mort avec lui. Quelque part, oui, quelque part, la fierté familiale. Ici toutefois, un taudis à peine plus reluisant que celui des Weasley, quelques pièces de collection, des vêtements raccommodés. Âmes désespérées se servent de la Légende d'un nom autrefois respecté pour créer des alliances, négocient et argumentent, quitte à dépasser les frontières. Munter de par la mère, d'une Allemagne aux idéaux bien ancrés, l'honneur qui leur a toujours fait défaut.
Loxias won't be Great but will be Good, a-t-on alors fermement décrété (puisqu'il n'y avait plus rien à se disputer). Madlen n'a pas du tout approuvé.

pureté du sang  » Un cœur fragile et un bâtard : la course à la gloire s'est achevée dans un fracas épouvantable. On avait sa place, pourtant, a-t-on marmonné par la suite durant les repas familiaux (un couteau planqué sous la serviette de table). On aurait pu figurer parmi les Sacrés, a-t-on asséné. Trop tard. Le sang devenu mêlé, on a prudemment réécrit l'Histoire, puisqu'on ne pouvait de toute façon plus en faire partie. Il faut évoluer avec son temps, sur tous les tons, l'air grave et les lèvres encore frémissantes. Mantra aussi ridicule qu'hypocrite a été imposé de génération en génération, depuis qu'on s'est pété la gueule du piédestal qu'on avait soi-même précipitamment mis en place. Incapables. Pour planquer la misère et l'ambition étouffée, on a prétendu avoir été du côté des gentils dès le premier jour ; on a craché à la gueule des traditions ancestrales et on a suivi, la queue entre les jambes, le grand Mouvement Social. Pleine d'émotion, la Mère dira qu'ils sont avant tout des survivants, et prouvera par la même occasion à quel point leur histoire a été piétinée : n'étaient-ils donc pas les premiers à s'entretuer ?
Les mains levées et l'air innocent, Loxias ont écarquillé les yeux et pleuré les opprimés au bon moment. Quand le vent a tourné, cependant, ils étaient tellement occupés à donner l'impression d'aider qu'ils ont oublié de changer de côté.

métier/études  » Les poches alourdies d'une unique phalange de momie et d'un gallion gravé de ce qu'on suppose (espère) être une bénédiction, cling cling à chaque pas l'éloignant de ses aînés. À sa gauche, arborant fièrement un jaune moutarde qui lui va franchement mal au teint, Bethan agite la main en souriant bêtement ; à sa droite, Siarl a décidé de se teindre les cheveux en rouge, comme si personne n'avait compris que son frère était un abruti en voyant sa cravate. Parce qu'elle espère échapper à l'un comme à l'autre, parce qu'elle frôle du bout des doigts la relique d'une gloire oubliée, ou tout simplement parce qu'elle tire la gueule en jetant un regard vers la table des Serpentard, le bout de tissu parlant frôle à peine son crâne avant de rendre son verdict.
Des années passées à Poudlard, on retiendra le menton pointé vers le ciel et les grandes histoires, les bouquins poussiéreux et le dédain envers tout ce qui ne sert pas. Des retenues évitées à l'arme vaillamment obtenue, hypocrite préfète manie l'insigne sans aucun (dira-t-elle) état d'âme. Couvre-feu et règles ignorées, mensonges proférés d'une voix égale, toujours quelqu'un d'autre à accuser ; sang impur s'infiltre auprès de la royauté et pourrait tous leur marcher dessus pour progresser. Confisque tout ce qui brille et piétine les rêves imbéciles, la saveur de ses pathétiques manquements se mélangeant à celle du pouvoir.  
Sans vocation une fois les cartes du monde rangées à leur place, c'est la réussite qui motive : le Monde change de cap et Madlen suit le mouvement, intégrant d'abord les hit witches en espérant gravir les échelons. L'ennui au creux de l'estomac est enfoui avec rage, les paumes plaquées sur les oreilles pour oublier les chants révolutionnaires. Pas pour elle. L'Univers gronde, Bethan tombe, Siarl danse au bout du fil, et elle s'enchaîne. Prête à s'accrocher au plus haut dans le ciel, tend la main sale et endosse la promotion offerte d'un sourire faussement tranquille. Si loin le sol déjà, le vertige lui donnant la nausée. Handler, c'est la laisse qu'on manie aujourd'hui, et cette fois-ci elle ne doit même plus prétendre être impitoyable, cruauté engrenée sous la peau à force de la jouer. S'entortille autour du cou de la Traître, vicieuse et souveraine. En a-t-il jamais été autrement ?

orientation & état civil  » Les yeux sombres posés sur des traits fins, caressant la courbe d'un nez assuré, on grimace un peu. You look dumb. Dans la voix, un sourire camouflé : 'paraît qu'elle est censée trouver des papillons au creux de son estomac, mais jusqu'ici elle n'a décelé qu'une vague envie de gerber. Futur mari a déjà pris l'habitude des attaques de velours et des compliments acérés, heureusement, lui aussi pieds et poings liés par une alliance décidée sans eux. Mais parce qu'il fallait là aussi rentrer dans les cases, Madlen ne rechigne pas, appréciant la simplicité d'une union dénuée de sentiments aussi contraignants que dangereux. Alors dans le creux de son oreille, elle dépose les secrets et les peurs, la culpabilité qu'elle s'avoue à peine à elle-même. S'y ancre comme à une bouée de sauvetage, équilibre précaire voué à voler en éclats. Will you heal my soul ? Des pièces détachées qu'elle confie à l'homme emprisonné aux regards qu'elle glisse sur une touffe de cheveux bruns, des parts d'elle-même qu'elle expose pour la première fois à l'affection qu'elle vole pour mieux posséder ce qui ne lui appartient pas, de ce qu'elle ne dit pas quand elle resserre la laisse qu'elle tient fermement entre ses doigts. Will you ?

camp  » Danse sur l'avant-bras le symbole de l'Ignominie, rappel constant de ce qu'elle dira avoir perdu (arraché, volé, offert, détruit). Idéologie apprise par cœur, suffisamment étudiée pour la faire sienne : aujourd'hui plus personne ne pourrait déceler la moindre hésitation dans le regard fier, et elle-même serait incapable de distinguer l'âme autrefois pure des désirs corrompus. Parce que sympathisante n'amassait aucune faveur, parce que personne ne couronnait le lâche, Mangemort elle est devenue, et certains jours, oui, certains jours, elle se croit plus forte que la Mort elle-même. Dans les prunelles sombres des Loxias, ni gratitude ni révérence. C'est le doute qui prime, Bethan sur les labres asséchées, sans jamais l'accuser. Mouton noir est devenue louve, et aucun d'entre eux n'oserait se dresser sur son chemin. Parfois pourtant, on tressaille. Les doigts tracent les contours de vieilles photos, l'index s'attardant sur un sourire plus franc que les autres ; les yeux contemplent les incontournables Artefacts finalement mis de côté. On trébuche même, dans l'empressement, mais on ne s'écroule pas. Pas encore. Dans un autre Monde, sans doute, on aurait nous aussi fait partie des héros, sans plus de raison.

baguette  » (utile)

patronus  » (non)

épouvantard  » Même sourire en coin, même pommettes hautes, même regard brillant. Imparfait miroir renvoie idéalisme naïf et rêves enfantins qui s'agitent, se heurtent au cynisme de la benjamine. En face les lèvres s'élargissent et moquerie fait place à la douceur, fossettes creusant les joues quand son propre visage se referme. Bethan a la prestance des martyrs et la bravoure des héro, l'âme tendre et l'aura pure. Encore aujourd'hui, un trou béant dans la poitrine, blouse blanche devenue rouge, elle lui sourit. On fouille les traits à la recherche de la rancœur et de la haine, mais on ne trouve rien. Le cœur arraché battant entre ses paumes sales, on se demande quand viendra la vengeance, on attend la punition divine pour avoir osé abattre l'Angélique. Rien n'arrive. Et, alors même qu'on a enfin gagné, on vomit le goût amer de la victoire aux pieds de l'intouchable.

particularité(s)  » (mind before matter)

anecdotes/chronologie/whatever  » Vbi curarum abiectis ponderibus aliis tamquam nodum et codicem difficillimum Caesarem convellere nisu valido cogitabat, eique deliberanti cum proximis clandestinis conloquiis et nocturnis qua vi, quibusve commentis id fieret, antequam effundendis rebus pertinacius incumberet confidentia, acciri mollioribus scriptis per simulationem tractatus publici nimis urgentis eundem placuerat Gallum, ut auxilio destitutus sine ullo interiret obstaculo.
Vbi curarum abiectis ponderibus aliis tamquam nodum et codicem difficillimum Caesarem convellere nisu valido cogitabat, eique deliberanti cum proximis clandestinis conloquiis et nocturnis qua vi, quibusve commentis id fieret, antequam effundendis rebus pertinacius incumberet confidentia, acciri mollioribus scriptis per simulationem tractatus publici nimis urgentis eundem placuerat Gallum, ut auxilio destitutus sine ullo interiret obstaculo.