Elle n’était pas une babysitter et ne le serait très clairement jamais. Elle ne savait même pas pourquoi c’était elle qu’on envoyait dans ce vieux théâtre qui ne lui inspirait pas confiance. C’était un peu normal en même temps, il n’y avait qu’à voir qui vivait ici. Des cracmols de partout, ces êtres sans magie qui avaient le droit à la protection de l’Ordre soit disant parce qu’ils pouvaient être utiles. Elle ne comprenait pas et ça ne serait probablement jamais le cas mais elle se taisait. Ils l’avaient aidée elle aussi quand elle avait eu besoin et elle ne comptait pas aujourd’hui s’exposer à des sanctions ou pire encore si elle venait à exprimer ses pensées quant à ses êtres inférieurs. Il était vrai qu’elle ne devrait pas penser de la sorte mais c’était l’éducation qu’elle avait reçu pendant des années et il était bien souvent difficile d’oublier ce qui était ancré dans l’esprit. Elle avait déjà essayé pourtant, pendant plusieurs années mais jamais elle n’avait réussi encore. Peut-être, un jour, elle ne savait pas réellement et se contentait simplement de garder le silence pour qu’on ne sache pas ce qu’elle pensait de cela. Elle n’était pas occlumens, il était ainsi facile de lire dans son esprit et peut-être même qu’elle ne s’en rendrait pas compte. Mais elle avait confiance, un peu trop peut-être, pour que ce genre de chose ne se produisent pas contre son gré. En attendant, elle était là pour elle ne savait trop quoi exactement. Elle était déjà venue, elle avait déjà amené des cracmols ici qui avaient besoin d’une protection jusqu’à être en sécurité. Elle ne savait pas réellement où aller, elle se contentait pour le moment de naviguer dans les différents couloirs, ouvrant par moment quelques portes. C’était sans doutes des loges quand ce lieu était encore un théâtre fonctionnel. Elle n’arrivait pas à imaginer à quoi ça pouvait ressembler avant, quand il y avait foule, quand des pièces étaient jouées ici. Non, elle n’imaginait pas parce qu’elle n’était jamais entrée dans un vrai théâtre avant cela. Il y avait des loges, des coulisses, oui et quand elle osait passer le rideau, elle atterrissait sur une scène qui donnait sur une immense salle, entièrement vide. Elle avait un peu l’impression d’être une surveillante de prison à agir de la sorte, elle faisait une ronde, il fallait bien le reconnaître. Et cette ronde ne menait à rien jusque là. Pied joint, elle sautait de la scène pour passer entre une ou deux rangées de fauteuil, cherchant des personnes qui pourraient se cacher avant de finalement regagner l’entrée. Il n’y avait rien ici, il n’y aurait probablement pas mieux à l’extérieur, dans le hall. Enfin, c’était ce qu’elle pensait. En premier, ce furent les différentes caisses de ravitaillement qu’elle aperçut. Ensuite, il y eu cet homme, un pied dans une caisse, l’autre à l’extérieur, sur qui le regard de la blonde se posait. Elle basculait la tête légèrement sur le côté, une grimace sur les traits alors qu’elle tentait d’analyser et surtout de comprendre ce qu’elle avait sous les yeux. Il était certain que depuis qu’elle faisait partit de l’Ordre, elle en avait vu des choses étranges et pourtant, là, ça dépassait un peu l’entendement et la logique. Elle avait même envie de rire quand elle entendit les mots prononcés à son égard une fois que l’homme l’eu repéré. « Si je veux savoir, j’ai qu’à demander, non ? Mais comme je m’en fiche un peu. » Elle faisait l’indifférente, haussait les épaules. Elle se doutait un peu qu’il cherchait à s’enfuir de cette planque qui pourtant lui assurait la sécurité, il fallait être un véritable idiot pour désirer cela mais si c’était le cas, qu’il fasse, elle se contenterait de regarder, même d’aider si elle se sentait d’humeur généreuse. « Un coup de main pour refermer la boîte ? » Elle jouait la carte de l’ironie parce que même si ça la tuait de l’admettre, elle ne voulait pas qu’il s’enfuit, ça lui retomberait forcément dessus, elle n’avait pas besoin de ça. « Par contre, je tiens à te prévenir, je ne suis pas certaine qu’il soit bien facile de respirer là-dedans. » Prévention afin qu’il change peut-être d’avis, libre à lui de le faire ou non. Elle, elle se contentait de s’asseoir sur le premier truc qui lui passait sous la main, une table visiblement et balançant ses pieds dans le vide, elle l’observait, attendait.

Une partie d’elle avait envie de rire de cette situation, elle était juste bien trop infime pour qu’elle ne se le permette réellement. La situation était bien trop grave pour ça de toute manière, ce serait totalement déplacé. Mais il fallait bien avouer que cet homme avait l’air d’un total imbécile avec une jambe dans la caisse de ravitaillement, l’autre en dehors, à la regarder avec des yeux de poisson en lui demandant de ne pas fouiller dans sa tête. Ca aussi c’était tentant, elle regrettait presque de ne pas en être capable. Peut-être qu’elle aurait ainsi pu apprendre bien des choses qui auraient pu lui être utiles. Que ça soit dans sa vie de tous les jours ou bien au sein de l’Ordre, comment savoir. Mais non, elle ne pouvait pas faire ça, ne maîtrisant pas la Légilimancie, n’ayant jamais appris de toute manière. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était prendre son air le plus détaché qui soit et faire comme s’il n’existait pas. En tout cas prétendre car elle n’oubliait pas qu’il cherchait à s’échapper de ce vieux théâtre avant qu’elle n’arrive. Et elle ne doutait pas que si elle était arrivée ne serait-ce qu’une minute plus tard, il aurait probablement réussi. Dommage pour lui, elle n’allait pas le lâcher désormais. Essayant d’analyser ce qu’il faisait, et surtout comment il comptait survivre dans un tel endroit, elle se contentait dans un premier temps de lui demander s’il voulait qu’elle referme la boîte. Ca n’était pas quelque chose qui la dérangeait en soi mais elle savait qu’elle devrait par la suite rendre des comptes et expliquer pourquoi un cracmol a été retrouvé enfermé dans une caisse en bois sous sa surveillance. Il allait falloir que les arguments soient bons pour ne pas dire excellents. Elle prit tout de même le temps de le mettre en garde quant au fait qu’elle avait des doutes sur la situation qu’il allait vivre là-dedans. Peut-être était-ce confortable, elle n’avait pas vraiment envie d’essayer, mais surtout, elle n’avait aucun doute quant au fait que respirer lui serait difficile pour ne pas dire impossible. Après, c’était son choix, sa décision. Qui était-elle après tout pour l’empêcher de suivre son destin, s’il voulait mourir ainsi, c’était sa décision, pas celle de la blonde. Maintenant qu’elle l’avait mis en garde, elle n’avait plus qu’à attendre. Si elle avait bien appris quelque chose au fil des années, c’était l’instinct de survie que pouvait posséder chaque individu. Personne ne veut réellement mettre fin à sa vie, en tout cas, c’était ce qu’elle pensait. Alors elle ne doutait pas qu’il en était de meme pour cet homme qui maintenant qu’il avait conscience du manque d’air dans la caisse, réfléchirait peut-etre avant de faire quelque chose de totalement idiot. « Quoi, quoi ? Tu n’avais pas réfléchis à ça je suppose, c’est dommage. » Elle était peut-être un peu dans l’exagération à montrer qu’elle n’en avait rien à faire finalement de ce qu’il allait décider, prétendre que ça n’était pas son problème. Mais ça l’était, car si quelque chose lui arrivait, c’était forcément sur elle que ça allait retomber et il ne serait plus là pour qu’elle se venge. Un cercle sans fin qu’elle détestait déjà.   « Un sort ? Pour respirer ? » L’idée était intéressante, vraiment. Mais elle n’avait pas envie de réfléchir et de se creuser la tête. « Peut-être que oui, peut-être que non. Tu serais presque malin pour un… un cracmol. » Elle savait bien que les cracmols étaient différents des moldus. Aucuns n’avaient de pouvoir mais les premiers, c’était juste dû à un manque de chance, voilà tout. « Même si j’avais ça en réserve, dis-moi pourquoi je t’aiderais ? C’est vrai, si on remarque ton absence, et elle se remarquera forcément, ça me retombera forcément dessus. » Elle faisait mine de réfléchir, comme si elle pesait le pour et le contre à l’idée de lui donner un coup de main et de le laisser partir. « La question maintenant. Est-ce que j’ai envie d’avoir des ennuis. La réponse ensuite. Non, j’en ai assez sans rajouter à la liste un fugueur qui n’est même pas capable de réfléchir avant d’agir. » Le problème avec Irina, c’était qu’il était impossible de savoir si elle était énervée, en colère ou juste agacée. Son ton était relativement neutre, comme si elle racontait simplement une histoire à son interlocuteur. « Alors maintenant, si tu veux bien, tu vas sortir de cette boîte, remettre ce qu’il y avait dedans à l’intérieur, la refermer et surtout, surtout… oublier que ça aurait pu être une bonne idée de faire ça. » Car c’était bien la pire qu’il aurait pu avoir, elle en était certaine.

Plus les secondes s’écoulaient et plus elle trouvait cette situation ridicule. Est-ce qu’elle comptait le faire savoir ? Probablement pas. Pourtant, tout dans son attitude laissait entendre ce qu’elle avait au plus profond d’elle. Elle aurait voulu qu’il l’écoute, elle aurait aimé qu’il accepte de faire ce qu’elle lui disait, à savoir sortir de cette caisse en bois plutôt que de faire l’enfant pourri gâté. Vrai qu’elle aurait pu le forcer à obéir sans doutes, prétendre lancer un sort pour qu’il fasse ce qu’elle désire, simuler qu’elle allait l’attaquer pour qu’il se range dans les rangs mais elle n’en avait pas envie. C’était lui demander un peu trop d’énergie, encore plus que ce soupir qui vint s'échapper d’entre ses lèvres qui n’affichaient désormais plus aucun sourire. Il avait voulu un sort pour respirer, elle aurait sans doute pu le lui donner mais elle n’en avait pas envie. C’était aussi simple que ça. Elle n’était pas d’humeur généreuse aujourd’hui, elle était même un peu trop boudeuse, quelque chose comme ça. Elle-même ne saurait réellement décrire ce qui se passait dans sa tête, juste qu’elle n’avait pas envie de l’aider. « Je suis bien d’accord avec toi, c’est totalement stupide de penser que vous, les cracmols, vous pouvez nous être utile. » Au moins, ils étaient à peu près d’accord sur quelque chose tous les deux même si les propos sonnaient quelque peu comme une insulte entre les lèvres d’Irina. « Mais comme tu dis, ce ils, les grands, pensent que si, vous pouvez être utile. Je ne sais pas comme mais s’ils le pensent, c’est qu’il y a bien une raison à cela. » Et si la raison lui échappait totalement, elle comptait bien se plier à ce qu’elle devait faire. Elle n’était pas babysitter, encore moins gardienne de zoo ou un truc dans le même genre pourtant, elle avait l’impression en cet instant que tout ce qu’on attendait d’elle, c’était qu’elle les empêche de s’enfuir comme pourrait le faire des animaux trop longtemps retenus en cage. Mais évidemment, il avait fallu qu’elle tombe sur le petit rebel de la bande, celui qui prenait les mauvaises décisions et sans tenir compte des conséquences possible, était prêt à entraîner ses compères. Elle grimaçait légèrement Irina, visiblement, il la cherchait et s’il continuait, elle ne resterait peut-être pas aussi tendre pendant encore bien longtemps. C’était à ses risques et périls désormais, c’était à lui de voir s’il voulait vraiment continuer sur ce terrain plus que glissant avec la blonde. « Si on pouvait tout régler par la magie ça se saurait. » Il lui semblait trop sûr de lui, il pensait visiblement tout savoir, et ça l’énervait Irina. Il ne comprenait rien. « Si la magie était la solution à tout, tu penses vraiment que je serai là à devoir vous garder comme si vous aviez trois ans et demi ? Tu penses vraiment que si la magie pouvait tout résoudre, tu serais là en train d’essayer de te tirer dans une caisse en bois sans même savoir quand celle-ci sera ouverte ? » Même si elle ne plaisantait pas le moins du monde, elle ne pu s’empêcher de rire de tout ça. De la situation, des propos tenus, de la stupidité réelle de la situation qui s’imposait à elle. Il ne semblait pas comprendre, elle serait pourtant incapable de dire s’il le faisait exprès ou si son incompréhension était bien réelle. La question désormais, c’était de savoir si elle avait le temps et la patience de lui expliquer avec des mots simples que non, la magie n’était pas la solution à tout, sinon elle serait probablement sur une île, au soleil, à se la couler douce sans avoir peur de se faire tuer à la moindre occasion. « Sérieusement, tu veux vraiment pas sortir de cette boîte ? Tu sais que je ne t’aiderais pas, et comme tu peux le voir, t’es coincée avec moi. Et je ne pense pas que tu veuilles réellement mourir de cette manière, on a franchement connu plus classe comme manière d’en finir. » S’il était un minimum lucide, il savait qu’elle avait raison et que sortir de cette caisse était la meilleure solution. Elle n’était peut-être pas la plus douée en matière de social mais ce n’était pas pour ça qu’elle voulait qu’il meurt.

Stupide crétin. Et ça, ça n’était que la version polie de ce qu’elle aimerait lui dire réellement. Elle avait bien d’autres idées en tête mais rien qui ne lui paraissait assez convenable pour le moment. Alors elle se contentait simplement de garder le silence, de prendre sur elle pour ne pas réellement lui envoyer un sortilège qui le ferait taire pour quelques heures. C’était tentant, bien trop sans doutes mais elle tenait bon, elle le regardait simplement en souriant et l’écoutait déblatérer ses propos plus que stupide eux aussi, à son image. « Tu sais, si tu as un problème avec le fait qu’on essaye de se mettre à la technologie moldue pour avoir une longueur d’avance, tu peux le dire. Je suis ravie que l’autre camp sera ra-vie d’accueillir des gens comme toi. » Elle n’aimait peut-être pas l’idée d’apprendre des choses moldues mais si elle avait bien compris une chose, c’était que c’était pour leur survie, qu’ils en avaient besoin, tous autant qu’ils étaient dans le but d’avoir une longueur d’avance. Elle ne doutait pas que le gouvernement était rempli de gens malins mais ils l’étaient autant qu’ils étaient stupides selon elle. Elle était convaincue que jamais ils n’auraient l’idée de voir plus loin que les connaissances qu’ils avaient déjà et ça, c’était à l’avantage de l’Ordre. Mais si ce petit cracmol n’était pas d’accord, ça n’était pas son problème à elle, il fallait bien qu’il se le rentre dans le crâne. Insupportable était probablement son nom, ou son surnom. Quelque chose dans ce genre en tout cas car si elle en avait eu la force et qu’elle ne risquait rien à le faire, elle lui aurait sans doute déjà enfoncé sa baguette bien profondément dans la gorge pour être certaine de ne plus l’entendre. C’était violent, surtout pour elle qui paraissait si douce en apparence mais il ne fallait pas jouer trop longtemps avec ses nerfs, il y avait des choses qu’elle n’acceptait pas et perdre patience en faisait partie. Elle ne lui demandait pas grand chose, juste d’être un grand garçon raisonnable et de sortir de cette foutue caisse en bois qui ne le mènera nulle part, elle y veillera très personnellement. Et comme si un miracle s'était produit, il finit par obtempérer. Si elle avait été croyante dans une quelconque religion, elle aurait sans doute remercier elle ne savait trop qui pour cette acte mystique. Il n’était peut-être pas si idiot que ça s’il était capable de comprendre que non, elle ne plaisantait vraiment pas. « La prochaine fois, tu pourrais aussi être plus malin et ne pas te faire prendre. » Ou tout simplement ne pas recommencer qu’elle se retint de justesse d’ajouter. Ca coulait de source en réalité que ça n’était pas une bonne idée ce genre de chose, encore fallait-il avoir la présence d’esprit d’y songer. « C’est LeviOsa et pas Leviathan. Y’a encore du boulot si tu veux essayer de passer pour un petit génie de la magie auprès de tes compères. » Il avait au moins essayé, c’était pas si mal que ça. De sa poche, elle tirait sa baguette qu’elle pointait en direction de tout ce qu’il avait mis par terre. Geste, formule, elle s’appliquait à tout ranger, comme si rien ne s’était passé ici. « Bon, maintenant tu m'expliques pourquoi tu voulais partir sans vraiment savoir où ça allait te conduire ? Ce n’est peut-être pas le paradis ici mais au moins t’as un toit et même si la nourriture est dégueulasse, tu manges. »  Il était clair qu’ils ne menaient pas une vie de palace dans les différentes planques de l’Ordre mais au moins, ils étaient en vie.

Elle n’aimait peut-être pas cette tâche qui lui était donné et pourtant, ça ne l’empêchait pas d’essayer de faire de son mieux pour ne pas faire d’erreur. Elle savait très bien que si quelque chose arrivait aux cracmols alors qu’ils étaient sous sa surveillance, c’était forcément sur elle que tout allait retomber et elle avait bien mieux à faire que de se justifier sur l’incapacité à celui qu’elle avait devant elle de faire ce qu’on lui disait. Elle devinait que ça ne devait pas forcément être agréable d’être enfermé de la sorte, que ça ne devait pas être plaisant de faire ce qu’on lui disait sans forcément avoir le droit de s’en plaindre. Mais c’était comme ça et pas autrement, il devrait déjà s’estimer heureux d’être en vie. Elle se mit à soupirer quand il la contredit sur l’idée qu’il puisse essayer d’être un génie de la magie. Elle avait bien compris que c’était loin d’être le cas et dans le fond, elle était rassurée qu’il ne prétende pas le contraire. au moins, il avait conscience de ne rien savoir en revanche, est-ce que ça la rassurait qu’il ne soit dans le monde de la magie que depuis quelques jours ? Pas du tout. C’était peut-être même plus dangereux qu’elle ne pourrait jamais l’imaginer car il n’avait probablement pas conscience de tout ce qu’il y avait à l’extérieur et qui était dangereux pour lui. Mais tant qu’elle ne devait pas passer de babysitter à garde du corps, ça lui convenait très bien. Sa baguette à la main, elle prit le temps de la regarder un instant avant de s’en servir pour l’aider. Il ne le méritait probablement pas mais au moins, il serait en un seul morceau ce dont elle n’était pas certaine si elle le laissait se débrouiller par lui-même. Ce qui la rendait curieuse, c’était les raisons qui l’avaient poussé à vouloir s’enfermer dans une caisse pour fuir cet endroit. C’était clairement pas malin, il fallait le reconnaître et c’était pour ça qu’elle se doutait qu’il devait y avoir quelque chose de plausible derrière. Elle soupirait, elle pouvait pas faire mieux de toute manière. C’était un inconscient qui ne savait rien de rien. Il allait falloir que ça change. « Si tu n’as pas encore compris, le gouvernement, ce n’est pas nous. Le gouvernement, ce sont des tarés psychotiques qui vénèrent un mec encore plus cinglé. » Elle tentait de ne pas s’énerver, d’être calme alors qu’elle voulait lui expliquer la situation et qu’il la comprenne surtout. « Pour eux, les personnes comme toi sont contre-nature, vous ne devriez pas exister. Gloire aux sang-purs, les sang-mêlés, ça passe encore, mais le reste, à la poubelle. » Elle exagérait, pas vraiment, mais s’il fallait ça pour qu’il saisisse la gravité de la situation, elle n’allait pas se gêner. « Tu peux retourner dehors, il n’y a pas de soucis, mais c’est dans une boîte qu’on va te retrouver et bien plus rapidement que tu ne peux l’imaginer. » Et si vraiment, après tout ça, il voulait toujours partir, elle lui ouvrirait la porte, il aurait décidé en toute connaissance de cause. « Alors maintenant, c’est toi qui vois. Soit tu mets un pied dehors et je ne te donne pas longtemps à vivre, soit tu gardes tes fesses bien au chaud ici, et tu as une chance de passer l’année. » Elle ne pouvait pas promettre plus pour le moment, même elle ne savait combien de temps ils avaient.