Avarice ► Elle aime ce qu’elle a, ce qu’elle possède. S’en séparer lui est tout bonnement inconcevable, impensable même. Elle a mis du temps pour en arriver là où elle est aujourd’hui mais pour rien au monde, elle n’en changerait. Travailleuse, elle mérite ce qu’elle a. Ce qu’elle n’a pas, elle finira par l’obtenir. Son argent est sacré, ça ne l’empêche pourtant pas de le gaspiller dans l’espoir de le faire fluctuer. Un peu stupide diront certains, elle veut juste tout avoir, quitte à devoir sacrifier ceux qu’elle aime pour cela. L’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue cependant, si elle en avait plus, les secrets des plus grands n’en seraient plus à ses yeux. Mais ce n’était pas elle.

Paresse ► Elle a beau être une travailleuse acharnée, parfois, ne rien faire est aussi des plus agréables. Qui n’aime pas passer une journée dans son lit, une journée au SPA, ou encore simplement allonger sur le sol à regarder le plafond en étoile de mer, à attendre simplement que le temps passe. Évacuer, oui c’est ça. Elle est humaine après tout, elle a besoin d’évacuer comme tout le monde et d’avoir ces moments de pause qui sont si rares. Elle aimerait tellement pouvoir se laisser aller à ce péché de paresse. Mais ce n’était pas elle.

Gourmandise ► Les kilos en trop, ça n’est qu’un détail pour elle. Elle a cet avantage que beaucoup pourraient lui envier, à pouvoir manger tout ce qu’elle désire, tout ce qui lui fait envie sans jamais grossir. Bénédiction ou non, ça fait surtout qu’elle ne se retient pas. Quand quelque chose lui fait envie, elle va le manger, que ça plaise ou non et ça passe par des choses qui ne sont pas au goût de tous, il faut bien le reconnaître. Elle a des goûts étranges, elle ne l’a jamais caché mais c’est aussi ce qui fait partie de son charme. Mais ce n’était pas elle.

Orgueil ► Ces gens du BOAT qui ont tenté de lui faire comprendre, admettre qu’elle ne valait rien, elle voudrait leur cracher au visage pour leur faire comprendre qu’ils ont tort, sur toute la ligne. Elle a du talent contrairement à ce qu’ils peuvent penser, elle sait ce qu’elle vaut et ça devrait être tout ce qui compte mais non. Le monde doit savoir ce qu’elle est, qu’elle possède tout ce talent en elle. C’est quelque chose qui ne doit pas être caché aux yeux de tous, elle le sait. Mais quand elle avait lu ce parchemin, sa fierté en avait pris un coup, elle s’était trouvé encore plus déterminé. Mais ce n’était pas elle.

Luxure ► Péché de chair par excellence, elle n’a aucune honte à aimer le plaisir. Bisexualité assumée pleinement, si elle doit coucher pour obtenir ce qu’elle désire alors elle le ferait, où est le mal à ça tant qu’elle est gagnante. De partenaires en partenaires, elle n’a jamais su se caser, c’est ennuyeux de rester avec une seule et même personne, où se trouve le divertissement là-dedans ? Et de se divertir, autant dire qu’elle en a bien souvent besoin. Honteuse, jamais. Son corps lui appartient, elle en fait ce qu’elle veut après tout. Mais ce n’était pas elle.

Colère ► Il n’est pas rare qu’elle s’énerve, il n’est pas rare qu’elle fasse voler des objets au travers d’une pièce parce qu’elle n’arrive pas à faire quelque chose. C’est agaçant quand elle est ainsi, elle insulte souvent tout le monde dans ces cas là mais elle n’a jamais su comment faire pour passer outre, pour changer. Peut-être qu’elle ne le peut pas en réalité, c’est difficile parfois d’accepter le changement. Heureusement que ces excès de colère ne sont qu’occasionnels chez elle, comme chez beaucoup de gens finalement. Mais ce n’était pas elle.

Envie ► Mais Makayla, elle est surtout envieuse. Elle voudrait tout posséder, elle veut cette reconnaissance qui n’est pas sienne et ne le sera peut-être jamais. L’alchimie regorge de talents, de recherches en tout genre mais ce n’est pas d’elle, elle n’a pas grand chose la jeune femme finalement. Pas grand chose pour ne pas dire rien. Makayla, elle a beau essayer, tout n’est qu’échec. Alchimiste ratée, ça lui va si bien comme qualificatif. Elle jalouse ses comparses qui eux réussissent, elle les jalouse parce qu’ils ont des choses qu’elle n’a pas. Mais elle ne restera jamais sur ses acquis, ça fait bien longtemps qu’elle admis, qu’elle a décidé qu’elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour gagner les lauriers qu’elle mérite tant. Quitte à dérober ce qui n’est pas à elle, à y apposer son nom, ce ne serait que justice après tout ce qu’on a pu lui faire vivre. Mais ce n’était pas… ah si, c’était elle.

TW -  Amie Imaginaire ; Un peu de cannibalisme

« Lilith, est-ce que tu es là ? » Lilith. Par définition, un démon. Démon féminin de la tradition juive, supposée être la première femme d’Adam, celui-là même qui vivait dans le Jardin d’Eden. Démon de la Nuit par mauvaise interprétation, démon du Vent et de la Tempête si on se montre rigoureux. Lilith, mère des créatures, maîtresse d’Edom. Femme à ne jamais contrarier, comme toutes les femmes en fin de compte. Mais l’enfant n’avait pas conscience de cela. Ses quelques années de vie sur Terre ne lui procuraient pas suffisamment de connaissances pour avoir tout ce savoir. Lilith, c’était juste un nom qu’elle avait lu un jour, elle ne saurait même pas dire où. Elle avait aimé, voilà tout. Depuis le milieu de sa chambre, assise à même le sol, elle appelait à tout hasard Lilith qui jamais ne la décevait. Personne ne comprenait Lilith, personne ne savait qui elle était réellement, sauf Makayla. Confiance mutuelle, elles seraient prêtes à tout l’une pour l’autre, c’était une vraie et belle amitié, comme on en voyait rarement, presque jamais en réalité. Mais Lilith savait se faire désirer également, elle veillait toujours à ce que Makayla soit seule pour se montrer. Timidité ou simple manque de confiance en autrui, ça ne dérangeait pas Makayla qui détestait devoir partager ce qui lui appartenait. « S’il te plait Lilith, réponds-moi, je m’ennuie toute seule. » Seule. Voilà le mot clé qu’il fallait prononcer pour voir apparaître la dénommée Lilith. Elle était là, soudainement, comme apparue alors que rien ne l’y obligeait. Elle avait ce sourire si mutin qui la caractérisait, ses cheveux retombant sur ses épaules, dans son dos. « Je suis là Makayla. » Et voilà qu’aussitôt la gamine ne se sentait plus seule, voilà qu’elle avait enfin son amie pour lui tenir compagnie, pour l’aider à surmonter cette solitude qui la pesait depuis que sa mère prenait l’initiative de la laisser seule quand elle allait travailler. « Pourquoi on ne jouerait pas à la poupée toutes les deux ? Si tu prends un ciseau dans le placard que tu n’as normalement pas le droit d’ouvrir, je pourrais te montrer quelques trucs. » Influencée et influençable qu’elle était, elle obéissait aveuglément à Lilith. Debout dans la chambre, traversant le couloir qui la séparait de la cuisine, elle n’avait plus besoin de prendre une chaise pour atteindre les tiroirs, elle pouvait maintenant les ouvrir sans se poser de questions. Elle savait ce qu’elle cherchait. Objet de l’interdit, il représentait tout ce qui lui était interdit de faire et pourtant, le ciseau à la main, elle retournait dans sa chambre, là où l’attendait sagement Lilith. « Rejoins-moi, on va s’amuser toutes les deux ! » Elle avait ce rire terrifiant que pouvaient avoir toutes les petites possédées qu’on observait dans les films d’horreur mais pour Makayla, c’était simplement le rire d’une enfant amusée, qui voulait jouer. Une poupée, deux poupées. Elle se rasseyait sur le sol en marmonnant un air d’une berceuse que sa mère lui chantait alors qu’elle avait le ciseau dans une main, la poupée dans l’autre. Quelle petite fille n’avait jamais coupé les cheveux d’une de ses poupées, comme s’ils allaient repousser. Mais là, il n’était pas question de cheveux, il était question de Makayla plantant les ciseaux dans la poitrine de sa poupée jusque-là préférée.

« Mais pourquoi on nous appelle des Sang-Mêlés » Elle ne comprenait pas cette histoire de sang, qu’il soit mêlé, pur ou non, c’était du sang après tout. Vermeille qui coulait dans les veines, qui saignait quand on avait le malheur de se blesser. « Cela veut dire Makayla, qu’il y a plusieurs générations, tes ancêtres si tu préfères, se sont mêlés avec des moldus et ont eu des enfants. Il y a donc eu un mélange de sang. » Ce n’était pas bien compliqué finalement, il fallait juste qu’elle comprenne. Makayla était encore jeune, elle ne maîtrisait pas encore toutes ces histoires de sang et de rang social. Ca la dépassait très légèrement. Pendant longtemps, elle avait cru, elle s’était imaginé que tout le monde était pareil, c’était presque normal, pour elle qui avait grandi avec la magie. « Mais ça veut dire, que les moldus, ils n’ont pas de pouvoir magique comme nous ? » Voilà qu’elle commençait à saisir et à être intriguée par la situation. Il devait y avoir une raison pour que des gens aient des pouvoirs et pas d’autres, il devaient bien y avoir un motif, quelque chose qui différenciait chaque être. « Tu as compris. » Maman souriait, fière que sa fille ait finalement compris quelque chose en lien avec cette histoire de sang. C’était pas toujours évident, encore moins pour les Nés-Moldus, une chance que sa fille soit une une mêlée, tout comme elle. La Mère ne s’était jamais réellement posée de question sur les raisons qui faisaient qu’un être pouvait être différent d’un autre. C’était les lois de la nature, certains avaient la chance de bien naître, d’autres pas du tout. Mais la gamine ne fonctionnait pas comme sa mère, elle réfléchissait beaucoup, trop par moment et ça pouvait être bon comme mauvais. Et c’était le cas en cet instant, elle se demandait comment c’était possible qu’un individu puisse posséder des pouvoirs et un autre non. Elle se demandait si c’était chez elle que quelque chose clochait ou chez les autres. Il était plus simple de croire que ce n’était pas elle le problème. « Merci maman ! » Sa mère avait répondu à ses questions, c’était tout ce qui importait Makayla en cet instant. La gamine qui déjà avait quitté la cuisine pour rejoindre sa chambre, où elle s’installait rapidement à son bureau, une feuille de papier et un crayon dans les mains. Elle réfléchissait à toute vitesse, classant ses questions dans son esprit du mieux qu’elle le pouvait. Mais elle n’écrivait pas sur cette feuille, elle se contentait de dessiner deux personnages. Elle et un moldu, sans pouvoir sans rien. Elle schématisait le tout pour tenter de comprendre d’où venait cette différence qui l’intriguait autant.

Elle entendait les murmures sur son passage, ça ne l’empêchait pas de garder la tête haute, de regarder droit devant elle quand elle avançait dans les couloirs de l’école. Poudlard n’était pas le lieu rêvé pour elle contrairement à bon nombre d’élèves présents ici. Pour Makayla, c’était juste un fardeau de plus, c’était simplement un endroit où il fallait être si elle voulait des diplômes, si elle voulait avoir un minimum de poids à l’avenir dans la société sorcière. Elle savait ce qu’on pensait d’elle, qu’elle était une fille bizarre, limite effrayante. Pourquoi ? Parce que soit disant elle parlait toute seule. Mensonge, c’était totalement faux. Elle n’était jamais seule Makayla, elle avait toujours Lilith à ses côtés. Lilith, la seule à la comprendre, la seule à la connaître aussi. Elle l’accompagnait depuis toujours, dans tout ce qu’elle faisait et leur binôme n’avait jamais aussi bien fonctionné que depuis qu’elles étaient ensemble à Poudlard. Des inséparables, voilà ce qu’elles étaient toutes les deux et ça ne pouvait que combler Makayla qui se sentait désespérément seule dans cette école qui ne lui convenait pas réellement. Elle n’était plus constamment perdue dans ses pensées, elle avait des objectifs désormais, elle savait ce qu’elle voulait. Comprendre. C’était ça qui importait. Elle se souvenait de tout ce que sa mère avait pu lui raconter quand elle était gamine, sur ces histoires de sang qui n’avaient jamais cessé de l’obséder. Encore aujourd’hui, elle y pensait mais jamais elle ne demandait. Elle ne savait pas vraiment comment elle pouvait justifier de s’intéresser autant au sang qui coulait dans les veines de chacun, ce qui en faisait des êtres particuliers ou non. Créatures diverses, magie ou non, c’était des choses qui l’intéressait plus que tout, jusqu’à l’obsession. Mais ça, jamais elle ne l’admettrait, elle préférait croire que c’était de la passion, ça n’était pas totalement faux d’une certaine manière. Ce qui la faisait réfléchir, c’était de savoir si un jour, elle trouverait la solution, elle résoudrait ce problème de magie inexistante chez les moldus.

Un objet qui volait au travers de la pièce, c’était chose commune quand Makayla était dans les parages. C’était peut-être, sans doutes même, pour ça que personne ne voulait travailler avec elle. Un boulet comme on disait d’elle. Ils n’avaient peut-être pas tort en un sens, elle n’était pas toujours des plus adroites, des plus aimables non plus. Elle avait toujours penser qu’aimer ce qu’elle faisait était le plus important, que ça dépassait absolument tout mais il fallait bien se rendre à l’évidence, à ne justifiait rien. La passion qu’elle pouvait avoir pour ses recherches et ce travail qu’elle menait dans son coin parce que personne ne pouvait la comprendre. Après Poudlard, elle avait fait un choix. Monde moldu ou magique, ce n’était pas évident. La première option avait été comme une évidence pour elle parce que c’était ça qui allait l’aider à comprendre et à résoudre beaucoup de choses que jamais personne avant elle n’aurait imaginé. Elle se sentait forte, elle l’était d’une certaine manière car contrairement à tous ces moldus autour d’elle, elle avait l’avantage de la magie. Les lunettes sur le nez, les gants aux mains, elle ressemblait à une vraie petite chimiste ainsi, à mener des expériences, à faire comme si tout était normal. C’était la voie qu’elle s’était choisie et si dans son temps libre elle ne cessait d’étudier l’alchimie, elle ne devait pas oublier ce pourquoi elle faisait tout cela. A Poudlard, elle avait appris les bases de cet art, ce n’était pas grand chose, quelques notions ci et là, des notions qui ne la mènerait jamais quelque part si elle ne s’en donnait pas les moyens de faire plus. Alors en parallèle de ses études moldus, de médecin légiste, il fallait qu’elle apprenne cet art, qu’elle le comprenne, qu’elle arrive à le maîtriser aussi, pour le meilleur et pour le pire.

« Est-ce qu’on connaît la cause du décès ? » Elle n’aimait pas quand on lui posait cette question, ça soulignait presque qu’elle ne connaissait pas son métier, qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait. Or, c’était bien loin d’être le cas, elle savait, elle avait acquis des connaissances au fil du temps qu’elle n’aurait jamais imaginé posséder un jour. Elle jouait un jeu la plupart du temps, elle était la reine de l’échiquier dans le monde moldu, à profiter quand elle le pouvait de ce qu’elle avait sous la main. « Il semblerait que ça soit une crise cardiaque, rien de plus. » Elle n’avait pas besoin de mentir pour une fois. Si elle arrivait à classer cette affaire comme une mort naturelle, elle serait libre pour tout le reste. Un sourire rassurant, montrant qu’elle savait ce qu’elle disait et on la laissait déjà tranquille, seule dans cette pièce qu’elle adorait. L’odeur des produits qu’elle utilisait, du sang quand il en restait encore, c’était un si doux mélange qu’elle pourrait rester ici des heures durant. Elle jetait un regard à la grande fenêtre qu’il y avait et en fermait les stores pour plus d’intimité, la porte se retrouvant rapidement fermée à clé, histoire de ne pas être plus dérangée. « Alors alors, voyons ce que nous avons là. » Elle enfilait sa paire de gants, faisant claquer la matière sur sa chaire et récupérait un scalpel sur un plateau soigneusement préparé par elle-même. Elle avait toujours ce même sourire sur les lèvres en sachant très bien ce qui allait suivre. « Hum hum. Hum hum hum. » Un de ses rituels que de marmonner, de chantonner quand elle travaillait, preuve qu’elle aimait ça. Et ça faisait rire Lilith qui toujours était là, dans un coin de la pièce. En ce moment, elle était assise sur le métal froid d’un des meubles de rangements, elle rigolait en regardant Makayla avec ce scalpel à la main, elle rigolait de l’entendre prendre du plaisir à planter la lame dans ce cadavre. La lame glissait sur la chaire, laissant quelques traces de sang. Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait exactement, elle n’avait jamais su jusque là et ce corps était une occasion de plus de continuer ses recherches. « Tu sais qu’il va te falloir plus d’un cadavre pour trouver ? » Lilith mettait son grain de sel, comme d’habitude, ce n’était pas nouveau. Et si en général elle ne répondait pas, aujourd’hui, elle avait besoin de calme. « Ta gueule Lilith. Pour une fois, fou moi la paix. » La réponse alors qu’elle se saisissait d’un premier organe. Le foie se retrouvait dans un bocal, suivi par un poumon, un autre dans deux autres bocaux. Elle n’avait pas besoin de ça elle, elle avait besoin du coeur, elle ne voulait que ça et quand elle le tint enfin entre ses mains, elle eut un nouveau sourire sur les lèvres. Elle regardait l’organe sous toutes ses coutures, le mesurait pour prendre quelques notes également. « Bon aller, on passe à la partie la plus intéressante maintenant ? » Finalement, Lilith était peut-être de grand conseil. Et suivant les propos de son amie, voilà que Makayla croquait dans ce cœur pour en découvrir tous les bienfaits et en comprendre les mystères.

Vous n'êtes pas à la hauteur de ce que nous faisons.
Alchimiste médiocre qui ne saurait transformer le moindre grain de sable en quelque chose d’utile.
Femme désorientée qui croit pouvoir tout comprendre.
Et ça continuait ainsi, encore et encore, des lignes durant. Des lignes qu’elle connaissait par coeur à force de les lire et les relire. Elle ne croyait pas un mot de ce qui était dit dans ce parchemin, elle savait très bien ce qu’elle valait, contrairement à eux. Ils n’avaient pas conscience de tout ce qu’elle pourrait leur apporter, des connaissances qu’elle pouvait avoir. Non, ils ne savaient pas et elle leur prouverait qu’ils avaient eu tort en lui écrivant ces mots. Le BOAT était le Saint-Graal pour elle, pour tous les alchimistes en réalité et elle ne s’en cachait pas. Elle disait à qui voulait bien l’entendre qu’un jour, elle révolutionnerait le monde, qu’elle serait connue pour tous ses travaux, pour ses livres qu’elle écrivait dans le plus grand des secrets. C’était faux, le dernier point en tout cas mais ça, personne n’avait besoin de le savoir. Il y avait bien des secrets qu’elle gardait Makayla, des secrets qui nuirait à sa réputation jusque là inexistante. Sa manière d’obtenir son diplôme, comment elle a fait pour avoir un poste de médecin légiste. Du sang, elle avait sur les mains, et pas que. Si quand elle était gamine on lui avait dit que tout pouvait s’acheter, elle ne l’aurait probablement pas cru. C’était l’époque où elle était encore un minimum innocente, il n’en restait aujourd’hui plus aucune trace. « Ne fais pas cette tête, ce sont tous des abrutis qui ne nous comprennent pas. » Elle soupirait longuement, Lilith avait raison. Et pourtant, ça ne l’empêchait pas d’éprouver toujours autant de désire à l’idée de faire partie du BOAT, d’avoir cette reconnaissance qu’elle jugeait éternelle. Son nom aurait de l’importance, tout comme elle, son nom serait entendu, connu, reconnu. Couverte de gloire et d’argent, c’était ça qu’elle voulait Makayla, elle l’aurait, avec ou sans eux.

« Qu’est-ce que tu veux en échange de ces informations ? » La négociation faisait partie du jeu même si la plupart du temps elle était perdante. Elle avait une pensée pour sa nouvelle famille quand elle faisait ça, pour ceux qui finalement était comme elle, ceux qui ne l'appelaient jamais Makayla. Cette fille là, elle était morte en même temps qu’elle avait reçu cette lettre qui la reléguait à la catégorie d’incapable. Jamais elle n’avait été capable de l’admettre, ils mentaient tous. « Tu sais très bien ce que je veux. » Evidemment qu’elle savait mais c’était toujours plus simple d’imaginer que les choses pouvaient changer. Elle fouillait un instant dans la poche intérieure de sa veste jusqu’à tirer une enveloppe. Ca ne l’enchantait pas mais le business c’était ça aussi. « Et en plus tu recomptes. » Et il avait bien raison, elle était la dernière personne en qui il fallait avoir confiance surtout en matière d’argent. Lui, il rigolait, comme si tout ça avait un caractère amusant. « A partir de neuf heures, il n’y a plus personne dans les locaux, juste un veilleur qui fait sa ronde. Si tu attends dix heures, il devrait avoir rejoint son bureau et être en train de manger avant de s’endormir. Si je peux te donner un conseil... » Elle levait la main pour le faire taire alors que déjà, elle réfléchissait à tout allure sur ce qu’elle allait pouvoir faire de ces quelques informations. « Je n’ai pas besoin de ton avis, je sais me débrouiller. » Oui, elle savait et pourtant, elle avait besoin qu’on espionne, si on pouvait appeler ça ainsi, pour elle. C’était pathétique. Son interlocuteur haussait les épaules, la laissait finalement seule alors que dans l’esprit de la jeune femme, trop de choses se bousculaient. « J’espère que tu es prête pour un cambriolage en règle Lilith. » Lilith a ses côtés, le sourire qui barrait ses lèvres. Elle était toujours prête à faire ce que Makayla désirait, comme l’inverse était vrai aussi. Ce soir, elles auraient ce qu’elles désirent, ce soir, elle mettrait la main sur ces recherches qu’elle a toujours tant voulu.

« Y’a quelqu’un ? » Question stupide à poser dans cet hôtel. Il y avait toujours quelqu’un. Rayane devait être quelque part, à essayer d’être un peu moins con. L'avantage qu’il avait, c’était sa fidélité envers le BITE. Son problème principal était sans doute qu’il avait lui-même soufflé sur la bougie de son intelligence à sa naissance. Les autres membres des Seven, quant à eux, elle supposait qu’ils travaillaient, ou qu’ils essayaient. Au BITE, ils étaient finalement un peu tous dans le même bateau. Rejetés et paria de la société, des alchimistes en général parce que ce qu’ils avaient en tête ne plaisait pas, c’était leur quotidien. Le rêve de mettre la gloire en bouteille, de changer le plomb en or et pourquoi pas l’eau en vin. Elle tenait au bout des doigts ce rêve que chaque alchimiste se devait d’avoir pour faire du bon travail. Elle, elle était Envy, la seule et l’unique, et c’était tant mieux. Personne ne serait capable d’en supporter deux comme elle. « Il faut croire qu’ils ont tous quelque chose de mieux à faire que de t’accueillir ma pauvre Makayla. » Elle grimaçait, comme à chaque fois qu’elle entendait ce prénom. Elle avait trop pris l’habitude qu’on l’appelle Envy pour s’en passer. « Tant pis pour eux, je garderais ce que j’ai ramené... » Elle répondait dans un premier temps à Lilith avant de se racler la gorge, prête à hausser le ton pour que quelqu’un entende la suite. « C’est dommage, j’avais quelques organes à distribuer ! » Quand elle rentrait du travail, il n’était pas rare qu’elle ramène quelques surprises pour ceux qu’on pourrait appeler ses colocataires. C’était souvent au plus rapide, il n’y en avait pas toujours pour tout le monde, elle faisait de son mieux. Les morts, il y en avait, pourtant, elle ne s’occupait pas de tous, il lui fallait aussi faire des choix. « Tu viens avec moi ce soir Lilith ? » Elle tournait son regard vers la susnommée alors qu’elle déposait dans un coin de l’entrée le carton qu’elle avait ramené. Ils devront se débrouiller, elle avait mieux à faire. Se changer pour commencer, repartir par la suite. « Évidemment, j’ai envie de voir combien tu vas perdre ce soir. » Pour toute réponse, elle adressait un doigt d’honneur à son amie pour lui faire comprendre que son avis là-dessus, elle s’en passerait bien. Accro aux jeux, elle ne l’avait jamais caché, ça lui jouait bien des tours parfois. Elle ne comptait plus les dettes, elle continuait même de les accumuler. Ce soir, ce serait au poker.