(#1) tonira + lost and found

Invité Invité

kashmira & anthony

fin juin, 2007

Anthony aimerait être porté par l'adrénaline et avancer à la vitesse de la lumière. Depuis que les Avengers ont commencé à travailler de manière effective avec l'Ordre du Phénix, les choses commencent à bouger sérieusement — ils n'auraient de toute manière pas pu se lancer dans cette mission titanesque qu'est faire tomber les horror games sans des troupes à leurs côtés. Les choses bougent... mais toujours pas assez vite. Et pas seulement pour lui : il sent que tout le monde s'impatiente. Les nerfs sont à vifs, particulièrement en ce moment chez les Avengers, et chaque journée sans avancée majeure sonne comme un échec. Anthony a du mal à soutenir le regard d'Ethan, parfois, lorsqu'ils sont tous en train de manger, ou qu'ils ne sont pas en train de travailler sur quelque chose de concret. Il voit bien que le Herrera s'impatiente plus que jamais, qu'il le regarde avec une certaine colère dans les yeux, une certaine déception. Il déteste ça, mais ne sait pas quoi faire pour changer la donne. Ils font tous de leur mieux, du moins c'est ainsi qu'il le ressent. Anthony ne compte plus les heures passées devant les dessins de Sylas, à essayer de déchiffrer ce qu'ils pouvaient leur apprendre. Ils sont si près du but, ils sont si impatients que parfois, Anthony a l'impression que leurs esprits se brouillent, qu'ils n'arrivent pas à prendre suffisamment de recul. Il a demandé à Alexis de jeter un coup d'oeil aux croquis, en plus des questions à Sylas, au cas où son lien avec son mari lui permettrait de voir quelque chose qu'eux ne verraient pas, mais elle l'a juste regardé avec un regard triste et n'a pas su les aiguiller.

Ils n'avancent vraiment pas assez vite, alors il y a quelques jours, Sohan a fait n'importe quoi. D'habitude, Tony sait voir quand Han prépare une connerie. Il le connaît par cœur : il le voit sur son visage, il le voit dans sa manière de se comporter. Mais cette fois-là, il est passé complètement à côté. Il s'est laissé complètement endormir comme un idiot, sûrement aveuglé par les développements de leur relation. Il s'est laissé endormir, et Sohan s'est glissé hors du camp pour aller interroger un ancien camarade de Poudlard devenu mangemort pour récupérer des informations sur les horror games. De tous les actes impulsifs auxquels Sohan a habitué Tony, celui-là est sûrement l'un des plus insensés.

Tony est en colère. Très en colère — et c'est rare qu'il le soit comme ça. Et le fait que Sohan soit revenu victorieux, avec de nouvelles informations sur cette barbarie, n'a même pas réussi à l'apaiser. Toujours est-il que ces informations sont là, et qu'en plus de la date des prochains jeux, Han a récupéré des noms. La liste est un peu fouillis, un peu étrange, mais elle a permis d'avoir une idée du type de profil des prisonniers. Et évidemment, il y avait des noms qui n'étaient pas étrangers, sur cette liste. Des noms qui ont été difficiles à entendre.

Anthony sait qu'il aurait dû consulter l'Ordre avant d'envoyer un sms à Mira, après avoir reconnu un nom en particulier dans la liste. Il aurait dû demander si tous étaient d'accord pour que les proches soient mis au courant... Mais non. Il en a fini avec les secrets. Il y en a déjà trop eu, et ils ont eu déjà troublé plusieurs amitiés qui lui sont chères. Il ne veut revivre pour rien au monde ce qu'il a vu dans les yeux de Lee, ou encore de Johannes. Alors plus de secrets.

Il a invité Mira à Dagobah : ce n'est pas la première fois qu'elle vient, mais il se doute qu'elle dû être intriguée par le ton pressant de son message. Il lui a donné rendez-vous dans une épicerie moldue, dans un village des Highlands. C'est plus sûr ainsi : il accueille les invités là-bas, et transplane plusieurs fois avec eux avant de les faire arriver à Dagobah, afin de brouiller les pistes. Pas qu'il ne fasse pas confiance : c'est juste qu'ils savent bien que le risque de se faire capturer et torturé pour des informations est trop grand pour ne pas prendre de précaution.

Quand il croise son regard, au rayon des fruits et légumes, il lui sourit. Il lui fait signe de se rendre dans le rayon des conserves, l'angle mort de la caméra de surveillance, et quand ils s'y retrouvent, il ne lui dit même pas bonjour : il attrape sa main et les fait transplaner une fois, deux fois, trois fois. Et voilà qu'ils sont à l'extérieur de Dagobah. L'endroit semble désert, mais après quelques secondes, une brèche apparaît dans les protections, et Kad leur sourit. Tony lui signe un merci, et traîne Mira avec lui à l'intérieur du camp. Sorry for all this. dit-il avec un sourire. I'm happy to see you. Thank you for coming. Ils sont encore à l'entrée du camp. How are you? C'est une question un peu trop générique et nulle pour l'époque actuelle, mais il trouve important de la poser quand même. Ça lui permet de prendre la température.

Mira est toujours un peu secouée par cette histoire de horror games. il y a quelque chose qui bouillonne en elle, quelque chose qui s’ébat sous la surface, qui voudrait y aller pour casser des gueules, maintenant, tout de suite, mais qui sait pertinemment qu’il y a d’autres choses plus urgentes à prévoir et à planifier avant de se jeter dans la gueule du loup. De toute façon, ça serait débile d’y aller la tête la première, sans vraiment savoir à quoi s’attendre, et ça, Martillo le sait. Le fait d’être passée dans le 5e cercle amène avec son lot de responsabilités et, quoiqu’elle ait très envie d’y aller à fond, elle se contient, se retient, attend les ordres de Sofia ou de Kingsley, même si ce dernier l’a profondément déçue, à avoir gardé une information pareille secrète pendant aussi longtemps.
Mais tant pis.
Au moins, maintenant, ils savent que ça existe, cette abomination, et ils s’organisent. Et puis, comment dire, c’est peut-être un mal pour un bien, que Shackelbolt ait tu cette histoire : après tout, sans le mouvement de la part des Avengers, l’Ordre serait sans doute encore en froid avec ce groupe qui s’était écarté. Or, comme Kashmira l’avait toujours cru, il valait mieux être uni contre un même ennemi que divisés.

Si bien que lorsqu’elle avait reçu le message de Tony sur le téléphone portable de la semaine, elle avait ouvert des yeux ronds, mais n’avait pas hésité longtemps avant d’accepter l’invitation à Dagobah. Il avait fallu camoufler une nouvelle fois la bulle d’eau autour de son cou et ses branchies, comme elle le faisait dès lorsqu’elle mettait un pied dans le monde moldu, mais elle finissait par être habituée à ce genre de sortilèges, si bien que ça ne lui prenait plus trop de concentration. Elle avait pris son carnet, dans le doute, même si Rogers connaissait le langage des signes : elle ne savait pas vraiment s’il voulait la voir tout seul, ou si d’autres seraient avec lui, et mieux valait prévenir que guérir. Kashmira avait une boule dans l’estomac, quelque chose qui lui nouait les entrailles, une appréhension grandissante à se demander pourquoi il avait voulu la voir en dehors de St James et des planques courantes de l’Ordre. Mais elle s’était rendue à l’heure au lieu indiqué, y avait retrouvé son ami, et avait réussi à ne pas gerber après plusieurs transplanages où elle n’avait fait que se faire balader.

Lorsqu’elle croisa le regard de Kad, Mira sut que le périple était enfin terminé et elle inspira longuement en lui rendant son sourire, agrémenté d’un « Hi! » silencieux. Et puis elle suivit Anthony à l’intérieur des protections et eut l’impression qu’il se détendait légèrement. Un clin d’œil tandis qu’il s’excusait des précautions qu’il avait prises, l’air de lui signifier qu’elle n’en prenait pas du tout ombrage, comprenant au contraire qu’il était urgent d’être prudent. Elle esquissa également un sourire tandis qu’il avouait être heureux de la voir, et un hochement de tête silencieux toujours, comme pour renvoyer la pareille. C’est qu’elle ne pouvait toujours pas parler, même si l’engin du diable que Matthew & Arthur lui avaient confectionné avait été quand même rudement utile pendant la réunion dans l’amphithéâtre universitaire. L’illusion donnait certes l’impression que sa gorge était redevenue normale, mais la malédiction n’avait toujours pas été levée, et sous les sortilèges, son cou était toujours strié de branchies… Lorsqu’il lui demanda comment elle allait, elle lui répondit en langue des signes, avec fluidité, histoire de lui montrer ses progrès sans avoir l’air de vouloir frimer : « I’m quite good, thanks. And thanks for picking me up. » Un coup d’œil autour, notamment sur Kad qui les regardait du coin de l’œil, faisant se demander à la brune s’il était concerné par la discussion ou s’il profitait juste du spectacle, puis Mira revint à Tony : « How are things, here? It was nice seeing you guys, at the Uni, although the topic wasn’t much fun. Are you okay, by the way? » Demanda-t-elle, en le regardant un peu d’en dessous (facile, il lui mettait une tête), l’air d’essayer de déceler quelque chose qui lui permettrait de savoir quelle était l’urgence qui avait transparu dans son message.